Représentation d'artiste d'un astéroïde tombant sur la Terre.
Unimpact cosmique est la collision entre deux ou plusieursobjets célestes provoquant des effets notables. Dans la majorité des cas un petit corps dusystème solaire,astéroïde oucomète, entre en collision avec uneplanète, telle que laTerre. La fréquence des impacts cosmiques dans le système solaire a varié en fonction de l'époque : très fréquents durant laformation du système solaire il y a4,6 milliards d'années, ils se sont progressivement raréfiés au fur et à mesure que le nombre de corps célestes en circulation diminuait. Selon une théorie généralement admise, les impacts cosmiques se sont à nouveau multipliés il y a environ4 milliards d'années au cours de l'épisode baptiségrand bombardement tardif à la suite d'une modification de l'orbite des planètes externes dont la planèteJupiter. Cette dernière a contribué par la suite à faire chuter la fréquence des impacts en capturant grâce à son champ gravitationnel particulièrement important un grand nombre despetits corps célestes qui subsistaient.
Les impacts cosmiques ont sans doute joué un rôle à la fois important et positif dans laformation de la Terre et indirectement dans l'émergence de l'espèce humaine. Parmi les théories admises par lacommunauté scientifique, la collision de la Terre et de l'objet céleste qui a donné naissance à laLune serait à l'origine d'un changement de la composition de lacroûte terrestre qui aurait elle-même permis l'apparition de latectonique des plaques. On attribue également la formation des océans à l'impact de comètes. Enfin certainesextinctions massives d'espèces, dont celle desdinosaures qui a permis l'émergence desmammifères en tant qu'espèces dominantes, ont été attribuées à un impact cosmique.
Lescratères créés par les impacts cosmiques, notamment à la surface de la Terre ou de la Lune, n'ont été reconnus que tardivement, au début des années 1960, car on leur supposait auparavant une origine volcanique. Sur Terre la fréquence des impacts d'objets célestes de petite taille est importante mais les collisions avec des astéroïdes susceptibles de bouleverser la surface de la planète sont rares : environ un objet d'un diamètre de 50 mètres tous les 1 000 ans, un astéroïde de 500 mètres tous les demi-millions d'années. Les trajectoires desastéroïdes géocroiseurs, c'est-à-dire susceptibles de percuter la Terre du fait de leur orbite, sont en cours d'inventaire.
À uneéchelle géologique les collisions au sein du système solaire entre planètes et d'autres objets célestes massifs sont fréquentes. La plupart des corps du système solaire, lorsqu'ils ont une surface solide[Note 1], sont recouverts de cratères, résultant de ces collisions. Sur Terre peu de cratères sont visibles parce que les processus géologiques tels que l'érosion, le volcanisme et la tectonique des plaques, ont effacé les traces les plus visibles. Pourtant la Terre comme les autres corps a subi une phase de bombardement intense qui s'est achevée il y3,9 milliards d'années (legrand bombardement tardif) et qui se poursuit aujourd'hui à un rythme beaucoup plus lent. Les plus petits des objets célestes sont interceptés par l'atmosphère terrestre.
Parmi lesobjets géocroiseurs, les astéroïdes sont beaucoup plus nombreux que les comètes. Ces dernières ne représenteraient qu'environ 1 % du total toutefois on estime que cette proportion est beaucoup plus forte parmi les impacteurs les plus grands[1]. Les astéroïdes proviennent de la ceinture des astéroïdes. La majorité des objets de la ceinture ne sont pas considérés comme dangereux, car leur orbite est confinée entreMars etJupiter. Toutefois ils peuvent éventuellement changer d’orbite après avoir frôlé une autre planète et devenir desastéroïdes géocroiseurs. Ceux-ci ont une durée de vie de quelques millions d’années et finissent soit par terminer leur course dans le Soleil, soit par être éjectés du système solaire, soit, plus rarement, par entrer en collision avec la Terre[2]. On estime que 2 à 10 % des astéroïdes sont de composition métallique (densité = 8) les autres étant formés de roches (densité = 1,5 à 3)[1].
Chaque jour une multitude de petits débris pénètrent dans l'atmosphère et sont détruits par la chaleur générée par leurrentrée dans l'atmosphère (visibles pour certains d'entre eux sous forme d'étoiles filantes). Les objets composés de roches (c'est le cas de la majorité des astéroïdes) de moins de10 mètres de diamètre sont généralement détruits avant d'atteindre le sol et seuls quelques débris touchent celui-ci. Si on a affaire à un astéroïde métallique, beaucoup plus rare, les débris qui touchent le sol sont de taille beaucoup plus importante[3].
