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Hongrie

47° N, 19° E
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Drapeau
Drapeau de la Hongrie
Blason
Armoiries de la Hongrie
Hymneenhongrois : Himnusz (« Hymne »)
Fête nationale20 août
· Événement commémoré
Fondation de laHongrie parsaint Étienne ()
Description de cette image, également commentée ci-après
La Hongrie en Europe (l'Union européenne en vert clair).
Description de l'image Carte de Hongrie.png.
Administration
Forme de l'ÉtatRépubliqueunitaire àrégime parlementaire
Président de la RépubliqueTamás Sulyok
Premier ministreViktor Orbán
ParlementAssemblée nationale
Langue officielleHongrois[1]
CapitaleBudapest

47° 30′ N, 19° 15′ E

Géographie
Plus grande villeBudapest
Superficie totale93 028 km2
(classé110e)
Superficie en eau0,74 %
Fuseau horaire

UTC +1 (HNEC) ;

Heure d'été :UTC+2 (HAEC)
Histoire
Entité précédente
Royaume de Hongrie1001-1918
Révolution hongroise1848-1849
Compromis
République démocratique hongroise-/-
République des conseils de Hongrie-
République de Hongrie-
Régence1920-1946
Deuxième République1946-1949
République populaire de Hongrie1949-1989
Insurrection de Budapest1956
Démocratiedepuis le
Constitution actuelle2012
Démographie
GentiléHongrois, Hongroise
Population totale(2020[2])9 584 627 hab.
(
classé93e)
Densité103 hab./km2
Économie
PIB nominal(2022)en augmentation 197,813 milliards de$
+ 7,17 %[3]
PIB(PPA)(2022)en augmentation 398,278 milliards de$
+ 10,23 %[3]
PIB nominalpar hab.(2022)en augmentation 20 335,818$
+ 7,20 %[4] (57e)
PIB(PPA)par hab.(2022)en augmentation 40 944,278$
+ 10,27 %[4] (48e)
Taux de chômage(2022)en augmentation 4,2 % de la pop. active
+ 4,88 %
Dette publique brute(2022)Nominale
en augmentation 47 260,253 milliards deFt
+ 9,91 %
Relative
en diminution 75,935 % du PIB
- 2,78 %
MonnaieForint (HUF)
Développement
IDH(2021)en diminution 0,846[5] (très élevé ;46e)
IDHI(2021)en diminution 0,792[5] (33e)
Coefficient de Gini(2020)en diminution 29,7 %[6]
Indice d'inégalité de genre(2021)en diminution 0,221[5] (55e)
Indice de performanceenvironnementale(2022)en augmentation 55,1[7] (33e)
Divers
Code ISO 3166-1HUN, HU
Domaine Internet.hu,.eu[a]
Indicatif téléphonique+36
Code sur plaque minéralogiqueH
Organisations internationalesDrapeau des Nations uniesONU :
CdE :
Drapeau de l'OTANOTAN :
CD :
Drapeau de l’Union européenneUE :
ESA :
AIIB :
CPLP (observateur)
Conseil turcique (observateur)

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LaHongrie (enhongrois :Magyarország,/ˈmɒɟɒɾoɾsaːg/Écouter) est unerépubliqueconstitutionnelleunitaire située dans le sud-est de l'Europe centrale, aux confins de l'Europe de l'Est et de l'Europe du Sud-Est[8],[9],[10]. Elle a pour capitaleBudapest, pour langue officielle lehongrois et pour monnaie leforint. Sondrapeau est constitué de trois bandes horizontales, rouge, blanche et verte, et son hymne national est leHimnusz. D'une superficie de 93 030 km2, elle s'étend sur 250 km du nord au sud et 524 km d'est en ouest. Elle a 2 009 km de frontières, avec l'Autriche à l'ouest, laSlovénie et laCroatie au sud-ouest, laSerbie au sud, laRoumanie au sud-est, l'Ukraine au nord-est et laSlovaquie au nord.

Après des siècles durant lesquels le territoire actuel est habité par lesCeltes, lesRomains, lesHuns, lesSlaves, lesGépides et lesAvars, la Hongrie est fondée à la fin duIXe siècle par le prince et commandant militaireÁrpád après la conquête du territoire (honfoglalás). Son arrière-petit-filsÉtienneIer de Hongrie, en l'an 1000, convertit le pays aucatholicisme. En 1526, après labataille de Mohács, la Hongrie perd sa souveraineté au profit de l'Empire ottoman (1541–1699). Elle est ensuite sous la tutelle desHabsbourg puis fait partie de l'Empire austro-hongrois (1867–1918).

La Hongriepartage des frontières avec sept pays (dont cinq sont, comme elle, membres de l'Union européenne), 2 189 km au total[2]. Elles sont tracées pour délimiter ladeuxième république de Hongrie à la suite de la dislocation de l'Autriche-Hongrie et de lapremière république hongroise. Ces frontières sont officialisées par les traitésde Trianon (1920) etde Paris (1947)[11]. Pour l'opinion hongroise, le traité de Trianon est une tragédie nationale, car, par rapport à sonterritoire antérieur, le pays a perdu 71 % de sa superficie et 32 % desmagyarophones, devenus citoyensautrichiens (dans leBurgenland),tchécoslovaques (aujourd'huislovaques ouukrainiens),roumains ouyougoslaves (aujourd'huislovènes,croates ouserbes).

La situation de ces populations hongroises se retrouvant hors des nouvelles frontières du pays motive de la part de la Hongrie une politique explicitementirrédentiste et explique ainsi le ralliement du pays à l'Allemagne nazie lors de laSeconde Guerre mondiale. L'ancienne domination hongroise dans le bassin desCarpates ainsi que le sort des minorités hongroises sont toujours au cœur des relations que la Hongrie entretient avec ses pays voisins. Pendant lesquatre décennies de communisme (1947–1989), le pays attire l'attention internationale avec larévolution de 1956 et l'ouverture de la frontière durideau de fer avec l'Autriche en 1989, qui accélère lachute du bloc soviétique.

Peuplée d'environ10 millions d'habitants, la Hongrie est une puissance moyenne à l'échelle de l'Europe. Elle est dotée d'une économie de typecapitaliste mais garde unsecteur public encore important. Comme de nombreux pays anciennementcommunistes, son modèle productif a longtemps été dominé par l'industrie (fabrication de camions, d'autobus, de matériel ferroviaire et de moteurs dans le cadre duComecon). Sacapacité agricole est très élevée mais le secteur s'est délesté d'une part importante de sa main-d'œuvre au bénéfice de sa modernisation. Laviticulture est bien développée, la Hongrie est un pays vinicole réputé. Comme de nombreux pays européens, l'économie de la Hongrie s'est considérablementtertiarisée ces dernières années. La Hongrie se distingue enfin dans le secteur de la recherche et de l'innovation technologique. Elle compte treizePrix Nobel (John Harsanyi,George de Hevesy,Imre Kertész,Philipp Lenard, etc.) et ses échanges scientifiques sont de haut niveau.

La Hongrie est membre dugroupe de Visegrád, de l'Union européenne, de l'OTAN, de l'OMC et de l'ONU.

Nom et attributs

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Étymologie

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Carte historique de l'Ungaria par Sambucus,1578.
Petrus Apianus et Secretarius Lazarus,Nova descriptio totius Ungariae, 1553.

Leroyaume de Hongrie fondé en 1001 et disparu en 1946 portait en hongrois le nom deMagyar Királyság dont est issue l'appellation de la Hongrie contemporaine :Magyarország « le pays desMagyars ». En hongrois,magyar désigne à la fois l'État et le nom du groupe ethnique issu de l'Oural et leurs descendants supposés. Du motmagyar est issu l'adjectif et le substantif « magyar » enfrançais ou encoremagyarisch etMagyar enallemand. Dans la plupart des langues du monde, c'est pourtant la racinelatineHungaria qui est utilisée pour désigner l'État, qu'il s'agisse du royaume ou de la république. C'est notamment le cas, outre le français, de l'anglais (Hungary), de l'espagnol (Hungría) ou de l'italien (Ungheria).

Enslovaque, enslovène et encroate et serbe, le termemagyar et la racine latinehungaria coexistent et permettent justement de différencier le sens politique (la nationhongroise comme construction politique, ainsi que sa matérialisation géopolitique : l'Étathongrois) du sens ethno-culturel (les minoritésmagyares). Dans ces langues, avant la partition dutraité de Trianon en1920, la « Hongrie » était désignée sur la base latine :Uhorsko (slovaque),Ogrska (slovène) etUgarska/Угарска (croate et serbe) tandis que depuis1920, on lui préfère l'adjectif ethnique substantivé :Maďarsko (slovaque),Madžarska (slovène) etMađarska/Мађарска (croate et serbe). Cette évolution de la désignation du territoire hongrois ne se retrouve pas chez lesAutrichiens, lesRoumains et lesUkrainiens : respectivementUngarn,Ungaria etУгорщина (Uhorščyna). Pourtant, les racines latine et hongroise de l'ethnonyme sont bien présentes enroumain pour différencier l'habitant de la Hongrie (ungur) du « Hongrois ethnique », minorité officielle de Roumanie :maghiar.

Quant aux termes « Hongrie » et « hongrois », il semble que leur racine soit issue d'une confusion chez certains peuples (dont les Occidentaux) entre lesMagyars et despeuples turcs dont certains s'étaient joints à eux durant lesmigrations, notamment lesOnoghours (enlatinHungari, ou « Hunnougour issus des hordes hunniques » chezThéophylacte Simocatta).

Armoiries, drapeau et fêtes nationales

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Articles détaillés :Armoiries de la Hongrie,Armorial de la Hongrie,Armorial des comitats de Hongrie,Armorial des localités de Hongrie,Drapeau de la Hongrie etFêtes et jours fériés en Hongrie.

Les éléments desarmoiries de la Hongrie datent duMoyen Âge. Le blason actuel est utilisé pour la première fois sous le règne deLouisIer (1342–1382). La couronne surplombant le blason apparaît sous le règne deLadislasIer Jagellon (1440–1444). Il s'agit à l'origine d'un diadème classique, mais sur le sceau deMatthias Corvin de 1464, elle commence à ressembler davantage à la couronne d'ÉtienneIer de Hongrie. La version définitive des armoiries est élaborée sous le règne deMatthiasII, au début duXVIIe siècle. Son usage devient régulier sous le règne deMarie-Thérèse d'Autriche.

Armorial de la Hongrie
Blason de Armorial de la HongrieBlason
Parti, au premier fascé de huit pièces de gueules et d’argent, au deuxième de gueules à la croix patriarcale pattée d’argent, issante d’une couronne d’or, plantée au sommet d’un mont de trois coupeaux de sinople. Le blason est timbré de lacouronne de saint Étienne.
Détails
Les éléments composant le blason actuel sont apparus selon l'ordre suivant. Lacroix de Lorraine est le symbole national hongrois,ÉtienneIer de Hongrie ayant reçu le titre de roi apostolique du papeSylvestre II (la croix de Lorraine est appelée également la croix apostolique) en raison de sa participation active à la christianisation du pays. Elle est utilisée depuis le règne deCharles-RobertIer, membre de ladynastie angevine, détentrice de la couronne hongroise auXIVe siècle. Les trois collines sont le produit des rapports dynastiques avecNaples auXIIIe siècle. Au début, la croix de Lorraine reposait sur trois pieds. Ensuite, ces trois pieds sont devenus des collines blanches, qui se sont encore transformées pour donner celles que nous avons aujourd'hui. L'association de la croix et des collines est également présente dans lesarmoiries de la Slovaquie. Les bandes rouges et blanches sont apparues à la fin duXIIe, débutXIIIe : elles sont les couleurs, disposées ainsi, de la bannière d'Árpád, fondateur de la première dynastie des rois de Hongrie et chef des tribus magyares lors de l'Honfoglalás en896. La couronne sous la croix de Lorraine est quant à elle présente depuis600 ans.
Statut officiel
Drapeau hongrois.

