L'Institut d'études politiques de Paris (IEP), plus communément appeléSciences Po ouSciences Po Paris, est unegrande école et unétablissement d'enseignement supérieur et de recherche dans les domaines dessciences humaines et sociales, notamment ledroit, l'économie, l'histoire, lascience politique et lasociologie. Elle est surnommée « la fabrique des élites », tant ses anciens élèves occupent les plus hauts postes dans la fonction publique, les médias ou d'autres institutions et grandes entreprises. Sciences Po Paris jouit d'un grand prestige enFrance et à l'étranger.
Sciences Po est unegrande école et une université de recherche, qui recrute ses étudiants dans le monde entier par le biais de diverses procédures d’admission. Sciences Po propose à la fois une offre de formation initiale, et une offre de formation continue à destination des professionnels[6].
Près de 71 % de ses diplômés travaillent dans le secteur privé, 8 % dans une organisation internationale ou au sein des institutions européennes et 21 % dans le secteur public, et pour des domaines variés : le conseil, le marketing et la communication, la finance, la comptabilité et la gestion administrative, les relations internationales, le journalisme et la sécurité[7].
Sciences Po propose une préparation aux concours administratifs français, aux concours européens ainsi qu'aux concours judiciaires et juridiques. L'école est notamment réputée pour posséder la meilleure classe préparatoire aux grands concours administratifs français, dont notamment celui de l'École nationale d'administration/Institut national du service public[8].
Sciences Po est fondé, comme établissement privé, en 1872 parÉmile Boutmy pour répondre à la crise politique et morale qui frappe la France au lendemain dela guerre de 1870. Elle entend former de nouvelles élites et produire des savoirs modernes pour une France nouvelle. Le fondateur de Sciences Po veut que ses élèves s’intéressent aux enjeux contemporains et ne se contentent pas d’une culture classique déconnectée du présent. Il soutient que « le moins que l’on puisse attendre d’un homme cultivé, c’est qu’il connaisse son temps »[10].
L'école en tire sa tradition d'innovation pédagogique, ses premières structures, son surnom, et ses bâtiments de larue Saint-Guillaume. L'École libre des sciences politiques est établie en opposition à lafaculté de droit de Paris qui, à cette époque, formait alors les « élites » desGrand corps de l'État[11]. L’École libre se centre sur la préparation aux concours des grands corps, tout en formant aux carrières des affaires.
Si Boutmy était favorable à l'admission des femmes dès 1904, le conseil d'administration ne l'accepte qu'à partir de 1919, date à laquelle six sont admises[12],[13].
En 1941, une grande réforme pédagogique instaure une scolarité en trois ans, composée d’une année dite préparatoire (l’AP) et de deux années de deuxième cycle au sein de quatre sections (Service public, Économie-finance, Section générale et Section internationale), qui conduit à l’obtention du prestigieux diplôme de Sciences Po à l’issue d’une série d’épreuves dont le « grand O » (grand oral)[14].
une entité publique, l'Institut d'études politiques de l'université de Paris, composante de l'université de Paris, auquel est attribuée la mission de formation initiale. L'université de Paris délègue par convention la gestion administrative et financière de l'Institut à la FNSP.
En1947,Jacques Chapsal devient directeur en remplacement deRoger Seydoux, qui s'engage dans une carrière diplomatique ; il occupe ce poste jusqu'en1979. Il met en œuvre une politique de développement de l'institut et le rénove. L'entrée à triple porte du 27, rue Saint-Guillaume est dessinée par Henri Martin — qui avait créé les grands amphithéâtres dans les années 1930 — en 1949[15]. L'IEP se porte en 1946 acquéreur de l'hôtel de La Meilleraye,no 56-58 de larue des Saints-Pères, derrière l'IEP ; les jardins des deux établissements sont contigus. L'École nationale d'administration, créée en même temps que l'IEP, s'installe dans ce bâtiment et y demeure jusqu'en 1978[15]. En 1953, l'hôtel de la Bretesche sis au 30, rue Saint-Guillaume, est également acheté et reconstruit[15].
