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InnocentIII

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Page d’aide sur l’homonymie

Cet article concerne le pape du début duXIIIe siècle. Pour l’antipape, voirInnocentIII (antipape).

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirInnocent.

InnocentIII
Image illustrative de l’article Innocent III
Détail d’unefresque ducloître dusanctuaire du Sacro Speco àSubiaco. Vers 1219.
Biographie
Nom de naissanceLotario dei conti di Segni
Naissance
Gavignano (États pontificaux)
PèreTrasimondo Conti, Conte di Segni(d)
Décès (à 55 ans)
Pérouse (États pontificaux)
Pape de l'Église catholique
Élection au pontificat
Intronisation
Fin du pontificat
Pérouse,Italie
(18 ans, 6 mois et 8 jours)
PrécédentCélestinIIIHonoriusIIISuivant
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal

par lepapeClémentIII
Titre cardinaliceCardinal-diacre deSanti Sergio e Bacco

Blason
(en) Notice surcatholic-hierarchy.org
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Lotario dei conti di Segni, né le 23 novembre àGavignano et mort le 16 juillet àPérouse, membre de la famille descomtes de Segni (it), est le176e pape de l'Église catholique, élu le sous le nom d’InnocentIII. Il est considéré dans lachrétienté latine comme l’un des papes ayant exercé une influence majeure au cours duMoyen Âge[1].

Préoccupé de remplir au mieux sa fonction de pape,InnocentIII est un chef à la décision rapide et autoritaire[2]. Il cherche à exalter la puissance duSaint-Siège de façon à renforcer sonautorité suprême, gage selon lui de la cohésion de la chrétienté occidentale ; à cette fin, à partir de 1199, il développe la lutte contre leshérésies, notammentcathare, qu’il confie en 1213 à l’Inquisition, tribunal ecclésiastique d’exception. Une de ses œuvres majeures est de soutenirDominique de Guzmán ainsi queFrançois d'Assise et sesFrères mineurs et de valider leur première règle. Ce pape est également celui du plus importantconcile du Moyen Âge, leIVe concile du Latran, qui statue entre autres sur lesdogmes, lessacrements (dont lemariage), la réforme de l’Église, la conduite desprêtres et des fidèles, lacroisade, le statut et ladiscrimination desJuifs et desSarrasins.

C’est sous son pontificat qu’a lieu laquatrième croisade, qui échappe à son contrôle en s’achevant par lesac de Constantinople par lescroisés, événement qui creuse le fossé entreorthodoxes etcatholiques.

Avant l’élection au pontificat

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Giovanni Lotario ou Lothaire est issu par son père, Trasimond, de la puissante famille des comtes deSegni, descendants de laGens Anicia et descomtes de Tusculum qui avaient donné de nombreux papes à l’Église, et par sa mère de la noblesse romaine. Il étudie lathéologie d’abord àRome puis àParis, où il reçoit l’enseignement dePierre de Corbeil en même temps qu’Étienne Langton etRobert de Courçon, que Lotario élèvera plus tard à la dignité decardinal. Il effectue ensuite un bref passage parBologne, où il est l’élève ducanoniste Hugues de Pise, qui lui inspirera un programme politique, lathéocratie pontificale. En1186, il retourne à Rome, oùGrégoireVIII l’ordonnesous-diacre. Il entame alors une carrière à lacurie.ClémentIII, son oncle, le nomme en septembre 1190cardinal-diacre àSaints-Serge-et-Bacchus, églisediaconique de Rome.

Cet homme élégant, énergique et hiératique devient rapidement le cardinal le plus en vue et le plus brillant de la curie[3]. Infatigable travailleur, sa santé fragile lui vaudra de contracter plusieurs graves maladies[4].

Entre 1190 et 1198, il rédige le traitéDe la misère de la condition humaine (De miseria condicionis humane), aussi appeléLe Mépris du monde (De contemptu mundi) ; un traité sur le mariage (De quadripartita specie nuptiarum,Les quatre sens du mariage)[5], et un autre sur la messe,Les mystères des messes (De missarum mysteriis)[1]. Ce dernier comporte un long chapitre sur les couleurs, repris par tous les liturgistes duXIIIe siècle et appliqué dans de nombreux diocèses[6].

