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Huitième croisade

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Huitième croisade
Description de cette image, également commentée ci-après
Saint Louis assiège Tunis durant la huitième croisade (1270). Enluminure desGrandes Chroniques de France (vers 1370-1378). Paris, BnF, département des Manuscrits, Français 2813, folio 299 verso.
Informations générales
Date1270
LieuTunis
Casus belliMenaces mamelouks
Issue
  • Échec des croisés devant Tunis
  • Mort deLouis IX
  • Traité de Tunis garantissant aux chrétiens le libre-échange et la résidence des moines et des prêtres à Tunis
Belligérants
Croisés :
Royaume de FranceRoyaume de Navarre
Royaume de Sicile
Comté de Luxembourg
Écossais
Etats des HafsidesSoutiens
Royaume de Tlemcen
Sultanat mamelouk d'Égypte
Royaume de Fès
Royaume de Grenade[1]
Commandants
Louis IX,roi de France
ThibautII,roi de Navarre etcomte de Champagne
CharlesIer d'Anjou
HenriV de Luxembourg
HuguesIV de Bourgogne
RobertIII de Flandre
RobertII d'Artois
Alphonse de Poitiers
JeanIer de Bretagne
PierreIer d'Alençon
Jean Tristan de France
GuyIII de Châtillon-Saint-Pol
Florent de Varennes
Abû `Abd Allah Muhammad al-Mustansir
Muhammad bin Abi al-Hussein, grand commandant et secrétaire d'État
Abu Said Uthman al-Hintati, ministre des finances
Abu Hilal al-Hintati, gouverneur deBougie
ًZayyan benMuhammad bin Abdal-Qawi, émir desToudjins
Yahya ben Abi-Bakr, co-commandant du corps des Volontaires
Yahya ben Saleh, co-commandant du corps des Volontaires

En Terre Sainte1095 – 1291
 
Dernières croisades1291 – 1510
 
Croisades baltes1147 – 1422
(1283–1422)
 
 
Contre des chrétiens1209 – 1434
 
Reconquista722 – 1492
 

Batailles

Liste des batailles
Données clés

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Lahuitième croisade, qui a lieu en 1270, est lancée par le pape à la suite des menaces que lesultanmamelouk d'ÉgypteBaybars fait peser sur lesÉtats latins d'Orient, issus de lapremière croisade (1099).

Cette croisade, nouvel échec pour les chrétiens, est marquée par la participation du roi de FranceLouis IX, par le siège de Tunis qu'il établit en et par sa mort au mois d'.

Situation au Proche Orient vers 1265

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Depuis le passage deLouis IX enTerre sainte, pendant laseptième croisade, lesMongols avaient envahi leProche-Orient et conquis les émirats d'Alep et deDamas. LesFrancs d'Orient avaient réagi diversement vis-à-vis des Mongols, laprincipauté d'Antioche et leroyaume d'Arménie s'alliant avec eux alors que leroyaume de Jérusalem et lecomté de Tripoli faisaient alliance avec lesMamelouks. Néanmoins, la mort dugrand khanMongka fait revenir les Mongols dans leur pays d'origine pour régler les problèmes de succession. La question réglée,Houlagou, lekhan mongole de Perse, revient et exige l'allégeance des Mamelouks qui refusent. Finalement, le sultan mameloukQutuz bat les Mongols àAïn Djalout le et conquiert lesémirats deDamas et d'Alep, encerclant les États francs. Qutuz est détrôné peu après parBaybars, qui ne cache pas sa volonté de rejeter tous les Francs deSyrie[2].

Louis IX suit de très près les événements d'Orient et, quand lepapeUrbain IV décide la levée d'un impôt extraordinaire sur une durée de trois ans pour soutenir financièrement l'Orient chrétien,Louis IX soutient cette initiative et la porte à cinq ans malgré l'impopularité de cette mesure. Toutefois, craignant une invasion mongole de laRussie par laHorde d'or, personne ne se risque à partir en croisade. Ce danger écarté, le roi de France envoie des ambassades auprès d'Houlagou afin de conclure une alliance et une action militaire concertées contre l'Égypte mamelouke[3].