Chapsal développe considérablement l'école tout en veillant à son équilibre financier. Il réforme la scolarité, et crée un troisième cycle destiné à la recherche en 1956 avecJean Touchard. Il crée également des laboratoires de recherche, à savoir le Centre de recherches internationales (CERI) en 1952[16] et le Centre de recherches politiques (CEVIPOF) en 1960[12]. Une école doctorale est aussi créée dans les années 1950, dont 20 % des étudiants sont d'origine étrangère[15]. En 1974, un cycle de formation continue est ouvert. En 1976, il fonde lesPresses de Sciences Po[15]. Afin de ne pas négliger la science économique, l'Institut scientifique de recherches économiques et sociales (ISRES), fondé parCharles Rist, est rattaché à l'école en 1952[15]. Le nombre d'étudiants internationaux croît considérablement sous sa direction : de 270 en 1937, leur nombre évolue à 792 en 1961[17].
En1987, le politologueAlain Lancelot succède àMichel Gentot comme directeur. En1989, la réforme pédagogique des études initiée par le directeur Alain Lancelot met l’accent sur la culture générale, l’internationalisation et la professionnalisation[18]. En 1993, Alain Lancelot recrée l'école doctorale[15].
En 1996,Richard Descoings est élu directeur de Sciences Po. Il engage l'internationalisation du recrutement de l'institut, dont aujourd'hui 47 % des étudiants sont étrangers[19]. Ce mouvement s'accompagne d'une croissance soutenue du nombre d'élèves : les effectifs passent de 4 254 pour l'année universitaire 1999-2000 à 5 717 pour 2002-2003.
Pour soutenir ce mouvement d’internationalisation et de montée en puissance des effectifs, Richard Descoings installe descampus de premier cycle hors de Paris : àNancy en 2000[20], puisPoitiers[21] et Dijon[22] en 2001.Laurent Bigorgne est recruté pour organiser ce développement des antennes régionales.
Au printemps2001, l'établissement annonce la création deConvention éducation prioritaire (CEP), conclues avec des lycées situés enzone d'éducation prioritaire près deParis et deNancy[23] et permettant à certains de leurs élèves d'entrer en première année dans le cadre d'une procédure d'admissionad hoc, sur dossier puis sur entretien. Les « conventions ZEP », présentées le, sont l'un des premiers programmes dediscrimination positive en France, et suscitent à ce titre un débat très vif, que ce soit au sein de l'établissement ou dans la presse. La première année, les CEP permettent à17 étudiants d'entrer en première année. Le nombre de conventions et d'admis ira croissant, atteignant à la rentrée2005 trente-trois lycées et cinquante-sept admis[24]. La première promotion incluant des élèves bénéficiaires de ces conventions est diplômée en2006[25].
À la rentrée 2000, la scolarité est étendue à cinq ans : l'année préparatoire (AP) disparaît et est remplacée par un premier cycle de trois années, correspondant à lalicence, celui de l'Institut d'études politiques de Paris, à la différence des autres IEP à l'exception de Grenoble et de Lille, étant diplômant : ainsi, après un premier cursus de composé de quatre semestres d'étude et d'une année à l'étranger, les étudiants obtiennent le « Diplôme du Collège universitaire de Sciences Po ». Les quatre sections du cycle du diplôme sont supprimées et remplacées par vingt-trois majeures. L'IEP entend ainsi proposer une scolarité complète dubaccalauréat jusqu'à l'entrée sur le marché du travail ou dans un troisième cycle universitaire ; il reste toutefois possible d'entrer en quatrième année après un autre cursus.
À la rentrée2004, le cycle du diplôme est de nouveau transformé : le diplôme de l'établissement et lesdiplômes d'études supérieures spécialisées (DESS) sont remplacés par un « master[26] », sanctionnant cinq années d'études après le baccalauréat et décliné en onze mentions. Lesdiplômes d'études approfondies (DEA) sont remplacés par unmaster recherche, organisé en cinq mentions, et obtenu en un an, ou bien en deux ans dans le cadre d'une double scolarité avec le cursus du diplôme de Sciences Po.