Alors qu’il est le plus jeune des cardinaux (37 ans), il est élu pape à l’unanimité, en 1198, le jour même de la mort deCélestinIII.

Du « vicaire de Pierre » au « vicaire du Christ »

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Dès les premiers temps de son pontificat,InnocentIII renforce considérablement le pouvoir du pape dans l'Église et met pleinement en application, à cet égard, le programme desDictatus papæ deGrégoireVII. Pour cela, il impose l'idée que le pape n'est pas un évêque comme les autres, simplement investi d'une dignité et d'une fonction honorifique supérieures, mais un représentant du Christ lui-même, situé au-dessus de ces simples représentants des apôtres que sont les évêques[7].

Cette évolution est marquée notamment dans le changement de titulature :InnocentIII ne se dit plus « vicaire de Pierre » comme ses prédécesseurs, mais « vicaire du Christ »[8]. Il s'ensuit qu'InnocentIII réserve au seul pape la « plénitude de puissance » (plenitudo potestatis), les évêques se voyant investis seulement d'une « part de sollicitude » (pars sollicitudinis).

Concrètement, le pape impose son autorité sur l'épiscopat, avec une fermeté inédite, de deux manières : en monopolisant le contrôle sur les élections, les dépositions, les transferts et les résignations épiscopales[9] et utilisant laprocédure inquisitoire, dont il met au point la forme définitive, pour mener des enquêtes judiciaires contre les prélats désobéissants, fautifs ou négligents, sur la seule base de la mauvaise « renommée » (fama) qui lui parvient à leur sujet[10].

Théocratie pontificale

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Lotario pourrait avoir choisi son nom de pape en référence à son prédécesseurInnocentII (1130-1143), qui avait imposé à l’empereur de reconnaître la supériorité duSacerdoce sur l’Empire en se prêtant, en 1131 àLiège, à un rituel (décrit dans la FausseDonation de Constantin) au cours duquel le titulaire de l’Empire, à pied, promenait par la bride un cheval blanc sur lequel le pape était monté[11].

C’estInnocentIII qui impose le monopole de la papauté sur le titre de « vicaire du Christ (en) », jusque-là partagé par les évêques (le titre de « vicaire de Pierre » étant alors abandonné)[12]. À travers ses lettres, ses sermons et ses bulles, se développe une doctrine théocratique cohérente de laplenitudo potestatis (« plénitude de puissance ») qui confère au pape une puissance illimitée ; le programme de laRéforme grégorienne est porté à son aboutissement.InnocentIII soutient ainsi l’idée que le pape détient seul l’entière souveraineté (l’auctoritas des Romains). Les princes possèdent lapotestas, c’est-à-dire la puissance politique, qui leur est donnée directement par Dieu. Ils accomplissent comme ils l’entendent leur office dans leur domaine. Il en découle que les souverains ne peuvent se soustraire à l’autorité, pontificale pas plus que les Églises nationales.« Nous avons été institués prince sur la Terre (…) avec le pouvoir de renverser, de détruire, de dissiper, d’édifier et de planter »[13].Il déclare au patriarche de Constantinople que l'univers entier a été confié àsaint Pierre et à ses successeurs[réf. nécessaire].

Cependant, sa doctrine est plus souple que celle desdictatus papæ énoncés au temps deGrégoireVII (1073-1085) : bien qu’il soutienne la supériorité du pouvoir spirituel,InnocentIII limite l’intervention du pape dans le domaine temporel à trois cas : un grave péché des princes, la défense des biens ecclésiastiques et la nécessité de trancher dans un domaine où nulle juridiction n’est compétente[14]. Ainsi, il se comporte comme l’arbitre incontesté de l’Occident chrétien et porte à son zénith la théocratie pontificale[15].

Le Pape veut en outre réaliser sur Terre laCité céleste, placée sous son autorité. Il s’agit d’augustinisme politique, en référence àsaint Augustin ; mais là où Augustin décrivait un idéal eschatologique,InnocentIII prétend le réaliser sous son pontificat. Pour ce dernier, l’Église doit promouvoir la Cité céleste sur Terre et ainsi faire régner la paix et l’ordre.

