Si Frankie Knuckles, en tant que DJ, est le précurseur du genre, les premiers producteurs de house sontChip E. (Like This,It's House),Adonis avecNo Way Back,Steve« Silk » Hurley (Music Is the Key,Jack Your Body),Marshall Jefferson et le fameuxThe House Music Anthem (Move Your Body),Keith Farley et sonLove Can't Turn Around (1986) etLarry Heard, qui composera sous le pseudonyme deMr. Fingers l'hymnedeep houseCan You Feel It dont l'une des versions est agrémentée d'un discours deMartin Luther King. Réalisés en 1983 parJesse Saunders et publiés sur le label Mitchbal, les morceauxOn and On etFunk U Up sont considérés comme les deux premières créations de house. Si tous ces artistes viennent deChicago, la house n'a cependant jamais été uniforme et dès1988 apparaît par exemple lahip-house avec Fast Eddie et le titreYoyo Get Funky, mêlant à la house les racineselectro duhip-hop.
Même si la house est originaire de Chicago, la ville deNew York développe rapidement une scène très active, particulièrement portée vers legarage, house vocale héritière du disco, inspirée par le club où jouait le DJLarry Levan, leParadise Garage.Détroit a développé en parallèle latechno. Le terme de« New Jersey house » était un temps utilisé pour désigner ladeep house de lacôte est des États-Unis, dont le groupeBlaze est encore un représentant.Mel Cheren, légende de la nuit new-yorkaise, qualifiait la house dedisco on the budget (disco au rabais). De fait, cette musique s'est caractérisée dès ses débuts par des moyens de productions réduits, un côté « artisanal ». Les précurseurs du genre enregistraient leurs morceaux sur cassettes dans le seul but que lesDJs deChicago les passent en club. Ces expériences ont façonné la « Culture Club » et sa mythologie. Le disque vinyle est rapidement devenu le support privilégié de cette musique. Actuellement, la production house est toujours d'actualité et est principalement jouée dans des lieux spécialisés et dans certaines boîtes de nuit.
La house est un genre musical descendant dudisco desannées 1970. Elle mélange des styles musicaux comme lasoul, leRnB, lafunk, lasalsa, lerock ou lapop avec un message progressiste et pro-diversité. À la fin desannées 1970, le disco commence à introduire des sons électroniques, comme dans la production deGiorgio Moroder du single deDonna SummerI Feel Love en 1977. La même année, l'album deKraftwerk,Trans-Europe Express, commence à être joué dans les clubs new-yorkais. Cet album contient un certain nombre d'éléments et de sons apparus plus tard dans des productionstechno etdrum and bass. Au début des années 1980, les DJ deChicago sont les premiers à expérimenter la house music en mixant deux exemplaires du même titre disco. En utilisant cette technique, les DJ ont pu répéter certains passages, en sauter d'autres et étendre la durée des voix ce qui leur permet de créer desremixes du titre original. Cette technique de remix à double exemplaire a finalement conduit les producteurs à créer leurs propres rythmes pour les DJ, en opposition au remix de vieux titres disco.
En 1984, le groupe canadienLime sort un album avec un style appeléhi-NRG, qui est inspiré des sons deGiorgio Moroder et deKraftwerk de la fin des années 1970 pour donner un style accrocheur avec l'utilisation deboîtes à rythmes et debreak dans le rythme. Les mixs club de M and M et le titreOn and On deJesse Saunders ont utilisé beaucoup d'éléments provenant de ladance qui se développe à partir des sons house, comme l'utilisation de synthés (dont la808 et la303) ou de voix de très courte durée.On and On est considéré comme le premier titre house à être sorti, pressé et vendu au grand public. Ce morceau est souvent cité comme étant le« premier enregistrement house[14],[15] », bien que d'autres exemples de la même période commeMusic is the Key deSteve« Silk » Hurley (1985) soient aussi cités[16]. La house music incorpore aussi d'autres influences, comme lanew wave et lasynthpop européenne, lamusique industrielle, lepunk, lereggae tout comme lehip-hop qui était alors un style émergeant. LesDJ de house music ont expérimenté de nouvelles techniques d'édition comme leremix, lesampling et d'instruments électroniques comme lessynthétiseurs et lesséquenceurs.
Alan King, Robert Williams et Derrick Carter, pionniers de la house.
