La révolte commença par une manifestation étudiante qui rassembla des milliers de personnes à travers le centre-ville deBudapest pour rejoindre leParlement hongrois. Une délégation étudiante entrée dans le bâtiment de la radio nationale afin de diffuser ses revendications fut arrêtée. Lorsque sa libération fut demandée par la foule, laÁllamvédelmi Hatóság (ÁVH,police politique du régime) ouvrit le feu depuis le bâtiment. Les nouvelles se répandirent rapidement et des émeutes éclatèrent dans toute la capitale.
La révolte s'étendit rapidement ailleurs enHongrie et entraîna la fuite du gouvernement hors de la capitale, auprès destroupes soviétiques. Des milliers de personnes s'organisèrent en milices populaires pour affronter les troupes de l'ÁVH et l'Armée rouge. Descommissaires politiques et des membres de l'ÁVH furent passés à tabac, emprisonnés ou exécutés tandis que les prisonniers politiques étaient libérés et armés. Des conseils improvisés luttèrent contre le contrôle municipal du parti hongrois des travailleurs au pouvoir et demandèrent des changements politiques. Dessymboles politiques (étoiles rouges, statues de Staline, armoiries communistes au centre du drapeau national) furent enlevés ou détruits. Un nouveau gouvernement communiste, qui, après avoir dissous formellement l'ÁVH, déclara son intention de se retirer dupacte de Varsovie et promit d'organiser des élections libres, se mit en place. À la fin du mois d'octobre, les combats avaient pratiquement cessé et une certaine normalité était revenue.
Après avoir annoncé sa volonté de négocier le retrait des forces soviétiques, lePolitburo changea d'avis et décida d'écraser la révolution. Le, une importante armée soviétique envahit Budapest et les autres régions du pays. La résistance hongroise continua jusqu'au. Plus de 2 500 Hongrois et 700 Soviétiques furent tués lors du conflit et 200 000 Hongrois fuirent enAutriche et de là, vers l'Occident en tant que réfugiés. Les arrestations se poursuivirent durant plusieurs mois. En, le nouveau gouvernement pro-soviétique avait supprimé toute opposition publique. Les actions soviétiques furent critiquées par certainsmarxistes occidentaux mais renforcèrent l'emprise soviétique sur l'Europe centrale.
Le débat public sur cet événement fut interdit en Hongrie durant plus de 30 ans, mais avec l'assouplissement puis l'effondrement des régimes communistes desannées 1980, il fit l'objet d'intenses études et débats. Le est devenu un jour de fête nationale en Hongrie.
Après les élections de 1945, le portefeuille du ministère de l'Intérieur, qui supervisait l'Autorité de protection de l'État (Államvédelmi Hatóság ou ÁVH), fut transféré du Parti civique au Parti communiste[8]. L'ÁVH employa l'intimidation, les fausses accusations, l'emprisonnement et latorture pour éliminer toute opposition politique[9]. La brève période de multipartisme arriva à son terme et le Parti communiste fusionna avec leParti social-démocrate pour devenir leParti des travailleurs hongrois qui se présenta seul aux élections de 1949. Larépublique populaire de Hongrie fut proclamée la même année[7]. En 1949, l'Union soviétique signa untraité d'assistance mutuelle avec la Hongrie qui lui permettait de maintenir une présence militaire et de fait de contrôler la politique du pays[10].
Le Parti communiste hongrois entreprit le remplacement de l'économiecapitaliste par une économie planifiée en menant desnationalisations massives sur le modèle soviétique. Cela entraîna une stagnation économique, des bas niveaux de vie et un profond malaise[11]. Les écrivains et les journalistes furent les premiers à critiquer le gouvernement et ses politiques dans des articles en 1955[12]. Le, les étudiants de l'université technique reformèrent l'association MEFESZ qui avait été interdite[13] et organisèrent le lendemain une manifestation qui mena à la révolte[14].
La Hongrie devint unÉtat communiste sous la direction de l'autoritaireMátyás Rákosi[15]. L'autorité de sûreté de l’État commença une série de purges qui toucha plus de 7 000 dissidents qui furent accusés d'être des « titistes » ou des « agents occidentaux » et durent avouer lors de procès-spectacles avant d'être enfermés dans un camp à l'est du pays[16],[17].
De 1950 à 1952, l'ÁVH déplaça de force des milliers de personnes pour acquérir les propriétés et y loger les membres du parti et pour mettre fin à la menace de la classe intellectuelle et « bourgeoise ». Des milliers de personnes furent arrêtées, torturées, emprisonnées (parfois en Union soviétique) voire exécutées commeLászló Rajk, le fondateur de l'ÁVH[16],[18]. En une seule année, 26 000 personnes furent déplacées de force en dehors de Budapest et durent travailler dans de terribles conditions dans les fermes collectives où beaucoup moururent[17].
Le gouvernement Rákosi politisa complètement le système éducatif hongrois pour remplacer les classes éduquées par une « intelligentsia laborieuse »[19]. L'apprentissage du russe et les cours de politique communiste devinrent obligatoires à tous les niveaux d'enseignement. Les écoles religieuses furent nationalisées et les chefs religieux furent remplacés par des partisans du gouvernement[20]. En 1949, le chef de l'Église catholique hongroise, le cardinalJózsef Mindszenty fut arrêté et condamné à la prison à vie pour trahison[21] Sous Rákosi, le gouvernement hongrois était parmi les plus répressifs d'Europe[7],[18].
L'économie hongroise d'après-guerre souffrit de nombreux défis. La Hongrie avait accepté de payer desréparations de guerre d'une valeur de 300 millions de dollars à l'Union soviétique, à la Tchécoslovaquie et à la Yougoslavie tout en prenant en charge le maintien des garnisons soviétiques[22]. LaBanque nationale de Hongrie estima en 1946 que le coût des réparations était compris « entre 19 et 22 % du PNB »[23]. En 1946, lamonnaie hongroise subit une violente dépréciation qui entraîna les niveaux d'hyperinflation les plus élevés jamais connus[24]. La participation de la Hongrie auCOMECON soviétique l'empêchait de commercer avec l'Occident ou de participer auplan Marshall[25].
Malgré une augmentation du PNB par habitant dans le premier tiers des années 1950, le niveau de vie diminua. La mauvaise gestion de l'économie générait des pénuries pour les produits de base, ce qui entraîna un rationnement du pain, du sucre et de la viande[26]. Les contributions obligatoires aux emprunts d'État diminuaient encore les revenus personnels. Par conséquent, le revenu réel des ouvriers en 1952 était seulement des deux tiers de ce qu'il était en 1938 alors qu'en 1949, la proportion était de 90 %[27].
La mort deJoseph Staline le entraîna une période delibération relative au cours de laquelle la plupart des partis communistes européens devinrent plus modérés. En Hongrie, le réformateurImre Nagy remplaça Mátyás Rákosi, « le meilleur disciple hongrois de Staline », au poste de Premier ministre[28]. Cependant, Rákosi restait Secrétaire général du parti et fut capable de saper les réformes de Nagy. En, Nagy fut discrédité et dut quitter ses fonctions[29]. Après le « rapport secret » deKhrouchtchev de qui dénonçait Staline et ses protégés[30], Rákosi fut destitué de son poste de secrétaire et remplacé parErnő Gerő le[31].
