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Histoire du Stade rennais FC

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Pour un article plus général, voirStade rennais Football Club.

L’histoire duStade rennais FC,club defootballfrançais basé àRennes enBretagne, débute le, date à laquelle d'anciens étudiants créent sous le nom deStade rennais unclub omnisports où sont pratiqués lefootball et l'athlétisme. Rapidement, les footballeurs du club, jouant sous les couleurs bleu ciel et bleu foncé, s'illustrent lors des premiers championnats régionaux organisés par l'USFSA. En1904, le Stade rennais et un autre club local, leFootball club rennais, unissent leurs forces pour créer leStade rennais Université Club, adoptant les couleurs rouges et noires du second cité.

Après l'obtention d'un titre de champion de France interfédéral en1917, l'entre-deux-guerres permet auStade rennais UC d'acquérir une certaine notoriété sur la scène nationale en disputant deux finales deCoupe de France, toutes deux perdues, en1922 et1935. En1932, il franchit le pas du professionnalisme, et participe aupremier championnat du genre organisé en France. Pendant trente ans, leStade rennais UC sillonne les divisions professionnelles sans parvenir réellement à y briller. En1964, l'arrivée comme entraîneur deJean Prouff est un déclic. En l'espace de sept ans, leStade rennais UC remporte par deux fois laCoupe de France en1965 et1971, fait l'expérience de deux participations à laCoupe d'Europe des vainqueurs de coupe, et s'installe de fait parmi les meilleures équipes de l'hexagone.

L'année1972 voit la sectionfootball se séparer de la structure omnisports, et prendre le nom deStade rennais Football Club. S'ensuit une période de crise qui dure jusqu'au milieu desannées 1990. Exsangue financièrement, le club accuse un déficit considérable qui le précipite au bord de la disparition pure et simple en1978. Il remonte peu à peu la pente jusqu'en1998, date de la prise de contrôle deFrançois Pinault et de saholdingArtémis, qui permet auStade rennais FC de se stabiliser en première division, de moderniser ses infrastructures et de revoir à la hausse ses ambitions. Après une période de tâtonnement, le club parvient lors desannées 2000 à devenir un postulant régulier aux qualifications européennes, mais ne parvient cependant pas à enrichir son palmarès, malgré deux nouvelles finales deCoupe de France disputées en2009 et en2014, et une première finale deCoupe de la Ligue en2013.

En2019, cette série de revers s'interrompt avec une troisième victoire enCoupe de France, obtenue face auParis Saint-Germain, battu auxtirs au but en finale.

Genèse (1901-1914)

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Contexte de la naissance du Stade rennais

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À l'aube duXXe siècle, le football est déjà pratiqué enFrance depuis une dizaine d'années, principalement àParis, enNormandie et en Nord-Picardie[1]. EnBretagne, le football est popularisé tout à la fin duXIXe siècle par desAnglais établis àJersey qui l'introduisent àSaint-Brieuc et dans la région deSaint-Malo peu avant1900[2].

La pratique de la culture physique avait déjà auparavant généré la création de plusieurs clubs omnisports, comme le Drapeau de Fougères (fondé en1893), laTour d'Auvergne Rennes (fondée en1897) ou le Stade vannetais (fondé en1898), mais la pratique du football n'est cependant pas toujours effective dès la création de ces associations, la Tour d'Auvergne Rennes ne se dotant par exemple d'une section football qu'en1907[3]. À Rennes, le Football-club rennais est créé tout au début de l'année1901. Celui-ci affronte le l'équipe anglaise deSaint-Servan, et l'emporte deux buts à zéro[4].

La naissance d’un club omnisports (1901-1904)

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L'équipe première du Stade rennais à l'aube duXXe siècle.

Le, le Stade rennais est créé par d'anciens étudiants, groupés autour de leurs camarades Duchesne, Philippe Ghis, Henri Jamin et Paul Peter[5],[6]. Aucun président-fondateur ne semble avoir été désigné[6], le premier président connu du club, M. Delacour, n'ayant pris ses fonctions qu'en1902[7]. Le club sportif nouvellement créé estomnisports, ses membres pratiquant le football et l'athlétisme[6].

Deux semaines après sa création, le, la section football du Stade rennais dispute un premier match face au Football-club rennais. Vêtus d'un maillot rayé bleu ciel et bleu marine, quand leurs adversaires du jour évoluent en rouge et noir, les Stadistes s'inclinent par six buts à zéro. Quelques mois plus tard, le deuxième match, disputé face au Sport athlétique du lycée de Rennes, est l'occasion de décrocher une première victoire par trois buts à zéro[8]. Le Stade rennais évolue alors sur un terrain situé près du boulevard Voltaire, dans le quartier de la Mabilais[9],[note 1].

Le, le Comité de Bretagne de l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA) voit le jour. Le Stade rennais fait partie des cinq premiers clubs adhérents, en compagnie du FC armoricain[note 2], du Stade vannetais, du Sport athlétique dulycée de Rennes, et du lycée de Nantes. En1903, le comité met en place le premier championnat de Bretagne de football, qui se dispute entre ses membres fondateurs, plus leStade lavallois créé en et le FC nantais[note 3] qui a pris la place du Lycée de Nantes[10]. Pour cette première édition, le Stade rennais élimine facilement le Stade vannetais par neuf buts à zéro, mais bute sur le SA du Lycée de Rennes en demi-finale (défaite 0-1). C'est finalement le FC rennais qui décroche le premier titre mis en jeu.

La saison suivante, le championnat de Bretagne intègre les Anglais de l'US servannaise. Ceux-ci s'avèrent être des rivaux redoutables, qui viennent à bout du FC rennais (7-1) aussi facilement que le Stade rennais quelques semaines auparavant (6-0). Logiquement, les deux clubs se retrouvent en finale et, à l'issue d'une partie équilibrée, le Stade rennais l'emporte pour obtenir son premier titre de champion de Bretagne (2-0)[11]. Qualifiés pour lechampionnat de France organisé par l'USFSA, les Rennais affrontent en quart de finale l'AS des étudiants deCaen, champion deBasse-Normandie[12]. Devant une foule assez nombreuse réunie àLaval, les Rennais réussissent à l'emporter au terme d'une partie serrée grâce à un but de Raoul Hamon (1-0)[11]. En demi-finale, face à unRC Roubaix double tenant du titre[12], les Bretons ne font pas le poids, et s'inclinent lourdement pour leur premier match en région parisienne (1-12)[note 4].

L'union fait la force (1904-1914)

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À l'issue de la saison 1903-1904, le football rennais connaît un changement majeur. Le, le Stade rennais et le FC rennais fusionnent, pour former le Stade rennais université-club (SRUC)[5]. À l'instar du Stade rennais, le FC rennais trouve ses racines dans le milieu estudiantin[13]. L'objectif est de parvenir à contrer la menace sportive que représente l'US servannaise[5]. Le nouveau club ainsi formé adopte les couleurs rouges et noires rayées verticalement du FC rennais[14].

La rivalité naissante entre le Stade rennais UC et l'US servannaise se confirme dès la saison suivante, les Servannais remportant leur premier titre de champion de Bretagne devant le SRUC, deuxième. Les deux clubs se partagent ainsi les titres régionaux de l'USFSA jusqu'en1914[15]. Ces quelque dix années sont riches en confrontations sportives viriles et en batailles extra-sportives non moins acharnées. En1906, le Stade rennais est sacré champion de Bretagne à la suite d'un forfait de l'US servannaise contre le Stade vannetais. Mais coup de théâtre quelques mois plus tard lorsque le Comité de Bretagne, à la suite d'un recours de l'USS, annule le forfait et décide la tenue d'un match d'appui entre les deux clubs, censé déterminer le champion. La fin de non-recevoir qu'adresse le Stade rennais à cette décision conduit le Comité de Bretagne à lui retirer le titre pour le donner aux Servannais[16].

En 1912, leParc des sports de la route de Lorient et sa première tribune en bois sont inaugurés.

En1908, une nouvelle confrontation entre les deux clubs doit décider de l'attribution du titre. Le Stade rennais se l'adjuge en venant faire match nul à Saint-Servan, mais les débats sont pour le moins engagés, avec un genou déboîté côté rennais, et un joueur servannais misknockout par l'un de ses adversaires[17]. Enfin, en1910, le titre se joue en match d'appui àLaval. Extrêmement disputée, jouée sous une pluie battante, la rencontre se clôt sur un score de cinq buts partout aprèsprolongation. L'US servannaise remporte la seconde manche quelques jours plus tard[18]. Cette rivalité sportive suscite bientôt l'engouement du public, qui se presse toujours plus nombreux lors des confrontations entre les deux clubs. Le, ce sont 5 000 spectateurs qui se pressent autour du terrain de la Mabilais, la rencontre engendrant des problèmes de nombre de places disponibles dans le train reliantSaint-Malo à Rennes, et une pénurie detaxis dans la capitale bretonne[19].

