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Lesimpacts du changement climatique décrivent les conséquences affectant l'environnement et les sociétés humaines en raison d’une augmentation mondiale de la température. Ces conséquences, bien documentées, s'accentuent[1]. Les changements dusystème climatique comprennent une tendance générale observée et projetée vers des températures moyennes mondiales plus élevées par rapport aux niveaux préindustriels, deschangements dans les régimes de précipitations et desconditions météorologiques plus extrêmes. Le changement climatique a des répercussions sur l'environnement naturel, avec des effets tels que des incendies de forêt plus intenses, le dégel dupergélisol et la désertification. Ces changements ont un impact sur les écosystèmes et les sociétés et peuvent devenir irréversibles une fois lespoints de basculement franchis.
L'augmentation de la concentration degaz à effet de serre présents dans l'athmosphère, due aux activités humaines depuis leXIXe siècle avec larévolution industrielle, est responsable duchangement climatique.
L'un desenjeux cruciaux duXXIe siècle est delimiter les impacts directs ou indirects duréchauffement climatique sur les sociétés humaines à court, moyen, et long terme, relativement à leurs conséquences économiques, sociales, et environnementales, notamment par la diminution de l'émission de gaz à effet de serre d'origine anthropique[2].

En1824, le physicien françaisJoseph Fourier découvre le phénomène de l'effet de serre et son effet sur le bilan thermique de la Terre. En1896,Svante Arrhenius publie un article décrivant le phénomène, et proposant une prédiction de l'élévation de la température atmosphérique en cas de doublement de la concentration enCO2[3]. Dans les années1980, cette question refait surface à l'échelle mondiale, avec la création duGIEC en1988. Celui-ci arrive à la conclusion que, très probablement[4], le climat de la Terre se réchauffe du fait de l'activitéanthropique. Des effets nouveaux apparaissent pour des secteurs localement très vulnérables aux changements climatiques tels que l'agriculture ou laforêt, ou encore les zones habitées situées sous le niveau de la mer (Polders) ou les îles basses (AOSIS : alliance des petits États insulaires, menacés par uneaugmentation du niveau de la mer). Les zones chaudes ou subdésertiques sont concernées par un risque accru de désertification, salinisation ou incendies alors que les constructions appuyées sur lepergélisol perdent leur stabilité là où il fond anormalement.
Cet avant-bilan a été fait alors que lesénergies fossiles étaient en croissance, et que les industries, individus et sociétés n'en ont jamais été aussi dépendants[5]. Des discussions ont alors préparé laconvention de Rio dont les acteurs ont été pour la première fois réunis à une même table de discussion dans le but d'arriver à des accords.

Les modèles utilisés pour prédire le réchauffement planétaire futur peuvent aussi être utilisés pour simuler lesconséquences de ce réchauffement sur les autres paramètres physiques de la Terre, comme les calottes de glace, les précipitations ou le niveau des mers.Dans ce domaine, un certain nombre de conséquences du réchauffement climatique sont l'objet d'un consensus parmi les climatologues.
Selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), le nombre de catastrophes d'origine météorologique, climatique ou hydrologique a été multiplié par cinq entre 1970 et 2019. Plus de11 000 catastrophes climatiques ont été recensées au cours de cette période, soit une par jour en moyenne, causant un peu plus de 2 millions de morts et 3 640 milliards $ de dégâts matériels. Plus de 91 % des décès sont survenus dans les pays en développement. Les sécheresses ont été responsables de quelque650 000 décès, les tempêtes de plus de577 000 décès, les inondations de58 700 décès et les températures extrêmes de près de56 000 décès. Le réseau de chercheursWorld Weather Attribution (WWA) a mis au point une méthodologie pour calculer les accroissements de probabilité et d'intensité attribuables au réchauffement climatique. Par exemple, le WWA a calculé qu'un épisode de gels tardifs tel que celui d'avril 2021, qui a coûté 2 milliards d'euros de perte de chiffre d'affaires à la viticulture française, a 60 % de chances de plus de survenir du fait du dérèglement du climat par les activités humaines ; le phénomène de dôme de chaleur survenu en juin 2021 au-dessus de la Colombie-Britannique et du Nord-Ouest des États-Unis aurait eu une probabilité 150 fois moindre sans les gaz à effet de serre qui s'accumulent dans notre atmosphère[6].

Une des conséquences du réchauffement planétaire sur lesquelles s'accordent les scientifiques est unemontée du niveau des océans. Deux phénomènes engendrent cette élévation :
De même que pour les températures, les incertitudes concernant le niveau de la mer sont liées aux modèles, d'une part, et aux émissions futures de gaz à effet de serre, d'autre part.
