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Hydre (constellation)

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Hydra

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirHydre etHya.

Hydre
Image illustrative de l'article Hydre (constellation)
Vue de la constellation.
Désignation
Nom latinHydra
GénitifHydrae
AbréviationHya
Observation
(ÉpoqueJ2000.0)
Ascension droiteEntre 121,25° et 223,75°
DéclinaisonEntre -35° et +7°
Taille observable1 303APINdeg2 (1re)
VisibilitéEntre et
Méridien20 avril, 21h00
Étoiles
Brillantes (m≤3,0)2 (α,γ)
À l’œil nu244
Bayer /Flamsteed75
Proches (d≤16 al)0
La plus brillanteα Hya (1,99)
La plus proche? (?al)
Objets
Objets de Messier3 (M48,M68,M83)
Essaims météoritiquesAlpha hydrides
Sigma hydrides
Constellations limitrophesBalance
Boussole
Cancer
Centaure
Corbeau
Coupe
Licorne
Lion
Machine pneumatique
Petit Chien
Poupe
Sextant
Vierge
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L'Hydre (parfois nommée « Hydre femelle » pour éviter la confusion avec l'Hydre mâle) est la plus vaste et la plus longue des 88constellations, s'étendant sur plus de1 300 degrés carrés. La tête de l'Hydre se trouve au sud duCancer et son corps sinueux s'étend jusqu'à laBalance. Malgré sa taille, elle ne contient que deux étoiles réellement brillantes.

Auxlatitudesseptentrionales moyennes, elle met plus de six heures pour se lever[note 1].

Nomenclature, histoire et mythologie

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en Mésopotamie

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la constellation de l'Hydre est une création mésopotamienne. Le nom mul.MUŠ [=ṣeru], « le Serpent », apparaît identifié àZeta Hydrae dans des listes de Nippur datant de laIIIe dynastie d’Ur, soit 2112-2004 av. J.-C.[1]. Un ou deux siècles plus tard, nous apprenons que cette étoile se nomme aussi MUŠ.ḪUŠ =Mušḫuššu[2].

L’image de MUŠ = [=ṣeru], « le Serpent » sur le kudurru deMeli-Šipak II entre 1186 et 1172 av. è. c.

Nous apprenons par lesSéries MUL.APIN, le premier traité d'astronomie mésopotamienne, découvert à Ninive dans la bibliothèque d'Assurbanipal et datant au plus tard de 627 av. è. c., il est écrit à propos deζ Hya, disposée sur le chemin d’Anu, soit la zone équatoriale, que dans la mythologie mésopotamienne : mul.MUŠ d.nin-giš-zi-da EN er-ṣe-tu4,i.e. « Le Serpent » est « Ningišzida, Seigneur du Monde d’En-bas »[3]. L’étymologie deNingišzida pourrait être « le Seigneur du bon arbre, ce qui en ferait une divinité de la végétation et de la fertilité, dont la mort et la renaissance sont rattachées au cycle des saisons, et possède des attributions proches de celles deDumuzi[4]. L’image de MUŠ =ṣeru est invoquée pour sa protection sur unkudurru, ou stèle de donation foncière, deMeli Šipak II / Melišiḫu, entre 1186 et 1172 av. è. c.

Déjà à l’époque deMUL.APIN, le ciel est déjà contexturé en constellations et, dans un document du milieu du 1er millénaire av. è. c., 3 étoiles de la figure de MUŠ, « le Serpent » sont désignées, à savoir : GABA, MURUB4, et SAG, soit « la Poitrine », le « Milieu » et la « Tête » (ζ Hya)[5].

en Grèce et à Rome

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Les Grecs héritèrent de la figure mésopotamienne en la nommantὛδρα, ce qui est attesté chez Eudoxe, et l’on trouve la formeὛδρη chezAratos[6] etὛδρος chezÉratosthène[7]. Et ils l’acclimatèrent à leur propre imaginaire. Si en effet cette figure est liée en Mésopotamie à la figure de mul.UGA =Aribu, le Corbeau »[8], ils ajoutèrent à ce couple la figure de Κρατήρ, « la Coupe ». Si l’on en croit Ératosthène, en effet, l’hydre, faussement accusé par le corbeau d’avoir bu l’eau de la source où les dieux l’avaient envoyé puiser pour faire faire une sacrifice, fut puni par Apollon et pour laisser un souvenir de ce sacrilège, celui-ci plaça parmi les constellationsl’Hydre,la Coupe et leCorbeau qui ne peut y boire ni s’en approcher[9] (voir la constellation duCorbeau). Chez d'autres auteurs, elle représenterait l'Hydre de Lerne, tuée parHéraclès dans le cadre de ses Douze travaux.

