Ne doit pas être confondu avecSanofi Pasteur, laboratoire destiné à la production devaccins du groupeSanofi, ni avec lePasteur Network, alliance de plusieurs instituts de recherche à travers le monde parmi lesquels l'Institut Pasteur Paris est membre.
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Centre d'investigation clinique de Nantes(d), Génétique des Génomes(d), institut Pasteur de virologie(d), Laboratoire des Systèmes Macromoléculaires et Signalisation(d)
Créé en 1888 grâce à unesouscription publique internationale, il est ainsi nommé d'aprèsLouis Pasteur[1], son fondateur et premier directeur qui, en 1885, a mis au point le premiervaccin contre larage.
Médaille gravée parOscar Roty pour financer la construction de l'institut Pasteur.
En 1886, les premiers dons en vue de la création d'un Institut antirabique sont reçus en et la souscription pour la fondation d'un Institut vaccinal contre la rage est lancée le. Le suivant, un gala se tient auTrocadéro en faveur de l'institut Pasteur[3].
Créé par un décret du, l'institut est inauguré le par le présidentSadi Carnot.
L’institut Pasteur est fondé parLouis Pasteur, scientifique français que ses premières expériences sur lafermentation, réalisées àLille pour les industries de la bière, ont mené à des recherches fondamentales enbactériologie. En effet, au moment où il fonde son institut, Louis Pasteur a déjà découvert le principe de lastérilisation, connu sous le nom depasteurisation et qui régit aujourd'hui la pratique universelle de l’antisepsie. D’autre part, il a déjà développé des techniques de vaccination contre les infections bactériennes et il est connu pour avoir mis au point un vaccin efficace contre larage.
Louis Pasteur lui destine alors trois objectifs :« [Il] sera à la fois un dispensaire pour le traitement de la rage, un centre de recherche pour les maladies infectieuses et un centre d'enseignement pour les études qui relèvent de la microbie[4]. »
Pasteur s’intéresse tout autant à la recherche fondamentale qu’à ses applications pratiques, et les cinq premiers départements de son institut sont dirigés par des savants de formation très diverse. Unnormalien,Émile Duclaux, est chargé de la recherche enmicrobiologie, un autre,Charles Chamberland, de la recherche sur les micro-organismes appliquée à l’hygiène. Un biologiste,Ilya Ilitch Metchnikov, s’occupe de la recherche en morphologie des micro-organismes et deux médecins,Jacques-Joseph Grancher etÉmile Roux, de la recherche en technique microbienne. Un an après l'inauguration de l’institut, Roux inaugure le premier cours de microbiologie jamais dispensé, alors intitulécours de microbie technique.
Durant l'Occupation, la direction de l'institut Pasteur couvre l'activitérésistante d'environ 10 % de ses chercheurs[5], mais échoue à empêcher l'arrestation en ses murs du pastorienEugène Wollman qui sera, ainsi que son épouse,Elisabeth Wollman, déporté et assassiné àAuschwitz[6].
1898 :Paul-Louis Simond découvre le rôle de lapuce dans la transmission de la peste ;
1899 : Inauguration de l'institut Pasteur de Lille, structure indépendante dont le but premier est à l'origine d'être un centre de production de sérum antidiphtérique ;
1900 : l'hôpital Pasteur est créé par des disciples de Pasteur, Émile Roux etLouis Martin[7].