La rentrée 2004 voit également la création d'une école de journalisme pour accueillir les étudiants de la nouvelle mention « Journalisme » du diplôme de Sciences Po. L'École de la communication de Sciences Po est créée en, suivie par l'École de droit en 2009 et l'École des affaires internationales (PSIA) en 2010.
Richard Descoings meurt en poste en avril 2012.Hervé Crès, son directeur adjoint, est nommé administrateur provisoire de l'école[27], élu à ce poste le par le conseil de direction[28].
La période est aussi celle d'une rénovation de la gouvernance, avec l'entrée en vigueur de nouveaux statuts début 2016 pour les deux entités qui la composent : la Fondation nationale des Sciences Politiques (FNSP) et l'Institut d'études politiques de Paris (IEP)[34]. Cette réforme, « la plus profonde depuis 1945 », clarifie la gouvernance de Sciences Po qui se dote de nouvelles règles, qui répondent aux observations de la Cour de comptes dans son rapport de 2012.
Le, le conseil de l'Institut et le conseil d'administration de laFNSP se prononcent en faveur de la candidature deLuis Vassy au poste directeur de l'Institut. Il est officiellement nommé par décret du et prend ses fonctions le1er octobre de la même année[41],[42]. Il crée une nouvelle école de master, l’École du climat (Paris Climate School)[43].
Certains salariés et enseignants chercheurs de Sciences Po dénoncent un climat de peur et de méfiance généralisée, et s'inquiètent d'une dérive autoritaire depuis l'arrivée du nouveau directeur Luis Vassy, un proche d'Emmanuel Macron. Une cinquantaine de procédures disciplinaires sont en cours à l'encontre d'élèves ayant participé à des actions pro-palestiniennes, notamment pour demander l'arrêt des partenariats de leur établissement avec les universités israéliennes en lien avec laguerre à Gaza, ainsi qu'avec les entreprises française qui participent à cette guerre. Ils reprochent à la direction sa nouvelle doctrine qui interdit petit à petit les mobilisations pro-palestiniennes en interne. Il est aussi reproché à la direction d'être la seule université à avoir signé laCharte régionale des valeurs de la République et de la laïcité, proposée par la région Île-de-France et qui conditionne ses subventions au respect d'une laïcité définie par des élusLes Républicains[44][source insuffisante][45].
L'Institut est géré administrativement et financièrement par la Fondation nationale des sciences politiques, fondation privéereconnue d'utilité publique et créée à cet effet lors de la nationalisation de l'établissement en 1945. Ses statuts ont été réformés par le décret du[46]. Cette délégation de gestion, conventionnelle en 1945 puis réglementaire à partir de 1969, est d'ordre législatif depuis l'entrée en vigueur de la loi du[47]. C'est la Fondation qui possède les bâtiments, reçoit de l'État une subvention qui constitue 41%[48] de ses ressources, perçoit les droits de scolarité versés par les élèves, et emploie et rémunère les enseignants non titulaires.
Depuis1950, le directeur de l'Institut a toujours été également administrateur de la Fondation. Le président de la Fondation, de 2016 à 2021 Olivier Duhamel, est membre de droit du conseil de l'Institut, de même que le président du conseil scientifique, le président de la communauté d'universités et d'établissements à laquelle l'Institut participe, le maire de Paris ou son représentant, et le président duCentre national de la recherche scientifique (CNRS) ou son représentant)[49]; d'autres personnalités sont membres du conseil d'administration de la Fondation et du conseil de direction de l'Institut, sans que cette double appartenance soit de droit.
Les autres instances de gouvernance de l'IEP de Paris sont[50] :
le conseil de la vie étudiante et de la formation, qui a un rôle décisionnel en matière de vie étudiante et un rôle consultatif en matière de pédagogie. Il est compétent en matière disciplinaire ;
le conseil scientifique, consulté sur l'ensemble des questions intéressant la politique scientifique, en matière de recherche et de formations doctorales, de procédures d'évaluation scientifique et de liaison entre l'enseignement et la recherche. Il est en outre consulté sur la politique de l'établissement en matière de recrutement des enseignants et des chercheurs et de principes communs régissant leur carrière.
Le comité exécutif (COMEX) constitue l'instance opérationnelle de pilotage de l'établissement.