Ledrapeau de la Hongrie est composé de trois bandes horizontales rouge (dessus), blanche et verte. Sa forme tricolore est inspirée dudrapeau français et des idées de laRévolution de 1789 alors que ses couleurs sont une reprise des armoiries historiques de la Hongrie. Le drapeau fait sa première apparition lors de laRévolution hongroise de 1848 mais ne s'impose au sein de l'Autriche-Hongrie bicéphale qu'en 1867. Jusqu'en 1945, le drapeau est frappé d'une couronne royale en son centre. Laloi fondamentale de la Hongrie entrée en vigueur en 2012 donne une interprétation officielle des couleurs : le rouge pour la force, le blanc pour la fidélité, le vert pour l'espoir.

La figuration d'un blason sur sa partie centrale a été l'objet de forts enjeux symboliques durant tout leXXe siècle. Lors de l'insurrection de Budapest en 1956, les insurgés découpent les armes du régime communiste et leur préfèrent un trou symbole de la liberté retrouvée. La forme actuelle du drapeau est ainsi adoptée en 1957. Depuis 1990, la version blasonnée est tolérée et parfois utilisée par les pouvoirs publics.

Il existe trois fêtes officielles en Hongrie. Le 15 mars, leNemzeti ünnep (« fête nationale ») commémore laRévolution hongroise de 1848. Le 20 août, leSzent István ünnepe (« fête de saint Étienne », fête de l'État) célèbre la fondation de l'État hongrois en1000. Enfin, le 23 octobre, leForradalom ünnepe est organisé en l'honneur de l'insurrection de Budapest de 1956. Selon l'article J de la nouvelleloi fondamentale, le 20 août occupe désormais le premier rang puisque c'est la seule « fête d'État officielle » (hivatalos állami ünnep).

Regalia

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Le trésor de la couronne royale exposé sous la coupole duParlement à Budapest.

Lesregalia sont les symboles de la souveraineté hongroise. Ils sont constitués de plusieurs pièces : lacouronne de saint Étienne (Szent István Korona), lesceptre (jogar), l'orbe (országalma), le manteau du couronnement (palást) et l'épée (kard).

La couronne des rois de Hongrie était utilisée depuis leXIIIe siècle. Chaque couronnement fait référence à celui d’ÉtienneIer, couronné roi de Hongrie le avec une couronne envoyée par le papeSylvestre II. La couronne avait été apportée par le légatAstéric (ou Anastase), futur archevêque d’Esztergom. La couronne que l’on peut voir aujourd’hui est différente de l’original. ÉtienneIer perdit son fils unique et renvoya avant de mourir sa couronne au Vatican, en signe de soumission. Depuis, elle a été volée et on perd sa trace auXVIe siècle.

Les spécialistes considèrent que la couronne actuelle se compose d’une partiebyzantine (corona græca), datant des années 1070. Cette dernière a été offerte par lebasileusMichel VII à la princesseSynadene, qui était l’épouse du roiGézaIer. L’autre partie est plus récente et a probablement été ajoutée auXIIIe siècle, sous le règne deBéla III de Hongrie.

La légende veut que la croix surmontant la couronne du roi de Hongrie soit penchée en raison d'un voyage mouvementé entreRome et la Hongrie, lepapeSylvestre II ayant fait envoyer ladite couronne par une escorte à cheval. Abîmée au cours de ce voyage, la couronne aurait été apportée ainsi au roiÉtienneIer (IstvánIer). Il pourrait s'agir aussi du fait que lorsque lesTurcs ont envahi le pays, elle aurait été enterrée pour être cachée, mais déformée.

Cas unique enEurope, lesregalia médiévaux de Hongrie sont tous parvenus jusqu’à nos jours, mis à part les chausses qui ont brûlé pendant laSeconde Guerre mondiale. Depuis le, ils sont conservés auParlement hongrois, sauf le manteau du couronnement qui est visible aumusée national hongrois. Le sceptre duXe siècle est surmonté d’une boule de cristal gravée de lions. L’épée est une production italienne duXIVe siècle. L’épée du couronnement d’ÉtienneIer est gardée dans la cathédrale Saint-Vitus depuis 1368.

Géographie

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Articles détaillés :Géographie de la Hongrie etEnvironnement en Hongrie.

Topographie et hydrographie

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Carte de situation de la Hongrie avec les villes de plus de 50 000 habitants.
Relief de la Hongrie.

La Hongrie présente une altitude moyenne de200 mètres. Bien qu'il existe quelques sommets montagneux, seuls 2 % du territoire national dépassent les 300 m d'altitude. Le point culminant de la Hongrie est leKékes dans lesmonts Mátra qui culmine à 1 014 mètres. Le point le plus bas est situé àCsongrád-Csanád près de la rivièreTisza à 77,6 m de hauteur. Les principaux cours d'eau du pays sont leDanube et laTisza, dont 444 km sont navigables. Les affluents mineurs du Danube se trouvent aux abords de la frontière croate : il s'agit de laDrave, duRaab, duSomeș, duSió et de la frontière slovaque : l'Ipeľ.

Situé dans la moitié ouest du pays, lelac Balaton est le lac le plus vaste d'Europe centrale (592 km2) devançant lelac Léman (581 km2) et lelac de Constance (536 km2). Vient ensuite lelac Fertő cogéré avec l'Autriche (82 km2 se trouvent en Hongrie). Parmi les autres lacs importants figurent lelac de Velence (« lac de Venise ») et lelac Tisza.

Géologie et géomorphologie

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Bien que l'altitude de la plus grande partie du pays n'excède pas300 mètres, on trouve plusieurs chaînes de montagnes moyennes en Hongrie. Il existe quatre régions géographiques montagneuses, d'ouest en est :Alpokalja,massif de Transdanubie,Mecsek,massif du Nord. L'Alpokalja (enallemand :Alpenenstrand, les « contreforts desAlpes ») est situé le long de la frontière avec l'Autriche. Son point culminant est leKékes, ou Kékestető (1 014 m). Le massif de Transdanubie s'étend dulac Balaton jusqu'auDanube près deBudapest où elles rencontrent le massif du Nord et culminent à 757 m (Pilis).Mecsek est la chaîne montagneuse la plus méridionale, située au nord dePécs. Son point culminant est leZengő (682 m). Le massif du Nord s'étend au nord de Budapest et se déploie vers le nord-est en direction du sud de la frontière avec laSlovaquie. Ses hautes crêtes très boisées sont riches en minerai de charbon et de fer. L'extraction de minerai est une ressource importante de la région et fut d'ailleurs la base de l'industrie des cités avoisinantes. La viticulture est aussi importante avec la culture du fameuxTokay. Son point culminant est leKékes, situé dans la chaîne duMátra.

Points culminants
RangNomAltitudeChaîne de montagnesRégion géographique
1.Kékes1 014 mMátraMassif du Nord
2.Galya-tető964 mMátraMassif du Nord
3.Istállós-kő959 mBükkMassif du Nord
4.Bálvány956 mBükkMassif du Nord
5.Tar-kő950 mBükkMassif du Nord
6.Csóványos938 mBörzsönyMassif du Nord
7.Veľký Milič894 mMassif de ZemplénMassif du Nord
8.Írott-kő882 mMassif de KőszegAlpokalja
9.Nagy-Hideg-hegy864 mBörzsönyMassif du Nord
10.Tót-hegyes814 mMátraMassif du Nord

Climat et sols

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Article détaillé :Climat de la Hongrie.
Carte topographique de la Hongrie.

La Hongrie se situe au carrefour de quatre influences climatiques. D'une part, l'influence continentale de l'Europe de l'Est produit des saisons marquées avec des températures fortement négatives en hiver et élevées en été, mais tempérées par les masses d'air de la façade atlantique. D'autre part, c'est dans le bassin desCarpates que se rencontrent les influences sibériques du nord et l'influence méditerranéenne desBalkans.

La température moyenne annuelle est de8 à 12 °C, ce qui est relativement élevé, avec des amplitudes de20 à °C. En janvier, la température varie entre−4 °C et°C. Le nombre d'heures d'ensoleillement par an oscille entre 1 700 et 2 100 heures, avec les périodes les plus importantes dans l'Alföld et les plus courtes dans les régions montagneuses du nord. La pluviométrie annuelle moyenne est de 500 à 1 000 mm (500- à 600 mm dans l'Alföld et de 800 à 1 000 mm dans les montagnes). Les vents dominants viennent du nord-ouest. La température la plus basse jamais enregistrée en Hongrie a été−35 °C le à Görömbölytapolca près deMiskolc. La plus haute température jamais enregistrée a été41,9 °C le àKiskunhalas.

Les terres arables sont une importante ressource naturelle pour la Hongrie. Elles couvrent 49,58 % de la superficie du pays, c'est-à-dire une partie très importante comparée aux autres pays du monde[12]. La plus grande partie de ces terres est de bonne qualité.

Aires faunistiques et floristiques

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Article détaillé :Aires protégées de Hongrie.

La Hongrie compte une dizaine deparcs nationaux,145 réserves naturelles et35 aires protégées. Les parcs nationaux deAggtelek et de Hortobágy sont également inscrits aupatrimoine mondial de l'UNESCO au titre de patrimoine naturel.

Nom du parc nationalfondéSurface (km2)
Parc national de Hortobágy1972805,49
Parc national de Kiskunság1975567,61
Parc national de Bükk1976402,63
Parc national d'Aggtelek1985198,92
Parc national de Fertő-Hanság1991235,88
Parc national Duna-Dráva1996494,79
Parc national Körös-Maros1997501,34
Parc national du haut Balaton1997569,98
Parc national Danube-Ipoly1997603,14
Parc national de l'Őrség2002440,00
Parc national de Szatmár-Beregen cours

La population deloutres de Hongrie est la plus grosse d'Europe avec plus de 10 000 individus.

Sites classés au patrimoine mondial de l'Unesco

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La Hongrie compte 8 sites classésUnesco, dont 7 sites culturels et un naturel.

Budapest,Hollókő,Grottes du karst d’Aggtelek,Abbaye bénédictine de Pannonhalma,Parc national de Hortobágy,Nécropole paléochrétienne de Pécs,Paysage culturel de Fertö,Paysage culturel historique de la région viticole de Tokaj[13].

Réseau européen Natura 2000

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Leréseau Natura 2000 rassemble dessites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par lafaune et laflore exceptionnelles qu'ils contiennent.

En décembre 2018, la Hongrie comptait525 sites dont :

La superficie totale est de 19 949 km2, ce qui représente 21,4 % de la surface terrestre du territoire de la Hongrie[14].

Cartographie des sites Natura 2000 de la Hongrie

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Histoire

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Article détaillé :Histoire de la Hongrie.
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Proto-histoire et Antiquité

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Article détaillé :Pannonie.
A magyarok bejövetele, l'arrivée desMagyars dans la plaine danubienne, parÁrpád Feszty.

Vers350 av. J.-C., auxIllyriens (enPannonie), auxAgathyrses (dans laplaine danubienne) et auxThraces (dans le bassin de laTisza) vivant dans lebassin hydrographique du moyen-Danube s'ajoutent desScythes et desCeltes puis, auIer siècle, lesRomains qui occupent la rive occidentale du Danube et transforment la Pannonie enprovince romaine. AuIVe siècle celle-ci subit lesinvasions desOstrogoths, eux-mêmes contraints de quitter la région en409 par la poussée desGépides,Huns etAvars à l'est. AuVIe siècle arrivent lesSlaves puis, auIXe siècle, des tribusmagyares chassées par lesPetchénègues de l'Etelköz (où subsistent néanmoins lesCsángó). Menées parÁrpád, elles franchissent lecol de Verecke et s'installent dans la grande plaine.

Cette installation (Honfoglalás) permet d'offrir aux tribus une base arrière pour les nombreux raids entrepris vers l'Europe occidentale. Ceux-ci sont interrompus lors de labataille du Lechfeld qui signe leur défaite devant l'empereur germaniqueOttonIer du Saint-Empire. Dès lors, les tribus organisent leur domination militaire dans la plaine danubienne, y assimilent les populations déjà sédentarisées (comme lesSlaves) et forment ainsi l'embryon du territoire et de la nation hongroise.

Naissance du royaume de Hongrie

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Articles détaillés :Honfoglalás etRoyaume de Hongrie.

