Fondation |
---|
Type | |
---|---|
Domaines d'activité | |
Siège | |
Pays |
Fondateurs | Center for Public Integrity, Charles Lewis(en) ![]() |
---|---|
Directeur | |
Organisation mère | |
Dépenses | |
Récompenses | Doctorat honoris causa de l'université de Liège() Deutscher Reporterpreis() Prix George-Polk() Pulitzer Prize for Explanatory Reporting() Prix George-Polk() Izzy Award() ![]() |
Site web |
OpenCorporates |
---|
LeConsortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) (International Consortium of Investigative Journalists, en anglais) est uneorganisation à but non lucratif[1] basée àWashington D.C.
Fondée en1997 parCenter for Public Integrity (CPI), l'ICIJ est devenue une organisation indépendante en février2017[2].
Cette émanation permet de ne plus centrer les enquêtes uniquement sur les États-Unis.
En, le consortium comptait plus de 200 membres journalistes dans 70 pays[3],[4]. Cette année-là, lesParadise Papers, une enquête internationale impliquant 95 médias partenaires et 381 journalistes, conduite durant un an sur 13,4 millions documents fuités, révèle les activités offshores de nombreuses personnalités et ainsi que des multinationales[5].
En 2018, une autre enquête de l'ICIJ, lesImplant Files, médiatisée le, associant 250 journalistes issus de 59 médias internationaux, révèle un scandale sanitaire mondial : les dégâts causés par les prothèses etimplants médicaux sont multiples, souvent sous-estimés, difficiles à cartographier.
Les projets les plus récents concernent lesMauritius Leaks, enquête publiée en 2019, et lesPandora Papers, publiée en.
Les millions de données réunies dans les dossiers « Paradise Papers » et « Panama Papers » pour épingler certains paradis fiscaux, restent cependant encore des initiatives pionnières, voire isolées, a tempéré Bruno Breton, PDG de Bloom, dansLes Échos[6]. Selon lui, la masse de données apportées par ce consortium, loin de minimiser le rôle du journaliste, renforce sa capacité d'analyse[6].
Le, cette organisation révèle le résultat de quinze mois d'enquêtes, rassemblant 260 gigaoctets de données concernant les propriétaires decomptes en banqueoffshore. L'ICIJ s'est associé avecThe Guardian, laBBC,Le Monde,The Washington Post,SonntagsZeitung (de),Le Matin,Süddeutsche Zeitung etNorddeutscher Rundfunk afin de diffuser une série d'enquêtes sur lescomptes dans desparadis fiscaux ((en) offshore). L'ICIJ et ses partenaires comptent révéler les phénomènes decorruption des gouvernements à travers le monde, les stratagèmes defraude fiscale utilisés par les riches, l'utilisation des comptes secrets dans lessystèmes de Ponzi, le rôle actif des grandes banques pour faciliter le secret de leurs clients ainsi que les stratégies et les acteurs qui rendent ces activités possibles.
En 2014, le Consortium international pour le journalisme d'investigation affirme que 20 000 Chinois seraient impliqués dans des compagnies offshore basées dans lesparadis fiscaux. En particulier desprinces rouges, membres des familles des dirigeants duparti communiste chinois. Le Consortium a enquêté sur près de 2,5 millions de dossiers financiers pendant deux ans. Les documents proviennent de deux entreprises basées aux îles Vierges britanniques[7].
Selon le Consortium international des journalistes d'investigation, un chef d'un cartel international, accusé d'avoir inondé les pays européens et d'autres pays de cocaïne et d'amphétamines, a créé une entreprise à Dubaï pour employer des membres clés de son organisation. Cela comprenait trois personnes chargées de trafic de drogue, de blanchiment d'argent et de tenter de renverser l'État bosniaque[8].
Le, l'organisation révèle, en collaboration avec une quarantaine de journaux, dontLe Monde,The Guardian, laSüddeutsche Zeitung, l'Asahi Shimbun etLe Soir, le contenu de centaines d'accords fiscaux préalables très avantageux conclus avec le fiscluxembourgeois par le cabinet de conseilPricewaterhouseCoopers pour le compte de nombreux clients internationaux au nombre desquels sont citésApple,Amazon,Heinz,Pepsi,Ikea etDeutsche Bank. Des copies de ces documents sont publiées sur un site web[9] librement accessible au public[10].
En, l'organisation révèle, en collaboration avec154 journalistes de47 pays et d'une soixantaine de médias internationaux, un système international de fraude fiscale et deblanchiment d'argent qui aurait été mis en place par la banque britanniqueHSBC à partir de la Suisse. Selon les journalistes, entre novembre 2006 et mars 2007, plus de180 milliards d’euros ont transité, àGenève, sur les comptes de100 000 clients et de20 000 sociétésoffshore, concernant188 pays différents. Des chefs d’État, des personnalités médiatiques du monde des affaires, de la politique, du sport, ainsi que des artistes, mais également des financiers du terrorisme, des trafiquants de drogue et des trafiquants d'armes figurent sur la liste des clients[11],[12].
