Homo sapiens, plus communément appelé « homme moderne », « homme », « Homme », « humain » ou « être humain », est uneespèce dePrimates originaire d'Afrique qui s'est aujourd'hui répandue etnaturalisée sur l'ensemble de laTerre hormis l'Antarctique. Il appartient à lafamille desHominidés et est le seul représentant actuel dugenreHomo, les autres espèces étantéteintes. Les plus anciensfossiles connus de cette espèce, découverts auMaroc, sur le site deDjebel Irhoud, sont datés d'environ 300 000 ans[1].
Parmi les Hominidés actuels, il se distingue du point de vuephysiologique par un mode locomoteur au sol exclusivementbipède, soncerveau plus volumineux et sapilosité moins développée[2]. Il faut ajouter à ces critères l’existence d’uneménopause chez lafemelle[a] (femme), rare chez les autres Hominidés.
Plus généralement, il se distingue de toute autre espèce animale par l'abondance et la sophistication de ses réalisationstechniques etartistiques, l'importance de l'apprentissage et de l'apportculturel dans le développement de l'individu, mais aussi par l'ampleur des transformations qu'il opère sur lesécosystèmes[b].
Le mot français « Homme » est une évolution dulatinhominem,accusatif dehomo (« être humain »), et peut faire référence à l'espèceHomo sapiens dans son ensemble (lenominatifhomo a donné en français lepronom indéfini « on »[4]).Sapiens est un adjectif latin signifiant « intelligent, sage, raisonnable, prudent », adjectif issu du participe présent du verbesapere signifiant « avoir du goût, de la saveur, du jugement ».
Homo sapiens est aussi appelé « Homme », « Homme moderne », « humain » ou encore « être humain ». Le mot « homme » désigne aussi lemâle adulte, plus prosaïquement qualifié d'individu de sexe masculin. Le terme « femme » pour sa part désigne lafemelle adulte. Les termes « garçon » et « fille » désignent respectivement le mâle et la femelle à leur stadeinfantile, et le terme « adolescent(e) » les désigne à leur stadepubère. « Père », « mère », « fils » et « fille » renvoient indifféremment à l'individu jeune ou adulte lorsque l'accent est mis sur laparentalité ou lafiliation.
On emploie aussi le terme « humanité », au singulier, pour désigner l'espèce humaine dans son ensemble.
Les plus anciensHominina identifiés à ce jour sontSahelanthropus tchadensis, daté de 7 millions d'années, découvert en 2001 auTchad, etOrrorin tugenensis, daté de 6 millions d'années, découvert en 2000 auKenya. LesGrécopithèques, représentés par deux fossiles datés de plus de 7 millions d'années pourraient aussi figurer parmi les Hominina[15]. Plus récemment, une nouvelle espèce découverte en 2015,Danuvius guggenmosi, présente des similarités avec les Hominina ; elle vivait enAllemagne il y a 11,62 millions d'années[16],[17].
Le genreAustralopithèque, apparu vers4,2 millions d'années enAfrique de l'Est, a formé de nombreuses espèces enAfrique, duPliocène jusqu'au début duPléistocène. La découverte de l'australopithèqueLucy en 1974 enÉthiopie, datée de3,2 millions d'années, à la bipédie affirmée mais dotée d'un cerveau de faible volume (seulement légèrement plus gros que celui des chimpanzés), a confirmé, après l'enfant de Taung découvert en 1924 enAfrique du Sud, que labipédie était de loin plus ancienne que l'augmentation du volume cérébral. Desempreintes de pas fossilisées datant de 3,66 Ma, trouvées àLaetoli enTanzanie, montrent cependant une bipédie encore archaïque chez lesAustralopithèques.
Il y a près de 3 millions d'années, en réaction à un probable assèchement du climat enAfrique de l'Est, il semble se produire une divergence évolutive, donnant d'un côté lesParanthropes et de l'autre le genreHomo. Lasélection naturelle pourrait avoir joué un rôle significatif par l'adaptation à un couvert végétal de moins en moins arboré.
Le plus ancien fossile attribué au genreHomo (découvert en 2013 en Éthiopie et désigné sous le codeLD 350-1) est unemandibule fragmentaire datée d'environ2,8 millions d'années. Elle montre des caractères intermédiaires entre les Australopithèques etHomo habilis[18].
À partir d'environ 2 millions d'années, les fossiles d'Homo ergaster attestent d'une bipédie devenue exclusive, avec des membres antérieurs nettement plus courts que les membres postérieurs et la présence d'unevoûte plantaire. Les jambes sont plus longues que la hauteur du torse et adaptées à la marche d'endurance et à la course. Des traces de pas comparables à celles de l'Homme moderne et datant de 1,51 à 1,52 million d'années ont notamment été trouvées àIleret, auKenya[19].
De manière générale, tout au long de l'évolution humaine, lesquelette devient de plus en plus gracile, alors que les Homo archaïques ont des squelettes robustes.
L'évolution versHomo sapiens se caractérise par les éléments suivants :
L'un des éléments caractérisant le processus évolutif ayant accompagné l'émergence d’Homo sapiens serait lanéoténie, c'est-à-dire une modification héréditaire duphénotype consistant en une persistance de caractères juvéniles à l'âge adulte. Certaines caractéristiques de laphysiologie et de l'éthologie humaine actuelles seraient directement liées à la néoténie[2].
L'enchaînement des différentes espèces humaines depuis quelque2,5 millions d'années demeure un sujet de débat chez les spécialistes, faute de fossiles en nombre suffisant qui puissent permettre de proposer unephylogénie consensuelle. Seules les espèces humaines les plus récentes peuvent faire l'objet d'hypothèses sérieuses, notamment grâce aux récentes avancées de lapaléogénétique.
Le volume cérébral d'Homo sapiens, qui est en moyenne aujourd'hui chez l'humain moderne de 1 350 cm3, était plus élevé auPaléolithique supérieur, sans atteindre toutefois le volume cérébral moyen de l'Homme de Néandertal. La réduction du volume global du cerveau se serait accompagnée d'une réorganisation des aires cérébrales aux conséquences plus importantes que la variation du volume brut.
« L'Homme de Cro-Magnon », découvert en 1868 parLouis Lartet, est le premier représentant fossile d'Homo sapiens identifié enEurope. Il est daté de 28 000 ans.
Historiquement, les premiers restes fossiles d'Homo sapiens ont été découverts en 1823 auPays de Galles : il s'agit de laDame rouge de Paviland. Puis, des restes ont été découverts en 1829 àEngis, enBelgique, dans lesgrottes Schmerling, en même temps que les premiers restes néandertaliens. Mais dans les deux cas, ils n'ont pas été reconnus lors de leur découverte comme des restes fossiles d'Homo sapiens. C'estLouis Lartet qui, en mettant au jour en 1868 enDordogne les fossiles de l'Homme de Cro-Magnon, datés de 28 000 ans, fait reconnaître pour la première fois l'ancienneté d'Homo sapiens.
En 2017 est annoncée la découverte sur le site marocain deDjebel Irhoud de fossiles d'Homo sapiens datés d'environ 300 000 ans, ce qui augmente de plus de 100 000 ans la date d'apparition antérieurement admise pourHomo sapiens[22],[23].
En 2018, undemi-maxillaire d'Homo sapiens, découvert dans lagrotte de Misliya (Israël) en 2002, est daté d'environ 185 000 ans, ce qui recule d'environ 70 000 ans la première sortie d'Afrique connue[24],[25].
En 2019, le crâneApidima 1, découvert en 1978 dans lagrotte d'Apidima (au sud de laGrèce), est daté d'environ 210 000 ans, toutefois l'état du crâne ne permet pas une attribution certaine au genreHomo sapiens. Notons que cette date reculerait d'environ 160 000 ans l'âge de l'arrivée despremiersHomo sapiens en Europe[26],[27].
