Le département d'Indre-et-Loire est créé en 1790, avec les 82 autres départements français.
Son territoire reprend presque les limites de l'ancienne province deTouraine, à laquelle est ajoutée la partie orientale de l'ancienne province d'Anjou (allant deBourgueil sur laLoire, jusqu'àChâteau-la-Vallière au nord, en passant par le domaine deGizeux). La ville deRichelieu, rattachée dès sa création par le cardinal deRichelieu sur les plans administratif, judiciaire et financier au gouverneur deSaumur et au pays saumurois, est intégrée au tout nouveau département d'Indre-et-Loire en 1790. En revanche, la partie orientale de l'ancienne province de Touraine est rattachée aux départements deLoir-et-Cher (région deMontrichard) ou de l'Indre (environs deMézières-en-Brenne et d'Écueillé).
En 1840, le département (qui relève de la cour royale d'Orléans) comporte troisarrondissements, vingt-quatrecantons et282communes. Au recensement de 1846, le département est toujours subdivisé en trois arrondissements, vingt-quatre cantons mais281 communes, suite à l'annexion deSaint-Étienne-Extra parTours en 1845. Il compte 312 400 habitants. La France métropolitaine, selon le même recensement officiel, compte environ35,4 millions d'habitants dans ses86 départements.
La Touraine, séjour des rois de France, demeura longtemps une terre conservatrice, comme le noteHonoré de Balzac dans plusieurs de ses romans. Néanmoins, avant tout, elle demeure une terre modérée, rarement en proie aux passions politiques. Au cours des premières années de laTroisième République elle demeurait royaliste[3].
L'Indre-et-Loire sous la République : une terre radicale
Peu à peu néanmoins, le département d'Indre-et-Loire devint une terre de républicanisme et, plus précisément, de radicalisme tempéré puis deradical-socialisme, à dominante rurale[4]. C'est ainsi que le gendre du présidentJules Grévy, M. Wilson, fut député de Loches.Camille Chautemps fut député d'Indre-et-Loire durant l'entre-deux-guerres. Après la victoire de 1918 la rue Royale à Tours devint la rue Nationale. Cet ancrage au centre-gauche fut une constante jusqu'à la guerre de 1939-1945, même si, les décennies passant, il se colora d'un certain conservatisme.
De 1920 à 2020, tous les premiers magistrats de la commune sont membres du PCF, notammentMarie-France Beaufils élue pour la première fois maire en 1983. Elle fut également sénatrice d'Indre-et-Loire de 2001 à 2017.
L'Indre-et-Loire de l'après-guerre est assez largement dominée par deux figures fortes : celle deJean Royer, maire de Tours de 1958 à 1995 et député du département de 1958 à 1999, infatigable bâtisseur, et celle d'André-Georges Voisin (1918-2008), conseiller général del'Île-Bouchard, président du Conseil Général desannées 1970 au début desannées 1990, qui dota la Touraine de son étoile autoroutière à cinq branches et construisit un grand nombre de ponts. Ces deux personnalités gaullistes n'en demeurent pas moins singulières, et peu en phase avec les découpages partisans classiques.
Le basculement de la mairie de Tours à gauche en1995 et celui du département enmars 2008 confirment le retour d'une gauche modérée sur la scène politique tourangelle.Jean Germain, en ce sens, s'inscrit bel et bien dans une tradition radicale et socialiste dontYves Dauge, sénateur deChinon, n'a cessé d'être le représentant. Quant au conseil général présidé parClaude Roiron puisMarisol Touraine, il a basculé pour la première fois àgauche lors des cantonales de ; la carte politique du département n'en est pas moins très duale, entre des campagnes massivement à droite et une agglomération tourangelle à gauche. À ce titre, il semble hasardeux de parler de retour à une tradition politique : le socialisme urbain d'aujourd'hui semblea priori bien éloigné duradicalisme rural d'hier et plus marqué aucentre gauchesocial-démocrate.
Le relief du département ne dépasse pas les200 mètres, mais reste vallonné au sud à proximité des rivières (Céré-la-Ronde, près deMontrichard, est le point culminant à187 mètres d'altitude). Le nord demeure tabulaire (Gâtine tourangelle), bien que la rive nord longeant la Loire est un peu plus vallonnée.
La pluviométrie est assez faible (de 500 à700 mm par an), ce qui peut engendrer de graves situations de sécheresse comme en 1976, 2003 ou 2006. La neige est également rare (pas plus de dix jours par an).