1911 : Sous l'impulsion d'Émile Roux, l'institut Pasteur d'Algérie est créé. Edmond etÉtienne Sergent mettent en place une doctrine posant les bases de la lutte antipaludique en Afrique du Nord et découvrent de nombreux traitements pour lutter contre les maux endémiques touchant la population d'Algérie et son bétail. Ils participent ainsi à sauver de nombreuses vies et favorisent le développement de l'Algérie[8] ;
1911 :Ernest Fourneau crée le laboratoire de chimie thérapeutique, d'où sortiront de très nombreux médicaments ;
1914-1918 : des chercheurs de l'institut mettent au point un gaz de combat efficace, lachloropicrine[9] ;
1915 : L'institut Pasteur fournit 6 millions de doses de sérumantitétanique pendant toute la durée de la guerre ;
1921 : Découverte à l'institut Pasteur de Lille du vaccin contre latuberculose : le billié deCalmette etGuérin ouBCG ;
1928 :Charles Nicolle reçoit le prix Nobel pour avoir résolu le mystère de la transmission dutyphus, spécialement pour avoir déterminé le rôle dupou dans cette transmission ;
1985 : Le premier vaccin humain obtenu pargénie génétique à partir de cellules animales, le vaccin contre l’hépatite B, est développé parPierre Tiollais ;
années 1990: L'institut Pasteur est impliqué dans le scandale des enfants contaminés par lamaladie de Creutzfeldt-Jakob, dans le cadre du traitement par l'hormone de croissance.
Une erreur importante de l'institut va être d’ignorer, en 1897, le mémoire d'Ernest Duchesne sur l'utilisation dePenicillium glaucum pour soigner les infections. L'exploitation précoce de cette découverte aurait pu sauver des millions de vies.
Depuis laSeconde Guerre mondiale, les chercheurs de Pasteur se sont essentiellement concentrés sur labiologie moléculaire. Leurs réussites ont été reconnues en 1965, lorsque le prix Nobel a été attribué collectivement àFrançois Jacob,Jacques Monod etAndré Lwoff pour leurs travaux sur la régulation des virus. En 1985, le premier vaccin humain obtenu par génie génétique à partir de cellules animales, le vaccin contre l’hépatite B, est développé parPierre Tiollais et ses collaborateurs.
L'institut Pasteur connaît une situation financière délicate dans lesannées 1960 qui le pousse à demander des subventions de l’État français en 1965. Le déficit, issu d'une situation délicate déjà signalée en 1934 parAlfred Lacroix, est alors en 1961 de dix millions de francs[10].
Cet appui lui est accordé à la condition que les activités de production et de commercialisation soient clairement distinctes de la recherche. Après un premier accord avec lelaboratoire Roger Bellon, l'institut finit par créer sa propre entreprise en 1972,Institut Pasteur Production (IPP), désormais Sanofi Pasteur. En 1974,Sanofi entre à hauteur de 35 % dans le capital d'IPP, cette participation devient majoritaire en 1980.
En, les deux secteurs de production sont séparés entrePasteur-Sanofi diagnostics à qui revient la production des produits de diagnostic (réactifs biologiques) etPasteur-Mérieux, pour la production de vaccins et de sérums. L'institut Mérieux devient, lui aussi, majoritaire (51 %) dans son association avec l'institut Pasteur[9].
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L'institut Pasteur de Paris est composé de144 unités de recherche, 24 plateformes technologiques et de près de 2 930 personnes. On dénombre500 scientifiques permanents, et600 de passage chaque année, originaires de70 pays différents. Il dispose aussi de centres àPointe-à-Pitre (Guadeloupe),Cayenne (Guyane) etNouméa (Nouvelle-Calédonie).
L'institut est aussi au centre d'un réseau mondial de31 instituts (23 000 salariés) qui se consacrent notamment aux problèmes médicaux dans lespays en voie de développement ; il comprend aussi un centre d'étude diplômant et une unité de ciblage épidémiologique.
Chengdu,Chine ; le premier institut Pasteur en Chine y fut fondé en 1911 par le docteurAimé-François Legendre pour lutter contre les épidémies en Chine centrale et de l'ouest.