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On a déjà découvert de nombreux fossiles d'Homo sapiens plus ou moins archaïques, enAfrique et, de plus en plus, hors d'Afrique. Les fossiles suivants lui sont généralement attribués (non exhaustif) :
En 2015, le site deFuyan(en) enChine a livré 47 dents datées d'au moins 80 000 ans et appartenant àHomo sapiens[32].
Huit dents trouvées dans lagrotte de Qesem, à proximité deTel Aviv-Jaffa, dont les plus vieilles seraient datées d'environ 400 000 ans, auraient éventuellement des affinités avecHomo sapiens, hypothèse étudiée par M. Gopher et son équipe[33], mais elles ne peuvent être attribuées de façon certaine[34].
Les fossiles européens les plus anciens sont des fragments d'os et de dents trouvés dans lagrotte Mandrin en France et dans lagrotte de Bacho Kiro enBulgarie, datés respectivement à 54 000 ans et 46 790 ans (cal AP)[36],[37].
Lesétudes génétiques basées sur la comparaison de l'ADN nucléaire de différentes populations humaines actuelles indiquent que notre espèceHomo sapiens se serait constituée enAfrique il y a environ 300 000 ans de l'hybridation de deux groupes d'humains (Homo) qui ont divergé il y a 1,5 million d'années. Le groupe prépondérant (80 %) a connu ungoulet d'étranglement démographique dès son émergence (ce qui a pu favoriser son évolution). Il a conduit aux espèces récentes dont la lignéenéandersovienne (Néandertaliens etDénisoviens, qui s'est détachée plus tôt, vers 650 000 AP). Le groupe minoritaire (20 %) aurait joué un rôle clé dans le développementcognitif de notre espèce[38]. Entre 300 000 à 60 000 ansavant le présent on observe un brassage de différentes ramifications d'humains modernes (Homo sapiens) à travers l'Afrique[39]. Par la suite,Homo sapiens aurait quitté l'Afrique principalement entre 70 000 et 50 000 ans pour se répandre dans toute l'Eurasie — puis ultérieurement enAmérique — en supplantant les espèces humaines antérieures,Néandertaliens enEurope etDenisoviens enAsie, avec lesquelles ils ont néanmoins pu s'hybrider, ce qui a favorisé leur adaptation aux nouveaux environnements rencontrés. Cette influence néandertalienne s'est ensuite rétrodiffusée en Afrique[40].
Évolution des théories sur l'émergence d'Homo sapiens
La vision de l’émergence d'Homo sapiens a évolué depuis les années 1980. Parmi les différents modèles proposés, on distingue[41] :
lemodèle multirégionaliste, un temps défendu par certains chercheurs, proposait une émergence à partir de populations archaïques différentes selon les régions, en faisant notamment de l'Homme de Pékin l'ancêtre des Asiatiques actuels ; la génétique n'apporte aucun soutien à cette théorie obsolète ;
lemodèle de l'origine africaine récente est la théorie dominante depuis lesannées 1980 ; elle considère qu’Homo sapiens est une petite communauté apparue il y a 100 000 à 200 000 ans dans un foyer originel présumé, vraisemblablement enAfrique orientale ouaustrale, d'où il serait parti à la conquête du monde en remplaçant les populations plus archaïques ; cette datation approximative n'est pas du même ordre que les découvertes de fossiles ou de vestiges archéologiques plus anciens attribués àHomo sapiens[42],[43], qui ne seraient pas nécessairement représentatifs de la population qui forme le « dernier ancêtre commun » de l'humanité actuelle ; cette théorie est par ailleurs confrontée au maintien d'allèles anciens, peu compatible avec une population de petite taille ;
lemodèle d'unemétapopulation panafricaine[44],[45], émergeant dans les années 2010, considère que notre espèce a évolué dans le cadre d'un réseau complexe d'interactions entre des populations africaines vivant dans différentes régions du continent ; ce modèle permet d'expliquer certains traits archéologiques (anatomiques, culturels) ou génétiques suggérant une évolution humaine plus buissonnante. En 2020, à la suite du séquençage du génome dechasseurs-cueilleurs de lagrotte de Shum Laka, on identifie« au moins quatre grandes lignées humaines très anciennes qui ont contribué à la variation des populations vivant actuellement, et qui ont divergé il y a environ 250 000 à 200 000 ans »[46],[47],[39].
le plus ancien conduit au rayonnement, il y a 250 000 à 200 000 ans, de quatre grandes lignées humaines que sont celles des populations de chasseurs-cueilleurs d'Afrique australe (Khoïsan,haplogroupe L0) et centrale (Pygmées, haplogroupe L1) mais aussi de deux lignées se recroisant chez lesAfricains de l'Ouest actuels et chez les chasseurs-cueilleurs de l'est africain (grotte de Mota[réf. nécessaire],Hadza etSandawe) ; la lignée ouest-africaine récente garde aussi la trace d'une lignée plus archaïque (haplogroupe A00) ;
un rayonnement, il y a 80 000 à 60 000 ans, conduisant aux Éthiopiens, Africains de l'Est et Africains de l'Ouest (haplogroupe L2), peu avant la divergence entre africains de l'Est et outrafricains partis à la conquête de l'Eurasie et de l'Océanie ; cette dernière ramification est cohérente avec la diversification de l'haplogroupe L3 de l'ADN mitochondrial, qui a probablement son origine enAfrique de l'Est il y a quelque 70 000 ans, et potentiellement avec l'origine du cladeCT duchromosome Y ;
Plusieurs autres espèces du genreHomo, l'Homme de Néandertal, l'Homme de Denisova, l'Homme de Florès, ont été contemporaines d’Homo sapiens, avec lequel certaines d'entre elles ont pu coexister pendant des milliers d'années avant de s'éteindre.Selon de nombreuses études génétiques publiées depuis 2010, des croisements ont eu lieu entre espèces humaines. On relève en particulier environ 1,8 % d'ADN néandertalien chez les populations non africaines modernes[49].
Bien qu'Homo sapiens etHomo neanderthalensis soient désormais considérés comme deux espèces distinctes, il s'est produit une hybridation entreSapiens etNéandertal il y a 50 000 à 70 000 ans auProche-Orient, produisant aujourd'hui un héritage de 1,8 à 2,6 % degènes néandertaliens chez tous les non-Africains[50]. Le séquençage des humainsRanis13 et deZlatý kůň(en) a mis en évidence un seul épisode d'hybridation qui s’est étalé entre 50 500 et 43 500 ansAP et concerne l'ensemble des populations outrafricaines[51],[52].
Depuis, l'ADN néandertalien a pu se rétrodiffuser en Afrique. Certains de ces gènes, sélectionnés positivement par les Africains, améliorent leurimmunité ou les protègent contre le rayonnementultraviolet. Une partie des gènes qu'ils partagent avec les Néandertaliens (0,3 % en moyenne) provient de migrations eurasiatiques relativement récentes. L'autre témoigne en fait d'une transmission de gènes d'Africains à Néandertaliens, probablement il y a plus de 100 000 ans au Moyen-Orient lors d'une première tentative d'émigration hors d'Afrique[53]. Cependant, cette affirmation selon laquelle l'ascendance néandertalienne se trouve généralement parmi les Africains subsahariens est contestée par certains généticiens, comme David Reich[54].
