Peuplée d'environ10 millions d'habitants, la Hongrie est une puissance moyenne à l'échelle de l'Europe. Elle est dotée d'une économie de typecapitaliste mais garde unsecteur public encore important. Comme de nombreux pays anciennementcommunistes, son modèle productif a longtemps été dominé par l'industrie (fabrication de camions, d'autobus, de matériel ferroviaire et de moteurs dans le cadre duComecon). Sacapacité agricole est très élevée mais le secteur s'est délesté d'une part importante de sa main-d'œuvre au bénéfice de sa modernisation. Laviticulture est bien développée, la Hongrie est un pays vinicole réputé. Comme de nombreux pays européens, l'économie de la Hongrie s'est considérablementtertiarisée ces dernières années. La Hongrie se distingue enfin dans le secteur de la recherche et de l'innovation technologique. Elle compte treizePrix Nobel (John Harsanyi,George de Hevesy,Imre Kertész,Philipp Lenard, etc.) et ses échanges scientifiques sont de haut niveau.
Carte historique de l'Ungaria par Sambucus,1578.Petrus Apianus et Secretarius Lazarus,Nova descriptio totius Ungariae, 1553.
Leroyaume de Hongrie fondé en 1001 et disparu en 1946 portait en hongrois le nom deMagyar Királyság dont est issue l'appellation de la Hongrie contemporaine :Magyarország « le pays desMagyars ». En hongrois,magyar désigne à la fois l'État et le nom du groupe ethnique issu de l'Oural et leurs descendants supposés. Du motmagyar est issu l'adjectif et le substantif « magyar » enfrançais ou encoremagyarisch etMagyar enallemand. Dans la plupart des langues du monde, c'est pourtant la racinelatineHungaria qui est utilisée pour désigner l'État, qu'il s'agisse du royaume ou de la république. C'est notamment le cas, outre le français, de l'anglais (Hungary), de l'espagnol (Hungría) ou de l'italien (Ungheria).
Enslovaque, enslovène et encroate et serbe, le termemagyar et la racine latinehungaria coexistent et permettent justement de différencier le sens politique (la nationhongroise comme construction politique, ainsi que sa matérialisation géopolitique : l'Étathongrois) du sens ethno-culturel (les minoritésmagyares). Dans ces langues, avant la partition dutraité de Trianon en1920, la « Hongrie » était désignée sur la base latine :Uhorsko (slovaque),Ogrska (slovène) etUgarska/Угарска (croate et serbe) tandis que depuis1920, on lui préfère l'adjectif ethnique substantivé :Maďarsko (slovaque),Madžarska (slovène) etMađarska/Мађарска (croate et serbe). Cette évolution de la désignation du territoire hongrois ne se retrouve pas chez lesAutrichiens, lesRoumains et lesUkrainiens : respectivementUngarn,Ungaria etУгорщина (Uhorščyna). Pourtant, les racines latine et hongroise de l'ethnonyme sont bien présentes enroumain pour différencier l'habitant de la Hongrie (ungur) du « Hongrois ethnique », minorité officielle de Roumanie :maghiar.
Quant aux termes « Hongrie » et « hongrois », il semble que leur racine soit issue d'une confusion chez certains peuples (dont les Occidentaux) entre lesMagyars et despeuples turcs dont certains s'étaient joints à eux durant lesmigrations, notamment lesOnoghours (enlatinHungari, ou « Hunnougour issus des hordes hunniques » chezThéophylacte Simocatta).
Parti, au premier fascé de huit pièces de gueules et d’argent, au deuxième de gueules à la croix patriarcale pattée d’argent, issante d’une couronne d’or, plantée au sommet d’un mont de trois coupeaux de sinople. Le blason est timbré de lacouronne de saint Étienne.
Ledrapeau de la Hongrie est composé de trois bandes horizontales rouge (dessus), blanche et verte. Sa forme tricolore est inspirée dudrapeau français et des idées de laRévolution de 1789 alors que ses couleurs sont une reprise des armoiries historiques de la Hongrie. Le drapeau fait sa première apparition lors de laRévolution hongroise de 1848 mais ne s'impose au sein de l'Autriche-Hongrie bicéphale qu'en 1867. Jusqu'en 1945, le drapeau est frappé d'une couronne royale en son centre. Laloi fondamentale de la Hongrie entrée en vigueur en 2012 donne une interprétation officielle des couleurs : le rouge pour la force, le blanc pour la fidélité, le vert pour l'espoir.
La figuration d'un blason sur sa partie centrale a été l'objet de forts enjeux symboliques durant tout leXXe siècle. Lors de l'insurrection de Budapest en 1956, les insurgés découpent les armes du régime communiste et leur préfèrent un trou symbole de la liberté retrouvée. La forme actuelle du drapeau est ainsi adoptée en 1957. Depuis 1990, la version blasonnée est tolérée et parfois utilisée par les pouvoirs publics.
Il existe trois fêtes officielles en Hongrie. Le 15 mars, leNemzeti ünnep (« fête nationale ») commémore laRévolution hongroise de 1848. Le 20 août, leSzent István ünnepe (« fête de saint Étienne », fête de l'État) célèbre la fondation de l'État hongrois en1000. Enfin, le 23 octobre, leForradalom ünnepe est organisé en l'honneur de l'insurrection de Budapest de 1956. Selon l'article J de la nouvelleloi fondamentale, le 20 août occupe désormais le premier rang puisque c'est la seule « fête d'État officielle » (hivatalos állami ünnep).
Le trésor de la couronne royale exposé sous la coupole duParlement à Budapest.
Lesregalia sont les symboles de la souveraineté hongroise. Ils sont constitués de plusieurs pièces : lacouronne de saint Étienne (Szent István Korona), lesceptre (jogar), l'orbe (országalma), le manteau du couronnement (palást) et l'épée (kard).
La légende veut que la croix surmontant la couronne du roi de Hongrie soit penchée en raison d'un voyage mouvementé entreRome et la Hongrie, lepapeSylvestre II ayant fait envoyer ladite couronne par une escorte à cheval. Abîmée au cours de ce voyage, la couronne aurait été apportée ainsi au roiÉtienneIer (IstvánIer). Il pourrait s'agir aussi du fait que lorsque lesTurcs ont envahi le pays, elle aurait été enterrée pour être cachée, mais déformée.
La Hongrie se situe au carrefour de quatre influences climatiques. D'une part, l'influence continentale de l'Europe de l'Est produit des saisons marquées avec des températures fortement négatives en hiver et élevées en été, mais tempérées par les masses d'air de la façade atlantique. D'autre part, c'est dans le bassin desCarpates que se rencontrent les influences sibériques du nord et l'influence méditerranéenne desBalkans.
Les terres arables sont une importante ressource naturelle pour la Hongrie. Elles couvrent 49,58 % de la superficie du pays, c'est-à-dire une partie très importante comparée aux autres pays du monde[12]. La plus grande partie de ces terres est de bonne qualité.
La Hongrie compte une dizaine deparcs nationaux,145 réserves naturelles et35 aires protégées. Les parcs nationaux deAggtelek et de Hortobágy sont également inscrits aupatrimoine mondial de l'UNESCO au titre de patrimoine naturel.
Cette installation (Honfoglalás) permet d'offrir aux tribus une base arrière pour les nombreux raids entrepris vers l'Europe occidentale. Ceux-ci sont interrompus lors de labataille du Lechfeld qui signe leur défaite devant l'empereur germaniqueOttonIer du Saint-Empire. Dès lors, les tribus organisent leur domination militaire dans la plaine danubienne, y assimilent les populations déjà sédentarisées (comme lesSlaves) et forment ainsi l'embryon du territoire et de la nation hongroise.