Les origines du terme« house music » sont contestées. Le terme pourrait trouver son origine dans le nom d'un club,The Warehouse, anciennement l'une desboîtes de nuit devenues populaires auprès des jeunes vivants dans la région de Chicago à la fin desannées 1970 et au début desannées 1980[17]. The Warehouse est tout d'abord fréquenté par les communautés gay, afro-américaine et hispanique[18] qui venaient pour danser sur les mixs duDJFrankie Knuckles à base de disco classique, de new wave et synthpop européenne, de musique industrielle et de punk. Knuckles sortait ses titres dance et ses mixs sous les labelsD.J. International Records etTrax Records. Ces titres dance se sont fait connaître sous le nom de« house music ». Le club obtient une très bonne notoriété au milieu des années 1970 et cette dernière augmente considérablement à la fin des années 1970. Les productions de Knuckles augmentent à cette période et son mix de la chanson deJamie PrincipleYour Love est considéré par beaucoup comme le titre ayant lancé la house.
Le morceauIt's House deChip E. aide aussi à définir cette nouvelle forme de musique électronique[19]. Chip E. revendique le fait que le nom vient des méthodes d'étiquetage des disques dans le magasin de disque Imports Etc. dans lequel il travaille au début des années 1980 ; le style que jouait DJ Knuckles au nightclub Warehouse était référencé dans le magasin par« As Heard at the Warehouse » (entendu à la warehouse), qui est ensuite raccourci pour donner« house music »[20].
Juan Atkins, l'un des fondateurs de latechno de Détroit, prétend que le terme« house » reflète l'association exclusive de titres en particulier avec des DJ ; ces titres étaient leurs titres maison (« house » records, à l'instar d'une recette maison dans un restaurant)[22].
La house music se développe localement dans les maisons, les garages et les clubs deChicago initialement pour les amateurs locaux de clubsunderground sans objectif de vente commerciale. Par conséquent, les titres sont beaucoup plus conceptuels et plus longs que ceux habituellement diffusées à la radio. Les musiciens house utilisent dessynthétiseurs analogiques et des séquenceurs pour créer et arranger les éléments électroniques et lessamples de leurs chansons, en combinant des sons d'instruments traditionnels, des percussions et des voix soul. Les principaux disquaires ne disposent souvent pas de ces vinyls 12 pouces car ils ne sont pas disponibles chez les principaux distributeurs de disques. À Chicago, les magasins de disques comme Imports Etc., State Street Records, JR's Music et Gramaphone Records sont les principaux fournisseurs de cette musique. La musique est essentiellement disco jusqu'au début desannées 1980, à l'arrivée de la premièreboîte à rythmes autonome. Les titres house bénéficient dorénavant d'un avantage en utilisant un mixeur et une boîte à rythmes. Ceci permet d'augmenter le prestige de DJ autodidactes. Les DJ de clubs underground commeRon Hardy et les animateurs radio desHot Mix 5 jouent des titres Italo disco tels queDirty Talk etMBO Theme de Klein M.B.O., certains des premiers titres B-boy hip-hop commeHip Hop, Be Bop (Don't Stop) de Man Parrish, ainsi que des morceaux electro à l'instar dePlanet Rock etLooking For The Perfect Beat d'Afrika Bambaataa & The Soul Sonic Force. Ces genres influencent lahouse de Chicago à ses débuts.
Les premiers enregistrements house à avoir réellement fait parler d'eux étaientOn & On de Jesse Saunders (1983),Like This de Chip E (1984) etYour Love de Jamie Principle et Frankie Knuckles. Ils utilisaient des rythmes complexes, une ligne de basse simple, la technologie du sampling et des voix minimalistes. En 1985, la house music domine les clubs de Chicago, domination largement due à la diffusion de ces titres sur la radio 102.7FM WBMX qui était le fruit du travail du directeur des programmes Lee Michaels et de l'équipe de DJ résidents de la radio, les Hot Mix 5.
La musique et les mouvements aident aussi par la révolution de la musique électronique. L'arrivée de matériel compact et bon marché comme les séquenceurs, les boîtes à rythmes (le RolandTR-909, leTR-808 et leTR-707), ainsi que des machines à percussion latine (TR-727) et des modules de basse (comme laTB-303) donnent aux créateurs de House music de plus larges possibilités dans la création de leur musique. Le sous-genre qui est l'acid house est développé à partir des expériences deDJ Pierre,Larry Heard etMarshall Jefferson avec les nouvelles boîtes à rythme[21].
Bon nombre de titres qui définissent la house music de Chicago sont sortis par DJ International Records et Trax Records. Respectivement en 1984 et en 1985, Trax fait paraîtreJackin The Bass etFunkin' With The Drums Again deFarley « Jackmaster » Funk. En 1986, Trax fait paraîtreNo Way Back d'Adonis,Can You Feel It etWashing Machine de Larry Heard (sous son pseudonyme habituel deMr. Fingers), ainsi que l'hymne houseMove Your Body deMarshall Jefferson, qui aide à augmenter la popularité de ce style en dehors de Chicago.
