| Ilija Garašanin Илија Гарашанин | |
| Fonctions | |
|---|---|
| Président du Conseil des ministres de Serbie | |
| – (6 ans et 25 jours) | |
| Monarque | Michel III |
| Prédécesseur | Filip Hristić |
| Successeur | Jovan Ristić |
| Représentant du prince de la principauté de Serbie | |
| – (11 mois et 4 jours) | |
| Monarque | Alexandre Karađorđević |
| Prédécesseur | Avram Petronijević |
| Successeur | Aleksa Simić |
| Biographie | |
| Date de naissance | |
| Lieu de naissance | Garaši (Empire ottoman) |
| Date de décès | (à 62 ans) |
| Lieu de décès | Grocka (Principauté de Serbie) |
| Nationalité | Serbe |
| Parti politique | Parti conservateur |
| Chefs de gouvernement de Serbie | |
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Ilija Garašanin (enserbecyrillique :Илија Гарашанин ; né le àGaraši près d'Aranđelovac - mort le àGrocka près deBelgrade, aussi retranscritÉlia Garachanine) était un homme politiqueserbe. Représentant du prince puis président du Conseil des ministres ainsi qu'historien, il joua un rôle important dans les affaires de laSerbie. Il est parfois surnommé « leBismarck serbe ».
Ilija Garašanin était le fils d'un paysan serbe qui fit fortune en exportant du bétail et des porcs enAutriche. Par son intelligence, son ascendant et son sens des affaires, il exerça une certaine influence sur la politique économique de son pays. Il voulut donner à son fils la meilleure éducation possible. Ainsi, il l'envoya étudier enHongrie, d'abord dans une école grecque puis dans une école allemande. Le jeune Ilija se montra un élève extrêmement doué. Il est aussi auditeur étranger à l'École polytechnique[1].
En1837, le PrinceMilošIer Obrenović le nomma colonel et commandant en chef de l'armée régulière serbe qu'il venait juste de créer. Un peu plus tard dans la même année, le prince fit d'Ilija Garašanin le chef de la police militaire. En 1839, il la réorganisa sur le modèle de laGeheime Feldpolizeiprussienne[2]. En1840, après l'abdication du Prince Miloš, Garašanin dut s'exiler[3] àIstanbul, où il resta jusqu'en1842.
De retour enSerbie, il fut nomméministre de l'Intérieur du princeAlexandre Karađorđević[3]. À partir de cette date et jusqu'en1867, année où il se retira des affaires, Ilija Garašanin allait jouer un rôle prépondérant dans la vie de son pays, faisant de lui un des plus grands hommes d'Etat serbes duXIXe siècle[4], lui valant le surnom de « Bismarck serbe »[2]. Durant son mandat à l'Intérieur, il développe une stratégie d'influence par la religion et l'éducation, utilisantpropagande et action clandestine pour soutenir la cause de laGrande Serbie[2].
Du jusqu'au, il fut Représentant du prince et ministre des Affaires étrangères[3]. Son projet était de remplacer le protectoratrusse sur laSerbie par une protection assurée par l'ensemble des puissances européennes. Il s'opposa ainsi vigoureusement à la guerre qui affrontait laRussie à l'Empire ottoman et aux puissances occidentales. Cette hostilité conduisit leprince Menchikov à demander sa démission au prince Alexandre Karađorđević.
Malgré cette démission, Ilija Garašanin réussit à obtenir la neutralité de la Serbie dans laguerre de Crimée. C'est à son initiative que laFrance, lors de laconférence de paix qui se tint à Paris en1856, proposa que la constitution de1839, accordée à laSerbie par son suzerainturc et son protecteur russe, soit remplacée par une constitution plus moderne et plus libérale, dessinée par une commission internationale européenne. Mais malgré ses efforts, Ilija Garašanin ne put obtenir l'accord de toutes les puissances.
En tant que ministre de l'Intérieur, Garašanin persuada le prince Alexandre de convoquer l'assemblée nationale, ce qui ne s'était pas produit depuis dix ans. Cette assemblée se réunit en1858 mais sa première décision fut de détrôner le prince et de rappeler au pouvoir le vieux princeMiloš Obrenović[5].
À la mort de son père, en1860, le princeMichel III Obrenović lui succéda sur le trône. Il confia à Ilija Garašanin la charge de président du Conseil et celle de ministre des Affaires étrangères[4]. Ilija Garašanin resta en fonction du jusqu'au. Le prince et son ministre s'accordèrent pour établir une constitution plus conservatrice. Mais surtout, en1867, ils réussirent à obtenir le départ hors deSerbie de la dernière garnisonturque[3].
Ilija Garašanin préparait un soulèvement général des Balkans contre les Ottomans[2]. Il établit des accords secrets avec laRoumanie, laBosnie-Herzégovine, l'Albanie, laBulgarie et laGrèce, et plus spécialement encore avec leMonténégro. Mais son plan ne put aboutir. En1867, il fut brusquement écarté du pouvoir, sans doute parce qu'il s'opposait au mariage duprince Michel avecKatarina Konstantinović (en)[3]. Son renvoi souleva une vague de protestation. Le, le prince Michel était assassiné.
Ilija Garašanin passa les dernières de sa vie à l'écart de la vie politique, dans son domaine deGrocka.
Ilija Garašanin était conservateur en matière de politique intérieure. Il considérait que la bureaucratie était pour l'administration le seul moyen d'être efficace.
Sur le plan des affaires étrangères, il fut le premier homme d'État serbe à maintenir l'indépendance du pays, aussi bien face à laRussie que face à l'Autriche-Hongrie.
Dès1844, Ilija Garasanin avait aussi rédigé un programme confidentiel (Nacertanije) ayant pour objectif de réunir tous lesSlaves desBalkans au sein d'uneGrande Serbie[2],[3].
Son filsMilutin Garašanin (en) (1843-1898) fut également homme politique, occupant les fonctions depremier ministre et d'ambassadeur de Serbie à Paris[6].
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