Pendant la décennie qui sépare sa création du début de laPremière Guerre mondiale, le Stade rennais UC se structure. Des sectionsrugby,cross-country ethockey apparaissent[20]. Sous la présidence de M. Sexer, la section football s'attache les services duGallois Arthur Griffith, qui occupe les rôles de joueur, capitaine et entraîneur du club[21],[22]. Enfin, les matchs amicaux organisés face aux équipes parisiennes se banalisent : le, c'est ainsi que leRacing Club de France est battu à la Mabilais (3-2)[23]. Quelques mois plus, le SRUC champion de Bretagne dispute également les quarts de finale du championnat de l'USFSA, après avoir éliminé l'UA du Lycée Malherbe deCaen puisLe Havre AC, mais leCA Paris est alors plus fort (3-8)[24],[25].

En1912, sous l'impulsion du président Folliard, le Stade rennais quitte son terrain de la Mabilais. En pente[26], et régulièrement inondée en hiver[9], la pelouse bénéficiait pourtant depuis l'année précédente d'un système dedrainage[27]. Le, le Stade rennais emménage auparc des sports du Moulin du Comte, situé entre le cours de laVilaine et la route de Lorient. Pour l'occasion, il affronte le SA du Lycée de Rennes, et l'emporte six buts à un.Joseph Verlet, premierinternational français à évoluer au Stade rennais, est le premier capitaine du club à fouler cette pelouse. Le premier buteur est le Stadiste Emmanuel Brizard[28]. Moderne, clos, bien situé et doté d'une tribune en bois située côté Vilaine, le nouveau stade offre tout le confort nécessaire aux spectateurs[26]. Un mois après le premier match, le Parc des sports est officiellement inauguré. Un match de gala est organisé face auRacing Club de France et le coup d'envoi est donné par le maireJean Janvier[28].

Montée en puissance et désillusions administratives (1914-1932)

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Le Stade rennais dans la Grande Guerre (1914-1918)

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En1914, le début de laPremière Guerre mondiale marque une pause dans la pratique du football en Bretagne. Pendant deux ans, le SRUC doit ainsi se contenter de matchs l'opposant à d'autres équipes de l'agglomération rennaise. En1916, l'USFSA met en jeu la Coupe des Alliés, dans la continuité de son championnat interfédéral[29]. Éliminant successivementLe Mans, laVGA Médoc etLe Havre, les Rennais parviennent en finale. Celle-ci, disputée àAuteuil sur le terrain duCASG – l'USFSA renâclant à l'idée de voir deux équipes provinciales s'affronter dans le prestigieuxParc des Princes[30] – voit les Rennais s'imposer facilement devant leCST Lyon (7-1) pour conquérir le titre mis en jeu. La saison suivante, ils parviennent en finale de la Coupe interfédérale, organisée par laLFA, en battant en demi-finaleLe Havre AC par4 buts à 3[31]. Mais cette fois, les Parisiens de l'AS française l'emportent par2 buts à 1, avec un but de l'Anglais Scoones pour les Rennais[32],[33].

En1917, le Stade rennais UC prend part à la première édition de laCoupe de France. Il franchit deux tours en battant les Cadets de Bretagne puis l'AS Brestoise, mais tombe en quart de finale contre leFC Lyon, futur finaliste de l'épreuve[34].

Heurs et malheurs en Coupe de France (1918-1929)

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Au sortir de la guerre, le Stade rennais quitte le giron de l'USFSA pour participer à la création de laLigue de l'Ouest de football-association (LOFA). Le président du SRUC, Ernest Folliard, en devient le premier président[35]. Logiquement engagé dans le premier championnat de l'Ouest en compagnie duStade lavallois et du Stade dinannais, le Stade rennais en est le premier lauréat. Il remporte également la Coupe interfédérale de l'Ouest, organisée avec les clubs restés affiliés à l'USFSA. En Coupe de France, le SRUC parvient en demi-finale, mais se fait éliminer par le CASG Paris (3-4), les « Banquiers » l'emportant sur un penalty sifflé à une minute de la fin du match[36] et qualifié alternativement d'indiscutable[37] ou de généreux[38].

Le, le Stade rennais UC dispute sa première finale deCoupe de France face auRed Star.

En1919, le retour d'un championnat de l'Ouest unifié coïncide avec le retour des duels fratricides avec l'US servannaise. Le, en finale aller du championnat, l'arbitrage entraîne de vives protestations côté rennais, et le terrain est envahi avant la fin de la partie par le public. À cela s'ajoute l'emploi de fausses licences chez certains joueurs servannais[39]. La LOFA décide finalement de faire rejouer la rencontre sous la direction d'un arbitre venu spécialement de Paris, et la partie est remportée par le SRUC. Les deux clubs continuent ainsi de se partager les titres, mais leur suprématie est progressivement remise en cause par quelques clubs émergents, comme leStade quimpérois ou le CSJB Angers[15].

L'exposition dont bénéficie le Stade rennais sur la scène nationale lui permet d'attirer quelques joueurs de renom, dont les internationauxMaurice Gastiger etFrançois Hugues, et de s'attacher les services de jeunes joueurs locaux prometteurs, commeCharles Berthelot ouHervé Marc. Le, Hugues devient le premier joueur rennais à porter le maillot de l'équipe de France[40]. La saison1921-1922 permet au club breton de réaliser un excellent parcours en Coupe de France, quoique compliqué dans son exécution : en trente-deuxième de finale, les Stadistes ont besoin de la prolongation pour éliminer le Bordeaux AC, tandis qu'en quart de finale la qualification n'est acquise qu'après un match d'appui face à l'Olympique lillois. En demi-finale, le SRUC surclasse cependant l'Olympique de Paris (3-0), pourtant donné favori[41]. La finale l'oppose au tenant du titre, leRed Star. Dans le cadre dustade Pershing, des Rennais timorés sont dominés par des Audoniens davantage conscients de leur force[42]. Ces derniers ouvrent rapidement le score, avant d'assurer leur succès par un deuxième but en fin de match[43].

La saison suivante, le SRUC est bien parti pour rééditer sa performance. En quart de finale, il doit affronter leFC Cette[note 5], mais une réclamation de l'AS Française élimine finalement lesHéraultais pour le motif que l'un des joueurs cettois, leSuisse Kramer, n'était pas qualifié[32]. Le Stade rennais bat l'AS Française, et retrouve en demi-finale leFC Rouen, match qui se solde par un résultat nul et est donc à rejouer. Mais coup de théâtre quelques jours plus tard, lorsque laFFFA donne finalement raison au FC Cette, et invalide par conséquent le résultat du Stade rennais en quart de finale[32]. Selon plusieurs sources, l'aplomb du président cettoisGeorges Bayrou n'aurait pas été sans conséquence quant au jugement rendu par la FFFA[44],[45]. Démoralisés, les Rennais s'inclinent contre des Cettois dont le parcours s'arrête en finale.

Un an plus tard, une nouvelle affaire oppose le club rennais au FC Cette. Encore opposées en quart de finale de la coupe, les deux équipes ne parviennent pas à se départager (0-0). À l'issue du match, les dirigeants cettois posent des réserves sur la qualification deJean Batmale etRaymond Sentubéry. Arrivés plus tôt dans la saison, ceux-ci avaient été suspendus, n'ayant pas – selon la FFFA – leur résidence à Rennes au moment de la signature de leur licence[46]. Avant leur suspension, les deux joueurs avaient disputé une compétition parisienne d'importance mineure pour le compte du Red Star[47]. Le3 mars, la sentence tombe : le Stade rennais est disqualifié au profit du FC Cette, décision contestée qui entraîne la démission du président de la Coupe de France[48], et la fureur des dirigeants rennais.

Un club « hors-la-loi » (1929-1932)

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En1929, le Stade rennais rompt brusquement avec les instances régionales. En réaction à une réforme du calendrier établi par la LOFA, qui prévoit une augmentation considérable du nombre de matchs à disputer (et donc des frais de transport pour les matchs à l'extérieur), les dirigeants stadistes décident de quitter le giron fédéral, se privant de fait de toute compétition officielle (championnat régional et Coupe de France). Pour autant, le football ne disparaît pas au Stade rennais, des matchs amicaux de prestige étant alors organisés[49].

Isidore Odorico est le principal instigateur du passage au professionnalisme du Stade rennais en 1932.

Cette situation dure pendant trois ans. Devenu « hors-la-loi »[49], le SRUC dispute pendant cette période plus de cent matchs amicaux, dont vingt-neuf contre des équipes étrangères[50]. Au sein du club, l'influence d'Isidore Odorico s'affirme. Ancien joueur devenu dirigeant, il n'occupe la présidence qu'à partir de1932, mais c'est lui qui, dès le milieu desannées 1920, engage une politique de recrutement de joueurs étrangers[51] qui aboutit aux arrivées de nombreux joueursallemands,tchécoslovaques ouautrichiens. LesFerenc Lhottka,Jaroslav Bouček,Walter Kaiser ouGeorges Séfelin font alors leurs débuts sous le maillot rennais, quand le dénommé Trojanek prend en charge les entraînements du club[52].