L'administration de l'Institut est organisée en diverses directions sous l’autorité de la direction générale[52] :
le secrétariat général, composé de la direction financière ; la direction de l’immobilier ; la direction des services et moyens généraux ; la direction des systèmes d’information ; la direction des affaires juridiques, des achats et des marchés ;
la direction des ressources humaines ;
la direction des affaires internationales, composée du centre Europe ; Amériques ; Asie-Pacifique ; Afrique-Moyen-Orient ; le pôle mobilité étudiante ;
la direction de la stratégie et du développement ;
la direction des ressources et de l’information scientifique ;
la direction de la formation, composée de la direction des admissions ; la direction de la vie étudiante (DVE) ;
la direction de la communication ;
la direction scientifique ;
la directionExecutive Education.
Chacun programme de l’IEP (campus du Collège universitaire, écoles, départements, unités de recherche, etc.) dispose de sa propre direction. Sciences Po s’appuie également sur un pôle accueil administratif, un pôle services aux étudiants, un centre de santé étudiant (en remplacement de l'ancien pôle santé), un pôle parcours et diversité, un pôle enseignants, etc. Une cellule d'enquêtes internes préalables est installée en 2022 afin de traiter les signalements d'agressions sexuelles ou sexistes dont le manque de rigueur est souligné dans l'ouvrage de Pablo Ladam[53]. Un délégué à la protection des données est également présent depuis l’adoption duRèglement général sur la protection des données.
Sciences Po dispose du taux d'attractivité le plus élevé des Instituts d'études politiques français, 86 % des élèves ayant reçu une offre d'admission en premier cycle ayant accepté leur offre[56]. En 2022, le taux de sélectivité de Sciences Po Paris est de 10 % de manière globale, et 5 % en ce qui concerne l'entrée en première année sur le campus parisien[57][source insuffisante].
L'IEP de Paris offre de bons salaires en France en sortie d'école, avec une moyenne de 41 610 € en 2023[58].
L'admission au Collège universitaire se fait au niveau dubaccalauréat[94] :
la procédure générale, se faisant surParcoursup, pour les étudiants qui préparent le baccalauréat français comportent deux étapes : l'admissibilité sur dossier de candidature et l'entretien d'admission ;
la procédure internationale pour les candidats qui préparent un baccalauréat français à l’étranger ou un diplôme étranger, comportant également deux étapes : l’admissibilité sur dossier de candidature et l’entretien d’admission ;
la procédureConventions Éducation Prioritaire qui s’adresse aux élèves scolarisés dans l’un des lycées deZEP partenaires de Sciences Po, comportant une phase d’admissibilité organisée au sein du lycée d’origine du candidat (revue de presse et note de synthèse) et un entretien d’admission organisé par Sciences Po.
L'admission au sein des écoles de master se fait à bac +3[95] :
la procédure française pour les candidats ayant poursuivi un cursus universitaire français, comportant une phase d'admissibilité sur dossier et un entretien d’admission,
la procédure internationale pour les candidats ayant suivi leur cursus à l’étranger, reposant sur une évaluation du dossier de candidature selon le niveau académique et l’adéquation entre le projet professionnel du candidat et la formation visée.
Le nombre de candidats a fortement augmenté au cours des dernières années, passant entre 2000 et 2017 de 1 048 à 5 480 candidats (+ 522 %) pour la procédure par examen au premier cycle, de 15 à 3 177 candidats (+ 21 080 %) pour la procédure internationale au premier cycle, de 1 633 à 2 434 candidats (+ 49 %) pour la procédure française en master, et de 278 à 4 265 candidats (+ 1 434 %) pour la procédure internationale en master[96].
Chaque année, environ 4 500 personnes interviennent à Sciences Po (dont 20 % pour la première fois), dont une large majorité d'intervenants ponctuels et de vacataires, et seulement une minorité d'enseignants titulaires, environ 200[97].
La« faculté permanente » (les titulaires en poste) comportait en 2025[98] :
L'hôtel Chaboureau qui abrite Sciences Po, sur le campus de Poitiers.Campus deNancy.