La figure deHydra dans l’édition duPoeticon astronomicon d’Hyginus de 1482 (image inversée).

Quant aux Latins, ils firent deὛδρα,Hydra à partir desAratea, c'est-à-dire les versions latines desΦαινόμενα d’Aratos, à commencer par celle deCiceron. Mais Germanicus a préféréHydros etHydrus, et l'on rencontre les synonymesAnguis chezVitruve et, plus rarement,Serpens, notammentPline etAvienus[10].

Chez les Arabes

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Nous avons, de façon habituelle deux représentations du ciel parallèles et non exclusives, le ciel arabe traditionnel formaté à partir desmanāzil al-qamar ou « stations lunaires », et le ciel formaté par les Grecs et adopté par les astronomes arabes auIXe siècle, ou ciel gréco-arabe.

En héritant du ciel formaté par les astronomes grecs duIXe siècle, les Arabes traduisirent l’Ὓδρος ptolémaïque par d’al-Šuğāᶜ, un des noms du « Serpent », mais qui signifie, au sens commun, « brave, courageux », mais aussi « violent ». De cette figure gréco-arabe, viennent plusieurs noms figurant aujourd’hui dans les catalogues internationaux :Dhanab al Shuja (γ Hya),Lisan al Shudja (δ Hya),Minchir [Hydrae] (σ Hya) etUkdah (ι Hya).

La figure de العقابal-Šuğāᶜ dans le ciel gréco-arabe (d’après un traité deᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī, 1606, St-Péterbourg.
Les figures الفردal-Fard, الشراسيفal-Šarāsif et من العزلmin al-aczal dans le ciel arabe traditionnel.


Mais les Arabes voyaient aussi, dans leur ciel traditionnel, à côté d’al-Fard, « l’Isolée », un groupe nommé الشراسيفal-Šarāsif, « les Chameaux entravés », et un ensemble situé au nord-est de ces figures, décrit comme العزل منmin al-aᶜzal, c’est-dire « à l’écart ». Toutes ces figures ont donné des noms qui se retrouvent aujourd’hui dans le catalogues internationaux :Alphard [Hydrae] (α Hya),Al Sharasif [Hydrae] (κ Hya),Min Azal I à V (δεζρσ Hya, etSharasiph (ν Hya).

En Europe

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Au haut Moyen Âge, les clercs latins connaissaient le nom d’Hydra par les encyclopédies et les quelques manuscrits desAratea disponibles, et ils employèrent dès l’an mil le nom qu’ils trouvèrent dans les textes arabes. Dans sa version arabe de la Μαθηματική σύνταξις de Claude Ptolémée effectuée auIXe siècle,Isḥāq b. Ḥunayn écrivait :kawkab Idrus wa-huwa nūᶜ min al-ḥayāt wa-qad yusamī al-Šuğāᶜ[11], ce que Gérard de Crémone rendca. 1175 par :Stellatio Ydre, et est spes serpentis, et nominatur Asiua, en ajoutant cette traduction étrange:i.e. Securus[12]. Fort opportunément, lesecurus de Gérard de Crémone sera corrigé grâce aux philologues de la Renaissance enfortis etfuriosus, repris dans l’Uranometria deJohann Bayer (1603), qui donne encore :in asterismis Almagesti,n Asuia[13]. Ce n’est qu’avec la nomenclature approuvée en 1930 par l’Union astronomique internationale (AUAI) que ces appellations venus de l’arabe disparaîtront définitivement.

les figures deHydra et de ses voisnes dans leCelestial Atlas deJohannes Hevelius, 1690.
Les figures deHydra et ses voisines dans l’Urania's Mirror, 1824.

Observation des étoiles

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Constellation de l'Hydre.

La constellation ne peut être repérée que par morceaux. C'est une constellation d'étoiles peu brillantes et assez éparses, dont les formes sont rarement suggestives.