Les débuts du professionnalisme (1932-1964)

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Irrégularité sportive et problèmes financiers (1932-1939)

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Alors que le premier championnat de France professionnel se met en place en 1932, le Stade rennais UC hésite à suivre le mouvement. Pourtant annoncé comme l'un des plus fervents partisans de cette réforme[53] dans le sillage d'Odorico[51], le club annonce en qu'il ne prendra pas part à ce premier championnat professionnel pour des raisons économiques[53]. Il faut finalement que le club des supporters s'engage à verser son obole en cas de difficultés financières pour que les dirigeants stadistes se décident à y engager leur équipe[54]. Le, dirigés par leHongroisKalman Szekany, les Rennais l'emportent lors de la première journée sur le terrain duFC Metz (2-1)[55]. Kaiser est le premier buteur rennais de l'ère professionnelle. Il sera sacré meilleur buteur du championnat à la fin de la saison[note 6].

Pendant ses premières saisons professionnelles, le club ne parvient pas à se mêler à la lutte pour le titre. Il voit également défiler les entraîneurs, puisqu'à Szekany succèdent rapidement l'ÉcossaisPhilip McCloy puis l'AutrichienJosef Schneider, tous deux dans un rôle d'entraîneur-joueur. En1935, le Stade rennais atteint néanmoins la finale de laCoupe de France, treize ans après sa première apparition à ce niveau. Pour ce faire, les Rennais éliminent deux équipes amateurs (Juvisy et l'AS Brestoise) puis trois formations de l'élite (Excelsior de Roubaix,FC Rouen etSC Fives), sans connaître de réelles difficultés. En revanche, l'attaquant du SRUC Walter Kaiser se fracture la cheville en demi-finale[56]. Une blessure d'autant plus préjudiciable que, plus tôt dans la saison, le Stade rennais avait également perdu sur blessure son autre buteur allemand,Walter Vollweiler, victime d'une fracture de la jambe[57]. Pour ne rien arranger, une querelle éclate avant la finale entre certains joueurs et les dirigeants rennais au sujet des primes de match[58]. Le jour de la rencontre, le, le Stade rennais doit faire face à une brillante oppositionmarseillaise, qui ne lui laisse aucune chance en marquant les trois buts de la rencontre avant la mi-temps (0-3)[59],[60].

L'équipe première du Stade rennais UC en 1936.

Dès le milieu desannées 1930, le Stade rennais connaît des difficultés financières. Relégué sportivement endeuxième division en1937, il est alors menacé de perdre son statut professionnel. À l'été 1936, il lui faut réunir la somme de 200 000 francs pour sauver le club. Unesouscription publique réunissant plus de 110 000 francs et une subvention de la mairie de 80 000 francs permettent finalement de le maintenir à flotin extremis[61]. Sur le terrain, le SRUC – désormais entraîné parJean Batmale – parvient rapidement à se remettre en selle. Après une première saison où la remontée enDivision 1 n'est manquée que d'un point[62], le club parvient à obtenir sa promotion l'année suivante, avec une confortable avance[note 7]. Mais le début de laSeconde Guerre mondiale vient interrompre cet élan positif.

Entre amateurisme et professionnalisme (1939-1945)

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À la fin de l'été1939, toutes les compétitions sont interrompues par le début des hostilités entre la France et l'Allemagne nazie. La plupart des joueurs sont mobilisés et partent au front. D'autres, de nationalité allemande, sont obligés de se cacher, commeAnton Raab[63], ou sont mis à l'isolement après l'arrivée de l'occupant, commeWalter Kaiser[64]. Les joueurs restants disputent une compétition régionale, la Coupe des Aînés. Fin novembre, un championnat de France est finalement organisé par la FFF, mais le SRUC décline l'invitation de la fédération, et retourne de ce fait dans l'amateurisme[64].

En1941, le Stade rennais retrouve après deux saisons le championnat de France professionnel, et intègre la poule regroupant les clubs de lazone occupée, puis ceux de la zone nord la saison suivante, sans parvenir à jouer les premiers rôles. En1943-1944, alors que lerégime de Vichy institue un « championnat de France fédéral », le SRUC retrouve le championnat amateur. La plupart de son effectif professionnel forme l'équipe fédérale Rennes-Bretagne, la fédération affectant elle-même les joueurs à leur équipe et l'État français les rémunérant de sa poche. L'équipe fédérale comme le Stade rennais « amateur » évolue auparc des sports de la route de Lorient[65]. Cette situation ne dure qu'un an, les équipes fédérales étant rapidement supprimées à laLibération en 1944.Isidore Odorico s'éteint le à l'âge de52 ans[66], laissant tout un club en deuil.

Les années Pleyer (1945-1952)

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Alors que la Division 1 reprend ses droits en 1945, le Stade rennais voit revenirFrançois Pleyer, ancien joueur du club. Néautrichien sous le nom de Franz Pleyer, il rejoint la France à vingt-deux ans pour s'engager avec le Stade rennais. Trois ans plus tard, il obtient la nationalité française, et représente les couleurs de son nouveau pays enéquipe de France militaire. Engagé dans l'armée française pendant la guerre, il est fait prisonnier enAllemagne, et ne recouvre sa liberté qu'à la libération[67]. C'est alors que le Stade rennais fait de nouveau appel à lui pour devenir entraîneur-joueur, avec sous ses ordres des éléments de valeur tels queJean Prouff,Salvador Artigas etHenri Guérin.

En1948-1949, le SRUC réalise sa meilleure saison de D1 depuis les débuts du professionnalisme. Emmenée par Artigas, le « maître-à-penser » de l'équipe[68], mais aussi parJean Grumellon, son redoutable buteur, l'équipe rennaise termine à la quatrième place du championnat[69]. Les saisons suivantes, le Stade rennais ne parvient pas à confirmer sa progression dans la hiérarchie du football français. Les talents d'entraîneur et de recruteur de François Pleyer[70] sont insuffisants pour empêcher le club de se battre année après année contre la relégation. En Coupe de France, les résultats ne sont guère meilleurs, le club ne parvenant pas à faire mieux qu'un quart de finale, atteint en1952[71].

En1951, le cinquantenaire du club est l'occasion d'une grande fête, dont le moment fort est un match de gala disputé par l'équipe rennaise face auxAnglais duCharlton Athletic Football Club, vainqueur de laCoupe d'Angleterre quatre ans plus tôt. Pour l'évènement, l'internationalAntoine Cuissard, qui évolue à l'AS Saint-Étienne mais a ses attaches en Bretagne, participe à la rencontre sous le maillot rennais, en compagnie de Guérin, Prouff et Grumellon notamment[72].Un an plus tard, à l'été 1952, Pleyer est remercié par les instances dirigeantes, une décision contestée par plusieurs joueurs de l'effectif, qui affirment ne pas comprendre et ne pas admettre le départ de leur entraîneur[73].

Un club en quête de reconnaissance (1952-1964)

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Antoine Cuissard, joueur du Stade rennais de 1955 à 1959, puis entraîneur de 1961 à 1964.

Salvador Artigas prend la suite de François Pleyer. Un changement qui ne porte pas ses fruits, puisque le Stade rennais est relégué enDivision 2 en fin de saison, après unbarrage perdu face auRC Strasbourg (0-4 puis 1-3). Artigas donne une touche hispanique à l'effectif rennais en recrutant ses compatriotesPatricio Eguidazu etJosé Caeiro. Le second se révèle être un excellent buteur, qui permet de retrouver la D1 en1956. Entre-temps, le Stade rennais dispute en juin1955 un nouveau barrage, cette fois perdu contreLille (0-1 puis 1-6), et change d'entraîneur, puisqueHenri Guérin remplace Artigas à la suite de cet échec.

En juin1954, Louis Girard est porté à la présidence du club. Son objectif est de donner au Stade rennais le statut de club majeur du football français en lui faisant gagner des titres, et en modernisant ses infrastructures[74]. Cette volonté se concrétise par une rénovation du Parc des sports de la route de Lorient : la vieille tribune en bois côté Vilaine est démolie et remplacée par une tribune en béton[75], alors que les gradins sommaires situés côté route de Lorient font place à une tribune flambant neuve. L'ensemble permet d'atteindre une capacité de 20 000 places[76].

Sur le plan sportif, la progression rennaise est moins évidente. Le retour en Division 1 est de courte durée, malgré le renfort d'Antoine Cuissard et l'affirmation de jeunes joueurs commeKhennane Mahi etYves Boutet, mais le club fait l'ascenseur et remonte une seconde fois dans l'élite pour s'y installer dans la durée à partir de1958. Dès la saison suivante, le club réussit, vingt-quatre ans après sa dernière performance notable dans la compétition, un beau parcours enCoupe de France. Éliminant tour à tour leSC Bel-Abbès, leStade briochin, l'AS Troyes et l'Olympique lyonnais, le Stade rennais parvient en demi-finale. Celle-ci, disputée àOran[note 8], l'oppose auFC Sochaux-Montbéliard. Sous le chaud soleilalgérien, lesFrancs-Comtois prennent rapidement l'avantage grâce à deux buts d'Yngve Brodd etJulien Stopyra en première mi-temps. Rennes ne pourra que réduire la marque à vingt minutes de la fin parGuy Méano, sans parvenir à égaliser. Le score final élimine le SRUC de la compétition (1-2)[77],[78].