Le, l'Union soviétique créa lepacte de Varsovie qui liait la Hongrie à l'Union soviétique et auxvoisins d'Europe centrale et orientale. Parmi les principes de l'alliance figuraient le « respect pour l'indépendance et la souveraineté des États » et « la non-interférence dans leurs affaires internes »[32].
En 1955, letraité d'État autrichien établit la neutralité et la démilitarisation de l'Autriche[33]. Cela souleva les espoirs hongrois de devenir également neutre et en 1955, Nagy considéra la « possibilité pour la Hongrie d'adopter un statut neutre sur le modèle autrichien »[34].
En, unsoulèvement des ouvriers polonais àPoznań fut écrasé par le gouvernement, ce qui entraîna des dizaines de morts parmi les protestataires. En réponse à la demande populaire, le gouvernement nomma le communiste réformateurWładysław Gomułka, récemment réhabilité, en tant que Premier secrétaire duparti ouvrier unifié polonais en avec pour mission de négocier des concessions commerciales et une réduction du nombre de troupes avec le gouvernement soviétique. Après quelques jours d'intenses négociations, les Soviétiques acceptèrent les demandes réformatrices de Gomułka le[35]. Les nouvelles de ces concessions obtenues par les Polonais, connues sous le nom d'octobre polonais, encouragèrent de nombreux Hongrois à espérer des concessions similaires et ce sentiment contribua largement au climat politique tendu qui prévalait en Hongrie dans la seconde moitié du mois d'[36].
Avec le contexte deguerre froide de l'époque, la politique américaine envers la Hongrie en particulier et envers lebloc communiste en général évolua à partir de 1956. Les États-Unis espéraient encourager les pays d'Europe de l'Est à s'émanciper de l'emprise soviétique d'eux-mêmes mais souhaitaient également éviter un affrontement militaire avec l'URSS qui pourrait dégénérer en guerre nucléaire. Pour ces raisons, les stratèges américains cherchèrent à réduire l'influence soviétique en Europe de l'Est avec d'autres méthodes que la politique de « rollback » (« refoulement »). Cela aboutit au développement de la politique d'« endiguement » et à des mesures de guerre économique et psychologique et finalement à des négociations directes avec l'URSS concernant le statut des États du bloc communiste. À l'été 1956, les relations entre la Hongrie et les États-Unis commencèrent à s'améliorer. Au même moment, les Américains répondirent favorablement aux ouvertures hongroises concernant une possible expansion des relations commerciales bilatérales. Le désir hongrois en faveur de meilleures relations était en partie attribuable à la situation économique catastrophique du pays. Cependant, le rythme des négociations était ralenti par le ministre des Affaires étrangères hongrois qui craignait que ces meilleures relations avec l'Ouest n'entraînassent l'affaiblissement du pouvoir communiste en Hongrie[37].
Le départ de Rákosi en encouragea les étudiants, les journalistes et les écrivains à être plus actifs et critiques sur la politique nationale. Les étudiants et les journalistes commencèrent une série de forums intellectuels examinant les problèmes que devait affronter la Hongrie. Ces forums, appelés cerclesPetőfi, devinrent très populaires et attiraient des milliers de participants[38]. Le (date symbolique de l'exécution du Premier ministreLajos Batthyány lors de larévolution hongroise de 1848),László Rajk, qui avait été exécuté par le gouvernement Rákosi fut ré-inhumé lors d'une cérémonie qui rassembla les dirigeants de l'opposition[39].
Le, les étudiants universitaires àSzeged ignorèrent l'association étudiante communiste officielle, la DISZ, et ré-établirent la MEFESZ (Union des étudiants universitaires hongrois), une association démocratique autrefois interdite par la dictature de Rákosi[13]. En quelques jours, les étudiants dePécs,Miskolc etSopron firent de même. Le, les étudiants de l'université polytechnique et économique de Budapest rédigèrent une liste de seize points concernant des demandes de réformes politiques[40]. Après avoir entendu que l'union des écrivains hongrois se préparait à exprimer sa solidarité avec les mouvements réformateurs en Pologne en déposant une gerbe aux pieds de la statue dugénéral Bem d'origine polonaise et héros de larévolution hongroise de 1848, les étudiants décidèrent d'organiser une manifestation parallèle en soutien[36],[41].
Ledrapeau de la Hongrie dont les armoiries communistes avaient été retirées devint le symbole de la révolution. (Photographie prise au « Corvin köz », alors occupé par un groupe de 2 000 résistants sous le commandement deGergely Pongrátz).
Dans l'après-midi du, environ 20 000 protestataires se rassemblèrent près de la statue deJosef Bem, un héros national de la Pologne et de la Hongrie[42]. Péter Veres, le président de l'union des écrivains hongrois, lut un manifeste à la foule[43], les étudiants firent de même et la foule commença à chanter le poème patriotique interditNemzeti dal, dont le refrain était « nous le jurons, nous le jurons, que nous ne serons esclaves plus longtemps ! ». Quelqu'un dans la foule découpa les armoiries communistes du drapeau laissant un trou distinctif et d'autres firent de même[44].
Ensuite, la foule traversa le Danube pour rejoindre les manifestants devant le bâtiment duParlement hongrois. Vers 18 h, plus de 200 000 personnes étaient présentes[45] ; la manifestation était exubérante mais pacifique[46].
À 20 h, le premier secrétaireErnő Gerő diffusa un discours condamnant les demandes des écrivains et des étudiants[46]. Vers 21 h, les premiers coups de feu éclatent, un jeune homme de 18 ans tombe, Janos Vizi. Énervés par la ligne dure de Gerő, certains manifestants décidèrent d'appliquer l'une de leurs demandes, le retrait d'une statue en bronze de Staline de 10 m de haut qui fut érigée en 1951 sur le site d'une église qui avait été démolie pour lui faire de la place[47]. La statue fut renversée à 21 h 30 et la foule en liesse plaça ledrapeau hongrois dans les bottes de Staline qui étaient tout ce qui restait de la statue[46].
À peu près au même moment, une large foule se rassembla devant le bâtiment deRadio Budapest qui était lourdement gardée par l'ÁVH. Le moment critique eut lieu lorsqu’une délégation voulant diffuser ses demandes fut arrêtée et que la foule s'agita après des rumeurs faisant état de manifestants abattus.Valéria Benke, la directrice de la radio, donne un micro mais c'est un stratagème, rien n'est radiodiffusé. Des gaz lacrymogènes furent lancés depuis le bâtiment et l'ÁVH ouvrit le feu sur la foule, faisant plusieurs morts[48]. L'ÁVH tenta de se réapprovisionner en cachant des armes dans une ambulance mais la foule repéra la ruse et l'intercepta. Les soldats hongrois envoyés en soutien de l'ÁVH hésitèrent un moment avant d'arracher leurs insignes et de rejoindre la foule[44],[48]. Provoqués par les attaques de l'ÁVH, les protestataires réagirent violemment. Les voitures de police furent incendiées, les dépôts d'armes furent pris d'assaut, les armes furent distribuées à la foule et les symboles du régime communiste furent vandalisés[49].