En 1989, Hurley transforme la douce baladeUh Oh Look Out deRoberta Flack en un titre dance très énergique.
En 1992,Release the Pressure deLeftfield aide à introduire un nouveau sous-genre de la house appeléhouse progressive[23].
La house music a aussi une influence dans le relais de messages politiques vers des gens considérés comme exclus de la société, notamment la communauté gay[24],[25] et noire. Frankie Knuckles fait une bonne comparaison de la House en disant que c'était« l'église des gens tombés en disgrâce » etMarshall Jefferson le compare à« une ancienne religion dans laquelle les gens sont justes heureux et crient. » La deep house est similaire dans beaucoup de messages de liberté pour la communauté noire. Les deux albums house de Joe Smooth,Promised Land etI Have a Dream attribuent des messages similaires au discours de Martin Luther King,I Have a Dream. La house était aussi très sexuelle.Baby Wants to Ride deJamie Principle commence par une prière.
La danse house elle-même est bien plus vieille que la house music. Elle apparaît dans lesannées 1970 avec la fin de l'èredisco au temps de la Warehouse à Chicago ainsi que duLoft et duParadise Garage à New York. La danse house prend ses sources dans de nombreux éléments de danse issues par exemple de l'ère Lindy, de danses africaines, latines ou brésiliennes ou encore du jazz, du tap ou de la danse moderne. La danse house a été séparée en trois styles : le footwork, le jacking, et le lofting. Cela comprend tout un éventail de techniques et de sous-styles comme le skating, le stomping ou le shuffling. La danse house incorpore aussi de nombreux mouvements issus de sources comme le whacking, le voguing, la Capoeira, le tap et les danses latines comme la salsa. Une large variété de mouvements proviennent du jazz et du bebop et même de danses africaine ou latines. Un des premiers éléments de la danse house est une technique venant de Chicago à base d'ondulation du torse d'avant en arrière, comme si une vague passait à travers ce dernier. Lorsque ce mouvement est répété et accéléré pour suivre le rythme de la chanson, cela s'appelle du jacking, ou "the jack". Tous les jeux de pieds dans la danse house permettent d'initier la façon dont le jack fait bouger le centre de gravité dans l'espace. La house music et en particulier ladeep house étaient des genres de musique critiqués qui apportaient l'immoralité et mettaient en avant différents aspects de l'orientation sexuelle et des minorités[26]. La House était vraiment concernée par la sensualité du corps et la sensation de liberté sans avoir à se soucier de barrières extérieures[27].
Latechno de Détroit se développe dans le milieu desannées 1980. Bien qu'elle soit une forme musicale différente, ses pionniers ont également joué un rôle dans la diffusion internationale de la house music. La techno de Détroit est née lorsque le légendaire disc jockeyThe Electrifying Mojo animait sa propre émission de radio, influençant la fusion de sons éclectiques qui est la signature du son techno de Détroit. Ce son est influencé par l'electronica européen (Jean-Michel Jarre,Kraftwerk,Art of Noise), le B-boy Hip-Hop (Man Parrish, Soul Sonic Force) etItalo disco (Doctor's Cat, Ris, Klein M.B.O.), et est en outre lancé parJuan Atkins,Derrick May,Kevin Saunderson etCarl Craig les quatre pères de la techno. Juan Atkins sortNO UFO's (Metroplex Records), bien accueilli à Chicago, et qui est désormais considéré comme un classique. Il continue en 1986 en sortant le titreTechnicolor. Derrick May, alias Mayday, sortNude Photo en 1987 sur son label Transmat Records, et participe au démarrage de la scène techno de Détroit, qui est ensuite largement diffusée dans les mix du Hot Mix 5 et de nombreux clubs de Chicago. Une année plus tard, le label Transmat Records, en sortant le titreStrings of Life qui est devenu un des hymnes techno, commence à rencontrer le succès avec des titres commeWiggin en 1988. De même, Derrick May a connu des succès sur le label Kool Kat Records avec beaucoup de remixes pour des artistes underground et des artistes très connus.