À la fin duXe siècle, le princeGéza, descendant d'Árpád, impose sa domination sur toutes les tribus et se fait baptiser avec toute sa famille. L'évêqueAdalbert de Prague prend partie de l'éducation réligieuse[15] du jeune fils du prince Géza et s'engage pour lui aider à trouver une épouse,Gisèle de Bavière. Lors de sa succession, le jeune Vajk, futurÉtienneIer de Hongrie, défend l'alliance avec l'Europe occidentale et l'Église de Rome contreKoppány qui, lui, s'était allié àByzance. Ainsi, le couronnement d'ÉtienneIer de Hongrie en l'an1000, avec la bénédiction du papeSylvestre II, signe à la fois la naissance formelle duroyaume de Hongrie et l'inscription du nouvel État dans le giron occidental.

Vajk megkeresztelése, le baptême de Vajk, futurÉtienneIer de Hongrie, parGyula Benczúr.

L'organisation d'un clergé hongrois est le signe de la reconnaissance de l'indépendance du royaume, notamment face auSaint-Empire romain germanique. Assuré de sa légitimité, le roiÉtienne renforce son pouvoir sur lanoblesse naissante et occupe laTransylvanie. Le système tribal est alors remplacé par une organisation du royaume encomitats (vármegye),banats (bánság) et unvoïvodat transylvain (vajdaség) à laquelle s'ajoute sous le règne deLadislasIer de Hongrie leroyaume de Croatie enunion personnelle (Horvát királyság). La mort duroi Étienne en1038 ouvre une longue période de conflits autour de sa succession, menant à une vassalisation du royaume envers l'Empereur germanique. Le règne d'AndréIer de Hongrie entre1047 et1060 marque un retour à l'indépendance. La politique d'expansion est poursuivie parColoman jusque dans lesBalkans et vers le bas-Danube (vassalisation de laSerbie,Valachie,Moldavie)[16], mais est contrariée par lapuissance byzantine sousBasile II. Le règne deBéla III de Hongrie entre1172 et1196 inaugure le premier apogée du royaume.

Labulle d'or (Aranybulla).

Progressivement, lanoblesse hongroise tente de faire valoir son pouvoir au sein du royaume qui compte alors 2 000 000 d'habitants. En1222,André II de Hongrie proclame labulle d'or qui exonère la petite noblesse de l'impôt et limite les privilèges royaux. Le pouvoir royal est davantage affaibli par l'invasionmongole[17] ettatare en1241 qui dépeuple considérablement le pays. Dans le sillage des Mongols et des Tatars sont signalés les premiersRoms[18]. Le royaume se dote alors d'un réseau de châteaux forts afin d'assurer sa sécurité et des villes se peuplent alors au bénéfice d'une bourgeoisie de plus en plus active. En1301, la mort d'André III de Hongrie signe la fin de la maisonÁrpád et le début de la domination angevine.

C'est sous la dynastieAnjou-Luxembourg que la Hongrie connaît son deuxième apogée avec le renforcement du pouvoir royal parCharlesIer Robert et l'extension du territoire sous le règne deLouisIer le Grand. Le royaume de Hongrie intègre alors laBosnie et compte sur ses flancs Sud et Est une douzaine debánság et devajdaség vassaux, peuplés deslaves (tótok) et devalaques (oláhok) bénéficiant defranchises nomméesvlach jog. Successeur de CharlesIer Robert,SigismondIer du Saint-Empire cumule lacouronne impériale, celle de Hongrie et celle deBohême mais perd laDalmatie au profit deVenise. Sur le plan intérieur, il doit faire face à la montée en puissance du pouvoir urbain. De1437 à1440, sa succession ouvre une énième période de troubles durant laquelle lesJagellons prennent le pouvoir.

Miniature ottomane représentant la bataille de Mohács.

Après la mort deLadislas III Jagellon àVarna lors d'une offensive hongroise, serbe etroumaine contre l'Empire ottoman en1444, la régence du royaume revient àJean Hunyadi,voïvode (vajda) deTransylvanie. Celui-ci contient l'avancée ottomane devantBelgrade en1456 mais meurt peu après. La Hongrie est alors un pays peuplé de 4 000 000 d'habitants, prospère malgré le contrôle commercial exercé par lesAllemands. L'accès au trône deMatthias Corvin signe le début de laRenaissance en Hongrie. Sous son règne, l'administration est réorganisée et centralisée et le pouvoir bourgeois favorisé face à l'aristocratie. Il conquiert laBohême, laMoravie et laSilésie tout en développant dans sa capitaleBuda une cour florissante, foyer centre-européen de l'humanisme. Son règne laisse un souvenir amer à la noblesse, qui choisit pour lui succéder un prince plus faible :Vladislas IV de Bohême. Lesmagnats reprennent le pouvoir et entraînent l'affaiblissement du royaume. La défaite hongroise, lors de labataille de Mohács en1526, face à l'Empire ottoman, signe la partition du pays entre les territoires occupés et les lambeaux de la Hongrie royale.

Hongrie ottomane, Hongrie royale et indépendance de la Transylvanie

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Articles détaillés :Hongrie ottomane,Royaume de Hongrie (1718-1867) etPrincipauté de Transylvanie.
L'Europe centrale en 1572 avec les possessions autrichiennes, laHongrie royale, laHongrie sous domination ottomane et laTransylvanie vassalisée.

En 1526, le royaume de Hongrie est divisé en deux, puis en trois parties.FerdinandIer du Saint-Empire s'empare de la Haute-Hongrie (actuelleSlovaquie) et de l'Ouest du royaume tandis que levoïvode deTransylvanie,JeanIer Zapolya, conserve le Centre et l'Est. À sa mort en1540,Soliman le Magnifique, sultan ottoman,occupe la plaine danubienne et prendBuda. La principauté de Transylvanie (agrandie duNord-Est de la Hongrie royale, lepartium) a le choix entre deux vassalités : envers lesAutrichiens ou envers lesTurcs : les voïvodes choisissent la seconde option, qui leur laisse plus d'indépendance, tant politique que religieuse (pacte de tolérance). Entre 1591 et 1606, lesHabsbourgs utilisent leur armée pour faire pression sur la Haute-Hongrie et la Transylvanie.Étienne II Bocskai mène alors un soulèvement qui pousse l'Empire autrichien à reconnaître les privilèges de laHongrie royale et la souveraineté de la Transylvanie. Alors que Buda est occupée, la capitale hongroise devientPressburg (actuelleBratislava).

En Transylvanie, le princeGeorgesIer Rákóczi (1630–1648) mène une politique de liberté et de tolérance politique et religieuse. Mais la politique belliqueuse deGeorges II Rákóczi envers l'Empire ottoman provoque une réaction des Turcs qui alourdissent la vassalité de la Transylvanie, en réduisent le territoire et affaiblissent ainsi les ressources stratégiques de la Hongrie royale qui tombe sous la coupe desHabsbourg. SousLéopoldIer d'Autriche, la Hongrie royale est le théâtre d'une révolte opposant la noblesse et la paysannerie au nouveau pouvoir central autrichien. L'insurrection est contenue lorsque les armées autrichiennes reconquièrent la plaine danubienne contre les Ottomans (paix de Karlowitz en 1699). Cette avancée autrichienne (et catholique) est suivie par un vaste soulèvement nobiliaire (surtout protestant) mené par le prince transylvainFrançois II Rákóczi, proclamé prince souverain en 1704. La répression de ce soulèvement s'achève par la restauration du territoire royal et par un changement de vassalité en Transylvanie, qui échappe aux sultans pour devenir ungrand-duché autrichien. Les révoltes nobiliaires ne cessent pas pour autant : en 1707, laDiète de Hongrie proclame (vainement) la déchéance des Habsbourg et l'indépendance de la Hongrie.

De la domination autrichienne au compromis de 1867

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Carte de l'Autriche (rouge)-Hongrie (vert) avec laBosnie-Herzégovine (jaune) jusqu'en 1918.
Articles détaillés :Empire d'Autriche etAutriche-Hongrie.

Les magnats hongrois négocient alors un compromis avec la maison autrichienne et favorisent l'arrivée au pouvoir deCharlesVI d'Autriche. En1715, celui-ci proclame ainsi l'indivisibilité de la Hongrie et des provinces héréditaires des Habsbourg. Ceux-ci organisent l'installation de colons allemands dans toute la plaine danubienne, spécifiquement sur les rives du fleuve (Allemands du Banat). Après plusieurs tentatives des souverains autrichiens de réformer l'administration et imposer l'allemand comme langue de la Cour,LéopoldII d'Autriche reconnaît en 1792 la spécificité des lois et des coutumes hongroises. LaRévolution française de 1789 crée une union sacrée de la noblesse hongroise autour de la maison impériale, mais les idées libérales et nationales se diffusent malgré tout en Hongrie et donnent naissance à un courant réformiste important, revendiquant l'égalité devant la loi et devant l'impôt et la fin des privilèges.

Révolution hongroise de 1848.
Lajos Kossuth.

Ce courant est incarné parFerenc Kölcsey,Ferenc Deák etLajos Kossuth, révolutionnaires qui proclament en 1848 l'unification de la Hongrie, comprenant la Hongrie royale, la Croatie et la Transylvanie, et revendiquent l'indépendance face à l'empire d'Autriche. Mais, en Croatie et Transylvanie, les révolutionnaires locaux réclamaient leur propre indépendance, que Kossuth leur refusait. Les Autrichiens en profitèrent pour rallier à leur cause l'avocat transylvainJankó Ávrám qui lève des troupes contre Kossuth, et le général croateJosip Jelačić, qui prend la tête d'une armée et envahit la Hongrie. Pour y faire face, Kossuth constitue unComité national de défense qui parvient à refouler les troupes croates et réprime lesoulèvement transylvain. Alors que l'indépendance de la Hongrie est proclamée, l'Autriche fait appel au tsarNicolasIer de Russie pour mater legouvernement révolutionnaire. Les Habsbourg organisent alors la répression et imposent leur pouvoir par la force. En 1866, l'affaiblissement de l'empire sur le front italien et surtout la défaite contre laPrusse les incitent à apaiser les tensions internes. C'est ce long processus qui aboutit auCompromis austro-hongrois de 1867 et à la naissance de l'Autriche-Hongrie.

L'Empire des Habsbourg est alors partagé entre l'empire autrichien et leroyaume hongrois. Ce dernier se dote d'un système bicaméral : une Chambre des magnats et une Chambre des représentants, mais elle reste liée à l'Autriche par la dynastie Habsbourg et la concentration des affaires étrangères, des finances et de la guerre au sein d'un ministère d'Empire. Les privilèges des magnats et le système électoral laissent les minorités non-magyares, soit 55 % de la population de laGrande Hongrie, sans représentation parlementaire, et, de plus, la politique demagyarisation forcée des minorités dresse lesCroates, lesSlovaques, lesRuthènes, lesRoumains, lesSerbes et même lesAllemands contre les Hongrois. L'Autriche-Hongrie, ayant perdu laPremière Guerre mondiale, est le premier État visé par les « 14 points » du président américainWoodrow Wilson, visant à démembrer cet empire multiculturel, queLénine avait qualifié de « prison des peuples ». Après des émeutes àBudapest en1918, un Conseil national, composé d'indépendantistes, de sociaux-démocrates et de radicaux, mené parMihály Károlyi refuse le pouvoir àCharlesIV et proclame laRépublique démocratique hongroise le.

La Hongrie au gré des guerres mondiales

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Plan des Habsbourg pour réunir, en cas de victoire, les couronnesd'Autriche, de Hongrie et deRoumanie en 1918.
Articles détaillés :République démocratique hongroise,République des conseils de Hongrie,Traité de Trianon,Guerre hungaro-roumaine de 1919,Royaume de Hongrie (1920-1946),Deuxième République (1946-1949) etShoah en Hongrie.
Groupes ethno-linguistiques du royaume de Hongrie en 1910.

L'effondrement de l'Autriche-Hongrie à l'issue de la Première Guerre mondiale entraîne son éclatement selon le principe desÉtats-nations. Les indépendantistes hongrois prennent le pouvoir à Budapest le 30 octobre et, le 16 novembre, laRépublique démocratique hongroise est proclamée, mais le gouvernement deMihály Károlyi ne parvient pas à empêcher les minorités de l'ancienroyaume de Hongrie de proclamer leurs propres indépendances ou unions avec des pays voisins. En, la Grande Hongrie est démembréede facto. En, les communistes deBéla Kun, alliés aux sociaux-démocrates, prennent le pouvoir et proclament laRépublique des conseils de Hongrie, deuxième régime communiste de l'histoire après la Russie soviétique. Le régime ne dure que trois mois : une attaque contre laTchécoslovaquie et laRoumanie, visant à récupérer les territoires perdus, tourne à la débâcle et les communistes sont chassés du pouvoir.

