Chef-lieu de l'anciencanton du même nom (aujourd'huicanton de Saint-Louis), situé sur leRhin au coin des Trois Frontières (France, Suisse au sud et Allemagne à l'est sur la rive droite du Rhin),forteresse construite parVauban sousLouis XIV, Huningue compte actuellement un peu plus de 7 000 habitants.
Plusieurs études ont été menées afin de caractériser les types climatiques auxquels est exposé le territoire national. Les zonages obtenus diffèrent selon les méthodes utilisées, la nature et le nombre des paramètres pris en compte, le maillage territorial des données et la période de référence. En 2010, le climat de la commune était ainsi de typeclimat des marges montargnardes, selon une étude duCentre national de la recherche scientifique (CNRS) s'appuyant sur une méthode combinant données climatiques et facteurs de milieu (topographie, occupation des sols, etc.) et des données couvrant lapériode 1971-2000[6]. En 2020, le climat prédominant est classé Cfb, selon laclassification de Köppen-Geiger, pour la période 1988-2017, à savoir un climat tempéré à été frais sans saison sèche[7]. Par ailleursMétéo-France publie en 2020 une nouvelle typologie desclimats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre leclimat semi-continental et leclimat de montagne[8] et est dans la région climatique Alsace, caractérisée par une pluviométrie faible, particulièrement en automne et en hiver, un été chaud et bien ensoleillé, une humidité de l’air basse au printemps et en été, des vents faibles et des brouillards fréquents en automne (25 à30 jours)[9]. Elle est en outre dans lazone H1b au titre de laréglementation environnementale 2020 des constructions neuves[10],[11].
Au, Huningue est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[15].Elle appartient à l'unité urbaine de Bâle (SUI)-Saint-Louis (partie française)[Note 3], une agglomération internationale regroupant six communes, dont elle est une commune de labanlieue[Note 4],[16],[17]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bâle - Saint-Louis (partie française), dont elle est une commune du pôle principal[Note 5],[17]. Cette aire, qui regroupe 94 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[18],[19].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (90,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (90,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (45,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (39,2 %), eaux continentales[Note 6] (9,3 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (5,5 %), zones agricoles hétérogènes (0,2 %)[20]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Sur les douze lignes du réseau detransport en commun deSaint-Louis AgglomérationDistribus, cinq passent par la ville de Huningue. Alors que la ligne 1 dessert des lieux importants comme le Parc des Eaux Vives, la place Abbatucci ou encore le square Soustons, la ligne 2 ne dessert qu'un quartier pavillonnaire au nord-ouest. La ligne 3 (ou 603) reprend majoritairement le tracé de la ligne 1 et permet en plus d'accéder facilement au centre-ville deBâle. La ligne 6 dessert elle de façon brève la ville, mais est tout de même la seule ligne à desservir directement la mairie et le Triangle. Enfin, la ligne 9 relie en semaine lagare de Saint-Louis aux zones industrielles nord et sud de la ville.
Le parc des Eaux Vives inauguré en1993.Une « voie Verte du canal de Huningue » est par ailleurs aménagée en bordure du canal.
En 1679, Vauban fortifie la ville, la dressant comme cerbère veillant à la navigation rhénane et à la souveraineté française. La réalisation du canal dit de Huningue, en 1828, renforce le caractère stratégique de la cité[21].
En 1929, la société La Traction de l'Est assure le halage des bateaux le long du canal à l'aide d'un loco-tracteur électrique. Dans le cadre des travaux de canalisation du Rhin, l'écluse de Kembs-Niffer est aménagée en 1961 et permet de relier directement le grand canal d'Alsace au canal de Huningue. À partir de cette période, le trafic fluvial entre Huningue et Niffer se fait par le grand canal d'Alsace, au détriment du canal de Huningue. Celui-ci sera déclassé en 1962. Dans le même temps, la branche Mulhouse-Strasbourg duCanal du Rhône au Rhin subit le même sort, puisque le trafic se fait via le Rhin et le grand canal d’Alsace. Le canal de Huningue est réduit à la liaison Huningue-Niffer. Il sert également à l'alimentation en eau du canal du Canal du Rhône au Rhin et à l'irrigation des cultures proches[22]. Les écluses ne sont plus opérationnelles, mais le canal est navigable depuisNiffer jusqu'àKembs, où se trouve un petitport de plaisance.
Le canal est donc alimenté en amont par leRhin et se termine à l'embranchement deNiffer d'où on peut rejoindre directement legrand canal d'Alsace et le canal du Rhône au Rhin.
À cette même période, une « voie Verte du canal de Huningue » est aménagée[23]. C'est aussi un grand chemin de promenade qui passe par laPetite Camargue Alsacienne.
1679 :Louis XIV ordonne la construction d'une forteresse à Huningue. Huningue est, avant cette construction, un passage idéal pour les envahisseurs et son histoire se confond avec celle de toute cette région frontalière. Le chantier de cetteplace forte commence en1680 sous la direction deVauban[26].
1684 : les travaux de laforteresse nécessitent le déplacement de la population sur l'île d'Aoust et dans ses environs (Saint-Louis et Village-Neuf).
1815 : Huningue estassiégée pour la troisième fois dès le26 juin par 20 000 Autrichiens. Legénéral Barbanègre à la tête d'une garnison de seulement 500 hommes tient la ville durant 2 mois alors queNapoléon avait abdiqué depuis près de 20 jours. À sa reddition le26 août, la ville n'était plus qu'une ruine. Laplace fut démantelée à la demande deBâle.
Cependant, dans un dictionnaire de 1860 il est écrit : "Place jadis très forte, mais démantelée en 1815, après un siège où 135 français, commandés par le général Barbanègre, tinrent pendant douze jours contre 30000 autrichiens[30]".