À partir de midi, ceux-ci étaient stationnés devant le bâtiment du Parlement et les soldats contrôlaient les ponts et les principaux carrefours. Des insurgés armés mirent rapidement en place des barricades pour défendre la ville et s'emparèrent même de quelques chars soviétiques dans la matinée[44]. Le même jour, Imre Nagy remplaçaAndrás Hegedűs au poste de Premier ministre[54]. À la radio, vers midi, Nagy s'adresse à la nation[55] :
« Peuple de Budapest, je vous informe que tous ceux qui déposeront les armes et cesseront le combat à 14 heures aujourd'hui ne feront l'objet d'aucune poursuite. En même temps, j'affirme que nous réaliserons aussitôt que possible une démocratisation systématique du pays dans les domaines économique, politique, institutionnel. Tenez compte de notre appel, cessez le combat et agissez pour la restauration de l'ordre et de la paix dans l'intérêt de l'avenir de notre patrie. »
Des protestataires armés s'emparèrent du bâtiment de la radio et au siège du journal communisteSzabad Nép, les gardes de l'ÁVH qui avaient tiré sur les manifestants désarmés furent chassés par l'arrivée de manifestants armés[56]. À ce moment, la colère des révolutionnaires se concentrait sur l'ÁVH[57] ; les forces soviétiques n'étaient pas encore pleinement engagées et à de nombreuses occasions, les soldats soviétiques montrèrent leur sympathie aux manifestants[58].
Défilé de manifestants le 25 octobre.
Le, un grand nombre de manifestants se rassembla en face du bâtiment du Parlement. Les unités de l'ÁVH ouvrirent le feu sur la foule depuis les toits[59],[60]. Certains soldats soviétiques répliquèrent, croyant à tort être la cible des tirs[44],[61]. De même, la foule utilisa les armes capturées pour se défendre[44],[59].
Les attaques au Parlement entraînèrent la chute du gouvernement[62]. Le Premier secrétaire du Parti communiste, Ernő Gerő, et le Premier ministre, András Hegedűs, s'enfuirent en Union soviétique et furent remplacés respectivement parJános Kádár etImre Nagy[63]. Les révolutionnaires commencèrent à s'en prendre aux blindés soviétiques.
Alors que la résistance hongroise attaquait les chars soviétiques avec descocktails Molotov dans les étroites rues de Budapest, des conseils révolutionnaires apparurent dans tout le pays, faisant office de gouvernements locaux, et appelèrent à la grève générale. Les symboles communistes comme l'étoile rouge et les mémoriaux militaires furent vandalisés et les livres communistes brûlés. Des groupes de miliciens apparurent spontanément, comme les 400 hommes menés parJózsef Dudás, et attaquèrent les sympathisants soviétiques et les membres de l'ÁVH[64]. Les unités soviétiques combattirent principalement à Budapest ; ailleurs, la situation était relativement calme. Les commandants soviétiques négocièrent souvent des cessez-le-feu locaux avec les révolutionnaires[65]. Les Soviétiques parvinrent à ramener l'ordre dans certaines régions. À Budapest, les unités soviétiques commencèrent à se retirer et les affrontements s'atténuèrent. Le général hongrois Béla Király, récemment libéré après avoir été condamné pour crime politique, chercha à ramener l'ordre en unifiant les éléments de la police, de l'armée et des groupes d'insurgés au sein d'une garde nationale[66]. Un cessez-le-feu fut arrangé le et le, la plupart des troupes soviétiques avaient quitté Budapest pour des garnisons à l'extérieur de la ville[67].
Les combats furent quasiment inexistants entre le et le car de nombreux Hongrois considéraient que les unités militaires soviétiques se retiraient effectivement de Hongrie[68].
La foule applaudit les troupes hongroises à Budapest.
La propagation rapide des troubles dans les rues de Budapest et la chute abrupte du gouvernement Gerő-Hegedűs laissaient les nouveaux gouvernants désorganisés. Nagy, un réformateur loyal du Parti communiste qui était décrit comme possédant « peu de talents politiques »[69] appela la population au calme et au retour à l'ordre. Pourtant Nagy, le seul dirigeant hongrois à conserver une certaine légitimité aux yeux des Soviétiques et des Hongrois, conclut finalement qu'un soulèvement populaire plutôt qu'une contre-révolution avait lieu[70]. Qualifiant l'insurrection en cours de « large mouvement populaire démocratique » dans un discours à la radio le, Nagy forma un gouvernement incluant des ministres non-communistes. Ce nouveau gouvernement national mit un terme à l'ÁVH et au système de parti unique[71],[72]. Du fait qu'il ne resta en place que dix jours, le gouvernement national n'eut pas le temps de clarifier sa politique en détail. Cependant, les éditoriaux des journaux mettaient l'accent sur le fait que la Hongrie devait être une démocratie multipartite et neutre[73]. De nombreux prisonniers politiques furent libérés dont le cardinalJózsef Mindszenty[74]. Les partis politiques autrefois bannis comme leparti civique des petits propriétaires indépendants et des travailleurs agraires s'apprêtaient à rejoindre la coalition[75].
Les conseils révolutionnaires formés dans tout le pays[76] opéraient généralement sans contrôle du gouvernement national à Budapest et assuraient diverses fonctions autrefois assurées par le Parti communiste[77]. Ces comités furent reconnus officiellement par le gouvernement qui demanda leur soutien en tant qu'« organes locaux, démocratiques et autonomes formés lors de la Révolution »[77]. De même, desconseils ouvriers furent établis dans les usines et les mines et de nombreuses règles (comme les objectifs de production) furent suspendues. Les conseils cherchèrent à gérer les entreprises tout en protégeant les intérêts des ouvriers et créèrent une économie socialiste sans la rigidité du contrôle d'un parti[78]. Le contrôle par les conseils locaux ne fut pas toujours sans heurts ; àDebrecen,Győr,Sopron,Mosonmagyaróvár et d'autres villes, des manifestants furent abattus par l'ÁVH. Cette dernière fut désarmée, souvent par la force et avec l'aide de la police locale[77].
Le, lePolitburo du Parti communiste de l'Union soviétique évoqua les soulèvements politiques enPologne et en Hongrie. Les partisans d'une ligne dure menés parMolotov demandaient une intervention mais Khrouchtchev etJoukov y étaient initialement opposés. Une délégation envoyée à Budapest rapporta que la situation était moins terrible que ce qui avait été dit. Khrouchtchev déclara qu'il voyait les manifestations comme un mouvement de colère populaire concernant des problématiques économiques et sociales et qu'il ne s'agissait pas d'une lutte idéologique[35].
Après quelques débats[79], le Politburo décida le de ne pas destituer le nouveau gouvernement hongrois. Le général Joukov déclara même, « nous devons retirer les troupes de Budapest et si nécessaire de Hongrie. C'est la leçon que nous devons en tirer ». Il adopta uneDéclaration du gouvernement de l'URSS sur les principes de développement et de renforcement de la fraternité et de la coopération entre l'Union soviétique et les autres États socialistes qui fut publiée le jour suivant. Ce document avançait que « le gouvernement soviétique était prêt à engager des négociations avec les gouvernements de la République populaire de Hongrie et des autres membres du pacte de Varsovie sur la question de la présence de troupes soviétiques sur le territoire de la Hongrie »[80]. Durant une courte période, il sembla qu'une solution pacifique était en vue.
