Pour les articles homonymes, voirSébastiani.
| Ambassadeur de France au Royaume-Uni | |
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| Ministre sans portefeuille | |
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| Ministre des Affaires étrangères | |
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| Ministre de la Marine | |
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| Député de l'Aisne | |
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| Ambassadeur de France dans l'Empire ottoman | |
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| Comte |
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| Naissance | |
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| Décès | (à 78 ans) Ancien 1er arrondissement de Paris |
| Sépulture | Caveau des gouverneurs(d) |
| Nationalité | |
| Activités | Homme politique,diplomate, militaire |
| Famille | |
| Fratrie | |
| Conjoint | |
| Enfant | |
| Parentèle | Louis Sébastiani de La Porta (oncle) |
| Propriétaire de | Hôtel Sébastiani(d) |
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| Religion | |
| Membre de | |
| Arme | |
| Grade militaire | |
| Conflit | |
| Distinctions | |
| Archives conservées par | Service historique de la Défense (GR 6 YD 40)[1] |
Horace François Bastien Sébastiani, comte de La Porta et de l'Empire[note 1], né le àLa Porta, enCorse, et mort le àParis, est unmilitaire,diplomate ethomme politiquefrançais.
Il s'est illustré pendant lesguerres de l'Empire et a étéambassadeur àla Porte (1806-1808), avant de jouer un rôle politique de premier plan sous lamonarchie de Juillet qui le faitmaréchal de France,ministre de la Marine et des Colonies ( –) etministre des Affaires étrangères ( –).
Fils de Joseph-Marie Sébastiani, tailleur et artisan aisé[2], et de la signora Maria Piétra Francesca Alterice Franceschi, Horace Sébastiani est élevé par son oncleLouis Sébastiani, qui est prêtre et doit devenirévêque d'Ajaccio en 1802, puisbaron de l'Empire en 1810. Il est d'abord destiné à la carrière ecclésiastique, mais laRévolution française vient contrarier ce plan : pour fuir les troubles de laCorse, la famille Sébastiani est contrainte de passer enFrance, où le jeune Horace obtient un brevet de sous-lieutenant d'infanterie aurégiment de Vintimille le.

En 1793, Sébastiani rejoint comme lieutenant la15e demi-brigade légère depremière formation, qui prend le nom de15e bataillon de chasseurs et sert en Corse. Il remplit les fonctions d'agent militaire auprès des représentants du peuple en mission et devient aide de camp du généralRochon le. Il passe le à l'armée des Alpes et devient aide de camp dugénéral de Casabianca. Il est incorporé avec le grade de capitaine dans le9e régiment de dragons le.
Il se distingue dans lapremière campagne d'Italie, est blessé lors de labataille de Dego le et est nommé chef d'escadron par legénéral Marceau le, pour sa belle conduite àArcole, puis promu chef de brigade par legénéral Moreau le un mois après la bataille deVérone du. Il est fait prisonnier avec la divisionSérurier, dont fait partie son régiment, surprise àVerderio le, engagement où il fit de vaillants mais inutiles efforts pour s'ouvrir un passage à travers les rangs de l'armée russe commandée parSouvorov, mais fut finalement obligé de se rendre. Après une courte captivité, il est échangé et peut rentrer en France. Il reçoit le commandement du9e régiment de dragons le.
Au18 brumaire le, Sébastiani est en garnison à Paris avec son9e dragons, dont il est désormais le colonel (ou plutôt chef de corps avec grade de chef de brigade). Il prête àNapoléon Bonaparte[note 2] l'appui de ses soldats pour chasser les députés récalcitrants àSaint-Cloud[note 3] et le 20 brumaire () on peut lire auMoniteur une adresse du9e dragons et de son colonel aux consuls pour les féliciter des « changements salutaires qui venaient de s'opérer »[3].
Il combat ensuite à labataille de Marengo le, puis au passage duMincio et àMonzambano le. Il entre àTrévise le et est chargé, après la victoire, de poser, de concert avecMarmont, les bases de l'armistice deTrévise.
