
L'histoire du sel de Haute-Saône retrace l'exploitation dusel gemme dans le sud-est de laHaute-Saône enFranche-Comté duXIIe au XXe siècle. Le gisement, formé durant leTrias supérieur, est mêlé aubassin houiller keupérien de Haute-Saône, dont lecharbon est extrait pour alimenter les fours dessalines. Il est l'un des plus importants gisements d'exploitation de sel enFrance.
Desthermes utilisent également des sources d'eau salée.

Lesgisements dehouille et dehalite en exploitation sont intercalés au sein dubassin houiller keupérien de Haute-Saône, qui montre aussi des alternances de couches degrès, demarnes irisées, dedolomies et degypse. Lessalines sont conçues pour fonctionner avec le charbon extrait sur place pour l'évaporation de lasaumure, ce qui permet aux compagnies de diminuer lecoût de revient du sel[1].
Le gisement est un prolongement decelui du Jura, qui s'est formé durant leTrias supérieur (215 millions d’années). Lamer Panthalassa, qui recouvre alors tout l'est de la France (partie intégrante dusupercontinentPangée), se retire et laisse unelagune peu profonde desaumure d'eau de mer qui, parévaporation, forme une épaisse couche de plus de 100 mètres d'évaporites contenant dusel gemme (halite). Le sel est ensuite recouvert avec le temps par différentes couchessédimentaires demarnes et decalcaires de plus de 200 mètres d'épaisseur.


L'exploitation du sel en Haute-Saône s'étale sur huit siècles dans trois principaux sites. Lasaline deSaulnot est exploitée pendant sept siècles duXIIe siècle à 1826, soit la plus grande longévité du département. La saline deGouhenans prend le relais à partir de 1831 et fonctionne de façon industrielle pendant plus d'un siècle. Enfin, la saline deMélecey est exploitée d'une façon plus artisanale et éphémère entre 1850 et 1873[2].

Les sources salées deScey-sur-Saône sont connues dé l'antiquité et sont particulièrement exploitées auXIIIe siècle[3].
Il y eut dessalines àSaulnot. Leur production n'a cessé de croître et la consommation de bois également depuis 1147. Ses « muines » se cuisaient alors au bois pour en tirer l'halite, ce qui épuisait la forêt voisine. Cela explique l'exploitation d'une mine de houille duXVIe au XXe siècle[4]. En 1637, la saline et le village deviennent la propriété descomtes de Montbéliard[5]. Les salines sont reconstruites après l'attaque deCharles le Téméraire. En 1639, les bâtiments sont incendiés par les Comtois puis reconstruits de 1761 à 1766[6]. Les salines déclinent de plus en plus de 1750 à 1789, puis les bâtiments sont brûlés avec les archives pendant laRévolution française[4]. Les bâtiments sont rachetés par la commune en 1846, vingt ans après la fermeture despuits à saumure[6].
Les houillères et la saline de Gouhenans forment un ensemble demines et d'usines exploitant et transformant dusel gemme et de lapyrite de 1831 à 1945, ainsi que de lahouille de 1828 à 1916. Legîte de houille est identifié en 1819. Il s'étend sous les communes deGouhenans et deVillafans. C'est avec l'exploitation descharbonnages que le sel est découvert. Uneusine chimique et uneverrerie sont ajoutées à ce complexe industriel qui marque une période de prospérité pour Gouhenans.
En 1847, l'exploitation du sel provoque un scandale impliquant des personnalités politiques de lamonarchie de Juillet, legénéral Despans-Cubières etJean-Baptiste Teste,pair de France etministre d'État.
Des vestiges de ces industries (entrées de mines,terrils,voies ferrées,ruines,cité ouvrière, bâtiments reconvertis,cheminée d'usine) subsistent au début duXXIe siècle. Le territoire reste marqué économiquement, socialement, paysagèrement, écologiquement et culturellement.
Une saline est exploitée sur le territoire des communes deMélecey et deFallon de 1778 à 1865 pour le charbon et de 1850 à 1873 pour le sel. Lamine de sel est exploitée parabattage souterrain de 1850 à 1862, puis par évaporation desaumure de 1863 à 1872 pour en tirer l'halite. L'exploitation du charbon sur place par l'évaporation de lasaumure permet à la compagnie de diminuer lecoût de revient du sel[7]. Lescharbonnages de laconcession de Mélecey sont situés pour certains dans le bois de Fallon. L'un d'entre eux est à l’origine d'unincendie avant 1943[8].
Une ancienne exploitation desel se trouve àAthesans, à la limite deGouhenans, faisant partie dessalines de Gouhenans. D'autres sources sont exploités àChenebier etCouthenans[9].
L'eau utilisée par l'établissement thermal de Luxeuil-les-Bains et l'eau minérale des Rêpes contienne du sel.
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