L’incident de Baengnyeong désigne lenaufrage le d'unecorvette de laMarine de la république de Corée, leCheonan (PCC-772) (천안), dans une zone de lamer Jaune que se disputent laCorée du Nord et laCorée du Sud. Lenavire transportait 104 marins, dont 46 sont morts.
Selon les conclusions du d'une enquête menée par une équipe d'experts américains et japonais, le navire aurait été torpillé par la Corée du Nord : « Il n'y a aucune autre explication possible »[1]. La Corée du Nord dément catégoriquement ces conclusions. La Corée du Sud a demandé des excuses à la Corée du Nord[2], mais la déclaration de l'ONU au sujet de cet incident reste plus vague, parlant d'une « attaque » sans mentionner par qui[3].
Les résultats d'une seconde enquête, commanditée par la Corée du Sud à la marine russe, n'ont été que partiellement rendus publics.
Baengnyeong est uneîle sud-coréenne située dans lamer Jaune, au large de la péninsule Ongjin en Corée du Nord. Elle se trouve à environ 15 km de la côte nord-coréenne, et à plus de 160 km de la Corée du Sud. L’île est à l’ouest de laligne de limite du Nord, la frontière séparantde facto la Corée du Sud de la Corée du Nord.
La région est le site de tensions considérables entre les deuxÉtats, n’ayant pas été couverte par l’accord d’armistice à la fin de laguerre de Corée et les îles revendiquées par le Nord. La situation est compliquée par la présence d’une zone riche en poissons et en crustacés, utilisé par la Corée du Nord et les navires de pêchechinois, ce qui a eu pour conséquence de nombreux affrontements au cours des dernières années entre les navires de guerre des deux Corées. Celles-ci ont été désignées comme les « guerres du Crabe. » L'incident dont il est ici question a été précédé de plusieurs autres, notamment une escarmouche en qui a laissé un navire nord-coréen gravement endommagé, et un échange de tirs près de l’île deBaengnyeong en .
Dans ce contexte, l’explosion duCheonan est considérée comme une catastrophe pour lesrelations inter-Corées, même si les deux parties ont jusqu’à présent fait preuve de retenue malgré une rhétorique parfois belliqueuse.
La corvetteCheonan (PCC-772) est un navire de laclasse Pohang déplaçant 1 200 tonnes, de 88 mètres de long avec un équipage de 104 officiers et marins mis en service en 1989. Elle avait participé à lapremière bataille de Yeonpyeong en 1999.
Le, une explosion d'origine indéterminée s'est produite dans ou près de la poupe du navire. 5 minutes plus tard, le navire se brise en deux, coulant à 21 h 30heure locale (12 h 30 UTC) à environ 1mille marin (1,9 km) au large de la côte sud-ouest de l'île Baengnyeong. Seuls 58 des 104 membres du navire équipage ont été secourus[4],[5],[6].
Après l'explosion de la poupe du navire, le capitaine du navire a pris contact avec le quartier général de la flotte sud-coréenne et a déclaré : « Nous sommes attaqués par l'ennemi[7]. »
Les rapports initiaux suggèrent que le navire a été touché par une torpille d'unsous-marin nord-coréen. Le, le gouvernement sud-coréen a annoncé qu'il disposait suffisamment de preuves décisives sur l'engagement de l'armée nord-coréenne dans le naufrage[8].
Après le naufrage du navire, des équipes de plongeurs ont été envoyées par laCorée du Sud afin de rechercher les éventuels survivants (au total 46 hommes sont portés disparus)[9].
Le, un navire de pêche, leGeumgyang-98, coule après s'être retourné alors qu'il participait aux recherches. 9 membres d'équipage dont 2 Indonésiens sont tués.
La poupe du navire fut remontée le et 36 corps furent retrouvés[10],[11]. La proue fut récupérée quelques jours tard et un total de 40 corps a été récupéré au. Les deux morceaux du navire se trouvent depuis dans labase navale de Pyongtaek.
Le, la Corée du Nord dément toute implication dans le naufrage du navire de guerre sud-coréen[12], position toujours maintenue fin juillet. Toutefois,Séoul l’accuse le d’être à l’origine du naufrage, une torpille ou unemine marine nord-coréenne pouvant en être la cause[13].