L'élévation entre 1993 et 2003 est estimée à 3,1 mm par an (plus ou moins 0,7 mm)[7],[8]. L’élévation prévue du niveau de la mer en 2100 est de 18 à 59 cm, selon le quatrième rapport duGIEC[a 1]. Il s'agit probablement d'une estimation minimaliste, car les prévisions du GIEC sont basées uniquement sur le réchauffement futur de l'océan et la fonte prévue des glaciers de montagne, en excluant les phénomènes liés à une instabilité possible des calottes polaires, récemment mis en évidence[8]. Le premier volet du 6ᵉ rapport du GIEC, publié le 9 août 2021, souligne l'accélération de la montée du niveau des océans : de 1,3 mm entre 1901 et 1971, la hausse annuelle moyenne de la surface des mers est passée à 1,9 mm entre 1971 et 2006, puis de 3,7 mm entre 2006 et 2018. Dans le plus sombre des scénarios élaborés par le GIEC, basé sur un doublement des émissions d'ici à 2100 par rapport à leur niveau actuel, le réchauffement serait compris entre 3,3 et5,7 °C avec une hausse de près de 2 mètres du niveau des océans d'ici 2100[9].
Une montée des eaux de quelques centimètres n'a pas d'impact très visible sur les côtes rocheuses, mais peut avoir des effets très importants sur la dynamique sédimentaire des côtes plates : dans ces régions, qui sont en équilibre dynamique, la montée des eaux renforce les capacités érosives de la mer, et déplace donc globalement l'équilibre vers une reprise de l'érosion qui fait reculer les côtes.
La montée du niveau moyen de la mer a ainsi des effets beaucoup plus importants que la simple translation de la ligne de côte jusqu'auxcourbes de niveau correspondantes.
Selon le rapport 2007 duGIEC, une augmentation des précipitations aux latitudes élevées esttrès probable tandis que dans les régions subtropicales, on s'attend à une diminution, poursuivant une tendance déjà constatée[e 1], même si d'autres experts tempèrent cela, estimant les données trop rares et incomplètes pour pouvoir dégager une tendance actuelle à la hausse ou à la baisse[10]. Selon des études publiées en 2007-2008, à l'horizon 2025, un tiers de la population mondiale pourrait se trouver en état destress hydrique[11] ; le réchauffement aurait tantôt un effet positif, tantôt un effet négatif, la balance entre les deux dépendant du mode de comptage adopté[12].
Selon une étude publiée en dans la revueScience, le réchauffement climatique devrait accroître de 50 % le nombre d'impacts de foudre au cours duXXIe siècle ; le risque de foudre pourrait s'accroître de 12 % par degré Celsius additionnel aux États-Unis[13].
Ce sujet est en France notamment traité par l'INERIS dans le cadre du projet SALUTAIR, et dans la perspective de laCOP 21 à Paris en 2015[14] et dans le cadre du projet SALUTAIR (Évaluation des stratégies de lutte contre la pollution de l'air à longue distance dans le contexte du changement climatique)[15], et depuis 2009 au moins[16],[17]. Il s'agit notamment de mieux comprendre et modéliser les effets sur la pollution dite « longue distance », par exemple étudiée par le programme de recherchePRIMEQUAL[18]
Lacirculation thermohaline désigne les mouvements d'eau froide et salée vers les fonds océaniques qui prennent place aux hautes latitudes de l’hémisphère nord. Ce phénomène serait, avec d'autres, responsable du renouvellement des eaux profondes océaniques et de la relative douceur du climat européen.
En cas de réchauffement climatique, le moteur qui anime les courants marins serait menacé. En effet, les courants acquièrent leurénergie cinétique lors de la plongée des eaux froides et salées, et donc denses, dans les profondeurs de l'océan Arctique. Or, l'augmentation de la température devrait accroître l'évaporation dans les régions tropicales et les précipitations dans les régions de plus haute latitude. L'océan Atlantique, en se réchauffant, recevrait alors plus de pluies, et en parallèle la calotte glaciaire pourrait partiellement fondre (voirÉvénement de Heinrich)[19]. Dans de telles circonstances, une des conséquences directes serait un apport massif d’eau douce aux abords des pôles, entraînant une diminution de la salinité marine et donc de ladensité des eaux de surface. Cela peut empêcher leur plongée dans les abysses océaniques. Ainsi, les courants tels que leGulf Stream pourraient ralentir ou s'arrêter, et ne plus assurer les échanges thermiques actuels entre l'équateur et les zones tempérées. Pour leXXIe siècle, leGIEC considérait dans son rapport 2007 commetrès probable un ralentissement de la circulation thermohaline dans l'Atlantique, mais commetrès improbable un changement brusque de cette circulation[a 2].