Tête de l'Hydre

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La tête de l'Hydre est située à mi-distance entreProcyon duPetit Chien etRégulus duLion. On repère assez facilement (mag 3) ses deux yeux,ε Hya etζ Hya, assez proches et de luminosité sensiblement équivalente. Quand les conditions de visibilité sont bonnes, on voit se dessiner les deux narines parallèles aux yeux, et une cinquième petite étoile qui ferme la tête.

Dans l'alignement des deux yeux, du côté de Procyon, on trouve à 10° une étoile moyenne (mag 3) qui est la plus brillante de la constellation duCancer. Le corps de l'hydre se prolonge de l'autre côté de cet alignement, vers l'est.

À angle droit de cette première direction, dans l'alignement de la tête qui part des yeux vers les narines, on trouve également à 10° une étoile moyenne (mag 4) qui estζ Mon, quatrième de laLicorne, suivie à 10° dans la même direction (un peu à gauche) parα Mon, et cet alignement se poursuit jusqu'àSirius (α CMa), duGrand Chien, 15° plus loin.

Cœur de l'Hydre

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Le cœur de l'Hydre estAlphard, étoile relativement brillante (mag 2) et isolée située au sud deRégulus, sur le chemin deCanopus. Alphard sert de point de repère central pour cette région du ciel. Elle est à mi-distance sur l'alignement entre Régulus et le début de la boussole,γ Pyxidis.

Tronc supérieur de l'Hydre

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Le début du corps de l'Hydre suit en deux morceaux la direction générale de l'axe Procyon - Alphard. Partant de la Tête, on rencontre deux petites étoiles moyennement brillantes (mag 4), à intervalle régulier, puis le corps fait un angle droit vers la gauche en direction d'Alphard. Si au lieu de bifurquer on continue tout droit sur la longueur d'un troisième intervalle, on tombe sur une zone peu étoilée qui est la constellation duSextant, située entre Alphard et la constellation duLion.

La suite du corps de l'Hydre continue suivant l'axe Procyon - Alphard, en direction duCorbeau. On rencontre sur cet axe deux étoiles moyennes,λ Hya etν Hya. À ce niveau, le corps de l'hydre « disparaît » pour céder la place à la constellation de laCoupe. La zone de la constellation se poursuit plus au sud, mais sans guère d'étoile brillante pour guider le regard.

Queue de l'Hydre

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La queue de l'hydre sort de la figure. Elle peut être admirée autour de la constellation duCorbeau, petite constellation facilement repérable au sud de laVierge.γ Hya, relativement brillante etπ Hya terminent la constellation, sous la Vierge et laBalance.

Étoiles principales

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Article détaillé :Liste d'étoiles de l'Hydre.
Disque protoplanaitére autour de l'étoile TW Hydrae

Alphard (α Hydrae)

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Article détaillé :Alphard.

L'étoile la plus brillante de l'Hydre s'appelleAlphard (α Hydrae) et se trouve au cou du monstre. C'est une étoile géante orange distante de 180années-lumière,400 fois plus brillante que leSoleil, large d'une moitié d'ua.

Autres étoiles

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ε Hydrae est uneétoile multiple possédant au moins cinq membres : au centre se trouve un couple formé d'une géante jaune et d'une sous-géante blanche distantes de 10,5 ua etorbitant en 15,05 années. À 190 ua du couple, une étoile jaune effectue une révolution en 900 ans. Il s'agit également d'un couple d'étoiles, extrêmement proches l'une de l'autre (environ 0,09 ua et elles tournent l'une autour de l'autre en 9 jours). Enfin, 800 ua plus loin, une petite étoile rouge ferme la marche.

σ Hydrae, la18e étoile de la constellation, porte curieusement un nom propre : Al Minliar al Shuja.

R Hydrae est uneétoile variable de typeMira (ο Ceti) et évolue entre les magnitudes 4,97 et 10,9 sur une période de 388,87 jours.

Deux étoiles de l'Hydre au moins possèdent deuxplanètes :HD 74156, avec deux planètes 1,86 et 6,17 fois plus massives queJupiter, orbitant à 0,294 et 3,40 ua en 51,643 et 2 025,0 jours, etHD 82943, avec deux planètes également, 0,88 et 1,63 fois plus massives que Jupiter, orbitant à 0,73 et 1,16 ua en 221,6 et 444,6 jours.