Le début des années 1960 ne voit pas une franche progression sportive du Stade rennais, qui stagne au milieu du classement de D1, et ne parvient pas à réitérer sa performance de 1959 en Coupe de France. En1961,Antoine Cuissard remplace Henri Guérin à la tête de l'équipe professionnelle, dans un rôle strictement limité à celui d'entraîneur. Cuissard, dont la famille est à l'origine de la création duFC Lorient[note 9], opère un renouvellement de l'effectif, et enrôle quelques jeunes talents, pour la plupart bretons. Une solide équipe prend ainsi forme[79], qui brille par intermittences en championnat, sans parvenir à obtenir mieux qu'une onzième place en1963[80] et1964[81].

Jean Prouff et l'âge d'or (1964-1971)

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La coupe, enfin (1964-1965)

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Jean Prouff, ici photographié en 1949, est l'un des acteurs principaux de l'une des plus belles périodes de l'histoire du Stade rennais.

En 1964, Antoine Cuissard, en froid avec quelques joueurs, est remercié[79]. Pour le remplacer, le club fait appel à l'un de ses anciens joueurs devenu entraîneur,Jean Prouff, qui revient ainsi dans son club de cœur[82]. En1933, Prouff estminime lorsqu'il signe sa première licence au SRUC. Parti de Rennes en1936 avec le reste de sa famille[83], il y retourne pour intégrer l'effectif professionnel du Stade rennais en1941. Jusqu'en1952, il fait plusieurs passages au club, y disputant plus de deux cents matchs professionnels[84]. International (dix-sept sélections, dont treize alors qu'il évolue au Stade rennais[85]), il est également un athlète accompli[86], dans la tradition du SRUC omnisports[note 10].

L'arrivée de Prouff change radicalement le visage de l'équipe. Il y incorpore un nouvel élément, le buteurDaniel Rodighiero, connu quelques années plus tôt auRed Star[87], mais il change surtout le système de jeu rennais. LeWM et le 3-2-5 employés par ses prédécesseurs laissent place au 4-2-4 que Prouff avait découvert face auRSC Anderlecht alors qu'il entraînait leStandard de Liège[83]. Au jeu prudent et au marquage individuel prônés successivement par Guérin et Cuissard, Prouff impose un jeu résolument offensif et une défense de zone, en ligne, jouant lehors-jeu de façon systématique[88].

Après un début de saison mitigé, le Stade rennais monte progressivement en puissance au cours de lasaison 1964-1965. Irrésistible à partir de, le SRUC s'appuie sur l'efficacité de Rodighiero pour s'imposer comme la meilleure attaque de Division 1[89]. Au classement, les Rennais ne parviennent pas à concurrencer unFC Nantes qui remporte son premier titre de champion, malgré deux victoires obtenues sur le voisin ligérien (3-2 à Nantes, 4-0 à Rennes). Fin mai, le Stade rennais termine à la quatrième place, égalant sa performance de 1949[90].

Mais le fait majeur de la saison est le parcours du club en Coupe de France. Lors des quatre saisons précédentes, le SRUC a systématiquement vu son parcours prendre fin dès les trente-deuxièmes de finale[71]. Devant cet insuccès, il se dit que le Stade rennais, comme toute la Bretagne, « aime la coupe, mais ne la gagne jamais »[91]. Pourtant, sous la houlette de Prouff, les « Rouge et Noir » franchissent un à un les obstacles qui se présentent à eux. Tranquilles vainqueurs duRed Star (2-0), ils ont plus de difficultés à éliminer leRC Lens au tour suivant, ne se qualifiant que grâce à un but de dernière minute deClaude Dubaële (4-3)[92]. Les obstacles formés par les amateurs deSaint-Quentin puis par l'OGC Nice sont aisément surmontés (10-0 puis 5-2), et le SRUC se retrouve en demi-finale. AuParc des Princes, l'AS Saint-Étienne deRobert Herbin fait face du mieux possible à des Rennais totalement déchaînés. Le SRUC mène trois buts à zéro à la pause, grâce à un doublé dePellegrini et un but de Dubaële[93]. En seconde mi-temps, poussés par Jean Prouff, les Rennais ne relâchent pas leurs efforts offensifs, et obtiennent les faveurs d'un public parisien conquis[94], sans parvenir toutefois à alourdir le score.

Comme en1922 et1935, le Stade rennais parvient en finale. Contrairement aux deux fois précédentes, les « Rouge et Noir » sont cette fois favoris alors que leur est opposée une jeune équipe deSedan[95]. Le jour de la finale, le, l'enjeu inhibe pourtant l'équipe rennaise, qui subit les assauts des Ardennais[96].Marie, puisPerrin donnent rapidement deux buts d'avance à Sedan, mais Rennes parvient à réduire le score juste avant la mi-temps, grâce à un but d'André Ascencio. En seconde période, à l'heure de jeu, Rodighiero parvient à égaliser de la tête et plus rien ne sera marqué, même en prolongation (2-2)[97].

« Rennes a explosé de joie en apprenant votre succès. L'ambiance que nous vivons aujourd'hui me rappelle celle de la libération ».

Henri Fréville, maire de Rennes, le 31 mai 1965[98]

La foule accueillant l'équipe à Rennes.

Trois jours plus tard, le, la finale est rejouée. Un seul un changement est effectué au sein des deux équipes,Jean-Pierre Brucato remplaçantRené Cédolin blessé en défense centrale[99]. Comme lors du premier match, Sedan prend vite l'avantage, sur un penalty sifflé pour une main pourtant involontaire de Brucato. Mené à la mi-temps, Rennes refait son retard rapidement sur un but inscrit de près par Rodighiero. En fin de rencontre,Loncle donne l'avantage au SRUC d'une volée pleine lucarne, avant qu'un penalty obtenu par Dubaële et transformé par Rodighiero n'assure définitivement la victoire au Stade rennais[97],[100]. Premier club breton vainqueur de la Coupe de France, le Stade rennais fait un retour triomphal en Bretagne, salué par une foule massive venue faire la fête dans les rues de Rennes[101],[102].

Europe, mise en lumière, et sauvetage financier (1965-1970)

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Grâce à cette victoire, et au jeu pratiqué par l'équipe, le Stade rennais gagne en notoriété. Le club s'attache les services des meilleurs espoirs bretons, commeLouis Floch,Pierre Garcia etRobert Rico, qui rejoignent l'effectif professionnel. Dans la foulée de son succès, le club dispute leChallenge des champions contre le FC Nantes, mais doit s'incliner (2-4). Il s'ouvre également les portes de sa première expérience européenne. EnCoupe d'Europe des vainqueurs de coupe, le SRUC doit rapidement baisser pavillon devant leDukla Prague et sonBallon d'orJosef Masopust (0-2 àPrague, 0-0 à Rennes). Les joueurs rennais s'attirent les bonnes grâces des sélectionneurs nationaux,Cardiet, Dubaële,Lavaud, Loncle et Rodighiero intégrant alors l'équipe de France.

L'intérêt du public rennais pour son équipe est plus haut que jamais. Le, la rencontre opposant le SRUC au FC Nantes attire 28 148 spectateurs, nouveau record pour le Parc des sports de la route de Lorient[103]. L'enceinte rennaise se modernise alors, inaugurant le un système d'éclairage permettant la tenue de rencontres disputées en nocturne[104].

Sur le plan sportif, la victoire de 1965 reste sans lendemain. Le Stade rennais obtient une bonne sixième place à l'issue du championnat 1965-1966[105], mais retombe rapidement parmi les équipes de milieu de tableau, se battant régulièrement contre la relégation. En coupe, les Rennais ne parviennent pas à rééditer leur performance. En1967, ils retrouvent les demi-finales, et sont opposés, comme en 1959, au FC Sochaux-Montbéliard. La première manche ne donnant rien (0-0a.p.), le match est rejoué. Une semaine plus tard, Sochaux décroche sa qualification grâce à un triplé de son attaquantAdy Schmit (3-4)[106]. L'été suivant, l'effectif professionnel est grandement renouvelé avec les départs de cinq des vainqueurs de 1965 : Ascencio, Boutet, Brucato, Pellegrini et Prigent[107].