KMS Records, label fondé par Kevin Saunderson, contribue à la sortie de nombreux titres qui étaient tout autant des morceauxacid house que techno. Ceux-ci sont bien reçus à Chicago et sont diffusés dans les radios et clubs de la ville. On[Qui ?] citera notamment deux morceaux deBlake Baxter,When We Used to Play etBody Work, plusieurs de Saunderson lui-même commeBounce Your Body To The Box,Force Field,The Sound,How To Play our Music,The Groove That Won't Stop etGroovin' Without Doubt (en collaboration avec Derrick May), tous ayant été réalisés entre 1987 et 1988. En 1988, alors que la house devenait de plus en plus populaire auprès du grand public, le duo formé par Kevin Saunderson et la chanteuse Paris Gray,Inner City, sort les hitsBig Fun etGood Life, qui sont finalement repris par Virgin Records. En 1989, KMS connait un autre hit,Rock to the Beat qui est devenu un incontournable des clubs de Chicago et est plagié par le groupe One O One durant la vaguenew beat.
Le synthétiseurRoland TB-303, couramment utilisé dans la house music.
EnGrande-Bretagne, la croissance de la house music rappelle le fameuxSummer of Love et se manifeste entre1988 et1989. La house music avait une présence en Grande-Bretagne mais est le plus tôt apparue àChicago, cependant on remarquait une forte distinction entre la House music de la scènegay et celle de la scène« hétéro ». La house music grandit principalement dans le nord de l'Angleterre, lesMidlands et duSud-Est. Inventé en 1982 par Factory Records, l'Hacienda àManchester est devenu une extension de la« Northern soul », genre qui est la clé du succès de la musique anglaise de danse des clubs. Jusqu'en 1986, le club est en difficulté financière ; et la foule commence à augmenter que lorsque les DJ résidents (Pickering, Parc et Da Silva) commencent à jouer la musique house. De nombreuses venues de quartiers et des nuits de DJ ont également lieu à travers leRoyaume-Uni, telles que les parties privées accueillies par Miss Moneypenny, contingent deBirmingham et de nombreux endroits à Londres. La house music est renforcée dans le Royaume-Uni par la présence, la même année deFrankie Knuckles,Marshall Jefferson,Fingers Inc (Heard) et Adonis et fait alors une tournée de DJ internationale. L'un des premiers airs anthemic,Promised Land deJoe Smooth, est repris et joué durant une semaine par le Style Concil. Le premier titre de house musique français est sorti en 1986 -Carino par T-Coy. Les européens contribuent également la musique house, et commencent la réservation des DJ de house américaine légendaires à jouer dans des grands clubs, tels que leMinistry of Sound, dont le résident, DJ Harvey apporte une place àLarry Levan.
La scène house urbaine comme celle deBirmingham,Manchester etLondres est également fournie par de nombreuses radios pirates et de grands DJ contribuent à renforcer cette musique déjà contagieuse, mais autrement ignorée par les grands, de la musique de ce genre. L'un des plus anciens et les plus influents labels d'enregistrement de house music du Royaume-Uni est Network Records (autrement connu sous le nom de Kool Kat documents) qui contribue à introduire de la musique de danse italienne et américaine enGrande-Bretagne ainsi qu'à sélectionner la promotion de musique de danse au Royaume-Uni. Mais la house est également en développement surIbiza.
Au milieu desannées 1980, l'émergence de labalearic house est perceptible. Plusieurs clubs comme Amnesia, avec DJ Alfredo, jouent un mélange derock,pop, disco et house. Ces clubs, alimentés par leur son distinctif et de l'ecstasy, commencent à avoir une influence sur la scène britannique. En fin de l'année 1987 des DJ comme Paul Oakenfold et Danny Rampling sont à Ibiza ce qui porte le son d'Ibiza à des clubs au Royaume-Uni comme le Shoom à Southwark (Londres), le Sky, le Future, le Spectrum et le Purple Raines àBirmingham. Aux États-Unis, le style est en cours d'élaboration pour créer un son plus sophistiqué, en passant juste au-delà des loops de batterie et de courts extraits. Basés àNew York, les artistes interprètes Mateo and Matos, accompagnés de Blaze, produisent une variantedisco house de liaison de pistes. À Chicago,Marshall Jefferson forme le groupe house Dix Ville (à partir de « l'intensité »). À Détroit, un son proto-techno commence à émerger formé par des chansons deJuan Atkins, Derrick May etKevin Saunderson.
Atkins, un ancien membre deCybotron, publieNo UFOs sous le nom de Model 500 en1985, qui devient un hit régional, suivi par des dizaines de titres sur Transmat, Metroplex et Fragile. Un morceau les plus inhabituels estStrings of Life de Derrick May, avec une partie plus sombre, plus intellectuelle que la souche principale de la house music.Techno-Scratch, morceau sorti par Knights of the Turntables en 1984, avait le même son que la techno de Cybotron. Le gestionnaire de Factory Nightclub,Tony Wilson, favorise également l'acid house culte dans son émission de télévision hebdomadaire. LesMidlands adoptent également cette musique à la fin desannées 1980 avec la scène house des bas quartiers tels que les lieux de plusieurs étages, des parkings et des stations de danse plus correctes tels que le Digbeth Institute (maintenant le Sanctuary et maison à Sundissential).