Plusieurs études publiées depuis 2010, basées sur le séquençage de l'ADN nucléaire extrait d'unephalange et de dents dénisoviennes, indiquent que l'Homme de Denisova a contribué à hauteur de 4 à 6 % au génome desMélanésiens etAborigènes d'Australie actuels, et aurait été relativement répandu enAsie à la fin duPléistocène[55],[56],[57]. Une étude de 2014 montre qu'une partie du matériel génétique de Denisova a été sélectionnée chezHomo sapiens pours'adapter à la haute altitude. Un variant du gèneEPAS1 provenant des Dénisoviens améliore le transport d'oxygène et est présent uniquement chez lesTibétains et chez les ChinoisHan dans une moindre proportion[58].
Depuis les premiersHomo sapiens archaïques connus, morphologiquement différents des humains actuels, l'espèce a évolué et cette évolution n'a jamais cessé. Notamment[59] :
il y a environ 42 000 ans, la modification d'uneprotéine à la surface de leursglobules rouges a renforcé la résistance desAfricains au paludisme ;
il y a environ 8 500 ans, unallèle permettant de synthétiser desacides gras polyinsaturés à longue chaîne à partir d'aliments d'origine végétale s'est répandu chez les premiers agriculteurs. Ces acides gras, que leschasseurs-cueilleurs obtenaient facilement à partir de la viande et des fruits de mer, sont essentiels auxmembranes cellulaires, notamment cérébrales. Cette variante génétique, initialement rare, est aujourd'hui présente chez environ 60 % desEuropéens ;
une autre série de modifications génétiques, survenue il y a environ 8 000 ans, a donné auxEurasiens leur teint pâle. Ces modifications ont réduit leur production demélanine, ce qui a permis à la lumière du soleil de pénétrer davantage dans leur peau et de synthétiser lavitamine D, raréfiée chez les premiers agriculteurs (dont de nombreuxfossiles gardent des traces derachitisme[60]) ;
lors de la construction deStonehenge, il y a environ 5 000 ans, pratiquement aucun Européen ne possédait les gènes nécessaires à la digestion du lait à l'âge adulte. Il y a environ 4 500 ans, ungène permettant de maintenir lalactase active a commencé à se propager enEurope et enAsie du Sud ;
les autochtones deshautes terresboliviennes, arrivés il y a environ 10 000 ans, ont acquis uneadaptation génétique à la faible concentration de l'air en oxygène (différente de celle des Tibétains et des Éthiopiens) et, plus récemment, des variants du gèneAS3MT leur permettant d'éliminer l'arsenic.
Les Européens descendent principalement de trois populations ancestrales : les chasseurs-cueilleurs qui ont colonisé le continent il y a environ 40 000 ans, les premiers agriculteurs d'Anatolie arrivés en Europe il y a environ 8 500 ans et les éleveurs de lasteppe pontique-caspienne arrivés il y a environ 5 000 ans. En 2022, 1 162 échantillons d'ADN ancien provenant de ces lignées ancestrales ont été analysés à la recherche de régions présentant desallèles de fréquence inhabituellement basse ou élevée, signes d'évolutions anciennes. Ils ont identifié57 changements importants au cours des 50 000 dernières années, liés au stockage des graisses, aumétabolisme, à laphysiologie de la peau, à l'immunité et aux fonctionsneuronales, considérés globalement comme des adaptations à un climat froid. Aucun de ces gènes n'est partagé par une population comparable d'Africains subsahariens, ce qui suggère qu'ils sont apparus après qu'Homo sapiens estsorti d'Afrique[59].
En 2024, plus de 1 600 génomes datant de 11 000 ans jusqu'auMoyen Âge ont été comparés à plus de 400 000 génomes modernes provenant de labiobanque britannique(en). En séparant les génomes anciens en lignées ancestrales, les chercheurs ont identifié21 évolutions[59].
Certaines évolutions sont réversibles. Les anciensAnatoliens, par exemple, présentent uncomplexe majeur d'histocompatibilité (CMH III, une région duchromosome 6) très homogène alors que cet ensemble de gènes, codant des protéines impliquées dans l'immunité, est généralement très diversifié (lasélection naturelle favorise cettediversité génétique en raison de la variété des menaces potentielles). Cette homogénéité inaccoutumée est sans doute le signe que ces premiers agriculteurs ont été ravagés par une même maladie. Lorsque les Anatoliens se sont ensuite mélangés à d'autres populations, l'adaptation deCMH III a disparu. Des schémas similaires se sont produits au cours des 50 000 dernières années : à maintes reprises, despressions de sélection se sont relâchées, et des adaptations autrefois répandues ont été presque entièrement effacées des populations descendantes par le croisement avec d'autres groupes ou ladérive génétique[59].
Corps humains nus, féminin (rasé aux aisselles et au pubis, jambes épilées), et masculin (cheveux coupés court, rasé aux joues, au menton, aux aisselles et au pubis), de face et de dos.
Le poids moyen est d'environ 62 kg[61]. Les données individuelles varient beaucoup autour des moyennes, avec une forte influence de facteurs environnementaux, alimentaires et comportementaux. Les moyennes elles-mêmes varient beaucoup selon les populations et les époques. Les hommes sont en moyenne12 centimètres plus grands que les femmes[62].
L'humain a besoin du soleil pour synthétiser lavitamine D. Plus il s’est trouvé sous des latitudes faiblement ensoleillées, plus sa peau s’est éclaircie, ce qui facilite la production de vitamine D. La peau noire a en revanche un très haut pouvoir filtrant face aux UV. La dépigmentation a suivi la migration des populations humaines vers les zones septentrionales de la planète.
Lapeau humaine se ride, s’amincit et perd son élasticité avec l’âge (un test consiste àpincer et à tirer légèrement la peau du dessus de lamain ouverte et à mesurer le temps qu'elle met pour reprendre son aspect normal une fois relâchée : l’écart entre un sujet jeune et un sujet âgé est d'environ une seconde). Des pratiques à visée ornementale ou rituelle peuvent modifier l'aspect de la peau et y faire apparaître des motifs divers[65].
Caractères sexuels secondaires : la pilosité est moindre sur le corps féminin, à l'exception notable ducuir chevelu. En effet, le cycle de vie descheveux est de cinq ans chez la femme, et de trois ans chez l'homme. Les cheveux poussent aussi plus rapidement chez la femme, ce qui, combiné à des facteurs culturels, peut expliquer que sachevelure soit souvent plus longue que celle de l'homme. La femme a desseins proéminents en dehors même des périodes degestation et d’allaitement, unetessiture vocale haute, unbassin plus large et unrapport taille / hanche inférieur. La pilosité masculine est généralement chez l'adulte plus abondante, le bassin est étroit, la musculature plus puissante, la voix plus grave, etc. Toute considération ethnique mise à part, la couleur de la peau est plus sombre chez l'homme que chez la femme. Cette différence serait due à l'influence de certainsœstrogènes sur la sécrétion demélanine[66].
L’humain porte généralement desvêtements, recouvrant presque toujours au moins les parties génitales. Le port de vêtements pourrait, selon une analyse comparative des génomes dupou et dumorpion, remonter à environ 170 000 ans[67].
Les êtres humains ont23 paires de chromosomes, dont une paire de chromosomes sexuels XX ou XY. Selon lesystème XY de détermination sexuelle, les individus de type XY sont mâles et ceux de type XX sont femelles.
Le génome des humains est identique à 99,9%, soit un niveau de similitude qui ne se trouve que rarement chez les mammifères[68]. Cette similitude est explicable par la relative jeunesse de l'espèce et le brassage des populations. Celle-ci est encore plus faible entre eurasiens, sortis d'Afrique il y a moins de 60 000 ans. À titre de comparaison, on constate une variation de 1,2% du génome entre humains d'une part, etbonobos etchimpanzés d'autre part.
Plusieurs théories concurrentes degoulot d'étranglement génétique ont été émises depuis les années 1990 afin de tenter d'expliquer la faiblediversité génétique de l'humanité actuelle[69],[70], mais ces théories ne sont pas confirmées par l'état actuel de la science, selon lequel l'effet fondateur suffit à expliquer cette faible diversité[71],[72].