Selon une théorie, un éventuel arrêt de la circulation thermohaline, dû au réchauffement climatique, pourrait engendrer une chute importante de température voire uneère glaciaire en Europe et dans les régions à hautes latitudes. En effet, l'Europe se situe à la même latitude que le Québec, et l'étude de Detlef Quadfasel publié dansNature (revue) en démontre qu'une partie de la différence de climat semble résider dans le fait que l'Europe profite de l'apport thermique du Gulf Stream[20]. L’équateur, à l'inverse, accumulerait alors de la chaleur, ce qui stimulerait la formation continuelle d'ouragans amenant des précipitations de grande ampleur.
Cette hypothèse d'un refroidissement de l'Europe qui suivrait le réchauffement global n'est cependant pas validée. En effet, il n'est nullement établi que leGulf Stream soit la seule cause des hivers doux en Europe. Ainsi, Richard Seager a publié en 2002 une étude scientifique sur l'influence duGulf Stream sur le climat[21]. Selon lui l'effet duGulf Stream est un mythe et n'a qu'un effet mineur sur le climat en Europe. La différence entre les températures hivernales entre l'Amérique du Nord et l'Europe est due au sens des vents dominants (vent continental glacial du nord sur la côte Est de l'Amérique du Nord et vent océanique de l'ouest en Europe) et à la configuration desMontagnes Rocheuses.
Les scientifiques duGIEC prévoient, pour leXXIe siècle, une diminution de la couverture neigeuse et un retrait desbanquises. Lesglaciers etcalottes glaciaires de l'hémisphère nord devraient aussi continuer àreculer, les glaciers situés à moins de 3 400 m d'altitude pouvant être amenés à disparaître[d 1].
En revanche, l'évolution de la calotte glaciaireantarctique au cours duXXIe siècle est plus difficile à prévoir.
En 2006, une équipe de chercheurs américains a mis en évidence un lien entre l'activité humaine et l'effondrement de plates-formes de glace dans l'Antarctique[22]. Les réchauffements locaux seraient dus à un changement de direction des vents dominants, cette modification étant elle-même due à l'augmentation de la concentration de l'air en gaz à effet de serre et la dégradation de la couche d'ozone en Antarctique à cause desCFC d'origine humaine[23].
Toutefois, selon une lettre envoyée au journalNature, ces réchauffements ne s'observent que localement. En effet, l'Antarctique connaît globalement un climat de plus en plus froid et sa couverture glacée est en expansion, les élévations de la température dans ces secteurs très froids se révélant favorables à une augmentation des précipitations neigeuses donc à terme, à une augmentation des volumes de glace[24].
Cependant, la quantité de glace de l'Antarctique déversée dans les mers a augmenté de 75 % durant les dix années précédant 2008[24]. Ce phénomène risque de s'amplifier en raison de la disparition de la banquise qui cesse alors d'opposer un obstacle au déversement des glaciers dans l'océan[25].
Après analyse de relevés satellitaires sur une vingtaine d’années, la NASA note en une progression des surfaces vertes de 5 %entre 2000 et 2017. Ce résultat contre-intuitif s'explique par l'augmentation de la concentration en vapeur d'eau dans l'atmosphère, causant une augmentation des précipitations. Elle provient aussi du recul des glaces, cédant la place à des prairies. Mais aussi à des politiques de reboisement en Chine ou en Afrique, qui ne parviennent toutefois pas à restaurer rapidement l'état des forêts[26]. Enfin elle trouve aussi une condition favorable avec la hausse des concentrations de dioxyde de carbone, favorisant ainsi la photosynthèse[26], qui cependant ne suffit pas à faire abaisser suffisamment l'augmentation de la concentration CO2 dans l'atmosphère[26].
La masse dephytoplancton décline de 1 % par an depuis quarante ans. Leszones mortes océaniques, déficitaires en oxygène dissous produit par ces organismes unicellulaires, s'étendent au rythme de 8 % par an : leProgramme des Nations unies pour l'environnement en dénombrait150 en 2003 et plus de500 en 2015. Les coraux sont également en danger et, avec eux, un milliard d'êtres humains sont menacés de famine : selon une étude conduite par Pascale Chabanet, chercheuse à l'Institut de recherche pour le développement (IRD) de La Réunion, sur une soixantaine de sites coralliens de l'océan Indien, la moitié a déjà disparu ;« avec l'extinction des forêts coralliennes, c'est le réservoir de biodiversité vivrière le plus riche de la planète qui est en train de s'éteindre »[27].
Selon le GIEC,« le réchauffement anthropique de la planète pourrait entraîner certains effets qui sont brusques ou irréversibles, selon le rythme et l'ampleur des changements climatiques »[a 2].