Retour enAmérique, où la scène ne progresse toujours pas au-delà d'un petit nombre de clubs àChicago,Détroit etNew York. LeParadise Garage de New York est encore considéré comme le club par excellence ;Todd Terry, et sa reprise deClass Action deLarry Levan mixantWeek-end, montre une fusion entre disco des bas quartiers, house, et influencehip-hop avec l'échantillonnage plus rapide et plus robuste de la ligne de basse. Alors que le hip-hop est couramment mixé, les seuls autres choix musicaux de cette période sont lerock, lacountry ou encore le RnB. D'autres producteurs et DJ notables de l'époque, commeBobby Konders, Tommy Musto,Frankie Bones, popularisent leurs œuvres musicales à l'échelle internationale dans lesannées 1980. En fait, bon nombre d'albums du nouveau labelXL Recordings (Royaume-Uni) proviennent de ces artistes. D'autres influences deNew York viennent du hip-hop, du reggae ; de nombreux producteurs et DJ de la ville deNew York se mettent à en jouer pour la première fois (Erick Morillo,Roger Sanchez, Junior Vasquez,Danny Tenaglia, Jonathan Peters). Des producteurs tels queMasters at Work etKerri Chandler commencent également à inaugurer un son garage plus riche repris par d'autres genres comme lejazz, le hip-hop et le downbeat.
EnGrande-Bretagne, d'autres expériences dans le genre renforcent son appel. Des clubs house et rave comme Lakota, Miss Moneypenny's et Cream émergent à travers la Grande-Bretagne, maison d'hébergement des événements de la scène house et dance. Le concept de« chilling out » se développe en Grande-Bretagne avec laambient house et des albums commeChill Out par TheKLF etAnalogue Bubblebath parAphex Twin. Lachill-out est souvent définie comme l'un des genres différents, tels que l'air ambient, oudowntempo (plus tard) ounew age (encore plus tard). La fonction unificatrice du chill-out electro est soutenue par des tons longs et un son plus doux, plutôt que par le son bruyant de certains autres styles de musiques électroniques.
Dans le même temps, une nouvelle scène indie voit le jour, avec des groupes tels que lesHappy Mondays, The Shamen,New Order,EMF,Meat Beat Manifesto. À New York, des groupes tels queDeee-Lite favorisent le développement de la musique house à échelle internationale. Deux chansons significatives de cette époque sontLittle Fluffy Clouds de The Orb (avec un échantillon vocal distinctif de Rickie Lee Jones) etWrote For Luck desHappy Mondays. La justice pénale duRoyaume-Uni et la loi sur l'ordre public de 1994 sont une tentative du gouvernement d'interdire l'organisation de grandes manifestations de danse mettant en vedette la musique considérée à« pulsations répétitives ». Bien que ce projet de loi soit devenu une loi, en novembre 1994, elle a peu d'effet. La musique continue de croître et de changer, comme le démontre l'émergence de groupes comme Leftfield avecRelease the Pressure, qui mêle musique dub etreggae à la house. En plus d'enregistrements commerciaux, un mélange de RnB avec des basses plus fortes est utilisée. La house music s'inspire de nombreux autres genres, y compris la scène de la culture du club. À l'instar desannées 1970, celles de la scène des clubs disco, la scène musicale house est associée à un certain nombre de médicaments utilisés pour améliorer l'expérience de la danse, comme le nitrite d'amyle poppers, l'ecstasy, lakétamine et le GHB.
En outre, comme la scène disco qui la précède, les boîtes de nuit house attirent un mélange de biens culturels et de groupes raciaux. Des morceaux commeThe Bouncer de Kicks Like a Mule utilisent la vitesse des breakbeats dérivés du hip-hop. La chansonOn a Ragga Tip de SL2 donne les bases de ce qui allait devenir ledrum and bass et lejungle. Initialement appelébreakbeat hardcore, il se popularise dans les clubslondoniens comme le Rage. Des labels commeMoving Shadow et Reinforced deviennent les préférés des bas quartiers.
