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Industrie nucléaire

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L’industrie nucléaire comprend l'ensemble des procédés de transformation et des acteurs industriels qui utilisent les propriétés dunoyau atomique. Elle a pour principaux débouchés la production d'électricité d'origine nucléaire, éventuellement embarquée dans des vaisseaux militaires, la fabrication d'armes atomiques, ainsi que le secteur industriel de lamédecine nucléaire.

Histoire

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L'histoire de l'industrie nucléaire mondiale s'est construite sur la base de nombreuses recherches et découvertes, ainsi que d'évènements notoires[1] :

Les applications militaires de l'énergie nucléaire sont antérieures aux applications civiles. Ces dernières ont donc bénéficié de la recherche destinée aux applications militaires (premiers réacteurs notamment) et de certains retours d'expériences du nucléaire militaire, le complexe militaro-industriel nucléaire restant en partie lié au domaine civil dans les pays dotés de la bombe atomique ou dans ceux cherchant à s'en doter[2].

L'initiativeAtoms for Peace (« Des atomes pour la paix ») ainsi que la mise en œuvre dutraité sur la non-prolifération des armes nucléaires par les signataires implique une séparation des activités militaires et des activités civiles. Certains pays ne sont pas signataires de ce traité et mènent donc au sein des mêmes installations des activités civiles et militaires.

Industrie nucléaire civile

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Dans le domaine civil, l'industrie nucléaire regroupe toutes les activités liées à :

Approvisionnement

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La production mondiale d'uranium est principalement issue de trois pays[3] : le Canada, l'Australie et le Kazakhstan. D'autres pays, tels que le Niger ou la Namibie sont également producteurs dans des proportions bien plus modestes. Selon l'IAEA, les gisements actuellement connus permettent de couvrir la consommation mondiale jusqu'en « 2040 et au delà »[4] à un tarif inférieur à $130/kg, et jusqu'à la fin du siècle avec des tarifs croissants, sans tenir compte de nouvelles campagnes de prospection ou des ressources non conventionnelles.

La sécurité de l’approvisionnement en combustible est élevée : « chaque centrale nucléaire peut faire de manière simple de grandes réserves, correspondant à plusieurs années de production »[5]. Ainsi, en Suisse, selon Swissnuclear, « les centrales nucléaires stockent dans des bassins le combustible nécessaire à l'exploitation d'une centrale nucléaire pendant environ deux ans »[6].

Si l'uranium n'est pas une ressource renouvelable, sa très forte densité énergétique compense fortement sa disponibilité face à d'autres ressources telles que les énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole etc.). En France, EDF dispose de stocks stratégiques[7] permettant de couvrir 2 ans de consommation moyenne sans avoir à recourir aux importations. Le retraitement du combustible usagé, afin de le ré-enrichir, permet également d'augmenter les stocks domestiques[8]. Enfin d'autres modes d'extraction de l'uranium sont à l'étude, tel que l'uranium marin, et pourraient porter la quantité de minerai disponible à plusieurs centaines d'années de production mondiale[réf. nécessaire].

Production d'électricité

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Article détaillé :Liste des pays producteurs d'électricité nucléaire.

La production d'électricité nucléaire se fait dans descentrales nucléaires utilisant le principe defission nucléaire contrôlée. Cette production représentait en 2011 un peu plus de 12 % de l’électricité mondiale, et 5,3 % de l’énergie totale consommée dans le monde[9].

Métiers du nucléaire

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Les métiers du nucléaire sont nombreux : soudeurs, chaudronniers-tuyauteurs, mécaniciens-robinetiers, électriciens, informaticiens et automaticiens, etc., mais aussi ingénieurs, physiciens, managers, chimistes, environnementalistes, psychologues, ergonomes, chargés de communication...

Un certain nombre de travaux de maintenance des centrales nucléaires sont confiées à des entreprises sous-traitantes, employant par exemple 20 000 personnes en France[10].

Industrie nucléaire militaire

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Dans le domaine militaire, l'industrie nucléaire concerne :

Enjeux sociétaux

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Article détaillé :Débat sur l'énergie nucléaire.