Des visions prospectives optimistes et moins optimistes cohabitent en 2009 : certains insistent sur le fait que les solutions techniques existent, et qu'il ne reste qu'à les appliquer (les maisons pourraient être isolées, et produire plus d'électricité qu'elles n'en consomment, les transports maîtrisés, les villes pourraient être plus autonomes et dépolluer l'air[33]).
D'autres — tout en invitant à appliquer au plus vite ces solutions voire une décroissance soutenable et conviviale —réalertent, constatent que de 1990 à 2009, la tendance a été la réalisation des fourchettes hautes d'émission de gaz à effet de serre, conduisant auxscénarios catastrophe du GIEC[34], et estiment qu'il est temps de cesser de parler de « changement » pour décrire une catastrophe[35].
Une étude parue dans la revueScience du prévoit, au-delà de2 °C de réchauffement, des impacts massifs et généralement irréversibles sur les écosystèmes océaniques et les services qu'ils rendent ; les efforts d'adaptation deviendraient alors inopérants[36].
La majorité des climatologues pensent que les phénomènes induits par l'émission des gaz à effet de serre vont se poursuivre et s'amplifier à très long terme.Le troisième rapport du GIEC insiste en particulier sur les points suivants :
Les récentes observations dans la zone arctique menées sous l'égide du programme européen Damoclès (Developping Arctic Modelling and Observing Capabilities for Long-term Environmental Studies) ont créé une véritable surprise dans le monde scientifique.
En effet, celles-ci montrent une différence importante par rapport aux prévisions issues des différents modèles et sur lesquelles sont basées les conclusions du GIEC : ceci se traduit par une nette accélération des effets dus à l'augmentation desgaz à effet de serre enArctique (fonte totale de la banquise en été d'ici 2020)[38],[39].
Les scientifiques nommentrétroactions les actions en retour du système climatique sur lui-même. Ces rétroactions sont positives lorsque le réchauffement climatique induit des phénomènes contribuant eux-mêmes à accentuer ce réchauffement, et négatives lorsque les phénomènes induits contribuent à réduire le réchauffement. De telles rétroactions ont déjà été observées lors de précédents réchauffements climatiques, à la fin d'une ère glaciaire ; le climat peut ainsi, en quelques années, se réchauffer de plusieurs degrés.
Les principales rétroactions, qui sont positives, sont les suivantes :
Les rétroactions négatives sont plus incertaines :
Une étude publiée en février 2018 évalue les effets complexes du changement climatique sur les nuages, qui couvrent en moyenne 70 % de la planète : elle observe que les nuages d’altitude s’élèvent et que les systèmes nuageux se déplacent généralement vers les pôles ; ces deux tendances devraient accélérer le réchauffement de la planète ; les observations à courte échelle de temps suggèrent que les nuages tropicaux bloqueront moins de lumière solaire, accroissant ainsi le réchauffement, et que les nuages en dégel pourraient constituer un plus faible frein au réchauffement qu’on ne l’avait imaginé ; les effets amplificateurs de l'effet de serre l'emportent largement sur les effets le limitant[42].
LeGroupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat explique, en août 2021, que « dans le cas d'un réchauffement planétaire de 1,5°C, les vagues de chaleur seront plus nombreuses, les saisons chaudes plus longues et les saisons froides plus courtes »[43].
Sur la période 1991-2020, par rapport à la période 1961-1990,Météo France indique que les températures ont augmenté en moyenne de 0,8°C en automne et en hiver, 1,4°C en printemps et 1,5°C en été sur le territoire français[43].
Laclimatologue Christine Berne estime que l'on peut imaginer, aux alentours de 2050, « de premières vagues de chaleur en mai et de derniers sursauts de chaleur en octobre ». Elle décrit cette période, qui s'étend sur 6 mois, comme un « été envahissant » qui serait « une longue saison chaude et probablement très sèche ». Par ailleurs, selon certaines études, à l'horizon 2050, l'hiver « pourrait être concentré entre Noël et début février »[43].
Ces déplacements des saisons ont en outre des effets négatifs sur lavégétation et lapollinisation, et ainsi sur l'ensemble de labiodiversité[43].
Les inquiétudes liées aux gaz à effet de serre sont dues aux problématiques soulevées par leréchauffement climatique. Ce terme désigne le phénomène d'augmentation destempératures globales des espaces maritimes ainsi que de l'atmosphère causé par les GES ditanthropique, c'est-à-dire d'origine humaine[44]. Le réchauffement climatique est une conséquence directe de larévolution industrielle, qui a vu l'explosion de la production d'énergies fossiles tel que lepétrole et lecharbon. Le constat concernant la situation climatique de la planète est très critique. De nos jours, les températures moyennes sont 0,6 % au-dessus des températures préindustrielles, et ce nombre en constante évolution pourrait attendre 5,8 % si la consommation planétaire ne venait pas à se stabiliser. Ce phénomène présente donc des incidences climatiques importantes[45].