Une étude, publiée en 2008 dans la revueScience, a été réalisée sur l'ADN de plus d'un millier d'individus : la comparaison de 650 000 nucléotides chez938 individus (non apparentés) appartenant à 51ethnies a estimé que 89% de la variation entre individus était contenue à l'intérieur des populations, pour 9% entre continents et 2% entre populations d'un même continent. Lagénétique permet donc d'identifier l'origine géographique des individus en se basant sur la présence demutations sur certains allèles[73],[74].
L'hétérozygotie diminue au fur et à mesure que la distance avec l'Afrique subsaharienne augmente, ce qui confirme l'origine africaine des humains actuels. Par ailleurs d'une manière générale, plus deux individus sont nés dans des lieux éloignés géographiquement plus ils sont différents génétiquement, à l'exception du continent africain, qui recèle la plus grande diversité génétique entre les individus. Cependant, l'histoire des migrations humaines durant la période historique doit aussi être prise en compte pour pondérer cette règle générale[75].
Par rapport aux autres primates, l'humain serait« hypermétabolique »[76]. On a longtemps pensé que les singes et humains brûlaient leurs calories à la même vitesse et les premières études concernaient en outre des individus au repos.
En2010 des études métaboliques ont surpris en montrant que l'orang-outan avait untaux métabolique étonnamment faible. Puis en, une étude publiée dansNature révèle qu’un humain moyen consomme chaque jour environ400 calories de plus qu’unchimpanzé oubonobo,635 calories de plus qu’ungorille et 820 de plus qu’un orang-outan. Un humain moyen brûle en moyenne 27% d'énergie par jour en plus qu’un chimpanzé. Cethypermétabolisme pourrait être dû aucerveau humain (au moins trois fois plus gros que celui de tous les autres singes et particulièrement énergivore). La même étude montre que l’humain sédentaire est également le plus gras de tous les primates (y compris que les primates sédentaires dezoos)[76]. Une autre explication pourrait être que les femmes produisent potentiellement plus de bébés, plus longs à élever et à intervalles plus court que les singes femelles[76].
Une hypothèse est que le grossissement du cerveau humain, il y a 1,6 million d'années environ se serait accompagné d'une perte demuscles et de longueur d'intestin (par rapport aux autres grands singes) avec un moindre besoin énergétique, une facilité à se tenir debout et courir ; le différentiel pouvant être mis à profit par le cerveau. D’autres ont pensé que ladomestication du feu, la cuisson et le partage des aliments ont aussi contribué à cette économie d’énergie au profit du cerveau[77].
Homo sapiens estomnivore etopportuniste. Un humainvégétarien ouzoophage demeure omnivore : l'alimentation humaine est donc une attitudeculturelle avant tout, etl'humanité a développé de nombreuses habitudes alimentaires différentes d'une région à l'autre au travers des siècles.[pas clair].
L'humain peut chasser n'importe quelle espèce animale, et est même capable de chasser des animaux normalement considérés comme dessuperprédateurs. Pour cette raison, il est parfois considéré comme lesuperprédateur ultime. Selon des données collectées par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture entre 1961 et 2009, l'être humain n'est cependant pas haut dans lachaîne alimentaire en raison de son régime omnivore qui comporte une large proportion d'aliments d'origine végétale[78].
Les humains dans leur ensemble consomment des aliments très diversifiés, qu'ils soient d'origine végétale ou animale. Depuis leNéolithique, la base de leur alimentation est toutefois constituée deféculents, issus en particulier de troiscéréales : leblé, lemaïs et leriz. Cette propension à consommer des féculents semble être une spécialisation humaine : le taux d'amylase dans la salive humaine est en effet de six à huit fois plus élevé que dans la salive d'autres hominidés tel le chimpanzé[79]. Avant l'essor des céréales au Néolithique, les humains devaient probablement se procurer des féculents par la consommation detubercules[80]. Cet usage s'est conservé jusqu'à nos jours, notamment depuis l'expansion de lapomme de terre après l'échange colombien.
Une particularité de l'alimentation humaine est que la plupart des aliments sontcuits, en particulier laviande. Parce qu'elle accélère le processus de digestion, et permet ainsi d'accroître l'apport énergétique alimentaire, la cuisson semble avoir joué un rôle essentiel dans le développement particulièrement prononcé du cerveau humain[79],[81],[82]. La cuisson améliore aussi l'innocuité microbiologique des aliments.
Normalement, un adulte présente, comme la plupart desmammifères, uneintolérance au lactose. Cependant, une mutation génétique a été sélectionnée plusieurs fois il y a 6000 à 8 000 ans dans certaines régions d'Europe, d'Asie, et d'Afrique, en raison de l'essor de l'élevage laitier dans ces régions. De nos jours, environ 15 % de la population mondiale (mais avec de grandes disparités régionales) présente à l'âge adulte une tolérance au lactose sous forme de lait[83]. La plupart des adultes sont cependant capables de consommer desfromages, dont la production est une pratique très ancienne. Il semble que la consommation de fromage a contribué à sélectionner la tolérance au lactose[84].
Homo sapiens possède une appétence prononcée pour certainessaveurs, notamment lesalé et lesucré. Le sel et le sucre sont normalement présents en faibles quantités dans la nature, mais depuis peu, il est capable d'en produire en quantités industrielles et à faible coût. Cet écart entre l'appétence pour ces substances et leur abondance est l'un des facteurs à l'origine de problèmes de santé tels que l'obésité, l'hypertension artérielle ou lediabète, et ce, principalement chez les individus disposant d'un niveau de vie relativement faible, mais tout de même suffisamment élevé, d'un point de vue anthropologique, pour avoir accès aux productions industrielles[85],[86],[87].
Dès leNéolithique, la plupart des sociétés humaines ont fait fermenter des jus de fruits divers ou autres solutions végétales, afin d'en obtenir uneboisson alcoolisée. L'alcool a en effet longtemps été le moyen le plus simple d'assurer l'asepsie des boissons, et de permettre le transport de l'eau sur de longues distances, ou son stockage pendant de longues périodes[88].
L'ensemble des habitudes alimentaires et arts culinaires de chaque culture est regroupé sous le terme degastronomie.
Homo sapiens est un bon coureur sur de longues distances.
Contrairement à la plupart des autreshominoïdes, l'être humain n'est que peu apte à labrachiation. Seul un individu jeune et en bonne santé peut, après entraînement, effectuer ce type de locomotion. L'anatomie humaine conserve cependant les caractéristiques associées que sont la flexibilité des épaules permettant de lever les bras au-dessus du corps, ainsi que les mains préhensiles.
Il est en revanche spécialisé dans labipédie, dont il maîtrise parfaitement les deux allures : lamarche et lacourse. Sa marche estplantigrade[e], mais sa course peut êtredigitigrade aux allures les plus rapides. Il marche à une vitesse de 5 à 6 km/h, et peut courir jusqu'à une vitesse d'environ36km/h[f], ce qui est particulièrement lent en comparaison de nombreuses espèces de mammifères terrestres, comme leguépard.
En effet,Homo sapiens ne se distingue pas par la vitesse mais par l'endurance. La marche et lacourse sur de longues distances sont favorisées par l'absence depelage, qui contribue à lathermorégulation en favorisant lasudation. Cette aptitude à la marche et à la course était probablement déjà présente il y a plus de 1,5 million d'années chezHomo ergaster en Afrique.
Homo sapiens partage son endurance avec plusieurs espèces decanidés, dont leloup et lechien qui en est issu. Mais il a dans ce domaine l'avantage sur la plupart des mammifèresherbivores, ce qui lui permet de pratiquer avec succès lachasse à l'épuisement sur des animaux comme lescerfs ou lesantilopes. Cette faculté à parcourir de longues distances aisément a aussi pu faciliter les échanges entre les tribus humaines, comme c'est le cas aujourd'hui chez lesTarahumaras[réf. souhaitée].