Progressivement, lanoblesse hongroise tente de faire valoir son pouvoir au sein du royaume qui compte alors 2 000 000 d'habitants. En1222,André II de Hongrie proclame labulle d'or qui exonère la petite noblesse de l'impôt et limite les privilèges royaux. Le pouvoir royal est davantage affaibli par l'invasionmongole[17] ettatare en1241 qui dépeuple considérablement le pays. Dans le sillage des Mongols et des Tatars sont signalés les premiersRoms[18]. Le royaume se dote alors d'un réseau de châteaux forts afin d'assurer sa sécurité et des villes se peuplent alors au bénéfice d'une bourgeoisie de plus en plus active. En1301, la mort d'André III de Hongrie signe la fin de la maisonÁrpád et le début de la domination angevine.
C'est sous la dynastieAnjou-Luxembourg que la Hongrie connaît son deuxième apogée avec le renforcement du pouvoir royal parCharlesIer Robert et l'extension du territoire sous le règne deLouisIer le Grand. Le royaume de Hongrie intègre alors laBosnie et compte sur ses flancs Sud et Est une douzaine debánság et devajdaség vassaux, peuplés deslaves (tótok) et devalaques (oláhok) bénéficiant defranchises nomméesvlach jog. Successeur de CharlesIer Robert,SigismondIer du Saint-Empire cumule lacouronne impériale, celle de Hongrie et celle deBohême mais perd laDalmatie au profit deVenise. Sur le plan intérieur, il doit faire face à la montée en puissance du pouvoir urbain. De1437 à1440, sa succession ouvre une énième période de troubles durant laquelle lesJagellons prennent le pouvoir.
Après la mort deLadislas III Jagellon àVarna lors d'une offensive hongroise, serbe etroumaine contre l'Empire ottoman en1444, la régence du royaume revient àJean Hunyadi,voïvode (vajda) deTransylvanie. Celui-ci contient l'avancée ottomane devantBelgrade en1456 mais meurt peu après. La Hongrie est alors un pays peuplé de 4 000 000 d'habitants, prospère malgré le contrôle commercial exercé par lesAllemands. L'accès au trône deMatthias Corvin signe le début de laRenaissance en Hongrie. Sous son règne, l'administration est réorganisée et centralisée et le pouvoir bourgeois favorisé face à l'aristocratie. Il conquiert laBohême, laMoravie et laSilésie tout en développant dans sa capitaleBuda une cour florissante, foyer centre-européen de l'humanisme. Son règne laisse un souvenir amer à la noblesse, qui choisit pour lui succéder un prince plus faible :Vladislas IV de Bohême. Lesmagnats reprennent le pouvoir et entraînent l'affaiblissement du royaume. La défaite hongroise, lors de labataille de Mohács en1526, face à l'Empire ottoman, signe la partition du pays entre les territoires occupés et les lambeaux de la Hongrie royale.
Hongrie ottomane, Hongrie royale et indépendance de la Transylvanie
En 1526, le royaume de Hongrie est divisé en deux, puis en trois parties.FerdinandIer du Saint-Empire s'empare de la Haute-Hongrie (actuelleSlovaquie) et de l'Ouest du royaume tandis que levoïvode deTransylvanie,JeanIer Zapolya, conserve le Centre et l'Est. À sa mort en1540,Soliman le Magnifique, sultan ottoman,occupe la plaine danubienne et prendBuda. La principauté de Transylvanie (agrandie duNord-Est de la Hongrie royale, lepartium) a le choix entre deux vassalités : envers lesAutrichiens ou envers lesTurcs : les voïvodes choisissent la seconde option, qui leur laisse plus d'indépendance, tant politique que religieuse (pacte de tolérance). Entre 1591 et 1606, lesHabsbourgs utilisent leur armée pour faire pression sur la Haute-Hongrie et la Transylvanie.Étienne II Bocskai mène alors un soulèvement qui pousse l'Empire autrichien à reconnaître les privilèges de laHongrie royale et la souveraineté de la Transylvanie. Alors que Buda est occupée, la capitale hongroise devientPressburg (actuelleBratislava).
En Transylvanie, le princeGeorgesIer Rákóczi (1630–1648) mène une politique de liberté et de tolérance politique et religieuse. Mais la politique belliqueuse deGeorges II Rákóczi envers l'Empire ottoman provoque une réaction des Turcs qui alourdissent la vassalité de la Transylvanie, en réduisent le territoire et affaiblissent ainsi les ressources stratégiques de la Hongrie royale qui tombe sous la coupe desHabsbourg. SousLéopoldIer d'Autriche, la Hongrie royale est le théâtre d'une révolte opposant la noblesse et la paysannerie au nouveau pouvoir central autrichien. L'insurrection est contenue lorsque les armées autrichiennes reconquièrent la plaine danubienne contre les Ottomans (paix de Karlowitz en 1699). Cette avancée autrichienne (et catholique) est suivie par un vaste soulèvement nobiliaire (surtout protestant) mené par le prince transylvainFrançois II Rákóczi, proclamé prince souverain en 1704. La répression de ce soulèvement s'achève par la restauration du territoire royal et par un changement de vassalité en Transylvanie, qui échappe aux sultans pour devenir ungrand-duché autrichien. Les révoltes nobiliaires ne cessent pas pour autant : en 1707, laDiète de Hongrie proclame (vainement) la déchéance des Habsbourg et l'indépendance de la Hongrie.
De la domination autrichienne au compromis de 1867
Les magnats hongrois négocient alors un compromis avec la maison autrichienne et favorisent l'arrivée au pouvoir deCharlesVI d'Autriche. En1715, celui-ci proclame ainsi l'indivisibilité de la Hongrie et des provinces héréditaires des Habsbourg. Ceux-ci organisent l'installation de colons allemands dans toute la plaine danubienne, spécifiquement sur les rives du fleuve (Allemands du Banat). Après plusieurs tentatives des souverains autrichiens de réformer l'administration et imposer l'allemand comme langue de la Cour,LéopoldII d'Autriche reconnaît en 1792 la spécificité des lois et des coutumes hongroises. LaRévolution française de 1789 crée une union sacrée de la noblesse hongroise autour de la maison impériale, mais les idées libérales et nationales se diffusent malgré tout en Hongrie et donnent naissance à un courant réformiste important, revendiquant l'égalité devant la loi et devant l'impôt et la fin des privilèges.
Ce courant est incarné parFerenc Kölcsey,Ferenc Deák etLajos Kossuth, révolutionnaires qui proclament en 1848 l'unification de la Hongrie, comprenant la Hongrie royale, la Croatie et la Transylvanie, et revendiquent l'indépendance face à l'empire d'Autriche. Mais, en Croatie et Transylvanie, les révolutionnaires locaux réclamaient leur propre indépendance, que Kossuth leur refusait. Les Autrichiens en profitèrent pour rallier à leur cause l'avocat transylvainJankó Ávrám qui lève des troupes contre Kossuth, et le général croateJosip Jelačić, qui prend la tête d'une armée et envahit la Hongrie. Pour y faire face, Kossuth constitue unComité national de défense qui parvient à refouler les troupes croates et réprime lesoulèvement transylvain. Alors que l'indépendance de la Hongrie est proclamée, l'Autriche fait appel au tsarNicolasIer de Russie pour mater legouvernement révolutionnaire. Les Habsbourg organisent alors la répression et imposent leur pouvoir par la force. En 1866, l'affaiblissement de l'empire sur le front italien et surtout la défaite contre laPrusse les incitent à apaiser les tensions internes. C'est ce long processus qui aboutit auCompromis austro-hongrois de 1867 et à la naissance de l'Autriche-Hongrie.