Les nombreuses modifications causées par le réchauffement climatique tendent à déséquilibrer la répartition des espèces sur terre, et donc à déséquilibrer par le même biais l'écosystème. De nombreuses espèces se doivent de migrer en plus grand nombre dans un espace qui se réduit de plus en plus. Par exemple, 28 000oies cendrées ont hiverné en France en 2011 contre seulement dix en 1968[46]. On constate également l'expansion des espèces nuisibles qui se dirigent vers des territoires qu'elles n'habitaient pas jusqu'alors. Ces espèces parasites et invasives représentent donc un danger pour lafaune et laflore en place dans les dites zones. Lachenille processionnaire, dangereuse à la fois pour l'humain ainsi que pour les animaux, et dont la modification de son aire de répartition géographique et de sa zone d'habitat est un indicateur du réchauffement climatique, marque une progression en direction du nord observée depuis les années 1970, avec une vitesse d'expansion, relevée de 1975 à 2004, comprise entre 3 et 7 m/an au sein duval Venosta, dans laprovince autonome de Bolzano et atteignant jusqu'à 5,6 km/an en région Centre et enregistrée durant les années 1990[47],[48].
Le réchauffement climatique possède un effet dévastateur quant à l'équilibre de l'écosystème. En effet, elle est la cause de la modification de l'habitat naturel de plusieurs espèces végétales et animales, qui à défaut de pouvoir s'adapter, disparaissent. On estime entre 20 et 30 % des espèces menacées d'extinctions et à 60 % le nombre d'espèces disparues durant ces quarante dernières années[46].
Outre l'impact sur l'environnement, le réchauffement climatique présente également des conséquences sur la santé humaine dont les effets se font déjà ressentir aujourd'hui[45].
Il existe un lien fort entre l'environnement et la construction de lapsyché individuelle et collective. Lespsychologues de l'environnement, et certains prospectivistes etphilosophes de l'environnement s'attendent donc à ce que la dégradation conjointe du climat et de la biodiversité induise des formes nouvelles de stress (« écoanxiété »…) ou de trouble de la santé mentale. La prise de conscience du risque à venir decollapsus écologique régional ou planétaire pourrait déjà être chez de nombreux experts du climat et de la biodiversité une source de ce que la chercheuse belgo-canadienne Véronique Lapaige dénomme un texte« stress pré-traumatique » (mécanisme proche dustress post-traumatique, mais survenant avant la survenue d'un évènement a priori catastrophique)[49]. Selon V Lapaige, ce syndrome de stress pré-traumatique semble de plus en plus fréquent ou intense chez lesjeunes, mais aussi chez les chercheurs de haut niveau travaillant sur les thèmes du climat et de la biodiversité, ainsi que chez certains prospectivistes de plus en plus confrontés à lacollapsologie.
L'augmentation des températures estivales pourrait s'élever au-delà des capacités de l'organisme humain, qui ne pourrait ne plus survivre sans protection. De plus, on assiste à desvagues de chaleur mortelles[46] qui pourraient se faire de plus en plus régulières. La canicule européenne de 2003 en est l'exemple le plus marquant, causant un excès de 15 000 décès en France - c'est-à-dire unesurmortalité de +55 %. Au-delà des pertes humaines, le niveau des récoltes baisse de 20 % et elle fut le point d'orgue d'une crise politique. On pourrait également parler de lacanicule de 2013 aux États-Unis, dont les répercussions furent minimes, mais les constatations furent les mêmes. Selon une étude, une personne sur trois serait potentiellement exposée à des vagues de chaleur, proportion qui pourrait monter à trois sur quatre d'ici 2100.
Lesmaladies infectieuses sont également en augmentation à cause du réchauffement climatique. En effet, la hausse des températures hivernales augmentent la période d'activité (et donc par la même occasion la période de reproduction) des insectes vecteurs de virus infectieux[55]. Lemoustique tigre par exemple, vecteur duChikungunya, de laDengue et du Zika, s'est étendu au-delà des océans, et est désormais l'un des insectes vecteurs les plus invasifs au monde. Pour le cas de la Dengue d'après l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), environ 2,5 milliards de personnes sont exposées à cette maladie, et il y aurait à ce jour 50 millions de cas dont une majorité nécessiterait une hospitalisation. Les insectes vecteurs dupaludisme ont également vécu une grande expansion dans les dernières années. Ainsi, au Kenya par exemple, on constate des cas d'épidémies à des altitudes dépassant les 2 000 mètres, à des températures inhabituellement concernées par ce genre de cas.