Le premier cycle de Sciences Po Paris correspond en termes de cursus aux années delicence à l'université, et conduit à l'obtention d'unBachelor, ayant reconnaissance dugrade de licence[99]. Le parcours repose sur une acquisition de méthode de travail et une ouverture théorique aux sciences sociales, complétés par des disciplines artistiques, scientifiques, et linguistiques.
Le collège universitaire est composé de 7campus. La scolarité y est la même et conduit au même diplôme, mais chaque campus complète la formation commune délivrée par une spécialisation géographique[102] :
campus de Dijon : programme européen Europe centrale et orientale ;
campus du Havre : programme Europe-Asie ;
campus de Menton : programme Moyen-Orient Méditerranée ;
campus de Nancy : programme européen franco-allemand ;
campus de Paris : programme général ;
campus de Poitiers : programme euro-latino-américain ;
campus de Reims : programme Europe-Amérique du Nord / programme Europe-Afrique.
La spécialisation intervient au niveau du deuxième cycle. La scolarité en master s'effectue dans l'une des sept écoles de Sciences Po parmi27 mentions possibles, et se déroule en quatre semestres obligatoires[106]. Au moins un semestre est consacré à un stage ou un séjour d'études à l'étranger, les années de césure étant par ailleurs encouragées.
Les étudiants peuvent choisir pour chaque master entre huit concentrations régionales et dix-sept concentrations thématiques[108]. Les cours sont dispensés en anglais qui est la seule langue requise pour suivre une formation à PSIA, bien que quelques cours soient disponibles en français[109].
L'école de droit de Sciences Po propose divers programmes :
Master Droit économique (deux ans), en anglais ou en français ;
Master Carrières juridiques et judiciaires, en français ;
Joint Master in Law and Finance (trois ans), en partenariat avec l'école du management et de l'innovation ;
LLM in Transnational Arbitration and Dispute Settlement.
Programme doctoral en droit.
Après avoir suivi un cursus commun en première année, les étudiants peuvent choisir une spécialisation d'un an, parmi six options possibles.
L'école de droit de Sciences Po est d'une taille plus réduite que beaucoup d'universités juridiques. Elle compte944 étudiants en 2018/2019, dont42 doctorants,84 étudiants au sein du master « carrières juridiques et judiciaires »,342 étudiants en master de droit économique,123 étudiants en césure,340 étudiants en classe préparatoire et treize étudiants au sein duLLM in Transnational Arbitration and Dispute Settlement[110]. Les étudiants en provenance du Collège universitaire peuvent choisir de rejoindre l'école de droit (l'école ne pratique alors pas de sélection). L'école de droit recrute également — de manière sélective cette fois — des étudiants extérieurs à Sciences Po, sans pour autant exiger des candidats qu'ils soient titulaires d'une licence en droit. Le taux de sélectivité est compris entre 10 et 15 %[111]. L'école compte 40% d'étudiants internationaux[112].
L'école se caractérise par les excellents résultats de ses élèves aux concours et examens juridiques. En 2017, le taux de succès auxécoles d'avocats était de 67 %[113], contre une moyenne nationale d'environ 27 % la même année[114]. Le taux de succès des étudiants au concours de l'École nationale de la magistrature était de 53 % en 2017, avec neuf étudiants de l'école dans le top 10[113]. En 2018, le taux de réussite pour les étudiants de l'école était de 45 %, avec huit étudiants dans le top 10 et 20 dans le top 30[115]. La moyenne nationale a fluctué entre 6,5 et 14,9 % au cours des 10 dernières années[116].
Les étudiants du master droit économique peuvent choisir d'effectuer une césure d'une année entre les deux années de leur master. Ils peuvent ainsi choisir de partir pendant un semestre dans l'une des institutions partenaires de l'école. Parmi ces partenaires figurent laHarvard Law School, laStanford Law School(en), laColumbia Law School et laNew York University School of Law. L'école de droit de Sciences Po est la seule institution d'enseignement juridique française à disposer d'un accord d'échange avec la Harvard Law School[119], la Stanford Law School[120] et laNew York University School of Law[121].
