Des représentants communs de cet ordre sont lessymphytes, lesabeilles, lesguêpes, lesfourmis et lesfrelons, présents sur tous lescontinents sauf l'Antarctique.Les hyménoptères constituent un ordre d'insectes diversifié et on estime actuellement qu'il y a plus de 130 000 espèces décrites.
Les Hyménoptères sont des insectesholométaboles d'une taille comprise entre 0,1 mm et 10 cm, pourvus de quatreailes membraneuses couplées en vol et de pièces buccales du type broyeur-lécheur. La tête est séparée du thorax par un cou très mince et très mobile. Leurmétathorax est très court, soudé au premier segmentabdominal pour former le segment médiaire. Ces insectes sont aisément identifiables dans l'ordre des hyménoptères.
L'ordre des Hyménoptères comprend desphytophages[1], despollinisateurs et une large part d'entomophages jouant un rôle central dans le maintien des équilibres naturels.
Les entomophages comportent en majorité desparasitoïdes (53 % des espèces d'Hyménoptères décrites) mais également des prédateurs.
On estime au niveau mondial le nombre réel d'hyménoptères entre un et cinq millions d'espèces réparties en une centaine de familles. Un très grand nombre d'espèces restent à décrire ou même à découvrir.
localisation des hamuli sur l'aile postérieure droite d'une abeille charpentièrePhotographie sous loupe binoculaire des hamuli sur l'aile postérieure droite d'une abeille charpentière
Le nom Hymenoptera fait référence auxailes de ces insectes, quoique le sens original soit quelque peu ambigu. Hymenoptera vient en partie dugrec ancienptéron qui veut dire ailes. Le mothymen, soit « membrane », pourrait être une origine de ce nom, car les insectes de cet ordre ont effectivement des ailes membraneuses. Ils ne sont cependant pas les seuls insectes arborant cette caractéristique. En revanche, un caractère clef des hyménoptères est que leurs ailes arrière sont connectées aux ailes avant par une série de petits crochets appeléshamuli. De ce fait, une autre explication possible serait une référence à l'ancien dieu grec des cérémonies de mariageHymen, car les ailes de ces insectes « se marient » en vol.
Les plus anciens fossiles retrouvés d'hyménoptères datent duTrias, appartenant à lafamille desXyelidae. L'apparition d'hyménoptères sociaux vivant en colonies est datée duCrétacé.
deux paires d'ailes membraneuses reliées l'une à l'autre par un système de couplage (des poils en forme de crochets, nommé hamuli, localisés sur la marge avant des ailes postérieures) ;
les ailes antérieures sont plus larges que les postérieures ;
l'appareil buccal varie du type broyeur au type lécheur avec des formes intermédiaires ;
lesmandibules bien développées servent à la capture des proies et au façonnage dunid ;
les maxilles et le labium sont unis par une membrane et forment une sorte de trompe qui permet l'aspiration des liquides ;
les larves sont pour la plupart dépourvues de pattes mais elles ont une capsule céphalique bien visible ;
à la fin de leur développement, les larves tissent souvent un cocon d'où l'adulte émerge après lanymphose ;
les mâles sonthaploïdes car leurs cellules ne renferment qu'un seul exemplaire des chromosomes de l'espèce tandis que les femelles sontdiploïdes, leurs cellules possédant une paire de chacun de ces chromosomes.
L'ordre des Hyménoptères est divisé en deux grands ensembles (sous-Ordre) :
lesSymphytes chez lesquels l'abdomen fait directement suite au thorax (pas d'étranglement) et ;
lesApocrites, chez lesquels l'abdomen est bien distinct du thorax du fait d'un étranglement, le premier segment abdominal oupropodéum est de plus entièrement fusionné au thorax.
Les Apocrites sont subdivisés entreTérébrants (parasitica) etAculéates (porte-aiguillons). Les Térébrants possèdent un abdomen terminé par unoviscapte (tarière) tandis que chez les Aculéates, l'oviscapte a perdu sa fonction de ponte et est devenu unaiguillon.
