Iekaterinbourg est située sur le versant oriental de l'Oural moyen, en Trans-Oural, dans laplaine de Sibérie occidentale. La ville est arrosée par le cours supérieur de l’Isset, un affluent de laTobol. Fondée le 7 novembre 1723 a.s. comme uneusine sidérurgique à la suite d'un décret de l'empereurPierreIer le Grand, elle se dote en même temps d'une forteresse. La ville relève dugouvernement de Perm etCatherine II lui accorde le statut de ville en 1781. La route la plus importante de l'Empire russe, laGrande Route de Sibérie, fut construite à travers la jeune ville. Ainsi, Iekaterinbourg, parmi d’autres villes du gouvernement, est devenue la ville clé de la vaste et riche Sibérie , une « fenêtre sur l’Asie ». Siège de la monnaie de Iekaterinbourg, qui produisait les quatre cinquièmes de toutes les monnaies russes, elle est aussi le théâtre d'une des premièresruées vers l'or du monde. Entre 1820 et 1845, 45 % de l'or mondial était extrait à Iekaterinbourg. Pendant laguerre civile russe, dans la nuit du 16 au, lafamille impériale russe est assassinée dans les caves de lavilla Ipatiev. Durant les années soviétiques, la ville, renommée Sverdlovsk, s'est transformée en un grand centre industriel et administratif de l'Union soviétique. L'incident de l'U-2 s'est déroulé dans sa banlieue sud-est en 1960. La ville regagne sa dénomination impériale en 1991, mais l'oblast dont elle est la capitale conserve son nom soviétique. En 2018, elle a accueilli des matchs de laCoupe du Monde de la FIFA.
Par sa population, Iekaterinbourg est la quatrième plus grande ville du pays avec 1 539 371 habitants en 2023, devancée seulement parMoscou,Saint-Pétersbourg etNovossibirsk. C'est aussi la quatrième agglomération du pays avec 2,3 millions d'habitants en 2022. Elle est un centre administratif important, avec les sièges dudistrict militaire central, de la branche ouralienne de l'Académie des sciences de Russie, du représentant du président de la Russie dans le district fédéral de l'Oural et de 35 organes territoriaux du pouvoir fédéral. Troisième ville russe en termes du nombre de missions diplomatiques d'États étrangers, la ville est aussi appelée officieusement la « capitale de l'Oural ». L'université fédérale de l'Oural se situe dans la ville.
Son économie urbaine est la troisième la plus importante du pays, en étant un des plus grands centres du pays en matière de commerce, de finance, de tourisme, de télécommunications et de technologie de l'information. En outre, elle est une des principales plateformes logistiques du pays, avec sonaéroport international, letranssibérien, 6 routes fédérales dont l'autoroute Vostok, ainsi que sonpériphérique. Elle est un pôle industriel important, avec d'importants secteurs métallurgiques, de l'imprimerie, alimentaires, militaires, mécaniques, optiques, entre autres.
Capitale culturelle de l'Oural, la ville est célèbre pour son architecture constructiviste, et est également considérée comme la « capitale russe du street art ». Elle compte de nombreux sites culturels en tout genre, elle est la troisième ville russe en nombre de théâtres, dont notamment lethéâtre d'opéra et de ballet d'Ekaterinbourg. La ville héberge aussi la plus grande résidence princière de l'Oural, lepalais Kharitonov, d'architecture néo-classique.
Iekaterinbourg est située sur le panasiatique de l'Oural, à un carrefour ferroviaire important entre toutes les régions de l'Oural et le reste de la Russie, sur la ligne duTranssibérien. Iekaterinbourg se trouve à 1 417 km à l'est-nord-est deMoscou. L’heure de Iekaterinbourg (YEKT) estUTC+5, soit deux heures d’avance sur l’heure de Moscou.
Iekaterinbourg se trouve au pied du versant oriental du massif de l'Oural. Au niveau de la ville, qui se situe à une altitude moyenne de 237 mètres, l'altitude du massif est très basse avec des cols situé à 400 mètres d'altitude. C'est donc un site de passage naturel entre la Russie européenne à l'ouest et la Sibérie à l'est. En raison de sa position, la ville est traversée par les deux grands axes de circulation reliant les deux parties de la Russie : laRoute de Sibérie et leTranssibérien (train). La ville est traversée par le cours supérieur de la rivièreIsset, elle-même affluent de la rivièreTobol. La ville est entourée de collines boisées, en partie défrichées pour l'agriculture, et de petits lacs.