La négociation climatique s'est effectuée dès la remise du premier rapport duGIEC de 1990, qui a débouché sur lesommet de la terre tenu àRio de Janeiro en 1992. Cette conférence établissait une série de normes en matière de lutte contre leréchauffement climatique et en faveur dudéveloppement durable, sans toutefois imposer aucune contrainte aux pays signataires. Cette conférence a permis « d'admettre le fait politique de la réalité scientifique du risque duchangement climatique »[56].
La divergence entre les États était claire et les tensions parfois vives entre les niveaux ministériels. Toutefois, les enjeux de tenir une telle conférence n'ont pas été dictés uniquement dans l'optique d'un réchauffement du climat. Effectivement, la liaison avec la sécurité énergétique mondiale, l'émergence dutiers monde comme grand consommateur potentiel d'énergie et le maintien d'une consommation abondante desÉtats-Unis, ont pesé dans la balance. Il semble qu'aujourd'hui, la coopération internationale doit suivre trois axes complémentaires : la coopération politique, la coopération technologique et la coopération financière. On peut, en suivant ces trois axes, effectuer plusieurs propositions telles que : la fixation d'objectifs à long terme d'ici 2050, le renforcement des marchés du carbone, un accord spécifique sur la déforestation évitée ou encore la mise en place d'accords sectoriels. Une réflexion dans ce sens permettrait de renouveler l'approche de la négociation climat[57].
Laguerre du Golfe de 1991 auMoyen-Orient s'insère dans le contexte et illustre la primauté des intérêts énergétiques américains sur la question environnementale[réf. nécessaire].La peur de se faire dépasser par les blocs émergents a amené les États-Unis à rejeter tous les pourparlers en matière deQuota d'émission de gaz à effet de serre et detaxes sur le carbone, qu'ils percevaient comme une « restriction de la souveraineté duCongrès américain »[58] et une entorse aulibre-échange[réf. nécessaire].
La majeure partie despays en développement n'ont pas ratifié leprotocole de Kyoto, mais à la base ce sont lespays industrialisés qui sont la source du problème avec les États–Unis en tête. C'est dans cette optique que la première étape passe par la volonté d'assumer cette responsabilité. « Le plus grand danger planétaire qui planera sur la paix dans le monde ces prochaines années découlera non pas des actes irrationnels d'États ou d'individus, mais des demandes légitimes des démunis du monde entier. »[59]. L'avènement deKyoto accentue davantage la dissymétrie entre les différents acteurs.La puissance degroupes de pressionpétroliers,charbonniers et électriques suffit à montrer le poids des intérêts.[Quoi ?]»[56]. Avec Kyoto, de nombreuses solutions sont avancées, la diversification des ressources énergétiques et les bourses du carbone, mais seront jugées trop contraignantes par les États-Unis. En effet, ces derniers n'étaient pas prêts à lancer de tels marchés et n'avaient aucun « schéma opérationnel »[58], ayant basé l'ensemble de leurgéostratégie sur le pétrole. De plus, les quotas d'émissions sont inacceptables pour les pays en développement qui se doivent de réduire leurs émissions existantes par rapport à 1990. Les pays du Sud et membres duG 7 voient donc une initiative des pays du nord pour restreindre leur développement.
Alors que lesÉtats-Unis, la Chine et l'Australie rechignaient à soutenir leprotocole de Kyoto, l'Union européenne a été leader dans le dossier du réchauffement climatique. L'Europe a été contrainte de négocier en un bloc homogène pour des raisons desubsidiarité et de non-concurrence déloyale entre États, ce qui lui a aussi permis de rappeler son poidsgéopolitique.
Le GIEC a rappelé à l'Europe sa vulnérabilité face au risque de submersion et d'érosion côtière pour sa façade ouest[60] mais aussi les risques de sécheresses graves (salinisation, désertification, incendies pour le sud européen). Les modèles projettent d'importantes différences régionales et locales. Les capacités derésilience écologique desécosystèmes deviennent aussi un enjeu socio-économique (beaucoup d'usineschimiques, deraffineries, de grandsports stratégiques, des centrales électriques, dontnucléaires, sont construites sur les littoraux. Ce sont aussi sur des atolls vulnérables à la submersion qu'on a fait de nombreux essais nucléaires (Moruroa en particulier…).
Ce sont aussi sur les littoraux qu'ont subsisté de nombreux milieux naturels précieux et menacés (par exemple en France, coûteusement achetés par leConservatoire du littoral en France) ; ils abritent une partie importante desréserves naturelles et de labiodiversité mondiale. De nombreux récifs du domaine ultramarin de l'UE risquent de ne pas pouvoir croître assez vite pour s'adapter à une montée de l'eau, surtout si celle-ci devient plus turbide et polluée en raison d'une augmentation de l'érosion, ce qui semble être déjà le cas[61]. Beaucoup de ressources sont menacées par la montée des océans ou le réchauffement des écosystèmes terrestres.