C'est alors un jeune homme particulièrement séduisant : « Il a reçu de la nature, écritAdolphe Loève-Veimars, un physique des plus séduisants, une de ces allures qui font insurrection dans les salons et dans les boudoirs ; il est d'une taille moyenne, mais bien prise ; tous ses gestes sont gracieux [...] Sa figure longue et pleine a quelque chose d'angélique et de chérubin, de longs cheveux bouclés encadrent merveilleusement sa tête harmonieuse, qui semble une conception raphaélique. »[4] « Il causait, dit la comtesse Merlin, avec une grâce à nulle autre pareille, car même lorsqu'il s'écoutait trop, ce qui lui arrivait souvent, on se sentait porté à lui pardonner en faveur de sa physionomie fière et sympathique. »[5]
Le, il est envoyé en mission dans l'Empire ottoman. Lapaix d'Amiens marque le début de la carrière diplomatique de Sébastiani. Il est chargé d’une mission importante enOrient ; parti le, il est chargé de faire reconnaître le drapeau de laRépublique cisalpine àTunis et àTripoli, puis il se rend à nouveau àConstantinople pour y faire des propositions d'alliance. Il est ensuite envoyé enÉgypte, où il somme le général britannique Stuart d'évacuerAlexandrie comme le stipulait le traité d'Amiens, et effectue également une mission près deDjezzar Pacha, pacha deSaint-Jean-d'Acre, ainsi qu'auprès des puissances barbaresques, pour tenter de les attacher à la France dans la prévision d'une attaque contre les Indes britanniques.
Ayant réussi dans cette négociation difficile, il obtient à son retour le grade degénéral de brigade le et va prendre le commandement d'une brigade de dragons au camp deBoulogne. Puis il est chargé de surveiller pendant quelque temps les côtes deBretagne.
Lors de lacampagne d'Autriche, il se distingue à la tête de la1re brigade de la division de dragons du généralWalther, rattachée à la réserve de cavalerie deMurat. Il entre àVienne le. Il combat à labataille d'Hollabrunn (1805) le, il fait 2 000 prisonniers à la bataille de Pohrlitz le et participe à la bataille d'Austerlitz le, où il est grièvement blessé d'une balle dans la poitrine, ce qui lui vaut le grade degénéral de division le. Il reçoit alors une nouvelle mission diplomatique en étant appelé à l'ambassade de Constantinople le, avec pour mission de tenter de rompre l'alliance de laSublime Porte avec laRussie et leRoyaume-Uni.
Sébastiani déploie beaucoup d’habileté dans son ambassade, et décideSélim III, dont il s'est fait un ami, à faire alliance avec Napoléon et à déclarer la guerre à la Russie dès le. Il a eu à lutter, avant d’arriver à ce résultat, contre l’influence du Royaume-Uni, qui prodigue ses subsides pour maintenir sa prépondérance enTurquie, et contre la frayeur qu’inspire aux ministres turcs la pensée d’une guerre avec la Russie.

Le gouvernement britannique, alarmé du traité conclu entre Sélim et Napoléon, donne à son amiralDuckworth l’ordre de franchir lesDardanelles, et d’aller imposer au Sultan l’abolition de ce traité. Durant cetteguerre anglo-turque, en, la flotte britannique, forçant le passage des Détroits, vient jeter l'ancre sur leBosphore, en face du Sérail dans une attitude imposante, et demande impérieusement au Sultan de renoncer à l’alliance de la France, de renvoyer l’ambassadeur français et de mettre l’escadre turque en dépôt entre les mains du Royaume-Uni, jusqu’à ce qu’un traité de quadruple alliance eût été conclu entre cette puissance, la Russie, la Turquie et laPrusse.
Cette nouvelle consterne les Turcs, effrayés à l’idée de se voir engagés dans une guerre maritime qui, en effet, eût été désastreuse pour eux, et le Sultan, n’apercevant aucun moyen d’échapper au danger qui le menace, écrit au général Sébastiani qu’il se voyait à regret forcé d’obtempérer aux ordres de l’amiral britannique et de le prier de se retirer. Le général répond qu’il n’en ferait rien et attendrait avec confiance une décision plus digne du Sultan, qu'il finit par convaincre de résister. Aussitôt, il se met à préparer des moyens de défense. On a ouvert avec l’amiral britannique des négociations qui, portant sur des détails de forme, traînent en longueur et donnent le temps d'armer les batteries de la côte. Sous la direction de l'ambassadeur de France, le peuple travaille avec ardeur et en moins de cinq jours, 600 bouches à feu, cent chaloupes canonnières, une ligne de vaisseaux rasés et embossés, menacent l'escadre britannique qui se hâte de repasser le détroit, non sans perdre deux corvettes et 500 hommes en.