L'Empire des Habsbourg est alors partagé entre l'empire autrichien et leroyaume hongrois. Ce dernier se dote d'un système bicaméral : une Chambre des magnats et une Chambre des représentants, mais elle reste liée à l'Autriche par la dynastie Habsbourg et la concentration des affaires étrangères, des finances et de la guerre au sein d'un ministère d'Empire. Les privilèges des magnats et le système électoral laissent les minorités non-magyares, soit 55 % de la population de laGrande Hongrie, sans représentation parlementaire, et, de plus, la politique demagyarisation forcée des minorités dresse lesCroates, lesSlovaques, lesRuthènes, lesRoumains, lesSerbes et même lesAllemands contre les Hongrois. L'Autriche-Hongrie, ayant perdu laPremière Guerre mondiale, est le premier État visé par les « 14 points » du président américainWoodrow Wilson, visant à démembrer cet empire multiculturel, queLénine avait qualifié de « prison des peuples ». Après des émeutes àBudapest en1918, un Conseil national, composé d'indépendantistes, de sociaux-démocrates et de radicaux, mené parMihály Károlyi refuse le pouvoir àCharlesIV et proclame laRépublique démocratique hongroise le.
Groupes ethno-linguistiques du royaume de Hongrie en 1910.
L'effondrement de l'Autriche-Hongrie à l'issue de la Première Guerre mondiale entraîne son éclatement selon le principe desÉtats-nations. Les indépendantistes hongrois prennent le pouvoir à Budapest le 30 octobre et, le 16 novembre, laRépublique démocratique hongroise est proclamée, mais le gouvernement deMihály Károlyi ne parvient pas à empêcher les minorités de l'ancienroyaume de Hongrie de proclamer leurs propres indépendances ou unions avec des pays voisins. En, la Grande Hongrie est démembréede facto. En, les communistes deBéla Kun, alliés aux sociaux-démocrates, prennent le pouvoir et proclament laRépublique des conseils de Hongrie, deuxième régime communiste de l'histoire après la Russie soviétique. Le régime ne dure que trois mois : une attaque contre laTchécoslovaquie et laRoumanie, visant à récupérer les territoires perdus, tourne à la débâcle et les communistes sont chassés du pouvoir.
L'entre-deux-guerres ouvre une période paradoxale pour le pays. D'une part, elle signe l'émancipation de la Hongrie de sa voisine autrichienne et le recouvrement de sa souveraineté. D'autre part, l'ancienne Hongrie royale se voit amputée de 32 % de magyarophones et des deux tiers de son territoire, dont son accès à la mer, la totalité de ses mines d'or, d'argent, de mercure, de cuivre et de sel, cinq de ses dix villes les plus peuplées et entre 55 % et 65 % des forêts[19], en vertu de l'application dutraité de Trianon en 1920. Cette partition se fait au nom de deux principes : celui d'État-nation cher auxÉtats-Unis et celui de la permanence des frontières cher aux géographes français. C'est ce dernier principe qui motive les congressistes à céder ainsi à laTchécoslovaquie les rives septentrionales duDanube pourtant majoritairement peuplées de Hongrois, entreBratislava etKošice. À la tête d'un royaume sans roi et d'un pays sans accès à la mer, l'amiralMiklós Horthy instaure une période derégence aux orientations très conservatrices. Sa politique irrédentiste le pousse dans les bras de l'Allemagne nazie en 1940. La Hongrie récupère d'abord leNord de la Transylvanie au détriment de laRoumanie en août 1940, puis participe en 1941 à l'invasion de la Yougoslavie, récupérant ainsi laVoïvodine et s'engage ensuite sur lefront de l'Est lors de l'invasion de l'URSS.
Durant la seconde guerre mondiale, on estime que 569 000 juifs et juives sont assassinés[20] par les nazis, pour la plupart déportés vers des camps d'extermination entre avril et juillet 1944 alors que le pays était occupé par l'armée allemande.
En 1944, Miklós Horthy proclame la neutralité de son pays alors que les arméessoviétiques etroumaines franchissent les frontières hongroises. La Hongrie est alors envahie à l'ouest par l'Allemagne, qui renverse Horthy et le remplace par le dirigeanthungaristeFerenc Szálasi, chef du parti fasciste hongrois desCroix fléchées. Les Soviétiques et les Roumains chassent les Allemands de Hongrie en. Occupée par l'URSS, laRépublique hongroise est soumise à uneprise de pouvoir progressive par les communistes hongrois dont les Soviétiques imposent la présence au sein du gouvernement de coalition de l'après-guerre. La Hongrie signe leTraité de Paris en 1947, aux côtés des autres régimes vaincus par les Alliés.Mátyás Rákosi, secrétaire général duParti des travailleurs hongrois, devient le principal dirigeant de laRépublique populaire de Hongrie, nouveaurégime communiste officiellement proclamé le.
Véhicule de transport blindé soviétiqueBTR-152 en flammes à Budapest en novembre 1956.
Le, la Hongrie se soulève contre l'URSS. Initiée en faveur du soutien au Premier ministre réformateurImre Nagy, l'insurrection de Budapest est écrasée entre le 4 et le 11 novembre par l'armée soviétique, tuant 3 000 personnes et entraînant le départ de plus de 200 000 Hongrois.János Kádár devient Premier ministre et premier secrétaire duParti socialiste ouvrier hongrois, nouveau nom duparti unique.Imre Nagy et ses compagnons sont arrêtés et exécutés deux ans plus tard. En 1968,Kádár introduit le « nouveau mécanisme économique », ouvrant l'économie administrée à un petit secteur privé. Il s'agit du « socialisme du goulash » tenu pour responsable de la relative prospérité de l'économie hongroise en comparaison des autres États satellites de l'URSS en Europe. En 1988, János Kádár, malade, doit quitter le pouvoir. Le communiste réformateurMiklós Németh prend sa succession.
Alors que les deux décennies de la transition sont marquées par un jeu politique équilibré entre lagauche et ladroite à la tête du pays, le parti conservateurFidesz remporte les élections parlementaires à une écrasante majorité au printemps 2010. Marginalisés, les partis progressistesMSzP etLMP ne parviennent pas à empêcher le Premier ministreViktor Orbán de faire adopter le par l'Országgyűlés une nouvelleloi fondamentale. Entrée en vigueur le, elle inscrit dans le marbre de nombreuses dispositions très conservatrices. Ce changement constitutionnel s'accompagne d'un activisme législatif très important permettant un remodelage profond de l'organisation institutionnelle et politico-administrative du pays et laissant entrevoir le retour d'unÉtat fort.
Leprésident de la République est élu au suffrage indirect par l'Assemblée nationale (Országgyűlés) tous les cinq ans. Il est le chef de l'État et le garant des institutions. Il nomme lePremier ministre qui compose son gouvernement et à qui il appartient seul le droit de révoquer les ministres. Chaque nomination ministérielle doit faire l'objet d'auditions consultatives devant des commissions parlementaires et être formellement approuvée par le président.
L'Assemblée nationale est la chambre unique duParlement hongrois. Il comprend199 membres (386 jusqu'aux dernières élections) et exerce lepouvoir législatif en votant des lois d'initiative gouvernementale ou parlementaire. Un parti doit gagner au moins 5 % au niveau national pour former une faction parlementaire. Lesélections législatives ont lieu tous les quatre ans.
LaCour constitutionnelle, composée de15 membres, juge de la constitutionnalité des lois.
