Ne doit pas être confondu avecHohnack.
Hohneck | |
![]() Le Hohneck | |
Géographie | |
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Altitude | 1 363 m[1] |
Massif | Vosges |
Coordonnées | 48° 02′ 15″ nord, 7° 00′ 59″ est[1] |
Administration | |
Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale Département | Collectivité européenne d'Alsace Vosges |
Ascension | |
Voie la plus facile | paquis des Hautes-Fées |
Géologie | |
Roches | Granites |
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LeHohneck est le troisième sommet dumassif des Vosges et lepoint culminant dudépartement des Vosges avec 1 363 mètres d'altitude[1]. Il domine la ligne de crêtes qui sépare l'Alsace de laLorraine. En contrebas du sommet est aménagée lastation de sports d'hiver deLa Bresse Hohneck. Un ballon voisin, situé à 1,5 kilomètre à l'est et culminant à 1 289 mètres, est dénomméPetit Hohneck.
Autrefois, la montagne était désignée sous les noms deGrand Haut ouHault de Chaulmes (Haut de Chaumes), comme le montrent les documents anciens et les premières cartes (carte des Hautes-Chaumes des Vosges, produite parThierry Alix en 1576-1578)[2],[3].
Hohenecke (XVe siècle), du germaniquehoh « haut » eteck « pointe », signifiant ainsi « haute pointe »[4],[5].
Son territoire est partagé entre les communes deLa Bresse dans lesVosges, deMetzeral et deStosswihr dans leHaut-Rhin. Les pentes les plus douces accueillent en été les troupeaux de vachesvosgiennes. Le massif du Hohneck abrite également, depuis leur introduction en 1957, quelques troupeaux dechamois.
On peut accéder au sommet à partir de laroute des Crêtes par une route carrossable sans issue. La circulation des véhicules et des piétons y est réglementée dans un souci de préservation du site. Le sentier reliant le Hohneck au Petit Hohneck surplombe le lac duSchiessrothried.
Le versant ouest (lorrain) du sommet est en pente relativement douce et correspond à l'anciennepénéplainehercynienne surhaussée par le soulèvement desAlpes à l'èretertiaire. Il est très arrosé, recevant toutes les eaux des vents océaniques. Toutes les rivières se jettent dans le bassin de laMoselle.
Le versant est (alsacien), très abrupt, présente un caractère subalpin. L'alpinisme s'y pratique et on y recense de nombreuses chutes accidentelles dont beaucoup mortelles. Il correspond à la ligne dufossé d'effondrement rhénan, dû au même soulèvement des Alpes. De plus, des cirques d'origine glaciaire ont été creusés à l'èrequaternaire, offrant un emplacement propice aux lacs et auxtourbières. Les rivières se jettent dans l'Ill.
Le climat du Hohneck estmontagnard. Les étés sont courts, frais et orageux et les hivers longs et rigoureux. Les températures y sont parfois très rudes, jusqu'à−30 °C en hiver et rarement plus de25 °C en été, au plus chaud de la saison. Les précipitations, abondantes, peuvent atteindre 2 000 mm par an ; la fonte des neiges entraîne aussi une forte hydrographie[6]. À cette altitude, les dernières plaques de neige peuvent persister jusqu'au cœur de l'été sur les versants nord. Selon la météo, les vents peuvent y être très violents et franchissent assez régulièrement la barre des150 km/h. Même s'il n'a pas la plus haute altitude, c'est le Hohneck qui a le climat le plus extrême du massif vosgien[7].
Lesavalanches se produisent principalement dans les anciens cirques glaciaires, et notamment au couloir du Grand Dagobert (Soldatenschlaten)[8]. À leur sommet, d'importantes corniches de neige peuvent se développer, dont la rupture est le facteur de déclenchement d'avalanche le plus courant. Elles causent le plus souvent un amas de blocs de neige, des morceaux d'arbres brisés ainsi qu'une surface hérissée qui rappelle lesséracs d’un glacier[9]. Néanmoins, des incidents se produisent occasionnellement, comme en 1910 où l'étable de la premièremarcairie du Frankenthal, située dans l'axe du couloir où l'avalanche de poudreuse a sévi, fut détruite[9]. Ces avalanches ont aussi entraîné la mort de personnes, la plupart pratiquants de la montagne[10],[11].