La ville est fondée en1723 parVassili Tatichtchev, responsable des forges, pour devenir une capitale régionale. Son emplacement a été retenu parce qu'il se situe dans le prolongement de la route Moscou-Kazan et à proximité d'un des cols les plus bas franchissant l'Oural[4]. La ville prend le nom de la femme de l'empereurPierre le Grand, l'impératriceCatherine, future impératrice régnante sous le nom de CatherineIre (enrusse :Екатерина,Iekaterina).
L'Oural est un massif métallifère particulièrement riche et de nombreuses exploitations minières sont ouvertes pour exploiter les gisements de fer, de cuivre ainsi que de charbon. Iekaterinbourg devient le centre administratif de l'industrie minière de l'Oural et de la Sibérie. La ville se spécialise dans la production de la fonte et du cuivre, la réalisation de canons et la fabrication d'acier. Un atelier monétaire est ouvert en 1735 qui frappera jusqu'à 80 % de la monnaie en cuivre du pays. À partir de 1763 on commence à construire la Route de Sibérie qui relie Iekaterinbourg à la Chine en passant par la Sibérie. Les premières entreprises mécaniques sont créées à compter du début duXIXe siècle. Entre 1878 et 1888, un réseau de voies ferrées est construit reliant la ville aux villes voisines dePerm,Tioumen etTcheliabinsk. Les liaisons ferroviaires dynamisent l'activité. Des établissements de crédit sont ouverts. La population passe entre 1897 et 1917 de 44 200 à 71 500 habitants[5].
Peu après larévolution d'Octobre, l'empereurNicolas II, sa femmeAlexandra Fedorovna et leurs enfants les grandes-duchessesOlga,Tatiana,Maria,Anastasia et letsarévitchAlexis sont assassinés dans les caves de lavilla Ipatiev, le. En 2008, à la suite d'analyses ADN, le laboratoire de la faculté de médecine de l'université du Massachusetts a publié ses résultats, confirmant que tous les membres de la famille Romanov ont bien été exécutés. Le peloton d'exécution était sous les ordres du chef de laTchéka locale,Iakov Iourovski.
En 1941, l'Armée rouge est rapidement en grande difficulté face à l'armée allemande, qui a atteint les portes deMoscou. Après avoir repris le contrôle de la situation militaire, le gouvernement dirigé parStaline décide d'évacuer vers l'Est toutes les usines d'armement de la région moscovite, par des dizaines de milliers de trains. Ces usines sont transférées à Iekaterinbourg et plus généralement dans tout l'Oural, hors de portée des bombardiers allemands. À partir de cette époque, la ville et sa région prennent un essor considérable dans le cadre ducomplexe militaro-industriel de l'ère soviétique, au centre duquel elles se trouvent, la ville est alors interdite aux étrangers : elle est déclaréeville fermée de 1960 à 1990.
C'est dans la banlieue de Iekaterinbourg que l'avion-espion américainU-2, piloté parGary Powers, est abattu en 1960.
La ville connaît une épidémie demaladie du charbon[6],[7] (en anglais :anthrax) en avril et. Les autorités soviétiques de l'époque l'attribuent à de la viande contaminée. Cependant, les autorités américaines pensent que les habitants ont peut-être inhalé des spores échappées accidentellement d'une installation militaire de production d'arme biologique. L'accident est officiellement reconnu en 1992 parBoris Eltsine, ancien secrétaire général du parti communiste de la ville et de la région (oblast). Il semblerait que d'autres fuites (au moins une) se soient produites, mais le silence le plus total est encore maintenu à ce sujet.