L'entre-deux-guerres ouvre une période paradoxale pour le pays. D'une part, elle signe l'émancipation de la Hongrie de sa voisine autrichienne et le recouvrement de sa souveraineté. D'autre part, l'ancienne Hongrie royale se voit amputée de 32 % de magyarophones et des deux tiers de son territoire, dont son accès à la mer, la totalité de ses mines d'or, d'argent, de mercure, de cuivre et de sel, cinq de ses dix villes les plus peuplées et entre 55 % et 65 % des forêts[19], en vertu de l'application dutraité de Trianon en 1920. Cette partition se fait au nom de deux principes : celui d'État-nation cher auxÉtats-Unis et celui de la permanence des frontières cher aux géographes français. C'est ce dernier principe qui motive les congressistes à céder ainsi à laTchécoslovaquie les rives septentrionales duDanube pourtant majoritairement peuplées de Hongrois, entreBratislava etKošice. À la tête d'un royaume sans roi et d'un pays sans accès à la mer, l'amiralMiklós Horthy instaure une période derégence aux orientations très conservatrices. Sa politique irrédentiste le pousse dans les bras de l'Allemagne nazie en 1940. La Hongrie récupère d'abord leNord de la Transylvanie au détriment de laRoumanie en août 1940, puis participe en 1941 à l'invasion de la Yougoslavie, récupérant ainsi laVoïvodine et s'engage ensuite sur lefront de l'Est lors de l'invasion de l'URSS.

Durant la seconde guerre mondiale, on estime que 569 000 juifs et juives sont assassinés[20] par les nazis, pour la plupart déportés vers des camps d'extermination entre avril et juillet 1944 alors que le pays était occupé par l'armée allemande.

Du pacte de Varsovie à la construction européenne

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Articles détaillés :République populaire de Hongrie,troisième République etadhésion à l'Union européenne.

En 1944, Miklós Horthy proclame la neutralité de son pays alors que les arméessoviétiques etroumaines franchissent les frontières hongroises. La Hongrie est alors envahie à l'ouest par l'Allemagne, qui renverse Horthy et le remplace par le dirigeanthungaristeFerenc Szálasi, chef du parti fasciste hongrois desCroix fléchées. Les Soviétiques et les Roumains chassent les Allemands de Hongrie en. Occupée par l'URSS, laRépublique hongroise est soumise à uneprise de pouvoir progressive par les communistes hongrois dont les Soviétiques imposent la présence au sein du gouvernement de coalition de l'après-guerre. La Hongrie signe leTraité de Paris en 1947, aux côtés des autres régimes vaincus par les Alliés.Mátyás Rákosi, secrétaire général duParti des travailleurs hongrois, devient le principal dirigeant de laRépublique populaire de Hongrie, nouveaurégime communiste officiellement proclamé le.

Véhicule de transport blindé soviétiqueBTR-152 en flammes à Budapest en novembre 1956.

Le, la Hongrie se soulève contre l'URSS. Initiée en faveur du soutien au Premier ministre réformateurImre Nagy, l'insurrection de Budapest est écrasée entre le 4 et le 11 novembre par l'armée soviétique, tuant 3 000 personnes et entraînant le départ de plus de 200 000 Hongrois.János Kádár devient Premier ministre et premier secrétaire duParti socialiste ouvrier hongrois, nouveau nom duparti unique.Imre Nagy et ses compagnons sont arrêtés et exécutés deux ans plus tard. En 1968,Kádár introduit le « nouveau mécanisme économique », ouvrant l'économie administrée à un petit secteur privé. Il s'agit du « socialisme du goulash » tenu pour responsable de la relative prospérité de l'économie hongroise en comparaison des autres États satellites de l'URSS en Europe. En 1988, János Kádár, malade, doit quitter le pouvoir. Le communiste réformateurMiklós Németh prend sa succession.

Le château deGödöllő a accueilli le siège de laPrésidence hongroise du Conseil de l'Union européenne en 2011.

Le, la Hongrie autorise le démantèlement durideau de fer à la frontière autrichienne. Exécuté par le régime, Imre Nagy est également réhabilité lors d'une grande cérémonie nationale. Le, leParti socialiste ouvrier hongrois est dissous et remplacé par leParti socialiste hongrois. Le, leprésident de la RépubliqueMátyás Szűrös met fin à laRépublique populaire de Hongrie et proclame solennellement la nouvellerépublique de Hongrie. Après la chute de l'Union soviétique en 1991, la Hongrie rejoint le giron de l'Europe occidentale et adhère à l'OTAN en 1999 et à l'Union européenne le. Avec laPologne, laSlovaquie et laTchéquie, elle forme legroupe de Visegrád.

Alors que les deux décennies de la transition sont marquées par un jeu politique équilibré entre lagauche et ladroite à la tête du pays, le parti conservateurFidesz remporte les élections parlementaires à une écrasante majorité au printemps 2010. Marginalisés, les partis progressistesMSzP etLMP ne parviennent pas à empêcher le Premier ministreViktor Orbán de faire adopter le par l'Országgyűlés une nouvelleloi fondamentale. Entrée en vigueur le, elle inscrit dans le marbre de nombreuses dispositions très conservatrices. Ce changement constitutionnel s'accompagne d'un activisme législatif très important permettant un remodelage profond de l'organisation institutionnelle et politico-administrative du pays et laissant entrevoir le retour d'unÉtat fort.

Organisation politico-administrative

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Organisation de l'État

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Article détaillé :Politique en Hongrie.
LeParlement hongrois, où siège l'Assemblée nationale (Országgyűlés).

Leprésident de la République est élu au suffrage indirect par l'Assemblée nationale (Országgyűlés) tous les cinq ans. Il est le chef de l'État et le garant des institutions. Il nomme lePremier ministre qui compose son gouvernement et à qui il appartient seul le droit de révoquer les ministres. Chaque nomination ministérielle doit faire l'objet d'auditions consultatives devant des commissions parlementaires et être formellement approuvée par le président.

L'Assemblée nationale est la chambre unique duParlement hongrois. Il comprend199 membres (386 jusqu'aux dernières élections) et exerce lepouvoir législatif en votant des lois d'initiative gouvernementale ou parlementaire. Un parti doit gagner au moins 5 % au niveau national pour former une faction parlementaire. Lesélections législatives ont lieu tous les quatre ans.

LaCour constitutionnelle, composée de15 membres, juge de la constitutionnalité des lois.

Collectivités territoriales et collectivités des minorités

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Articles détaillés :Subdivisions de la Hongrie,Localité (Hongrie),Comitat (Hongrie) etCollectivité des minorités.
Budapest.
ComitatSiègeSup. (km2)Pop.Pop. dens.Nb. loc.
Drapeau de Bács-Kiskun Bács-KiskunKecskemét8 445541 58464119
Drapeau du Baranya BaranyaPécs4 430402 26091301
Drapeau de Békés BékésBékéscsaba5 631392 8457075
Drapeau de Borsod-Abaúj-Zemplén Borsod-Abaúj-ZemplénMiskolc7 247739 143102355
Csongrád-CsanádSzeged4 263425 78510060
FejérSzékesfehérvár4 359428 57998108
Drapeau de Győr-Moson-Sopron Győr-Moson-SopronGyőr4 208440 138105182
Drapeau de Hajdú-Bihar Hajdú-BiharDebrecen6 211550 2658982
HevesEger3 637323 76989119
Jász-Nagykun-SzolnokSzolnok5 582413 1747475
Komárom-EsztergomTatabánya2 265315 88613976
NógrádSalgótarján2 546218 21886129
Drapeau du Comitat de Pest PestBudapest6 3931 124 395176186
SomogyKaposvár6 036334 06555244
Szabolcs-Szatmár-BeregNyíregyháza5 936583 56498228
TolnaSzekszárd3 703247 28767108
VasSzombathely3 336266 34280216
VeszprémVeszprém4 493368 51982217
ZalaZalaegerszeg3 784269 70578257

La loi LXV de 1990 sur les collectivités territoriales (helyi önkormányzat) est considérée comme l'un des actes juridiques les plus importants de la transition post-communiste car elle redéfinit profondément le maillage administratif de la Hongrie avec comme objectif la création d'un système de démocratie locale en rupture totale avec le système communiste. Il s'agit alors de redistribuer les différentes compétences administratives de façon à réduire substantiellement le pouvoir des comitats, considérés alors comme les pivots de l'ancienne nomenclature administrative socialiste. Le modèle privilégié est alors le contenu de la Charte duConseil de l'Europe sur les collectivités locales.

Lalocalité (település) correspond au découpage politique ultime du territoire hongrois. On y distingue trois catégories : les communes (község), lesvilles (város) et lesvilles de droit comital (megyei jogú város). La localité est une collectivité locale (települési önkormányzat) dirigée par un conseil local et unbourgmestre (polgármester)élus tous les quatre ans au suffrage universel ainsi qu'un organe administratif de l'État, opérateur de l'administration publique et de services obligatoires définis par la loi. La Hongrie compte 3 152 localités pour presque dix millions d'habitants. La localité correspond au niveau LAU 2 de lanomenclature d'unités territoriales statistiques européenne.

Lecomitat (vármegye) est la subdivision politique intermédiaire entre l'État et les localités. Au nombre de 19, on y ajoute traditionnellement Budapest, qui bénéficie cependant d'un statut particulier. Les comitats maillent le territoire hongrois de manière contiguë. En raison de la centralisation politico-administrative de la Hongrie, les compétences des collectivités comitales (vármegyei önkormányzat) restent très limitées. Celles-ci concernent les services qui s'appliquent sur l'ensemble du territoire comital, les établissements scolaires secondaires (collèges), les établissements médicaux spécialisés ainsi qu'un rôle de coordination de l'aménagement du territoire. De plus, elles ne s'appliquent pas aux villes de droit comital qui disposent de leur propre conseil comital (vármegyei közgyűlés) superposé au conseil local. Le comitat correspond au niveau NUTS 3 de lanomenclature d'unités territoriales statistiques européenne.

Chaque chef-lieu de comitat est une ville de droit comital. S'y ajoutent cinq autres villes de plus de 50 000 habitants :

Il existe treize minorités nationales, ethniques et religieuses reconnues officiellement par la loi en Hongrie : lesBulgares, lesRoms, lesGrecs, lesCroates, lesPolonais, lesAllemands, lesArméniens, lesRoumains, lesRuthènes, lesSerbes, lesSlovaques, lesSlovènes et lesUkrainiens.

La loi de 1993 leur donne le droit de voter à l'échelle nationale ainsi qu'à l'échelon de chaque collectivité territoriale (comitats et localités) pour leurs propres représentants. Ces derniers forment descollectivités des minorités (kisebbségi önkormányzat) qui disposent de compétences particulières pour fixer le calendrier de leurs fêtes et célébrations, contribuer à la préservation de leurs traditions et participer à l'éducation publique. Ces collectivités particulières peuvent ainsi gérer des théâtres publics, des bibliothèques, des institutions scientifiques et artistiques, attribuer des bourses d'études et dispenser des services en direction de leur communauté (aides juridiques notamment).

Il faut au moins cinquante membres d'une minorité dans les villes de moins de 10 000 habitants pour former une collectivité communautaire et cent membres pour les villes plus peuplées. Dans les faits, ces collectivités sont plus faciles à former dans les grandes villes que dans les petites localités. Les conditions de leur création dépendent également du taux de concentration des minorités sur le territoire hongrois.

Outre les treize minorités officielles, lesJuifs ainsi que lesBunjevci revendiquent régulièrement une reconnaissance publique. De manière plus anecdotique, des Hongrois clamant leur ascendancehunnique ont aussi déposé une demande officielle allant dans ce sens.

Magyars d'outre-frontières et diaspora hongroise

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Immigrés hongrois àCleveland, aux États-Unis en 1913.
Articles détaillés :Magyars d'outre-frontières etDiaspora hongroise.
Répartition desMagyars d'outre-frontières dans les pays limitrophes, dont lePays sicule.