Relevé observé de 1981 à 2010, à la station météorologique de Tours (37)
L'entrée dans l'époque contemporaine marqua un ralentissement de la prospérité économique, avec larévolution industrielle. Le sous-sol de l'Indre-et-Loire ne disposant pas de houille, le territoire ne put bénéficier de cette révolution économique. Seuls les domaines de l'imprimerie, du meuble et de la confection tenaient à bout de bras l'économie du département.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la situation économique de l'Indre-et-Loire était toujours alarmante. L'industrie tourangelle n'employait que 20 % de la population active du département. Seuls 17 % de cette même population active travaillaient au sein des bâtiments de transformations, contre 25 % à l'échelle nationale[6]. L'économie tourangelle déclinait, et les investissements manquaient. Il était donc nécessaire de trouver des solutions, et de profiter du contexte économique favorable desTrente Glorieuses.
Cettecentralisation des activités avait des conséquences socio-économiques. Tout d'abord et non des moindres, le coût. En effet, cette capitalisation demandait des investissements considérables en équipements de toutes sortes : logements, transports, adduction d'eau, énergie, équipements scolaires et hospitaliers. De plus, le prix des réalisations, pour les logements, les routes et les écoles était de 25 à 40 % plus élevé à Paris qu'en Province. Aussi, les dépenses d'administration par habitant en Seine furent de l'ordre de80 Nouveaux Francs contre17 NF pour la population résidant en Province. En comparaison, les coûts dans les domaines de la Sécurité, de la Justice et de la Police furent de71 NF par habitant à Paris contre7 NF, en moyenne, pour les autres régions. La centralisation incitait les provinciaux à migrer en région parisienne. Ainsi, Paris accueillait annuellement 140 000 habitants, dont 70 % étaient originaires de Province. La conséquence fut simple : un essoufflement socio-économique des régions provinciales, nuisant dès lors au bon équilibre du pays[6].
Les gouvernements, depuis 1950, ont tenté de freiner l'afflux d'activités au sein de la région parisienne. La voie vers ladécentralisation fut engagée sous le gouvernement dePierre Mendès-France. Dans cette perspective, il réalisa une série de réformes. En premier lieu, les comités départementaux d'orientation économique composés de leurs branches principales dont les collectivités locales furent fondées le. Le, une loi fut prescrite afin de faciliter la meilleure répartition des industries sur l'ensemble du territoire ainsi que pour soumettre la création ou l'extension des entreprises industrielles. Enfin, les programmes d'action régionaux virent le jour le. Ceux-ci devaient coordonner les initiatives publiques et privées en vue de favoriser l'essor économique des régions mais aussi pour compléter le Plan national de modernisation et d'équipement. Pour soutenir cela, il y eut la mise en place duFonds de Développement Économique et Social afin de financer les projets. En 1956, la France fut découpée en vingt-deux régions de programmes par leCommissariat général au Plan[7]. Toutes ces idées devaient faciliter l'expansion des régions et des départements. En effet, la décentralisation parisienne avait comme objectif« de contribuer à une meilleure répartition territoriale des activités et des hommes, et, ce faisant, d'accroître la productivité de "l'entreprise France" par une utilisation meilleure, plus complète et plus humaine des ressources du pays. Elle doit aboutir en définitive à une élévation d'ensemble du niveau et des conditions de vie de la population[6]. »
Lepréfet d'Indre-et-Loire créa donc le Comité départemental d'orientation économique de l'Indre-et-Loire qui travailla à sensibiliser l'opinion en entreprenant une série de campagnes de publicité. Ces dernières commencèrent à porter leurs fruits à partir de 1959. En effet, cette année marqua les premières implantations des entreprises décentralisées au sein du département.
Géographiquement, le département possède des arguments importants pour inciter les entreprises à venir s'y installer. L'Indre-et-Loire est situé à200 kilomètres de Paris. De ce fait, comme l'explicite le général Dancourt« Tours peut accueillir des entreprises qui, pour des raisons commerciales ou techniques, doivent conserver dans la capitale : siège social, magasin de vente ou organismes d'études et laboratoire... À ce titre, elle est parfaitement apte à jouer un rôle de premier plan dans la décentralisation parisienne[8]. » Cette proximité avec Paris est renforcée par la création de l'autoroute A10, entre 1960 et 1981, reliant Paris et Bordeaux en passant par Tours.
