Larépublique d'Ingouchie (enrusse :Респу́блика Ингуше́тия,Respoublika Ingouchetiïa ; eningouche : Гlалгlай Мохк,Ghalghaï Mokhk) est unerépublique,sujet fédéral de lafédération de Russie, située dans le sud-ouest du pays, sur le flanc nord duCaucase. Elle avait une population de 472 000 habitants en 2016[1]. Malgré la pauvreté, l’Ingouchie a l’espérance de vie la plus élevée de toute la Russie, de 80,52 ans, devançant le Daghestan, qui occupe la deuxième place, de près de 4 ans.
Carte topographique de laCiscaucasie. La république d'Ingouchie se situe vers le centre de la carte.
L’Ingouchie est située sur les pentes nord duCaucase et s'étend sur unesuperficie de 3 628 km2[2].
Elle est frontalière de deux républiques autonomes de Russie : l'Ossétie du Nord-Alanie au nord, à l'ouest et au sud-ouest et laTchétchénie au nord-est, à l'est et au sud-est, ainsi que de laGéorgie au sud.
Dans son bilan annuel sur la situation des « déplacés spéciaux » rédigé quelques mois avant la mort de Staline, le9e département duKGB désigne les Ingouches et Tchétchènes comme étant« le peuple le plus incorrigible qui soit, contaminé par l’oisiveté, le banditisme et le fanatisme panislamique »[9]. Se fondant sur le rapport du KGB qui concluait qu’« une seconde déportation ne résoudrait pas le problème », les hauts responsables soviétiques jugent « inappropriée et inutile » la proposition en juin 1952 du ministère de l’intérieur kazakh de « déporter les Ciscaucasiens encore plus loin, vers les zones les plus isolées du Kazakhstan[9] ».
Dernier prêtrevainakh (polythéïste)[5] d'Ingouchie : Elmarz Khaout, avec son arrière-arrière-petite-fille (village de Shoani, Ingouchie, 1921).
Durant les années d’exil, la république de Tchétchénie-Ingouchie est dissoute et une partie de la populationossète vient s’installer en Ingouchie occidentale (district de Ghalme Shahar), alors rattachée à l'Ossétie du Nord.
En juin 1956, le nouveau ministre de l'intérieur kazakh, Doudorov, adresse un mémorandum àNikita Khrouchtchev dans lequel il préconise la création d’une région autonome tchétchène-ingouche auKazakhstan méridional et auKirghizistan septentrional, où avaient étédéportés les Ciscaucasiens. Le Présidium rejette la proposition et libère les « déplacés spéciaux » tchétchènes et ingouches à condition qu’ils signent un engagement stipulant qu’ils renoncent à rentrer chez eux et à demander une compensation[9]. Plus d’un tiers des déplacés refusent de signer le document. Finalement, par un décret du 7 janvier 1957, lePrésidium du Soviet suprême restaure la République autonome de Tchétchénie-Ingouchie en Ciscaucasie, moins un territoire ingouche attribué à l’Ossétie septentrionale : ledistrict de Ghalme Shahar, et autorise les déplacés à y rentrer[9].
Le retour des Ingouches est mal accueilli par les Ossètes qui s'étaient installés à leur place pendant leur exil, et de nombreux troubles en découlent après ladislocation de l'URSS, comme leconflit en Ossétie du Nord de 1992 qui voit près de 10 000 Ingouches duRaïon Prigorodny forcés de quitter leurs maisons[10]. Les difficultés desréfugiés chassés durayon de Prigorodny est un problème majeur en Ingouchie, qui fait déjà face à un fort chômage (jusqu'à 50 %) et à une criseenvironnementale en aggravation (ladéforestation des pentes du Caucase entraîne l’érosion des sols). Une forte concentration detroupes russes est stationnée en Ingouchie depuis lesguerres en Tchétchénie voisine, et des réfugiés tchétchènes fuyant le conflit s’ajoutent aux réfugiés ingouches. Bien que certaines compensations aient été reçues de l’Ossétie du Nord pour les réfugiés ingouches, le problème est loin d’être résolu.
En juin2004, 570 miliciensislamistes venus de Tchétchénie envahissent l’Ingouchie et attaquent la ville deNazran, tuant plus de 90 personnes. LaRussie accuse le chef de guerreChamil Bassaïev d’avoir organisé l’attaque.
Au lendemain d’une fusillade dans unemosquée auDaghestan qui fait un mort, sept policiers ingouches sont tués dans unattentat suicide témoignant d’une flambée de violences dans leCaucase russe à l’occasion de la fin duramadan.
Le, le présidentYounous-bey Evkour annonce un accord avec la Tchétchénie pour lui céder une portion de 343 km² du territoire. Après la perte duRaïon Prigorodny (un cinquième du territoire ingouche), ce projet d’une nouvelle cession entraîne aussitôt une vive contestation populaire[11] entraînant le bannissement de Younous-bey Evkour et son remplacement parMahmoud-Ali Kalimat(en).
La population de la république comporte 96,1 % d'Ingouches, 2 % de Tchétchènes, 0,5 % de Russes et 1,4 % d'autres. Plus de 98 % de la population estmusulmane.
L’Ingouchie a été déclaréezone de libre échange afin d’encourager l’investissement. Le gouvernement local souhaite le développement dutourisme, mais la situation politique tendue de la région et lapandémie de Covid-19 créent des conditions défavorables.
↑Fond de carte[1] avec l'Ingouchie surlignée. Bien que Commons contienne de nombreuses cartes en plusieurs versions selon les langues, il arrive que lorsque l'on traduit et télécharge enFrançais une carte comme celle-ci, des administrateurs estiment que la traduction est une violation du droit d'auteur de la version anglaise, ou bien que c'est un travail dérivé, et la suppriment.
↑a etbMariel Tsaroieva,Mythologie des Ingouches - Peuple du Caucase central, Cygne-Decitre,(ISBN978-2-84924-502-6)