Le, des manifestants armés attaquèrent le détachement de l'ÁVH gardant les bâtiments du parti des travailleurs hongrois à Köztársaság tér (place de la République), à Budapest, après des rumeurs indiquant que des prisonniers y étaient détenus et la mort de plusieurs manifestants à Mosonmagyaróvár[77],[81],[82]. Plus de 20 membres de l'ÁVH furent tués, certains lynchés par la foule. Les chars hongrois envoyés pour protéger les lieux tirèrent par erreur sur le bâtiment[82]. Le chef du comité de Budapest, Imre Mező, fut blessé et mourut par la suite[83],[84]. Les scènes de l'affrontement furent diffusées aux actualités soviétiques quelques heures plus tard[85]. Les dirigeants du gouvernement en Hongrie condamnèrent l'incident et appelèrent au calme[86] mais les images des victimes furent utilisées par les divers organes de propagande communiste[84]
Le, alors que deux représentants du Politburo (Anastase Mikoyan etMikhaïl Souslov) étaient à Budapest, Nagy avait indiqué que la neutralité était un objectif à long terme de la Hongrie et qu'il souhaitait discuter de la question avec les dirigeants du Kremlin. Cette information fut transmise à Moscou par Mikoyan et Souslov[87],[88]. Au même moment, Khrouchtchev se trouvait dans ladatcha de Staline et considérait les différentes options concernant la Hongrie. L'un de ses conseillers rapporta plus tard que la déclaration de neutralité avait joué un rôle important dans ses décisions ultérieures[89].
Plusieurs autres événements clés renforcèrent la position des partisans d'une intervention[90],[91] :
Les mouvements en faveur d'une démocratie parlementaire en Hongrie et de la création d'un conseil national démocratiques des ouvriers, qui pouvaient « mener à un État capitaliste » menaçaient la domination du Parti communiste soviétique et l'hégémonie soviétique en Europe de l'Est. Pour la majorité des membres du Politburo, le contrôle direct des conseils par les ouvriers sans une direction communiste était incompatible avec leur vision du socialisme. À ce moment, ces conseils étaient, selon les mots d'Hannah Arendt, les « seulssoviets libres existant partout dans le monde »[92],[93],[94].
Le Politburo craignait que l'URSS ne paraisse faible aux yeux des Occidentaux si elle ne réagissait pas avec fermeté en Hongrie. Le, les forces israéliennes, françaises et britanniquesinterviennent en Égypte. Khrouchtchev aurait alors remarqué : « Nous devons réexaminer notre décision et ne pas retirer nos troupes de Hongrie et de Budapest. Nous devons prendre l'initiative de restaurer l'ordre en Hongrie. Si nous quittons la Hongrie, cela donnera un encouragement considérable aux Américains, aux Britanniques et aux Français, les impérialistes. Ils percevront cela comme une faiblesse de notre part et partiront à l'offensive… À l'Égypte, ils ajouteraient ensuite la Hongrie. Nous n'avons pas d'autre choix »[95]
Khrouchtchev considérait que de nombreux membres du Parti communiste ne comprendraient pas une non-intervention soviétique en Hongrie. Ladéstalinisation avait déçu les éléments les plus conservateurs du parti qui s'alarmaient de la menace sur l'influence soviétique en Europe de l'Est. Dès le, des ouvriers àBerlin-Est s'étaientsoulevés et avaient demandé la démission du gouvernement de laRépublique démocratique allemande. L'insurrection fut violemment réprimée avec l'aide des Soviétiques et entraîna la mort de 84 personnes[96]. En, àPoznań en Pologne, larévolte des ouvriers fut réprimée par les forces de sécurité polonaises et causa entre 57[97] et 78[98] morts. Elle entraîna néanmoins unecourte période de dégel en Pologne. De plus, à la fin octobre, des révoltes furent rapportées dans certaines régions de l'URSS. Ces dernières étaient mineures mais intolérables.
La neutralité hongroise et son retrait du pacte de Varsovie représentaient une brèche dans la zone de défense soviétique représentée par lesdémocraties populaires[99]. Les peurs soviétiques d'une invasion occidentale rendaient le maintien de cette zone d'autant plus incontournable[92].
Le, les dirigeants soviétiques décidèrent de modifier leur résolution de la veille. Il semble que la déclaration selon laquelle la Hongrie s'apprêtait à quitter le pacte de Varsovie ait joué un rôle important dans ce revirement. Cependant le procès-verbal de la réunion du précise que la décision d'intervenir militairement avait été prise avant l'annonce de la neutralité hongroise vis-à-vis du pacte de Varsovie et de son retrait[95],[100].
Le Politburo décida alors de rompre le cessez-le-feu et d'écraser la révolution hongroise[101]. La stratégie était de proclamer un « gouvernement provisoire révolutionnaire » mené par János Kádár qui demanderait l'aide soviétique pour rétablir l'ordre. D'après des témoins, Kádár était à Moscou au début du mois de novembre[102] et il entra en contact avec l'ambassade soviétique en tant que membre du gouvernement Nagy[103]. Des délégations furent envoyées dans les autres gouvernements communistes en Europe et en Chine pour éviter toute escalade. Pour dissimuler leurs intentions, les Soviétiques engagèrent des négociations avec Nagy concernant le retrait des troupes soviétiques[95].
D'après certaines sources, le dirigeant chinoisMao Zedong joua un rôle important dans la décision de Khrouchtchev d'écraser le soulèvement. Le président du Parti communisteLiu Shaoqi pressa Khrouchtchev d'intervenir militairement en Hongrie[104],[105]. Malgré la détérioration des relations entre la Chine et l'Union soviétique au cours des dernières années, la parole de Mao conservait une certaine influence au Kremlin. Initialement, ce dernier était opposé à une intervention et cette information fut transmise à Khrouchtchev le avant la décision du Politburo de ne pas intervenir[106]. Mao changea ensuite d'avis mais selonWilliam Taubman, il n'est pas certain que Khrouchtchev l'ait appris et que cela ait influencé sa décision du[107].
Défilé pour soutenir la Hongrie àEindhoven auxPays-Bas, 5 novembre 1956.
Bien que lesecrétaire d'État américainJohn F. Dulles ait demandé une réunion duConseil de sécurité des Nations unies le pour discuter de la situation en Hongrie, peu d'actions furent prises pour voter une résolution[110] en particulier du fait de lacrise de Suez qui éclata en même temps. Le problème n'était pas que Suez détournait l'attention américaine de la Hongrie mais elle rendait la condamnation des actions soviétiques très difficile. Comme le vice-présidentRichard Nixon expliqua plus tard, « nous ne pouvions pas d'un côté, nous plaindre de l'intervention soviétique en Hongrie et de l'autre, approuver que les Français et les Britanniques n'exploitent ce temps pour intervenir contreNasser »[37]. En réponse aux appels de Nagy au moment de la seconde intervention soviétique le, la résolution du Conseil de sécurité critiquant les actions soviétiques fut rejetée du fait du veto soviétique et la résolution 120 fut adoptée. Celle-ci transférait le dossier à l'Assemblée générale qui, par un vote de 50 voix pour, 8 contre et 15 abstentions, appelait l'Union soviétique à mettre un terme à son intervention en Hongrie. Cependant, le nouveau gouvernement formé par Kádár rejeta les observateurs des Nations unies[111].