Ce succès diplomatique et militaire est toutefois de peu de conséquence. En effet, la prépondérance russe et britannique finit par l'emporter. Sélim III est déposé et Sébastiani, après avoir demandé son rappel, quitte Constantinople le et rentre en France au mois de juin suivant. Le sultan de Turquie l'a élevé à la dignité de première classe de l'Ordre du Croissant[6]. Il a aussi été élevé par Napoléon Ier à la dignité degrand aigle de la Légion d'honneur le[7].
Le jour même de sa nomination comme ambassadeur le, il a épousé la sœur de sonaide de campAuguste de Franquetot de Coigny, Antoinette Jeanne Françoise (diteFanny) de Franquetot de Coigny[8], fille duduc de Coigny, petite-fille du secondmaréchal de Coigny, qui meurt en couches à Constantinople le après avoir donné naissance à une fille,Françoise Altarice Rosalba (diteFanny) Sébastiani, née le.

Le, Sébastiani est envoyé enEspagne comme commandant du4e corps et concourt aux opérations de l'armée d'occupation sous les ordres du maréchalLefebvre, qu'il remplace dans son commandement en. Après avoir forcé le passage de laGuadiana, il bat le général José de Urbina à la bataille deCiudad Real le, s'empare des dépôts d'armes que les Espagnols ont constitués au pied de laSierra Morena et, revenant sur ses pas sur l'ordre duroi Joseph, il prend part à la bataille indécise deTalavera le .
Envoyé ensuite sur la rive gauche duTage, Sébastiani gagne labataille d'Almonacid le et celle de Rio d'Almanzor, est créécomte de l'Empire le, enlève les retranchements d'Alcala la Real le, entre en vainqueur dansGrenade le, s'empare deMalaga le et bat de nouveau l'ennemi à Rio d'Almenzor le, puis àBaza. Il refuse de s'associer aux intrigues deSoult et du roi Joseph contre l'Empereur, mais celui-ci, sensible aux rumeurs calomnieuses, le soupçonne, et leurs relations commencent de s'altérer.
Il perd bientôt une grande partie du territoire conquis :« En vérité, observe Napoléon, Sébastiani me fait marcher de surprise en surprise »[9]. Néanmoins ses bulletins continuent à crier victoire, et l'Empereur doit mander au maréchalJourdan :« mon cousin, vous ferez savoir au général Sébastiani qu'il résulte de toutes les victoires qu'il remporte en Espagne, qu'il a perdu deux pièces de canon au lieu d'en avoir pris par centaines. La valeur de ces deux bouches à feu sera retenue sur ses appointements »[9].
En définitive, Sébastiani se trouve bloqué dans Grenade lorsqu'il demande son rappel en France le, officiellement pour cause de maladie. S'ensuit une période de semi-disgrâce, mais celle-ci dure peu car il ne tarde pas à être envoyé en Russie.
On lit souvent[10],[11],[12],[13] que le général Sébastiani avait été fait« Duc de Murcie » parNapoléon Ier, ce qui est inexact.
« Pendant ce court« règne » du général Sébastiani à Grenade, il lui arriva un jour de pousser avec ses dragons une reconnaissance jusqu'àLorca, ville frontière duroyaume de Murcie. Dans cette petite expédition, on rencontra une guérilla de cinquante hommes environ, qui fut aussitôt dissipée à coups de fusils. Au retour de cette course, le général écrivit cette dépêche :« Découvrir l'ennemi en force, l'attaquer, le mettre en déroute, fut une même chose. Le champ de bataille est jonché de morts, le pays frappé de terreur se soumet à l'autorité légitime du roi donJoseph Napoléon ; j'aurai eu l'inexprimable bonheur d'avoir ouvert la carrière, et préparé la conquête du royaume de Murcie que je demande à être autorisé d'entreprendre. » Malheureusement lemaréchal Soult n'approuva pas ce plan, il eut même le mauvais esprit de ne pas croire aux morts qui jonchaient le champ de bataille ; mais on ne décerna pas moins, à table, dans l'Alhambra, le titre deduc deMurcie au général Sébastiani, etM. de Bouillé s'écria que l'empereur ne pouvait le refuser àson Excellence. Un seul officier, M. deSaint-Aubin
, homme sourd et brusque, arrêta tout cet enthousiasme, en disant que l'empereur n'aimait pas qu'on lui forçât la main pour ces sortes de choses, [...] »
— Revue des deux Mondes, 1833[14].