Bruxelles,Belgique. L’institut Pasteur de Bruxelles a été fondé en 1900 par Jules Bordet, disciple de Louis Pasteur et Prix Nobel de médecine en 1919. Contrairement aux autres instituts Pasteur qui ont été fondés à l’initiative de l’institut Pasteur de Paris, celui de Bruxelles a été financé par la province belge du Brabant. À l’origine baptisé « institut Pasteur du Brabant », il a été renommé à la fin du XXe siècle pour devenir l’institut Pasteur de Bruxelles. Initialement situé en bordure du parc Léopold à Bruxelles, il a été installé à partir de 1982 dans un grand immeuble moderne de la commune bruxelloise d’Uccle. Cet immeuble rassemblait ses divers laboratoires de diagnostic microbiologique et de recherche, ainsi qu’un service administratif. Les recherches menées à l’institut Pasteur de Bruxelles étaient consacrées à l’étude des maladies transmissibles en général, notamment le botulisme, la tuberculose, la toxoplasmose et la rage. Cependant, à la suite d'une décision ministérielle en 2007, l’institut Pasteur de Bruxelles a définitivement disparu, ainsi que l’ensemble de ses missions. À partir de 2008, les différents laboratoires de l’ancien institut ont été intégrés au sein de la direction des Maladies transmissibles et infectieuses de l’Institut scientifique de santé publique (devenu Sciensano en 2018).
L’institut Pasteur de Paris possède douze départements de recherche[11] :
Biologie cellulaire et infection ;
Biologie computationnelle ;
Biologie du développement et cellules souches ;
Biologie structurale et chimie ;
Génomes et génétique ;
Immunologie ;
Santé globale ;
Microbiologie ;
Mycologie ;
Neurosciences ;
Parasites et insectes vecteurs ;
Virologie.
En plus de l’isolement des virusVIH-1 etVIH-2 dans un passé récent, les chercheurs de l’institut Pasteur ont développé un test pour la détection précoce ducancer du côlon, un vaccin contre l’hépatite B grâce augénie génétique et un test de diagnostic rapide pour la détection de labactérieHelicobacter pylori qui est impliquée dans la formation des ulcères de l’estomac. D’autres recherches en cours concernent l’étude ducancer et plus particulièrement la détermination du rôle desoncogènes, l’identification des marqueurs tumoraux pour des tests de diagnostic et le développement de nouveaux traitements. Un domaine d’intérêt particulier est l’étude des virus despapillomes humains (VPH) et leur rôle dans les cancers génitaux. Les chercheurs sont actuellement concentrés sur le développement de différents vaccins contre de nombreuses maladies, incluant le SIDA, lamalaria, ladengue et la bactérieShigella.
Actuellement, un vaste champ de recherche vise à déterminer les séquences complètes dugénome de plusieurs organismes d’importance médicale, dans l’espoir de trouver de nouvelles approches thérapeutiques. L’institut a ainsi contribué aux projets de séquençage génétique de lalevure commune (Saccharomyces cerevisiae, un organisme qui fut si important dans l’histoire de Pasteur), terminé en 1996, deBacillus subtilis terminé en 1997 et deMycobacterium tuberculosis terminé en 1998.
Depuis sa fondation, l’institut Pasteur a réuni des scientifiques de nombreuses disciplines différentes pour des études supérieures. Aujourd’hui, approximativement300 étudiants diplômés et500 stagiaires postdoctoraux de40 pays différents participent à des programmes d’études supérieures à l’institut. Il y a despharmaciens et desvétérinaires, aussi bien que des médecins, des chimistes et d’autres scientifiques.
Des échantillons de bactéries et de virus en provenance de nombreux pays sont envoyés aux centres de référence de l’institut pour être identifiés. L'institut Pasteur de Paris héberge 14 centres nationaux de référence (CNR) sur des maladies ou pathogènes particuliers (grippe, rage,Listeria, etc.) ainsi que sept centres collaborateurs de l'OMS (CCOMS) et de l'OIE (CCOIE).
La production et la vente de tests de diagnostic développés dans les laboratoires de l’institut étaient sous la responsabilité deSanofi Diagnostics Pasteur, tandis que la production et vente des vaccins étaient sous la responsabilité dePasteur Mérieux, Sérums et Vaccins. Ces deux entreprises sont, depuis 2004, regroupées sous le nom deSanofi Pasteur (filiale de la firme pharmaceutique françaiseSanofi) qui gère donc l'ensemble de ces activités.