Collectivités territoriales et collectivités des minorités
La loi LXV de 1990 sur les collectivités territoriales (helyi önkormányzat) est considérée comme l'un des actes juridiques les plus importants de la transition post-communiste car elle redéfinit profondément le maillage administratif de la Hongrie avec comme objectif la création d'un système de démocratie locale en rupture totale avec le système communiste. Il s'agit alors de redistribuer les différentes compétences administratives de façon à réduire substantiellement le pouvoir des comitats, considérés alors comme les pivots de l'ancienne nomenclature administrative socialiste. Le modèle privilégié est alors le contenu de la Charte duConseil de l'Europe sur les collectivités locales.
Lalocalité (település) correspond au découpage politique ultime du territoire hongrois. On y distingue trois catégories : les communes (község), lesvilles (város) et lesvilles de droit comital (megyei jogú város). La localité est une collectivité locale (települési önkormányzat) dirigée par un conseil local et unbourgmestre (polgármester)élus tous les quatre ans au suffrage universel ainsi qu'un organe administratif de l'État, opérateur de l'administration publique et de services obligatoires définis par la loi. La Hongrie compte 3 152 localités pour presque dix millions d'habitants. La localité correspond au niveau LAU 2 de lanomenclature d'unités territoriales statistiques européenne.
Lecomitat (vármegye) est la subdivision politique intermédiaire entre l'État et les localités. Au nombre de 19, on y ajoute traditionnellement Budapest, qui bénéficie cependant d'un statut particulier. Les comitats maillent le territoire hongrois de manière contiguë. En raison de la centralisation politico-administrative de la Hongrie, les compétences des collectivités comitales (vármegyei önkormányzat) restent très limitées. Celles-ci concernent les services qui s'appliquent sur l'ensemble du territoire comital, les établissements scolaires secondaires (collèges), les établissements médicaux spécialisés ainsi qu'un rôle de coordination de l'aménagement du territoire. De plus, elles ne s'appliquent pas aux villes de droit comital qui disposent de leur propre conseil comital (vármegyei közgyűlés) superposé au conseil local. Le comitat correspond au niveau NUTS 3 de lanomenclature d'unités territoriales statistiques européenne.
Chaque chef-lieu de comitat est une ville de droit comital. S'y ajoutent cinq autres villes de plus de 50 000 habitants :
La loi de 1993 leur donne le droit de voter à l'échelle nationale ainsi qu'à l'échelon de chaque collectivité territoriale (comitats et localités) pour leurs propres représentants. Ces derniers forment descollectivités des minorités (kisebbségi önkormányzat) qui disposent de compétences particulières pour fixer le calendrier de leurs fêtes et célébrations, contribuer à la préservation de leurs traditions et participer à l'éducation publique. Ces collectivités particulières peuvent ainsi gérer des théâtres publics, des bibliothèques, des institutions scientifiques et artistiques, attribuer des bourses d'études et dispenser des services en direction de leur communauté (aides juridiques notamment).
Il faut au moins cinquante membres d'une minorité dans les villes de moins de 10 000 habitants pour former une collectivité communautaire et cent membres pour les villes plus peuplées. Dans les faits, ces collectivités sont plus faciles à former dans les grandes villes que dans les petites localités. Les conditions de leur création dépendent également du taux de concentration des minorités sur le territoire hongrois.
Outre les treize minorités officielles, lesJuifs ainsi que lesBunjevci revendiquent régulièrement une reconnaissance publique. De manière plus anecdotique, des Hongrois clamant leur ascendancehunnique ont aussi déposé une demande officielle allant dans ce sens.
LesMagyars d'outre-frontières (határon túli magyarok) désignent les populations magyares autochtones vivant sous le statut de minorité nationale ou de communauté ethnique dans les pays frontaliers de la Hongrie. Ils bénéficient d'un traitement spécifique de la part de la loi hongroise qui leur permet d'accéder à la citoyenneté hongroise (magyar állampolgárság), de bénéficier de bourses d'enseignements, de recevoir des aides financières en faveur du maintien et du développement de leur culture et de leur langue et de disposer d'organisations représentatives reconnues par le gouvernement hongrois. L'activisme législatif de la Hongrie à l'égard de ces populations est souvent perçu par les pays voisins comme autant d'intrusions dans leurs affaires politiques nationales. Depuis deux ans, sous le gouvernement deViktor Orbán, les Magyars d'outre-frontières peuvent désormais bénéficier du droit de vote, même s'ils ne vivent pas sur le territoire hongrois.
Lesystème éducatif hongrois est un système décentralisé. LeSecrétariat d'État à l'Éducation fixe les conditions de scolarité ainsi que les exigences des épreuves nationales sanctionnant le parcours scolaire. Lescollectivités locales sont propriétaires des établissements pré-élémentaires, élémentaires et secondaires. Chaque établissement jouit d'une grande autonomie budgétaire et de fonctionnement. Certains établissements sont directement gérés par lescollectivités des minorités et peuvent ainsi dispenser des cours dans les langues minoritaires, en plus du hongrois.
Le système éducatif est divisé en plusieurs niveaux : pré-élémentaire (óvoda) de3 à 6 ans, élémentaire (általános iskola) de 6 à14 ans, secondaire (gimnázium) jusqu'à18 ans, professionnel (szakmunkásképző iskola) jusqu'à17 ans, technique (szakközépiskola) jusqu'à18–19 ans et supérieur. Il faut prendre également en compte les écoles de rattrapages (szakiskola).
En décembre 2018 deux nouvelles lois sur le droit du travail provoquent un mouvement de protestation soutenu par l’ensemble des partis politiques en dehors de celui de l’exécutif[21]. Organisée à l’appel des partis d’opposition, des syndicats et de mouvements issus de la société civile, la manifestation se poursuit en janvier 2019 pour dénoncer la nouvelle loi sur les heures supplémentaires qualifiée d’« esclavagiste » – les chefs d’entreprise peuvent exiger de leurs employés jusqu’à400 heures supplémentaires par an, soit l’équivalent de deux mois de travail, payables trois ans plus tard[22].
Depuis le milieu des années 1990, la politique étrangère hongroise s'inscrit dans une démarche de convergence avec les objectifs de l'Union européenne. Après avoir déposé son adhésion le et ouvert les négociations le, la Hongrie devient membre de l'Union le et intègre l'espace Schengen le.
Du fait de sa taille, la Hongrie ambitionne de devenir un acteur régional au sein d'uneEurope centrale élargie, bien au-delà de ses pays frontaliers. Au nord, elle s'implique avec laPologne, laTchéquie et laSlovaquie à la construction dugroupe de Visegrád, afin de renforcer les politiques de coopération régionale, notamment sur le plan économique et énergétique. Cet espace privilégié est cependant régulièrement soumis à de nombreuses perturbations liées à l'activisme politique de la Hongrie à l'égard desMagyars d'outre-frontières particulièrement nombreux en Slovaquie.
Au sud, la Hongrie est un soutien actif de l'intégration des pays balkaniques à l'Union européenne. Lors de laprésidence hongroise du Conseil de l'Union européenne en 2011, le gouvernement œuvre à faire progresser les dossiers de candidature de laCroatie et de laMacédoine[23]. La Hongrie est aussi à l’origine du processus deSzeged pour le soutien à la démocratisation de laSerbie, duMonténégro, de l’Albanie, de la Macédoine et de laBosnie-Herzégovine et du processus deNyíregyháza, à destination de l’Ukraine. À l'ouest et à l'est, la Hongrie est un des principaux acteurs de laStratégie européenne du Danube(en), dont l'objectif est de valoriser le potentiel économique du fleuve et de favoriser l'intégration politique des pays riverains.
Sur le plan de la géopolitique énergétique, la Hongrie est particulièrement active pour accueillir les projetsSouth Stream etNabucco afin de devenir une plaque tournante de l'énergie au sein de l'Union européenne. Dans le même esprit, le gouvernement hongrois poursuit une forte politique de coopération avec laRussie et laChine en termes de construction de liaisons routières et ferroviaires de façon à devenir la porte d'entrée de l'Asie en Europe[24].