Latechno hardcore londonienne est un style de musique que Moonshine Music fait paraître, caractérisée par un tempo dépassant les 160 BPM. La musique garage du Royaume-Uni le développe plus tard[27]. Une nouvelle génération de clubs comme Cream de Miss Moneypenny's situé àLiverpool (par opposition à l'originale nuit des bas quartiers, C.R.E.A.M.) etMinistry of Sound ouvrent afin de fournir des sons plus commerciaux. Deux labels de musique fournissent des musiques exclusivement house tel que Defected in the House ou Stricly Rythms.
Richard M. Daley, le maire deChicago proclame le,« Jour de l'Unité de la House » à Chicago, en célébration du« 21e anniversaire de la house music » (en fait, le21e anniversaire de la fondation deTrax Records). La proclamation du 10 août 2005 reconnait que Chicago est« le domicile et la capitale de la house music » et que les musiciens de house« ont été inspirés par l'amour de leur ville, avec le rêve qu'un jour leur musique puisse propager un message de paix et d'unité dans le monde entier. ». Des DJ tels queFrankie Knuckles,Marshall Jefferson,Paul Johnson,Curtis Jones et Mickey Oliver ont célébré la proclamation à la Summer Dance Series, un événement organisé par le département des affaires culturelles de la ville de Chicago[28].
Dans le milieu desannées 2000, de nombreux genres de house sont apparus tels que l'electro house, latech house, la house minimale ou encore lafidget. Cette fusion se manifeste dans la liaison de styles musicaux par des artistes tels queDennis Ferrer etBooka Shade, avec son style de production ayant évolué à partir de la scène soulful de New York et le second possède des racines ancrées dans la techno. De nombreux DJ peuvent être entendus mélangeant tous les sous-genres de la house et le plus grand nombre des meilleurs éléments musicaux est partagé entre ces sous-genres.
Dans lesannées 2010, la house respectant les sonorités d'origine se joue dans des clubs ditsunderground où le public est souvent averti. Elle est jouée par exemple par ces artistes : Jeremy Underground, Motor City Drum Ensemble, Phil Weeks et Detroit Swindle.
LaSuède assiste à l'émergence de la« house progressive suédoise » avecSebastian Ingrosso,Axwell, etSteve Angello. Ces artistes réussissent leur carrière solo, et forment en parallèle le groupeSwedish House Mafia, qui atteint les charts notamment grâce au singleDon't You Worry Child publié en2013.Avicii, DJ et compositeur du genre, atteint le succès avec des hits commeHey Brother,Addicted to You,The Days,The Nights, etLevels.Alesso, lui, collabore avecCalvin Harris,Usher, etDavid Guetta[29]. EnFrance,Justice mêle garage et rock alternatif à leurs morceaux pop inspirés house.Skrillex, lui, mêledubstep et pop dans ses morceaux UK house.
La house est un style musical au tempo relativement rapide. Les tempos standards de ladance moderne sont moins élevés, généralement entre 118 et 135BPM — à peu près 10 BPM de moins que le disco[33].
L'élément commun des titres house est l'utilisation dekick drum (grosse caisse) à chaque battement (aussi connu sous le nom de battement four-to-the-floor), généralement créé par uneboîte à rythme ou unsampler (échantillonneur). La piste de batterie est remplie de rythmes à base decharleston qui contient presque toujours un charleston ouvert sur la croche àcontretemps entre chaque battement, et un son de caisse claire ou de clap sur les battements deux et quatre de chaque mesure. Ce motif est dérivé du rythme de« four-on-the-floor » desannées 1960 et surtout des batteursdisco des années 1970. Les producteurs échantillonnent généralement des sons de batterie pour créer des sons plus complexes, et adaptent le mix pour les grosses sonorisations des clubs en atténuant les fréquences moyennes (bande de fréquence contenant lesfréquences fondamentales de la voix humaine et de certains instruments) pour privilégier le son de la basse et des charlestons.
Les producteurs de house utilisent de nombreuses sources de sons pour la basse. Ces sources vont de la répétition d'une séquence créée électroniquement à l'aide d'un synthétiseur comme unKorg M1[34], unRoland SH-101 ou uneTB-303, jusqu'à des enregistrements en studio d'échantillons de musique jouée en direct par des bassistes, ou simplement en filtrant des échantillons de titres classiques defunk ou de tout autre titre. Les pistes de basse de la house tendent à favoriser les notes qui entrent dans une seule gamme d'octave, tandis que les pistes de basses dans le disco alternent souvent entre des notes séparées par une octave. Certaines des premières productions House utilisaient des pistes de basse issues de titres disco. Par exemple, le producteur Mark« Hot Rod » Trollan copie les basses de la chanson de 1983 deFeels Good (Carrots & Beets) (d'Electrafeaturing Tara Butler) pour former les bases de sa production de 1986Your Love parJamie Principle.Frankie Knuckles utilisa les mêmes notes dans sa version encore plus connue deYour Love en 1987.