Baybars attaque de son côté les restes desÉtats latins d'Orient et prendNazareth,Haïfa,Toron etArsouf en 1265.HuguesIII,roi de Jérusalem, débarque àSaint-Jean-d'Acre pour défendre la ville alors que Baybars est monté jusqu'enArménie qui est à l'époque contrôlée par les Mongols.

Les Francs d'Outremer, occupés à leurs querelles internes et sans souverain depuis trente ans refusent de reconnaître l'autorité d'HuguesIII et ne réagissent que mollement aux avancées de Baybars[4]. En 1268, c'estJaffa qui est prise. La guerre de siège qui prévalait jusqu'alors, grâce aux forteresses édifiées et restaurées parLouis IX lors de son séjour en 1250-1254, se transforme peu à peu en guerre de position[3].

Lancement de la croisade

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Parcours de la huitième croisade.

Appels à la croisade et premières réactions des princes

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À l'annonce de ces nouvelles, les papesAlexandreIV,Urbain IV etClément IV appellent l'Occident à la croisade.

Dès le mois d', leroi de NavarreThibautII, leduc de BrunswickAlbertIer, leduc de BavièreLouisII et lemargrave de MisnieHenriIII annoncent leur intention de partir combattre en Terre sainte au printemps 1267.

Entrée de Louis IX dans la croisade

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Jusqu'en 1266, une partie des armées duroyaume de France est occupée à soutenirCharles d'Anjou en train de conquérir leroyaume de Sicile et de combattreManfred de Hohenstaufen.

Ce n'est qu'en 1266 que ce dernier est vaincu et queLouis IX annonce son intention de se croiser (), transformant ces départs ponctuels en croisade organisée mais la retardant de trois ans. Cette annonce place le papeClément IV dans l'embarras. Il souhaite que le roi reste en son royaume afin de maintenir la paix en Occident et, sachant la santé du roi fragile, craint une issue fatale à une telle expédition. D'autre part, les Francs d'Orient ne cachent pas leur besoin de renforts immédiats même s'ils sont limités. Finalement, le pape accepte et confie la prédication de la croisade aucardinal de Sainte-Cécile Simon de Brie[5], légat pontifical en France et futur papeMartin IV[6], puis àRaoul de Grosparmy, cardinal et évêque d'Albano[7]. Bien que la nouvelle croisade soit mal accueillie[5],[8],Louis IX fixe le départ pour la première quinzaine de à partir d'Aigues-Mortes.

Déroulement de la croisade

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Intervention des infants d'Aragon

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En,Jacques,roi d'Aragon, qui s'est couvert de gloire en reprenant aux musulmans d'Espagne lesîles Baléares (1229) et leroyaume de Valence (1238), envoie ses deux bâtards Fernando Sanchez et Pedro Fernandez en Terre sainte. LesHospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem et les chevaliers de l'ordre du Temple ont grand peine à les empêcher de commettre des imprudences face aux provocations deBaybars qui cherche à attirer lescroisés dans des pièges. Ils finissent par rentrer chez eux sans avoir obtenu de résultat notable[9].

Préparatifs du roi de France

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Malgré les critiques et les refus d'anciens chevaliers croisés en 1248, un certain nombre d'entre eux se croisent :Alphonse de Poitiers, le frère du roi,Charles d'Anjou, son autre frère,RobertII d'Artois[10], neveu du roi,ThibautII,roi de Navarre, gendre du roi,JeanIer le Roux,duc de Bretagne et son filsJean de Bretagne,comte de Richemont,HuguesXII de Lusignan,comte de la Marche,JeanII de Nesle,comte de Soissons, etGuyIII de Châtillon,comte de Saint-Pol.

