Le « Speedway » d'Indianapolis existe depuis1909 (premier vainqueur« Cannon Ball » Baker) et il a été, historiquement, le premier aménagement pour les courses automobiles à porter ce nom. C'est unepiste ovale, de forme rectangulaire à la base, et d'une longueur de2,5 milles (4,02 km). Ses dimensions sont demeurées inchangées depuis sa création. Selon les standards américains la piste est relativement peu relevée dans ses quatre virages.
Le Speedway d'Indianapolis a été inscrit sur leRegistre national des lieux historiques (« Registre national des sites historiques ») en1975, et a été classé monument historique en1987. Il demeure, à ce jour, le seul lieu lié à la compétition automobile à avoir reçu un tel statut.
Au, un total de 222 courses automobiles ont été organisées (depuis le) sur l'Indianapolis Motor Speedway. Elles ont vu la victoire de 122 pilotes différents. En ayant remporté leGrand Prix des États-Unis deFormule 1 pour la cinquième fois en2006, l'AllemandMichael Schumacher détient le record du plus grand nombre de victoires sur l'Indianapolis Motor Speedway, quelle que soit la catégorie de compétition.
Carl Graham Fisher, cofondateur et premier président de l'Indianapolis Motor Speedway.Affiche de 1909.
Lors de la première course organisée sur le Speedway, en août1909, la fête tourna au drame en raison de la surface de la piste, constituée de gravier et de goudron, qui se délita. Il y eut de terribles blessures parmi les pilotes et les spectateurs. Des voitures prirent feu, il y eut des morts, et la course fut arrêtée alors que les pilotes n'avaient effectué que la moitié du parcours (5 milles (8,05 km)).Louis H. Schwitzer(en) fut déclaré vainqueur devant douze mille spectateurs.
L'industrie automobile etCarl G. Fisher (1874-1938), ancien pilote, entrepreneur et un des principaux investisseurs, répondirent aux problèmes de sécurité en pavant le circuit dès l'automne 1909 et en seulement 63 jours avec 3,2 millions de briques[2], d'où le surnom pérenne du circuit,The Brickyard[3] (« La briqueterie » en français).
La première course sur500 milles (804,67 km) se déroule le, attirant environ 80 000 spectateurs.Ray Harroun gagna cette course à la vitesse moyenne de120,060km/h.
La course suivante a lieu en 1912 et est gagnée parJoe Dawson qui profita de la casse mécanique deRalph DePalma. Trois des courses suivantes sont gagnées par des européens, donnant à la course un caractère international et attirant les pilotes du monde entier.
La course de 1916 est raccourcie à 120 tours, soit300 milles (482,8032 km), pour plusieurs raisons, dont le manque de participants européens et un manque d'essence, provoqués par la guerre en Europe. En, le circuit accueille durant une journée plusieurs courses de taille différentes : 20, 50 et 100 miles[4]. Ces trois courses (ditesHarvest Auto Racing Classic(en)) sont gagnées parJohnny Aitken, surPeugeot.
Les courses reprennent ensuite, la vitesse moyenne augmentant, et en 1925, alors quePeter DePaolo gagne, les meilleures voitures roulent à une moyenne de160km/h.
Avec laDépression, les prix attribués aux vainqueurs sont diminués de plus de moitié. Le règlement s’adapte aussi à la crise pour permettre l’engagement de voitures moins prestigieuses, appelées « junk formula » (« formule au rabais »). Les participations atteignent le nombre record de 42 voitures en 1933. À partir de 1934, c’est 33 pilotes qui participeront à chaque édition, sauf celle de 1947 qui comptera seulement 30 inscrits.
Dès le début des années 1930, les vitesses en augmentation croissante rendent le circuit de plus en plus dangereux, quinze pilotes sont tués entre 1931 et 1935. On commence à bitumer certaines sections du circuit pavé de briques ; d'abord les virages en 1937, puis la presque totalité du circuit en 1938. Le danger n’empêche pasLouis Meyer ouWilbur Shaw de remporter l’épreuve par trois fois, Shaw la remportant deux fois de suite en1939 et1940.