Lasaison 1969-1970 est celle de « l'épouvante »[108]. Depuis1968, le club accuse un sérieux déficit financier de 380 000 francs, qui oblige le président Louis Girard à démissionner en juillet1969[74]. L'arrivée dusponsoring sur les maillots du club ne parvient pas à améliorer les choses, et fin 1969 le club se trouve au bord de la faillite. La situation sportive est quant à elle catastrophique, l'équipe occupant pendant toute la première partie de saison la dernière place du classement, à tel point qu'un départ de Jean Prouff est envisagé en coulisses. Soutenu par ses joueurs, le technicien reste en place[109]. Le, l'entrepreneur et maire deCarhaix-Plouguer Jean Rohou est élu à la présidence du club[110]. Il organise le sauvetage financier du club, qui est réalisé grâce à la générosité des supporters, duConseil général d'Ille-et-Vilaine, et grâce à l'amélioration des résultats sportifs qui augmentent les recettes de billetterie[111]. À partir de janvier, Jean Prouff et son équipe parviennent en effet à remonter la pente, l'arrivée deMarcel Aubour dans les buts solidifiant notamment une défense à la dérive quelques mois auparavant[note 11]. La fin de saison est même l'occasion pour le club de s'offrir un nouveau bon parcours en Coupe de France, le SRUC ne s'inclinant que de justesse en demi-finale face à l'AS Saint-Étienne (0-1 à Rennes, 1-1 à Saint-Étienne)[112].

La seconde glorieuse (1970-1971)

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Le renouveau engagé au début de l'année1970 se prolonge lors de la saison suivante. Le groupe est renforcé par l'émergence du jeuneRaymond Keruzoré, dont Prouff devient rapidement le père spirituel[113], mais aussi par l'arrivée du stoppeurZygmunt Chlosta, qui forme avecAlain Cosnard,René Cédolin etLouis Cardiet la défense des « quatre C »[114]. Quelques mois plus tard, le départ deDaniel Rodighiero est compensé par l'arrivée duLyonnaisAndré Guy, qui ne tarde pas à se mettre en évidence, essentiellement en Coupe de France où le SRUC réalise une nouvelle fois un excellent parcours.

Jusqu'en demi-finale, le Stade rennais retrouve sur son chemin trois clubs deDivision 2, et un club deDivision 3. Pourtant, si les deux premiers tours, disputés face àQuevilly (2-0) et contre l'Entente Bagneaux-Fontainebleau-Nemours (4-1) sont passés en toute tranquillité, les Rennais ont toutes les peines du monde à éliminer les amateurs duCA Mantes-la-Ville. Lors du match aller à Rennes, les Bretons ne doivent leur victoire qu'à unpenalty très controversé, sifflé contre l'un des joueurs mantevillais ayant pris le ballon dans ses mains alors que son gardien de but se faisait soigner pour des crampes, sans que l'arbitre n'ait arrêté le jeu[115],[116]. Au retour, dans une ambiance délétère, les Rennais sont rapidement menés au score, mais parviennent à égaliser puis à tenir le score pour se qualifier (1-0 puis 1-1)[117]. En quart de finale contreMonaco, les Rennais doivent céder en Principauté (0-2), mais refont complètement leur retard lors du seul premier quart d'heure du match retour (victoire 4-0 finalement)[118].

LeStade olympique de Colombes abrite la finale de laCoupe de France 1970-1971, la deuxième remportée par le Stade rennais.

En demies, c'est une finale avant la lettre qui s'annonce entre le SRUC et l'Olympique de Marseille[119]. Futur champion de France[120] l'OM est favori, d'autant que quelques jours avant le match aller, les Olympiens écrasent les Rennais en championnat auVélodrome (0-5). Le résultat est cependant trompeur, Jean Prouff ayant volontairement changé plusieurs joueurs de poste et aligné plusieurs remplaçants pour brouiller les pistes[121]. Quatre jours plus tard, Rennes s'incline de nouveau, mais sur la plus petite des marges (0-1), conservant toutes ses chances pour le match retour. Celui-ci, disputé dans un Parc des sports de la route de Lorient plein à craquer[121], tient toutes ses promesses. Rennes part à l'assaut des buts marseillais, trouve le poteau puis se fait refuser un but. Dans la foulée,Loubet ouvre le score pour l'OM, obligeant le SRUC à marquer deux fois pour espérer une éventuelle prolongation[note 12]. Et puis, André Guy place sa tête par deux fois pour remettre les deux équipes à égalité, dans une ambiance de feu (2-1). Laprolongation ne donnant rien, tout se joue auxtirs au but. Côté rennais, seulAndré Betta manque la cible ; côté marseillais,Josip Skoblar tire au-dessus, quandMarcel Aubour parvient à stopper les tentatives deKula etHodoul[122]. Le Stade rennais élimine Marseille, et gagne grâce à Aubour le droit de disputer la finale de l'épreuve.

En finale, le, le Stade rennais domine largement l'Olympique lyonnais dans le jeu, mais tarde à concrétiser son avantage par un but. Peu en réussite, André Guy manque plusieurs occasions face à ses anciens coéquipiers[123]. Dans le même temps, l'arbitre de la rencontre refuse deux buts aux Rennais, pour des raisons que ceux-ci ne comprennent pas[121]. Pendant l'un des arrêts de jeu occasionnés par les contestations rennaises, une partie du nombreux public breton venu soutenir les siens àColombes lance desartichauts sur la pelouse. Aubour rentre dans la légende de la coupe en jouant auxboules avec pour nettoyer sa surface de réparation[124]. Peu après l'heure de jeu, le SRUC fait enfin la différence : à la suite d'une perte de balle lyonnaise au milieu de terrain, André Guy est lancé dans la profondeur, mais son tir trouve le poteau. Dans la foulée, il récupère le ballon mais est fauché parValette. Le penalty sifflé en faveur des « Rouge et Noir » est transformé pleine lucarne par Guy, qui donne sa seconde victoire en Coupe de France au Stade rennais (1-0)[125],[126]. Pour la seconde fois de leur carrière, Cardiet et Cédolin, seuls rescapés de 1965, soulèvent la coupe. Le lendemain, le retour à Rennes est triomphal, la ville fêtant comme il se doit ses joueurs[127].

Les années noires (1971-1998)

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Changement d'identité (1971-1973)

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Le Stade rennais dispute àIbrox Park, face auxGlasgow Rangers, l'un des premiers matchs européens de son histoire.

Auréolé de son nouveau triomphe, le Stade rennais enchaîne avec un succès qu'il partage lors duChallenge des champions avec l'Olympique de Marseille (2-2)[note 13]. Engagé pour la deuxième fois enCoupe d'Europe des vainqueurs de coupe, le SRUC ne parvient pas à faire mieux qu'en 1965, sorti dès son entrée en lice par lesGlasgow Rangers, futurs vainqueurs de l'épreuve (1-1 à Rennes, puis 0-1 à Glasgow). Auteur du but à l'aller route de Lorient, le jeunePhilippe Redon est le premier joueur rennais buteur en coupe d'Europe[128].

Le, la section football du Stade rennais université-club, la seule qui soit dotée d'une équipe professionnelle, franchit un cap dans son évolution. À l'issue d'une assemblée générale, elle quitte le giron du SRUC et prend le nom de Stade rennais football club. Les autres sections, celles d'athlétisme, debasket-ball, dehockey sur gazon et derugby continuent sous le nom de Stade rennais omnisports[129]. Le SRFC nouvellement formé dispose de son propre président, Joseph Dault[130]. Ce changement s'accompagne d'un bouleversement au sein de l'organigramme du secteur sportif. Après sept années à la tête de l'équipe première,Jean Prouff passe la main à l'été 1972. Il est remplacé parRené Cédolin qui met un terme à sa carrière de joueur, et il devient un éphémère directeur technique[83] avant de partir entraîner d'autres clubs un an plus tard.

Sur le terrain, une nouvelle génération de joueurs prend progressivement la main. André Guy et Robert Rico partent l'été suivant la victoire en Coupe de France, Aubour et Chlosta un an plus tard. En, deux ans après, seuls demeurent dans l'effectifAndré Betta etAlain Cosnard parmi les titulaires de Colombes. Symbole de ce passage de témoin, les juniors du club remportent le laCoupe Gambardella. Parmi les jeunes rennais, quelques éléments, comme le gardienPierrick Hiard et le défenseurJean-Luc Arribart ne tardent pas à frapper à la porte de l'équipe première[131], tout commePatrick Delamontagne.

La descente aux enfers (1973-1982)

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Lasaison 1973-1974 marque une rupture. Habitué à jouer le milieu de tableau les saisons précédentes, le Stade rennais se retrouve cette fois à se battre pour son maintien. À ces difficultés sportives s'ajoutent des difficultés financières, qui ne sont provisoirement résorbées que grâce à un geste de la municipalité, et à une opération promotionnelle initiée par Bernard Lemoux, élu nouveau président du SRFC en[132]. Quant à la situation sportive, elle s'améliorein extremis passé janvier, après l'arrivée de l'attaquantivoirienLaurent Pokou qui démontre rapidement toute l'étendue de son talent[133].

La saison suivante, malgré le retour deRaymond Keruzoré après un exil peu concluant d'un an à Marseille[113], le Stade rennais ne peut empêcher la relégation. Alors que l'équipe pointe encore dans leventre mou du championnat, René Cédolin est débarqué à la surprise générale, et remplacé parAntoine Cuissard, de retour dix ans après son départ[134]. Peu productif, ce remplacement est suivi d'une chute brutale des résultats, qui aboutit, le, à un retour enDivision 2, dix-sept ans après le dernier passage à ce niveau.