Le président américainDwight Eisenhower avait lu une étude détaillée de la résistance hongroise qui se prononçait contre une intervention américaine[112] et leConseil de sécurité nationale préférait accroitre le mécontentement au sein du bloc de l'Est uniquement par des mesures politiques et par la rhétorique politique[37],[113]. Lors d'une interview accordée en 1998, l'ambassadeur hongrois Géza Jeszenszky s'exprima de manière critique envers l'inaction occidentale en citant l'influence des Nations unies à ce moment et l'exemple de l'intervention de l'ONU en Corée entre 1950 et 1953[114].
Durant l'insurrection, les programmes en langue hongroise de laRadio Free Europe diffusaient des informations concernant la situation politique et militaire et appelait les Hongrois à combattre les forces soviétiques en donnant des conseils tactiques et des méthodes de résistance. Après l'écrasement de la révolte, la radio fut critiquée pour avoir fait croire aux Hongrois que l'OTAN ou les Nations unies interviendraient si les citoyens continuaient à résister[115].
Le, une délégation hongroise menée par le ministre de la DéfensePál Maléter fut invitée à participer aux négociations sur le retrait soviétique au commandement militaire soviétique àTököl, près de Budapest. Vers minuit, le généralIvan Serov, le chef des services de sécurité duKGB ordonna l'arrestation de la délégation hongroise[120] et, le jour suivant, les troupes soviétiques entraient de nouveau dans Budapest[121].
Deux canons d'assaut soviétiquesISU-152 positionnés dans une rue de Budapest,8e arrondissement. UnT-34/85 abandonné se tient derrière eux.
Le à 3 h, les chars soviétiques entrèrent dans Budapest en longeant le Danube du côté dePest à la fois par le nord et par le sud. Ainsi, avant même qu'un seul coup de feu n'eût été tiré, les Soviétiques avaient coupé la ville en deux, contrôlaient tous les ponts et étaient couverts à l'arrière par le large Danube. Des unités mécanisées traversèrent le fleuve et entrèrent dansBuda à 4 h 25 et ouvrirent le feu sur les casernes de la rue Budaõrsi. Peu après, les tirs de l'artillerie et des chars étaient entendus dans toute la ville[126]. L'opérationCyclone impliquait des frappes de l'aviation et de l'artillerie et l'action coordonnée de 17 divisions[127]. L'armée hongroise offrit peu de résistance. Bien que les très haut-gradés fussent ouvertement pro-soviétiques, les soldats de base étaient largement loyaux à la révolution et combattirent l'invasion ou désertèrent. Les Nations unies rapportent qu'aucune unité hongroise n'a combattu du côté des Soviétiques[128].
Le à 5 h 20, Imre Nagy fit son dernier discours à la radio en annonçant que les forces soviétiques attaquaient Budapest et que le gouvernement resterait à son poste[129]. La station de radio Kossuth arrêta de diffuser à 8 h 07[130]. Une réunion d'urgence du gouvernement eut lieu dans le bâtiment du Parlement mais seuls trois ministres y participèrent. Avec l'approche des troupes soviétiques et une évacuation négociée, seul le ministreIstván Bibó resta au Parlement[131] où il rédigea uneémouvante déclaration[132].
À 6 h[133], dans la ville deSzolnok,János Kádár proclama le « gouvernement ouvrier-paysan révolutionnaire de Hongrie » et déclara « nous devons mettre un terme aux excès des éléments contre-révolutionnaires. L'heure de l'action a sonné. Nous allons défendre les intérêts des ouvriers et des paysans et la réussite de la démocratie du peuple »[134]. Dans la soirée, Kádár appela les « fidèles combattants de la juste cause du socialisme » à sortir de leurs cachettes et à prendre les armes. Cependant, le soutien hongrois ne se matérialisa pas. Les combats ne se transformèrent pas en une guerre civile et furent décrits par le rapport des Nations unies comme une « armée étrangère bien équipée écrasant avec une supériorité totale un mouvement national et éliminant le gouvernement »[135].
À 8 h, la défense organisée de la ville disparut avec la prise de la radio et de nombreux défenseurs se replièrent vers des positions fortifiées[136]. Les civils payèrent un lourd tribut car les troupes soviétiques faisaient peu de distinction entre les cibles civiles et militaires[137]. La résistance hongroise fut la plus forte dans les zones industrielles de Budapest qui furent la cible des tirs d'artillerie et des frappes de l'aviation[138]. Ladernière poche de résistance demanda un cessez-le-feu le. Plus de 2 500 Hongrois et 722 soldats soviétiques avaient été tués (669 selonRIA Novosti[139]) et des milliers d'autres étaient blessés[140],[141].
Les rapports soviétiques entourant les événements furent très complets, d'autant plus après que l'intervention eut cimenté le soutien des positions soviétiques parmi les différents partis communistes. LaPravda publia un compte-rendu 36 heures après le commencement des violences et ce dernier servit de base à tous les rapports ultérieurs et à l'historiographie soviétique[142] :
Le, les « honnêtes » socialistes hongrois manifestèrent contre les erreurs commises par les administrationsRákosi etGerő.
Des hooligans fascistes, hitlériens, réactionnaires et contre-révolutionnaires financés par les impérialistes de l'Ouest profitèrent du mécontentement pour organiser une contre-révolution.
L'honnête peuple hongrois mené par Nagy appela les forces soviétiques (pacte de Varsovie) stationnées en Hongrie à aider au retour de l'ordre.
Le gouvernement Nagy fut inefficace et fut infiltré par les éléments contre-révolutionnaires comme le prouve la dénonciation par Nagy du pacte de Varsovie.
Les patriotes hongrois menés parJános Kádár quittèrent le gouvernement Nagy et formèrent un gouvernement d'honnêtes Hongrois révolutionnaires paysans et ouvriers ; ce véritable gouvernement populaire demanda l'aide du commandement soviétique pour réprimer la contre-révolution.
Les patriotes hongrois, soutenus par les Soviétiques, écrasèrent la contre-révolution.
Le premier compte-rendu soviétique parut 24 heures après le premier rapport occidental. L'appel de Nagy aux Nations unies ne fut pas mentionné, pas plus que son arrestation à l'extérieur de l'ambassade de Yougoslavie et aucun rapport n'expliquait comment Nagy, de patriote, était devenu traître[143]. La presse soviétique rapportait que Budapest était calme tandis que la presse occidentale rapportait la crise qui s'y déroulait. D'après les rapports soviétiques, les Hongrois n'avaient jamais voulu de révolution[142].
En, les représentants de l'Union soviétique, de Bulgarie, de Hongrie et de Roumanie se rencontrèrent à Budapest pour discuter des développements internes en Hongrie depuis l'établissement du gouvernement pro-soviétique. Un communiqué de la réunion « concluait à l'unanimité » que les ouvriers hongrois sous la direction du gouvernement Kádár et le soutien de l'armée soviétique avaient défait « les tentatives pour éliminer les réussites socialistes du peuple hongrois »[144].