LesMagyars d'outre-frontières (határon túli magyarok) désignent les populations magyares autochtones vivant sous le statut de minorité nationale ou de communauté ethnique dans les pays frontaliers de la Hongrie. Ils bénéficient d'un traitement spécifique de la part de la loi hongroise qui leur permet d'accéder à la citoyenneté hongroise (magyar állampolgárság), de bénéficier de bourses d'enseignements, de recevoir des aides financières en faveur du maintien et du développement de leur culture et de leur langue et de disposer d'organisations représentatives reconnues par le gouvernement hongrois. L'activisme législatif de la Hongrie à l'égard de ces populations est souvent perçu par les pays voisins comme autant d'intrusions dans leurs affaires politiques nationales. Depuis deux ans, sous le gouvernement deViktor Orbán, les Magyars d'outre-frontières peuvent désormais bénéficier du droit de vote, même s'ils ne vivent pas sur le territoire hongrois.

Ladiaspora hongroise (magyar diaspora) désigne les citoyens hongrois (magyar állampolgárok) ayant émigré de Hongrie vers des pays du monde entier. Elle s'est surtout structurée par les différentes vagues d'émigrations de la Hongrie au cours duXXe siècle. On peut ainsi distinguer des premiers départs au début du siècle pour des raisons essentiellement économiques, en grande partie vers l'Europe occidentale et les Amériques, une émigration juive pendant et après la Seconde Guerre mondiale, une émigration politique lors de l'insurrection de Budapest en 1956 puis de manière plus sporadique quelques départs après la chute du communisme, mais davantage sous la forme d'expatriation que d'émigration définitive. Contrairement aux Magyars d'outre-frontières, la diaspora hongroise ne bénéficie pas de la même reconnaissance de la part du gouvernement hongrois. Ils n'ont par exemple pas le droit de vote s'ils ne disposent pas d'une résidence permanente en Hongrie.

Système éducatif

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Article détaillé :Système éducatif en Hongrie.

Lesystème éducatif hongrois est un système décentralisé. LeSecrétariat d'État à l'Éducation fixe les conditions de scolarité ainsi que les exigences des épreuves nationales sanctionnant le parcours scolaire. Lescollectivités locales sont propriétaires des établissements pré-élémentaires, élémentaires et secondaires. Chaque établissement jouit d'une grande autonomie budgétaire et de fonctionnement. Certains établissements sont directement gérés par lescollectivités des minorités et peuvent ainsi dispenser des cours dans les langues minoritaires, en plus du hongrois.

Le système éducatif est divisé en plusieurs niveaux : pré-élémentaire (óvoda) de3 à 6 ans, élémentaire (általános iskola) de 6 à14 ans, secondaire (gimnázium) jusqu'à18 ans, professionnel (szakmunkásképző iskola) jusqu'à17 ans, technique (szakközépiskola) jusqu'à18–19 ans et supérieur. Il faut prendre également en compte les écoles de rattrapages (szakiskola).

Protection sociale

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Droit du travail

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En décembre 2018 deux nouvelles lois sur le droit du travail provoquent un mouvement de protestation soutenu par l’ensemble des partis politiques en dehors de celui de l’exécutif[21]. Organisée à l’appel des partis d’opposition, des syndicats et de mouvements issus de la société civile, la manifestation se poursuit en janvier 2019 pour dénoncer la nouvelle loi sur les heures supplémentaires qualifiée d’« esclavagiste » – les chefs d’entreprise peuvent exiger de leurs employés jusqu’à400 heures supplémentaires par an, soit l’équivalent de deux mois de travail, payables trois ans plus tard[22].

Politique étrangère et militaire

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Articles détaillés :Relations entre la Hongrie et la Slovaquie etRelations entre la France et la Hongrie.
Avion MiG-29 de l'Armée hongroise.

Depuis le milieu des années 1990, la politique étrangère hongroise s'inscrit dans une démarche de convergence avec les objectifs de l'Union européenne. Après avoir déposé son adhésion le et ouvert les négociations le, la Hongrie devient membre de l'Union le et intègre l'espace Schengen le.

Du fait de sa taille, la Hongrie ambitionne de devenir un acteur régional au sein d'uneEurope centrale élargie, bien au-delà de ses pays frontaliers. Au nord, elle s'implique avec laPologne, laTchéquie et laSlovaquie à la construction dugroupe de Visegrád, afin de renforcer les politiques de coopération régionale, notamment sur le plan économique et énergétique. Cet espace privilégié est cependant régulièrement soumis à de nombreuses perturbations liées à l'activisme politique de la Hongrie à l'égard desMagyars d'outre-frontières particulièrement nombreux en Slovaquie.

Au sud, la Hongrie est un soutien actif de l'intégration des pays balkaniques à l'Union européenne. Lors de laprésidence hongroise du Conseil de l'Union européenne en 2011, le gouvernement œuvre à faire progresser les dossiers de candidature de laCroatie et de laMacédoine[23]. La Hongrie est aussi à l’origine du processus deSzeged pour le soutien à la démocratisation de laSerbie, duMonténégro, de l’Albanie, de la Macédoine et de laBosnie-Herzégovine et du processus deNyíregyháza, à destination de l’Ukraine. À l'ouest et à l'est, la Hongrie est un des principaux acteurs de laStratégie européenne du Danube (en), dont l'objectif est de valoriser le potentiel économique du fleuve et de favoriser l'intégration politique des pays riverains.

Sur le plan de la géopolitique énergétique, la Hongrie est particulièrement active pour accueillir les projetsSouth Stream etNabucco afin de devenir une plaque tournante de l'énergie au sein de l'Union européenne. Dans le même esprit, le gouvernement hongrois poursuit une forte politique de coopération avec laRussie et laChine en termes de construction de liaisons routières et ferroviaires de façon à devenir la porte d'entrée de l'Asie en Europe[24].

La participation de la Hongrie à la communauté internationale passe surtout par son activité militaire au sein de l'OTAN et son alignement stratégique aux côtés desÉtats-Unis. La Hongrie est engagée militairement sur plusieurs théâtres extérieurs, dans le cadre de laPSDC ou de l’OTAN : enAfghanistan (433 soldats), auKosovo (223), àChypre (77), en Macédoine et en Bosnie[réf. nécessaire].

Vie publique et corps intermédiaires

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Représentation politique

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Article détaillé :Partis politiques en Hongrie.
Rassemblement de soutien auMSzP en 2006.

Entre 1990 et 2010, la démocratie parlementaire a surtout été rythmée par les alternances successives entre le centre-droit représenté par leForum démocrate hongrois (Magyar Demokrata Forúm, MDF) puis par leFidesz (Fidesz-Magyar Polgári Szövetség) et le centre-gauche, représenté par leParti socialiste hongrois (Magyar Szocialista Párt, MSzP) etAlliance des démocrates libres (Szabad Demokraták Szövetsége, SzDSz). Ces alternances reflètent alors un certain équilibre des forces politiques proche de celui des démocraties occidentales. Lagauche hongroise est l'héritière à la fois des anciens réformateurs duParti socialiste ouvrier hongrois (MSzMP devenu MSzP) et de ses opposants libéraux (SzDSz). Sa composante sociale-démocrate majoritaire prône lelibéralisme politique et économique ainsi qu'une politique pro-européenne volontaire. L'extrême gauche est scindée entre leParti communiste ouvrier hongrois (Magyar Kommunista Munkáspárt, MKM) stalinien et laGauche verte (Zöld Baloldal Párt, ZB) altermondialiste. Depuis les dernières élections, un nouveau venu,La politique peut être différente (Lehet más a politika, LMP) de sensibilité écologiste a fait son apparition et en même temps son entrée dans l'Országgyűlés. Enfin, la défaite de la gauche en2010 est en train d'amener une profonde reconfiguration de l'échiquier politique comme l'illustre la fondation de laCoalition démocratique (Demokratikus Koalíció, DK) ou encore d'Ensemble 2014 (Együtt 2014), respectivement par les anciensPremiers ministres socialistesFerenc Gyurcsány etGordon Bajnai.

Manifestation de laGarde hongroise en 2009 àBékéscsaba.

Ladroite hongroise est quant à elle issue d'anciens courants chrétiens-démocrates, conservateurs et agrariens clandestins pendant le communisme (notamment leParti civique indépendant des petits propriétaires et des travailleurs agraires,Független Kisgazda-, Földmunkás- és Polgári Párt, FKgP). Si son premier objectif est ladécollectivisation rapide du pays dès le début des années 1990 ainsi que le développement des institutions démocratiques, elle endosse à la fin des années 2000 des accents plus nationalistes et souverainistes. Cette évolution est principalement le fait deViktor Orbán, chef du Fidesz et autrefois proche du SzDSz. Elle se caractérise par une attitude revancharde sur le plan de la politique intérieure en votant des lois destinées à poursuivre devant les tribunaux les principaux protagonistes du régime communiste, mais aussi sur le plan de la politique étrangère en cherchant à reconstituer la communauté nationale hongroise au-dessus de la partition territoriale dutraité de Trianon.

L'extrême droite hongroise a ses racines dans l'hungarisme, alimenté par la nostalgie de laGrande Hongrie. Autrefois incarnée par leParti hongrois de la justice et de la vie (Magyar Igazság és Élet Pártja, MIÉP, aujourd'hui soutien du Fidesz-MPSz), elle est désormais assimilée auJobbik. Après des années de discrétion, l'extrême droite hongroise s'est illustrée ces dernières années par de nombreuses démonstrations de force, notamment par l'intermédiaire des défilés de laGarde hongroise, milice fasciste ouvertement anti-Roms, dans des villages du Nord-Est.

Le retour au pouvoir deViktor Orbán après huit ans de gouvernement socialiste, alors que ses soutiens représentent les deux tiers de l'Országgyűlés, s'inscrit ainsi dans le prolongement du tournant nationaliste du Fidesz.

Représentation syndicale

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Il existe six confédérations syndicales en Hongrie membres du Conseil national de conciliation (Országos Érdekegyeztető Tanács) aux côtés des organisations des employeurs et des représentants de l'État. LaConfédération des syndicats autonomes (Autonóm Szakszervezetek Szövetsége) regroupe essentiellement les syndicats des secteurs de transport, de l'énergie et de l'industrie ; leBloc des syndicats professionnels défend les intérêts des ingénieurs, chercheurs et diplômés de l'enseignement supérieur (Értelmiségi Szakszervezeti Tömörülés) ; laLigue démocratique des syndicats indépendants (Független Szakszervezetek Demokratikus Ligája) est historiquement composée d'employés du secteur de l'énergie électrique ; laConfédération nationale des syndicats hongrois (Magyar Szakszervezetek Országos Szövetsége) revendique son ancrage àgauche ; laFédération nationale des conseils de travailleurs (Munkástanácsok Országos Szövetsége) est affiliée ausyndicalisme chrétien ; enfin, leForum pour la coopération des syndicats (Szakszervezetek Együttműködési Fóruma) est proche duParti socialiste hongrois[réf. nécessaire].

Médias

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Depuis la transition démocratique de 1989, les médias - et en particulier les médias publics - sont considérés comme un instrument fondamental par les partis politiques pour transmettre leurs messages aux électeurs et, pour cette raison, ne sont pas à l'abri de toute influence politique[25]. Après 1989, les hommes politiques de gauche et les libéraux se sont efforcés de consolider leurs positions dans les médias et ont essayé d'exercer une fonction de contrôle. Au lieu de laisser les médias assumer leurs propres fonctions de contrôle et d'information, une guerre médiatique a éclaté. Pour beaucoup, le péché originel a été lorsque le président de la télévision publique a refusé de diffuser une interview du Premier ministreJózsef Antall, peu avant les élections municipales de 1990, en la qualifiant de déclaration de parti politique[25]. Dès le début du retour à la démocratie, les libéraux de gauche ont ainsi essayé de dominer les médias, tandis que les conservateurs pensaient qu'ils étaient sous-représentés et réprimés[25].

La loi de 1996 sur les médias étayera davantage cette polarisation des médias, son objectif n'étant pas de minimiser l'influence politique mais de donner à chaque parti une part dans les médias. Le financement des médias publics étant fortement tributaire du budget de l'État, leur vulnérabilité vis-à-vis de la politique était inscrite dans le système. Les frais d'abonnement à la télévision - impopulaires, mais qui auraient pu permettre un mode de financement plus ou moins indépendant - sont supprimés en 2002, de sorte que la télévision et la radio publiques sont devenues de fait financées par l'État (sur le budget)[25].