La compréhension des enjeux propres à l'industrie nucléaire passe par l'analyse des dynamiques locales. En effet, comme cette industrie est un système technopolitique, fait de flux, d'occupation massive de sols par des centrales ou des lignes électriques, son empreinte sur la géographie est forte. Les conséquences en sont spéciales à chaque pays, chaque environnement. Par exemple, en Allemagne, où la densité de la population est élevée, cette industrie a rencontré une forte opposition et a eu beaucoup de mal à se développer ; mais en France, où il existe de nombreux territoires avec une faible densité de population et une économie en grande difficulté, EDF a su créer des conditions propices en créant des ensembles dépendants pour leur survie de l'énergie nucléaire[11].

Dans un contexte de sensibilité accrue de l'opinion publique aux questions d'environnement et dedéveloppement durable, l'industrie nucléaire fait régulièrement l'objet dedébats sur ses enjeux sociétaux. Nous faisons ici le point sur quelques-uns de ces enjeux.

Faible émission de gaz à effet de serre

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Pour les partisans de l'industrie nucléaire, son faible impact en termes d'émission degaz à effet de serre constitue l'un de ses principaux avantages.

Selon le GIEC[12],[13], la production d'un kWh émet 12 grammes d'équivalent CO2 contre 820 pour le charbon, 490 pour le gaz, 230 avec la biomasse, entre 41 et 48 pour le solaire, 24 pour l'hydraulique et entre 11 et 12 pour l'éolien.

Consommation de ressources non renouvelables

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L'industrie nucléaire consomme principalement l'uranium des combustibles nucléaires, lezirconium constituant les gaines des combustibles nucléaires des réacteurs à eau pressurisée, et lehafnium utilisé dans les barres de contrôle, les barres de réglage ou les barres de modération des neutrons dans les réacteurs. L'industrie nucléaire utilise également les métaux suivants[14] :

  • lecobalt pour réaliser lesalliages durs employés dans la robinetterie nucléaire ;
  • letitane utilisé pour les condenseurs des centrales nucléaires côtières ;
  • letungstène pour les conteneurs de combustible nucléaire ;
  • letantale, en alliage avec lezirconium ;
  • leplomb, ou l'alliage plomb-bismuth, qui peut servir defluide caloporteur (réacteur LFR), ou pour absorber les radiations ;
  • lecadmium, l'indium, l'argent, lesélénium et lebore, matériaux absorbeurs de neutrons utilisés dans les dispositifs de contrôle ;
  • lelithium, comme réfrigérant pour les réacteurs ou dissolvant de combustible nucléaire (LiF).

Pour ces derniers métaux, la consommation de l'industrie nucléaire est marginale par rapport aux autres usages, et la sensibilité aux prix est plus faible que dans d'autres industries.

Déchets nucléaires

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Article détaillé :Déchet radioactif.

Les déchets nucléaires sont principalement les déchets de la production électronucléaire, qui se répartissent en plusieurs catégories :

Impacts environnementaux et humains du nucléaire

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L’utilisation du nucléaire, civil ou militaire, est parfois remise en question. Lescatastrophes nucléaires survenues au cours des dernières décennies alimentent le débat public. Avec l'accident nucléaire de Three Mile Island auxÉtats-Unis (), la catastrophe deTchernobyl enUkraine () et celle deFukushima auJapon () sont les plus marquantes. Ces catastrophes ont occasionné des conséquences dramatiques sur l'environnement mais aussi sur l’ensemble de la société. Pour autant, même les pays qui n’ont pas été confrontés à une catastrophe nucléaire s'interrogent sur leur utilisation dunucléaire civil.

Article détaillé :Conséquences de l'accident de Fukushima sur l'industrie nucléaire dans le monde.

Certains impacts de l'emploi du nucléaire sont exposés ci-dessous pour plusieurs pays.

Schéma conceptuel liant lesimpacts environnementaux et humains du nucléaire dans 4 pays

France

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EnFrance, l’industrie nucléaire reste la principale source deproduction d'électricité. Cependant, la question du nucléaire est au cœur desdébats et ce surtout ces dernières années. Pour y faire face, les autorités de sureté nucléaire (ASN), mais aussi les industriels, via l'AFCEN entre autres, éditent des codes de construction et de calcul très stricts[15].

Iran

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L'Iran ne détient pas l’arme nucléaire mais des sites nucléaires sont en construction.