Les gouvernements d'Union soviétique, de Chine et des autres gouvernements du pacte de Varsovie pressèrent Kádár d'organiser le procès des ministres de l'ancien gouvernement Nagy et demandèrent des mesures punitives contre les autres « contre-révolutionnaires »[144],[145]. Le gouvernement Kádár publia une série de « livres blancs » (Les forces contre-révolutionnaires lors des événements d'octobre en Hongrie) documentant les incidents contre le Parti communiste et les membres de l'ÁVH et rapportant les confessions des partisans de Nagy. Ces livres blancs furent largement distribués dans différentes langues dans la plupart des pays socialistes et s'ils relataient des événements réels, leurs conclusions ne furent pas acceptées par les historiens non-communistes[146].
Après l'écrasement de la révolte, des milliers de Hongrois furent arrêtés et 26 000 Hongrois furent amenés devant les tribunaux, 22 000 d'entre eux furent condamnés, 13 000 emprisonnés et il y eut des centaines d'exécutions. Des centaines furent également déportés en Union soviétique. L'ancien ministre des Affaires étrangères parla de 350 exécutions[114]. Environ 200 000 Hongrois quittèrent le pays[147],[148],[149],[150]. Des actions de résistance armée et des grèves organisées par les conseils ouvriers continuèrent jusqu'au milieu de l'année 1957 et causèrent des perturbations économiques[151]. La plupart des prisonniers politiques issus de la révolution de 1956 furent libérés avant 1963[152].
Le, la plus grande partie de Budapest est contrôlée par les forces soviétiques, Kádár devint le Premier ministre du « gouvernement révolutionnaire ouvrier et paysan » et le Secrétaire général duParti communiste hongrois dont la direction avait été purgée sous la direction duSoviet suprême deGueorgui Malenkov et deMikhaïl Souslov[153]. Bien que les effectifs du parti fussent passés de 800 000 avant la révolution à 100 000 en, son influence fut renforcée par l'élimination de tous ses opposants. Le nouveau gouvernement tenta d'obtenir le soutien de la population en acceptant certains principes d'auto-détermination mais les troupes soviétiques restaient sur place[154]. Après 1956, l'Union soviétique purgea sévèrement l'armée hongroise et réintroduisit l'endoctrinement politique dans les unités qui restaient. En, l'Union soviétique augmenta le nombre de soldats en Hongrie et cette dernière accepta leur présence permanente[155].
LaCroix-Rouge et l'armée autrichienne établirent des camps de réfugiés àTraiskirchen et àGraz[150],[156].Imre Nagy ainsi queGeorg Lukács, Géza Losonczy et la veuve de László Rajk, Júlia, trouvèrent refuge dans l'ambassade de Yougoslavie alors que les forces soviétiques envahissaient Budapest. En dépit des assurances des Soviétiques et du gouvernement Kádár qu'ils pourraient quitter la Hongrie, Nagy et son groupe furent arrêtés le alors qu'ils quittaient l'ambassade et furent emmenés en Roumanie. Losonczy mourut lors d'une grève de la faim en attendant son procès alors que ses geôliers « poussaient une sonde d'alimentation dans sa trachée »[157]. Le reste du groupe fut ramené à Budapest en 1958. Nagy ainsi que Pál Maléter et Miklós Gimes furent exécutés après des procès à huis clos en. Leurs corps furent placés dans des tombes anonymes du cimetière municipal en dehors de Budapest[158].
Au cours de l'assaut soviétique sur Budapest, lecardinal Mindszenty reçut l'asile politique à l'ambassade américaine où il resta durant 15 ans. Refusant de quitter la Hongrie tant que sa condamnation pour trahison de 1949 ne serait pas annulée, il quitta finalement l'ambassade en pour des raisons de santé et s'installa en Autriche[159].
En dépit de la rhétorique de guerre froide de l'Ouest promouvant un refoulement de la domination soviétique en Europe de l'Est et les promesses soviétiques d'un triomphe imminent du socialisme, les dirigeants de l'époque et les historiens contemporains voyaient dans l'échec du soulèvement hongrois la preuve que la guerre froide en Europe était arrivée à une impasse[160]. Le ministre des Affaires étrangères d'Allemagne de l'Ouest recommanda que les peuples d'Europe de l'Est soient découragés contre les « actions dramatiques qui pourraient avoir des conséquences désastreuses pour eux-mêmes ». Lesecrétaire général de l'OTAN qualifia la révolte hongroise de « suicide collectif de tout un peuple »[161]. Dans un entretien pour un journal en 1957, Khrouchtchev commenta que « le soutien des États-Unis est de la même nature que le soutien qu'offre la corde au pendu »[162].
En, le secrétaire général des Nations uniesDag Hammarskjöld, en réponse à la résolution de l'Assemblée générale demandant une enquête sur les événements en Hongrie, établit le comité spécial sur les problèmes de la Hongrie[163]. Le comité, composé de représentants d'Australie, du Sri Lanka, du Danemark, de Tunisie et d'Uruguay mena des auditions àNew York,Genève,Rome,Vienne et à Londres. Durant plus de cinq mois, 111 réfugiés furent interrogés dont des militaires et des ministres de l'ancien gouvernement Nagy[164]. Les gouvernements de Hongrie et de Roumanie refusèrent l'entrée des représentants du comité et le gouvernement soviétique ne répondit pas à ses demandes[165]. Le rapport de 268 pages[166] fut présenté à l'Assemblée générale en et concluait que le « gouvernement Kádár et l'occupation soviétique étaient en violation des droits humains du peuple hongrois »[167]. Une résolution de l'Assemblée déplorant la « répression du peuple hongrois et l'occupation soviétique » fut adoptée mais aucune action ne fut entreprise[168].
Le magazineTime décerna le titre depersonnalité de l'année aux insurgés hongrois en 1956. La couverture du magazine représentait une vue d'artiste de trois « combattants de la liberté hongrois »[169]. Le Premier ministre hongroisFerenc Gyurcsány (2004-2009) fit référence à ces « visages de la Hongrie libre » lors de son discours commémorant les cinquante ans de la révolution de 1956[170].
Les événements en Hongrie entraînèrent des fissures dans les partis communistes d'Europe de l'Ouest. En Italie, la plupart des membres de la direction duParti communiste italien (PCI) commePalmiro Togliatti etGiorgio Napolitano considéraient les insurgés hongrois comme des contre-révolutionnaires comme cela fut rapporté dansl'Unità, le journal officiel du parti[171]. Cependant,Giuseppe Di Vittorio, chef de laconfédération générale italienne du travail rejeta cette vision commeAntonio Giolitti,Loris Fortuna et de nombreux intellectuels communistes qui quittèrent ou furent par la suite expulsés du parti.Pietro Nenni, le secrétaire national duparti socialiste italien, un allié proche du PCI, s'opposa à l'intervention soviétique. Napolitano, élu en 2006 au poste deprésident de la République italienne, écrivit en 2005 dans son autobiographie politique qu'il regrettait son appui à l'intervention soviétique en Hongrie et qu'à l'époque il croyait en l'unité du parti et en la domination internationale du Parti communiste soviétique[172].