La participation de la Hongrie à la communauté internationale passe surtout par son activité militaire au sein de l'OTAN et son alignement stratégique aux côtés desÉtats-Unis. La Hongrie est engagée militairement sur plusieurs théâtres extérieurs, dans le cadre de laPSDC ou de l’OTAN : enAfghanistan (433 soldats), auKosovo (223), àChypre (77), en Macédoine et en Bosnie[réf. nécessaire].
Entre 1990 et 2010, la démocratie parlementaire a surtout été rythmée par les alternances successives entre le centre-droit représenté par leForum démocrate hongrois (Magyar Demokrata Forúm, MDF) puis par leFidesz (Fidesz-Magyar Polgári Szövetség) et le centre-gauche, représenté par leParti socialiste hongrois (Magyar Szocialista Párt, MSzP) etAlliance des démocrates libres (Szabad Demokraták Szövetsége, SzDSz). Ces alternances reflètent alors un certain équilibre des forces politiques proche de celui des démocraties occidentales. Lagauche hongroise est l'héritière à la fois des anciens réformateurs duParti socialiste ouvrier hongrois (MSzMP devenu MSzP) et de ses opposants libéraux (SzDSz). Sa composante sociale-démocrate majoritaire prône lelibéralisme politique et économique ainsi qu'une politique pro-européenne volontaire. L'extrême gauche est scindée entre leParti communiste ouvrier hongrois (Magyar Kommunista Munkáspárt, MKM) stalinien et laGauche verte (Zöld Baloldal Párt, ZB) altermondialiste. Depuis les dernières élections, un nouveau venu,La politique peut être différente (Lehet más a politika, LMP) de sensibilité écologiste a fait son apparition et en même temps son entrée dans l'Országgyűlés. Enfin, la défaite de la gauche en2010 est en train d'amener une profonde reconfiguration de l'échiquier politique comme l'illustre la fondation de laCoalition démocratique (Demokratikus Koalíció, DK) ou encore d'Ensemble 2014 (Együtt 2014), respectivement par les anciensPremiers ministres socialistesFerenc Gyurcsány etGordon Bajnai.
Ladroite hongroise est quant à elle issue d'anciens courants chrétiens-démocrates, conservateurs et agrariens clandestins pendant le communisme (notamment leParti civique indépendant des petits propriétaires et des travailleurs agraires,Független Kisgazda-, Földmunkás- és Polgári Párt, FKgP). Si son premier objectif est ladécollectivisation rapide du pays dès le début des années 1990 ainsi que le développement des institutions démocratiques, elle endosse à la fin des années 2000 des accents plus nationalistes et souverainistes. Cette évolution est principalement le fait deViktor Orbán, chef du Fidesz et autrefois proche du SzDSz. Elle se caractérise par une attitude revancharde sur le plan de la politique intérieure en votant des lois destinées à poursuivre devant les tribunaux les principaux protagonistes du régime communiste, mais aussi sur le plan de la politique étrangère en cherchant à reconstituer la communauté nationale hongroise au-dessus de la partition territoriale dutraité de Trianon.
L'extrême droite hongroise a ses racines dans l'hungarisme, alimenté par la nostalgie de laGrande Hongrie. Autrefois incarnée par leParti hongrois de la justice et de la vie (Magyar Igazság és Élet Pártja, MIÉP, aujourd'hui soutien du Fidesz-MPSz), elle est désormais assimilée auJobbik. Après des années de discrétion, l'extrême droite hongroise s'est illustrée ces dernières années par de nombreuses démonstrations de force, notamment par l'intermédiaire des défilés de laGarde hongroise, milice fasciste ouvertement anti-Roms, dans des villages du Nord-Est.
Le retour au pouvoir deViktor Orbán après huit ans de gouvernement socialiste, alors que ses soutiens représentent les deux tiers de l'Országgyűlés, s'inscrit ainsi dans le prolongement du tournant nationaliste du Fidesz.
Depuis la transition démocratique de 1989, les médias - et en particulier les médias publics - sont considérés comme un instrument fondamental par les partis politiques pour transmettre leurs messages aux électeurs et, pour cette raison, ne sont pas à l'abri de toute influence politique[25]. Après 1989, les hommes politiques de gauche et les libéraux se sont efforcés de consolider leurs positions dans les médias et ont essayé d'exercer une fonction de contrôle. Au lieu de laisser les médias assumer leurs propres fonctions de contrôle et d'information, une guerre médiatique a éclaté. Pour beaucoup, le péché originel a été lorsque le président de la télévision publique a refusé de diffuser une interview du Premier ministreJózsef Antall, peu avant les élections municipales de 1990, en la qualifiant de déclaration de parti politique[25]. Dès le début du retour à la démocratie, les libéraux de gauche ont ainsi essayé de dominer les médias, tandis que les conservateurs pensaient qu'ils étaient sous-représentés et réprimés[25].
La loi de 1996 sur les médias étayera davantage cette polarisation des médias, son objectif n'étant pas de minimiser l'influence politique mais de donner à chaque parti une part dans les médias. Le financement des médias publics étant fortement tributaire du budget de l'État, leur vulnérabilité vis-à-vis de la politique était inscrite dans le système. Les frais d'abonnement à la télévision - impopulaires, mais qui auraient pu permettre un mode de financement plus ou moins indépendant - sont supprimés en 2002, de sorte que la télévision et la radio publiques sont devenues de fait financées par l'État (sur le budget)[25].
Après son retour au pouvoir en 2010,Viktor Orbán reprend en main la télévision publique, selon France TV info, pour l'instrumentaliser à des fins de propagande. Les médias privés sont progressivement rachètés par des oligarques proches du pouvoir. Désormais, le Premier ministre serait à la tête d’un empire médiatique : une grande chaîne commerciale, toute la presse quotidienne régionale, des sites Internet ; près de 500 médias au total. Ce conglomérat couvrirait près de 80 % du paysage médiatique[26]. Néanmoins, la chaîne de télévision la plus regardée, RTL, dont le programme d'information constitue un média essentiel, et les principaux médias hebdomadaires et Internet sont tous critiques vis-à-vis du gouvernement[25].
Depuis 2010, laliberté de la presse est encadrée par un Conseil des médias (Media Tanács) chargé de vérifier, selon les termes de la loi, le traitement équitable de l'actualité et le respect de la dignité humaine[27]. La presse quotidienne représente bien les différentes tendances politiques dominantes, de la gauche vers la droite. Ancien organe officiel duParti socialiste ouvrier hongrois,Népszabadság est resté dans le giron duMSzP. Néanmoins, la chute de son lectorat passant de 200 000 exemplaires au début des années 2000 à moins de 40 000 en 2016 et ses importantes pertes financières conduisent à sa fermeture en 2016[28].Népszava est toujours explicitement l'expression duParti social-démocrate de Hongrie. Créé par le Conseil national de laRépublique populaire de Hongrie,Magyar Hírlap est devenu dans les années 1990 proche de l'Alliance des démocrates libres (centre-gauche) puis au cours des années 2000 un journal de centre-droit proche de l'Église catholique en Hongrie et duFidesz. Fondé en 1938,Magyar Nemzet est le journal historique des opposants au régime communiste ; il s'agit du grand journal des intellectuels conservateurs.Világgazdaság etNapi Gazdaság sont deux quotidiens économiques de centre-gauche.Metropol est enfin le quotidien gratuit, surtout diffusé àBudapest.