La centrale nucléaire deBushehr ainsi que celle deDarkhovin, actuellement en construction, sont situées le long de la côte duGolfe Persique entraînant une dégradation de l'écosystème du golfe[16]. Le mécanisme de refroidissement descentrales nucléaires provoque une augmentation de la température de l'eau ce qui a pour effet de perturber l'écosystème aquatique en diminuant par exemple la productivité de certainesalgues ou en entraînant la migration de certaines espèces depoissons. La majorité des centrales en Iran sont situées en zonesarides ousemi-arides. Or, une grande quantité d'eau est nécessaire pour les approvisionner. Cela pourrait causer davantage dedésertification et dedégradation des terres dans ces régions aggravant l'insécurité alimentaire[16].

À la suite des sanctions économiques émises par lesNations unies depuis 2006 quant aux violations par rapport auxactivités nucléaires iraniennes, il a été constaté une diminution duniveau de vie, une augmentation de l'inflation ainsi qu'une augmentation duchômage et desinégalités sociales[17],[18],[19].

Enfin, l’acquisition de l’arme nucléaire par l’Iran pourrait déclencher une déstabilisation politique dans la région et dans le monde.

Japon

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Lacatastrophe nucléaire de Fukushima a eu de graves répercussions sur l'environnement. D'une part, l’environnement marin est très largement contaminé. Les relâchements atmosphériques radioactifs et les fuites directes d’eaux contaminées de lacentrale de Fukushima participent à lapollution de ce milieu. Lesespèces marines sont touchées et ne peuvent plus être consommées par la population. D'autre part, lessols etplantes sont tout aussi affectés par lesdéchets radioactifs. Laproduction alimentaire dans la zone irradiée est contrôlée. Certains produits sont interdits de vente et détruits par les autorités japonaises[20].

Cet accident nucléaire a aussi des conséquences sociales. Le fait que certaines infrastructures hospitalières aient été détruites par leséisme entraîne des risques sanitaires. Un rayon de la zone irradiée a été instauré afin de procéder à l’évacuation des habitants. Au total, plus de 110 000 réfugiés[20] sont recensés sur un rayon de 20 à 30 km autour de lacentrale de Fukushima. Par ailleurs, les risques nucléaires etsismiques restent permanents.

Ukraine

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Les premièrescentrales nucléaires en Ukraine ont été construites aux alentours de 1977[21].

L'accident nucléaire de Tchernobyl a entraîné unecontamination de l'air, de l'eau et du sol via la pluie et la neige (dans l'hémisphère Nord). Lespoissons et lesplantes ont absorbé desradionucléides qui se sont disséminés dans l'entièreté de lachaîne alimentaire. Il y a aussi eu une augmentation de la fréquence desmutations et de laradiosensibilité de certainesespèces végétales ce qui a causé des changementsmorphologiques tels que des modifications de forme, desembranchements supplémentaires[22], etc. Chez les êtres vivants, on retrouve également des troublesmorphologiques,physiologiques etgénétiques ainsi qu'une augmentation significative de lamorbidité et de lamortalité. Lesbacilles de latuberculose, l'hépatite et desbactéries du sol ont été activés de diverses manières. L'irradiation deTchernobyl a conduit à la création de nouvelles formes devirus, debactéries et dechampignons. Ces changements sont probablement néfastes pour la survie des autres espèces. Plus de vingt ans plus tard, legibier et lebétail près deTchernobyl possédaient toujours des niveaux dangereux deradionucléides.

Il est difficile de faire une évaluation complète des impacts humains de lacatastrophe de Tchernobyl à cause desecrets professionnels et de falsifications de dossiers médicaux par l'URSS pendant les quatre années suivant lacatastrophe. Vingt ans après, le Forum deTchernobyl dressait un bilan officiel de 9 000 décès[23] et plus de 200 000 personnes souffrant de maladies. Certaines études estiment que 400 millions d'humains exposés aux radiations pourraient avoir une descendance affectée[24]. Lesradiations naturelles ionisantes sont présentes de manière permanente surTerre et représentent une source importante demutation génétique dans laquelle toute vie a évolué et s'est adaptée. L'accident de Tchernobyl a ajouté 2 % à cette radiation déjà présente. Dans 400 ans (environ 20 générations humaines), les populations locales seront probablement moins sensibles à laradioactivité que maintenant[réf. nécessaire].

Terminologie officielle

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Une liste des termes officiels est établie parCommission spécialisée de terminologie et de néologie de l’ingénierie nucléaire (CSTNIN)[25].

