Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Illustres Bergers

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Illustration de l'ouvrage de Nicolas FrénicleL'entretien des Illustres Bergers, 1634

LesIllustres Bergers oucénacle desIllustres Bergers ouAcadémie des Illustres Bergers est un groupelittérairefrançais constitué vers1625 et rassemblant de jeunespoètes et éruditsronsardienscatholiques. Ce cercle est caractérisé par son goût de lapastorale inspirée deL'Astrée, celui du purisme, de l'élégance et de la régularité.

Le groupe

[modifier |modifier le code]
Pierre de Ronsard, 1524-1585, inspirateur desIllustres Bergers.

L'existence d'un groupe de jeunes poètes, essentiellementparisiens, formé vers1625 a été révélée pour la première fois par le professeur de littérature moderne Antoine Adam (1899-1980) dans sa thèse surThéophile de Viau[1] et ce cénacle a été étudié pour la première fois en1942 par le musicologue et érudit françaisMaurice Cauchie (1882–1963) qui, dans un article de laRevue d'Histoire de la philosophie[2], propose de les désigner sous le nom de « groupe des Illustres Bergers »[3] et s'attache à les caractériser[4].

Le groupe réunit les poètesGuillaume Colletet (1598-1659),Pierre Cotignon de la Charnaye,François Ogier (1597-1670),Claude Malleville (1597-1647),Louis Mauduit[5],Nicolas Frénicle (1600-~1662),Jean-César de Villeneuve,Antoine Godeau (1605-1672), les frèresPhilippe (1605-1637)[6] etGermain Habert (1615-1654)[7], et, plus âgés, l'humanisteFrédéric Morel (~1552-1630)[8] etNicolas Richelet[9].

Humanistes et épicuriens, lesIllustres Bergers se sont donné pour mission de défendre « la poésie, l'amitié, le vin, l'amour, les livres etPierre de Ronsard ». Cultivant un cercle très unis - certains d'entre eux se tutoient -, ils se rassemblent dans des campements champêtres sur les bords de la Seine près deSaint-Germain ou dans la maison de campagne de Godeau àVillepreux. S’appliquant à vivre comme les bergers héros deL'Astrée[6], ils se caractérisent pas des pratiques collectives dédiées à la célébration de leur art[10]. Ils se donnent ainsi des pseudonymes romanesques sous lesquels ils sont repris dans deux textes de Frénicle, « les Églogues de N. Frénicle »[11] et l'Entretien des Illustres Bergers[4] : Colletet prend le nom deCérillas, Frénicle estAminte, Mauduit estMélinte, de VilleneuveTarcis, GodeauErgaste, MallevilleDamon, OgierArcas[6], Philippe HabertLizidor, MorelCléophon tandis que Richelet prend le nom deMénalque[8]. Ils admirentFrançois de Malherbe et célèbrent Ronsard au point de lui consacrer annuellement une fête, le jour de sa naissance, qui donne lieu à des récitations, des discours et des prix[8].

L'usage des pseudonymes, dans un jeu de dissimulation et de dévoilement, concourt à valoriser les membres du groupe dans une stratégie de promotion collective dont l'enjeu - au-delà de considérations artistiques - est vraisemblablement l'accession à une notoriété nécessaire pour des individus issus de milieux bourgeois plutôt médiocre[12] - marchands, officiers « de robe courte » ou des finances sans fortune[10] - au regard de la hiérarchie sociale de l’époque[13]. Cette mise en scène donne une visibilité à leur image et leur identité sociale, proposant un groupe qui, fort de ses compétences poétiques, valorise un mode de vie mondain singularisé par la pratique de la poésie, des conversations raffinées et des joutes amoureuses[13]. Cet enjeu conditionne ainsi partiellement les choix esthétiques desBergers et leurs carrières doivent beaucoup à leur engagement dans lesbelles-lettres[10].