Au sein duParti communiste de Grande-Bretagne, le mécontentement qui avait commencé avec la répudiation de Staline par John Saville etEdward P. Thompson, deux historiens communistes influents, culmina avec la perte de milliers de membres au moment de l'intervention soviétique. Peter Fryer, correspondant du journal du parti,The Daily Worker, rapporta de manière quotidienne la violente répression du soulèvement mais ses dépêches furent largement censurées[125] ; Fryer démissionna du journal et fut par la suite expulsé du Parti communiste. En France, les communistes modérés, commeEmmanuel Le Roy Ladurie, démissionnèrent du fait de l'alignement complet duParti communiste français sur son homologue soviétique. Le philosophe et écrivain français,Albert Camus écrivit unelettre ouverte,Le sang des Hongrois, dans laquelle il critiquait l'inaction de l'Ouest. MêmeJean-Paul Sartre, un compagnon de route convaincu, critiqua les Soviétiques dansLe Fantôme de Staline[173]. Le à Paris plusieurs milliers d'étudiants conduits parPierre Juhel, secrétaire général de l'Action française, avecDominique Venner et quelques autres, mettent à sac et incendient le siège du Parti communiste français (PCF)[174].
Auxjeux olympiques de 1956 àMelbourne, l'écrasement de la révolte entraîna le boycott de l'Espagne, desPays-Bas et de laSuisse. Dans le village olympique, la délégation hongroise déchira le drapeau de la Hongrie communiste et le remplaça par le drapeau de la Hongrie libre. 45 membres de la délégation s'échapperont pour demander l'asile à l'ambassade américaine.
Lademi-finale dewater polo opposa les équipes soviétique et hongroise. Le match, particulièrement violent, fut arrêté à la dernière minute pour éviter une émeute et le lynchage des Soviétiques par le public. Cet événement restera célèbre sous le nom de « bain de sang de Melbourne ». L'équipe hongroise remporta le match par 4 à 0 et gagna ensuite la médaille d'or de l'épreuve.
En 1992, le président russeBoris Eltsine présente ses excuses devant le Parlement hongrois au nom de la Russie pour la répression de la révolte en Hongrie[114].
Le, ledépartement d'État des États-Unis commémore le cinquantième anniversaire de la révolte de 1956. La secrétaire d'ÉtatCondoleezza Rice rappelle les contributions faites aux États-Unis et dans les autres pays par les réfugiés hongrois de même que le rôle de la Hongrie dans laréunification allemande lorsqu'elle a accueilli les Allemands de l'Est cherchant à fuir la répression lors des manifestations contre le pouvoir communiste[175]. Leprésident des États-UnisGeorge W. Bush se rend également à Budapest le[176].
Le groupeParis Violence a rendu hommage aux évènements hongrois de 1956 par plusieurs morceaux, notammentBudapest 56 présent sur divers disques du groupe (Budapest 56,Mourir en Novembre,Orage des Années noires,Renaître en Décembre), et filmé en concert
Un titre du chanteur françaisJean-Pax Méfret, intituléBudapest, rend hommage aux manifestants.
↑Les sources varient sur les forces soviétiques impliquées dans l'intervention. LeComité Spécial sur le Problème de la Hongrie de l'ONU de 1957 évoqua 75 000-200 000 hommes et 1 600-4 000 charsOSZK.hu (p. 56, para. 183), mais les archives soviétiques récemment ouvertes (disponibles à Lib.ru, Bibliothèque Maksim Moshkow) font état de 31 500 hommes accompagnés par 1 130 chars etcanons automoteurs.« Lib.ru »(Archive.org •Wikiwix •Archive.is •Google •Que faire ?)(consulté le)(ru).
↑ab etc« À partir de 1948, les dirigeants des partis non-communistes avaient été réduits au silence, avaient fui à l'étranger ou avaient été arrêtés et en 1949, la Hongrie était officiellement devenue une « démocratie populaire ». Le véritable pouvoir était entre les mains deMátyás Rákosi, un communiste formé à Moscou. Sous son régime, la Hongrie s'aligna rapidement sur le modèle soviétique. La liberté d'expression et les autres libertés individuelles cessèrent d'exister. Les arrestations arbitraires devinrent courantes et des purges furent organisées à la fois au sein et au dehors du Parti. En juin 1949, le ministre des Affaires étrangères,László Rajk est arrêté et accusé de complot en vue de renverser l'ordre démocratique avant d'être pendu et beaucoup d'autres subirent le même sort. » UN General Assembly,Special Committee on the Problem of Hungary, 1957[PDF].
↑UN General Assembly,Special Committee on the Problem of Hungary, 1957[PDF].
↑UN General Assembly,Special Committee on the Problem of Hungary, 1957[PDF].
↑UN General Assembly,Special Committee on the Problem of Hungary, 1957[PDF].
↑a etbR. J. Crampton,Eastern Europe in the Twentieth Century–and After, Routledge, Londres, 2003, p. 295(ISBN0-415-16422-2).
↑(hu) JánosSzolcsányi, « Szegedi szikra gyújtotta fel az ’56-os forradalmi lángot »,(consulté le) :« A forradalom szikrája Szegedről pattant ki, mivel október 16–21. között nem csupán reformgondolatokat, hanem pontokba foglalt politikai követeléseket először itt fogalmaztak meg, és ezek megvalósításához a párttól (MDP, DISZ) független szervezetet alapítottak, országos szintű aktív cselekvési programmal. A küldöttek késedelem nélküli szétrajzása vezetett országos szintű forradalmi megmozdulásokhoz és azok betetőzéséhez, nevezetesen olyan közismert eseményekhez, melyek Budapesten október 23-tól a forradalom és szabadságharc kitöréséhez vezettek. (János Szolcsányi (Budapest - 1938.02.24-) Member of theHungarian Academy of Sciences, University teacher) »,p. 6.
↑Vidéo :Hungary in Flames« CEU.hu »(Archive.org •Wikiwix •Archive.is •Google •Que faire ?)(consulté le), CBS (1958) - Fonds 306, Audiovisual Materials Relating to the 1956 Hungarian Revolution, OSA Archivum, Budapest, Hungary ID number: HU OSA 306-0-1:40.
↑a etbRudolf L. Tőkés,Hungary's Negotiated Revolution: Economic Reform, Social Change and Political Succession, Cambridge University Press, Cambridge, 1198, p. 317(ISBN0-521-57850-7).
↑a etb(en) CharlesGati,Failed Illusions : Moscow, Washington, Budapest and the 1956 Hungarian Revolt, Washington,Stanford University Press,, 264 p.(ISBN978-0-8047-5606-8,LCCN2006015215) (page 49). Gati décrit « les plus épouvantables formes de torture psychologiques ou physiques… Le règne de terreur (du gouvernement Rákosi) devint le plus dur et le plus répressif des États satellites de l'Union soviétique ». Il fait de plus référence à un rapport rédigé après l'effondrement du communisme, leTorvenytelen szocializmus, « entre 1950 et 1953, les tribunaux jugèrent 650 000 cas (de crimes politiques) et 387 000 personnes furent reconnues coupables soit 4 % de la population. (Budapest, Zrinyi Kiado/Uj Magyarorszag, 1991, 154).
↑Nikita SergeyevichKhrushchev (First Secretary, Communist Party of the Soviet Union),« On the Personality Cult and its Consequences », dansSpecial report at the 20th Congress of the Communist Party of the Soviet Union, 24-25 février 1956(lire en ligne[archive du]).
↑UN General Assembly,Special Committee on the Problem of Hungary, 1957[PDF].