Les sons générés électroniquement et les samples de titres issus dujazz, dublues et de lasynthpop, couramment utilisée sous le terme denew wave enEurope, en vogue durant toute la décennie desannées 1980 et sont souvent ajoutés aux rythmes de batterie et aux pistes de synthétiseur. Les titres house incluent aussi des voix issues du disco, de lasoul ou dugospel ainsi que d'autres percussions comme letambourin. Latechno et latrance, qui ont été développées à côté de la house, partagent cette infrastructure basique de rythme mais elles évitent généralement l'influence de la musique live utilisée par la house, comme les inspirations afro-américaines oulatines, pour préférer des sources sonores plus synthétiques.
L'appellation générique« house » rassemble de multiples variantes qui apparaissent et disparaissent au gré des modes[35]. Cependant certaines ont une réalité stylistique tangible et définissent un style ou une provenance bien précise. Il faut noter que certains styles ne sont même pas vus comme existants pour certains fans, du fait que la house music est un style très large et variant au fil des modes, du temps, des technologies et surtout des différentes sonorités que lui apportent des artistes de partout dans le monde.
Acid house : désigne les compositions utilisant les sonorités« acidulées » du synthétiseurRoland TB-303[35]. À l'origine conçue comme un outil économique pour les répétitions de guitaristes afin de leur apporter le soutien d'une ligne de basse programmable, la TB-303 connait un échec commercial à sa sortie en1982 à cause de ses sonorités très synthétiques, incompatibles avec le jeujazz ourock. Cependant, elle connaîtra une seconde vie lorsqu'elle se verra réappropriée par les jeunes musiciens House de Chicago, qui plébiscitent ce synthétiseur peu onéreux aux capacités sonores puissantes et originales, conçu pour fonctionner avec d'autres éléments de la gamme Roland comme les boîtes à rythmesTR-808,TR-909, ouTR-606.
Funky house : style beaucoup plus ancré dans lefunk et beaucoup moins dans ledisco. L'appellationFunky house se veut également employée dans certaines pièces musicales House employant des synthétiseurs et des lignes rythmiques caressant le mouvement musicalMotown etdisco même si cette appellation n'est pas toujours véridique dans cette circonstance. Le label britanniqueMinistry of Sound via leur sous-labelHed Kandi (racheté en 2006 à un groupe de DJ) et le label new-yorkais Subliminal Records deErick Morillo sont mondialement connus pour leurs productions et compilations comprenant de nombreuses pièces funky house.
Future house : style qui prend sa source dans ladeep house et qui se caractérise généralement par des stabs de synthétiseurs, une mélodie dite en sourdine accompagnée d'undrop métallique et élastique. Ce style de house est lancé dès 2013 par l'impulsion deTchami, DJ parisien et deOliver Heldens, DJ néerlandais. Il est devenu un style très en vogue et extrêmement popularisé du fait de l'augmentation du nombre de DJ en lien avec ce style tels queCurbi,Don Diablo,Shaun Frank ouLucas & Steve.
Garage house : bien que sa production ait cessé, elle est une descendante directe du disco et l'une des principales sources d'inspiration de la house. À peu près tout le monde s'accorde à dire que ce style découle du Paradise Garage de New York où résidait le légendaire DJLarry Levan.
Ghetto house : variante de la house et de l'acid house, parfois alimentée d'un chant hip-hop, de scratches et de samples. Bien que très peu d'artistes soient reliés exclusivement à ce style, la majorité des artistes originaires de Chicago et ayant produit et diffusé de latechno de Détroit en a déjà produit et diffusé.
Kwaito : variante de musique house faisant usage d'échantillons sonores issus de musiques africaines, ayant émergé à Johannesbourg, en Afrique du Sud, pendant les années 1990.
Latin house : style de house agrémenté de rythmes et chantslatins.Edward Maya est un DJ et musicien très connu pour ce style.
House progressive : mouvement musical trouvant ses origines en Grande-Bretagne durant les années 1990, qui possède des sonorités souvent confondues avec latrance, par un vocal et des synthés similaires accompagnant la production. Elle se distingue plus facilement par un tempo moins rapide que la trance, plus difficilement par les différences dans la structure des hi-hat/snares et des breakdowns. Ce style peut porter à confusion car certaines pièces house orientées vers les ventes commerciales et possédant des sonorités de la pop et de l'electro house sont catégorisées comme de la house progressive alors que celles-ci sont pourtant loin de ses sonorités d'origine. Les artistes les plus connus de ce style sontSasha,John Digweed ou encore le très réputé label Anjunadeep (sous-label deAnjunabeats) propriété deAbove and Beyond. Parmi les artistes notables : Arty, DubVision,Martin Garrix,KSHMR,Vicetone ou encoreAxwell.