Au début des années 1940, le circuit a grandement besoin de travaux. En 1941, la moitié deGasoline Alley, la ligne des stands, est partie en fumée avant la course. Avec l’implication des États-Unis dans laSeconde Guerre mondiale, l’épreuve des 500 miles de 1942 est annulée dès et fin 1942, l’interdiction de toutes les compétitions automobiles dans le pays est décrétée jusqu’à la fin de la guerre, et donc pour quatre ans (1942-1945). La piste, plus ou moins laissée à l’abandon pendant la guerre, est en piteux état et naît le projet de vendre l’anneau pour y construire des logements. Le, le triple championWilbur Shaw y revient pour effectuer un essai de pneumatiques sur 500 miles pourFirestone. Il est surpris par l’état du circuit et contacte le propriétaire, Eddie Rickenbacker, qui lui annonce que le complexe est à vendre. Shaw cherche des acheteurs, notamment dans l’industrie automobile (lesquels ne sont intéressés que pour en faire un centre d’essais privés), et finit par trouver un homme d’affaires de l’Indiana, Tony Hulman, pour relancer la course mythique des 500 miles. La vente est signée le pour un prix d’environ 750 000 dollars et des travaux de rénovation sont rapidement menés pour l’organisation de l’édition des500 miles de 1946.
Depuis, le Speedway n’a cessé de s’améliorer. Des tribunes et des loges ont été construites et modifiées à plusieurs reprises, des musées et d’autres équipements ont été ajoutés.
La réputation du circuit et des 500 miles en Europe fait que l’épreuve d’Indianapolis devient une course du calendrier duchampionnat de Formule 1 pendant onze ans, de1950 à1960. Aucun des pilotes d’Indy ne courait en F1 et seulAlberto Ascari, pilote F1 surFerrari, a participé aux 500 miles en1952 (abandon).Juan Fangio y a fait des essais en 1958 mais a choisi de ne pas courir.
Les années 1950 furent aussi la période la plus dangereuse du sport automobile. Sur les 33 participants à l’édition de 1953 des 500 miles, seize perdront la vie plus tard dans des accidents en course.
Des pilotes américains commeA. J. Foyt,Mario Andretti, etBobby etAl Unser se distinguent dans les années 1960 et 1970. Foyt et Al Unser deviendront quadruple champions.
Dans les années 1970, le complexe se dote d’unparcours de golf et d’un hôtel.
Les voitures dans la partie intérieure (Infield) du circuit peu après le départ duGP 2003.
Après avoir été sauvé de la démolition parWilbur Shaw en 1945, l'Indianapolis Motor Speedway accueillit la manche américaine du Championnat du monde deFormule 1 de1950 à1960, organisée en inscrivant la course des500 miles d'Indianapolis au calendrier du championnat deFormule 1. L'épreuve américaine conservait son propre règlement et était disputée par tous les pilotes américains qui ne participaient pas aux autres épreuves du calendrier de la Formule 1.
Des Grand Prix ont par la suite été organisés auxÉtats-Unis dans différentes villes (Phoenix,Watkins Glen,Las Vegas) jusqu'en1991. En1998,Tony George, propriétaire du championnatIRL et de l'Indianapolis Motor Speedway conclut un accord avec laFOA pour organiser un Grand Prix àIndianapolis. Après deux ans de travaux pour la rénovation du circuit et la construction d'une nouvelle piste adaptée à la Formule 1, eut lieu, en2000, une course qui connut un grand succès. L'année suivante, en2001, le succès fut encore plus important (185 000 spectateurs), et ce, bien que la course, qui se déroulait alors en septembre, fut le premier événement sportif majeur se déroulant sur le territoire américain après lesattentats du 11 septembre 2001.
À la différence des courses se disputant sur l'ovale (500 miles,Nascar), pour la Formule 1, les voitures tournent dans le sens des aiguilles d'une montre. Cela rend le Grand Prix des États-Unis très inhabituel parmi les compétitions automobiles nord-américaines. Mais en cela, la Formule 1 respecte la pratique générale appliquée sur la grande majorité des circuits.