Le, un quotidien sud-coréen citant un enquêteur rapporte que des fragments de torpille ont été découverts parmi les débris[14]. Au, leministre de la Défense sud-coréenKim Tae-young confirme la présence deRDX dans les débris[15].
Le, le gouvernement sud-coréen a annoncé que le naufrage du navire a été provoqué par une attaque de la Corée du Nord[16]. Selon des travaux d'une équipe d'une cinquantaine d'experts civils et militaires sud-coréens et de 24 américains, australiens, britanniques et suédois[17], les preuves amènent de manière accablante à la conclusion qu'une torpille désignéeCHT-02D d'une masse de 1,7 tonne avec un charge explosive de plus de 250 kg[18] a été tirée par un sous-marin côtier nord-coréen declasse Salmon dérivé de laclasse Requin de 300 tonnes[19]. Le jour même, selon des sources nord-coréennes,Kim Jong-il aurait ordonné à ses forces armées etparamilitaires de se mettre en état de guerre[20].
Le, le présidentLee Myung-bak a demandé à la Corée du Nord de présenter ses excuses et que les personnes impliquées soient punies, s'engage à porter l'affaire devant leConseil de sécurité des Nations unies, à rompre les liens économiques avec la Corée du Nord et à renforcer la capacité de réaction militaire de la Corée du Sud, en coopération avec les États-Unis[21]. Le ministre de la Défense sud-coréen Kim Tae-young annonce sa démission pour n'avoir pas su prévenir ce naufrage[22].
Le présidentLee Myung-bak a déclaré le que « Désormais, la Corée ne tolérera aucun acte de provocation du Nord et maintiendra le principe de dissuasion proactive. Si nos eaux territoriales, notre espace aérien ou notre sol sont violés, nous ferons immédiatement usage de notre droit d'autodéfense », a-t-il mis en garde. La Corée du Sud a promis de « faire payer » àPyongyang « le prix » du naufrage de sa corvetteCheonan en demandant de nouvelles sanctions à l'ONU et en suspendant les échanges commerciaux avec son voisin.
Le gouvernement sud-coréen a décidé le d’affecter 39,5 milliards dewons (32 millions de dollars) de son budget afin de couvrir les dépenses réalisées lors du sauvetage de la corvette[23]. Le, à la demande de la Corée du Sud, des experts de laflotte maritime militaire de Russie commencent également une enquête et inspectent la corvette qui depuis son renflouement se trouve dans labase navale de la deuxième flotte de la Marine sud-coréenne àPyongtaek[24]. Larépublique populaire de Chine qui a également été invitée, n'a, à cette date, pas répondu à cette proposition[25].
Le, le conseil de sécurité fait une déclaration présidentielle (S/PRST/2010/13) dans laquelle il « condamne l’attaque qui a entraîné le naufrage duCheonan ». « Compte tenu des résultats de la Commission d’enquête mixte civilo-militaire dirigée par la république de Corée, avec la participation de cinq États, qui a conclu que la république populaire démocratique de Corée était responsable du naufrage duCheonan, le Conseil exprime sa profonde préoccupation »[26].
Le, le journal japonaisSankei Shinbun rapporte que laCommunauté du renseignement des États-Unis estime que la torpille qui a coulé le navireChoenan a été fabriquée il y a deux ans dans l'usine nord-coréenne18-Janvier située à Kaeseoung[27].
Les résultats de l'enquête menée par des experts militaires russes invités par la Corée du Sud[28] auraient dû être rendus publics le, mais cette date a été repoussée. Le commandant en chef des forces navales russes explique que le jour où des réponses claires seraient apportées « ne dépend pas de nous [les experts] », la situation dans la région Asie-Pacifique ayant « toujours été compliquée »[29], tandis que le ministère russe de la Défense se borne à évoquer une possible « ingérence extérieure »[30]. Quelques éléments de cette enquête ont été diffusés dans le journal sud-coréenHangyore Sinmun.
Le procureur de laCour pénale internationale effectue un examen préliminaire afin de déterminer si ce naufrage et lebombardement de Yeonpyeong le relèvent de la compétence de la Cour en tant quecrime de guerre[31].
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