Dans sa lettreEtsi non displiceat de 1205,InnocentIII condamne quelques activités desjuifs et exhortePhilippe Auguste à mettre fin à ces abus dans son domaine (en latin :abusiones huiusmodi de regno Francorum studeas abolire) et à « persécuter les loups qui ont adopté l’air de brebis, afin de démontrer la ferveur avec laquelle Sa Majesté (regia celsitudo) professe la foi chrétienne »[16],[17].

Leconcile de Latran en 1215 va plus loin en instaurant uneségrégation forcée dans les royaumes de la chrétienté, obligeant lessarrasins et particulièrement les juifs à porter une marque distinctive (signum) sur leurs vêtements, qui sera larouelle dont le port sera largement imposé encore bien aprèsInnocentIII[18],[19],[20]. Il limite également les relations sociales et professionnelles entre juifs et chrétiens, pour éviter les « mélanges » et préserver la « pureté » des chrétiens[21],[22] et travaille sans relâche à leurconversion au christianisme[23]. Comme le mentionne l'historienJohn Tolan :« Pour de nombreuses raisons, le pontificat du papeInnocentIII est considéré comme le précédent essentiel de la confrontation médiévale des papes et des juifs. [Il] représente à la fois un durcissement de la politique de l'Église envers les juifs et une exacerbation de la rhétoriqueanti-juive »[Note 1],[25],[17]. Il avait toutefois tenté d'assurer leur protection en publiant la constitutionLicet Perfidia Judaeorum (1199) par laquelle il interdisait la spoliation des juifs, ainsi que laprofanation de leurscimetières, sous peine d'excommunication[26],[27]. Le port de la rouelle par les juifs ayant mis leur vie en danger durant de longs siècles, il est pour autant souvent désigné comme un « Pape antijuif pour les plus modérés » ou « le père de l'antisémitisme » pour les autres[28].

Auparavant, en 1200, il n’a pas hésité à jeter l’interdit sur leroyaume de France, lorsquePhilippe Auguste, en 1196, fait annuler son mariage avecIngeburge de Danemark pour épouserAgnès de Méran. Il frappe aussi l’Angleterre d’interdit puisexcommunie le roiJean sans Terre, quand celui-ci refuse l’accession d’Étienne Langton ausiège de Cantorbéry en 1208. Lorsque Jean se plie à la volonté papale et demande son pardon en 1213, le pape exige une soumission complète. Le roi doit réparer les dégâts causés dans les églises pendant le conflit et se reconnaître vassal du Saint-Siège[29]. Il prend deux ans plus tard la défense du souverain contre les barons révoltés, qui, à ses yeux, menacent la paix de la chrétienté[2] — révolte qui aboutit à la promulgation de laMagna Carta. À l’image de l’Angleterre, les rois d’Aragon, deBulgarie et duPortugal se reconnaissent vassaux du pape.

Lutte contre les empereurs germaniques

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Sceau du papeInnocentIII.

Le pape tente de rétablir son autorité sur Rome et ses propres États. Il liquide définitivement ce qui restait de la République romaine en obtenant la démission de la municipalité et la révocation des officiers nommés par le Sénat républicain. Le préfet, jusqu’alors agent de l’empereur, devient un fonctionnaire du Saint-Siège. Ces mesures entraînent la révolte des Romains dirigée par la noblesse. Il faut environ six ans au pape pour reprendre le contrôle de la ville.InnocentIII parvient dans le même temps à mettre la main sur l’héritage de la comtesseMathilde de Toscane, lamarche d’Ancône, laCampanie, leduché de Spolète[13].

Il joue aussi des rivalités entre lesHohenstaufen, la maison du défuntempereur, et lesguelfes. Au poste d’empereur, lesguelfes font élireOtton de Brunswick tandis que les partisans desHohenstaufen, majoritaires, font élire le frère du roi,Philippe de Souabe.InnocentIII profite de l’occasion pour affirmer les droits supérieurs de la papauté. Dans ladécrétalePer Venerabilem de1202, il affirme qu’en cas de contestation de l’élection impériale, la décision finale appartient au pape[30].