Il est difficile de déterminer la fréquence des collisions susceptibles de causer des dommages significatifs sur Terre car ils sont très rares à l'échelle d'une vie humaine. Au cours du millénaire écoulé, il n'y a aucun témoignage direct relatant la mort d'une personne tuée par un tel événement. Pour déterminer la fréquence des collisions, les scientifiques s'appuient donc sur les traces extrêmement bien préservées laissées par les impacts à la surface de la Lune, sur les cratères d'impact identifiés à la surface de la Terre ainsi que sur les collisions documentées au cours des derniers siècles. La taille des impacteurs est déduite de celle des cratères en s'appuyant sur des simulations réalisées en laboratoire.
Fréquence des collisions d'objets géocroiseurs avec la Terre (source Toon 1997[4])
Diamètre de l'impacteur
Intervalle moyen entre deux collisions
Intervalle moyen entre deux passages à l'intérieur de l'orbite lunaire
Il y a une relation inverse entre la taille des corps qui viennent heurter une planète et leur fréquence. L'analyse des cratères d'impact qui constellent la surface de la Lune a permis de déterminer que la fréquence des collisions décroissait comme le cube du diamètre du cratère résultant de l'impact lui-même généralement proportionnel à la taille du corps céleste[5]. Des objets ayant un diamètre entre 5 et 10 mètres entrent en collision avec la Terre en moyenne une fois par an. Tous les mille ans, des astéroïdes d'environ 50 mètres produisent des explosions comparables à celle observée dans la Toungouska en 1908[6]. Le rythme d’impact pour des objets d’au moins 1 km de diamètre est estimé à 2 par million d’années[7].
En dessous d'un diamètre de100 mètres les astéroïdes rocheux et les comètes libèrent une grande partie de leur énergie dans l'atmosphère. Au-dessous de10 mètres la totalité de l'énergie est dissipée dans l'atmosphère et l'énergie produite par l'impact à la surface devient nulle. Pour les astéroïdes métalliques, qui résistent mieux auxforces de traînée, l'énergie dissipée à l'impact est proportionnellement plus grande. Pour les grands impacteurs, l'énergie est pratiquement entièrement libérée à l'impact.
La collision d'un objet céleste avec la Terre débute lorsque celui-ci pénètre dans l'atmosphère terrestre. Sa trajectoire, dans le cas des gros impacteurs, suit une ligne droite dont la pente vers la surface est déterminée uniquement par l'angle d'incidence au moment où l'objet a abordé l'atmosphère : la traversée de l'atmosphère est d'autant plus longue que l'angle d'incidence est grand. Toutes les incidences sont observées : de l'incidence rasante (proche de 0°) à l'incidence normale (90°) qui conduit à une trajectoire très courte vers la surface. L'incidence moyenne est de 45°. Pour les astéroïdes de petite taille cette trajectoire est influencée par la pesanteur terrestre et la chute très importante de la vitesse initiale. Dans les couches supérieures de l'atmosphère l'impacteur est seulement freiné car la densité de l'air est faible. Durant cette phase les météoroïdes (objets de très petite taille) sont complètement vaporisés. Plus l'impacteur s'enfonce dans l'atmosphère, plus la densité de celle-ci augmente et la pression sur la face avant de l'objet augmente. La force qui s'exerce peut alors dépasser la solidité de l'impacteur qui se fragmente. Cette fragmentation se déroule souvent en plusieurs étapes car l'impacteur est constitué de matériaux hétérogènes caractérisés par des résistances différentes. Ce processus de fragmentation, qui ne concerne généralement pas les objets de plus de100 mètres de diamètre, est très mal modélisé. Les différents fragments suivent des trajectoires divergentes. Si les fragments se dispersent fortement, l'énergie est complètement dispersée dans l'atmosphère sous forme d'explosions et leur vitesse chute complètement avant d'atteindre le sol et aucun cratère ne se forme. Si les fragments restent groupés, ils atteignent le sol avec une grande partie de leur énergie initiale et ils pénètrent dans le sol en formant autant de cratères[1].
Les très grosses météorites ne se désintègrent pas et conservent leurvitesse cosmique : elles traversent l'atmosphère en quelques secondes et à l'arrivée au sol, elles libèrent presque toute leur énergie cinétique initiale.
Animation montrant le processus de formation d'un cratère complexe initié par l'impact sur Terre d'unobjet géocroiseur de très grande taille (plus d'un kilomètre).