Les principaux hebdomadaires sontHeti Világgazdaság (HVG), d'inspiration libérale de gauche ;Heti Válasz, qui rassemble les plumes d'intellectuels de droite ;Demokrata, d'extrême droite,168 Óra proche du partiMSzP ;Magyar Narancs, le grand journal d'actualité culturelle et politique de la jeunesse urbaine progressiste, centre gauche ;Élet és Irodalom, journal de critique littéraire orienté à gauche ;Magyar Fórum proche duMIÉP ;Figyelő d'obédience néolibérale ;Új Ember, journalcatholique ;Új Élet, expression de la communautéjuive progressiste ;Szombat, expression des juifs conservateurs ;Magyar Jelen(en), proche du partiJobbik etHetek, néo-évangélique et néoconservateur.
Il existe également de nombreux portails d'information de typepure player :Index,Stop etOrigo (gauche),Hirszerzo etGondola (conservateurs),Kitekinto (indépendant),Barikad etKuruc (extrême-droite).
Les revues les plus importantes sontBeszélő (centre-gauche et écologiste),Magyar Szemle (conservateur),Kommentár (néoconservateur),Múlt és Jövő (communauté juive),Erec (sioniste),Polgári Szemle (conservateur),Mozgó Világ (social-démocrate, proche du partiMSzP) etEszmélet (extrême gauche).
Le pays compte sur de nombreuses chaînes de télévision publiques et privées. Deux sociétés distinctes assurent le service public :Magyar Televízió, héritière de la télévision d'État communiste, qui produit à destination du marché intérieur les chaînesM1 (généraliste),M2 (jeunesse),M3 (histoire),M4(hu) (sport) etM5(hu) (culture) etDuna Médiaszolgáltató qui produit et diffuse les chaînesDuna Televízió etDuna World, à destination tant du marché intérieur que de ladiaspora hongroise. Ces deux chaînes généralistes proposent une grille généraliste et plusieurs journaux télévisés chaque jour. Les principales chaînes privées sontRTL Klub,RTL II,TV2 etATV. Toutes diffusent des émissions variées (information, divertissement, séries, dessins animés, films).Hír TV etEcho TV sont des chaînes d'information en continu.
La radio publique est représentée parMagyar Rádió et ses sept stations thématiques :MR1(hu) « Kossuth Rádió » (généraliste, informations),MR2(hu) « Petőfi Rádió » (jeunesse),MR3(hu) « Bartók Rádió » (musique classique),MR4(hu) « Nemzetiségi Adások » (minorités ethniques),MR5(hu) « Parlamenti Adások » (informations parlementaires et politiques),MR6(hu) « Régió Rádió » (programmes régionaux) etMR7(hu) « Dalok és dallamok » (folklore).Duna World Rádió(hu) émet par satellite et internet une programmation à destination de la diaspora. Enfin, de très nombreuses stations privées émettent au niveau national ou régional.
Les Hongrois passent en moyenne4,7 heures par jour devant la télévision. La Hongrie est le deuxième pays d’Europe centrale où l’on regarde le plus la télévision[26].
La religion la plus importante en Hongrie est lechristianisme (54,2 %) répartie entre l'Église catholique (39 %), lesÉglises protestantes (14,6 %) et lesÉglises orthodoxes (0,1 %). Les religions non chrétiennes sont très minoritaires (0,2 %). Le reste de la population se divise entre les sans religion (18,2 %) et ceux qui n'ont pas souhaité répondre (27,2 %).
Comme d'autres pays en Europe, la Hongrie connaît un phénomène dedéchristianisation. Ainsi, les chiffres du recensement mené en 2011 montrent que le nombre des Hongrois qui se déclarent catholiques est tombé, en dix ans, de 5,5 millions à 3,8 millions, les réformés calvinistes passent de 1,6 million à 1,1 million et les évangéliques luthériens de 305 000 à 215 000. Se déclarent « sans confession » plus de 1,6 million de personnes et, 147 386 personnes se disent « athées ». Près de 2,7 millions de Hongrois refusent d’indiquer leur appartenance confessionnelle[30].
LaLoi sur la liberté de conscience et le statut juridique des Églises (loi CCVI de 2011) est une loi organique hongroise portant sur la liberté de culte et de conscience, établissant par ailleurs la liste des Églises, communautés et mouvements religieux reconnus officiellement par l'État hongrois.
La liste des quatorze Églises ou confessions religieuses officiellement reconnues et qui ont désormais seules le droit de revendiquer l'appellation d'Église figure en annexe de la loi. Les critères retenus pour établir cette liste sont éminemment liés à la promotion des Églises nationales hongroises d'une part et à la préservation des cultes des treizeminorités nationales etethniques officiellement reconnues par la loi hongroise. En voici la liste :
La population décroît depuis le début des années 1980. En 2012, il est estimé qu'elle comptera huit (variante basse) à dix (variante haute) millions d'habitants vers 2050[31].
La stratification sociale de la société hongroise est marquée par l'héritage ducollectivisme et les conditions de ladécollectivisation. Au début des années1950, le pouvoircommuniste restreint considérablement la propriété privée, notamment foncière, ce qui aboutit à une forte diminution des inégalités sociales héritées de laHongrie d'avant-guerre. Parallèlement à cette diminution, la nouvelledivision du travail entraîne malgré cela l'émergence d'une nouvelle forme de hiérarchisation sociale selon la forme suivante, de haut en bas :
Les inégalités sociales se concrétisent par une inégalité en termes de revenus et de conditions de logements. L'intensification de l'industrialisation participe dans les années 1960 à une amélioration des conditions de vie des plus pauvres, sans pour autant résorber les écarts de conditions de vie. Les modalités dedistinction sociale, marquées par la position des individus au sein de la division du travail, s'appuient entre autres sur des privilèges quant à l'accès au logement et sur lesystème scolaire quant à la reproduction des élites.
Dans les années 1970, le déclin des anciennesélites bourgeoises est avéré et l'on constate la montée en puissance d'une nouvelle élite d'entrepreneurs. Celle-ci s'appuie notamment sur le développement d'un petit secteur privé en marge de l'économie planifiée. L'autonomie de petites entreprises privées et l'affaiblissement de l'État au profit descollectivités locales font prospérer la constitution de nouveaux groupes s'appuyant à la fois sur leur position économique et politique. Parallèlement à cela, le pouvoir laisse se développer une forteéconomie parallèle (« seconde économie ») qui devient un vivier d'emplois pour la population hongroise. De nombreuses personnes cumulent alors un emploi partiel privé en complément de leur emploi principal. Ce recours est particulièrement répandu dans l'agriculture, mais aussi dans le secteur de laconstruction, du bâtiment, de la manutention, de l'artisanat, etc. Cette économie parallèle permet ainsi à 75 % des familles hongroises de compléter leurs revenus.
Il se développe alors une nouvellestructure sociale, fondée à la fois sur la position issue de ladivision administrative du travail et sur le cumul de cette position avec la capacité à tirer des revenus complémentaires au sein de l'économie parallèle. On peut alors distinguer trois grands groupes :
les personnes dépendantes du marché et en position faible dans la division du travail, obligées de cumuler les emplois pour pouvoir survivre[33].
Ladécollectivisation amorcée dans les années 1980 et surtout le changement de régime politique en1990 s'accompagnent de la restructuration profonde de l'économie hongroise et du retour de la propriété privée comme régime prévalent. L'instauration de l'économie de marché signe une amélioration notable du niveau de vie, mais l'arrivée de la crise dès1993 achève l'embellie. La réorganisation de la division du travail entraîne ainsi une nouvelle matrice de production des inégalités, fondée à la fois sur lecapital économique etculturel accumulé durant la période communiste, mais également sur les nouvelles opportunités d'emploi et d'enrichissement. Les « gagnants » de latransition sont ainsi les entrepreneurs privés des années 1980, les membres de l'élite politique et économique locale (anciens directeurs et cadres des coopératives agricoles par exemple ou d'entreprises d'État) ainsi que les intellectuels. Les « perdants » étant les ouvriers non qualifiés, les travailleurs agricoles et les petits paysans privés.