Il favorise d’abord leguelfeOthonIV, qui, pour obtenir le soutien pontifical, lui a promis la souveraineté totale des États de l’Église, plus l’exarchat de Ravenne, les domaines de la comtesse Mathilde, la marche d’Ancône, le duché de Spolète et la reconnaissance de sa souveraineté sur laSicile. Mais dès que son pouvoir est affermi,OthonIV renie sa promesse et se comporte comme tous les empereurs précédents.InnocentIII excommunie alorsOthonIV en 1210 et favorise la marche au pouvoir deFrédéricII, son pupille. Celui-ci est couronné roi àAix-la-Chapelle en 1215 après avoir donné au pape toutes les garanties sur le maintien des droits de l’Église et sur la séparation des royaumes germaniques et de Sicile[31].

InnocentIII et les croisades

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Croisades en pays chrétien

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InnocentIII est à l’origine du détournement de l’idée decroisades : il forge l’idée de « croisades politiques » qui sera reprise par ses successeurs. Il est le premier à lever des taxes pour financer les croisades, et aussi à exprimer le droit à « l’exposition en proie », c’est-à-dire le droit pour le pape d’autoriser les catholiques à s’emparer des terres de ceux qui ne réprimeraient pas l’hérésie[32]. Dès 1199, il menace ainsi de lancer une croisade contre un partisan del’Empire[33].

À partir de 1207-1208,InnocentIII fait prêcher lacroisade contre les albigeois. Dans une lettre aux évêques duMidi, il expose pour la première fois les principes justifiant l’extension de la croisade en pays chrétien : l’Église n’est pas obligée de recourir aubras séculier pour exterminer l’hérésie dans une région ; à défaut du suzerain, elle a le droit de prendre elle-même l’initiative de convoquer tous les chrétiens, et même de disposer des territoires des hérétiques en les offrant, par-dessus lesuzerain, comme butin aux conquérants[34]. Il offre à tous ceux qui participeraient à la réduction de l’hérésie les mêmes indulgences que pour les croisés de Terre sainte, mais en plus, il leur donne les terres conquises lors de la croisade. LeIVe concile du Latran de 1215 confirme ces dispositions[35]. Le concile ordonne aussi laprédication d’une nouvelle croisade dans toute la chrétienté[36]. Il demande l’indulgence plénière, laquelle est étendue à ceux qui contribuent à la construction de bateaux pour la croisade, alors que jusque-là seuls les combattants en bénéficiaient. C’est un appel direct aux armateurs de villes italiennes[37]. Il décide par ailleurs de frapper les revenus ecclésiastiques d’un impôt d’un vingtième et les biens du pape et des cardinaux d’un impôt d’un dixième[38]. La cinquième croisade aura lieu après la mort d’Innocent.

IVe croisade

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Dès le début de son pontificat, il souhaite lancer une nouvelle croisade vers les lieux saints d’inspiration purement pontificale, contrairement aux précédentes organisées sous l’impulsion de divers souverains. La croisade est prêchée en France par le légatPierre Capuano et le curé deFoulques de Neuilly avec beaucoup de succès[39].Philippe de Souabe, beau-frère d’Alexis Ange, fils de l’empereur byzantin déchuIsaacII, promet l’aide de l’Empire byzantin pour la croisade si Isaac est rétabli sur son trône.InnocentIII espère tirer parti des divisions byzantines pour rétablir l’unité de l’Église[2]. Mais laIVe croisade ne prend pas le tour prévu par le pape. Les croisés qui ne peuvent pas payer leur voyage aux armateurs vénitiens sont détournés par eux àZara sur la côte dalmate qu’ils prennent pour le compte deVenise. Le pape excommunie les croisés etVenise, mais lève très vite l’excommunication pour les croisés[40]. Après une nouvelle déviation de la croisade versConstantinople et la prise de la ville par les croisés et les Vénitiens le,InnocentIII accepte d’abord le fait accompli, se satisfaisant des promesses d’union des Églises et de soutien aux États latins d’Orient. Mais, informé des excès des croisés, il parle de détournement de la croisade, dont il accuse les Vénitiens. L’idée d’une déviation de cette croisade est donc contemporaine des événements[41].