Master d'Urbanisme (Cycle d'urbanisme) : une formation pluridisciplinaire avec un haut niveau de technicité pour les métiers de l'urbanisme, de l'aménagement et de l'immobilier.
Master Stratégies territoriales et urbaines (STU) : pour étudier la gouvernance des villes et des territoires à l'échelle française et européenne
Master Urban Policy en double diplôme avec laLondon School of Economics (LSE, Royaume-Uni) : pour étudier la gouvernance des villes et des territoires avec une approche européenne et internationale et obtenir un diplôme de Sciences Po et de la LSE.
Master Comparative Urban Governance en double diplôme avec le Centro de Estudios Demográficos, Urbanos e Ambientales (CEDUA) duColegio de México : pour former à la fois aux métiers stratégiques liés à la gouvernance métropolitaine et à constituer un socle académique de haut niveau pour une spécialisation de recherche.
Master Governing the Large Metropolis (GLM) : pour étudier la gouvernance des très grandes métropoles mondiales.
Master Governing Ecological Transitions in European Cities (GETEC) : pour se former au pilotage des transitions écologiques urbaines
L’École du climat a été créée en 2025. Elle propose le Master transition écologique, risques et gouvernance, dispensé en anglais[43]. L'école a été façonnée et a pour doyenneLaurence Tubiana[129].
Sciences Po gère également les Presses de Sciences Po, pour diffuser la recherche de Sciences Po et publier des ouvrages de référence à destination de ses étudiants et du grand public[135].
Jardin de Sciences Po, entre les bâtiments du 27, rue Saint-Guillaume et du 56, rue des Saints-Pères.
L'IEP de Paris occupe, hors campus délocalisés, divers bâtiments dans le centre de Paris, qui sont possédés ou loués par laFNSP. La plupart sont situés dans leVIIe arrondissement, et plusieurs dans la rue Saint-Guillaume, qui désigne l'IEP parmétonymie :
au 26,rue Saint-Guillaume : locaux de l'association des anciens de Sciences Po ;
au 27-29, rue Saint-Guillaume :hôtel de Mortemart, construit en1663, siège historique depuis1879, ethôtel du Lau d'Allemans, accueillant des salles de cours donnant sur la rue, une aile d'amphithéâtres construite entre1933 et1936 et rénovée en2005 (amphithéâtre Émile-Boutmy, amphithéâtre Jacques-Chapsal, et amphithéâtre Anatole-Leroy-Beaulieu), et les deux plus anciennes salles de labibliothèque de Sciences Po. On y trouve la péniche, grand banc de bois ;
au 9,rue de la Chaise :hôtel de Beaumanoir, jadis attribué à l'année préparatoire et aujourd'hui à la préparation aux concours de la haute fonction publique. Le conseil d’administration de la FNSP a renommé l'immeuble au nom deRichard Descoings ;
au 56,rue des Saints-Pères :hôtel de La Meilleraye, premiers locaux de l'ENA de1946 à1978, disposant aujourd'hui de plusieurs étages de salles de cours, en particulier des enseignements de langues, et le service audiovisuel et l'atelier de cartographie. Un jardin fait la jonction avec le bâtiment principal ;
au 26-28, rue des Saints-Pères : hôtel de Fleury, anciens locaux de l'École nationale des Ponts-et-Chaussées, loués par Sciences Po depuis 2009 après une tentative de rachat à35 millions d'euros avortée[136],[137]. C'est le siège de l'école doctorale d'économie de Sciences Po ;
au 187, boulevard Saint-Germain : librairie de Sciences Po ;
au 199, boulevard Saint-Germain : siège de l'école de la recherche ;
On peut y voir une volonté de renforcer l'identité commune des deux structures (Institut et Fondation) malgré leur statut particulier (« ambiguë » selon laCour des comptes,« original » selon la direction). SelonAlain Garrigou, connu pour ses critiques sur le fonctionnement de l'établissement, il s'agit également de souligner l'héritage de l'École libre des sciences politiques :« le nom de Sciences Po a transmis l'héritage de prestige de l'ancienne école libre. Les présentations de l'institution revendiquent une continuité bien établie : « Sciences Po est née en 1872, lorsque Émile Boutmy a créé l'École libre des sciences politiques pour renouveler la formation des élites en France », commentait une plaquette de 1997. Le nom commun a été officialisé ; la dénomination légale d'Institut d'études politiques de Paris a disparu »[140].
