Leiakoute ouyakoute (саха тыла /sakha tyla en iakoute) est une langue appartenant à la famille deslangues turques. Il est parlé par lesIakoutes enSibérie, plus précisément enrépublique de Sakha, aussi appelée Iakoutie.
Le iakoute fait partie de la famille des langues turques sibériennes, qui inclut également letouvain. Cette famille est un sous-groupe deslangues turques, qui appartient à la famille deslangues altaïques.
Le iakoute s’écrit avec une variante de l’alphabet cyrillique basée sur l’alphabet russe, mais qui comporte cinq lettres en plus pour noter des sons qui n’existent pas en russe :Ҕ,Ҥ,Ө,Һ etҮ.
Les lettres В, Е, Ё, Ж, З, Ф, Ц, Ш, Щ, Ъ, Ь (sauf dans lesdigrammes дь et нь), Ю et Я ne sont utilisées que dans des mots étrangers (le plus souvent empruntés aurusse).
Les voyelles longues sont notées en doublant les voyelles : аа, ии, оо, өө, уу, үү, ыы, ээ.
La longueur des voyelles est importante, parce qu’elle permet de distinguer certains mots, par exemple аатaat (« prénom ») et атat (« cheval »).
L’harmonie vocalique, typique des langues turques, existe aussi en iakoute : les voyelles sont réparties en quatre classes, chacune correspondant à une ligne du tableau ci-dessus. Un suffixe ajouté à un mot doit avoir une voyelle de la même classe que la dernière voyelle du mot ; pour cette raison, les suffixes ont quatre formes. Ainsi, le suffixe du pluriel a les formes suivantes : -лар, -лэр, -лор, -лөр (-lar, -ler, -lor, -lör), en fonction du mot auquel il est attaché[2].
L’ajout de suffixes provoque de nombreuses modifications à la dernière consonne d’un mot. К, п, с et х sevoisent en г, б, һ et ҕ si on ajoute un suffixe commençant par une voyelle : биэсbies (« cinq ») devient биэһиbiehi au datif.
Ajouter un suffixe qui commence par une consonne à un mot terminé par une consonne peut entraîner des incompatibilités ; pour cette raison, l’une des deux consonnes est changée, voire les deux, selon les règles suivantes :
т + л → тт,
н + л → нн,
ҥ + ҕ → ҥҥ,
х + ҕ → хх,
т + б → пп,
н + б → мм,
н + ҕ → ҥҥ,
л devient :
д après й ou р,
т après к, п, с, з, т, х,
н après м, н, ҥ ;
б devient :
п après к, п, с, з, т, х,
м après м, н, ҥ ;
ҕ devient :
г après й, л, р,
к après к, п, с, з, т,
ҥ après м, н, ҥ.
En raison de l’harmonie vocalique et des règles d’assimilation, un suffixe peut avoir une vingtaine de formes[3]. Par exemple, le suffixe-lar du pluriel peut prendre les formes suivantes :
Ainsi, « ton père » se dit эн аҕаҥen ağañ (« père » se disant аҕаağa). Pour un mot qui se termine par une consonne, à la première et à la deuxième personne du singulier, une voyelle intercalaire est insérée : кэргэнkergen (« mari ») → мин кэргэнимmin kergenim (« mon mari »)[4].
Les cas sont indiqués par des suffixes. Leur forme de base est présentée ci-dessous, mais ils sont aussi sujets à l’harmonie vocalique ainsi qu’aux règles d’assimilation, ce qui fait qu’ils ont généralement 16 ou 20 formes possibles. Les noms pourvus d’un suffixe possessif ont des terminaisons différentes[5].
Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.