« Les félicitations avaient été reçues avec une douce et bienveillante fierté, on dit même que le manteau ducal figurait déjà sur les panneaux de la calèche et des caissons du général, qui se trouvait encore en Espagne, lorsque, dans un [des] accès de colère [...], Napoléon foula à ses pieds le brevet, qu’on lui présenta pour l’approuver, et anéantit pour jamais, du talon de sa botte, le grand feudataire que le roi son frère voulait faire sortir de la fumée du champ debataille de Talaveyra.
Ce titre de duc resta cependant au général Sébastiani jusqu’à la fin de la campagne, et on le lui prodiguait communément à sa table et sous sa tente. »
— Revue des Deux Mondes, Lettres sur les hommes d’État de France, 1833[15]
Sébastiani est attaché à l'expédition de Russie avec le commandement de la2e division de cuirassiers. Mais peu après, il est placé à la tête de la division de cavalerie légère du corps Montbrun. Après des échecs àDrouïa le etInkowo le, il se signale àSmolensk et à laMoskowa. Il entre parmi les premiers àMoscou à la tête du2e corps de cavalerie.
Pendant la retraite de Russie il rallie la tête de l'armée et dirige l'avant-garde. Il perd alors beaucoup de monde et plus de la moitié de son artillerie. Il est placé à la tête des débris de la cavalerie de laGrande Armée à l'issue de la campagne de Russie.
Il prend ensuite part à tous les combats importants de lacampagne de Saxe de 1813 à la tête du2e corps de cavalerie sousEugène de Beauharnais. Il se bat à Sprotau le, à La Katzbach le, àWachau le. À labataille de Leipzig les 16, 17 et, il est blessé d'un coup de lance à la poitrine mais reste malgré cela à la tête de ses troupes. Il culbute les Bavarois du général de Wrède àHanau les 30 et en s'emparant d'un défilé qui assurait la retraite. Il évacueCologne le à la tête du5e Corps.
Le baron von Odeleben, officiersaxon attaché à l'état-major de Napoléon, raconte une scène difficile survenue entre Napoléon et Sébastiani pendant cette campagne :
« [Napoléon] adressa un jour des reproches au général Sébastiani, en soutenant que sa cavalerie avait fait moins que celle du généralLatour-Maubourg qui avait pris tant de drapeaux, de canons, et avait fait tant de prisonniers. Sébastiani lui répondit en lui expliquant que dans l'état où elles étaient et au milieu de tant de privations, ses troupes n'avaient pas pu faire plus. »[16].
Le général Sébastiani se trouve ensuite à la tête de trois régiments de cavalerie de laGarde impériale lors de lacampagne de France. Il combat àChâlons-sur-Marne le, àTroyes le, àPlancy-l'Abbaye le, àArcis-sur-Aube les 20 et, àSaint-Dizier le. Il se signale surtout àReims le, dans le combat où est tué le généralde Saint-Priest, émigré, àArcis-sur-Aube, où il résiste à toute la cavalerie des Alliés, et àSaint-Dizier.

LorsqueNapoléon Ier a abdiqué, Sébastiani adhère à laPremière Restauration et est fait chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.
Mais après le débarquement duGolfe-Juan, il se rallie à Napoléon et durant lesCent-Jours il est chargé de la défense deParis entreBercy etla Villette. Il est également élu représentant du département de l’Aisne (Vervins)[note 4] à la Chambre des représentants le[note 5]. Il y défend la dynastie et lors de la séance du, propose à la Chambre de mander tous les chefs de légion de lagarde nationale afin de veiller à la sûreté de l'assemblée.