Le département de la région Centre, se trouve être également une zone charnière entre la région parisienne et les régions qui furent ou qui sont encore peu prospères économiquement parlant et qui subissent une forte pression démographique de l'ouest et du sud-ouest. De ce fait, l'Indre-et-Loire pouvait (et peut) être dans la capacité d'accueillir une partie des excédents démographiques en provenance de laBretagne, des pays de laBasse-Loire et duPoitou. En outre, le département numéroté 37 devait« jouer à leur égard le rôle d'un pôle relais d'expansion de la région parisienne et ce, dans tous les domaines : industrie, commerce, culture et arts… Ainsi, Tours a incontestablement une mission à remplir dans le cadre d'une véritable décentralisation[8]. »
Plus encore, l'Indre-et-Loire se trouve être un carrefour international, puisqu'il se trouve au croisement de grands axes transfrontaliers. Cela lui donne un rayonnement économique dépassant les frontières nationales, tout en lui donnant une dimension touristique.
L'Indre-et-Loire vit, durant la période dite des Trente Glorieuses, une augmentation considérable de sa démographie (cf. le tableau évoquant l'évolution de la population du département dans la partie consacrée à sa démographie.) Cette hausse peut s'expliquer par plusieurs raisons, parmi lesquelles le phénomène dit dubaby-boom, le rapatriement desPieds-noirs à la suite de laguerre d'Algérie, les migrations de travailleurs étrangers et nationaux etc. Surtout, le département possédait une population jeune. Ainsi, le Général Dancourt racontait que« la tranche d'âge quinquennal (15 à 19 ans) passera progressivement de 23 976 en 1960 à 34 024 en 1965 et 36 000 dans les années consécutives[8]. »
Si l'Indre-et-Loire n'est pas producteur de pétrole, sa capacité de stockage des ressources pétrolières n'a pas cessé d'augmenter. La Touraine est alimentée par les raffineries deDonges et deLa Pallice. Il existe une station Primagaz à Saint-Pierre-des-Corps qui s'occupe du chargement de gaz liquéfiés pour le département. Toutes les Sociétés pétrolières sont présentes dans le département. L'Indre-et-Loire profite de sa proximité géographique avec les raffineries pour être livrée rapidement en produits pétroliers et à des prix compétitifs. Le transport se fait soit par route, soit via le réseau de chemins de fer[8].
L'agglomération tourangelle s'est convertie augaz naturel entre lesannées 1963 et 1965. Cette énergie s'est substituée augaz manufacturé, qui était produit par l'usine à gaz de Tours, dont les capacités de production ne suffisaient plus pour répondre aux besoins énergétiques d'une population qui ne cessait de croître. La possession du gaz naturel, véritable innovation technique, pouvait être un motif pour les industriels pour s'installer dans le département. Les agglomérations de Loches, Chinon, Langeais et Amboise détiennent des distributions autonomes alimentées en air propané pour les trois premières et en propane pour la quatrième[8].
Certes, la situation géographique de l'Indre-et-Loire, sa population active en hausse et qui plus est juvénile, ainsi que sa bonne desserte énergétique, furent des atouts non négligeables qui incitèrent certaines entreprises à ouvrir des établissements dans le département. Néanmoins, les pouvoirs publics locaux comprirent rapidement que cela n'était pas suffisant. En accord avec les grandsplans de modernisation et d'équipement, l'Indre-et-Loire fit de nombreux investissements non seulement pour se moderniser, mais également pour accentuer l'afflux d'agents économiques. Ces investissements étaient de différents types.
Pour attirer les industriels, l'Indre-et-Loire a réalisé de lourds investissements dans le domaine industriel. En premier lieu, des zones industrielles furent aménagées dans différentes communes, comme celle deSaint-Pierre-des-Corps (50 hectares), équipée par laChambre de commerce et d'industrie de Touraine. Une autre àJoué-lès-Tours (48 hectares), réalisée par la ville de Joué-les-Tours et la Société d'équipement de Touraine. Il fut également aménagé des zones industrielles à Menneton (25 hectares) par la ville de Tours et sans aide extérieure, àChambray-lès-Tours, àSaint-Avertin (une quarantaine d'hectares), àLa Riche (une vingtaine d'hectares) et une autre àTours-Nord.