Lors duGrand Prix 2005, les pneus fournis parMichelin s'avèrent ne pas résister aux contraintes du circuit : les deux Toyota sont victimes de rupture du pneu arrière gauche, provoquant la sortie de Ralf Schumacher et l'arrêt de Ricardo Zonta, et il s'avère que les pneus de toutes les voitures chaussant duMichelin présentent les mêmes amorces de ruptures. Le fournisseur de pneu ne parvient pas à corriger le problème, et il est demandé à la FIA d'ajouter une chicane dans le virage relevéno 13, une courbe très rapide et en appui[5]. Le président de la FIA,Max Mosley, refuse, et après le tour de formation, toutes les écuries équipées parMichelin, se retirent de la course pour raison de sécurité. Seulement six voitures (celles des écuries équipées par le manufacturier japonaisBridgestone) prennent donc part auGrand Prix 2005. Les services scientifiques de Michelin émirent l'hypothèse que les ruptures étaient causées par une entrée en résonance provoquée par un traitement de rainurage de la piste (dit « diamond grounding ») fait pour en augmenter l'adhérence[6].
Il s'ensuit une parodie de course, qui provoque la colère du public américain, mettant en cause l'avenir de la Formule 1 àIndianapolis. Néanmoins, la course a eu lieu en2006, le2 juillet, au cours du weekend de la fête nationale (Independence Day), avec la participation — pour la première fois depuis celle deMichael Andretti en1993 — d'un pilote américain,Scott Speed, pilotant pour la nouvelle écurieToro Rosso.
Le,Tony George a annoncé que la F1 ne reviendrait pas à Indianapolis en 2008, sans écarter la possibilité d'un retour dans le futur[7].
Des trois événements majeurs qui se déroulent sur le circuit, le Grand Prix des États-Unis de Formule 1 était celui qui générait le plus de revenus pour l'économie locale, ceci étant dû à la venue de nombreux spectateurs étrangers ainsi qu'aux dépenses engagées par les sponsors à gros budgets de la F1.
Un deuxièmeGrand Prix des États-Unis deMotoGP s'est tenu pour la première fois sur le circuit d'Indianapolis le[8],[9]. Des modifications ont été apportées au tracé routier (piste F1) sur lequel les motos tournent dans le sens anti-horaire[10]. La piste, d'une longueur de4,186 kilomètres (2,6 mi) avec seize virages, n'utilise pas la portion du fameuxbanking. Les travaux de modification ont été terminés en, avant la tenue des500 miles.
Le circuit routier du Grand Prix d'Indianapolis accueille l'IndyCar Series et l'Indy Lights, pour la première fois de son histoire, le, deux semaines avant lesIndianapolis 500.Simon Pagenaud est le premier vainqueur (82 tours, soit321,85 kilomètres (199,99 mi), en 2 heures et 4 minutes)[11]. En Indy Lights,Luiz Razia et Brabham remportent chacun une course[12].
Courses de soutien pour l'Indianapolis 500 et l'Allstate 400
En 2003, La MenardsInfiniti Pro Series, une ligue mineure de l'IRL, crée l'histoire puisque la FutabaFreedom 100(en) devient la première course (autre qu'une course de 500 miles) disputée en mai, celle-ci étant déplacée du dernier weekend de qualification au dernier essai du vendredi avant la course des 500 miles.
L'Allstate 400 sur le circuitBrickyard n'a actuellement aucune course de soutien officiel. Entre 1998 et 2003, un événementIROC est créé pour soutenir la course. Depuis 1982, le circuit proche de l'Indianapolis Raceway Park(en) a accueilli la course desNASCARBusch Series, et se déroule la nuit précédente depuis la création de l'Allstate 400 en 1994. Depuis 1996, une course deCraftsman Truck Series se déroule également sur l'Indianapolis Raceway Park. Depuis 2001, les qualifications pour l'Allstate 400 se déroule le dimanche soir et la course de Busch Series le samedi soir.
Bien que décédé prématurément à 33 ans,Johnny Aitken est le pilote ayant remporté le plus de courses organisées sur l'Indianapolis Motor Speedway (IMS) : 15 (devantRay Harroun, 8 entre 1909 et 1911).
Aitken est aussi le seul coureur à avoir gagné des courses à chacun des quatre weekends de compétition organisés entre 1909 et 1910 sur l'IMS, avant la toute première course des 500 miles d'Indianapolis proprement dite en 1911.
Aitken est encore le pilote ayant disputé le plus de courses sur l'IMS : 41 (le suivant étantA. J. Foyt, avec 36 compétitions de 1958 à 1994).