En tant qu’organisation privée à but non lucratif, l'institut est dirigé par un conseil d'administration présidé parYves Saint-Geours depuis octobre 2022. La directrice générale estYasmine Belkaid[12] depuis le.
Financé par de nombreuses sources, l’institut assure son autonomie et garantit l’indépendance de ses scientifiques. Les fonds de l’institut viennent, entre autres, des subventions du gouvernement français, des honoraires de consultation, des droits de licence, des revenus de différents contrats, de dons privés et de financements de projets scientifiques français (ANR...), européens (EU) et internationaux.
Pour promouvoir son action auprès du public et lui permettre de faire appel au don en confiance, la section française de l’organisation, en tant qu’association, adhère au Don en confiance[15].
Chaque année au mois d’octobre, l’institut Pasteur organise lePasteurdon, événement solidaire faisant appel à la générosité publique pour participer au financement des travaux de recherche de l’institut.
Du 20 au a eu lieu leZ Event 2019 qui a permis de récolter3 510 682 euros directement versés à l'institut Pasteur[16].
En 2014, l’institut Pasteur « égare » 2 349 échantillons deSRAS au cours d'un inventaire réglementaire[17].
Le, uneenquête préliminaire est ouverte par leparquet de Paris à la suite d'un signalement de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) au titre de l'article 40 ducode de procédure pénale. L'agence reproche à l'institut Pasteur de ne pas lui avoir signalé, comme le prévoit la loi, un incident portant sur des échantillons de virusMERS-CoV[18]. L'enquête judiciaire pointe les « conditions dans lesquelles de dangereux virus ont pu arriver en son sein en, deCorée du Sud, sans que les autorités sanitaires soient au courant »[19]. La direction de l'Institut avait pris la décision de détruire les échantillons du virus sans en informer au préalable l'autorité sanitaire ni déclarer l'incident sous les 48 heures, comme le veut la loi.
En 2017, dans le cadre d'une enquête administrative lancée l'année précédente, la direction est mise en cause par l'Inspection générale des affaires sociales qui achoppe sur certains aspects de la gestion de l'Institut[20].
Le Docteur Louis-Ferdinand Destouches (plus connu sous son nom de plumeLouis Ferdinand Céline) a publié une caricature de l'Institut Pasteur et des chercheurs qui y travaillent, dansVoyage au bout de la nuit . Le nom de l'institut est masqué derrière un paravent littéraire, et désigné commeInstitut Bioduret Joseph[21](Le réactif Bi-ioduré, ou plus correctement iodo-ioduré, est un composé très utilisé dans les laboratoires de biochimie[22]). Certains chercheurs travaillant à l'Institut Pasteur à l'époque ou Céline - Destouches y travailla brièvement se sont reconnus dans les portraits-charges dressés par l'auteur[23].
↑Nicolas Chevassus-au-Louis, « La Résistance à l'institut Pasteur (1940-1944) - Une confrontation de la mémoire pastorienne aux sources d'archivistiques »,Association des anciens élèves de l'institut Pasteur,no 192,,p. 118-127.
↑Nicolas Chevassus-au-Louis,Savants sous l'Occupation : enquête sur le vie scientifique française entre 1940 et 1944, Paris,Le Seuil,.
↑« L'hôpital de l'institut Pasteur » résumé d'un article d'Élisabeth Lemaire inBull. Soc. hist. & arch. duXVe arrondt de Paris –no 33.
↑Jean-Pierre Dedet,Edmond et Étienne Sergent et l'épopée de l'institut Pasteur d'Algérie : double biographie, Pézenas, Domens,, 380 p.(ISBN978-2-35780-048-9).
Sandra Legout, « La famille pasteurienne en observation : histoire et mémoire »,Histoire, économie et société, vol. 20, 2001,p. 339-354, consultable sur le sitePersée.
Maxime Schwartz et Annick Perrot,Le génie de Pasteur au secours des Poilus,Odile Jacob, Paris, 2016 (sur l'action de l'institut Pasteur pendant la Première Guerre mondiale).