Uneinfection sexuellement transmissible (IST) ouinfection transmissible sexuellement (ITS) auCanada correspond à la pénétration dans l'organisme d'unebactérie, d'unprotozoaire ou d'unvirus pathogène et capable de s'y reproduire[1], qui se transmet entre partenaires au cours des différentes formes derapports sexuels. Cette infection peut donner lieu à unemaladie infectieuse, autrefois appeléemaladie vénérienne[Note 1], le nom provenant deVénus, déesse de l'amour.
Toutes les pratiques sexuelles qui comportent un contact génital mutuel ou oro-génital avec une autre personne, ou ses fluides génitaux, sont considérées comme un risque de transmission d'une IST. Chaque IST présente un risque et un degré de gravité différent. En considération des contaminations buco-fécales un simple contact oro-anal comporte un risque de transmission infectieuse parasitaire[2].
L'infection peut être multiple (plusieurs agents infectieux à la fois). Elle est fréquemment récidivante à court terme[3].
Selon le type d'infection le risque de contamination peut être réduit par la vaccination, la limitation du nombre de partenaires et l'utilisation de protections appropriées incluant notamment lespréservatifs masculins et féminins pour les infections se faisant par les sécrétions vaginales, péniennes et lesperme.
Jusqu'au début des années 1980 on utilisait en français l'expression de « maladies vénériennes », ce qui faisait référence de façon poétique à la déesse de lamythologie antiqueVénus. À partir desannées 1990, les appellations MST (pour « maladies sexuellement transmissibles ») ou MTS (pour « maladies transmissibles sexuellement ») sont d'usage courant. Depuis 1999, le terme MST est peu à peu remplacé par celui d'IST et ITS[4],[5] (« infections transmissibles sexuellement »[6] et « infections sexuellement transmissibles »), car le terme « infection » plutôt que « maladie » prend mieux en compte le fait que certaines infections sont asymptomatiques (sans symptôme apparent, elles peuvent passer inaperçues, ne répondant pas à l’acception du mot maladie dans le langage courant). Quelques IST peuvent être transmises par le sang (hépatite B) ou le lait maternel (sida). Maintenant, au Canada, on parle surtout de ITSS : « infection transmissible sexuellement et par le sang »[7].
Dans les mêmes périodes temporelles, la langue anglaise utilise l'expressionvenereal diseases (VD), puissexually transmitted diseases (STD) etsexually transmitted infections (STI)[8].
La probabilité de transmission des infections par l'activité sexuelle varie grandement d'une pathologie à l'autre et dépend également des pratiques sexuelles. Certaines pratiques n'incluant pas le contact génital ou buccal (par exemple, la masturbation, le doigtage ou les caresses), ainsi que l'utilisation de préservatifs, de digues dentaires ou de gants, permettent de réduire les risques de transmission. Ces pratiques sont dénomméessécurisexe[9],[10].
Selon l'infection concernée, les professionnels de la santé conseillent des rapports protégés parpréservatifs lors de relations sexuelles avec des personnes possiblement atteintes. Le préservatif s'avère être très efficace pour empêcher la transmission des IST par les sécrétions vaginales, péniennes et le sperme mais n'offre pas de protection face aux IST présentes sur les surfaces cutanées de la zone génitale. Ainsi le préservatif, correctement utilisé lors d'unerelation sexuelle avec pénétration, est le seulcontraceptif qui protège de la transmission duVIH et de l'hépatite B. Il ne protège en revanche pas efficacement d'autres IST occasionnant un nombre important de décès, comme lasyphilis[11] ou encore lepapillomavirus humain[12], responsable de plusieurs types decancers dont lecancer du col de l'utérus etcontre lequel seule la vaccination s'avère efficace. Enfin, il ne permet pas non plus de se protéger contre l'herpès génital[13] responsable de conséquences psychologiques et sociales importantes pour la personne atteinte[14] et dont la transmission aufœtus durant l'accouchement, appeléeherpès néonatal, occasionne une importantemortalité et des séquelles lourdes[15].
Au niveau d'une population, l'utilisation de préservatifs est efficace de la même manière pour contrôler certaines épidémies notamment celles pour lesquelles les sécrétions vaginales, péniennes et le sperme sont les vecteurs exclusifs.
La diffusion des IST est très majoritairement liée à l'activitéhétérosexuelle (de par le poids de la « communauté ») même si, historiquement, lesprostitués (ou travailleurs du sexe) et certains groupes homosexuels ont été les plus touchés. Une raison majeure expliquant la diffusion des IST est l'existence deporteurs sains : ces derniers ne ressentent pas de symptôme d'infection et ne consultent donc pas demédecin, risquant ainsi de transmettre leur(s) IST à leur(s) partenaire(s) du fait de l'absence de prise en charge appropriée (traitement et rapports protégés). Ce peut être le cas pour lesurétrites par exemple (dont lagonococcie ou lachlamydiose).
Lorsqu'un diagnostic d'IST a été porté, il est recommandé au patient d'avertir ses partenaires actuels et anciens pour qu'ils se fassent dépister. Ceci a un objectif triple : bénéfice pour le patient qui risque très probablement de se faire infecter à nouveau si le(s) partenaire(s) actuel(s) ne sont pas traités de façon concomitante, bénéfice pour ses partenaires passés et présents qui seront pris en charge à leur tour, et bénéfice collectif en évitant la contamination des futurs partenaires.
Les maladies suivantes qui, pour certaines d'entre elles, ne sont pas considérées comme des IST, peuvent toutefois être transmises par voie sexuelle ou anale mais non exclusivement :
de nombreuses maladies bactériennes, dont lasyphilis ;
des maladies bactériennes spécifiques présente sur un anus même parfaitement propre[16], telle que lagastro-entérite et toutes les infections à salmonelles, shigelles, Escherichia coli,Campylobacter, Enterococcus faecalis...
des dérèglements cellulaires à cause du virus HPV et en particulier les souches VPH-16 et VPH-18[17] ;
les autres infectionsmycoplasmiques, qui peuvent développer une infection spontanée en cas de déséquilibre de la flore génitale naturelle ;
la candidose peut également être déclenchée par la rencontre d'une flore, ou aggravée, ceci par n'importe quel type de relation sexuelle pour les hommes, de la même manière pour la femme, à l'exception près que la femme peut contracter la candidose par un simple contact avec un linge contaminé (drap, serviette de bain, etc.)[18].
↑Stop HPV -Les papillomavirus humains - « Le préservatif ne protège pas efficacement des HPV, mais reste nécessaire contre les autres Infections Sexuellement Transmissibles (IST). »
↑Carenity -Herpès génital, entre sentiment de honte et manque d'informations : « Le sentiment de honte est caractéristique de cette pathologie… L’herpès génital est encore perçu comme une maladie honteuse. Il est donc difficile pour une personne atteinte d’en parler à ses proches et même aux professionnels de santé. Aborder le sujet avec son partenaire peut aussi être compliqué du fait de l’épidémiologie complexe de la maladie qui laisse libre cours à toutes les interprétations. »
↑RCOG (2014)Management of Genital Herpes in Pregnancy| Royal College of Obstetricians and Gynaecologists. London