Caractéristiques des Aculéates :
antenne généralement formées par 12 articles pour les femelles, 13 pour les mâles ;
lobe jugal visible sur l'aile postérieure ;
aiguillon jamais visible au repos ;
gastre comportant généralement 6 segments visibles pour les femelles, 7 pour les mâles.
Caractéristiques des Térébrants (Parasitica) :
antenne avec rarement une douzaine d'articles, ceux-ci peuvent être très nombreux (parfois plus de 50) ou, à l'inverse, réduits à moins d'une dizaine d'articles ;
nervation alaire très variable souvent très simplifiée ;
ovipositeur souvent long, parfois très court mais jamais transformé en un aiguillon.
Les Symphytes regroupent la très large majorité desphytophages, certaines espèces étant des ravageurs de milieux forestiers ou agricoles. Un autre groupe important de phytophages, lesCynipidae, se rencontre chez les Apocrites Térébrants : ces derniers pondent dans des végétaux où les larves forment, à la suite de leur éclosion et via des composés secrétés par leurs glandes salivaires, des galles dont elles se nourrissent.
La majorité des pollinisateurs de plantes cultivées se rencontrent également chez lesAculéates parmi lesApoidea, dont certains représentants de cette superfamille se nourrissant exclusivement de pollen et de nectar.
Liste des familles selonBioLib(4 janvier 2021)[2] :
La position exacte des hyménoptères au sein desholométaboles a longtemps été sujette à débat, mais les dernières études génétiques concluent au fait qu'ils sont legroupe frère d'un clade rassemblant tous les autres ordres de ce groupe. Phylogénie des ordres actuels d'insectesholométaboles, d'après Peterset al., 2014[3] et Misofet al., 2014[4] :
Dans la nature, l'eusocialité (véritable société) ne se retrouve que chez les insectes sociaux, elle est caractérisée par :
la superposition, dans une même société, de plusieurs générations d'adultes ;
une forte cohésion des membres (échange d'information et de matière entre les individus) ;
une division des rôles avec spécialisation des membres, certains pouvant être voués à la reproduction ;
un élevage coopératif de la progéniture.
Sur les 30 ordres d'insectes, seulement deux possèdent des espèces eusociales, lesisoptères et les hyménoptères. De plus, les hyménoptères ont réinventé, de façon indépendante (évolution analogue), l'eusocialité à 12 reprises au cours de l'évolution[6].
Le modèle de lasélection de parentèle d'Hamilton, fondé essentiellement sur l'haploïdie des individus mâles, explique cette propension à la socialisation chez les hyménoptères.
Les réactions allergiques aux piqûres d'hyménoptères peuvent être graves, parfois mortelles[7], chez les personnes sensibles. Les substances allergisantes sont essentiellement desenzymes contenus dans le venin :phospholipases,hyaluronidases etphosphatases acides[7]. La multiplication des piqûres (attaque d'un essaim) augmente le risque d'une évolution grave.
Typiquement, la réaction est immédiate. Elle peut toutefois être différée. elle peut aller d'une simple rougeur au point d'injection jusqu'auchoc anaphylactique potentiellement mortel.
Le traitement recourt à l'administration rapide d'une petite dose d'adrénaline en injection[8] dès que les signes sont plus que locaux (réaction d'anaphylaxie). Une hospitalisation peut être nécessaire en cas de réponse incomplète.
La méthode empirique consistant à approcher immédiatement une source de chaleur (comme une cigarette allumée) de la piqûre permettant théoriquement de dégrader les enzymes du venin n'a pas démontré d'efficacité[9].
Le traitement préventif consiste à éviter, autant qu'il soit possible, les hyménoptères ; le port d'une seringue d'adrénaline est à recommander chez les patients ayant fait un premier épisode d'allergie grave aux hyménoptères. Unedésensibilisation peut être proposée[10].
↑11 % des espèces connues, cf. Jose Luis Viejo Montesinos (1998). Evolución de la fitofagia en los insectos,Boletín de la Real Sociedad Española de Historia Natural (Actas),95 : 23-30.(ISSN0583-7499)