En 2021, la ville compte 271 692 habitants, soit la deuxième ville de Roumanie. La métropole de Iași regroupe 13 communes et rassemblerait plus de 400 000 habitants.
Iași est le centre culturel, économique et universitaire de la région roumaine deMoldavie. Plus de 60 000 étudiants fréquentent les universités de la ville, où fut fondée l'université Alexandru Ioan Cuza, une des plus prestigieuses du pays.
Les recherchesarchéologiques ont conduit à la découverte d'amphoresromaines rue Ciurchi, dans lesvignes de la colline du Copou ainsi qu'à Holboca, à quelques kilomètres de Iași[4]. De même, des monnaies romaines ont été trouvées près de la colline de Cetățuia. À Valea Lupului (près de l'usine d'antibiotiques) on a découvert des tombessarmates, des vasesdaces et des objets ornementaux. Enfin, on identifie 19 hameaux de l'antiquité tardive dans la région de Iași, où on a retrouvé des artefacts peut-êtrecarpiens datant duIVe siècle[5].
On a découvert également des habitations de forme rectangulaire (VIIe – Xe siècles), avec des fours en forme de U et de nombreux outils, des vêtements et des ornements attribués à la culturebalkano-danubienne deDridu. Un objet en céramique avec des composants techniques duXe siècle, et typique de l'artisanat deMoldavie du Nord, a également été retrouvé.
Gheorghe Ghibănescu a montré qu'en1238, l'établissement desTatars dans lasteppe pontique provoque l'exode de 10 000 Alains, appelésIasses (en roumainIași) vers la région dont la ville de Iași (Asci, civitas Iassiorum) est le centre[6],[n 1]. Entre 1299 et 1302, la majorité de cesAlains quitte la Moldavie pour s'engager comme mercenaires de l'Empire byzantin.
Le village de Iași était donc auXIIIe siècle un petit bourg rectangulaire fortifié, capitale provisoire desIasses qui l'appelèrent « Aski ». Le nom de Iași apparaît pour la première fois dans sa formeroumaine, dans un privilège commercial émis en1408 par le prince deMoldavieAlexandreIer de Moldavie (Alexandru cel Bun), mais d'autres historiens considèrent qu'en1395 une localité existait déjà, puisque cette date est inscrite dans l'église arménienne du vieux centre.
Une légende populaire place la fondation de Iași dans « des temps immémoriaux », lorsqu'unvoïvode cria à un berger nommé Dediu de sortir de sa bergerie pour lui parler. Il lui dit :« Ieși până afară să vorbim ceva ! » (« Sors, que nous puissions parler un peu ! » :ieși - sors - se prononce enroumain presque comme le nom de la ville, Iași). Cette légende est un jeu de mots fantaisiste, mais elle rappelle les occupations principalementpastorales des « Valaques » avant la fondation desprincipautés roumaines.
La ville a été pillée et incendiée par lesTatars et lesCosaques, mais elle a pu renaître chaque fois. Elle a été un des théâtres des révolutions de1821,1848[7] et1989. Sescommunautésarménienne,grecque etjuive sont parmi les plus anciennes de Roumanie.
La vieille ville est comprise dans un quadrilatère limité par les rues actuelles Ștefan cel Mare, Alexandru Lăpușneanu, la rue de l'Indépendance, Elena Doamna et Grigore Ghica, le noyau de la ville se trouve dans la zone du Palais de la Culture (ancienne cour deshospodars) et rue Costache Negri.
En 2011, la population de la ville est à 84,42 %orthodoxe et à 2,98 %catholique, alors que pour 10,09 % de la population, l'appartenance religieuse n'est pas connue[13].
Comme d'autres villes roumaines, Iași a été noyée par la prolifération des automobiles depuis l'essor économique qui a suivi le rétablissement de ladémocratie. La circulation y est très difficile. Côté transports urbains, 10 autobus Renault R.312 venus de France ont été cédés par la RATP au modeste réseau de Iași en octobre et. 10 Saviem Sc10 ont également été cédés au réseau de Iași par la RATP. Sur les 10 Saviem Sc10 vendus par la RATP, 8 seront réformés.
La ville compte unréseau de tramways : huit lignes qui s'étendent sur 76 kilomètres.
La première institution d'enseignement supérieur du territoire roumain est l'Académie Vasiliană (1640) créée par le princeBasile le Loup comme école supérieure pour l'enseignement dulatin et deslangues slaves qui est suivie par l'académie princière de Iași en 1707. Le premier établissement enseignement supérieur en langue roumaine est créé à l'automne 1813 par l'ingénieurGheorghe Asachi qui met en place une classe d'ingénieurs dans les locaux de l'académie grecque Princely.