Après labataille de Waterloo et l'abdication de Napoléon, il est — avecLa Fayette,d’Argenson,Pontécoulant,de Laforêt etBenjamin Constant comme secrétaire – l'un des six commissaires envoyés parFouché àHaguenau pour négocier une trêve et traiter de la paix avec les Alliés, sans succès[17].
Après cette démarche infructueuse, Sébastiani quitte la France et bien qu'il n'ait pas été compris dans les listes de proscription par laseconde Restauration, il s'exile auRoyaume-Uni jusqu'en, puis revient en France, est mis en demi-solde et reste sans emploi.
Le, sa maîtresse Félicité de Faudoas-Barbazan de Seguenville (1785-1841), épouse duduc de Rovigo, donne naissance au futur écrivainGustave Aimard, aussitôt abandonné par ses parents biologiques.
Le, il est élu député par le collège de département de la Corse[note 6], dontDecazes l’a nommé président. Il siège dans l'opposition de gauche et défend contre le gouvernement les libertés constitutionnelles.Barbier lui attribue à cette époque un ouvrage intituléÉtat actuel de la Corse, signé « P.P. Pompéï »[note 7],[18].
En 1824 Sébastiani entre aucomité philhellène de Paris. La même année il concourt de nouveau pour la députation dans le département de la Corse ; mais cette fois, grâce aux efforts du ministèreVillèle qui a fait campagne contre lui, il n’obtient que quelques suffrages et rentre dans la vie privée. Mais le il redevient député du3e arrondissement électoral de l'Aisne (Vervins)[note 8] en remplacement dugénéral Foy, décédé. Il reprend sa place à gauche et attaque la politique du ministère qui « se proposait la ruine de nos institutions constitutionnelles »[9]. Il conteste au roi, lors des affaires deSaint-Domingue, le droit de céder aucune portion du territoire sans l'approbation des Chambres. « Il n'avait pas à proprement parler de l'éloquence, mais une grande facilité d'argumentation qui, malgré l'emphase de sa diction compassée, embarrassait souvent ses adversaires. »[19]
Il est réélu le[note 9] et le[note 10]. Rapporteur de la commission des lois départementales et communales (1829), il oblige par ses critiques le ministère à les retirer et en 1830 vote l'adresse des 221 contre le ministèrePolignac.
Quand arrivèrent les événements de, il se trouve, comme la plupart de ses collègues, pris au dépourvu, et on le voit refuser toute solidarité avec l’insurrection, même avec la résistance légale. On sait en effet que le, lorsque la victoire appartenait depuis deux jours aux révolutionnaires, il déclare qu’il n’y a « de drapeau national que le drapeau blanc ». Néanmoins, ses relations d'amitié avec leduc d’Orléans l'amènent à seconder l'avènement au trône de celui-ci, et le conduisent au pouvoir immédiatement après l'installation de lamonarchie de Juillet.
Au soir du il fait partie de la commission des douze députés qui avecLouis Bérard,Jean-Charles Persil, etAndré Dupin se rend chez Louis-Philippe auchâteau de Neuilly afin de lui notifier la délibération l'appelant à la lieutenance générale du royaume.

Il fait partie de la commission chargée de réviser laCharte de 1814 et est appelé le, auministère de la Marine et des Colonies. Il doit, à cette occasion, se représenter devant ses électeurs deVervins qui confirment son mandat le[note 11]. Il est réélu député de Vervins le[note 12] et élu, le même jour, dans le2e collège de la Corse (Bastia)[note 13]. Il opta alors pour Vervins.
Le, il abandonne le portefeuille de la Marine pour prendre celui desAffaires étrangères, qu'il conserve près de deux ans, défendant la politique pacifiste de Louis-Philippe et violemment attaqué, pour cette raison, par l'opposition, surtout par legénéral Lamarque. À ce titre, il négocie en le traité avec lesÉtats-Unis leur allouant une indemnité de25 millions en réparation des dommages causés par les corsaires français durant les guerres napoléoniennes. C'est également en cette qualité que, le, rendant compte devant la Chambre de l'invasion de laPologne – à qui le gouvernement refuse de prêter assistance malgré les objurgations de l'opposition – par les troupes russes, il déclare qu'« au moment où l'on écrivait, la tranquillité régnait à Varsovie », phrase que la gauche résume par : « l'ordre règne à Varsovie » et qui, sous cette forme célèbre, est restée attachée au nom de Sébastiani[20].