Après son retour au pouvoir en 2010,Viktor Orbán reprend en main la télévision publique, selon France TV info, pour l'instrumentaliser à des fins de propagande. Les médias privés sont progressivement rachètés par des oligarques proches du pouvoir. Désormais, le Premier ministre serait à la tête d’un empire médiatique : une grande chaîne commerciale, toute la presse quotidienne régionale, des sites Internet ; près de 500 médias au total. Ce conglomérat couvrirait près de 80 % du paysage médiatique[26]. Néanmoins, la chaîne de télévision la plus regardée, RTL, dont le programme d'information constitue un média essentiel, et les principaux médias hebdomadaires et Internet sont tous critiques vis-à-vis du gouvernement[25].

Depuis 2010, laliberté de la presse est encadrée par un Conseil des médias (Media Tanács) chargé de vérifier, selon les termes de la loi, le traitement équitable de l'actualité et le respect de la dignité humaine[27]. La presse quotidienne représente bien les différentes tendances politiques dominantes, de la gauche vers la droite. Ancien organe officiel duParti socialiste ouvrier hongrois,Népszabadság est resté dans le giron duMSzP. Néanmoins, la chute de son lectorat passant de 200 000 exemplaires au début des années 2000 à moins de 40 000 en 2016 et ses importantes pertes financières conduisent à sa fermeture en 2016[28].Népszava est toujours explicitement l'expression duParti social-démocrate de Hongrie. Créé par le Conseil national de laRépublique populaire de Hongrie,Magyar Hírlap est devenu dans les années 1990 proche de l'Alliance des démocrates libres (centre-gauche) puis au cours des années 2000 un journal de centre-droit proche de l'Église catholique en Hongrie et duFidesz. Fondé en 1938,Magyar Nemzet est le journal historique des opposants au régime communiste ; il s'agit du grand journal des intellectuels conservateurs.Világgazdaság etNapi Gazdaság sont deux quotidiens économiques de centre-gauche.Metropol est enfin le quotidien gratuit, surtout diffusé àBudapest.

Les principaux hebdomadaires sontHeti Világgazdaság (HVG), d'inspiration libérale de gauche ;Heti Válasz, qui rassemble les plumes d'intellectuels de droite ;Demokrata, d'extrême droite,168 Óra proche du partiMSzP ;Magyar Narancs, le grand journal d'actualité culturelle et politique de la jeunesse urbaine progressiste, centre gauche ;Élet és Irodalom, journal de critique littéraire orienté à gauche ;Magyar Fórum proche duMIÉP ;Figyelő d'obédience néolibérale ;Új Ember, journalcatholique ;Új Élet, expression de la communautéjuive progressiste ;Szombat, expression des juifs conservateurs ;Magyar Jelen (en), proche du partiJobbik etHetek, néo-évangélique et néoconservateur.

Il existe également de nombreux portails d'information de typepure player :Index,Stop etOrigo (gauche),Hirszerzo etGondola (conservateurs),Kitekinto (indépendant),Barikad etKuruc (extrême-droite).

Les revues les plus importantes sontBeszélő (centre-gauche et écologiste),Magyar Szemle (conservateur),Kommentár (néoconservateur),Múlt és Jövő (communauté juive),Erec (sioniste),Polgári Szemle (conservateur),Mozgó Világ (social-démocrate, proche du partiMSzP) etEszmélet (extrême gauche).

Le pays compte sur de nombreuses chaînes de télévision publiques et privées. Deux sociétés distinctes assurent le service public :Magyar Televízió, héritière de la télévision d'État communiste, qui produit à destination du marché intérieur les chaînesM1 (généraliste),M2 (jeunesse),M3 (histoire),M4 (hu) (sport) etM5 (hu) (culture) etDuna Médiaszolgáltató qui produit et diffuse les chaînesDuna Televízió etDuna World, à destination tant du marché intérieur que de ladiaspora hongroise. Ces deux chaînes généralistes proposent une grille généraliste et plusieurs journaux télévisés chaque jour. Les principales chaînes privées sontRTL Klub,RTL II,TV2 etATV. Toutes diffusent des émissions variées (information, divertissement, séries, dessins animés, films).Hír TV etEcho TV sont des chaînes d'information en continu.

La radio publique est représentée parMagyar Rádió et ses sept stations thématiques :MR1 (hu) « Kossuth Rádió » (généraliste, informations),MR2 (hu) « Petőfi Rádió » (jeunesse),MR3 (hu) « Bartók Rádió » (musique classique),MR4 (hu) « Nemzetiségi Adások » (minorités ethniques),MR5 (hu) « Parlamenti Adások » (informations parlementaires et politiques),MR6 (hu) « Régió Rádió » (programmes régionaux) etMR7 (hu) « Dalok és dallamok » (folklore).Duna World Rádió (hu) émet par satellite et internet une programmation à destination de la diaspora. Enfin, de très nombreuses stations privées émettent au niveau national ou régional.

Les Hongrois passent en moyenne4,7 heures par jour devant la télévision. La Hongrie est le deuxième pays d’Europe centrale où l’on regarde le plus la télévision[26].

Organisation de la société civile

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Religions et mouvements spirituels

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Église àJák.
Article détaillé :Religion en Hongrie.
Appartenance religieuse en Hongrie (2011)[29]
DénominationsPopulation%
Christianisme5 385 55754,2
Catholicisme3 871 92239,0
Catholiques romains3 691 38937,1
Catholiques grecs179 1761,8
Protestantisme1 451 45214,6
Calvinistes1 153 45411,6
Luthériens215 0932,2
Baptistes18 2110,2
Unitariens6 8200,1
Autres protestants57 9640,6
Chrétiens orthodoxes13 7100,1
Autres chrétiens48 3830,5
Judaïsme10 9650,1
Islam5 5790,1
Autres religions13 5670,1
Total des religions5 415 48654,5
Sans religion1 806 40918,2
Ne souhaite pas répondre2 698 84427,2
Ne sait pas16 8890,2
Total9 937 628100,00

La religion la plus importante en Hongrie est lechristianisme (54,2 %) répartie entre l'Église catholique (39 %), lesÉglises protestantes (14,6 %) et lesÉglises orthodoxes (0,1 %). Les religions non chrétiennes sont très minoritaires (0,2 %). Le reste de la population se divise entre les sans religion (18,2 %) et ceux qui n'ont pas souhaité répondre (27,2 %).

Comme d'autres pays en Europe, la Hongrie connaît un phénomène dedéchristianisation. Ainsi, les chiffres du recensement mené en 2011 montrent que le nombre des Hongrois qui se déclarent catholiques est tombé, en dix ans, de 5,5 millions à 3,8 millions, les réformés calvinistes passent de 1,6 million à 1,1 million et les évangéliques luthériens de 305 000 à 215 000. Se déclarent « sans confession » plus de 1,6 million de personnes et, 147 386 personnes se disent « athées ». Près de 2,7 millions de Hongrois refusent d’indiquer leur appartenance confessionnelle[30].

LaLoi sur la liberté de conscience et le statut juridique des Églises (loi CCVI de 2011) est une loi organique hongroise portant sur la liberté de culte et de conscience, établissant par ailleurs la liste des Églises, communautés et mouvements religieux reconnus officiellement par l'État hongrois.

La liste des quatorze Églises ou confessions religieuses officiellement reconnues et qui ont désormais seules le droit de revendiquer l'appellation d'Église figure en annexe de la loi. Les critères retenus pour établir cette liste sont éminemment liés à la promotion des Églises nationales hongroises d'une part et à la préservation des cultes des treizeminorités nationales etethniques officiellement reconnues par la loi hongroise. En voici la liste :

Grande Synagogue deBudapest.
  1. l'Église catholique en Hongrie ;
  2. l'Église réformée de Hongrie (protestants calvinistes) ;
  3. l'Église évangélique de Hongrie (protestants luthériens) ;
  4. laFédération des Communautés juives de Hongrie ;
  5. laCommunauté israélite unie de Hongrie ;
  6. laCommunauté israélite orthodoxe autonome de Hongrie ;
  7. l'Éparchie de Buda ;
  8. l'Exarchat orthodoxe de Hongrie du Patriarcat œcuménique de Constantinople ;
  9. l'Église orthodoxe bulgare de Hongrie ;
  10. l'Évêché orthodoxe roumain de Hongrie ;
  11. lediocèse de Budapest et de Hongrie ;
  12. l'Arrondissement ecclésiastique unitarien de Hongrie (Église unitarienne hongroise) ;
  13. l'Église baptiste de Hongrie ;
  14. et l'Assemblée de la Foi.

Population et société

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Données démographiques

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Article détaillé :Démographie de la Hongrie.
Évolution de la démographie entre 1870 et 2003.

La population décroît depuis le début des années 1980. En 2012, il est estimé qu'elle comptera huit (variante basse) à dix (variante haute) millions d'habitants vers 2050[31].

Structure sociale

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Article détaillé :Inégalités de revenu en Hongrie.
Taux de chômage en Hongrie, en pourcentage de lapopulation active,2009[32].

La stratification sociale de la société hongroise est marquée par l'héritage ducollectivisme et les conditions de ladécollectivisation. Au début des années1950, le pouvoircommuniste restreint considérablement la propriété privée, notamment foncière, ce qui aboutit à une forte diminution des inégalités sociales héritées de laHongrie d'avant-guerre. Parallèlement à cette diminution, la nouvelledivision du travail entraîne malgré cela l'émergence d'une nouvelle forme de hiérarchisation sociale selon la forme suivante, de haut en bas :

  1. les gestionnaires et lesintellectuels ;
  2. les travailleurs non-manuels (fonctionnaires) ;
  3. les travailleurs qualifiés ;
  4. les travailleurs semi-qualifiés ;
  5. les travailleurs non qualifiés ;
  6. les manœuvres agricoles.

Les inégalités sociales se concrétisent par une inégalité en termes de revenus et de conditions de logements. L'intensification de l'industrialisation participe dans les années 1960 à une amélioration des conditions de vie des plus pauvres, sans pour autant résorber les écarts de conditions de vie. Les modalités dedistinction sociale, marquées par la position des individus au sein de la division du travail, s'appuient entre autres sur des privilèges quant à l'accès au logement et sur lesystème scolaire quant à la reproduction des élites.

Dans les années 1970, le déclin des anciennesélites bourgeoises est avéré et l'on constate la montée en puissance d'une nouvelle élite d'entrepreneurs. Celle-ci s'appuie notamment sur le développement d'un petit secteur privé en marge de l'économie planifiée. L'autonomie de petites entreprises privées et l'affaiblissement de l'État au profit descollectivités locales font prospérer la constitution de nouveaux groupes s'appuyant à la fois sur leur position économique et politique. Parallèlement à cela, le pouvoir laisse se développer une forteéconomie parallèle (« seconde économie ») qui devient un vivier d'emplois pour la population hongroise. De nombreuses personnes cumulent alors un emploi partiel privé en complément de leur emploi principal. Ce recours est particulièrement répandu dans l'agriculture, mais aussi dans le secteur de laconstruction, du bâtiment, de la manutention, de l'artisanat, etc. Cette économie parallèle permet ainsi à 75 % des familles hongroises de compléter leurs revenus.

Il se développe alors une nouvellestructure sociale, fondée à la fois sur la position issue de ladivision administrative du travail et sur le cumul de cette position avec la capacité à tirer des revenus complémentaires au sein de l'économie parallèle. On peut alors distinguer trois grands groupes :

Ladécollectivisation amorcée dans les années 1980 et surtout le changement de régime politique en1990 s'accompagnent de la restructuration profonde de l'économie hongroise et du retour de la propriété privée comme régime prévalent. L'instauration de l'économie de marché signe une amélioration notable du niveau de vie, mais l'arrivée de la crise dès1993 achève l'embellie. La réorganisation de la division du travail entraîne ainsi une nouvelle matrice de production des inégalités, fondée à la fois sur lecapital économique etculturel accumulé durant la période communiste, mais également sur les nouvelles opportunités d'emploi et d'enrichissement. Les « gagnants » de latransition sont ainsi les entrepreneurs privés des années 1980, les membres de l'élite politique et économique locale (anciens directeurs et cadres des coopératives agricoles par exemple ou d'entreprises d'État) ainsi que les intellectuels. Les « perdants » étant les ouvriers non qualifiés, les travailleurs agricoles et les petits paysans privés.