Comme presque toutes les grandes villes russes, Iekaterinbourg a connu une croissance démographique spectaculaire sous le régime soviétique passant entre 1917 et 1989 de moins de 100 000 à plus de 1,3 million d'habitants. L'éclatement de l'Union soviétique entraine en 1990 une chute de la population qui se poursuit durant quelques années. Au début des années 2000, la ville renoue avec la croissance mais l'augmentation est beaucoup plus modérée qu'avant 1990. En 2015, les naissances l'emportaient sur les décès avec 15,8 naissances contre 11,2 décès pour 1 000 personnes entrainant une augmentation naturelle de 6 749 personnes par an. Cette année-là les apports migratoires étaient encore plus importants avec un solde positif de 9 580 personnes provenant à hauteur de 54,1 % de larégion de Sverdlovsk, 18,2 % d'autres régions de la Russie, le solde provenant de pays étrangers (Ukraine, Kazakhstan, etc.)[14]. En, Iekaterinbourg comptait près de 1,5 million d'habitants, en faisant la ville la plus peuplée de l'Oural et la quatrième ville la plus peuplée de Russie aprèsMoscou,Saint-Pétersbourg etNovossibirsk.
La ville abrite de nombreux établissements d'enseignement secondaire et universitaire, dont la fameuseuniversité des Mines de l'Oural, fondée en 1914. Lecollège Polzounov est le plus ancien établissement d'enseignement professionnel (fondé auXVIIIe siècle) de l'Oural. L'École militaire Souvorov d'Ekaterinbourg est l'un des établissements d'enseignement secondaire militaire parmi les plus prestigieux de Russie.
De nos jours, Iekaterinbourg est une grande ville industrielle. Elle produit des machines-outils pour l'industrie mécanique et la métallurgie (usineOuralmach), de l'acier, des trains (production duDesiro RUS : Développé parSiemens AG mais fabriqué à Ekaterinbourg) des produitschimiques, des pneus, et relance son industrie plasturgique. Le travail des pierres précieuses est une industrie légère bien développée. Grâce à sa production d'acier, elle est le cœur industriel de l'Oural.
L'arrondissement Akhademia de la ville (raïon) est un peu isolé à environ 5 km au sud du centre. Son nom est lié au fait qu'il regroupe divers instituts de l'Académie des sciences de Russie. Pour parvenir à ce raïon il faut franchir l'autoroute périphérique et traverser un bois de sapins et de bouleaux. L'accès à cet arrondissement isolé était strictement contrôlé pour des raisons de sécurité, durant l'époque soviétique. Un très vaste projet d'extension de la ville y a été décidé. Ses promoteurs, le gouvernement local et le groupe pétrolier et d'aluminium Renova, veulent en faire un exemple tant architectural qu'environnemental dans une région durement touchée par des pollutions industrielles et militaires. Cette extension devrait s'étendre sur1 200ha et accueillir 350 000 habitants.
Ekaterinbourg est à la fois un carrefour routier et ferroviaire entre la Russie européenne et asiatique. La ville dispose d'un réseau de transports en commun qui utilise toute la gamme des moyens de transport : métro, tramway, trolleybus, bus et train de banlieue.
Une route fédérale, la R242, relie Ekaterinbourg àPerm et, au-delà, àKazan. Comme toutes les villes russes, la ville doit faire face à une augmentation très rapide de son parc automobile (progression annuelle comprise entre 6 et 14 %) qui a porté à saturation le réseau routier de la ville. Depuis septembre 2022, la ville dispose d'une ceinture périphérique complète autour de la ville; l'EKAD. D'ici 2024, la ville devrait voir laM12 arriver, qui la reliera à Moscou.
Laroute régionale R352, surnommée route de Serov, relie la ville àNijni Taguil etSerov ainsi que les autres villes du nord de l'oblast. Elle revêt un caractère autoroutier jusqu'à Nijni Taguil[17].
La ville est reliée par le train à tous les arrêts du Transsibérien de Moscou à Vladivostok. C'est par ailleurs un nœud ferroviaire pour la région avec des dessertes régulières circulant sur 7 lignes desservant notammentPerm etTcheliabinsk. Lagare d'Iekaterinbourg est la gare principale de la ville.
Le principal moyen de transport en commun d'Iekaterinbourg est letramway. Le réseau comprend 185 kilomètres de lignes qui ont transporté en 2013 128 millions de passagers. La fréquentation est en chute libre : en 2003 ce chiffre était de 245 millions passagers. La ville dispose depuis 1991 d'uneligne de métro unique longue de 12,7 kilomètres comprenant 9 stations. Le métro a transporté environ 50 millions de passagers en 2015. La ville dispose également d'un réseau de trolleybus (168 km et 78 millions de passagers transportés en 2006) et un réseau de bus (93 lignes et 115 millions de passagers en 2007).
La ville est desservie par un aéroport, l'aéroport de Koltsovo. Pour accueillir les spectateurs qui assistent aux rencontres de laCoupe du monde de football de 2018 des travaux ont été effectués à l'aéroport portant sur la reconstruction du quai et de la deuxième piste d'atterrissage avec tout l'équipement nécessaire. En outre, des travaux de préparation du terminal de passagers, de modernisation de l'infrastructure technique ont été effectués et un hangar pour l'aviation commerciale a été mis en exploitation. La capacité de l'aéroport a été portée à deux mille personnes par heure[18].
La ville est un centre culturel important pour la région de l'Oural ainsi que pour la Russie. Elle possède notamment de nombreuses universités, un conservatoire, uneAlliance française, et des instituts dans les domaines polytechniques, miniers (dont la fameuseuniversité des Mines de l'Oural), forestiers, agricoles, de droit, de médecine et d'enseignement. La branche de l'Oural de l'Académie des sciences, avec plus de 70 instituts ainsi que de nombreux autres établissements de recherche scientifique y sont installés.
Le patrimoine culturel comprend de nombreux musées et théâtres. Lemusée géologique de l'Oural présente tout sorte de roches de la région. L'Opéra de la ville a été construit en 1912 en utilisant pour sa partie technique les mêmes plans améliorés qu'auBolchoï de Moscou. La Philharmonie accueille un grand orchestre et sa chorale de 80 choristes. Cet orchestre philharmonique international a été classé par les instances fédérales comme étant, par sa qualité, le deuxième de Russie. Il a participé àParis à l'inauguration de lasalle Pleyel rénovée, et il se produit dans le monde entier. Lepalais Kharitonov (1794), sur la colline de l’Annonciation, est la plus grande résidence princière de l'Oural. LeClavier (2005) est une sculpture hommage à l'informatique.
Centre Boris-Eltsine
Iekaterinbourg abrite le centre présidentielBoris Eltsine. À l'image desbibliothèques présidentielles américaines, il s’agit d’un centre culturel et muséal qui tente de résumer l’héritage desannées 1990 et la présidence du premier président russe élu démocratiquement, Boris Eltsine, dont la vie est liée à la ville. Le bâtiment qui abrite le centre a été conçu par l'architecte russe contemporain Boris Bernaskoni.
Il existe de nombreuses églises orthodoxes dans cette grande métropole de l'Oural, dont la plus ancienne (1770-1789) est l'église de l'Ascension, offrant un beau panorama de la ville. L'église Saint-Alexandre-Nevski (monastère de ND de Tikhvine) offre un bel exemple de classicisme et l'église de la Transfiguration (XIXe siècle est tout à fait pittoresque. L'immense église de stylenéo-byzantin Saint-Maximilien (ou la grande église de Saint-Jean-Chrysostome, selon le nom d'une de ses chapelles latérales), datant des années 1840 et détruite dans les années 1930 vient d'être reconstruite et une première cérémonie liturgique s'y est tenue en. La cathédrale Saint-Jean-Baptiste, consacrée en 1860, était la seule église orthodoxe ouverte pendant la période soviétique. De nouvelles églises voient le jour comme Saint-Pantéleimon, la petite église de l'Assomption (construite en 1994 dans un ancien cinéma) ou la jolie église blanche et bleue de la Nativité-du-Seigneur (2000). Quant à la cathédrale de la Trinité de couleur jaune et de style classique, elle a été restaurée pour servir de siège au diocèse orthodoxe (éparchie) d'Ekaterinbourg. La première église de la ville à avoir été restaurée fut celle du Sauveur (1876) en 1989. Une paroisse catholique (Sainte-Anne) a été reformée en 1990.
↑Ministère des Affaires étrangères et européennes, Commission spécialisée de terminologie et de néologie des Affaires étrangères, « Recommandation concernant les noms d’États, d’habitants, de sièges diplomatiques ou consulaires : liste établie après avis favorable de la commission générale de terminologie et de néologie de l’Académie française »,Officiel des Affaires étrangères,no 109,,p. 10(lire en ligne).