Cette relégation permet des retrouvailles avec des clubs voisins que le Stade rennais n'avait plus affrontés en championnat depuis le passage au professionnalisme en1932. LeStade brestois, leStade lavallois et leFC Lorient[note 14] ont entre temps accédé au statut professionnel dans lesannées 1960 ou1970, profitant de l'ouverture de la deuxième division aux meilleurs clubs amateurs[note 15].A contrario, plus aucun club breton n'évolue en Division 1, seul leFC Nantes représentant alors le grand Ouest. Relégué au même niveau que les clubs précédemment cités, le Stade rennais abandonne de fait sa position de meilleur club breton.

Les résultats sportifs du Stade rennais se dégradent fortement à la fin des années 1970. Ce graphique, qui présente l'évolution du classement du club dans les deux divisions professionnelles, montre bien la crise qui le secoue pendant cette période.

En1976, le Stade rennais remonte immédiatement en D1, mais l'embellie est courte. Englué dans ses difficultés financières[135],[136], le club est de nouveau relégué en D2. Le, le septième tour de Coupe de France qu'il dispute face à l'AS Brestoise est annoncé comme le dernier match d'un Stade rennais au bord de la disparition pure et simple[137]. Grâce à l'obstination de ses dirigeants, qui parviennent à placer le Stade rennais football club en règlement judiciaire plutôt qu'en liquidation judiciaire le, le club se sauve temporairement de la faillite[137]. Conséquence néanmoins,Antoine Cuissard, devenu directeur sportif, ainsi queClaude Dubaële qui lui a succédé comme entraîneur, sont victimes d'un licenciement économique. Le second est remplacé parAlain Jubert[138]. Obligé d'alléger sa masse salariale, le Stade rennais voit ses meilleurs joueurs le quitter, comme Laurent Pokou parti àNancy, et doit se séparer de ses meilleurs jeunes, comme Pierrick Hiard et Patrick Delamontagne.Alfred Houget puis Gérard Dimier, qui succèdent à Bernard Lemoux au poste de président, entreprennent une politique d'austérité qui stabilise les finances du club, d'autant que les supporters, réunis en une association, apportent également leur participation financière. Le statut professionnel du Stade rennais, lourdement menacé en 1978, est définitivement sauvé au début de1979[139].

Sur le terrain, les résultats pâtissent de ces restrictions. En1977-1978, le Stade rennais se bat toute la saison contre la relégation enDivision 3 et termine à la douzième place de son groupe, le plus mauvais résultat du club depuis son passage chez les professionnels[140]. Les saisons suivantes, sous la direction dePierre Garcia qui succède à Jubert, l'équipe première relève peu à peu la tête. Avec des joueurs de base commePhilippe Berlin,Jean-Yves Kerjean,Patrick Rampillon ou encoreHoussaine Anafal, l'effectif rennais se construit progressivement, sans parvenir toutefois à obtenir la remontée malgré unbarrage disputé – et perdu – en1980.

Un club en reconstruction (1982-1987)

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Soutenu par la municipalité qui accorde au club une subvention de deux millions de francs[141], le club repart d'un nouvel élan en1982.Jean Vincent remplace Pierre Garcia, et l'apport de joueurs tels queFarès Bousdira ouVicky Peretz permet au Stade rennais de réaliser une saison parfaite, conclue par une remontée en Division 1 et un titre de champion de France de Division 2. Sans le savoir, le SRFC enclenche le début d'une période où il fera « l'ascenseur » entre D1 et D2 jusqu'en 1994.

En1983, le retour dans l'élite s'accompagne de celui du gardienPierrick Hiard. Son renfort, ainsi que celui de l'internationalYannick Stopyra, ne parvient pas à éviter au club un retour immédiat en Division 2. L'année suivante,Pierre Mosca, qui succède à Jean Vincent, fait remonter le SRFC à l'issue d'un parcours en barrage épique, conclu par une interminable séance detirs au but gagnée face àRouen le.

Lasaison 1985-1986 est l'occasion d'une brève accalmie au cœur de cette période mouvementée. En championnat, le Stade rennais parvient à se maintenir presque tranquillement, terminant à la treizième place[142]. En Coupe de France, il renoue avec ses heures glorieuses en parvenant jusqu'en demi-finale, chose qui n'avait pas été réalisée depuis quinze ans, mais la revanche de la demi-finale 1971 voit l'Olympique de Marseille s'imposer en assurant le match nul route de Lorient (0-1 puis 1-1)[143].

Fort de ce retour au premier plan, le Stade rennais et la municipalité entreprennent une rénovation dustade de la route de Lorient. La vieille tribune en béton située côté route est mise à bas, et remplacée par un nouvel ensemble plus vaste, protégé par de grandes toiles. Le but avoué est de doter Rennes d'un stade « digne d'une capitale régionale »[144],[145]. À terme, les quatre tribunes du stade doivent ainsi être rénovées, mais la situation sportive du club vient interrompre le projet. En difficulté au classement, le SRFC change de président en janvier. Mis en minorité au conseil d'administration du club, Gérard Dimier doit quitter la présidence. Son remplaçant est Jean-Raphaël Soucaret, président dePfizer France, principal sponsor du club. Immédiatement, Pierre Mosca est limogé etPatrick Rampillon, responsable du centre de formation, assure l'intérim jusqu'à la fin de la saison[146]. La situation sportive continue de se dégrader, et le club redescend en D2.

« Qu'est-ce qui est rouge et noir, qui monte et qui descend ? » (1987-1998)

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LaMairie de Rennes, ici représentée par son Hôtel de Ville, détient 47 % des parts de la société d'économie mixte qui se met en place en 1988.

Incapable de se maintenir durablement en D1, le SRFC devient la cible de quelques moqueurs, qui ironisent sur sa pratique assidue de « l'ascenseur » en demandant ce qu'est cette chose rouge et noire, qui ne cesse de monter et de descendre[146].

À l'été1987,Raymond Keruzoré revient au club et est intronisé entraîneur. Dans le même temps, une révolution se prépare sur le plan administratif : le, le Stade rennais football club devient unesociété d'économie mixte, dont la municipalité détient 47 % des parts[147]. Le club franchit également un palier structurel en commençant à développer réellement soncentre de formation sous la houlette de Rampillon, avec la création de l'École technique privée Odorico[148]. Pour autant, il doit, D2 oblige, réduire sa masse salariale et son budget[149]. Keruzoré reconstruit patiemment son effectif, avec le recrutement du buteurnéerlandaisErik van den Boogaard, le retour au club dePatrick Delamontagne, et l'installation de quelques joueurs comme titulaires inamovibles, commeFrançois Denis,Michel Sorin,Serge Le Dizet etLaurent Delamontagne, le jeune frère de Patrick. Après une saison de tâtonnement et une autre conclue par un barrage perdu, le Stade rennais obtient sa remontéein extremis le. Menant un duel à distance avec l'US Valenciennes-Anzin, les Rennais arrachent à la dernière minute leur promotion sur la pelouse duMoustoir grâce à un but deJean-Christophe Cano[149].

Le retour en D1 s'avère une nouvelle fois compliqué. Malgré l'apport de l'attaquant camerounaisFrançois Omam-Biyik, le Stade rennais plonge et ne parvient pas à éviter une dernière place au classement qui doit le ramener en Division 2 et qui provoque le départ de Raymond Keruzoré. Mais retournement de situation pendant l'été1991 :Bordeaux,Brest etNice sont rétrogradés administrativement par laDirection nationale du contrôle de gestion, permettant au SRFC d'être repêché[150]. Ce n'est pourtant que partie remise, puisque, désormais dirigé parDidier Notheaux, le Stade rennais est relégué à l'issue de la saison suivante, après un barrage perdu contre leRC Strasbourg (0-0 à Rennes, puis 1-4 à Strasbourg)[151]. Le retour en D2 s'accompagne d'un renouvellement de l'effectif, marqué par l'affirmation de plusieurs jeunes, commeLaurent Huard etSylvain Wiltord formés au club, mais surtout commeJocelyn Gourvennec, recruté un an plus tôt àLorient[152]. Didier Notheaux, resté en poste malgré la relégation, ne parvient pas à conserver la confiance du présidentRené Ruello en n'obtenant pas une remontée immédiate, et est limogé en fin de saison[153].

Formé au club,Sylvain Wiltord se révèle avec le Stade rennais au milieu des années 1990.

Pour remplacer Notheaux, le Stade rennais fait appel lors de l'été1993 àMichel Le Milinaire, entraîneur duStade lavallois entre1968 et1992. Dans le même temps, le club bénéficie de l'apport financier duGroupe Pinault, qui devient sponsor principal en lieu et place dePfizer[153]. Les résultats ne se font pas attendre, et le Stade rennais obtient son ticket pour la D1 à l'issue d'une saison parfaitement maîtrisée. Ne reste à réaliser que le plus difficile : s'y maintenir. Aidé par un recrutement judicieux, marqué par l'arrivée de l'attaquant suisseMarco Grassi, Le Milinaire réussit dans son entreprise, et fait même mieux la saison suivante en qualifiant le SRFC pour laCoupe Intertoto.