De plus, des bâtiments vacants ont été achetés et reconvertis par des industriels venant de la région parisienne. Comme l'expliquait le général Dancourt, la création d'activités dans une nouvelle région coûte cher. C'est pour cette raison que l'Indre-et-Loire offrait des aides pour ces investisseurs. Dans cette optique, ces derniers avaient accès au crédit à long terme. Ce procédé fut facilité par l'action de la Société de Développement Régional de l'Ouest. Outre le crédit à long terme, d'autres avantages furent proposés selon les lieux et les conditions d'implantation. Ces offres étaient de différentes natures. Il existait une indemnité de décentralisation, une exonération des droits de mutation, une aide pour la formation de la main-d’œuvre, des indemnités pour le personnel selon l'entreprise, des facilités pour l'acquisition des terrains. Enfin, certaines communes étaient dans la capacité de demander la construction d'usines qui furent payées en une ou en plusieurs fois.
Ces investissements ont porté leurs fruits. En effet, entre 1959 et 1964, plus de quatre-vingts entreprises se sont installées en Touraine. C'est le cas de certaines entreprises d'envergure régionale comme Usinor, Longométal, Transports et Exportation Danzas, Unilever, Antargaz, Berlict, Dépôt ou encore l'Agence Commerciale de la Régie Renault. Certains industriels qui se sont implantés dans le département ont un rayonnement international, offrant à l'Indre-et-Loire une dimension identique. De plus, l'offre de travail n'a cessé d'augmenter. De ce fait, entre ces six années, près de 12 000 emplois ont été créés,le tout avec une parité hommes-femmes[réf. nécessaire]. Certaines entreprises se sont basées dans les communes périphériques de Tours, participant dès lors au renouveau économique et social de ces villes. Ces dernières étaient d'ailleurs très intéressantes pour le recrutement de la main-d’œuvre féminine.
Dans le cadre général des Plans d'aménagement, pour faire face à la hausse de la population mais aussi dans l'objectif d'expansion économique du département d'Indre-et-Loire, il était nécessaire pour le département de réaliser de nouveaux logements, voire de rénover des bâtiments vétustes. De ce fait, entre 1955 et 1960, près de 11 000 logements avaient été construits, principalement sous la forme degrands ensembles. La création de ces logements fut l'occasion de moderniser certaines zones. Ainsi, il y eut la construction de près de 2 200 logements sur lesRives du Cher.
De même àLa Rabaterie, àSaint-Pierre-des-Corps, dans laquelle200 logements virent le jour. Deux zones àJoué-lès-Tours profitèrent de cette politique de construction pour s'urbaniser. Il s'agit d'une part du quartier du Morier qui a vu l'érection de près de 1 250 logements, et d'autre part de La Martellière avec ses250 nouveaux habitats. À cela s'ajoutait unezone à urbaniser en priorité de200 hectares pour fonder aux alentours de 5 200 logements,La Rabière. Les communes rurales ne furent pas mises de côté, puisque de nouveaux logements apparurent par exemple àLoches,Château-Renault, ouAmboise.
Construction de logements en Indre-et-Loire durant leVe Plan[9]
Le tableau suivant traite de la répartition de ces logements pour les trois types de zones de l'Indre-et-Loire, à savoir l'agglomération tourangelle, les localités urbaines possédant au moins 2 000 habitants comme Amboise ou encore Château-Renault, et les zones rurales de moins de 2 000 habitants.
Répartition géographique des logements créés durant leVe Plan[9]
Année
Agglomération tourangelle
Localités urbaines
Secteur rural
1965
3 100
760
263
1966
3 400
1 067
324
1967
3 675
919
460
1968
2 500
1 200
485
1969
2 900
1 200
980
1970
3 250
1 000
350
Total
15 575
6 146
2 862
Ce tableau confirme le constat fait par le Comité Départemental d'Orientation Économique de l'Indre-et-Loire. Ainsi, pour les années 1966 et 1967 la proportion de logements construits à Tours et dans sa banlieue atteignait 73 % de l'ensemble des réalisations. Ce taux est tombé à 60 % pour l'année 1968 pour être de nouveau à 65 % pour les années 1969 et 1970. Certaines localités urbaines, comme Château Renault et Amboise ont noté une recrudescence des implantations industrielles. De ce fait, les pouvoirs publics locaux devaient réaliser des habitats dans ces villes pour loger les travailleurs. Le secteur rural était aussi en expansion. Néanmoins, les résultats sont faussés, puisque, à cette époque, Chambray-lès-Tours était considérée comme étant rural[9].
Les habitations créées étaient accessibles en location ou en accession à la propriété.