L’œuvre

[modifier |modifier le code]

Cottelet, Godeau et Frénicle sont impliqués dans l'affaire duParnasse satyrique avant de devenir, avec les autres membres du cénacle, autant de coryphées de la poésie chrétienne[14] de forme classique, marquant l'influence de laContre-Réforme et des effets de l'enseignementjésuite[6]. D'un point de vue de la forme, ils affirment un certain nombre de principes qui s'opposent aux innovations des modernes et sont attachés à l'érudition et au style soigné comme sources de la poésie[6] ; à cet égard, leur style est marqué par une recherche d'élégance, de purisme et de régularité[15].

Marquée par l'éclectisme, l'œuvre desIllustres Bergers est influencée par lecatholicisme - à la différence de certains de leurs aînés, les poèteslibertinsprotestantsThéophile de Viau,Boisrobert etSaint-Amant - et plusieurs d'entre eux embrassent une carrière ou occupent des fonctions ecclésiastiques : Mauduit et Ogier serontprieurs, Haubert rejoint laCompagnie du Saint-Sacrement, tout comme Godeau qui devient mêmeévêque de Grasse[6] tandis que Frénicle s'adonne à la poésie religieuse, sans que le groupe soit pour autant marqué par le fanatisme. Au contraire, Ogier, qui admire particulièrement Théophile de Viau, écrit par exemple contre le jésuiteFrançois Garasse et, pour pieuse qu'elle soit, la littérature du cénacle, qui propose essentiellement des aventures amoureuses et des allusions à la vie des poètes[13], est parfois marquée par « la gauloiserie et les équivoques au moins gaillardes »[6] et prend de « grandes libertés (...) avec la plus élémentaires décence »[6] ainsi que le traduit plaisamment l'ouvrage collectif leBallet des Ballets (1626)[6].

Plusieurs des compagnons du cénacle desIllustres Bergers font partie ducercle de Valentin Conrart, que lesBergers ont contribué à faire connaitre[16] sous le surnom dePhilandre[17], et Claude Malleville, Antoine Godeau et Philippe Habert comptent avec Guillaume Colletet parmi les premiers membres de l’Académie française dont la création en1635 correspond à la dissolution du groupe[18].

Portraits

[modifier |modifier le code]

Œuvres

[modifier |modifier le code]

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. AntoineAdam,Théophile de Viau et la libre pensée française en 1620, Paris,
  2. Fukui 1964,p. 119.
  3. Cauchie 1942,p. 131.
  4. a etbSchapira 2003,p. 60.
  5. poète et mathématicien, fils aîné du compositeurJacques Mauduit
  6. abcdefgh etiAdam 2014,p. 297-298.
  7. RogerZuber,Les « Belles infidèles » et la formation du goût classique, Albin Michel,,p. 46
  8. ab etcLaurentBray,César-Pierre Richelet (1626-1698) : Biographie et œuvre lexicographique, Walter de Gruyter,,p. 191
  9. vraisemblablement né dans la seconde moitié duXVIe siècle, on parle de lui comme un vénérable vieillard dans les années 1634-1635. cf.LaurentBray,César-Pierre Richelet (1626-1698) : Biographie et œuvre lexicographique, Walter de Gruyter,,p. 190
  10. ab etcSchapira 2003,p. 62.
  11. texte figurant dansLes œuvres de N. Frenicle, Paris, imp. Toussaint du Bray, 1629
  12. Schapira 2003,p. 61.
  13. ab etcSchapira 2003,p. 63.
  14. MarcFumaroli,L'âge de l'éloquence : Rhétorique et « res literaria » de la Renaissance au seuil de l'époque classique, Librairie Droz,,p. 611
  15. Roméo Arbour,Un éditeur d'œuvres littéraires auXVIIe siècle : Toussaint du Bray (1604-1636), Librairie Droz,,p. 96
  16. Schapira 2003,p. 59.
  17. Schapira 2003,p. 67.
  18. FrançoiseLavocat,Arcadies Malheureuses : Aux Origines Du Roman Moderne, Honoré Champion,,p. 123

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Liens internes

[modifier |modifier le code]
v ·m
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Illustres_Bergers&oldid=206409371 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp