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Identity Evropa

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Identity Evropa
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Identity Evropa (IE) est un groupesuprémaciste blancaméricain fondé en mars 2016 par Nathan Damigo et auto-dissout en 2020.

Connu pour sa participation à des manifestations violentes, notamment lamanifestation « Unite the Right » à Charlottesville en 2017, le groupe cherche néanmoins à promouvoir une image respectable et pratique une stratégie d'entrisme au sein des universités.

En 2019, après des crises internes et des pressions externes, il se rebaptiseAmerican Identity Movement (AIM).

Historique

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Fondation et premières actions

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Identity Evropa est fondé en mars 2016 par Nathan Damigo, ancien leader du Nationalist Youth Front, branche jeune duParti de la liberté américaine[1].

Le groupe d'extrême droite se fait connaître dans un premier temps en participant à des manifestations violentes et en promouvant des actions contre lasuppression des monuments confédérés[1].

En février 2017, des membres d'Identity Evropa, sous la direction de Nathan Damigo, participent avec plusieurstrolls d'extrême droite à la perturbation de la performance artistique anti-Donald TrumpHe Will Not Divide Us deShia LaBeouf àNew York, diffusée en direct sur Internet. Ils scandent le slogan « You will not replace us » et affichent des symbolesnazis en direct sur le stream. Le groupe utilise également desmèmesracistes, comme la consommation de lait (un mème prétendant que la tolérance au lactose fréquente chez les Européens serait une preuve de leur supériorité évolutive par rapport à d'autres groupes ethniques), pour promouvoir l'idéologiesuprémaciste blanche[2].

En avril 2017, le groupe d'extrême droite gagne en notoriété après que Nathan Damigo frappe une contre-manifestanteantifasciste lors d'une manifestation àBerkeley (Californie), un événement qui devient viral et glorifié dans les cercles suprémacistes blancs[1],[3].

Manifestation « Unite the Right » à Charlottesville

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Confrontation de manifestantsnationalistes blancs avec la police lors de lamanifestation « Unite the Right ».
Article détaillé :Manifestation « Unite the Right » à Charlottesville.

Identity Evropa se fait remarquer ensuite lors de lamanifestation « Unite the Right » à Charlottesville en août 2017, où divers groupes d'extrême droite, y compris desnéonazis et des suprémacistes blancs, se réunissent pour protester contre le retrait d'unestatue de Robert Lee. Ce rassemblement est marqué par des violences, notamment la mort de Heather Heyer, contre-manifestante tuée par un néonazi[1],[4].

Les membres d'IE jouent un rôle actif dans la préparation de cette manifestation, utilisantDiscord pour coordonner les détails logistiques. Erica Alduino, une militante d'IE, distribue des informations pratiques et coordonne les actions des participants[5], tandis qu'Eli Mosley dirige les membres d'IE lors de la marche[6].

Les discussions internes des membres sur la plateforme Discord, révélées par le médiaUnicorn Riot (en), montrent une attention particulière portée à l'image publique que veut se donner le mouvement lors de la manifestation. Ils cherchent à projeter une apparence respectueuse et à éviter lessymboles nazis pour élargir leur base. Ils débattent également de l'inclusion de groupes moins radicaux comme lesProud Boys, tout en restant vigilants contre les groupes plus extrémistes commeThe Daily Stormer[3].

Crise interne puis transformation en American Identity Movement

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Le logo du groupe après son changement de nom.

Après lamanifestation « Unite the Right », Identity Evropa fait face à des crises de leadership, Damigo démissionnant dès la fin du mois d'août 2017. Il est remplacé par Eli Mosley, qui est lui-même remplacé par Patrick Casey en décembre 2017[7].

En décembre 2017,Twitter renforce l'application de ses règles contre les discours haineux, ce qui conduit à la suspension de plusieurs comptes de l'alt-right, y compris celui d'Identity Evropa[8].

En 2019, Identity Evropa se rebaptise American Identity Movement (AIM) en raison de fuites de ses discussions internes et pour se distancier de « Unite the Right »[9],[10],[11]. Bien qu'il se présente comme un groupe distinct avec un message moins hostile, une grande partie des fonds enbitcoins d'Identity Evropa est transférée à l'AIM, suggérant que ce changement est surtout un effort derebranding[10].

AIM s'allie avec les « Groypers » deNick Fuentes pour critiquer leconservatisme modéré deCharlie Kirk et deTurning Point USA, en les confrontant lors d'événements publics afin de promouvoir un discours plus radical, axé sur lasuprématie blanche[11]. En mars 2020, Casey se rend à l'America First Political Action Conference de Fuentes[12].

L'AIM se dissout le 2 novembre 2020, la veille de l'élection présidentielle américaine de 2020[13],[14].

Stratégie

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Stratégie globale

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Identity Evropa cible particulièrement les jeunes hommesblancs[1],[15],[16] par des campagnes depropagande, notamment sur les campus universitaires, en utilisant des affiches contenant des messagesalt-right et des liens vers des ressources en ligne[15]. Contrairement à une large partie de l'alt-right, qui est organisée principalement sur Internet, Identity Evropa a un processus d'adhésion formel[7].

Dédiabolisation

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Ses membres évitent les tatouages visibles, évitent les symboles explicites de haine comme lescroix gammées et adoptent une rhétorique destinée à paraître acceptable pour le grand public[16],[17]. Le groupe met l'accent sur l'apparence physique et un mode de vie sain, exigeant de ses membres qu'ils soient en bonne forme physique et qu'ils se présentent de manière professionnelle en public[18].

Lors de la direction d'IE par Patrick Casey, Casey cherche à distancier le groupe de l'alt-right et à délaisser les manifestations publiques provocantes pour adopter un modèle de militantisme plus discret et organisé en petits groupes pour éviter les conflits violents, inspiré par l'extrême droite européenne. Cette stratégie vise à éviter d'aliéner l'opinion publique tout en diffusant leur idéologie alt-right dans un cadre plus acceptable socialement[7],[19],[20].

Entrisme

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Autocollant « It's OK to be white » sur un poteau en novembre 2017.

Identity Evropa utilise une stratégie d'entrisme pour diffuser son idéologie sur les campus universitaires américains. Le groupe distribue des tracts avec le slogan « It’s OK to be white » pour attirer des sympathisants, notamment au sein des groupes républicains des universités, dans le but de faire évoluer ces groupes vers des positionsidentitaires. Patrick Casey explique que leur objectif est d'intégrer progressivement leurs idées dans le courant politique dominant, en particulier au sein duParti républicain[21]. Ainsi, sous la direction de Casey, IE s'infiltre au sein des branches locales du Parti républicain[22].

Au printemps 2019, des fuites de conversations en ligne dévoilées par des militantsantifascistes révèlent que des membres d'Identity Evropa sont actifs dans des organisationsconservatrices comme Young Americans for Liberty, et que l'un d'entre eux utilise des techniques apprises auLeadership Institute pour son militantisme au sein d'IE[9].

D'après des fuites de conversations en ligne, les membres d'Identity Evropa montrent un intérêt pour travailler dans des organisations conservatrices etanti-immigration du réseau deJohn Tanton commeNumbersUSA (en), laFederation for American Immigration Reform (en) et leCenter for Immigration Studies, qu'ils considèrent comme alignées avec leurs objectifs. Ils explorent également des opportunités dans desthink tanks et descomités d'action politique liés au mouvement conservateur de manière plus large[9].

Légitimation à travers l'appropriation de la recherche scientifique et de la culture

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IE cherche également à s'approprier la recherche scientifique et les symboles culturels pour légitimer son idéologiesuprémaciste blanche. Le groupe utilise des analyses démographiques et des études sur l'immigration pour soutenir ses idées extrémistes. Il exploite également des images de l'Antiquité gréco-romaine, comme desstatues classiques, pour véhiculer une esthétique de la pureté et de la supériorité blanche, tout en détournant ces éléments de leur contexte historique réel[21].

Positionnement idéologique

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Lelambda noir et jaune, symbole de la mouvance identitaire.

IE est positionné à l'extrême droite et est influencé par les idées et les stratégiesidentitaires européennes[1], promouvant par exemple les idées deGuillaume Faye[19],[20] ou assumant l'influence duBloc identitaire[20], tout en cherchant à adapter ces idées et stratégies à un contexte américain. Bien qu'appartenant à cette idéologie, ce groupe évite les symboles traditionnels dunationalisme blanc américain, préférant tout comme les identitaires européens une image propre et professionnelle. Il est assimilé à l'alt-right[7],[20] etUnicorn Riot (en) le décrit commenéonazi[14].

Ce groupe nationaliste blanc se concentre sur la promotion de l'héritage européen auxÉtats-Unis, notamment à travers des campagnes sur les campus universitaires avec des affiches et des slogans tels que « Protégez votre héritage » et « Vous ne nous remplacerez pas ». Identity Evropa s'oppose à l'immigration non-européenne et dénonce uneprétendue menace de remplacement racial[20].

Les candidats à l'adhésion à Identity Evropa doivent répondre dans le cadre du processus de candidature à la question « Êtes-vous d'origine européenne et non-sémite ? ». Sous la direction d'Eli Mosley, le groupe maintient une vision antagoniste envers lesJuifs, les considérant comme ayant des intérêts opposés aux siens. Patrick Casey, qui lui succède, minimise l'importance de cette question au sein du groupe, tout en soutenant qu'« il est impossible d'ignorer que la quasi-totalité des organisations juives soutiennent l'immigration de masse enOccident (et que beaucoup s'opposent à la même chose enIsraël) »[20].

Le groupe promeut des thèmes tels que l'« ethno-pluralisme » et la « remigration »[20].

IE est à l'origine d'une campagne intitulée « Sauvez les Boers » en signe de solidarité avec les Blancssud-africains (lesBoers) qu'ils prétendent menacés[23].

IE est présent lors de « marches contre lacharia » organisées par le groupeislamophobeACT for America (en)[24].

Financement

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Principalement financé via des dons surPayPal et par courrier, Identity Evropa est exclu de PayPal après la manifestation « Unite the Right »[25],[26]. IE se tourne alors vers lacryptomonnaieBitcoin pour recevoir des fonds, mais continue également de collecter des dons par courrier[26].

Identity Evropa reçoit 5 800 $ en bitcoins entre 2017 et 2019, puis collecte plus de 41 000 $ en dons entre 2019 et 2020 sous l'entité American Identity Movement, principalement de la part de grands donateurs[10].

Présence au sein de l'armée et de la police

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De nombreux membres de l'armée américaine et de lapolice sont identifiés comme étant membres d'Identity Evropa en 2019 après des révélations du médiaUnicorn Riot (en)[27],[28]. À la suite de cette exposition, certains d'entre eux sont démis de leurs fonctions[28].

Références

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  3. a etb(en) GalBeckerman,The quiet before, Crown,(ISBN 978-1-5247-5920-9),chap. 8 (« The Torches–Charlottesville, 2017 »)
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  6. (en) JoanDonovan, EmilyDreyfuss et BrianFriedberg,Meme wars: the untold story of the online battles upending democracy in America, Bloomsbury publishing,(ISBN 978-1-63557-863-8),chap. 6 (« Unite the Right »)
  7. abc etd(en) GeorgeHawley,The alt-right: what everyone needs to know, Oxford University Press,(ISBN 978-0-19-090519-4 et978-0-19-090520-0),chap. 6 (« The alt-right offline »)
  8. (en) GeorgeHawley,The alt-right: what everyone needs to know, Oxford University Press,(ISBN 978-0-19-090519-4 et978-0-19-090520-0),chap. 5 (« The alt-right and the Internet »)
  9. ab etc(en) BrendanO'Connor,Blood red lines: how nativism fuels the right, Haymarket Books,(ISBN 978-1-64259-381-5 et978-1-64259-261-0),chap. 3 (« Think boots, not books »)
  10. ab etc(en) John Bambenek,« Bitcoin: The Currency of the White Supremacists », dans James Bacigalupo, Kevin Borgeson & Robin Maria Valeri,Cyberhate: The Far Right in the Digital Age, Lexington Books,(ISBN 978-1793606990)
  11. a etb(en) JoanDonovan, EmilyDreyfuss et BrianFriedberg,Meme wars: the untold story of the online battles upending democracy in America, Bloomsbury Publishing,(ISBN 978-1-63557-863-8,OCLC on1344445261,lire en ligne),chap. 7 (« Joker Politics »)
  12. (en) AndrewEgger, « Where Do You Go If CPAC Isn't Trumpy Enough For You? »Accès libre, surThe Dispatch,(consulté le)
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  27. (en) TaliaLavin,Culture warlords: my journey into the dark web of white supremacy, Hachette Books,(ISBN 978-0-306-84643-4),chap. 4 (« Operation Ashlynn »)
  28. a etb(en) SaraKamali,Homegrown hate: why white nationalists and militant Islamists are waging war against the United States, University of California Press,(ISBN 978-0-520-97611-5),chap. 1 (« The Fourteen Words: The Racist Beliefs of White Nationalists »)
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