Atteint par la limite d'âge, Le Milinaire doit céder sa place à la fin de lasaison 1995-1996[154], et est remplacé par son adjointYves Colleu. Devenu performant, le centre de formation du club fournit une nouvelle génération de joueurs, menés par des éléments commeOusmane Dabo,Anthony Réveillère etMikaël Silvestre. En difficulté pendant la saison, le club peut néanmoins compter sur l'apport du buteurStéphane Guivarc'h, prêté parAuxerre, et qui succède àKaiser etGrumellon en devenant le troisième rennais sacré meilleur buteur de D1. Colleu, dont la première expérience comme entraîneur principal s'avère délicate malgré le maintien obtenu, revient au poste d'adjoint alors queGuy David prend les commandes de l'équipe. Le recrutement catastrophique réalisé n'aidant en rien[note 16], le SRFC se bat contre la relégation pendant toute la saison. Lors de la dernière journée, le, les Rennais mènent une lutte à distance avec l'En Avant de Guingamp. Virtuellement relégués en seconde mi-temps, ils se sauvent en l'emportant grâce à un but marqué dans le dernier quart d'heure parKaba Diawara, prêté au mois de janvier précédent parBordeaux[155].

L'ère Pinault (depuis 1998)

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Ambitions, modernisation et gaspillage (1998-2002)

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François Pinault, ici en 2015, rachète le Stade rennais en 1998.

Le maintien obtenu de justesse en s'avère décisif pour le devenir du Stade rennais. À la suite de ce sauvetage sportif, la municipalité décide de lancer unappel d'offres pour céder ses parts de laSEM, le club lui coûtant trop cher. La manœuvre n'est pas irréfléchie, le milliardaireFrançois Pinault ayant été sondé sur ses intentions au début de l'année 1998, et ayant donné son accord pour le rachat du club à la suite du maintien acquis[156]. Logiquement, et malgré une offre concurrente, la proposition du Groupe Pinault emporte les faveurs municipales. En juillet1999, François Pinault devient actionnaire majoritaire d'un club dont le statut juridique passe alors enSAOS et qui intègre le giron de laholdingArtémis[150]. Deux ans plus tard, la municipalité se retire définitivement du capital du club, laissant 100 % du capital du club à Artémis[156], tandis que le statut juridique du Stade rennais FC passe de SAOS àSASP[157]. L'arrivée de Pinault s'accompagne d'une modernisation spectaculaire des infrastructures sportives. En avril1997, le conseil municipal vote la rénovation dustade de la route de Lorient et la création du centre d'entraînement de laPiverdière[158]. La reconstruction du stade, commencée en, s'effectue tribune par tribune sur une durée de cinq ans. Quant au centre d'entraînement flambant neuf, il est inauguré en juin2000[159].

Ces modifications structurelles s'accompagnent de plusieurs changements dans l'organigramme. René Ruello quitte la présidence, mais demeure membre du comité directeur du club, alors quePierre Blayau, ancien président du directoire du Groupe Pinault et alors PDG deMoulinex, accède à la présidence du Stade rennais FC[160]. Guy David n'ayant pas donné satisfaction, le technicien est remplacé parPaul Le Guen qui commence sa carrière d'entraîneur. Lors du début de saison, les instances dirigeantes du club sont confrontées au départ des jeunesMikaël Silvestre etOusmane Dabo, qui refusent de signer leur premier contrat professionnel avec le Stade rennais, préférant rejoindre l'Inter Milan[161]. Le club obtient finalement une indemnité de formation de28 millions de francs sur jugement de laFIFA[162]. Malgré ces remous, et grâce à un recrutement réussi, le club réalise une excellente saison, se mêlant à la lutte pour les places européennes. Quasi inconnu à son arrivée en Bretagne, l'attaquantShabani Nonda s'impose rapidement comme un buteur de premier plan[163], et emmène le SRFC à une cinquième place qui le qualifie une nouvelle fois pour laCoupe Intertoto.

En lice dans cette « pré-coupe européenne »[note 17], le Stade rennais retrouve en finale la prestigieuseJuventus Turin deZinédine Zidane. Après un match aller en Italie dont la « Juve » sort vainqueur (0-2), la perspective du match retour ne laisse que peu d'espoirs de qualification pour les joueurs rennais. Dans une ambiance festive et sur-motivés par l'évènement, Paul Le Guen et ses hommes arrachent le match nul (2-2), sortant la tête haute de cette confrontation[164]. La suite de la saison est moins positive, le club ne sauvant sa place en Division 1 que grâce à une victoire face àMetz lors de la dernière journée. Malgré cette période plus difficile, Paul Le Guen reste en place, ce qui n'est pas le cas de Pierre Blayau, remplacé en par René Ruello.

Transféré à Rennes contre21 millions d'euros,Severino Lucas est l'exemple le plus frappant d'une politique de transferts coûteuse et inefficace entreprise lors de l'été 2000.

Les ambitions que génèrent l'arrivée de Pinault se concrétisent lors de l'été 2000 par des investissements massifs sur le marché des transferts. Au départ de Shabani Nonda pourMonaco moyennant21 millions d'euros[165] répondent les recrutements à prix d'or de plusieurs joueurssud-américains pour la plupart inconnus, commeSeverino Lucas,Mario Hector Turdó et le jeuneLuís Fabiano. Au total, ce sont plus de44 millions d'euros qui sont investis, sans compter les recrutements de quelques autres joueurs français[note 18]. Ces efforts financiers démesurés restent vains, aucun de ces joueurs ne parvenant réellement à s'imposer. Malgré la sixième place obtenue en fin de saison, et la nouvelle qualification pour laCoupe Intertoto, la position de Le Guen est longtemps menacée durant la saison, la faute à un mauvais parcours lors de la phase aller, et à des relations conflictuelles avec les dirigeants du club. En crise, le Stade rennais paye les choix hasardeux des responsables du recrutement que sontGérard Lefillatre (manager général depuis1992),Jean-Michel Moutier (directeur sportif) et Hubert Guidal (directeur général)[166]. Une nouvelle saison à jouer le maintien plus tard, cette fois avecChristian Gourcuff comme entraîneur, et François Pinault décide de repartir de zéro avec de nouveaux dirigeants[167].

Le pari de la jeunesse (2002-2008)

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En mai2002, le Stade rennais fait peau neuve, et le temps des dépenses démesurées prend fin.Emmanuel Cueff, bras droit de Pinault, est installé à la présidence. Un nouveau manager général est engagé en la personne dePierre Dréossi, et Christian Gourcuff est remplacé parPhilippe Bergeroo dans le costume d'entraîneur. Le recrutement « international » réalisé par le club[168],[note 19] est pour le moins mitigé, seul le jeune gardienPetr Čech parvenant réellement à s'imposer. Le, alors que le club est en proie à de grosses difficultés sportives, Bergeroo est limogé, et remplacé par leBosnienVahid Halilhodžić. Ce changement provoque un électrochoc au sein de l'effectif professionnel, et le Stade rennais parvient à sauver sa place en Ligue 1[note 20].

Formé au club, Yoann Gourcuff se révèle sous les couleurs du Stade rennais avant d'atteindre l'équipe de France.

Halilhodžić ne reste que quelques mois au Stade rennais, préférant continuer sa carrière en2003 auParis Saint-Germain. Pour le remplacer, les dirigeants du club choisissent leRoumainLászló Bölöni, dont la réputation de formateur correspond au profil recherché[169]. Après avoir dépensé des millions sur le marché des transferts, le club souhaite en effet s'appuyer sur soncentre de formation, et notamment sur une génération montante qui, le, a remporté laCoupe Gambardella[170]. Peu à peu, lesJimmy Briand et autresYoann Gourcuff intègrent le groupe professionnel. S'y ajoutent quelques recrutements judicieux, comme ceux d'Alexander Frei et deKim Källström, et le Stade rennais dispose enfin d'un effectif capable de jouer durablement les premiers rôles en Ligue 1. Neuvième en2004[171], le Stade rennais obtient une méritoire quatrième place en2005[172], égalant ses résultats de 1949 et 1965, et se qualifiant pour la première fois pour une coupe européennevia le championnat. Emmené par un duo offensif Frei-Monterrubio performant[note 21], le Stade rennais parvient à y éliminer l'Osasuna Pampelune (3-1 à Rennes, 0-0 à Pampelune), mais se fait ensuite sortir en phase de poule. Irréguliers en championnat, les Rennais se font cependant remarquer via une série de huit victoires consécutives, dont une victoire (4-1) sur le terrain de l'Olympique lyonnais, qui leur permet de postuler à une qualification enLigue des champions. Mais en toute fin de saison, l'équipe s'écroule, et le nul concédé à domicile face àLille (2-2) lors de la dernière journée sonne comme la fin d'une époque[173] : septième, non-qualifié pour l'Europe, le club voit partir plusieurs de ses meilleurs joueurs, dont Frei, Källström, et la révélation Gourcuff. László Bölöni choisit lui aussi de s'en aller, laissant la place d'entraîneur vacante.