InnocentIII est méprisant envers lesGrecs, qu’il indispose. Quand le clergé de Constantinople écrit au pape en 1208 pour reconnaître sa primauté et demander l’autorisation d’élire unpatriarche de rite grec à côté dupatriarche latin, comme àAntioche et àJérusalem, le pape ne daigne même pas leur répondre[42].

Lutte contre l’hérésie

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InnocentIII cherche à mieux contrôler leclergé, de manière à mettre fin aux critiques adressées à certains de ses membres. Il s’appuie sur lescisterciens pour lutter contre l’hérésie cathare. Il désigne parmi eux seslégats avec pleine autorité sur les évêques en la matière. Leur action est plutôt inefficace. En1208, le meurtre de l’un d’entre eux,Pierre de Castelnau, permet au pape de lancer lacroisade contre les albigeois, à laquelle il avait appelé à plusieurs reprises depuis 1204[43]. Il est ainsi à l’origine d’une guerre particulièrement violente contre les anticléricaux et évangélistes du Midi de l’actuelle France, déclarés hérétiques[44].

Dès 1199,InnocentIII a développé la lutte contre les hérésies. Dans sabulle pontificaleVergentis in senium (), il assimile l’« aberration dans la foi » à un crime delèse-majesté, concept romain redécouvert à cette époque par les autorités laïques[45]. En1205, dans sa bulleSi adversus vos, il condamne ceux qui viennent au secours des hérétiques, leur interdisant de fait l'assistance d’unavocat, voire de témoins à décharge. La procédure inquisitoriale, destinée à la répression de tous les méfaits (et non pas seulement des hérésies) est complétée et codifiée par une série dedécrétales, en particulierLicet Heli (1199) etQualiter et quando (1206). Toutes les dispositions relatives à la procédure inquisitoriale seront reprises et mises en ordre par le mêmeInnocentIII en novembre1215 à l’occasion duIVe concile du Latran, au8e canon, lui aussi nomméQualiter et quando[46].

Ce concile marque l’aboutissement des efforts d’InnocentIII pour le rétablissement de l’orthodoxie catholique. Il affirme (principalement pour condamner lescathares) laTrinité, l’incarnation humaine duChrist, et introduit dans ledogme, sous l’influence desthéologiensPierre Lombard etÉtienne Langton, le concept de latranssubstantiation qui est défini comme dogme pour la première fois dans un canon de l’Église catholique[47]. Lasimonie et lenicolaïsme sont de nouveau condamnés, de même que, pour les clercs, l’ivrognerie, le jeu, la participation aux festins et auxduels ou encore la pratique de lachirurgie. Il est rappelé que les contributions des fidèles sont volontaires et qu’il n'est pas question de les tarifer.En 1210, il voit en rêve saintFrançois d'Assise soutenant la basilique Saint-Jean de Latran en ruines. Frappé par ce rêve, il valide verbalement la première règle rédigée par François, régissant la fraternité naissante. Malgré leur vision radicalement différente de l'Église,InnocentIII et François se sont respectés.InnocentIII est très souvent représenté aux côtés de saint François.[réf. nécessaire]

Le papeInnocentIII, basilique saint Jean de Latran, Rome, Italie.

Face à la montée deshérésies en France (vaudois,cathares…), qui utilisent des traductions en langues vulgaires de la Bible, il interdit à plusieurs reprises les traductions en français de la Bible (voir la section « chronologie »)[48].

En 1216, il entreprend un voyage enItalie du Nord, afin d’user de son autorité pour rétablir la paix entreGênes etPise. De passage àPérouse, il est atteint de fièvre et y meurt le[49]. Il y est inhumé dans lacathédrale San Lorenzo. Ses restes, mêlés en 1615 dans une urne à ceux d’UrbainIV et deMartinIV, sont par la suite transférés en 1891 à labasilique Saint-Jean de Latran.