Université Alexandru-Ioan-Cuza.
Bibliothèque centrale.
Le théatre national Vasile Alecsandri à Iași. Septembre 2020.
En 1835, le princeMihail Sturdza fonde l'Academia Mihăileană. En 1860, par décret d'Alexandre Jean Cuza, trois facultés de l'académie de l'Academia Mihăileană forment le noyau de l'université de Iași, la première université de Roumanie. Elle compte aujourd'hui quinze facultés et plus de 35 000 étudiants. Le bâtiment principal, monument d'architecture, est construit en1896. Des écoles spécialisées pour les arts sont aussi établies dans les années 1860.
En 1937, les deux facultés de sciences de l'université de Iași deviennent des départements de l'université technique Gheorghe-Asachi, nouvellement créée. L'université technique est renommée en École polytechnique en 1948. Elle étend ensuite ses domaines d'activité en ingénierie et redevient l'université technique en 1993.
On peut trouver aussi en ville des instituts d'enseignement supérieur : l'université agronomique, l'université technique, l'université de médecine et de pharmacie et l'université des arts Georges-Enesco. Place Eminesco, durant l'entre-deux-guerres, on construit le bâtiment de la Fondation culturelle royale, qui héberge aujourd'hui la Bibliothèque centrale universitaire Mihai-Eminescu, avec un fonds documentaire d'à peu près un million de livres, dont certains sont très rares. Les principaux campus étudiants sont ceux de Tudor-Vladimirescu, Titu-Maiorescu, Târgușor-Copou, Codrescu (dont le complexe international) et celui d'Agronomie.
La ville héberge depuis les années 2010 le plus grandfestival littéraire d'Europe de l'Est, le festival international de littérature et de traduction (Filit), fréquenté par desPrix Nobel de littérature[7].
Le groupe des princes à Iasi.Le site archéologique sous la sculpture du boulevard Stephane.
Iași est la ville des grandes idées, de la première grande union, du premier spectacle théâtral en langue roumaine, de la première imprimerie (Casa Dosoftei) et du premier musée littéraire mémorial (Bojdeuca din Țicău).
On trouve aussi à Iași l'église des Trois Hiérarques, un témoignage des goûts esthétiques du souverainBasile le Loup, lacathédrale du Métropolite et nombre d'autres églises dignes d'intérêt, lepalais de la culture (et ses musées des Beaux-Arts, de la vie traditionnelle, de la Préhistoire et des instruments de musique mécanique), le musée de l’Université « Alexandru Ioan Cuza » (et ses collections de laculture préhistorique de Cucuteni-Trypillia), musée de l'Union (résidence d’Alexandre Ioan Cuza), la maison/musée Pogor avec la Table des Parapluies, le musée municipal, les allées du parc Copou avec des senteurs de tilleuls et les échos du poème d'Eminescule Tilleul, sans oublier le musée Mihai-Eminescu, le jardin botanique, le théâtre national (qui abrite aussi l'opéra), la philharmonie d'État« Moldova » et ses chœurs Gavriil-Musicescu, ainsi que les maisons-mémorialMihail Sadoveanu,George Topîrceanu,Mihail Codreanu,Otilia Cazimir.
Depuis 2013, l'espace derrière le palais de la culture est occupé par l'ensemble architectural "Palas Iași", composé d'un parc, d'un centre commercial avec unAuchan et des restaurants.
L'on trouve de nombreux édifices ou lieux remarquables à Iași :
le musée de l'Union (résidence et musée Alexandre Ioan Cuza).
la cathédrale orthodoxe du métropolite de Moldavie et de Bucovine (1833-1887) : une des six cathédrales métropolitaines de Roumanie et son musée métropolitain ;
la cathédrale romano-catholique de la Vierge Sainte-Marie (construite entre 1992-2005) ;
l'église romano-catholique de la Dormition de la Mère du Seigneur (construite en 1782-1789) ;
↑À la suite des traités deKoutchouk-Kaïnardji, d'Iași et deBucarest, voirLa Paix de Jassy (Ясский мир) dans le « Dictionnaire encyclopédique » russe Brockhaus & Ephron de 1890-1907 (Энциклопедический словарь Брокгауза и Ефрона) en 86 tomes etNeagu Djuvara,Les pays roumains entre Orient et Occident : les Principautés danubiennes au début duXIXe siècle, Publications orientalistes de France, 1989.
↑abcd eteLivia Lazslo, « Iasi, le conte d'une ville »,Courrier International,no 1457,,p. 58, traduit d'un article publié en roumain le 3 octobre dansHistoria