Le lion et le renard, emblème de Sciences Po (version 2015).
Lelogo de Sciences Po est composé d’unrenard et d'unlion qui se font face. Ces deux animaux ont été choisis en raison d’un passage duPrince deMachiavel :
« Si donc un prince doit savoir bien user de la bête, il doit choisir le renard et le lion ; car le lion ne peut se défendre des filets, le renard des loups ; il faut donc être renard pour connaître les filets et lion pour faire peur aux loups. Ceux qui veulent seulement faire les lions n’y entendent rien. »
Jusqu’en 2007, il était écartelé enquartiers, à la manière d'armoiries, pour symboliser les quatre missions d'origine de Sciences Po. Depuis, il est rouge et représente toujours un lion et un renard, face à face, tenant un livre, encadrés d'un carré, puis d'un cercle à partir de. Avant ce changement de logo, les mentionsInstitut d'études politiques de Paris etFondation nationale des sciences politiques rappelaient les liens des deux institutions sous l'appellation d'ensembleSciences Posur le fronton de l'entrée du 27, rue St-Guillaume.
Sciences Po reconnaît sept associations permanentes, dispensées de la procédure de reconnaissance faisant appel au vote des étudiants :
le Bureau des Élèves (BDE), fondé en 1902, association chargée de l’intégration des étudiants, de l’animation de la vie étudiante et des services aux étudiants. Le BDE est renouvelé par élection chaque année au mois de juin ; tous les étudiants peuvent monter une liste candidate ;
l'Association Sportive (AS), fondée en 1931, proposant une offre de sport et organise des évènements festifs tels que la « Cash & Trash ».
Sciences Polémiques, l’association de débat de Sciences Po qui a incorporé en 2020 sa concurrente Révolte-Toi pour devenir une association permanente, gérante duPrix d'éloquence Suzanne Bastid (anciennement Philippe Séguin)[141] ;
le Bureau des Arts, fondé en 2003, association chargée de l'animation culturelle de Sciences Po, proposant divers évènements tels que « la Semaine du Cinéma » ou encore « la Semaine des Arts ».
Sciences Po Environnement, ayant pour vocation de rassembler toute la communauté de Sciences Po pour s'assurer de la prise en compte des questions environnementales au sein de l’établissement (sensibilisation, réduction de l'impact environnemental) ;
Junior Consulting Sciences Po, le cabinet de conseil des élèves de Sciences Po, membre de laConfédération nationale des Junior-Entreprises, qui met au service de ses clients les compétences et l’expertise des étudiants de Sciences Po ;
La Grenade, épicerie étudiante, participative et solidaire, visant à fournir des produits bios et locaux à bas prix aux étudiants.
Les autres associations, non permanentes, sont soumises à une procédure annuelle de reconnaissance par les étudiants. Les associations doivent alors atteindre la limite de 120 soutiens d'étudiants, à raison de trois soutiens par étudiant, pour être reconnues[142].
Les associations de master ainsi que les syndicats sont dispensées d'une telle procédure de reconnaissance, bien que les sections étudiantes des partis politiques soient elles soumises à la procédure. Par exemple, en 2016, a lieu une polémique sur l'ouverture d'une section duFront national au sein de l'établissement[143].
La plus vieille association de Sciences Po est laConférence Olivaint, présente dans l'école depuis sa création. Par ailleurs, leCentre Saint-Guillaume (CSG), aumônerie catholique des étudiants, a été fondé quant à lui dans les années 1960.
Certaines associations s'intéressent ou couvrent les enjeux relatifs à des aires géographiques ou à des pays en particulier. C'est notamment le cas de Club Chine Sciences, Sciences Ô, Jeunes Européens IEP Paris, Pour le Brésil, Society for East Asian Affairs et Sciences Po Monde Arabe. En 2025, l'étudiant Pablo Ladam met en cause une association féministe du campus de Poitiers[144].