Parc locatif
Les cadres moyens et les techniciens logeaient surtout dans deshabitations à loyer modéré (HLM). Il existait d'autres types delogements collectifs ainsi que des pavillons jumelés ou individuels à l'extérieur de Tours dans lesquels ils étaient en mesure de résider. La Société Immobilière Interprofessionnelle de Touraine avait construit des logements en location sous condition que les entreprises qui allaient les louer souscrivent aux actions correspondant aux nombre d'habitats à créer, soit un versement de 1 %. À la suite de cela, les logements devenaient propriété de la Société immobilière de Touraine et les entreprises étaient alors actionnaires. La ville de Tours ainsi que des sociétés immobilières privées construisirent des logements destinés aux cadres.
Accession à la propriété
Dans ce cadre, la Coopérative d'HLM d'Amboise et d'Indre-et-Loire construisit des logements en pavillons avec l'assistance du département et de divers organismes. Ces derniers[Qui ?] bénéficiaient d'un Crédit Foncier[Quoi ?]. Initialement, ils devaient verser une part personnelle, dont le montant variait selon la taille du logement. Ainsi, pour un logement de type 3, le versement était de 2 700 Nouveaux Francs, de 3 000 NF pour un F4 et enfin de 3 200 NF pour un F5. Le CIL, qui recevait l'action de 1 % de la part des entreprises pouvait également construire des logements avec accès à la propriété. Les sociétés immobilières privées construisaient également des pavillons ou des appartements.
Les constructions directes représentaient un substitut àce qui a été dit précédemment[Quoi ?]. Dès lors, trois cas de figure existaient. En premier lieu, si un cadre souhaitait entreprendre la création de son logement,il avait la possibilité de recevoir une prime de6 NF selon le type de pavillon[pas clair]. La surface « primable » était de 90 m2 avec comme plafond 140 m2. De plus, leComptoir des Entrepreneurs pouvait lui octroyer un crédit à hauteur de 15 000 NF, avec un intérêt de 3,75 %. Le remboursement s'étalait sur vingt ans. Un industriel pouvait servir d'alternative. Il investissait le fameux 1 % jusqu'à concurrence de 20 % du coût total de construction.La deuxième option correspondait à celui où ce fut un industriel[pas clair] qui souhaitait construire sa propriété. Ainsi, le processus était le même, excepté qu'il n'a pas forcément besoin d'acquérir le Crédit Foncier[Quoi ?]. Enfin, très exceptionnellement, une commune du département était dans la capacité de construire une habitation avec un prêt du Crédit Foncier à rembourser avec un taux d'intérêt de l'ordre de 5,50 % pendant quinze ans.
Cet effort fait par les pouvoirs publics dans la construction de logements modernes symbolisa une nouvelle fois sa volonté d'expansion économique. Grâce à cet aménagement, ils signalaient aux industriels et aux ouvriers que l'Indre-et-Loire était en mesure de les accueillir. Surtout, la multiplication des logements augmentait la possibilité d'avoir son habitation proche de son lieu de travail même dans les zones périphériques de Tours. Enfin, il existait des moyens fonciers pour devenir propriétaire des logements[8].
Tours : une agglomération tertiaire et administrative
Ville bourgeoise et commerçante, Tours, en dépit des implantations ferroviaires à Saint-Pierre-des-Corps, ne fut jamais un centre industriel de grande ampleur. Son centre, classiquement, abrite des services de qualité, de commerce et de restauration, dans les domaines culturel ou de l'habillement ; en matière d'enseignement, il est doté de plusieurs lycées dont lelycée Descartes, et de l’université François-Rabelais. Il est structuré autour d’importantes administrations, lamairie de Tours, leConseil départemental d'Indre-et-Loire, ainsi que la préfecture du département.
Les pays de la Vienne se distinguent par l'importance du vignoble deChinon, et la structure en domaines et coopératives viticoles, très prégnante dans l'économie rurale. Lacentrale nucléaire de Chinon emploie plus de 1 200 personnes, plus de800 personnes dans la sous-traitance, et environ700 emplois dans les entreprises installées sur la zone industrielle du Véron (actuellement400 emplois).
Espace rural préservé, traditionnel et polyvalent sur le plan agricole, la Touraine du sud-est, autour deLoches, est surtout un lieu de tourisme, de villégiature ; les résidences secondaires y tiennent une place importante.
Les habitants d'Indre-et-Loire sont appelésTourangeaux (par analogie entre le département actuel et l'ancienne province de Touraine qui lui correspondait). Cette appellation peut parfois prêter à confusion, et différentes tentatives ont été faites sans succès pour trouver un autre gentilé aux habitants du département, comme Indréloiriens ou Indro-ligériens.