Lo-fi house : genre de house qui rencontre de plus en plus de succès depuis 2016[36]. Il est caractérisé par un sonlo-fi, un son sale (opposé au conformité de la musique en général) provoqué par divers effets comme de l'overdrive et le saturator. Il présente souvent un aspect plus mélancolique et poétique que la house classique. Ses représentants notables sont DJ Seinfeld, DJ Boring, et Ross From Friends[37],[38].
Microhouse (ou house minimale) : style qui se rapproche de latechno minimale et de la tech house mais en est différent par ses sonorités inspirées dufunk et duglitch et par sa structure plus sobre. L'artiste le plus connu de ce style est sans aucun douteRicardo Villalobos.
Speed garage : similaire augarage house mais s'en écartant par son tempo plus rapide et sa structure syncopée et moins linéaire ainsi que des ajouts de nombreux effets.Craig David reste le principal représentant de ce style.
Tech house : tout comme ladeep house, elle est underground. Elle se trouve à la charnière entre latechno (pour letempo et les rythmes) et la house (pour l'usage dessamples et des lignes de basse). Elle a vécu une première vague de popularité vers le début desannées 2000 par son style très cru et apprécié de nombreux fêtards européens. Elle est majoritairement jouée dans les clubs undergrounds d'Europe mais elle commence à gagner en popularité dans les clubs et after-hours d'Amérique du Nord, notamment àMiami,Los Angeles,Toronto etMontréal depuis 2009. Parmi les artistes notables :Tiefschwarz, etJohn Tejada.
Tribal house : comprend des sonoritésafricaines, notamment despercussions et des chants tribaux. Le labelMinistry of Sound et de nombreux artistes associés ont apporté au courant des années ce genre de percussions dans de nombreuses productions. Il est à noter que ce style se veut souvent associé à latech house ou ladeep house par la diversité musicale qu'il y apporte. Les artistes Steve Lawler et Noir, tous deux très populaires dans l'underground, ont largement popularisé les percussions et chants tribaux à travers la tech house et la deep house à partir de l'année 2008.
Witch house : variante occulte, inspirée du mouvement hip-hopchopped and screwed et agrémentée de sons industriels, de structure syncopée, de voix filtrées et de synthétiseurs inspirés du son puriste dugarage house et de latechno de Détroit.
↑(en) Warde-Aldam, Digby (2014):House music is great music – or can be. The Spectator.Press Holdings. "I suspect the following statement may piss off dance nerds, but it’s fair to say that Knuckles had as much claim as anyone to having ‘invented’ house music thirty odd years ago. Essentially, he took the kitsch out of disco and turned it into a synthesiser-heavy global brand. Was it worth the effort, though?" ; 8 avril 2014, consulté le 4 mai 2014.
↑Chip E. (interviewée); Hindmarch, Carl (réalisateur), « Pump Up The Volume »,Channel Four, :« If you were a DJ in Chicago, if you wanted to have 'the' records, there was only one place to go and that was Imports. This is where Imports was. People come in, they're looking for 'Warehouse music', and we would put, you know, 'As heard at the Warehouse' or 'As played at the Warehouse', and then eventually we just shortened that down to - because people also just in the vernacular, they started saying 'yeah, what's up with that 'House music' - now at this time they were talkin' about the old, old classics, the Salsoul, the Philly classics and such - so we put on the labels for the bins, we'd say 'House music'. And people would start comin' in eventually and just start askin', 'yeah, where's thenew House music?' (Si vous étiez un DJ à Chicago, si vous souhaitiez avoir "le" disque, il n'y avait qu'un seul endroit où aller et c'était Imports. C'était où se trouvait Imports. Des gens venaient, ils cherchaient la "Warehouse music", et nous affichions "As heard at the Warehouse" ou "As played at the Warehouse", et ensuite nous avons raccourci ce nom - parce que les gens commençaient à demander "Hey, quoi de neuf en 'House music'" - à ce moment-là ils parlaient de l'ancien, des vieux classiques, du Salsoul, des classiques de Philly et d'autres - donc nous avons affiché les étiquettes sur les bacs où il était écrit 'House music'. Et les gens ont commencé à venir et à éventuellement demander "Hey, où se trouve lanouvelle House music ?') ».