Le termehumanités est éminemment polysémique, il peut désigner :
Dans l'enseignement traditionnel français, ce terme désigne les lettres classiques, que l'on qualifierait aujourd'hui d'humanités classiques (correspondant auxclassics en anglais), centrées sur lalittérature grecque etlatine. Dans le sens qu'il prenait en France durant leMoyen Âge, ces « humanités classiques se définissent d’abord et surtout par une « éducation », une éducation esthétique, rhétorique, mais également morale et civique »[1].
Par extension, les collèges d'humanités sont ceux qui dispensent la première partie de l'enseignement desarts libéraux (trivium etquadrivium, sans la philosophie) de lafaculté des arts de l'Université depuis leMoyen Âge jusqu'à laRévolution française. Ils étaient pourvus de trois ou quatre classes de grammaire, de deux classes d'humanités et de rhétorique. Ils correspondaient à notre actuelenseignement secondaire, et préparaient à l'entrée dans l'une des trois autres facultés de l'université (droit, médecine et théologie).
Aujourd'hui, la notion d'humanités désigne en général un champ disciplinaire beaucoup plus large couvrant leslettres et une partie dessciences humaines et sociales. Ce glissement peut s'expliquer par l'alignement sur le sens du mot anglaishumanities, mais est aussi la conséquence des grands débats pédagogiques qui ont accompagné la marginalisation du grec et du latin par de nouvelles matières (français, sciences, langues étrangères…) ; débats cristallisés en France par la réforme des lycées de 1902[2],[3].