En 2022, le département comptait 616 326 habitants[Note 3], en évolution de +1,67 % par rapport à 2016 (France horsMayotte : +2,11 %).
Évolution de la population [ modifier ], suite (1)
1851
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
315 641
318 442
323 572
325 193
317 027
324 875
329 160
340 921
337 298
Évolution de la population [ modifier ], suite (2)
1896
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
337 064
335 541
337 916
341 205
327 743
334 486
335 226
343 276
349 685
Évolution de la population [ modifier ], suite (3)
1954
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
364 706
395 210
437 870
478 601
506 097
529 345
554 003
580 312
593 683
Évolution de la population [ modifier ], suite (4)
2016
2021
2022
-
-
-
-
-
-
606 223
612 160
616 326
-
-
-
-
-
-
(Sources : SPLAF - population totale du département depuis sa création jusqu'en 1962[10] − puis base Insee − population sans doubles comptes de 1968 à 2006[11] puis population municipale à partir de 2006[12].)
Histogramme de l'évolution démographique
La préfecture et Conseil départemental d'Indre-et-Loire àTours.
La Direction déléguée du Livre et de la Lecture Publique (DDLLP)[14] permet aux petites communes et à ses habitants de disposer d'une offre en matière de lecture.
La bibliothèque d'étude de laSociété archéologique de Touraine met à la disposion des curieux et des chercheurs autorisés un important fonds d'ouvrages concernant l'histoire, l'archéologie et le patrimoine de l'Indre-et-Loire et de l'ancienne Touraine,l'histoire de France, ses problématiques et méthodes[pas clair][15].
Le département accueille par ailleurs de nombreux événements culturels tels que leCarnaval de Manthelan, qui depuis 1869 organise le plus grand carnaval de la régionCentre Val de Loire près de Loches. On retrouve également les festivalsTerres du son à Monts,Avoine Zone Groove,Jazz en Touraine, Yzeures n Rock, etAucard de Tours pour les plus connus. La métropole tourangelle organise pour sa part, depuis 2007, le festival international du cirque.
Des initiatives récentes développent la mémoire de la batellerie ligérienne en Indre-et-Loire, dans le périmètre du Val de Loire classé au patrimoine mondial de l'UNESCO[16], avec la préservation ou la reconstitution d'anciens bateaux de Loire comme à Tours, grâce à l'association Boutavant[17], àSavonnières avec lescuteDame Périnelle, classé au Patrimoine fluvial depuis 2012[18], construit par l'association Les bateliers du Cher[19] ou àLignières-de-Touraine avec lechalandLa Fillonnerie construit par l'association Ancre de Loire[20], qui sont le prétexte à des actions archéologiques et pédagogiques.
Daniel Schweitz,Histoire et patrimoine de la Touraine. Introduction aux études locales. Guide du lecteur et du chercheur en bibliothèque, préface de Jean-Pierre Chaline, professeur émérite à la Sorbonne, in Mémoire de la Société archéologique de Touraine, LXVIII, 2011, 192 p. (vente à la Bibliothèque SAT).
Daniel Schweitz,Aux origines de la France des pays : Histoire des identités de pays en Touraine (XVIe – XXe siècles), préface deDaniel Nordman, directeur de recherche au CNRS, Paris, L’Harmattan, 2001, 463 p.-XXVII p. de pl.,(ISBN9 782747 512503).
Daniel Schweitz,Historiens, « antiquaires » et archéologues de la Société archéologique de Touraine. Répertoire biographique et bibliographique (1840-2018), inMémoires de la Société archéologique de Touraine, LXXVII, 2020, 291 p., ill.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑abcdefg ethArchives départementales de l'Indre-et-Loire, 143W17, "La Touraine à l'heure de l'expansion", exposé du général Dancourt, président du Comité de l'orientation économique de l'Indre-et-Loire, 1961.
↑Philippe Langevin, Jean-Pierre Oppenheim, Maurice Parodi, et al,La question sociale de la France depuis 1945, Armand-Colin,.
↑abcdefg ethArchives départementales de l'Indre-et-Loire, 144W30, "Industriels,la Touraine vous offre...", bulletins pour la promotion des zones industrielles, 1966.
↑abc etdArchives départementales de l'Indre-et-Loire, 143W24, Comité d'orientation économique d'Indre-et-Loire, rapport du groupe de travailno 7, commission logement, 1970.