L'impacteur, s'il a survécu à la traversée de l'atmosphère, pénètre dans le sol à grande vitesse (plusieurs km/s à plusieurs dizaines de km/s). Immédiatement avant de frapper le sol, le déplacement de l'impacteur compresse l'air qui est piégé entre celui-ci et la surface. La pression et la chaleur deviennent tellement importantes que les matériaux de surface sous l'impacteur fondent. Des morceaux de la surface fondue peuvent être chassés latéralement par la décompression jusqu'à des distances considérables (quelques centaines de kilomètres) et produire des roches de typetectite oumoldavite. Au moment de l'impact de l'objet avec le sol deuxondes de choc sont générées et se propagent verticalement de manière concentrique l'une vers le haut (dans l'impacteur), l'autre vers le bas (dans le sol) en réchauffant et compressant les matériaux rencontrés[8]. La compression de l'impacteur atteint souvent plusieurs centaines de gigapascals et sa décompression qui suit rapidement transforme les matériaux qui le composent en les faisant passer à l'état gazeux ou liquide. Au-delà d'une vitesse d'impact de12km/s l'impacteur est entièrement fondu avec une partie de la surface tandis que la transformation en gaz intervient à partir de15km/s.
La Terre étant recouverte en grande partie par les océans, dans la majorité des cas l'impact a lieu en mer. Un cratère se forme au fond de l'océan à partir du moment où le diamètre est supérieur à 1/20 (ou 1/15 selon certains chercheurs) de la profondeur des eaux à l'endroit de l'impact (si la profondeur est de 2 000 mètres, un cratère se forme si l'impacteur a un diamètre supérieur à100 mètres). Des matériaux du plancher océanique peuvent être éjectés en quantité significative dans l'atmosphère mais il faut que l'impacteur ait conservé suffisamment d'énergie cinétique au moment où il frappe le fond de l'océan. Le seuil d'énergie cinétique nécessaire dépend de la profondeur de l'océan : il est de 2 × 104Mt pour une profondeur de 1 km et de 106Mt pour une profondeur de 4 km[13].
On a constaté que 20 % de l'énergie cinétique d'un impacteur est transformée en fracturation etfragmentation, 50 % en énergie mécanique et éjection et 30 % en chaleur. La taille finale du cratère est déterminée par le diamètre de l'impacteur, sa densité, sa vitesse et l'angle sous lequel il frappe le sol[1].
Le phénomène le plus spectaculaire résulterait de la chute de l'impacteur dans l'océan et occasionnerait un gigantesqueraz de marée. Des calculs détaillés ont été effectués[15] sur les répercussions[Lesquelles ?] de l'impact d'un météore de 1 km de diamètre.
Gros impacteurs : des conséquences à l'échelle de la planète
Si un objet de très grande taille frappe la Terre, les conséquences peuvent concerner l'ensemble de la planète. Untremblement de terre de fortemagnitude peut avoir des répercussions à grande distance sur les zones instables, provoquant notamment deséruptions volcaniques, des glissements de terrain et des éboulements de terrain. De plus, des roches en fusion ou vaporisées projetées du cratère peuvent provoquer un incendie qui s'étend à tout un continent. Les particules éjectées dans l'atmosphère ainsi que lasuie des incendies de forêts, provoquent obscurcissement du ciel qui entraine un refroidissement général, jusqu'au gel et un arrêt temporaire de laphotosynthèse[16],[17]. L'effet de serre dû à la grande quantité deCO2 provenant des incendies élèvent la température des océans. La forte diminution de l'oxygène présent dans l'atmosphère provoque des conditions réductrices comme ladestruction de la couche d'ozone et, laissant passer les rayons ultraviolets, la multiplication de pluies acides causées par l'impact. Progressivement, les conditions nécessaires à laphotosynthèse sont rétablies au bout d'un délai qui peut se mesurer en années, voire en milliers d'années.
Les objets ayant un diamètre entre 5 et10 mètres entrent en collision avec la Terre en moyenne une fois par an. L’énergie dégagée est équivalente à celle d'une petitebombe atomique. L'énergie est généralement dissipée dans la haute atmosphère car presque la totalité des matières solides se vaporisent durant larentrée atmosphérique[18].
Eugene Shoemaker est le premier à avoir expliqué l'origine des cratères d'impact.
Bien que lescratères d'impact aient été observés sur la Terre et sur la Lune depuis plusieurs siècles, ils n'ont été associés à des impacts cosmiques que tardivement au début des années 1960 ; on leur supposait auparavant une origine volcanique. À la surface de la Terre, les cratères d'impact subissent les effets de l'érosion et finissent par disparaître avec le temps.