Occasionnellement et selon les situations, il peut ramper,grimper,sauter. L'humain semble aussi avoir des prédispositions naturelles à lanage (absence de pilosité, étanchéité parfaite des lèvres fermées, verticalité des fosses nasales, contrôle efficace de la respiration, etc.), et même à l'apnée : il manifeste par exemple un réflexebradycarde à l'immersion, et sespoumons peuvent recevoir un afflux supplémentaire desang afin de compenser l'excès depression à partir de 30 mètres. Ce phénomène, appelétransfert sanguin(en), a longtemps été cru limité aux seulsmammifères aquatiques[89]. Ces prédispositions font partie des éléments qui appuient l'hypothèse d'un passage transitoire à un mode de vie aquatique ou semi-aquatique au cours de l'hominisation[90].
L'être humain est particulièrement apte au lancer de projectiles divers, notamment par rapport aux autreshominidés. Selon des chercheurs de l'université Harvard[91], cette aptitude exceptionnelle résulte des évolutions de son anatomie : taille souple entre lebassin et lacage thoracique, positionnement bas des épaules, légère torsion de l'humérus. Cette aptitude au lancer aurait joué un « rôle clé » dans l'évolution humaine[92].
De tous les animaux àsystème nerveux central,Homo est probablement celui qui a lecerveau le plus développé et performant[g]. Ses seuls rivaux dans ce domaine sont certainscétacés. D'un point de vue anatomique, ces capacités cognitives sont associées au développement particulièrement prononcé dunéocortex, bien que certaines expériences suggèrent que des différences au niveauneuronal jouent aussi un rôle[93]. Le développement particulièrement prononcé du néocortex par rapport aux autres primates et hominidés a été associé à une famille de gènes ancestrauxNOTCH2NL[94].
Homo sapiens est capable d’appréhender les règles qui organisent le monde qui l’entoure, de près comme de loin : du mouvement desastres aux lois qui structurent lamatière, en passant par les règles qui organisent l’espace et les principes nécessaires à l’induction. Plus précisément, on peut dire que, depuis le milieu duXXe siècle, il comprend les règles du monde visible, à l’exception de celles qui sont à l’origine des forcessubatomiques, et des raisons qui font que la matière courbe l’espace-temps. En effet, selon leprix Nobel de physiqueRichard Feynman, ces deux domaines sont les seuls qui ne sont pas couverts par l’électrodynamique quantique[95].
Cette aptitude à comprendre le monde s'est traduite par l'accumulation d'un ensemble de connaissances appelées « sciences » et le développement d'outils divers appelés « techniques ». L'attitude plus générale qui consiste à clarifier sa pensée et à chercher, à comprendre le monde par-delà les seules considérations matérielles, est quant à elle appeléephilosophie.
Cependant, ces savoirs collectifs résultent de l'échange et de laspécialisation, la totalité des connaissances n'étant jamais maîtrisée par un seul individu. Cette dichotomie entre les connaissances individuelles et l'intégralité de la connaissance et de la culture humaine appuie d'ailleurs une conception de la culture comme entité évolutive propre, dont les constituants sont appelésmèmes, et qui évolue avecHomo sapiens de façonsymbiotique, ou mêmecommensale.
Les capacités cognitives de l'être humain lui permettent d'avoirconscience de lui-même. Comme quelques autres espèces animales, il réussit systématiquement letest du miroir.
Concernant le dimorphisme sexuel, on note quelques différences anatomiques entre les cerveaux féminins et masculins[96] , mais la complexité des interactions fonctionnelles rend difficile la corrélation de différences anatomiques avec des différences cognitives[97].« Il existe bien des patterns d'activation différents en fonction du sexe pour des tâches variées comme la rotation mentale, le traitement verbal, la compréhension d'idiomes etc. Toutefois, ces résultats sont variables voire divergents d'une étude à l'autre et il n’y a pas de parallélisme strict entre les différences d'activation et les différences de performance[98] ».
Lapuberté se manifeste en moyenne vers l'âge de 12 à15 ans. Laménarche intervient chez les jeunes filles vers l'âge de 12 à13 ans. Pour les garçons, la capacité à procréer est en théorie continue, de la puberté jusqu'à lafin de la vie. Chez la femme, cette capacité disparaît à laménopause, qui survient généralement entre 40 et50 ans. La ménopause est rare chez lesmammifères, y compris chez lesprimates. Chez les autres femelles de primates, lafertilité diminue généralement progressivement avec l'âge[99]. Une durée de vie longue après la ménopause pourrait être unavantage sélectif acquis au cours de l'hominisation (c'est l' « hypothèse de la grand-mère »[100]). L'andropause chez l'homme n'est pas l'équivalent de la ménopause chez la femme.
Lecycle ovarien dure environ28 jours et est marqué par lesmenstruations. Contrairement à la plupart des femelles de primates, la femme ne manifeste pas dechaleurs et la période demeilleure fécondité n'est donc pas directement décelable par les mâles[2],[99]. Cependant, il est avéré que le comportement des femmes, en particulier lors de la recherche d'un partenaire sexuel, est sensiblement différent pendant l'œstrus[101]. L'homme, quant à lui, serait plus attiré par les femmes en période d'ovulation, en raison de modifications physiques de la femme[102].
Bien que lecoït reste la principale méthode de fécondation, la femme peut avoir recours à des techniques deprocréation médicalement assistée, telles que l'insémination artificielle et lafécondationin vitro, que ce soit dans le cadre de la lutte contre lastérilité, ou pour les femmes célibataires ou encouplehomosexuel. Inversement, les êtres humains ont la particularité de pouvoir contrôler et réduire consciemment leur fécondité en empêchant la fécondation lors du coït, par diverses méthodes decontraception. Dans plusieurs endroits du monde, ces pratiques qui tendent à décorréler, de façon unique dans le règne animal, la reproduction de l'activité sexuelle ont un impact drastique sur letaux de fécondité, le rendant inférieur auseuil de renouvellement des générations[103].
L'accouchement s'effectue le plus souvent dans la douleur du fait descontractions utérines, de la dilatation ducol de l'utérus et de la distensionpérinéale[104]. Les difficultés liées à l'accouchement sont parfois associées à l'antagonisme de deux aspects anatomiques propre à l'être humain : la taille croissante du crâne et l'absence de développement concomitant du bassin des femmes attribué à la station debout[105]. Cette hypothèse, appeléedilemme obstétrique(en), est cependant régulièrement remise en question[106].
L'accouchement ne se fait pas toujours par voie basse : le recours à lacésarienne, pratiquée depuis l'Antiquité, représente parfois plus de 30 % des naissances dans certains pays développés[107].Une équipe de scientifiques, observant cet accroissement sur quelques années, a émis l'hypothèse que le recours à la césarienne empêcherait la sélection naturelle et mènerait à une évolution humaine où il y aurait de plus en plus de bébés avec un gros crâne et de mères avec un bassin étroit, ce qui accroîtrait à son tour le taux de césariennes. L'hypothèse a été contestée par un paléoanthropologue, qui considère que compte tenu de la disparité des taux de césariennes entre pays avancés et moins avancés, il y a probablement d'autres facteurs biologiques et culturels en jeu. Des obstétriciens ont relevé que l'hypothèse ne prenait pas en compte l'augmentation du nombre de mères obèses ou diabétiques, ni la pression juridique qui conduisait les médecins à prendre de moins en moins de risques lors des accouchements[108],[109].[pertinence contestée] Par ailleurs, l'être humain est capable, à l'aide de dispositifs techniques divers, d'assurer la survie d'unenfant prématuré à partir d'un âge gestationnel d'environ vingt-cinq semaines[110].
