L'astronomie spatiale connait ses premiers succès à la fin des années 1960 avec les satellitesOAO-2 etOAO-3 de laNASA ainsi queTD-1A de l'ESRO enEurope. Plusieurs études de nouveaux satellites sont réalisées à cette époque dont le projetUltraviolet Astronomical Satellite (UVAS) proposé par un groupe de scientifiquesanglais. LaNASA, leScience and Engineering Research Council (Royaume-Uni) et l'ESRO, prédécesseur de l'Agence spatiale européenne, décident de développer ensemble ce projet portant sur un télescopeultraviolet équipé despectrographes sur la longueur d'onde comprise entre 1150 et 3250Å. La mise en place de cette coopération est laborieuse mais elle finit par aboutir en 1971. Selon les termes de l'accord conclu entre les différences agences, la NASA qui fournit les deux tiers du budget est responsable de l'ensemble du développement et du lancement, le Royaume-Uni fournit les caméras et l'ESRO les panneaux solaires ainsi qu'uncentre de contrôle implanté près deVillanueva de la Cañada enEspagne[1].
Les responsables du projet optent pour uneorbite géosynchrone qui positionne le satellite au-dessus de la même longitude permettant ainsi une communication en temps réel permanente avec les stations sur Terre. Mais des considérations de masse imposent une orbite non circulaire qui font plonger régulièrement le satellite dans lesceintures de Van Allen. À chaque traversée des ceintures le temps d'exposition des observations devra être réduit pour limiter les effets du rayonnement sur les caméras chargées de recueillir lesspectres électromagnétiques. Le satellite est contrôlé depuis deux centres qui se relaient au prorata du temps d'observation : l'un situé aucentre spatial Goddard (NASA) durant 16 heures et l'autre durant 8 heures auCentre européen d'astronomie spatiale près de Madrid. Les scientifiques souhaitent une mission de longue durée (d'au moins 5 ans) mais les ingénieurs fixent à 3 ans la durée de vie nominale de IUE. Le satellite est lancé le par une fuséeDelta 2914. Le lanceur puis lemoteur d'apogée solidaire du satellite placent celui-ci sur une orbite géosynchrone de 32 050 × 52 254 km avec uneinclinaison de 35,9°[1].
IUE a une durée de vie minimale prévue de trois ans et disposait d'une réserve d'hydrazine suffisante pour garantir cinq ans de fonctionnement. Le satellite va fonctionner durant 18 ans en prenant des dispositions pour contrebalancer les défaillances de matériel. Le satellite est surtout affecté pour les défaillances de ses gyroscopes chargés de contrôler son orientation qui tombent en panne successivement en 1979, 1982, 1983, 1985 et 1996 ne laissant à cette date qu'un seul gyroscope en état de fonctionnement au lieu des trois normalement requis. Même dans cette configuration l'équipe projet parvient à maintenir le satellite dans un état opérationnel. Toutefois à la suite de difficultés budgétaires, la NASA réduit à compter de 1995 sa participation à la maintenance. L'ESA a continué à recueillir des données jusqu'en date à laquelle les opérations sont également arrêtées pour des raisons budgétaires.
obtenir des spectres électromagnétiques d'étoiles de tous les types pour en déduire leurs caractéristiques physiques
étudier les courants gazeux à proximité et dans les systèmes d'étoiles binaires
étudier les étoiles, quasars et galaxies faiblement visibles en basse résolution et interpréter les spectres résultant sur la base des spectres à haute résolution
obtenir des spectres des planètes et des comètes
effectuer des observations répétées des objets ayant un spectre variable
étudier les modifications du rayonnement lumineux dus au gaz et à la poussière interstellaires
Spectre électromagnétique de la comète IRAS-Araki-Alcock réalisé par IUE, mettant en évidence la présence de la molécule desoufre (S2) et duradicalhydroxyle (OH). En superposition, l'image prise par la caméra de pointage FES.
les deux spectrographes fournissent des spectres électromagnétiques pour les longueurs d'onde comprises respectivement entre 1850 et 3300Å et entre 1150 et 2000 Å. Chaque spectre peut être pris en utilisant une ouverture en forme de fente de 10x20secondes d'arc ou un cercle de 3 secondes d'arc. Les spectrographes peuvent fonctionner selon deux modes : un mode à haute résolution utilisant unréseau de diffraction à échelles fournit une résolution de 0,2 Å tandis que le mode à basse résolution n'utilisant par le réseau de diffraction fournit un spectre avec une résolution de 6 Å.
les spectres électromagnétiques sont recueillis par quatre caméras (dont deux de rechange) utilisant destubes Vidicon et des convertisseurs ultraviolet. L'image est obtenue par accumulation durant toute la durée d'observation. Le résultat est transmis sous forme d'une grille de 768x768 pixels de données codées sur 8 bits.
deux caméras FES (Fine Error Sensor ) fonctionnant en lumière visible et avec un champ optique de 16 minutes d'arc et une résolution optique de 8 secondes d'arc permettent d'identifier le champ d'étoiles cibles et sont utilisées pour maintenir l'axe optique du télescope pointé avec une précision d'une demi secondes d'arcs
L'un des points forts de IUE était sa réactivité qui lui permettait d'observer des événements fugaces comme ceux associés auxcomètes, auxnovæ etsupernovæ. Ainsi IUE est le seul instrument à avoir effectué une observation en ultraviolet de lasupernova 1987A dans leGrand Nuage de Magellan. En suivant la trajectoire de la comèteIRAS-Araki-Alcock, le télescope a permis de détecter pour la première fois la présence desoufre dans une comète. IUE a également observé la collision de la comèteShoemaker-Levy avec la planèteJupiter en 1994.
La première date est celle du lancement du lancement (du premier lancement s'il y a plusieurs exemplaires). Lorsqu'elle existe la deuxième date indique la date de lancement du dernier exemplaire. Si d'autres exemplaires doivent lancés la deuxième date est remplacée par un -. Pour les engins spatiaux autres que les lanceurs les dates de fin de mission ne sont jamais fournies.