↑Vidéo (en allemand) :Berichte aus Budapest: Der Ungarn Aufstand 1956« CEU.hu »(Archive.org •Wikiwix •Archive.is •Google •Que faire ?)(consulté le) Director: Helmut Dotterweich, (1986) - Fonds 306, Audiovisual Materials Relating to the 1956 Hungarian Revolution, OSA Archivum, Budapest, Hungary ID number: HU OSA 306-0-1:27.
↑UN General Assembly,Special Committee on the Problem of Hungary, 1957[PDF].
↑Victor Sebestyen,Ungernrevolten 1956: Tolv dagar som skakade världen, 2006, p. 286.
↑Victor Sebestyen,Ungernrevolten 1956: Tolv dagar som skakade världen, 2006, p. 286. (Cites Burlatsky,Khrushchev and the first Russian Spring, 1991, p. 88–94.
↑Ł. Jastrząb,Rozstrzelano moje serce w Poznaniu. Poznański Czerwiec 1956 r. – straty osobowe i ich analiza, Wydawnictwo Comandor, Warszawa, 2006.
↑ImreOkváth, « Hungary in the Warsaw Pact: The Initial Phase of Integration, 1957–1971 »,The Parallel History Project on NATO and the Warsaw Pact,.
↑Victor Sebestyen,Ungernrevolten 1956: Tolv dagar som skakade världen, 2006, p. 286 (Swedish edition ofTwelve Days: The Story of the 1956 Hungarian Revolution)(ISBN91-518-4612-8). (Cites Borhi,Hungary in the Cold War, 2004, p. 243–249.)
↑« Overview »,The 1956 Hungarian Revolution, A History in Documents, George Washington University, The National Security Archive,(consulté le).
↑Csaba Békés, « The Hungarian Question on the UN Agenda, Secret Negotiations by the Western Great Powers 26 October–4 November 1956. (British Foreign Office Documents) »,Hungarian Quarterly,(lire en ligne, consulté le).
« En français : Mes chers compatriotes ! Lorsque l'armée soviétique a attaqué ce matin à l'aube, le Premier ministre Nagy Imre s'est rendu à l'ambassade soviétique pour négocier et y reste bloqué. Tildy Zoltán, qui se trouvait dans le bâtiment du parlement, et les ministres Szabó István et Bibó István participèrent au conseil des ministres qui était prévu ce matin. Alors que les troupes soviétiques encerclaient le parlement, le ministre Tildy Zoltán, pour éviter un bain de sang, parvint à un accord selon lequel les soldats soviétiques pouvaient occuper le parlement et permettaient l'évacuation de tous les civils. Après cet accord, il évacua. Seul le sous-signé Bibó István restait dans le parlement comme seul représentant de l'unique gouvernement légitime hongrois.(En hongrois : Magyarok! Nagy Imre miniszterelnök a ma hajnali szovjet támadáskor a szovjet követségre ment a tárgyalások folytatására, és onnan visszatérni már nem tudott. A reggel összehívott minisztertanácson a Parlament épületében tartózkodó Tildy Zoltánon kívül már csak B. Szabó István és Bibó István államminiszter tudott megérkezni. Mikor a Parlamentet a szovjet csapatok körülfogták, Tildy államminiszter a vérontás elkerülése végett megállapodást kötött velük, mely szerint ők megszállják az épületet, a benne levő polgári személyek pedig szabadon távozhatnak. Ő, a megállapodáshoz tartva magát, eltávozott. Az országgyűlés épületében egyedül alulírott Bibó István államminiszter maradtam, mint az egyedüli törvényes magyar kormány egyedüli képviselője. Ebben a helyzetben a következőket nyilatkozom). »
.
↑UN General Assembly,Special Committee on the Problem of Hungary, 1957[PDF].
↑UN General Assembly,Special Committee on the Problem of Hungary, 1957[PDF].
↑UN General Assembly,Special Committee on the Problem of Hungary, 1957[PDF].
↑UN General Assembly,Special Committee on the Problem of Hungary, 1957[PDF].
↑UN General Assembly,Special Committee on the Problem of Hungary, 1957[PDF].
↑UN General Assembly,Special Committee on the Problem of Hungary, 1957[PDF].
↑Mark Kramer, « The Soviet Union and the 1956 Crises in Hungary and Poland: Reassessments and New Findings »,Journal of Contemporary History, vol. 33,no 2, avril 1998, p. 210.
↑Péter Gosztonyi, « Az 1956-os forradalom számokban »,Népszabadság (Budapest), 1990-11-3.
↑a etbFrederick Barghoorn,Soviet Foreign Propaganda, Princeton University Press, 1964.
↑Csaba Békés & Malcolm Byrne,The 1956 Hungarian Revolution: A History in Documents, Central European University Press, 2002(ISBN9639241660 et9789639241664), 598 pages, p. 375, para. 4 : « … Le régime Kádár devait trouver une explication pour la révolution et l'effondrement de l'ancien régime en octobre 1956… Ils choisirent de réinterpréter le soulèvement comme une conspiration menée par des anti-communistes et des forces réactionnaires. C'est pour cela qu'ils qualifièrent de crimes les actions des citoyens ordinaires. L'opposition fut décrite comme un « complot visant à renverser le régime démocratique » et les ouvriers et les paysans qui prirent part à la révolte étaient appelés « prisonniers, va-nu-pieds et koulaks ». La résistance armée aux forces occupantes « assassina et détruisit les propriétés de l'État ». Ce genre de terminologie devint l'idéologie officielle destinée à l'étranger (Budapest, Information Bureau of the Council of Ministers of the Hungarian People's Republic, 1956-1957)
↑Adrienne Molnár, Kõrösi Zsuzsanna,« The handing down of experiences in families of the politically condemned in Communist Hungary » ()(lire en ligne, consulté le) —« (ibid.) », dansIX. International Oral History Conference, Gotegorg,p. 1169–1166.
↑a etbFerencCseresnyés, « The '56 Exodus to Austria »,The Hungarian Quarterly, Society of the Hungarian Quarterly,vol. XL,no 154,,p. 86–101(lire en ligne, consulté le).
↑« End of a Private Cold War »,Time Magazine,(lire en ligne, consulté le).
↑Johns Hopkins University Professor Charles Gati, dans son ouvrageFailed Illusions: Moscow, Washington, Budapest, and the 1956 Hungarian Revolt est d'accord avec l'essai de 2002 de l'historien hongroisCould the Hungarian Revolution Have Been Victorious in 1956?. Gati avance : « Washington acceptait implicitement la division du continents en deux camps, comprenant que Moscou ne laisserait pas partir un pays frontalier de l'Autriche neutre mais pro-occidentale et de la Yougoslavie indépendante donc elle déplora la violence soviétique et exploita les opportunités de propagande… », p. 208.
La révolution hongroise vue par les partis communistes de l'Europe de l'Est. Présentation quotidienne par les organes officiels (-), Centre d'études avancées du Collège de l'Europe libre, Paris, 1957, 317 p.
United Nations:Report of the Special Committee on the Problem of Hungary, General Assembly, Official Records, Eleventh Session, Supplement No. 18 (A/3592), New York, 1957[PDF]
Institute of Revolutionary History, Hungary Site en langue hongroise fournissant des documents photographiques et bibliographiques ainsi que des liens vers des sites en langue anglaise.