Le Hohneck, avec son altitude supérieure à 1 100 mètres, se situe à l'étage subalpin. Cet étage, qui suit l'étage montagnard, est facilement remarquable par des versants rocheux et abrupts, une absence de végétation due aux vents violents et aux températures basses, où le sapin et les hêtraies ne se développent plus et laissent place aux espèces de plantes alpines et auxchaumes, vastes étendues herbeuses, équivalentes auxalpages dans les Alpes, bien que l'étage subalpin vosgien soit unique en son genre.
La partie sommitale du Hohneck est ainsi dominée par une lande composée decallune (Calluna vulgaris)[12], demyrtille (Vaccinium myrtillus)[12], d'airelle rouge (Vaccinium vitis-idaea)[12] et denard raide (Nardus stricta)[13] qui constitue la chaume proprement dite. Dès le mois d'avril, on peut y voir fleurir lajonquille (Narcissus pseudonarcissus)[14], puis lapulsatile blanche (Pulsatilla alpina ssp. austriaca)[15] et lapensée des Vosges (Viola lutea) qui peut prendre des teintes jaunes ou violettes[14]. Durant l'été, les fleurs de lagentiane jaune (Gentiana lutea)[16] apparaissent, de même que l'arnica des montagnes (Arnica montana)[17] et lacentaurée des montagnes (Centaurea montana)[18]. Plus rarement, on peut apercevoir lelis martagon (Lilium martagon)[18], l'œillet superbe (Dianthus superbus)[18] ou encore deux orchidées discrètes, l'orchis miel (Pseudorchis albida)[16] et l'orchis grenouille (Dactylorhiza viridis)[16]. En revanche, il n'est pas rare de rencontrer le long des sentiers legnaphale de Norvège (Gnaphalium norvegicum)[16] et les fleurs bleues de lajasione vivace (Jasione laevis)[16].
Dans les parties supérieures descirques du Frankenthal et du Wormspel, situés respectivement au nord et au sud du Hohneck, on peut apercevoir les fleurs jaunes de ladigitale à grandes fleurs (Digitalis grandiflora)[19] et de l'aconit tue-loup (Aconitum lycoctonum)[20], l'aconit napel (Aconitum napellus)[21], plus rarement laphalangère à fleurs de Lis (Anthericum liliago)[17], l'orchis globuleux (Traunsteinera globosa)[22], l'ail des cerfs (Allium victorialis)[22] et l'anémone à fleurs de narcisse (Anemone narcissiflora) particulièrement menacée[23].
Dans les altitudes plus basses, lesmégaphorbiaies formées dans les couloirs à avalanche abritent l'adénostyle à feuilles d'alliaire (Adenostyles alliariae)[24], lalaitue des Alpes (Cicerbita alpina)[24] et lamulgédie de Plumier (Cicerbita plumieri)[21] ainsi que plusieurs espèces d'épilobes dont l'épilobe en épi (Chamerion angustifolium) et l'épilobe des Alpes (Epilobium alpestre)[24]. On rencontre également lasanguisorbe officinale (Sanguisorba officinalis)[23], lapédiculaire feuillée (Pedicularis foliosa), labartsie des Alpes (Bartsia alpina) et letrolle d'Europe (Trollius europaeous)[25].
La diversité des milieux présents au Hohneck et aux proches alentours font de la flore du Hohneck une des plus riches des Vosges[26]. Elle a été longuement étudiée dès leXIXe siècle, notamment parJean-Baptiste Mougeot, médecin originaire deBruyères qui fit sa première ascension du sommet en 1795 à l'âge de dix-neuf ans et qui continua à explorer tous les escarpements de ce qu'il appelait« sa chère montagne » pendant plus de soixante ans, répertoriant ainsi avec soin la liste des espèces présentes[27].
Faute de prédateur naturel, l’augmentation du nombre dechamois représenterait une menace pour cette flore[28].
Le sommet du Hohneck et ses abords aux pentes douces font partie des chaumes dites du Grand Pâturage, disparues en 1630 par suite de l'amodiation de chaque chaume ou cens délimité à éteinte de chandelle.