Le, alors que la flotte fait relâche àCagliari enSardaigne,Louis IX annonce que le premier objectif de la croisade estTunis. On ne sait pourquoiLouis IX a pris cette décision, ni qui l'y a incité. La raison communément admise est que ce fut décidé par son frère Charles d'Anjou. Ce dernier avait en effet des griefs contre la cour de Tunis, qui accueille les partisans desHohenstaufen et qui avait convaincu lessultans hafsides de ne plus verser à la Sicile le tribut que ces derniers versaient aux Hohenstaufen. Cependant, même si ces perspectives ainsi que celle d'installer un protectorat sur Tunis pouvaient intéresser le roi angevin deSicile, elles avaient le grand défaut de retarder la reconquête de l'Empire latin de Constantinople où se situaient les ambitions de Charles[11].

Une autre explication de la décision royale d'opter pour Tunis comme objectif préliminaire de la croisade est l'opposition deLouis IX au projet de son frère Charles d'Anjou d'effectuer un détour parConstantinople. En, ce dernier avait rassemblé en Sicile une flotte destinée à apporter de l'aide à laMorée en lutte contre l'empereur byzantin. Ne souhaitant néanmoins pas mécontenter son frère, Charles d'Anjou commande en mai, à partir de ses possessions enItalie méridionale, l'envoi de vivres, de blé et de bestiaux enSardaigne. Déjà à ce moment-là, il ne pouvait ignorer les intentions que leroi de France révélerait le car ce dernier aurait décidé la concentration de ses croisés en Sicile plutôt qu'à Cagliari s'il avait voulu soutenir les ambitions orientales de son frère, le roi de Sicile. Pour rassurer les croisés qui l'ont accompagné,Louis IX les réunit et précise aux membres de cette grande assemblée que l'Église approuve son projet, puisque cette croisade apporte une indulgence plénière semblable à celle liée à l'expédition versJérusalem[12].

Il a été avancé que lesultan deTunis était prêt à recevoir le baptême si une force militaire chrétienne était présente pour lui éviter le courroux de son peuple. Si cela s'était réalisé, l'approvisionnement de l'Égypte, en partie assuré par les Hafsides, aurait été amoindri et Tunis aurait peut-être pu servir de base terrestre pour attaquer l'Égypte. On sait qu'une ambassade tunisienne était venue à la cour de France à l'automne 1269, mais on ne connaît pas la teneur des tractations[13].

Quelles que soient les raisons du détournement de la croisade sur Tunis, celui-ci est une grave erreur stratégique pour les Latins d'Orient. Le, le khan de Perse élimine ses cousins duTurkestan et peut envisager une opération concertée avecLouis IX contre lesMamelouks[14].

Siège de Tunis () et mort de Louis IX ()

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Prise du château de Carthage par les croisés : RobertIII Malet de Graville au1er plan, illustré parMahiet dans lesGrandes Chroniques de France.
Siège de Tunis et mort du roiLouis IX dans lesGrandes Chroniques de France deJean Fouquet.

Parti deCagliari le, la flotte deLouis IX débarque devantTunis le et, même si l'effet de surprise a partiellement joué, les fortifications de Tunis ont pu être réparées et l'approvisionnement de la ville assuré. Une langue de terre qui contrôle l'entrée du port de Tunis est occupée, mais la situation s'avère intenable car ils ne disposent pas d'eau potable. Le, la plaine deCarthage, disposant de plusieurspuits, est occupée, puis la ville de Carthage prise d'assaut le[13].

Mais, contrairement aux espérances, le sultan de Tunis ne fait pas mine de se convertir, se retranche dans la ville et appelle lesMamelouks à son secours.Baybars, qui a cru que la croisade viserait l'Égypte, a fait mettre ledelta en état de défense, puis organise une expédition de secours vers Tunis. Le commandeur du Temple annonce l'arrivée prochaine deCharles d'Anjou etLouis IX décide de l'attendre afin de pouvoir attaquer Tunis avec un maximum de forces. Les musulmans harcèlent en permanence le camp croisé etLouis IX interdit qu'on les poursuive, craignant des pièges. Lacanicule rend le séjour sous tente insupportable, l'eau des puits n'est pas toujours potable et la maladie[15] se répand rapidement dans le camp. Le, elle emporteJean Tristan, le fils du roi, puis le roi lui-même le, le lendemain de l'arrivée des navires de Charles d'Anjou[16].