1940 : Huningue est annexée de facto par l’Allemagne nazie et rattaché àSaint-Louis etBourgfelden pour former, jusqu'en1944, la ville de Hüningen-Sankt Ludwig.
L'endettement de Huningue au peut s'évaluer à partir de trois critères : l'encours de la dette[Note 14], l'annuité de la dette[Note 15] et sa capacité de désendettement[Note 16] :
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[41]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[42].
En 2022, la commune comptait 7 410 habitants[Note 17], en évolution de +2,73 % par rapport à 2016 (Haut-Rhin : +0,66 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Église Saint-Louis. Église de garnison, aujourd'hui désaffectée, elle est construite d'après les plans de l'ingénieurJacques Tarade. Elle domine la place Abattucci. Le bâtiment a souvent accueilli, du fait d'une acoustique appréciable, des concerts de musique de chambre. Il sert également de bureau de vote lors des élections. Depuis 1938, les façades, le clocher ainsi que la toiture figurent sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques[51],[52].
Église du Christ-Roi, bâtie par l’architecte Jacques Roz au début des années 1930[53],[54].
Temple[55],[56]. Il fut le dernier à être construit, sous la direction de l'architecte Joerg de Mulhouse, sous le régime allemand en 1913[57]. Les vitraux sont de Eichin et Straub (peintres-verriers) et datent de 1913[58].
Parc des Eaux Vives et la Timonerie : torrent artificiel, kayak, canoë, rafting, nage en eau vive… et voie Verte du canal de Huningue[23].
Passerelle des Trois Pays : passerelle d'un seul tenant réservée aux piétons et cyclistes au-dessus du Rhin ouverte depuis 2007. La passerelle des Trois Pays avait été installée sur la plate-forme portuaire avant le, date de son déplacement vers son lieu actuel[59].
Palmrain : pont reliant Huningue et l'Allemagne pour automobile, cyclomoteurs, etc.
Le Triangle est un complexe culturel de 5 540 m2 découpé en 21 salles d'activité. Créé par l'architecte mulhousienJean-Marie Martini, il a été inauguré en février2002. En plus des nombreux spectacles variés (danse, théâtre, musique, art du cirque, humour), leTriangle accueille également des expositions (sculpture, peinture, écriture) et un lieu d’échange, d’informations et d’animations pour les jeunes. De plus, périodiquement sont organisés des thés dansants, des ateliers philo, des auditions de l’Académie des Arts (musique, danse, théâtre de Huningue), des conférences et des rencontres avec des artistes[60].
Lesarmes de Huningue seblasonnent ainsi : « D'azur à trois fleurs de lys d'argent rangées en fasce, coupé de gueules à trois couronnes renversées d'or et posées deux et une, et une fasce d'or brochant sur le tout. »
François-Xavier Blanchard,Le journal du siège d'Huningue en 1814 (extrait duBulletin de la Société d'histoire et du musée d'Huningue, 1955), Éditions historiques Teissèdre, Paris, 2001, 281 p.(ISBN2-912259-54-1)
Jean Paul Binnert,Historique de l'ancienne pisciculture de Huningue, Michelbach-le-Bas, 1998, 47 p.(ISBN2-9513209-0-6)
Patrick Bogner,Huningue : à la croisée des millénaires, Ott, Wasselonne, 2007, 124 p. (photographies)
Isabelle Guerquin et Guillaume Platt,Images d'Huningue : 1890-1930, G. Platt, Saint-Louis, 1991, 189 p.(ISBN2-9505360-0-X)
Paul-Bernard Munch,Saint-Louis, Huningue et la région frontalière, A. Sutton, Saint-Cyr-sur-Loire, 2009, 128 p.(ISBN978-2-84910-967-0)
Les Atlas de Huningue & du château du Landskron (1775) : plans et mémoires d'Antoine-Norbert d'Artus, ingénieur en chef à Huningue, au crépuscule de l'Ancien Régime (transcrits et annotés par Paul-Bernard Munch), Éditions des Rauraques, Kembs, 2007, 111 p.(ISBN978-2-9509-8-9567)
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Bâle (SUI)-Saint-Louis (partie française) comprend une ville-centre et cinq communes de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑La « section de fonctionnement » est constituée des dépenses courantes et récurrentes nécessaires au bon fonctionnement des services municipaux et à la mise en œuvre des actions décidées par les élus, mais sans influence sur la consistance dupatrimoine de la commune.
↑Les « charges de personnel » regroupent les frais derémunération des employés par la commune.
↑Les « dépenses d’équipement » servent à financer des projets d’envergure ayant pour objet d’augmenter la valeur dupatrimoine de la commune et d’améliorer la qualité des équipements municipaux, voire d’en créer de nouveaux.
↑Les « remboursements d'emprunts » représentent les sommes affectées par la commune au remboursement du capital de la dette.
↑L'« encours de la dette » représente la somme que la commune doit auxbanques au de l'année considérée
↑L'« annuité de ladette » équivaut à la somme des intérêts d'emprunts de la commune et du montant de remboursement du capital au cours de l'année
↑La « capacité dedésendettement » est basée sur le ratio suivant défini par la formule :ratio =encours de la dette⁄capacité d'autofinancement. Ce ratio montre, à un instant donné, le nombre d'années qui seraient nécessaires au remboursement des dettes en considérant les ressources de Huningue.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
Base de données du ministère du Budget, relative aux comptes des communes
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑Simon FrançoisGay de Vernon,Traité élémentaire d'art militaire et de fortification : à l'usage des élèves de l'École polytechnique, et des élèves des écoles militaires,vol. 2, Allais, Paris,(lire en ligne),p. 264
↑Dictionnaire universel d'Histoire et de Géographie, éd. Hachette, année 1860, page 858.