Lehussard est unmilitaire appartenant à lacavalerielégère. Les hussards furent avant tout employés pour lareconnaissance et les raids pour approvisionner l'armée en marche. Au combat, leur fonction était également de harceler l'ennemi, de s'emparer des batteries d'artillerie ou de pourchasser les troupes en débâcle.
Avec le temps, ils devinrent une troupe d'élite à l'uniforme coloré. Leur armement laissa de côté la lance pour lacarabine légère et lespistolets ; lesabre fut conservé et acquit même le statut d'élément caractéristique du hussard descendu de cheval. Il pend en effet très bas derrière lesjambes, et lescourroies qui le retiennent supportent aussi lasabretache, une pochette plate ornée de l'emblème du régiment.
Le terme « hussard » est un emprunt auhongrois : huszár qui signifie « vingtième ». À l'origine corps de cavalerie légère créé auXVe siècle par le roiMatthias Corvin pour combattre l'armée ottomane, les hussards tireraient leur nom des mots hongroishúsz (prononcer « houss ») signifiant « vingt » etár (prononcer « are ») qui signifie « paye ». En effet, dans leroyaume de Hongrie, dès leMoyen Âge, chaque village devait fournir au souverain des cavaliers montés équipés et armés au nombre d'un homme pour vingtmanses[1]. D'où le nom de « houzard » devenu par la suite « hussard ».
Selon une autre théorie, le terme découle dulatin :cursor (courseur, courreur, messager), comme pour le mot « corsaire »[réf. nécessaire].
Après leur défaite à labataille de Nicopolis en1396, les forces armées hongroises ont été renforcées par des cavaliers dudespotat de Serbie. Utilisés par le voïvode Nikola Skobaljić lorsque les Turcs attaquèrent la ville deLeskovac en1454, les Serbes, se livrant à des actions deguérilla traditionnelle similaire à la cavalerie du voïvodeVlad Țepeș, constituaient une résistance tenace aux envahisseurs ; mais en fin de compte sans résultats. Les premiers hussards furent levés par le roi Matthias Corvin vers l'an1481 lors de laguerre hongro-ottomane où ils affrontèrent avec succès lessipahis turcs. À ce temps, les cavaliers sont équipés decasques à queue de homard et deboucliers recouverts de tôle de fer, ainsi que desabres,masses d'armes,lances de cavalerie etestocs.
Dans l'armée française, les hussards apparaissent en 1637 lors de laguerre de Trente Ans. Ils forment une arme distincte dans lacavalerie en 1776. Servant d'éclaireurs, chargés de harceler l'adversaire, les hussards firent toujours preuve d'un courage exceptionnel et écrivirent les plus étonnantes pages de l'histoire des guerres révolutionnaires et impériales,capturant en 1795 la flotte hollandaise prise dans les glaces au Texel, faisant capituler la forteresse deStettin et participant à toutes les grandes charges.
Un garde duhetman polonais.Les hussards de Pologne-Lituanie dans larépublique des Deux Nations furent structurés en cavalerie lourde.
Dans l'arméepolonaise, contrairement aux autres armées, les hussards (enpolonais :Husaria) évoluèrent pour devenir unecavalerie lourde. Les hussards polonais sont aussi connus pour porter dans le dos une ou deux ailes accrochés à l'armure ou à la selle, dont l'utilité reste incertaine (emploi lors de parades, effet psychologique ou technique de protection). Leur rôle le plus probable étant par leur bruissement lors de la charge, d'effrayer les chevaux adverses ou de donner l'impression d'un plus grand nombre d'assaillants, technique de guerre psychologique réemployée bien plus tard sur lesbombardiers en piqué allemandsStuka de laSeconde Guerre mondiale à l'aide d'unesirène surnomméetrompette de Jéricho.
Les hussards de Pologne-Lituanie remportent labataille de Klouchino dirigés parZolkiewski contre le prince Dimitri Shuisky du grand-duché de Moscou, puis, dirigés par Jean III Sobieski, labataille de Vienne contre les Ottomans le[3].
Les « Hussards de la mort » (Húsares de la Muerte(es)) étaient un groupe paramilitaire fondé par le guérillero chilienManuel Rodríguez Erdoíza après ladeuxième bataille de Cancha Rayada(en), le 23 mars 1818[4], dans le cadre de laguerre d'indépendance du Chili. Leur uniforme était presque identique à celui des hussards de Galice, mais entièrement noir, avec une tête de mort sur le col. Le nom des Hussards de la mort signifie que ceux-ci préfèrent mourir que de donner la victoire à l'ennemi. À cette époque, les hussards de la mort ont pris une grande importance et deviennent un symbole de la volonté d'indépendance du Chili.
Au départ, l'équipement du hussard se composait d'unsabre de cavalerie, de lalance et d'unearmure légère, leur principale tactique consistant en une charge compacte à la lance contre des troupes d'infanterie.
À partir du XVIIIe siècle, les hussards adoptèrent des tenues inspirés des populations desBalkans tels que lecolback, un bonnet de fourrure d'inspiration turque ou serbe ansi que ledolman, veste au boutonnage caractéristique proche de celle du cavalier croate ci-dessus. Les hussards sont également reconnaissables par le port de lasabretache, une sacoche portée très bas contre la jambe et servant à transporter des documents, la cavalerie légère ayant souvent un rôle de messager.
L’expression « à la hussarde » signifie aujourd’hui : « avec brutalité et précipitation ; sans raffinements ni délicatesses »[5]. Il s’agit probablement d’une référence aux charges, ou attaques des hussards. Dans le domaine militaire, cette expression se retrouve dans une lettre de Frédéric II de Prusse datée de 1756, décrivant sa tactique prudente pendant labataille de Lobositz contre l’Autriche« …il faut bien se garder de les attaquer à la housarde[6]. » Cette phrase a été utilisée dans un contexte civil au moins depuis 1815, année pendant laquelle Paul-Louis Courier, dans une lettre adressée à sa femme, écrivait :« Le curé ayant appris que j'avais une femme jeune et jolie fit là-dessus des commentaires à la housarde qui réjouirent fort la compagnie… »[7]. Ce n’est qu'en 1866 qu’un dictionnaire de langue française,Le Littré, mentionne cette locution, possédant le sens énoncé ci-dessus : « à la hussarde , à la housarde, à la façon des hussards, sans retenue »[8].
« La collection « historique des hussards », qui a acquis une réputation internationale, rassemble plus de 15 000 objets évoquant 400 ans d’histoire, duXVIe au XXe siècle, dans trente pays différents. Elle a été constituée à partir de1955 par Marcel Boulin, alors conservateur du musée, pour lier l'élevage ducheval anglo-arabe à la présence des régiments de hussards en garnison à Tarbes. La présentation au public, dans le musée rénové, suivra un déroulement chronologique de l'épopée des hussards de1545 à1945. Le parcours muséographique, faisant appel aux nouvelles technologiesmultimédia, permettra de découvrir deux cents mannequins et bustes, six cents armes et une centaine de peintures d'artistes tels queHorace Vernet,Ernest Meissonnier ouÉdouard Detaille. »
Yves Barjaud,Les Hussards : trois siècles de cavalerie légère en France, Lausanne,Favre,, 307 p.(ISBN2-8289-0333-8).
L. Rousselot,L'armée française : ses uniformes, son armement, son équipement, Villejuif, Imprimerie L. Camus,, « Planche no 22: Hussards, Généralités 1804-1812 ».