Notes et références

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  1. abcdefg eth« L’énergie nucléaire : une brève histoire », surwww.encyclopedie-energie.org,(consulté le).
  2. B. Laponche, « La fin de l’électronucléaire–Récit anticipatif »[PDF],Annales des Mines - Responsabilité et environnement, no. 1, 2020, p. 102-106). FFE. ; voir le chapitre « Une histoire militaro-industrielle ».
  3. « Origine de l'uranium naturel importé en France : Kazakhstan, Niger, Canada, Australie », surwww.connaissancedesenergies.org, 12 mai 2014 - 12:00(consulté le)
  4. « Les ressources en uranium mondiales sont suffisantes pour répondre à la demande dans un avenir proche, d’après le nouveau rapport de l’AEN et de l’AIEA », surwww.iaea.org,(consulté le)
  5. « Documentation forum de l'énergie suisse »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), page 69
  6. L'électricité d'origine nucléaire, pilier de l'économie et de la sécurité de l'emploi
  7. « En France, les ressources en uranium sont-elles suffisantes pour assurer notre indépendance énergétique ? », surSfen,(consulté le)
  8. « EDF relance une filière de recyclage de son uranium usé », surLes Echos,(consulté le)
  9. Michel de Pracontal,« L'industrie nucléaire est entrée dans une longue période de stagnation »,Mediapart, 11 mars 2013.
  10. Libération :- 21/03/2011 - Dans les centrales françaises, le malaise de la «viande à radiations»
  11. Meyer Teva,« Du « pays perdu » du Blayais à l'« émirat de Saint-Vulbas » : les territoires de dépendance au nucléaire en France », Hérodote, 2014/4 (n° 155), p. 153-169. DOI : 10.3917/her.155.0153.
  12. « IPCC Working Group III – Mitigation of Climate Change, Annex III: Technology - specific cost and performance parameters _ Table A.III.2 (Emissions of selected electricity supply technologies (gCO 2eq/kWh) », IPCC,(consulté le),p. 1335
  13. « IPCC Working Group III – Mitigation of Climate Change, Annex II Metrics and Methodology) »,p. 14–31
  14. Philippe Bouhouix et Benoît de Guillebon,Quel avenir pour les métaux ? Raréfaction des métaux : un nouveau défi pour la société, EDP Sciences, p. 202-205
  15. « Le code AFCEN : de la science et de la pratique industrielle », surwww.sfen.org,(consulté le).
  16. a etbBEHESHTI, H. (2011). "The prospective environmental impacts of Iran nuclear energy expansion". Energy Policy, n° 39, pp. 6351-6359.
  17. DELPECH, T. (2006). L'Iran, la bombe et la démission des nations. Autrement, Paris, pp. 7-32
  18. POLLACK, Kenneth M. (2013). Unthinkable, Iran, the Bomb and American Strategy. Simon and Schuster, New- York, 536 p.
  19. GÉRÉ, F. (2006). L'Iran et le nucléaire, les tourments perses. Lignes de repères, Paris, 175 p.
  20. a etbCARPENTIER, A., BAULIEU, E.-E., BRÉZIN, E. Et FRIEDEL, J. (2012). L’accident majeur de Fukushima. Considérations sismiques, nucléaires et médicales. Groupe de travail solidarité Japon, EDP Sciences, Les Ulis, France.
  21. International Atomic Energy Agency (2014). Power Reactor Information System: Ukraine.http://www.iaea.org/PRIS/CountryStatistics/CountryDetails.aspx?current=UA, dernière visite le 24 avril 2014.
  22. YABLOKOV, A. V., NESTRENKO, V. B. et NESTERENKO, A. B. (2009). "Chapter III. Consequences of the Chernobyl Catastrophe for the Environment".Annals of the New York Academy of Sciences, 1181:221-286.
  23. Evolution du taux brut de mortalité : ce taux varie entre 11 et 15‰ à partir de 1980, selon la Banque mondiale (http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/SP.DYN.CDRT.IN). Il passe à 14-15‰ en 1993 et reste constant jusque 2000.
  24. NESTERENKO, A. B., NESTERENKO, V. B. et YABLOKOV, A. V. (2009). "Chapter II. Consequences of the Chernobyl Catastrophe for Public Health". Annals of the New York Academy of Sciences, 1181:31-41.
  25. « Arrêté du 23 mars 2010 portant nomination à la commission de terminologie et de néologie de l'ingénierie nucléaire »,JORF n°0078 du 2 avril 2010 page 6453 texte n° 81

Voir aussi

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Articles connexes

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