L'auteur y exprime sa conception de l'amour comme un absolu inaccessible. Il y fait également de nombreuses références à laRésistance, notamment dans la dernière strophe.
Dans un entretien avecFrancis Crémieux diffusé le sur laRTF, Aragon a expliqué qu'à l'époque où il a écrit le poème, Elsa voulait le quitter en raison d'une règle dans la Résistance selon laquelle un couple opérant dans ces mouvements ne pouvait pas continuer à vivre ensemble, pour des raisons de sécurité en cas d'arrestation[4],[5],[6].
Le manuscrit du poème a été présenté en lors d'une exposition sur Elsa Triolet à laBibliothèque nationale[7]. Néanmoins le fils de René Tavernier,Bertrand Tavernier, raconte que le manuscrit original est toujours en la possession de son père, et que c'est un autre manuscrit qui a été exposé à la Bibliothèque nationale. En effet, le poème a été dédicacé à sa mère Geneviève[3],[8], et selon celle-ci, Aragon a fait un deuxième manuscrit après la guerre car la dédicace avait provoqué une scène de ménage avec Elsa[9],[1]. Un fac-similé du manuscrit de René Tavernier a été publié en dans la revueLa Règle du jeu[10].
Ce poème, amputé de sa dernière strophe et ayant fait l'objet de changements mineurs, est mis en musique et enregistré parGeorges Brassens en. Brassens utilise la même mélodie pour mettre en musique un autre poème,La Prière deFrancis Jammes, un écrivain catholique[11], ce qui offusquera Aragon en raison de son engagementcommuniste[12],[13].
Aragon estimait également que cette amputation était un contresens qui changeait toute la signification de son texte, poème de résistance et non simple chanson d'amour[14].
Catherine Sauvage enregistre en, sur la musique de Brassens, une version qui en réintègre la strophe amputée[15].
↑Entretiens avec Francis Crémieux : Le fou d'Elsa, l'écoulement du temps, la ponctuation, l'équivoque, le réalisme, le roman, Elsa, et autres sujets, Paris,Gallimard,, 174 p.(BNF37449108),p. 98.
↑Marcelle Beaudiquez, Alain Massuard et Marie Avril,Elsa Triolet (catalogue de l'exposition à la Bibliothèque nationale, Paris, - ), Paris,Bibliothèque nationale,, 140 p.(BNF35367007),p. 16.
↑Marie Guichoux, « Bertrand Tavernier,57 ans. Réalisateur pédagogue, cinéphile et militant. Dernier film : « Ça commence aujourd'hui ». La lutte filmale »,Libération,(lire en ligne).