À la naissance, le bébé est complètement dépendant de sa mère, ce qui constitue une différence notable par rapport aux autres hominidés. La mère peutallaiter son enfant pendant plusieurs années, l'allaitement exclusif couvrant l'intégralité de ses besoins jusqu'à ses 6 mois[111] , date à laquelle démarre généralement le début de ladiversification alimentaire.Homo sapiens élève généralement sa progéniture au moins jusqu'à la puberté.
Les jeunes naissent avec une masse autour de 3 kg, et une taille d'environ 50 à 60 cm, après unegestation de neuf mois. Ils sont totalement dépendants à la naissance, et leur croissance dure plusieurs années. La maturité sexuelle survient entre 12 et 15 ans. Lacroissance des garçons continue souvent jusque vers 18 ans (la croissance se termine vers 21-25 ans avec la solidification de laclavicule).
L'espérance de vie à la naissance est très dépendante des conditions matérielles et de la disponibilité desoins médicaux. Elle se situe aujourd'hui autour de 75 ans dans les pays les plus riches, et est inférieure à 50 ans dans les plus pauvres notamment à cause d'unemortalité infantile plus forte. Des cas isolés de longévité approchent 120 ans, et la personne ayant vécu le plus longtemps dont l'âge a pu être vérifié est la FrançaiseJeanne Calment, qui avait 122 ans et un peu plus de 5 mois le jour de son décès.
Même s'il existe des exceptions,Homo sapiens possède depuis au moins cinq milliers d'années une forte tendance à lamonogamie sociale, et dans une bien moindre mesure, à la monogamie sexuelle[2],[112],[113]. Les couples forment le plus souvent la base de lastructure familiale et sociale, s'établissent dès la puberté et durent en général jusqu'à la mort. Cette tendance s'explique par le très fort investissement que nécessitent la protection et l'éducation des enfants, rendant nécessaire d'un point de vue évolutif la cohésion du couple. Il s'agit là encore d'un caractère distinguant l'humain des autres Hominidés. L'espèce humaine est principalement uneespèce à stratégie de reproduction de type K.
Un couple humain hétérosexuel. La majorité des humains sont monogames.
Lesexe-ratio moyen à la naissance observé chez l'être humain est entre 100[114] et 105[115], donc, comme chez la plupart des espèces de mammifères[116], une quasi-symétrie avec un très léger excédent de garçons. Ce léger biais résulte principalement d'une plus grande mortalité des filles pendant lavie intra-utérine ou durant la période néo-natale, alors qu'au moment de la fécondation les probabilités de l'un ou l'autre sexe sont égales[117].
Les êtres humains, à l'instar desbonobos[118] ou deschimpanzés[119], peuvent pratiquer lecoït de façon ludique ou sociale, ou avoir des pratiques sexuelles à visée non reproductive, comme lamasturbation, lasodomie, lasexualité orale, ou les pratiqueshomosexuelles. Le coït est souvent la manifestation d'un très fort attachement affectif et émotionnel. Il se déroule en général à l'écart du groupe, c'est-à-dire dans l'intimité. Il est le plus souvent nocturne, fait l'objet depréliminaires[2] et peut s'effectuer selon diverses positions.
À la puberté, le corps des femelles et des mâles humains changent via la modification descaractères sexuels primaires et la mise en place descaractères sexuels secondaires, marquant le début de la capacité à lareproduction. Chez les femelles, au niveau morphologique, il y a notamment un développement des parties adipeuses deshanches, un développement deseins dont les formes, inhabituelles pour une primate femelle, auraient évolué en évoquant celles desfesses[99][source insuffisante], la courbure de lalordose lombaire et la formation d'une taille envioloncelle. La modification de la pilosité, ainsi que la bipédie permanente, ont diverses conséquences : le sexe est en partie dissimulé par la posture bipède et par lapilosité pubienne, celle-ci pourrait favoriser la dissémination dephéromones. Les femelles humaines possèdent deux caractères évolutifs originaux : lecamouflage de l'œstrus et une réceptivité sexuelle constante (à n'importe quel moment de leurcycle menstruel). Le corps des mâles passe aussi par des modifications : taille plus grande ; musculature et épaules plus puissantes (corps en trapèze) ; allongement du pénis dépourvu d'os pénien, contrairement aux autres primates, notamment le chimpanzé et le gorille, ce qui autorise une variation angulaire de l'érection, utile selon les positions de l'accouplement ;mue de la voix ; développement de la pilosité pubienne et faciale ; testicules de taille relativement moyenne, en relation avec la capacité de répéter des copulations[120].
Chez l'humain, il n'existe pas à proprement parler deparade nuptiale codifiée, même si certaines pratiques et situations, liées notamment à des activités culturelles telles que ladanse et lamusique, peuvent s'avérer plus propices que d'autres à la formation de couples. Toutefois, selon l'ethnomusicologue australienJoseph Jordania(en), les origines de la danse et de la musique ne seraient pas liés aux comportements reproductifs, mais plutôt auxmoyens naturels de défense, et représenteraient une forme d'aposématisme[121]. Laséduction est, chez les humains, un processus souvent long et complexe, du fait de l'importance de l'investissement parental.
Il faut distinguer, entre l'émotion et les résultats d'émotions, principalement les expressions et les comportements émotionnels. Chaque individu réagit généralement d'une manière déterminée par son état émotionnel, sa réponse se situant généralement dans l'un des axes combattre – fuir – subir.
de connaissances et de savoir-fairetechniques etscientifiques :domestication de différentes espèces animales et végétales, pratiques agricoles et culinaires, amélioration de l'habitat, fabrication et usage d'outils souvent très complexes, soins médicaux ;
On admet qu'il existe des cultures simples chez les autresprimates actuels (méthode de toilettage, outils àtermites…)[123] mais ce n'est qu'au sein de l'espèce humaine que l'on constate une modification de la culture avec un aspect cumulatif, ce qui lui permet d'atteindre un haut niveau de complexité[124].
Un aspect important de la culture humaine, qui améliore à la fois sa transmission et son accumulation (mais aussi ledogmatisme), est l'existence de l'écriture.
La culture est hétérogène et différencie des groupes d'individus. L'étude de ces groupes appeléspeuples et de leurs différentes caractéristiques est l'objet de l'ethnologie.
Comme tous les hominidés[126], l’humain manifeste un comportementsocial complexe et dispose d'aptitudes à la communication telles qu'uneexpressivité faciale, accentuée par la mobilité dessourcils qu'offre l'absence debourrelet sus-orbitaire[127]. Un autre élément notable de l'expressivité faciale est la forme des yeux. En effet, chez l’humain, leblanc de l'œil est visible et permet de suivre aisément la direction du regard. Cette particularité est unique parmi les mammifères, et peut-être même dans tout le règne animal[79].
Les humains sont capables devocaliser unlangagearticulé complexe, appeléparole, et dont l'usage particulier, appelélangue[i], se transmet de façonculturelle[128]. Les vocalisations et l’acquisition du langage sont liés à la protéineFOXP2, qui semble être plus abondante dans le cerveau féminin, ce qui pourrait expliquer une maîtrise du langage plus rapide chez les petites filles[129]. À un degré bien moindre que l'articulation, le langage implique parfois l'usage declics.
Les humains manifestent aussi un réflexe respiratoire et nerveux, appelérire, qui permet d’exprimer lajoie ou l’incongruité d’une situation. Le rire sembleinné et propre à l’espèce, mais il existerait néanmoins sous une forme moins accentuée chez d’autres primates et même chez lesrats. Le rire est doté d’un pouvoir communicatif et peut faire office de signal d’apaisement dans une situation éventuellement conflictuelle.