Le nouveau roi,PhilippeIII, est trop inexpérimenté pour prendre le commandement et, de toute manière, également malade. Aussi Charles d'Anjou prend-il la direction des opérations et réussit à s'emparer du camp musulman le[17]. Le frère deLouis IX connaissait les méthodes d'évitement et de harcèlement employées par lesSarrasins. Trois jours après le décès du roi de France, il fait se rassembler des navires de commerce et des bateaux rapides sur un étang proche de Tunis.

Effrayés par la perspective d'un débarquement en masse, les musulmans renoncèrent à leur tactique. Ils se massent en groupe de combat, permettant aux croisés de livrer une véritable bataille au cours de laquelle le roi de Sicile et le comteRobertII d'Artois fondent sur eux et les mettent en pièces[18].

Levée du siège par accord avec le sultan de Tunis ()

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Les morts sont nombreux du fait des maladies :Raoul de Grosparmy, le légat du pape,Alphonse de Brienne,comte d'Eu,HuguesXII de Lusignan,comte de la Marche et d'Angoulême, le sire deFiennes,MathieuIII de Montmorency, lemaréchalGautier de Nemours ou lechambellanMathieu de Villebéon[17]. Cependant,Charles d'Anjou ne souhaite pas la prise de la ville et le sultan de Tunis, dont l'armée est également décimée par les épidémies, souhaite négocier.

Un accord est conclu le. Le sultan verse une indemnité de 210 000 onces d'or, reprend le versement du tribut dû au roi de Sicile, chasse les partisansgibelins de sa cour, accorde la liberté de commerce aux marchandschrétiens et le droit de prêcher et de prier publiquement dans les églises aux religieux chrétiens. En échange, l'armée croisée évacueTunis en laissant les armes de siège.

Suites de l'échec de Tunis

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Le, le prince héritierÉdouard d'Angleterre arrive sur les lieux mais, voyant que la paix a été conclue, repart immédiatement en Terre sainte mener laneuvième croisade. Lecomte de Luxembourg,HenryV, se joint aux Anglais. L'armée embarque le et fait relâche le devantTrapani. Dans la nuit du au, une tempête particulièrement violente se déchaîne et une quarantaine de navires sombrent. Les croisés conviennent de rentrer en France pour se préparer à une nouvelle croisade qui ne verra jamais le jour[17].

En, Charles d'Anjou forme une ambassade composé du juriste Robert l'Enfant, Matteo de Riso deMessine et Nicolò de Ebdemonia dePalerme afin de recueillir le tribut que le sultanAbû `Abd Allah Muhammad al-Mustansir devait payer[19]. Il adjoint à cette ambassade des hommes de confiance comme Giovanni da Lentini etJacques de Taxi. Il demande à ce dernier de faire retour en Sicile du bois des engins de guerre laissés en Tunisie quand les armées croisées retournèrent en Sicile[20].

Notes et références

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  1. (ar)Ibn Khaldoun,Le Livre des exemples, tome VI,p. 128 (lire en ligne).
  2. Grousset 1936,p. 576-604.
  3. a etbRichard 1983,p. 506-515.
  4. Grousset 1936,p. 618-638.
  5. a etbAnquetil 1822,p. 357.
  6. Moréri 1759,p. 200.
  7. Richard 1983,p. 524-534.
  8. Jean de Joinville, le chroniqueur qui accompagna Louis lors de laseptième croisade, refuse de partir.
  9. Grousset 1936,p. 644-5.
  10. Dont le père avait été tué àMansourah.
  11. Grousset 1936,p. 646-7.
  12. Sivéry 2003,p. 45-46.
  13. a etbRichard 1983,p. 558-566.
  14. Grousset 1936,p. 647-8.
  15. Les chroniqueurs contemporains ont parlé de la peste, mais il s'agit plus probablement de ladysenterie.
  16. Richard 1983,p. 566-570.
  17. ab etcRichard 1983,p. 571.
  18. Sivéry 2003,p. 55.
  19. Bronstein 2005,p. 99.
  20. Grévin 2010,p. 53.

Sources

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Annexes

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Bibliographie

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