La nouvelle structure sociale hongroise tend ainsi à converger avec celle des pays d'Europe occidentale, avec une dégradation très forte de la position sociale desouvriers etpaysans et une perte importante dupouvoir d'achat des retraités. L'instauration de l'économie de marché signifie également la baisse du taux d'employabilité et l'augmentation importante duchômage. En1993, ce taux atteint 24 % des personnes scolarisées pendant huit ans, 17 % des personnes ayant une formation d'ouvrier qualifié, 11 % des diplômés de l'enseignement secondaire et 4 % des diplômés de l'enseignement supérieur. Les indicateurs relatifs aux biens de consommation et au logement montrent des disparités encore plus importantes.
Si la petite production agricole (orientée essentiellement vers l'auto-production de subsistance) caractéristique de la Hongrie a longtemps permis d'amortir les inégalités de développement entre les zones urbaines et la campagne, l'arrivée d'investissements étrangers massifs dans l'agglomération budapestoise ainsi qu'à l'Ouest du pays génère de nouvelles inégalités territoriales. Par ailleurs, la perte de vitesse de l'industrie lourde concentrée aunord-est et à l'est achève de plonger ces régions dans unecrise économique et sociale de longue durée.
L'existence d'une économie parallèle permettant à une majorité de Hongrois de s'assurer des revenus complémentaires dès la fin des années 1970, les effets de la transition se mesurent donc à la fois en termes de montée des inégalités mais également de dégradation substantielle du niveau de vie. La combinaison de l'augmentation des inégalités et la baisse du niveau de vie génèrent alors l'émergence d'unenouvelle pauvreté essentiellement rurale ou périurbaine[34].
La langue officielle en Hongrie est lehongrois[1]. La Constitution reconnaît également les langues des minorités ethniques et lalangue des signes hongroise.
Selon le recensement du pays de 2011, 99,6 % de la population parle le hongrois dont 98,9 % en tant que langue maternelle[36], unelangue finno-ougrienne complètement différente des langues des pays voisins.
Traditionnellement, et surtout du temps ou la Hongrie était partie intégrante de l'empire d'Autriche-Hongrie, l'allemand était la seconde langue du pays (élites et institutions). Mais de nos jours, surtout depuis la sortie de ce pays du communisme, l'anglais est la langue étrangère la plus parlée[réf. souhaitée], mais l'allemand arrive tout de suite après. Entre 1947 et 1986, le russe était obligatoire dans l'enseignement, vu que le pays était un pays communiste, satellite de l'URSS. Après 1986, l'apprentissage de la langue russe a considérablement baissé. Le russe est donc une langue généralement connue des générations scolarisées entre 1947 et 1986.
Plus de 600 000 personnes, sur une population de moins de10 millions d'habitants, ont quitté la Hongrie depuis le début des années 2010. Le pays est dès lors confronté à une pénurie de main-d'œuvre. Le pouvoir adopte en janvier 2019 une loi de « flexibilisation », que l'opposition qualifie de « loi esclavagiste » : les employeurs ont désormais la possibilité d'exiger de leurs salariés d'effectuer jusqu'à400 heures supplémentaires par an (contre 250 jusqu'alors et 144 au début des années 1990) et de ne les rémunérer que trois ans[38]plus tard. La Confédération des syndicats hongrois dénonce un dispositif qui « conduira à une détérioration significative des conditions de travail et à un niveau élevé d’exploitation des travailleurs »[39].
La Hongrie s'est affiliée auFonds monétaire international en 1982[41], et a aussitôt déposé une demande d'emprunt pour éviter une banqueroute de l'État. En 2008, le gouvernement socialiste a de nouveau eu recours au FMI[42]. L'argent prêté a été remboursé en 2016 par le gouvernement de Viktor Orban. Depuis, le pays est capable de se financer auprès du marché financier international et par l'émission de bons du trésor. En 2025, l'échelle de notation souveraine du pays est BAA2[43].
Leréseau routier national est géré par l'État. Il se déploie en un réseau de routes principales (főút) doublé d'autoroutes (autópálya) sur l'ensemble du pays, avec pour nœud de réseau principalBudapest.
Depuis la fin ducommunisme, les besoins énergétiques de l'industrie et de la population hongroises augmentent de façon continue. Les installations peinent à suivre la demande et le pays est ainsi obligé d'importer 62 % de sa consommation d’énergies fossiles, dont 82 % du gaz naturel en provenance deRussie. Cette dépendance s'explique par la vétusté des équipements de production thermique et l'obsolescence des installations existantes. Par ailleurs, la part des énergies renouvelables est particulièrement faible (7,3 %).
Depuis juillet2011, une stratégie gouvernementale fixant à l'horizon des vingt prochaines années l'indépendance énergétique a délimité trois grands principes de mise en œuvre de cette stratégie : la durabilité, la compétitivité économique et la sécurité de l’approvisionnement. La Hongrie participe également au déploiement d'un réseau énergétique européen, notamment au sein duGroupe de Visegrád. Elle est également sensible à d'autres initiatives de coopération internationale, notamment le projetSouth Stream avec laRussie[44].
La Hongrie est relativement dépendante du secteur nucléaire dans sa production électrique. La part d'électricité d'origine nucléaire s'élève à 46 % contre 54 % pour laSlovaquie et 35 % pour laTchéquie[45]. L’objectif du gouvernement est de passer de 2000 à 4 400 MW d’ici2030 en adjoignant deux nouveaux réacteurs de troisième génération à la centrale de Paks, de manière à augmenter la part du nucléaire dans la génération d’électricité de 46 à 50 %, compte tenu de l'accroissement prévisible des besoins en électricité. Pour maintenir le niveau de production nucléaire au-delà de 2037, la construction d'une nouvelle centrale, la deuxième après lacentrale nucléaire de Paks, composée de deux réacteurs à eau pressurisée de troisième génération est envisagée[46].
Lamusique hongroise occupe une place particulière en Europe. Si elle est encore souvent assimilée à lamusique tzigane, il s'agit bien de traditions assez différentes. Le destin politique de la Hongrie ayant marqué de nombreux coups d'arrêt au développement d'une musique nationale, c'est finalement sous l'influence non plus de traditions orales issues de l'Asie et des Turcs, mais grâce à l'importation de la musique classique occidentale qu'elle prend un véritable essor (Franz Liszt,Béla Bartók).
Les chœurs et le quatuor à cordes classique y sont très présents, mais on y trouve aussi des instruments moins connus, comme le piano tsigane (lecymbalum) et des percussions comme letambour à frictionköcsögduda. De même un instrument tel letárogató qui est aujourd'hui utilisé par lesRoms est à l'origine un symbole de la résistance anti-impériale.
Contrairement aux autres pays d'Europe centrale, le régime communiste n'a pas favorisé l'émergence d'une musiquefaklorique, préférant développer la connaissance et la pratique de la musique classique ou semi-classique. Si la musique traditionnelle a été préservée, c'est surtout grâce au mouvement culturel destáncház pendant les années1980 et un véritable engouement populaire en faveur de groupes traditionnels, telsCsík zenekar.
Le compositeurGyörgy Ligeti est l'un des compositeurs les plus influents de la deuxième moitié duXXe siècle.