Chronologie

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Notes et références

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Notes

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  1. For many reasons, the pontificate of PopeInnocentIII has been taken as the central instance of the medieval confrontation of popes and Jews. […] the pontificate ofInnocentIII represents both a hardening of Church policy towards the Jews and a sharpening of anti-Jewish rhetoric[24].

Références

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  1. Marcel Pacaut, « InnocentIII, Giovanni Lotario comte de Segni (1160-1216) - pape (1198-1216) »,Encyclopædia Universalisen ligne, consulté le 9 mars 2015.
  2. ab etcMarcel Pacaut, article « InnocentIII »,Encyclopædia Universalis, DVD, 2007.
  3. Jean Chélini,Histoire religieuse de l’Occident médiéval, Hachette,,p. 306.
  4. Frédéric Hurter,Histoire d’InnocentIII et de ses contemporains, Paris, Debécourt, 1838,p. 400.
  5. Olivier Hanne,« Vivre en société, vivre marié : le mariage d’après les écrits de Lothaire de Segni », dans sous la direction de Cl. Carozzi, D. Le Blévec, H. Taviani-Carozzi,Vivre en société au Moyen Âge, Occident chrétien,VIe – XVe siècle, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence,coll. « Le temps de l’histoire »(HAL halshs-00769295),p. 79-103.
  6. Michel Pastoureau,Jaune, Paris,Éditions du Seuil,, 240 p.(ISBN 978-2-02-142057-9),p. 80-82.
  7. Joël Chandelier,L'Occident médiéval : D'Alaric à Léonard (400 - 1450),Éditions Belin,coll. « Mondes anciens »,, 700 p.(ISBN 978-2-7011-8329-9),chap. 6 (« La révolution de l'Église (1050-1300) »),p. 300
  8. Voir à ce sujet Michele Maccarone,Studi suInnocenzoIII, Padoue, 1972 ; J. Théry, « Le triomphe de la théocratie pontificale, duIIIe concile du Latran au pontificat deBonifaceVIII (1179-1303) », dans Marie-Madeleine de Cevins et Jean-Michel Matz (dir.),Structures et dynamiques religieuses dans les sociétés de l’Occident latin (1179-1449), Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2010,p. 17-31.En libre accès et téléchargeable sur le site academia.edu ; Id., « Introduction », dansInnocentIII et le Midi (Cahiers de Fanjeaux, 50), Toulouse, Privat, 2015,p. 11-35.[lire en ligne].
  9. Voir Kenneth Pennington,Popes and Bishops : the Papal Monarchy in the Twelfth and Thirteenth Centuries, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, 1984.
  10. VoirJulien Théry,« fama : L’opinion publique comme preuve. Aperçu sur la révolution médiévale de l'inquisitoire (XIIe siècle-XIVe siècle s.) », dans B. Lemesle (dir.),La preuve en justice de l'Antiquité à nos jours, Rennes, Presses universitaires de Rennes,(lire en ligne),p. 119-147. ;Julien Théry, « Luxure cléricale, gouvernement de l’Église et royauté capétienne au temps de la « Bible de saint Louis » »,Revue Mabillon,no 25,‎,p. 165-194(lire en ligne) ;Julien Théry-Astruc,« 'Excès' et 'affaires d’enquête'. Les procédures criminelles de la papauté contre les prélats, de la mi-XIIe siècle à la mi-XIVe siècle. Première approche », dans Patrick Gilli (dir.),La pathologie du pouvoir : vices, crimes et délits des gouvernants, Leyde, Brill,(lire en ligne),p. 164-236.
  11. Selon l’hypothèse formulée par Julien Théry-Astruc, « Introduction », dansInnocentIII et le Midi (Cahiers de Fanjeaux, 50), Toulouse, Privat, 2015,p. 11-35, auxp. 13-14[lire en ligne].
  12. (it) Michele Maccarone,Vicarius Christi. Storia del titolo papale, Lateranum,.
  13. a etbChélini 1991,p. 307.
  14. Michel Balard, Jean-Philippe Genêt, Michel Rouche,Des Barbares à la Renaissance, Hachette, 1973,p. 160.
  15. Marcel Pacaut,La théocratie : l’Église et le pouvoir au Moyen Âge, Desclées, 1989.