Le journalLa Péniche couvre la vie étudiante de l'université depuis 2006[145].
Une partie des locaux de Sciences Po, rue de l'Université, qui sont les anciens locaux de l'ENA, ont été utilisés à cette fin dans le téléfilm deRaoul PeckL'École du pouvoir consacré à l'ENA.
Une partie du filmNeuilly sa mère, sa mère ! (2018), se déroule dans les bâtiments de la rue Saint-Guillaume.
Les enseignements sont assurés par mille quatre cents personnes aux statuts variés. Les enseignants titulaires d'un poste à l'institut ou à la FNSP sont largement minoritaires.
Il y a seulement soixante-six personnes titulaires d'un poste demaître de conférences des universités ou deprofesseur des universités à l'institut. Une partie des cent soixante-treize chercheurs associés à l'un des centres de laFNSP, ainsi que des soixante professeurs étrangers invités chaque année, enseigne également.
Les autres enseignants n'enseignent que ponctuellement à l'institut. Ce sont soit des spécialistes du domaine sur lequel porte leur enseignement (hauts fonctionnaires, dirigeants d'entreprise, personnalités politiques, intellectuels, etc.), soit des universitaires enseignant dans un autre établissement.
Un grand nombre d'anciens élèves ont fait carrière dans la politique, lahaute fonction publique, les médias, la recherche scientifique ou les entreprises, en France et dans le monde. D'autres ont joué un rôle important dans le domaine de l'art ou de la littérature.
↑Marie-Caroline Missir et Frédéric Mion, « Frédéric Mion : "Sciences po a assaini sa situation financière" »,Educpros.fr,(lire en ligne, consulté le).
↑Géraldine Dauvergne, « À quoi mène vraiment Sciences Po »,L'Étudiant,(lire en ligne, consulté le).
↑Paul de Coustin, « Sciences Po est toujours la meilleure porte d’entrée à l’ENA »,Le Figaro étudiant,(lire en ligne, consulté le).
↑Il ne s'agit en réalité pas du diplôme national intitulémaster et régi par l'arrêté du, mais du « diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris » mentionné à l'art. 2 du décret du. Le grade demaster est conféré de plein droit par l’État au titulaire du diplôme propre de l'IEP de Paris conformément au décret du, au même titre qu'aux ingénieurs diplômés, cependant certaines personnes disent que les diplômes propres des établissements d'enseignement supérieur ne pouvant porter la même dénomination que les diplômes nationaux d'après l'article 2 du décret 84-573, l'utilisation de l'expression « master de Sciences Po » n'est pas réglementaire. D'après le rapport du Comité national d'évaluation de septembre 2005, « ce master n’a pas été soumis à l’habilitation du Ministère, ce qui peut poser un problème de positionnement, puis d’évaluation, de cette formation. ».
↑NathalieBrafman, « Sciences Po acquiert l’hôtel de l’artillerie pour créer son campus parisien »,Le Monde.fr,(ISSN1950-6244,lire en ligne, consulté le).
↑Marie-Christine Corbier, Marie Bellan, « Laurence Tubiana : « Face aux attaques de Trump sur le climat, il ne faut pas se coucher » »,Les Échos,(lire en ligne)
↑Malgré son nom, il ne s'agit pas du diplôme national de master régi par l'arrêté du 25 avril 2002, mais d'un diplôme propre à cet établissement, l'Institut d'études politiques de Paris. Les diplômes spécifiques des établissements d'enseignement supérieur français ne peuvent porter la même dénomination que les diplômes nationaux, d'après l'article 2 du décret 84-573.
Anne-Sophie Beauvais et Pascal Cauchy,Sciences Po pour les Nuls, First éd., Paris, 2017(ISBN978-2-412-01669-5).
Caroline Beyer,La Chute de la maison Sciences Po: La crise des élites françaises, éditions du Cerf, 2025(ISBN978-2204171298).
Nicolas Catzaras, Jean Chiche,Sophie Maurer,Anne Muxel (dir.) et Vincent Tiberj,Les Étudiants de Sciences Po : leurs idées, leurs valeurs, leurs cultures politiques, Paris, Presses de Sciences Po,2004, 268 p.