Le groupe contemporain hongrois de musique traditionnelle le plus connu, notamment en France, est le groupefolkKolinda qui a sorti ses trois premiers albums –Kolinda 1,Kolinda 2 et1514 (respectivement en1976,1977,1979) – sur le label discographique françaisHexagone.
En 1896 à Budapest eut lieu la première séance de cinéma à la suite de l’initiative d’un marchand de chapeaux nommé Arnold Sziklaï qui a assisté à une projection des films à Paris. Il a alors décidé de ramener chez lui l’appareil de projection et quelques petits films ont été tournés et projetés. En 1898, Mor Ungerleilern le directeur du Velence, et Jozsef Neumann, un homme d'affaires, ont fondé « Projectograph »; la première société de production cinématographique hongroise. Ces productions connues :Un maniaque des échecs (1898) et des copies de films :La danse de Béla Zsitkovski (1901),Les sœurs d'Ödön Uher (1905) etAujourd'hui et demain deMihaly Kertész (1912). Les scénarios du cinéma hongrois en 1910 étaient principalement des adaptations de romans ou de pièces de théâtre, et à partir de 1919, le cinéma dépendait des régimes politiques qui jouaient un rôle primordial sur la créativité des cinéastes. Début 1919 fut une période faste où furent produits31 films, mais sous le règne fasciste jusqu’à 1931, plusieurs acteurs (Peter Lorre,Béla Lugosi), metteurs en scène (Kertesz,Alexander Korda, Benedek,André de Toth,George Pal,Paul Fejos), et auteurs (Emeric Pressburger) quittèrent le pays. En 1944, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la production locale avait repris un peu. On accordait une grande importance au cinéma sous le régime marxiste et en 1960 l'École supérieure de Théâtre et de cinéma fut créée. Pendant une période de libéralisme, et dans les festivals européens quelques cinéastes de grand talent ont été connus, citonsZoltán Fábri, qui tourneraQuatorze vies en danger (1954),Un petit carrousel de Fête et Professeur Hannibal (1956),Károly Makk pourLiliomfi (1955) ouFélix Máriássy qui réalisePrintemps à Budapest (1955). Mais en 1956, l'Armée rouge soviétique a mis fin à ce régime libéral.
En 1959, une nouvelle génération de cinéastes a émergé grâce au studio Bela Balazs utilisant des moyens techniques nouveaux venus de l’Ouest ce qui leur a permis une grande liberté de création.
Parmi les universités privées généralistes, la plus visible sur le plan international reste l'université d'Europe centrale (Közép-Európai Egyetem) fondée par le milliardaire américain d'origine hongroiseGeorge Soros afin de promouvoir le libéralisme politique et économique dans les anciens payscommunistes. Financée par desländer allemands, l'Autriche et laSuisse, l'Université germanophone Gyula Andrássy de Budapest (Andrássy Gyula Budapesti Német Nyelvű Egyetem) est une université de langueallemande au statut privé.
Lacuisine hongroise (magyar konyha) classique est, pour simplifier les choses, un mélange de cuisine française adaptée par l’intermédiaire de l’Autriche et de plats rustiques typiquement hongrois dont de nombreux proviennent d’Asie. La cuisine hongroise fait référence à une tradition gastronomique originaire de Hongrie, partagée par les habitants du pays et les minorités magyares vivant en Slovaquie, Ukraine, Roumanie et Serbie. Utilisant les mêmes ingrédients que la plupart des cuisines d'Europe centrale (chou et de nombreuses variétés de racines et tubercules,bœuf,porc, volaille), elle se distingue par une forte influence orientale (turque et balkanique) et l'utilisation privilégiée dupoivron, sous forme de légume ou de poudre depaprika. Elle est également inspiratrice de nombreux plats de la cuisine juive ashkénaze.
Pâtes aux œufs de typesouabe "Galuska" ou "Spätzle".
De ces ingrédients sont préparés de nombreux plats de viande épicés (pörkölt,paprikás,fasírt), des spécialités de saucisses (saucisses de Debrecen, deGyula), des soupes paysannes (goulasch,bableves) ou de pêcheurs (halászlé), des légumes marinés, farci ou macérés (töltött káposzta, salades de chou, cornichons lacto-fermentés, etc.). Outre le paprika, la spécificité de la cuisine hongroise est due à la qualité des bêtes à viande disponibles dans la plaine hongroise tel que lebœuf gris de Hongrie ou leporc laineux mangalitsa. Les variétés de blé donnent également au pays une vraie tradition de pâtes aux œufs de typesouabe (galuska,nokedli,tarhonya, etc).
Si la pâtisserie hongroise bénéficie de l'influence autrichienne (Dobostorta), les desserts sont moins réputés. On trouve néanmoins en Hongrie de nombreuses variétés de crêpes de typePalatchinten (crêpes épaisses) comme lepalacsinta de Hortobágy ou leGundel palacsinta.
La charcuterie à base de porc est variée (téliszalámi, petits salés, saucissons au paprika) tandis qu'il existe peu de spécialités de fromage (camemberts et fromages à pâte molle).
Le petit-déjeuner hongrois est à dominante salée : de la charcuterie est dégustée avec tomate et poivron dans des petits pains (zsemle etkifli), avec des fruits et une boisson chaude. Le déjeuner commence avec une soupe, se poursuit sur un plat en viande accompagné de pâtes et une salade de chou ou de cornichon macéré et s'achève sur un produit sucré. Le dîner peut ressembler au petit-déjeuner ou se limiter à une simple soupe. Les déjeuners sont arrosés de vin rouge produit dans la région du Balaton ou dans les massifs autour d'Eger ; les apéritifs de vins blancs liquoreux de typeTokay.
Par la suite, la diffusion du hongrois hors des frontières nationales est assurée par ladiaspora hongroise et l'appui financier et logistique de l'État hongrois en direction desMagyars d'outre-frontières. La diplomatie culturelle et linguistique hongroise est mise en œuvre par le biais de l'Institut Balassi et l'ensemble du réseau des instituts culturels hongrois présents partout dans le monde. Dans la région du bassin des Carpates, de nombreuses associations participent à la scolarisation en hongrois des minorités magyarophones, spécifiquement lesCsángós, dont la langue hongroise archaïque est menacée par la progression duroumain comme langue de socialisation. La chaîneDuna Televízió est la tête de pont internationale de la magyarophonie dans le monde.
La langue hongroise est également le prétexte pour de nombreuses formes de coopérations interculturelles avec des pays ou des collectivités territoriales de pays delangues finno-ougriennes. Ainsi, la Hongrie entretient des relations privilégiées avec laFinlande, l'Estonie et le district autonome desKhantys-Mansis, notamment grâce à l'action scientifique de l'Académie hongroise des sciences, membre fondatrice du Congrès international finno-ougrien.
↑Olivier Lowczyk,La fabrique de la paix : du Comité d'études à la Conférence de la paix, l'élaboration par la France des traités de la Première Guerre mondiale, éd. Economica, coll. « Bibliothèque stratégique », Paris, 2010, 533 p.
↑Des toponymes hongrois comme Csupor (Cioburciu),Kis-Jenő (Chișinău) ouVarhély (Orhei) se retrouvent vers l'est jusqu'auDniestr : Gheorghe I. Brătianu, (ro)Marea Neagră de la origini până la cucerirea otomană (La Mer Noire des origines à la conquête ottomane), Éd. Polirom,Jassy, 1999.
↑Marie Favereau :La Horde. Comment les Mongols ont changé le monde., 2023, Éd. Perrin,(ISBN978-2262099558)
↑ELECNUC : Les centrales nucléaires dans le monde, Institut de technico-économie des systèmes énergétiques - Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives,, 73 p.(ISSN1280-9039,lire en ligne),p. 16.