En2017, le Ministère de la Défense (Direction générale des relations internationales et de la stratégie ou DGRIS du ministère) a confié pour 4 ans à l'Iris (Think tank créé en1991 :Institut de relations internationales et stratégiques) la mise en place d'un « Observatoire géopolitique des enjeux des changements climatiques en termes de sécurité et de défense »[62].
Cet observatoire doit étudier« les liens de corrélation, voire de causalité, entre facteurs climatiques, environnementaux et conflits, et à dresser une typologie des crises potentielles » pour évaluer les effets sur les questions de défense des États, d’organisation des armées, d'équipements et d'infrastructures. Bastien Alex (chercheur à l'Iris) etFrançois Gemenne (qui dirige le programme Politiques de la Terre de Sciences Po et de l'Université Sorbonne Paris Cité) le piloteront avec une vingtaine de personnes.
Cet observatoire doit produire des rapports, des bulletins de veille, des notes d'analyses, des séminaires dont le contenu sera pour partie mis en ligne[63].
En 2015,The Economist soutenait que la meilleure stratégie était de continuer à développer la prospérité et la technologie, pour être mieux équipés face au réchauffement : avec une économie 300 % plus forte qu'elle ne l'était alors (en 2015), elle serait plus en mesure de faire face aux coûts du changement climatique[64].
En 2005, dans lerapport Stern (700 page, remis au gouvernement britanniques), l'ex-économiste de labanque mondialeNicholas Stern annonce des coûts de 7 000 milliards de dollars si les gouvernements ne prennent pas de mesures radicales dans la décennie, soit un coût plus élevé que les deux grandesguerres mondiales et que lacrise économique de 1929, avec aussi 200 millions de réfugiés victimes de sécheresse et d'inondations par an[65]. LaFAO estime de son côté que 65 pays en développement (50% de la population) subiront des pertes de production de 280 millions de tonnes/an, soit 16 % du PIB agricole et 56 milliards de pertes, sous l'effet des changements climatiques[66]. LaChine est une des rares bénéficiaires de la situation, avec une augmentation de 15 % de sa production céréalière pour 360 millions de tonnes de plus[66]. L'OCDE confirme que les pays en développement sont les grands perdants de cette conjonture (pertes de 57 à 121 milliards, contre 13,5 à 17,6 milliards de dollars pour les pays développés)[64]. LeWorld Watch Institute craint qu'en 2025, 40 % de la population mondiale vivent des épisodes destress hydrique[64]. Cette ségrégation géographique, en partie due au fait que tous les pays ne seront pas touchés à parts égales par le réchauffement sera source de tensions pouvant dégénérer en conflit armé car desressources en eau sont indispensables, tandis que les sources d'eaux douces pourraient être mises à rude épreuve à certains endroits de la Terre.
Les impacts économiques du changement climatique montre que, bien que les effets à court terme puissent être modérés ou positifs, les conséquences à long terme sont principalement négatives, surtout pour les régions les plus pauvres[67]. Prévoir les pertes financières et la volatilité des catastrophes naturelles à court et long terme est crucial, c'est pourquoi il est nécessaire d'utiliser des outils innovants pour la gestion des risques, notamment pour les particuliers confrontés à des problèmes menaçant leur patrimoine, ainsi que pour les pays qui doivent évaluer la politique et la gestion des ressources, et pour les assureurs et les banques, qui sont exposés aux risques climatiques, notamment à travers leurs clients[68].
L'agriculture desÉtats-Unis serait aussi fortement touchée par leschangements climatiques, et ce, même si leur position demeure bien tranchée sur la question. L'industrie agroalimentaire américaine, tout de même très puissante, subirait de lourdes pertes. En somme, en modifiant des variables comme la température, lapluviométrie, la qualité des sols, ledrainage et l'érosion, l'agriculture s'y trouverait modifiée dans son ensemble et certaines espèces agricoles considéréessténotherme et peu tolérantes aux changements brusques s'en trouveraient perturbées. En effet, dans un scénario à triplement des émissions préindustrielles, les pertes agricoles oscilleraient entre 10 et 25 % de la valeur pour la période 2020-2049 et de 27-69 % pour la période allant de 2070-2099[69]. Cette analyse a été réalisée pour l'est du100e méridien qui établit la limite entre l'agriculture pluviale et irriguée et qui est le grenier des États-Unis avec 72 % du rendement agricole[69]. L'ouest plusaride et reposant sur l'agriculture irriguée répond à une dynamique toute différente avec laCalifornie en tête. Celle-ci répond directement à la disponibilité de la couverture neigeuse des montagnes de laSierra Nevada qui lui fournissent 75 % de son eau au printemps et en été. Cette couverture neigeuse pourrait décliner de 30 à 70 % dans un scénario à doublement des émissions causant des effets dramatiques pour l'agriculture et les besoins urbains en eau, plus criants en période de sécheresse[69].