La nouvelle structure sociale hongroise tend ainsi à converger avec celle des pays d'Europe occidentale, avec une dégradation très forte de la position sociale desouvriers etpaysans et une perte importante dupouvoir d'achat des retraités. L'instauration de l'économie de marché signifie également la baisse du taux d'employabilité et l'augmentation importante duchômage. En1993, ce taux atteint 24 % des personnes scolarisées pendant huit ans, 17 % des personnes ayant une formation d'ouvrier qualifié, 11 % des diplômés de l'enseignement secondaire et 4 % des diplômés de l'enseignement supérieur. Les indicateurs relatifs aux biens de consommation et au logement montrent des disparités encore plus importantes.

Si la petite production agricole (orientée essentiellement vers l'auto-production de subsistance) caractéristique de la Hongrie a longtemps permis d'amortir les inégalités de développement entre les zones urbaines et la campagne, l'arrivée d'investissements étrangers massifs dans l'agglomération budapestoise ainsi qu'à l'Ouest du pays génère de nouvelles inégalités territoriales. Par ailleurs, la perte de vitesse de l'industrie lourde concentrée aunord-est et à l'est achève de plonger ces régions dans unecrise économique et sociale de longue durée.

L'existence d'une économie parallèle permettant à une majorité de Hongrois de s'assurer des revenus complémentaires dès la fin des années 1970, les effets de la transition se mesurent donc à la fois en termes de montée des inégalités mais également de dégradation substantielle du niveau de vie. La combinaison de l'augmentation des inégalités et la baisse du niveau de vie génèrent alors l'émergence d'unenouvelle pauvreté essentiellement rurale ou périurbaine[34].

Minorités ethniques

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Il y a plusieurs minorités ethniques, comme lesRoms (3 %), lesAllemands (1,3 %), lesSlovaques (0,30 %), lesCroates (0,24 %), lesRoumains (0,27 %), lesSlovènes (0,02 %).

Ce tableau comporte les données statistiques sur les minorités ethniques (nemzetiségek) en Hongrie.

20012011[35]
Magyars9 416 0458 314 029
Roms189 984308 957
Allemands62 105131 951
Slovaques17 69329 647
Roumains7 99526 345
Croates15 59723 561
Serbes3 8167 210
Polonais2 9625 730
Ukrainiens5 0705 633
Grecs2 5093 916
Bulgares1 3583 556
Ruthènes1 0983 323
Arméniens6203 293
Slovènes3 0252 385

Langues

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Article détaillé :Langues en Hongrie.

La langue officielle en Hongrie est lehongrois[1]. La Constitution reconnaît également les langues des minorités ethniques et lalangue des signes hongroise.

Selon le recensement du pays de 2011, 99,6 % de la population parle le hongrois dont 98,9 % en tant que langue maternelle[36], unelangue finno-ougrienne complètement différente des langues des pays voisins.

Traditionnellement, et surtout du temps ou la Hongrie était partie intégrante de l'empire d'Autriche-Hongrie, l'allemand était la seconde langue du pays (élites et institutions). Mais de nos jours, surtout depuis la sortie de ce pays du communisme, l'anglais est la langue étrangère la plus parlée[réf. souhaitée], mais l'allemand arrive tout de suite après. Entre 1947 et 1986, le russe était obligatoire dans l'enseignement, vu que le pays était un pays communiste, satellite de l'URSS. Après 1986, l'apprentissage de la langue russe a considérablement baissé. Le russe est donc une langue généralement connue des générations scolarisées entre 1947 et 1986.

Économie

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Article détaillé :Économie de la Hongrie.

En 2025, la Hongrie est classée en36e position pour l'indice mondial de l'innovation[37].

Emploi

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Plus de 600 000 personnes, sur une population de moins de10 millions d'habitants, ont quitté la Hongrie depuis le début des années 2010. Le pays est dès lors confronté à une pénurie de main-d'œuvre. Le pouvoir adopte en janvier 2019 une loi de « flexibilisation », que l'opposition qualifie de « loi esclavagiste » : les employeurs ont désormais la possibilité d'exiger de leurs salariés d'effectuer jusqu'à400 heures supplémentaires par an (contre 250 jusqu'alors et 144 au début des années 1990) et de ne les rémunérer que trois ans[38]plus tard. La Confédération des syndicats hongrois dénonce un dispositif qui « conduira à une détérioration significative des conditions de travail et à un niveau élevé d’exploitation des travailleurs »[39].

Agriculture

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Articles détaillés :Agriculture en Hongrie etViticulture en Hongrie.
Étalage de produits frais en Hongrie.

Les plus importantes zones agricoles se situent dans lePetit Alföld (qui bénéficie des terres les plus fertiles), laTransdanubie et l'Alföld. Cette dernière zone couvre plus de la moitié du pays (52 000 km2) et a des qualités de sol extrêmement variables. On y trouve même une petite région herbeuse semi-désertique appeléepuszta (steppe) utilisée pour l'élevage ovin et bovin.

Les principales productions agricoles hongroises sont lemaïs, leblé, l'orge, l'avoine, letournesol, lepavot, lapomme de terre, lemillet, labetterave, lelin et bien d'autres plantes. On cultive aussi d'autres espèces implantées plus tardivement comme l'amarante. La consommation de pavot fait partie de lacuisine hongroise traditionnelle. Le pays est renommé pour la qualité très élevée de sonpiment appelépaprika. La production fruitière comprend beaucoup de variétés depommes,poires,pêches,raisins,abricots,pastèques,melons, etc.

Industrie

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Dans le secteur industriel et de lamétallurgie, en raison de ressources enbauxite, l'industrie de l'aluminium s'est bien développée.

Secteur tertiaire

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Article détaillé :Tourisme en Hongrie.

La dette publique brute de la Hongrie était de72 milliards d'euros à fin 2013, à hauteur de 79,2 % du PIB[40].

Solde commercial

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Finances

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La Hongrie s'est affiliée auFonds monétaire international en 1982[41], et a aussitôt déposé une demande d'emprunt pour éviter une banqueroute de l'État. En 2008, le gouvernement socialiste a de nouveau eu recours au FMI[42]. L'argent prêté a été remboursé en 2016 par le gouvernement de Viktor Orban. Depuis, le pays est capable de se financer auprès du marché financier international et par l'émission de bons du trésor. En 2025, l'échelle de notation souveraine du pays est BAA2[43].

Équipements et infrastructures

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Réseau routier

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Article détaillé :Réseau autoroutier de la Hongrie.

Leréseau routier national est géré par l'État. Il se déploie en un réseau de routes principales (főút) doublé d'autoroutes (autópálya) sur l'ensemble du pays, avec pour nœud de réseau principalBudapest.

Réseau ferroviaire

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Article détaillé :Transport ferroviaire en Hongrie.

Réseau fluvial

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Équipement aéroportuaire

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Télécommunication et Internet

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L'Internet à haut débit est disponible depuis mai 2004.

Énergie

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Les deux blocs de lacentrale nucléaire de Paks, qui produit plus de 40 % de l'électricité du pays.

Depuis la fin ducommunisme, les besoins énergétiques de l'industrie et de la population hongroises augmentent de façon continue. Les installations peinent à suivre la demande et le pays est ainsi obligé d'importer 62 % de sa consommation d’énergies fossiles, dont 82 % du gaz naturel en provenance deRussie. Cette dépendance s'explique par la vétusté des équipements de production thermique et l'obsolescence des installations existantes. Par ailleurs, la part des énergies renouvelables est particulièrement faible (7,3 %).

Depuis juillet2011, une stratégie gouvernementale fixant à l'horizon des vingt prochaines années l'indépendance énergétique a délimité trois grands principes de mise en œuvre de cette stratégie : la durabilité, la compétitivité économique et la sécurité de l’approvisionnement. La Hongrie participe également au déploiement d'un réseau énergétique européen, notamment au sein duGroupe de Visegrád. Elle est également sensible à d'autres initiatives de coopération internationale, notamment le projetSouth Stream avec laRussie[44].

La Hongrie est relativement dépendante du secteur nucléaire dans sa production électrique. La part d'électricité d'origine nucléaire s'élève à 46 % contre 54 % pour laSlovaquie et 35 % pour laTchéquie[45]. L’objectif du gouvernement est de passer de 2000 à 4 400 MW d’ici2030 en adjoignant deux nouveaux réacteurs de troisième génération à la centrale de Paks, de manière à augmenter la part du nucléaire dans la génération d’électricité de 46 à 50 %, compte tenu de l'accroissement prévisible des besoins en électricité. Pour maintenir le niveau de production nucléaire au-delà de 2037, la construction d'une nouvelle centrale, la deuxième après lacentrale nucléaire de Paks, composée de deux réacteurs à eau pressurisée de troisième génération est envisagée[46].

Patrimoine culturel

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Article détaillé :Culture de la Hongrie.

Architecture et sculpture

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Peinture

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Le peintre hongrois le plus connu duXVe siècle est Michele Ongaro (dit Pannonio). Il travaillait à la cour de Ferrare en Italie. Les peintres hongrois desXVIIe et XVIIIe siècles travaillaient également surtout à l'étranger. AuXIXe siècle la peinture de scènes d'histoire a pris de l'importance (Gyula Benczúr,Bertalan Székely,Mór Than).Miklós Barabás, portraitiste, est le premier à avoir acquis une certaine reconnaissance dans son pays. Les tableaux deMihály Zichy et deGéza Mészöly (en) sont influencés par le romantisme.Mihály Munkácsy a relié dans plusieurs compositions des éléments réalistes de la vie paysanne à la peinture impressionniste de plein air. Il en est de même pourPál Szinyei Merse.

Au début duXXe siècle, des colonies d'artistes comme celle deNagybánya, menée parKároly Ferenczy, ont pris de l'ampleur le plus souvent dans une peinture romantique d'après nature aux couleurs réalistes. Le style du réalisme socialiste et de la peinture historique était privilégié dans les années 1950 et 1960.Victor Vasarely,Zsigmond Kemény etLászló Moholy-Nagy sont les peintres hongrois les plus connus duXXe siècle, travaillant à l'étranger. Aujourd'hui on connaît surtoutIstván Szőnyi,Jenő Barcsay,László Lakner (hu),Aurél Bernáth (hu) etAnna Beöthy Steiner.

Dessin et arts graphiques

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Musique

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Article détaillé :Musique hongroise.
János Csík (hu) lors du concert deCsík zenekar auSziget Festival de 2009, àBudapest.

Lamusique hongroise occupe une place particulière en Europe. Si elle est encore souvent assimilée à lamusique tzigane, il s'agit bien de traditions assez différentes. Le destin politique de la Hongrie ayant marqué de nombreux coups d'arrêt au développement d'une musique nationale, c'est finalement sous l'influence non plus de traditions orales issues de l'Asie et des Turcs, mais grâce à l'importation de la musique classique occidentale qu'elle prend un véritable essor (Franz Liszt,Béla Bartók).

Les chœurs et le quatuor à cordes classique y sont très présents, mais on y trouve aussi des instruments moins connus, comme le piano tsigane (lecymbalum) et des percussions comme letambour à frictionköcsögduda. De même un instrument tel letárogató qui est aujourd'hui utilisé par lesRoms est à l'origine un symbole de la résistance anti-impériale.

Contrairement aux autres pays d'Europe centrale, le régime communiste n'a pas favorisé l'émergence d'une musiquefaklorique, préférant développer la connaissance et la pratique de la musique classique ou semi-classique. Si la musique traditionnelle a été préservée, c'est surtout grâce au mouvement culturel destáncház pendant les années1980 et un véritable engouement populaire en faveur de groupes traditionnels, telsCsík zenekar.

Le compositeurGyörgy Ligeti est l'un des compositeurs les plus influents de la deuxième moitié duXXe siècle.

Le groupe contemporain hongrois de musique traditionnelle le plus connu, notamment en France, est le groupefolkKolinda qui a sorti ses trois premiers albums –Kolinda 1,Kolinda 2 et1514 (respectivement en1976,1977,1979) – sur le label discographique françaisHexagone.