Le rire possède une version atténuée se limitant à une expression faciale, appeléesourire, qui semble ne pas avoir d'équivalent non plus chez les autres Hominidés à l'exception peut-être duchimpanzé[130]. Contrairement au rire (qui peut tout de même être simulé), le sourire peut être déclenché de façon consciente[2], ce qui lui fait jouer un rôle particulier dans les conventions sociales : le sourire est, dans certaines cultures, un élément de salutation requis par lapolitesse[131].
Une autre réponse émotionnelle propre à l'espèce peut aussi être observée, en particulier chez les individus jeunes : lepleur. Le caractère unique du pleur chez l'être humain est toutefois disputé.
Les humains, pour qui lenombre de Dunbar est estimé à 150, forment dessociétés complexes et souvent hiérarchisées, dont le fonctionnement est essentiellement basé sur une répartition des activités qui peut prendre la forme de ladivision du travail. Au sein de ces sociétés, chaque individu peut avoir des moyens de subsistance extrêmement variés, qui dépendent du type de société dont il s’agit, et de la position hiérarchique qu’il y occupe[132]. Ces sociétés s'affrontent souvent dans des conflits appelésguerres, le plus souvent liés au partage des ressources, à lareligion ou à l'occupation territoriale. Selon le professeur David Carrier de l'université de l'Utah, le rôle de laviolence dans l'évolution humaine serait suffisant pour être visible dans l'anatomie, notamment en ce qui concerne la forme et la biomécanique desmains[133]. Selon une étude anthropologique dont les résultats ont été publiés en 2013[134], la guerre est rare parmi les peuples nomades de type chasseurs-cueilleurs, et serait surtout présente chez les peuples sédentarisés pratiquant l'agriculture.
LaDame de Brassempouy, l'une des plus anciennes sculptures connues représentant une tête humaine.
Bien que les premières manifestations de préoccupations esthétiques ou symboliques soient attribuables àHomo neanderthalensis et datent duPaléolithique moyen, les plus anciennes représentations humaines sont le fait d’Homo sapiens et peuvent être datées duPaléolithique supérieur (vers 40 000 à 10 000 ansBP). Ainsi, à l'Aurignacien (vers 40 000 à 28 000 ansBP), premier faciès culturel attribué auxHomo européens, sont associées les statuettes des grottes deVogelherd, deGeissenklösterle et deHohlenstein-Stadel qui restituent des figures enronde-bosse représentant des mammouths, des félins, des ours, des chevaux et des humains. Dans l'art pariétal, la représentation devulves féminines et d'individus mi-humain mi-animal est attestée, comme à lagrotte Chauvet[135]. AuGravettien (29 000 à 22 000 ansBP) sont sculptées des figuresféminines dites « Vénus paléolithiques ». AuMagdalénien (19 000 à 10 000 ansBP), les représentations humaines sur paroi ou sur objet se font plus fréquentes.
Certains aspects de la culture humaine, notamment lamédecine, et les connaissances scientifiques et techniques, influencent les processus biologiques et reproductifs, et ont un impact sur l'espérance de vie ou lafécondité, et sur ladémographie[136].
Démographie humaine depuis 12 000 ans. Coordonnées logarithmiques, données d'après census.gov.
Par sa capacité à maîtriser des techniques lui permettant d'affronter des conditions climatiques difficiles,Homo sapiens prospère sous toutes les latitudes et sur tous les continents, à l'exception de l'Antarctique.
Il a tendance à se regrouper à l'intérieur devilles et de grandes cités atteignant parfois plusieurs millions d'habitants, souvent situées sur une côte ou sur unfleuve. Ailleurs, il occupe l'espace indirectement, notamment par sonactivité agricole, qui façonne le paysage et influe fortement sur les écosystèmes.
La population humaine est estimée à près de8 milliards d'individus en 2023. Les perspectives démographiques pour le siècle à venir sont incertaines. Compte tenu des incertitudes concernant l'évolution du comportement reproductif des individus, on ignore à quel niveau la population humaine pourrait se stabiliser, ni même si elle se stabilisera. En effet, il est difficile de prévoir si letaux de fécondité au niveau mondial va baisser sous les 2 enfants par femme, ou s'il se stabilisera au-dessus du seuil de remplacement (2,1 enfants par femme), et si letaux de mortalité mondial va continuer de baisser au même rythme que jusqu'à présent.
L'Organisation des Nations unies s'attend à ce que la population mondiale atteigne un pic aux alentours de11 milliards d'individus en 2100[137]. Cette projection suppose que le taux de fécondité au niveau mondial descende en dessous de deux enfants par femme bien avant 2100. L'éventualité d'uncrash démographique est envisagée par certains démographes[103],[138], tandis qu'un modèle mathématique conçu en 2013 à partir des données démographiques recueillies de 1950 à 2010 suggère que l'effectif humain mondial pourrait se stabiliser aux alentours de l'an 2050[139].
Dans certaines régions du monde, cet impact est ancien ; par exemple, la déforestation de la Chine a été entamée il y a 8 000 ans environ. On a longtemps pensé que l’extension de l’agriculture enAfrique centrale avait été rendue possible uniquement par un recul naturel de laforêt tropicale humideprimaire dû à de longues périodes desécheresse sévère qui se seraient succédé il y a 3 000 ans environ[141]. Mais l'analyse[142] dessédiments anciens déposés par lefleuve Congo, qui offrent un enregistrement continu duClimat d'Afrique centrale pour les 40 000 dernières années, réalisée par desgéochimistes, montre que la responsabilité humaine pourrait être au moins en grande partie à l’origine de la relativement brusque disparition de forêts tropicales d'Afrique centrale (il y a 3 000 ans environ), via une déforestation active qui a augmenté l’érosion, intensifié les intempéries et asséché cette partie de l’Afrique[141].
Lescarottages de sédiments fournissent des données montrant des modifications des précipitations normalement corrélées aux flux de sédiments pour la période de -20 000 à -3 500 ans mais, depuis près de 3 000 ans, on observe« un découplage total » entre précipitations et érosion, montrant que, dans ce cas,« le climat ne peut pas être le seul facteur expliquant la déforestation ». L’équipe de Germain Bayon, géochimiste à l’Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer à Plouzané, suggère que les ancêtres des actuelles ethniesbantous de l'actuelNigeria etCameroun, connus pour avoir entamé des migrations en Afrique il y a environ 4 000 ans, ont eu« un impact significatif sur laforêt tropicale » en déforestant pour l’agriculture et pour lesforges permettant lamétallurgie dufer.
En 2012, de nombreuxpaléobotanistes[143] peinent encore à croire que les outils disponibles à l’époque aient pu permettre aux premiers bantous de la région d’abattre assez d’arbres pour causer des érosions de cette importance, plus graves que celles produites par lesabattis avecagriculture sur brûlis actuellement selon Katharina Neumann[143]. D'autres[144] estiment aussi qu'unréchauffement climatique a plutôt été en grande partie responsable de la perte de la forêt tropicale d'Afrique centrale, mais que les premiers Bantous ont effectivement pu exacerber un recul des forêts induit par un réchauffement[141]. Bayon estime lui-même que ces données ne contredisent pas les théories existantes, mais illustrent« combien la combinaison de la culture et le climat peuvent affecter l'environnement. Les êtres humains peuvent avoir un impact énorme sur les processus naturels »[141]. Pour David Harris[145], l'étude pose par contre des questions importantes concernant les impacts climatiques de la déforestation et d'autres activités humaines susceptibles d'exacerber les effets d’un changement climatique,« qui devraient nous inciter à plus de vigilance quant aux impacts contemporains de l'exploitation forestière, des transports modernes, des groupes déplacés par les conflits, et des marchés modernes pour l'alimentation et les produits forestiers »[141].Homo sapiens semble aussi responsable, en Eurasie et en Amérique du Nord, de l'extinction de presque toutes les espèces de la grande faune etmégafaune qui avait survécu à troisglaciations. La déforestation, qui a tendance à provoquer la réduction, voire la destruction du milieu de vie de nombreuses autres espèces (animales, végétales, fongiques, terrestres et aquatiques), est une pratique ancienne en zone tempérée de l'hémisphère nord, mais récente et très rapide au niveau des forêtstropicales et humides telles que celles d'Amérique du Sud et d'Indonésie et d'Afrique (Bassin du Congo par exemple). La disparition accélérée de groupes entiers d'espèces animales, végétales et fongiques qui en découle, est parfois qualifiée d'« extinction de l'Holocène » ou de « 6e extinction ».