Ce passage fut jusqu'auXIXe siècle, la principale voie de communication entreGérardmer etMunster, avant que des travaux n'aménagent lecol de la Schlucht. Pour cette raison, on découvre des ruines de constructions militaires datant de laguerre de Trente Ans et réutilisées lors des campagnes napoléoniennes[29].
Selon les termes dutraité de Francfort de1871, le sommet est traversé par la nouvelle frontière désormais fixée entre la France et l'Allemagne.
Dans le prolongement de laligne de tramway à vapeur Gérardmer –Retournemer, une ligne detramway électriqueRetournemer –la Schlucht – le Hohneck, mise en service le, a été exploitée jusqu'au, malgré un dramatique accident qui fit quatre morts le. Elle a contribué à la renommée touristique du site.
Du côté alsacien, une ligne detramway àcrémaillèreMunster —la Schlucht (laMünsterschluchtbahn) a fonctionné de1907 à1914. Située en territoire alors allemand, elle a été détruite par la guerre. Malgré une volonté de la reconstruire pour en faire un point de passage qui aurait pu amener les touristes en provenance de la vallée de laFecht, sa remise en service n'a jamais eu lieu.
Endécembre 1944 se déroule la bataille du Hohneck. Des éléments du1er régimentFFI de Franche-Comté conduits par le capitaine Patoor s'emparent par surprise de l'hôtel du Hohneck, qui constitue un point stratégique de première importance puisqu'il domine Gérardmer, lecol de la Schlucht et lavallée de Munster. Les FFI sont relevées par une compagnie du4e régiment de tirailleurs tunisiens, mais le reste de la relève prévue est bloqué par une intense tempête de neige. Sur ordre deHimmler, les Allemands encerclent l'hôtel et lancent plusieurs contre-attaques. Complètement isolés, sans renforts ni munitions, ayant à déplorer de lourdes pertes et de nombreux blessés, les tirailleurs doivent se rendre. LaWehrmacht tient le Hohneck jusqu'enfévrier 1945. Deux monuments, aux FFI et aux tirailleurs tunisiens, commémorent ce fait d'armes au sommet de la montagne. Durant la bataille de Hohneck, le1er régiment FFI de Franche-Comté et le4e RTT avaient leurétat-major au manoir de La Roche du Rain à Gérardmer[30]. Après la guerre, l'hôtel est rasé puis reconstruit.
Le tourisme au Hohneck ne se développe qu'à partir de la fin duxixe siècle, notamment grâce au prolongement en 1904 de laligne de tramway Gérardmer - Retournemer jusqu'à laSchlucht et au Hohneck[31].
Unetable d'orientation est installée en 1889 par la section des Hautes-Vosges duClub alpin français[32].
Un premier restaurant rustique est établi au sommet du Hohneck en 1900 par Philippe Bernez. De l'autre côté de la frontière, une auberge-bazar est ouverte quelques années plus tard par Caroline Speich, connue sous le nom de veuve Kissy, ce qui pose rapidement des problèmes de cohabitation avec les Bernez[31]. D'autres commerçants s'installent temporairement par la suite.
En 1912 débute la construction d'un grand hôtel au sommet, l'hôtel Belvédère, qui est inauguré en 1914[33].
Les hôtels subissent de lourds dommages durant laPremière Guerre mondiale mais ils seront finalement reconstruits. Le bazar de la veuve Kissy quant à lui, situé en territoire alsacien, ne se relèvera pas[34].
En 1920-1921, le nouveau propriétaire de l'hôtel Belvédère,M. Litaize, fait construire une route située en grande partie sur le territoire deGérardmer qui sera connue sous le nom de « route Litaize ». Pour ne pas être en reste,M. Bernez construit une autre route, la « route Bernez », sur le territoire deLa Bresse qui est l'actuelle route menant au sommet du Hohneck[35].
Les bâtiments du Hohneck sont de nouveau détruits lors de laSeconde Guerre mondiale et notamment lors de labataille du Hohneck en. Seul l'hôtel Bernez sera reconstruit après la guerre[36].
Au début des années 1960 s'ouvre l'aubergeAu pied du Hohneck, puis une brasserie en 1992,Le pâquis des fées, située également au pied du Hohneck[36].
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