Danse

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Article détaillé :Danse hongroise.
Danse hongroise, 1816.
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Littérature et poésie

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Article détaillé :Littérature hongroise.
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Cinéma

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Article détaillé :Cinéma hongrois.

En 1896 à Budapest eut lieu la première séance de cinéma à la suite de l’initiative d’un marchand de chapeaux nommé Arnold Sziklaï qui a assisté à une projection des films à Paris. Il a alors décidé de ramener chez lui l’appareil de projection et quelques petits films ont été tournés et projetés. En 1898, Mor Ungerleilern le directeur du Velence, et Jozsef Neumann, un homme d'affaires, ont fondé « Projectograph »; la première société de production cinématographique hongroise. Ces productions connues :Un maniaque des échecs (1898) et des copies de films :La danse de Béla Zsitkovski (1901),Les sœurs d'Ödön Uher (1905) etAujourd'hui et demain deMihaly Kertész (1912). Les scénarios du cinéma hongrois en 1910 étaient principalement des adaptations de romans ou de pièces de théâtre, et à partir de 1919, le cinéma dépendait des régimes politiques qui jouaient un rôle primordial sur la créativité des cinéastes. Début 1919 fut une période faste où furent produits31 films, mais sous le règne fasciste jusqu’à 1931, plusieurs acteurs (Peter Lorre,Béla Lugosi), metteurs en scène (Kertesz,Alexander Korda, Benedek,André de Toth,George Pal,Paul Fejos), et auteurs (Emeric Pressburger) quittèrent le pays. En 1944, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la production locale avait repris un peu. On accordait une grande importance au cinéma sous le régime marxiste et en 1960 l'École supérieure de Théâtre et de cinéma fut créée. Pendant une période de libéralisme, et dans les festivals européens quelques cinéastes de grand talent ont été connus, citonsZoltán Fábri, qui tourneraQuatorze vies en danger (1954),Un petit carrousel de Fête et Professeur Hannibal (1956),Károly Makk pourLiliomfi (1955) ouFélix Máriássy qui réalisePrintemps à Budapest (1955). Mais en 1956, l'Armée rouge soviétique a mis fin à ce régime libéral.

En 1959, une nouvelle génération de cinéastes a émergé grâce au studio Bela Balazs utilisant des moyens techniques nouveaux venus de l’Ouest ce qui leur a permis une grande liberté de création.

Les présentations des films hongrois dans les festivals vont contribuer à faire connaître de véritables auteurs tels queRemous d'István Gaál (1963),Les Intraitables d'András Kovács (1964),Les Sans-Espoir de Jancsó etJours glacés deKovács (1966),Les Dix mille soleils deFerenc Kósa (1967),Silence et Cri deMiklós Jancsó (1968),Les Faucons d'Istvan Gall (1970),Jeunesse dorée (1974) deJanos Rosza,AdoptiondeMárta Mészáros. En 1989 à la fin de la période communiste, de nouveaux cinéastes apparaissent tels queBéla Tarr :Le Tango de Satan (Satantango) (1994) etLes Harmonies Werckmeister (2000),La dernière frontière dePéter Gothár (1995),Ombres sur la neige d'Attila Jamish (1991) etLongs Crépuscules (1997) ouGeorges Feher,Twilling (1990) etPassion (1998)[47].

Sciences et innovations

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Article détaillé :Enseignement supérieur en Hongrie.
Entrée de l'université d'Europe centrale à Budapest.
Université de Debrecen.

La Hongrie est particulièrement bien dotée en universités et laboratoires de recherche. L'université Loránd Eötvös (Eötvös Loránd Tudományegyetem) est l'héritière de l'Universitas deNagyszombat fondée parPéter Pázmány en1635, de l'université de Pest et de l'université de Budapest. L'université Corvinus de Budapest (Budapesti Corvinus Egyetem) dispense une formation en sciences de l'économie depuis1948. L'université polytechnique et économique de Budapest (Budapesti Műszaki és Gazdaságtudományi Egyetem) est réputée pour avoir formé des ingénieurs illustres au nombre desquels on compteErnő Rubik,Dennis Gabor ou encoreLeó Szilárd. En dehors de Budapest, les plus grandes villes du pays disposent également d'universités importantes, à l'instar de Debrecen (université de Debrecen), Gödöllő (université Szent István), Győr (université István Széchenyi), Kaposvár (université de Kaposvár), Miskolc (université de Miskolc), Pécs (université de Pécs), Sopron (université de Hongrie occidentale), Szeged (université de Szeged) et Veszprém (université de Pannonie).

Après la réforme des universités de2000, de nombreux établissements d'enseignement supérieur sont devenus des universités à part entière. Parmi celles-ci, de nombreuses écoles réputées dans les domaines artistiques ont vu leur statut évoluer, à l'instar de l'université hongroise des beaux-arts (Magyar Képzőművészeti Egyetem), l'université de musique Franz-Liszt (Liszt Ferenc Zeneművészeti Egyetem), l'université d'art appliqué Moholy-Nagy (Moholy-Nagy Művészeti Egyetem) et l'université d'art dramatique et cinématographique (Színház- és Filmművészeti Egyetem).

Parmi les universités privées généralistes, la plus visible sur le plan international reste l'université d'Europe centrale (Közép-Európai Egyetem) fondée par le milliardaire américain d'origine hongroiseGeorge Soros afin de promouvoir le libéralisme politique et économique dans les anciens payscommunistes. Financée par desländer allemands, l'Autriche et laSuisse, l'Université germanophone Gyula Andrássy de Budapest (Andrássy Gyula Budapesti Német Nyelvű Egyetem) est une université de langueallemande au statut privé.

Rubik's Cube.

L'Académie hongroise des sciences joue un rôle de premier plan dans la structuration de la recherche en Hongrie. En sciences sociales, la Hongrie se distingue par la qualité de ses sociologues marxistes ou post-marxistes (Iván Szelényi,István Kemény etGeorg Lukács), de ses linguistes, de ses historiens (François Fejtő), de ses psychologues et psychanalystes (Mihály Csíkszentmihályi et surtoutSándor Ferenczi) et de ses économistes (Karl Polanyi,Béla Balassa,John Harsanyi).

Mais la Hongrie est surtout connue pour la qualité de ses physiciens, chimistes et mathématiciens, souvent à l'origine d'innovations technologiques de grande importance. Il en va ainsi deÁnyos Jedlik, inventeur dumoteur électrique et de ladynamo, d'Ernő Rubik, inventeur duRubik's Cube, deJohn von Neumann (architecture de von Neumann), deLászló Biró (stylo à bille), d'Albert Szent-Györgyi (vitamine C), deJános Irinyi (hu) (allumettes), deTivadar Puskás (téléphone central), deDennis Gabor (holographie), deGábor Domokos (hu) et Péter Várkonyi (Gömböc) ou encore deCharles Simonyi, maître d'œuvre des logiciels Word et Excel chez Microsoft. Par ailleurs, sur les quelques physiciens associés à l'élaboration duprojet Manhattan, trois étaient des immigrés hongrois :Leó Szilárd,Edward Teller etEugene Wigner.

Gastronomie

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Article détaillé :Cuisine hongroise.
Préparation d'unPaprikás krumpli dans unbogrács (de).

Lacuisine hongroise (magyar konyha) classique est, pour simplifier les choses, un mélange de cuisine française adaptée par l’intermédiaire de l’Autriche et de plats rustiques typiquement hongrois dont de nombreux proviennent d’Asie. La cuisine hongroise fait référence à une tradition gastronomique originaire de Hongrie, partagée par les habitants du pays et les minorités magyares vivant en Slovaquie, Ukraine, Roumanie et Serbie. Utilisant les mêmes ingrédients que la plupart des cuisines d'Europe centrale (chou et de nombreuses variétés de racines et tubercules,bœuf,porc, volaille), elle se distingue par une forte influence orientale (turque et balkanique) et l'utilisation privilégiée dupoivron, sous forme de légume ou de poudre depaprika. Elle est également inspiratrice de nombreux plats de la cuisine juive ashkénaze.

Pâtes aux œufs de typesouabe "Galuska" ou "Spätzle".

De ces ingrédients sont préparés de nombreux plats de viande épicés (pörkölt,paprikás,fasírt), des spécialités de saucisses (saucisses de Debrecen, deGyula), des soupes paysannes (goulasch,bableves) ou de pêcheurs (halászlé), des légumes marinés, farci ou macérés (töltött káposzta, salades de chou, cornichons lacto-fermentés, etc.). Outre le paprika, la spécificité de la cuisine hongroise est due à la qualité des bêtes à viande disponibles dans la plaine hongroise tel que lebœuf gris de Hongrie ou leporc laineux mangalitsa. Les variétés de blé donnent également au pays une vraie tradition de pâtes aux œufs de typesouabe (galuska,nokedli,tarhonya, etc).

Dobostorta.

Si la pâtisserie hongroise bénéficie de l'influence autrichienne (Dobostorta), les desserts sont moins réputés. On trouve néanmoins en Hongrie de nombreuses variétés de crêpes de typePalatchinten (crêpes épaisses) comme lepalacsinta de Hortobágy ou leGundel palacsinta.

La charcuterie à base de porc est variée (téliszalámi, petits salés, saucissons au paprika) tandis qu'il existe peu de spécialités de fromage (camemberts et fromages à pâte molle).

Le petit-déjeuner hongrois est à dominante salée : de la charcuterie est dégustée avec tomate et poivron dans des petits pains (zsemle etkifli), avec des fruits et une boisson chaude. Le déjeuner commence avec une soupe, se poursuit sur un plat en viande accompagné de pâtes et une salade de chou ou de cornichon macéré et s'achève sur un produit sucré. Le dîner peut ressembler au petit-déjeuner ou se limiter à une simple soupe. Les déjeuners sont arrosés de vin rouge produit dans la région du Balaton ou dans les massifs autour d'Eger ; les apéritifs de vins blancs liquoreux de typeTokay.

Rayonnement culturel international

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Depuis le Moyen Âge, la Hongrie possède un rôle influent dans l’histoire artistique, culturelle, intellectuelle et politique de nombreux pays d'Europe centrale. En particulier, les anciennes possessions duroyaume de Hongrie (Slovaquie,Transylvanie etCroatie notamment) perpétuent encore des traditions administratives et juridiques héritées de l'État hongrois (le système decomitat notamment). Le renouveau linguistique (Nyelvújítás) initié à la fin duXVIIIe siècle puis le mouvement nationaliste hongrois duXIXe siècle participent à une offensive culturelle contre l'allemand, alors langue de l'élite politique hongroise et de la Cour impériale. Cette offensive s'accompagne d'une politique de magyarisation très forte auprès desSlovaques,Roumains etCroates vivant dans le royaume. Celle-ci échoue définitivement lorsque l'ancienroyaume de Hongrie est disloqué à la suite dutraité de Trianon en 1920.

Par la suite, la diffusion du hongrois hors des frontières nationales est assurée par ladiaspora hongroise et l'appui financier et logistique de l'État hongrois en direction desMagyars d'outre-frontières. La diplomatie culturelle et linguistique hongroise est mise en œuvre par le biais de l'Institut Balassi et l'ensemble du réseau des instituts culturels hongrois présents partout dans le monde. Dans la région du bassin des Carpates, de nombreuses associations participent à la scolarisation en hongrois des minorités magyarophones, spécifiquement lesCsángós, dont la langue hongroise archaïque est menacée par la progression duroumain comme langue de socialisation. La chaîneDuna Televízió est la tête de pont internationale de la magyarophonie dans le monde.

La langue hongroise est également le prétexte pour de nombreuses formes de coopérations interculturelles avec des pays ou des collectivités territoriales de pays delangues finno-ougriennes. Ainsi, la Hongrie entretient des relations privilégiées avec laFinlande, l'Estonie et le district autonome desKhantys-Mansis, notamment grâce à l'action scientifique de l'Académie hongroise des sciences, membre fondatrice du Congrès international finno-ougrien.

La Hongrie est un pays observateur au sein de l'Organisation internationale de la francophonie.

Hongrois notables

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Politiques

Sportif

Scientifique

Cinéma

Littérature

Musique

Arts

Autres

Galerie

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Notes et références

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Notes

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  1. .eu, partagé avec les autres pays de l’Union européenne.

Références

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Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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