Un autre aspect important de l'impact des humains sur l'environnement est le fait qu'ils transportent de nombreuses espèces domestiques ousynanthropes ; soit un vecteur conséquent d'échanges biotiques intercontinentaux. Un exemple très significatif d'un tel échange est l'échange colombien, déjà évoqué.
Outre sa capacité à faire disparaître des espèces, l'humain influe aussi sur l'évolution d'un bon nombre d'entre elles, notamment du fait de ladomestication. De façon plus directe encore, il est aussi capable de modifier le génome de certaines espèces en ayant recours pour cela non pas à lasélection artificielle, mais à une manipulation directe du noyau des cellules germinales, par diverses techniques dite degénie génétique. Ces techniques peuvent consister notamment à prélever des gènes chez une espèce et à les introduire dans le génome d'une espèce qui peut être d'untaxon complètement différent : par exemple, le gène de synthèse de lasoie d'unarachnide implanté dans le génome d'une espèce decaprin[146], ou encore un gène bactérien implanté dans le génome dumaïs pour lui permettre de résister auglyphosate[147]. Cette pratique appeléetransgénèse fait de l'espèce humaine un vecteur detransfection, outransfert horizontal de gènes, entre des lignées évolutives séparées depuis plusieursères géologiques, ou même plusieurséons.
Au début duXXIe siècle, une espèce de typebactérien, dont le génome a été entièrement conçu par ordinateur, a été créée pour la première fois[148]. On ignore à l'heure actuelle quel pourrait être l'impact de ces productions humaines sur l'environnement à long terme, mais d'ores et déjà l'apparition de ces espèces, par un processus qui ne relève pas de lathéorie synthétique de l'évolution, constitue un évènement sans précédent dans l'histoire de la vie sur Terre. La mise au point récente des techniques dites deforçage génétique constitue aussi un jalon remarquable car il permet à des gènes d'être transmis par reproduction sexuée sans pour autant respecter leslois de Mendel.
L'activité humaine produit aussi annuellement environ quarante milliards de tonnes dedioxyde de carbone principalement par l'utilisation decombustibles fossiles commesource primaire d'énergie[149], ce qui fait de l'espèce humaine le premier facteur biotique de production de ce gaz. Les quantités dégagées sont très importantes, même par rapport aux facteurs de production abiotiques tels que levolcanisme, qui en émet environ cent fois moins[150]. Cette production a entraîné une augmentation sensible de la quantité deCO2 dans l'atmosphère. Le dioxyde de carbone étant ungaz à effet de serre, ces taux élevés dans l'atmosphère sont considérés comme l'un des facteurs prépondérants pour expliquer leréchauffement climatique.
↑Dans le contexte de la biologie, notamment de reproduction et dudimorphisme sexuel, les termes « femelle » et « mâle » sont usuels bien que les termes « femme » et « homme » soient des (quasi-)synonymes qui recouvrent d'autres considérations dont culturelles. Pour approfondir, voirPriscille Touraille,« Mâle/femelle », dansEncyclopédie critique du genre,,p. 436 à 446 et les articlessexe etgenre.
↑Le paléoanthropologueChristopher Brian Stringer et le biologiste David Notton précisent :« D'un point de vue pratique, la désignation de Linné comme lectotype a peu de valeur puisque l'identité de l'espèceHomo sapiens ne fait aucun doute. Pour les mêmes raisons, la désignation d'un néotype n'est pas d'une grande nécessité. Ses ossements ne sont pas perdus (la tombe se trouve dans lacathédrale d'Uppsala enSuède), mais il serait contraire à l'éthique de les déranger, et quoi qu'il en soit, il n'est aucunement nécessaire de les ré-examiner en vue d'établir l'application de ce nom. Cependant, il est symbolique que Linné ait été désigné, étant le père fondateur de la taxonomie moderne »
↑L'Homme moderne possède notamment 23 paires dechromosomes, contre 24 paires chez le Chimpanzé. Il existe une similitude entre la paireno 2 chez l'humain et deux paires de chromosomes chez leChimpanzé. Cette similitude suggère que deux paires de chromosomes de l'ancêtre commun ont fusionné dans la lignée humaine après la séparation entre les deux lignées
↑L'être humain reste en appui sur ses talons enposition accroupie, mais il peut être noté que cette aptitude disparaît avec l'âge au sein de certaines sociétés qui préfèrent s'assoir sur un support à hauteur des genoux.
↑Après entraînement, certains individus sont capables, départ arrêté, de parcourir cent mètres en moins de dix secondes. Voir « Records du monde d'athlétisme ».
↑Une étudepubliée en 2015 semble associer la taille du cerveau à la forme humaine du gêne HARE5
↑L'article « langage humain » distingue la langue et le langage de la façon suivante : « Le langage est la faculté de mettre en œuvre un système de signes linguistiques (qui constituent la langue) […] ».
↑Eleanor M. L. Scerriet al.,Did Our Species Evolve in Subdivided Populations across Africa, and Why Does It Matter?, Trends in Ecology & Evolution, 2018DOI10.1016/j.tree.2018.05.005
↑Eleanor M. L. Scerri, Lounès Chikhi & Mark G. Thomas,Beyond multiregional and simple out-of-Africa models of human evolution, Nature Ecology & Evolution,p. 1370-2, 2019DOI10.1038/s41559-019-0992-1
↑S.C. Walpole, D. Prieto-Merino, P. Edwards, J. Cleland, G. Stevens et I. Roberts, « The weight of nations: an estimation of adult human biomass »,BMC Public Health,(lire en ligne)
↑« Un nouvel indice positionne l'Homme au même niveau que l'anchois dans la chaîne alimentaire ! », surifremer.fr,Ifremer etIRD,(consulté le) :« On notera par exemple que le Burundi est le pays avec le HTL le plus bas. Avec un score de 2.04, le régime alimentaire de ce pays doit être composé à presque 97 % de plantes. L'Islande obtient le score le plus élevé avec un HTL de 2.54, ce qui correspond à un régime alimentaire majoritairement carnivore (plus de 50 %), en l'occurrence très riche en poisson. ».
↑(en)What makes us human? Documentaire de laBBC. L'anatomiste Alice Roberts y déclare : « The enormous size of our brains, together with an other uniquely human trait, our strange way of walking around on two legs, conspire to make human birth… something of a squeeze, as any mother would tell you. »
↑Darwin avait fait état de la diversité des modèles d'appariement, incluant la polygynie, la polyandrie et l'amour libre, il a constaté une évolution vers le modèle monogame. La date de cette évolution ne fait pas consensus entre ceux qui la font remonter aux tous débuts de l'Homme, et ceux qui, comme les psycho-évolutionnistes, considèrent que le modèle monogame serait apparu entre il y a environ 10 000 ans. Le chiffre de 5 000 ans correspond à une fourchette basse, l'évolution vers ce modèle n'ayant pas été uniforme géographiquement.
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