Contribution des impacts cosmiques à l'apparition de la vie sur Terre
La Terre s'est formée, comme toutes lesplanètes telluriques, par des collisions violentes entre de nombreuxplanétésimaux, qui se sont produites sur une période de moins de 20 millions d'années. Par la suite, plusieursobjets géocroiseurs de grande taille sont entrés en collision avec la Terre et ont fortement marqué l'histoire de notre planète en favorisant l'apparition de la vie et finalement l'émergence de l'espèce humaine :
Selon l'hypothèse de référence, il y a4,468 milliards d'années — soit environ 100 millions d'années après laformation de la Terre —, le planétoïdeThéia, de la taille deMars, soit 6 500 kilomètres de diamètre, aurait heurté la Terre à la vitesse de 40 000 kilomètres par heure sous un angleoblique. Le choc aurait détruit l'impacteur dont les restes, ainsi qu'une portion dumanteau terrestre, auraient été éjectés dans l'espace, en orbite autour de la Terre. Environ 2 % de la masse originelle de l'impacteur aurait produit un anneau de débris enorbite. Paraccrétion, entre un et cent ans après l'impact, la moitié de ces débris aurait donné naissance à laLune[19],[20]. Pour la Terre, cet impact a eu plusieurs conséquences :
la collision aurait permis à la Terre de gagner en masse, accroissant la gravité et donc la capacité à retenir son atmosphère. Elle aurait également augmenté la taille dunoyau métallique, permettant l'existence d'unemagnétosphère puissante favorisant la vie en la protégeant du rayonnementultraviolet et desrayons cosmiques[21] ;
la formation de la Lune a permis de stabiliser l'inclinaison de l'axe de rotation de la Terre qui, sans elle, seraitchaotique, oscillant de façon irrégulière à l'échelle des temps géologiques, quasiment de 0 à 90°. Les changements climatiques induits par de tels changements auraient été très défavorables au développement des formes vivantes évoluées, surtout sur les continents[22].
L'origine des océans terrestres est sujet à débats. Au moment de la formation de laTerre, lesystème solaire interne, dont fait partie la Terre, était trop chaud pour que l'eau ait été présente. L'étude de la composition isotopique de l'hydrogène terrestre suggère que l'eau a été en grande partie apportée au cours d'impacts avec desobjets célestes qui ont eu lieu après la formation de la Terre et sans doute après l'impact ayant donné naissance à la Lune. Lesimpacteurs auraient été desplanétisimaux composés en partie de glace d'eau similaires auxastéroïdes circulant sur la bordure externe de laceinture d'astéroïdes.
L'extinction Permien-Trias, qui a eu lieu il y a environ242 millions d'années, est généralement attribuée à un impact cosmique. Cet évènement aurait fait disparaitre 90 % de toutes les espèces[23] et il fallut30 millions d'années à la faune et la flore pour récupérer une biodiversité comparable[24].
Fin des dinosaures et début de l'ère des mammifères (-66 millions années)
Le plus connu des impacts, qui subsiste à l'état de trace, est lecratère de Chicxulub (180 kilomètres de diamètre situé auMexique), provoqué par la collision entre la Terre et un objet de plus de10 kilomètres de diamètre il y a66 millions d'années. La catastrophe résultante serait à l'origine de l'extinction massive duCrétacé Tertiaire qui a entrainé la disparition d'une grande partie des espèces animales dont lesdinosaures[25].
Comme la Terre, tous les corps dusystème solaire ont été soumis depuissa formation à un bombardement régulier par desastéroïdes et descomètes. La Terre est particulière en ce que sa surface est en permanence soumise à d'intenses phénomènes d'érosion liés à l'écoulement de l'eau, et refaçonnée par latectonique des plaques. Les autresplanètes rocheuses (Mars,Vénus etMercure), lessatellites rocheux ou constitués de glace, ainsi que lesplanètes mineures, subissent aussi, à des degrés divers, des processus d'effacement des cratères d'impact, mais conservent généralement les traces de bombardements très anciens.
De laformation de la Lune il y a 4,5 Ga (milliards d'années) jusque vers 3,2 Ga (fin de l'essentiel deson activité géologique), une partie deses cratères d'impacts ont été recouverts, donc effacés, par des écoulements de laves, surtout dans lesmers, mais aussi au fond de certains grands cratères. Le seul processus d'érosion actif jusqu'à aujourd'hui est constitué par les impacts cosmiques eux-mêmes (oblitération par des cratères de taille comparable ou supérieure, émoussement des reliefs par lesmicrométéorites). Sur lesterres, qui n'ont pas connu d'épanchements volcaniques, ce processus a conduit à une saturation de la surface par les cratères (absence de surface vierge d'impacts, effacement des petits cratères les plus anciens par des cratères ultérieurs).