  16. InnocentiiIII Romani pontificis Regestorum sive Epistolarum Liber Sextus,p. 501-503.
  17. a etbIRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes -Orléans, Noticeno 30385, projet RELMIN, « Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve – XVe siècle) », traduction française deJohn Tolan,lire en ligne
  18. « Les insignes portés par les Juifs : origines », surencyclopedia.ushmm.org(consulté le)
  19. Jessie Sherwood, « ConciliumLateranenseIV[c. 68] », noticeno 30326, surcn-telma.fr, Traitement électronique des manuscrits et des archives(consulté le) duprojetRelmin.
  20. E. de Laurière,Ordonnances des roys de France de la troisième race, Paris,,p. 1:294
  21. Gérard Nahon, ArticleGhetto,Encyclopædia Universalis, DVD, 2007
  22. « Innocent paraît manifester une préoccupation de pureté à l'égard des dangers de pollution que le contact quotidien étroit avec les juifs représentent pour le corps de la chrétienté », [[#|]],p. 10
  23. LeopoldLucas, « InnocentIII et les Juifs »,Revue des études juives,vol. 35,no 70,‎,p. 247-255(lire en ligne, consulté le)
  24. Tolan,p. 2.
  25. (en) John V. Tolan,Jews and Christians in Thirteenth-Century France, USA,Palgrave Macmillan,
  26. Emmanuel Huyghues Despointes,Les Grandes Dates de l'Occident, Paris, Dualpha,, 400 p.,p. 83
  27. A.-M. Helvétius, J.-M. Matz,Église et Société, Paris, édition Carré Histoire, 2008,p. 68.
  28. « InnocentIII et les juifs du midi, entre tradition et rénovation », Claire Soussen dansInnocentIII et le midi,Cahiers de Fanjeaux 50, Toulouse, Privat, 2015,p. 355-374. Lireen ligne.
  29. Chélini 1991,p. 310.
  30. Chélini 1991,p. 308.
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  34. Jacques Le Goff,La croisade contre les albigeois,Encyclopædia Universalis, DVD, 2007.
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  37. Jean Richard, article « Croisades »,Encyclopædia Universalis, DVD, 2007.
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  40. Cécile Morrisson,p. 53.
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  42. José Grosdidier de Matons, article « Byzance »,Encyclopædia Universalis, DVD, 2007.
  43. Julien Théry-Astruc, « Introduction »,op. cit., auxp. 11 et 25[lire en ligne].
  44. Mark G. Pegg, « InnocentIII, les « Pestilentiels Provençaux » et le paradigme épuisé du catharisme », dansInnocentIII et le Midi (Cahiers de Fanjeaux, 50), Toulouse, Privat, 2015,p. 279-310.
  45. Jacques Chiffoleau, « Note sur la bulleVergentis in senium, la lutte contre les hérétiques du Midi et la construction des majestés temporelles », dansInnocentIII et le Midi (Cahiers de Fanjeaux, 50) Toulouse, Privat, 2015,p. 89-144. Texte latin et traduction deVergentis in senium dans Patrick Gilli et Julien Théry,Le gouvernement pontifical et l’Italie des villes au temps de la théocratie (fin-XIIe-mi-XIVe s.), Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, 2010,p. 553-561,chapitre 11, disponible en ligne.
  46. Julien Théry, « Fama : l’opinion publique comme preuve. Aperçu sur la révolution médiévale de l’inquisitoire (XIIe et XIVe siècles) », dans « La preuve en justice de l'Antiquité à nos jours », éd. B. Lemesle, Presses universitaires de Rennes, 2003,p. 119-147[lire en ligne].
  47. Chélini 1991,p. 317.
  48. Bible et Histoire, Opposition aux traductions de la Bible en langues vulgaires.
  49. Frédéric Hurter,p. 399.
  50. Archives départementales d'Indre-et-Loire:archives ecclésiastiques antérieures à 1790,no H.280
  51. a etbBible et Histoire, opposition à la traduction de la Bible en langues vulgaires.
  52. Page 561 dansLa Normandie des ducs aux rois :Xe – XIIe siècle deFrançois Neveux (1998).

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