Il assure l'intérim duministère de la Guerre du au et est écarté du gouvernement le, avec la constitution dupremier ministère Soult. Mais il y rentre commeministre sans portefeuille dès le, à la suite de l'intervention russe à Constantinople, car sa connaissance des affaires d'Orient apparut alors utile. Il quitte le cabinet le, sur le refus de la Chambre d'approuver le traité relatif à l'indemnité de 25 millions à verser auxÉtats-Unis et est nommé le ambassadeur àNaples. Il quitte ce poste au mois d'août suivant. Consécutivement à cette nomination, les électeurs de Vervins ont renouvelé son mandat de député le[note 14].

En 1831 il s'était remarié avecAglaé Angélique Gabrielle de Gramont (1787-1842), sœur du9e duc de Gramont, et veuve du général russeAlexandre Lvovitch Davydov[21] (1773-1833).

Le, il est nommé ambassadeur àLondres et est remplacé comme député, le, par Quinette ; il se représente en Corse le, lors de l'élection partielle provoquée par la nomination de son frèreTiburce Sébastiani au commandement de la17e région militaire, et est élu député par le1er collège de ce département (Ajaccio)[note 15].
Durant son ambassade à Londres, il a à traiter des affaires particulièrement délicates : la constitution du royaume deBelgique, le droit de visite des navires, les affaires d'Orient. Bien qu'il ne parait plus en fait auPalais Bourbon, ses électeurs de Corse lui maintiennent son mandat le[note 16] et le[note 17]. Le il est remplacé à Londres parGuizot et en compensation est élevé à la dignité demaréchal de France le suivant. À cette occasion, il est réélu député le[note 18].
Frappé de plusieurs attaques d'apoplexie qui l'ont laissé passablement diminué, souffrant de la goutte, il ne s'intéresse plus que de loin aux débats parlementaires[22]. Il n'en est pas moins réélu le[note 19] et, aux élections du, il obtient la majorité dans deux collèges électoraux de la Corse, àAjaccio[note 20] et àBastia[note 21]. Il opte pour Ajaccio.
À la fin de sa vie, il est très affecté par un drame familial dont le retentissement est tel qu'il crée l'un des principauxscandales de la monarchie de Juillet : l'assassinat, le, de sa fille unique par son gendre, leduc de Praslin, qui se suicide en prison quelques jours plus tard. Bouleversé et inconsolable, le maréchal Sébastiani languit pendant encore quatre ans et meurt subitement à 78 ans le.
| Figure | Blasonnement |
| Armes des Sébastianidella Porta : | |
| Armes de comte de l'Empire : De gueules à la porte de ville flanquée de deux tours (parfois donjonnées) crénelées et soutenues d’or, à la herse de sable, surmontée d’un comble, parti de deux traits, formant trois quartiers, le premier des comtes militaires de l’Empire, le deuxième de gueules au lion d’or, le troisième de sinople au croissant d’argent, les pointes à dextre embrassant une étoile du même |
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| Marine et Colonies | Horace Sébastiani | |
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GouvernementJacques Laffitte (2 novembre 1830 - 13 mars 1831) | |||||
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| Justice | |||||
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| Finances | Jacques Laffitte | ||||
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| Instruction publique | |||||
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Gouvernement Casimir Perier (13 mars 1831 - 16 mai 1832) | ||
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| Sous le règne deLouis-PhilippeIer | ||
| Intérieur | Casimir Perier Président du Conseil | |
| Justice | Félix Barthe | |
| Affaires étrangères | Horace Sébastiani | |
| Guerre | Jean-de-Dieu Soult | |
| Finances | Joseph-Dominique Louis | |
| Marine et Colonies | Henri de Rigny | |
| Instruction publique | ||
| Travaux publics,Agriculture etCommerce | Antoine Maurice Apollinaire d'Argout | |
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