On estime à environ 300 000 le nombre de cratères de plus de 1 km de largeur sur la seuleface cachée de la Lune[27]. Les impacts les plus importants, y comprisNectaris,Imbrium etOrientale, sont des structures caractérisées par de multiples anneaux de matériaux soulevés, entre des centaines et des milliers de kilomètres de diamètre et associés à un large tablier de dépôts d'éjectas qui forment unhorizon stratigraphique régional[28]. L'absence d'atmosphère, de conditions météorologiques et de processus géologiques récents font que nombre de ces cratères sont bien préservés. Bien que seuls quelquesbassins à anneaux multiples aient été datés avec certitude, ils sont utiles pour attribuer des âges relatifs. Comme les cratères d'impact s'accumulent à un rythme presque constant, le comptage du nombre de cratères par unité de surface peut être utilisé pour estimer l'âge de la surface. Les âges radiométriques des roches fondues par impact recueillies lors desmissions Apollo se situent entre 3,8 et4,1 milliards d'années, ce qui a été utilisé pour proposer unGrand bombardement tardif des impacts[29].
Le, un objet dont le diamètre était d'environ10 mètres est entré dans l'atmosphère terrestre. L'objet a explosé au-dessus de lamer Méditerranée, entre laGrèce et laLibye. L'énergie créée par l’explosion a été estimée à26 kilotonnes de TNT[32].
Le, des scientifiques calculent que l'astéroïde2008 TC3 allait entrer en collision avec la Terre le au-dessus duSoudan à2 h 46UTC[33],[34]. L'astéroïde pénètre dans l'atmosphère terrestre à la vitesse de12,4km/s et sous une incidence presque rasante de 20°. Sa taille est comprise entre 2 et5 mètres et sonénergie cinétique est d'environ1 kilotonne. La pénétration dans l'atmosphère est observée à l'altitude65,4 kilomètres et l'astéroïde explose moins de deux secondes plus tard à une altitude de37 kilomètres[35]. Sa trajectoire le fait passer au-dessus du nord duSoudan et il tombe dans une région presque inhabitée[36],[37],[38]. À la suite de l'impact, la fouille systématique des lieux de l'impact est effectuée. Courant 2008,47 fragments, représentant une masse totale de 3,955 kg, avaient été retrouvés[39].
D'un diamètre de 15 à 17 m et d’une masse estimée de 7 000 à 10 000 tonnes, lebolide s’est en partie désintégré dans l’atmosphère, à environ20 kilomètres d’altitude, provoquant d'importants dégâts matériels et plus d'un millier de blessés principalement par les bris de verre[40].
Lacomète Siding Spring avait initialement une probabilité non nulle de s'écraser sur la planète rouge ; cependant la comète passera suffisamment loin de la planète. Une importante pluie de météorites devrait néanmoins être visible par les instruments au sol et en orbite autour de Mars, avec un risque de dégâts dus à l'impact de fragments de l'objet.
La menace constituée par les impacts cosmiques a commencé à être prise en compte auxÉtats-Unis à la fin des années 1990. Des campagnes d'observation menées à l'aide de télescopes basés sur Terre sont menées depuis cette époque. Par ailleurs la NASA développe deux missions spatiales chargées de limiter le risque :NEO Surveyor est un observatoire spatial consacré pour la première fois à la détection de ces objets (date de lancement vers 2026) tandis queDART (lancement le) a testé avec succès, le, la méthode de l'impacteur pour dévier un astéroïde sur une trajectoire de collision avec la Terre. Les programmes d'observation détectent chaque année plus de 2 000 nouveaux objets géocroiseurs : en, le nombre total de ces objets atteignait le chiffre de 21 000 dont une centaine decomètes (NEC,Near Earth Comets) le solde étant constitué d'astéroïdes géocroiseurs (NEA,Near Earth Asteroids). Le recensement des objets les plus gros (plus d'un kilomètre de diamètre) est pratiquement achevé mais seulement 40 % des astéroïdes de plus de140 mètres ont été découverts.
↑(en)NickBostrom, « Existential Risks: Analyzing Human Extinction Scenarios and Related Hazards »,Journal of Evolution and Technology,vol. 9,(lire en ligne)