Néanmoins pour nuancer ces « prévisions » rappelons que les observations montrent que le centre des États-Unis s'est refroidi durant une bonne partie duXXe siècle et que certains États sont plus froids que dans lesannées 1930[70].
Pour ce qui est du climat méditerranéen, une publication espagnole portant sur l'influence du réchauffement sur lesagrumes dont 60% sont produits sousclimat méditerranéen chaud - lequel se réchauffe 20 % plus vite que la moyenne mondiale (2024) - «les températures de 27 °C à 33 °C à la fin de l’été réduisent considérablement l’acidité des fruits» ce qui affecte négativement la qualité interne des fruits. Les périodes de floraison et de récolte sont avancées. Au cours des 20 dernières années (2004-2024) les pays méditerranéens du climat de l'oranger ont été particulièrement touchés par une chaleur extrême dans la deuxième quinzaine de juillet, l'Italie a enregistré 48,2 °C,Tunis 49,0 °C,Agadir 50,4 °C etAlger 49,2 °C. , «le stress thermique en climat sec est corrélé aux changements de qualité des fruits et de leur jus»[71].
LeCanada au début desannées 1980 était un leader en matière climatique. Ce rôle se retrouva à l'apogée à laconférence de Rio où il joua un rôle de premier plan. LeCanada a signé leprotocole de Kyoto en1997, mais il ne l'a jamais ratifié. Ces engagements faisaient en sorte qu'il devait réduire de 6 % ses émissions atmosphériques par rapport au niveau de1990, et ce, jusqu'à2012.
La forte dépendance duCanada envers lesÉtats-Unis en matière économique et commerciale a obligé le gouvernement alors en place à faire preuve de très peu d'autonomie et à suivre la position américaine.[réf. nécessaire]
Brian Mulroney etJean Chrétien étaient tous les deux en faveur d'une action mondiale concertée dans le dossier deschangements climatiques. Cependant, la venue d'un nouveau gouvernement conservateur piloté parStephen Harper change la donne et la question environnementale est reléguée au second plan, au détriment du développement économique. Ce dernier en 2006 a affirmé son désir de retraiter duprotocole de Kyoto qu'il percevait comme un complot socialiste tout en remettant en cause la fameuse courbe du Bâton de Hockey. Sa position cadre très bien avec celle du président américainGeorge W. Bush et avec celles des lobbys dupétrole. Ce même gouvernement vient de publier un rapport d'étude sur les coûts qu'engendrerait le respect des objectifs deKyoto. Ce rapport fait état d'une augmentation de 25 % du taux de chômage, soit une perte nette de 275 000 emplois. De plus, limiter le tiers des émissions dans le secteur des transports, selon ce rapport, ferait doubler le prix dugaz naturel et augmenterait de 60 % le coût de l'essence. De plus, cette étude évalue que limiter les émissions d'une tonne decarbone coûte en moyenne 195 $. Cependant, les effets sociaux positifs ne sont pas inclus dans ce rapport, comme les marchés desénergies renouvelables et les bourses du carbone.
Le gouvernement conservateur s'est tout de même doté d'un plan de lutte auxgaz à effet de serre. Ce plan permettrait aux émissions de GES d'augmenter jusqu'en 2012 pour ensuite les faire diminuer de 20 % sous le niveau de 2006 en 2020. Les émissions seront toutefois 10 % plus élevées que ce queKyoto prévoyait.
En2003, leCanada émettait environ 740,2 mégatonnes deGES et ce chiffre en2007, selon la croissance économique actuelle, devrait être encore plus élevé.
La majeure partie des provinces ne veulent pas payer pour la pollution induite par lessables bitumineux de l'Alberta, d'autant plus que l'Alberta refuse de freiner l'extraction de seshydrocarbures.
« There is no globally-consistent pattern in long-term precipitation trends, snow-covered area, or snow depth. Many places have observed a slight increase in rain and/or snow cover. There is insufficient data to draw conclusions about increases in extreme temperature and precipitation. »
.« heat stress in dry climates correlates with changes in fruit quality, juice »
« Since the TAR, there is an improving understanding of projected patterns of precipitation. Increases in the amount of precipitation are very likely in high latitudes, while decreases are likely in most subtropical land regions (by as much as about 20% in the A1B scenario in 2100, see Figure SPM.7), continuing observed patterns in recent trends. »