En, 109 rédactions membres de l'ICIJ dans 79 pays révèlent simultanément ce que l'ICIJ qualifie de « plus gros scandale d'évasion fiscale »[13]. Plusieurs millions de documents du cabinet panaméenMossack Fonseca constituent une source d'information sur les activités des clients de ce cabinet, impliquant des personnalités de premier plan dans une quarantaine de pays.
Le, à l’issue d’un an d’enquête collaborative menée par 381 journalistes de 67 pays, 95 médias partenaires coordonnés par le Consortium ont publié les premières révélations des « Paradise Papers », une fuite massive de documents issus notamment du cabinet d’avocatsAppleby, spécialisé dans les activités offshore[14], mais aussi de documents issus des registres confidentiels des sociétés de dix-neuf paradis fiscaux.
Des chefs d’État, des personnalités médiatiques du monde des affaires, de la politique, du sport, ainsi que des artistes figurent sur la liste des clients d'Appleby[15],[16],[17],[18].
Le, une enquête coordonnée par le Consortium international des journalistes d’investigation, associant 250 journalistes issus de 59 médias internationaux, révèle un scandale sanitaire mondial : les dégâts causés par les prothèses etimplants médicaux sont nombreux, souvent sous-estimés, difficiles à cartographier. La réglementation en la matière est insuffisante[19],[20]. L'opacité des autorités de santé en France, et de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé est spécifiquement visée[21].
Dix-sept médias de différents pays révèlent le l'enquête du Consortium international des journalistes d’investigation sur la politique de répression et dedétention menée par l'État chinois auXinjiang envers la populationouighoure[22].
Le, l'ICIJ révèleFinCEN Files, à propos de l'implication d'environ 2 milliards de dollars de transactions par certaines des plus grandes banques du monde[23]. Les FinCEN files révèlent également que Gunes General Trading, basé àDubaï, avait acheminé l'argent de l'État iranien via le système bancaire central desÉmirats arabes unis et traité 142 millions de dollars en 2011 et 2012.
Le, le consortium révèle un nouveau scandale : lesPandora Papers, qui concernent les paradis fiscaux[24]. Les Pandora Papers représentent l’enquête la plus importante menée par l'ICIJ et ses partenaires : elle a mobilisé 600 journalistes de 150 médias répartis dans 117 pays, ont étudié 11,9 millions de documents issus de 14 cabinets spécialisés dans la création de sociétés offshore.
Enfévrier 2022, l'ICIJ et ses partenaires dontRadio France révèle une nouvelle enquête : The Ericsson List. Elle révèle que le géant de la télécommunicationEricsson a financé l'État islamique afin de continuer de travailler en Irak. En2019, le groupe était déjà condamné à des pénalités au ministère américain de la Justice, s'élevant à un milliard de dollars[25].
L'enquête journalistique sur l'entrepriseUber est publiée par l'ICIJ en juillet 2022, elle a été réalisée à partir de 124000 documents confidentiels mettant en évidence sastratégie d'influence auprès et à l'aide de personnalités politiques de premier planpour tenter de faire changer la législation à son avantage.
La cellule investigation deRadio France, révèle à l'issue du Projet Cyprus Confidential mené par le Consortium international des journalistes d'investigation queChypre accueille de nombreux avoirsrusses, dont certains proviennent d’oligarques, sous sanctions internationales, y compris après le début de laguerre en Ukraine en 2022[26].
Mediapart,Der Spiegel,De Standaard etLe Soir en Belgique, leNRC Handelsblad aux Pays-Bas, etShomrim en Israël, publient en septembre 2024 une enquête coordonnée par le consortium, montrant le projet de l'Iran de commettre des assassinats dans la communauté juive en France et en Europe[27],[28].
Certains journalistes français sont membres de l'ICIJ :Fabrice Arfi[29],Karl Laske[30]journalistes d'investigation deMediapart, Édouard Perrin[31] journaliste d'investigation aux productionsPremières Lignes,Aurore Gorius[32] journaliste d'investigation pour le siteLes Jours et Cécile Prieur, directrice de la rédaction deL'Obs[33].
Ces nouveaux matériaux disponibles, pour les journalistes français, arrivent dans un contexte denouveaux secteurs et de crédibilité supplémentaire aujournalisme d'enquête, car la donnée devient« le terreau et le fondement de l’enquête » pour aller plus loin dans la connaissance selonSylvain Lapoix, partisan d'une convergence entre journalisme d'enquête et de données[34].