Objets célestes

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M83 est l'une des galaxies les plus brillantes du ciel Austral (mag 7,5).

À cause de sa longueur, la constellation de l'Hydre contient plusieurs objets célestes notables. On y trouve notamment trois objets ducatalogue Messier :M48, unamas ouvert distinguable à l'œil nu dans d'excellentes conditions et située à l'extrémité Est de la constellation ;M68, unamas globulaire etM83, unegalaxie spirale barrée vue de face et située à la frontière avec la constellation duCentaure.

La constellation abrite également lanébuleuse planétaireNGC 3242, surnommée le « Fantôme de Jupiter ». Samagnitude apparente de 7,7 la rend observable dans un petit télescope.

En outre, on trouve également les galaxiesNGC 3621 (spirale) etNGC 2936, une galaxie spirale eninteraction gravitationnelle avec une galaxie elliptique (NGC 2937) et déformée par leseffets de marrée. Notons aussi lagalaxie lenticulaireNGC 4993, source du signal d'ondes gravitationnellesGW170817 associé à une contrepartieélectromagnétiques détecté le et interprété comme unefusion d'étoiles à neutrons[14].

La constellation de l'Hydre contient aussiMRC 1138-262, d'abord connu comme une source radio due à untrou noir supermassif puis comme unamas de galaxies. LeSuperamas de l'Hydre-Centaure s'y trouve également.

Notes et références

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Notes

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  1. C'est plus de 6 heures si on considère que la constellation commence à la « Tête de l'Hydre » et finit àπ Hya. Mais la constellation met environ 10 heures à se lever si l'on considère toute sa surface.

Références

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  1. Roland Laffitte, « Les listes de Nippur IIIe dynastie d’Ur, 2112-2004 av. J.-C.», sur URANOS, le site astronomique de la Selefa. »
  2. Roland Laffitte, « Prières aux dieux de la nuit», sur URANOS, le site astronomique de la Selefa. »
  3. Roland Laffitte, « Série MUL.APIN (BM 86378) », Tab. I, ii, 8, , sur URANOS, le site astronomique de la Selefa. »
  4. Jeremy Black & Anthony Green, Gods, Demons and Symbols of Ancient Mesopotamia, an Illustrated Dictionary, London: British Museum Press, 1992, pp. 138-139.
  5. Roland Laffitte, « Le Catalogue de Dalbanna (K 6490 & div.) », sur URANOS, le site astronomique de la Selefa. ».
  6. Les Phénomènes :« Loin de lui tourne une autre constellation qu'on nomme l'Hydre, elle serpente au loin. Sa tête est sous le milieu du Cancer, sa sinuosité sous le corps du Lion, et sa queue au-dessus du Centaure, une coupe est posée sur le milieu de son repli, et au haut est perchée une figure du Corbeau qui le mord. »
  7. André Le Bœuffle,Les Noms latins d’astres et de constellations, éd. Paris : Les Belles Lettres, 1977, pp. 142-145.
  8. Roland Laffitte,, « L’héritage mésopotamien des Grecs en matière de noms astraux (planètes, étoiles et constellations, signes du zodiaque), inLettre SELEFA n° 10 (décembre 2021), pp. 28-30. »
  9. Ératosthène,Le Ciel, mythes et histoires des constellations, Pascal Charvet (dir.), Paris : Nil Éditions, 1998, p. 185.
  10. André Le Bœuffle,Les Noms latins…,op. cit, pp. 142-145.
  11. Claudius Ptolemäus, Der Sternkatalog des Almagest. Op. Cit, p. 199.
  12. Gérard de Crémone,Almagestum Cl. Ptolemei Pheludiensis Alexandrini astronomorum principis…, Venise : ex. Officina Petri Liechtenstein, 1515, fol. 87v.
  13. (la)Johann Bayer,Uranometria, omnium asterismorum continens schemata, nova methodo delineata…, Augusta Vindelicorum : C. Mangus, 1603, fol. 44r.
  14. Sean Bailly, « Ondes gravitationnelles : un signal d’un nouveau type détecté », surpourlascience.fr,(consulté le)

Voir aussi

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