Pierre Dréossi, manager général du Stade rennais entre 2002 et 2013, et entraîneur de 2006 à fin 2007.

Le, à la surprise générale,Pierre Dréossi est nommé entraîneur, rôle qu'il cumule avec celui de manager général[174]. Quelques mois plus tard, en décembre, Emmanuel Cueff quitte à son tour le club. Il est remplacé à la présidence par l'homme politiqueFrédéric de Saint-Sernin[175]. D'abord moyenne, la saison est bonifiée par une excellente fin d'exercice. S'appuyant toujours sur la vigueur de sa formation, avec l'émergence deSylvain Marveaux et deStéphane Mbia notamment, le Stade rennais est à deux doigts de décrocher une troisième place synonyme de Ligue des champions. Mais dans les arrêts de jeu du dernier match de la saison, Lille parvient de nouveau à arracher un match nul (1-1) face aux Rennais, ce qui prive ces derniers d'une performance historique, et les condamne à ne jouer « que » la Coupe UEFA[176].

La montée en puissance du club se confirme néanmoins, et lui permet d'attirer des joueurs d'avenir ou de renom à l'été2007, avec l'arrivée du défenseurRod Fanni, et le retour au club deSylvain Wiltord. Après un bon début de championnat, qui semble confirmer les ambitions européennes du Stade rennais, l'équipe plonge en automne, se fait rapidement éliminer de la Coupe UEFA, et se rapproche dangereusement de la zone de relégation. Pierre Dréossi décide le de laisser de côté sa casquette d'entraîneur pour se concentrer sur celle de manager général[177].Guy Lacombe le remplace, et parvient à redresser les résultats jusqu'à obtenir une nouvelle qualification pour laCoupe Intertoto. Dans le même temps, la formation rennaise est à nouveau récompensée avec une nouvelle victoire enCoupe Gambardella[178], et plusieurs titres de « meilleur centre de formation de France »[179].

Des finales et enfin un titre (depuis 2008)

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René Ruello revient pour la troisième fois à la présidence du Stade rennais en 2014.

Enfin performant et stable en Ligue 1, le Stade rennais s'installe parmi les meilleurs clubs français. Jamais descendu en dessous de la septième place entre 2004 et 2009[140], le club ne parvient cependant pas à étoffer son palmarès. Plusieurs fois pourtant, il atteint les demi-finales dans les deux coupes nationales. En2002 déjà,Christian Gourcuff mène son équipe en demi-finale de laCoupe de la Ligue, mais se fait sortir parLorient (0-1)[180]. La saison suivante, c'est en Coupe de France que le club s'illustre, mais s'incline encore en demi-finale, cette fois àAuxerre (1-2)[181]. Enfin, trois ans plus tard, l'obstacle des demi-finales est de nouveau fatal au Stade rennais de Bölöni, qui essuie un lourd revers àMarseille en Coupe de France (0-3)[182].

En2009, alors que Guy Lacombe et son équipe parviennent enfin à franchir cet obstacle pour atteindre la finale de laCoupe de France, tout semble réuni pour que le Stade rennais ajoute un troisième trophée à son palmarès. Le auStade de France, opposé à l'En Avant de Guingamp dans un match entre équipes bretonnes, Rennes se créée les meilleures occasions, puis ouvre la marque parCarlos Bocanegra à vingt minutes de la fin. Mais le BrésilienEduardo passe par là, et d'un doublé donne victoire (1-2) et titre à Guingamp, qui évolue pourtant en Ligue 2[183]. À la suite de cet échec, Guy Lacombe quitte le club, et est remplacé parFrédéric Antonetti.

À la tête du club,Frédéric de Saint-Sernin et l'homme de télévisionPatrick Le Lay se succèdent au poste de président. Le Lay succède ainsi à l'homme politique en 2010[184], avant que celui ne reprenne son poste deux ans plus tard[185]. Occupant durant quatre années le poste d'entraîneur,Frédéric Antonetti ne parvient pas non plus à offrir un succès au club, et classe son équipe entre la sixième et la treizième place de Ligue 1 chaque saison[140]. Il continue de lancer des jeunes du centre de formation dans l'élite[186], à l'image deYann M'Vila, qui intègre l'équipe de France alors qu'il joue au Stade rennais. En coupes nationales, le technicien corse réussit à mener son équipe en demi-finale de Coupe de France en2012, mais s'incline face aux amateurs de l'US Quevilly[187]. Un an plus tard, après une demi-finale remportée au stade de la route de Lorient contreMontpellier, les Rennais perdent en finale de laCoupe de la Ligue contre l'AS Saint-Étienne, sur un but inscrit en première mi-temps par le BrésilienBrandão[188].

Ce nouveau revers, la deuxième finale de coupe perdue en l'espace de quatre ans, met un terme aux présences deFrédéric Antonetti au poste d'entraîneur, et dePierre Dréossi à celui de manager général. Le premier est remplacé parPhilippe Montanier auprès de l'effectif professionnel, alors queJean-Luc Buisine devient responsable du recrutement. Pour sa première saison à la tête de l'équipe rennaise, Montanier mène son équipe à un maintien obtenu péniblement, et à une nouvelle finale deCoupe de France. Mais, le, le Stade rennais s'incline une nouvelle fois face à l'En Avant de Guingamp (0-2), à l'issue d'une rencontre où l'équipe rennaise réalise une prestation décevante, et où deux buts deJonathan Martins Pereira etMustapha Yatabaré offrent un nouveau succès au club costarmoricain[189],[190]. Cette troisième finale perdue provoque un nouveau changement à la présidence du club :Frédéric de Saint-Sernin est évincé, etRené Ruello fait son retour au Stade rennais. Il y obtient« les pleins pouvoirs » en entrant dans le capital du club[191]. Alors que le stade de la route de Lorient est renomméRoazhon Park en2015, ce retour s'accompagne de larges remaniements en interne[192], dont est également victime Montanier en, à la suite d'une élimination enCoupe de France contreBourg-en-Bresse[193]. Pour le remplacer, le Stade rennais engageRolland Courbis pour une période de cinq mois, avant le retour deChristian Gourcuff au poste d'entraîneur, en. La présence de ce dernier est liée à celle de René Ruello, les deux hommes s'estimant mutuellement[194],[195]. Début, après un bilan mitigé, le duo quitte finalement le club, Ruello étant remplacé parOlivier Létang au poste de président, et Gourcuff parSabri Lamouchi à celui d'entraîneur. Ce dernier parvient à obtenir, à l'issue de la saison 2017-2018, la première qualification européenne du club depuis 2011, par le biais d'une cinquième place finale en championnat[196].

Lors de lasaison 2018-2019, le Stade rennais réalise le meilleur parcours européen de son histoire. Il parvient pour la première fois à franchir la phase de poules deLigue Europa, avant d'éliminer leBetis Séville en seizième de finale. Lors des huitièmes de finale, le Stade rennais est sorti parArsenal FC, malgré une victoire à domicile au match aller (3-1 à Rennes, 0-3 à Londres). Le,48 ans après sa dernière victoire, le Stade rennais remporte sa troisièmeCoupe de France, après une séance de tirs au but (6-5) face au champion de France, leParis Saint-Germain, au terme d'un match nul 2-2.

Notes et références

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Notes

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  1. Le quartier de la Mabilais est situé sur la rive Sud de laVilaine, à l'Ouest du centre-ville. Localisation indicative :48° 06′ 20″ N, 1° 41′ 45″ O
  2. Le FC armoricain est issu de la fusion du FC rennais et de l'Armoricaine de Rennes, en janvier 1902. Le FC rennais reprendra son indépendance quelques mois plus tard cf.Loire 1994,p. 14
  3. Club différent de l'actuelFC Nantes, et qui prendra rapidement le nom de RC nantais
  4. Le match est disputé sur le terrain du FCPJoinville-le-Pont cf.Loire 1994,p. 16
  5. Le nom de la ville de Cette s'orthographie Sète à partir de1927. Le nom du club de football de la ville suit la même règle
  6. Ex-æquo avecRobert Mercier, duClub français
  7. En seconde position derrière leRed Star, le Stade rennais termine la saison avec onze points d'avance sur son plus proche poursuivant, leFC Nancy.(en)Dinant Abbink, « France - List of Final Tables Second Level », surrsssf.com,(consulté le)
  8. Jusqu'à l'apparition des matchs aller-retour en1968, la plupart des matchs de Coupe de France sont disputés sur terrain neutre. Avant-guerre, la raison première est de limiter les frais de déplacement en disputant la rencontre à mi-chemin entre les villes des deux clubs. Par la suite, le choix du terrain conduira parfois les deux clubs participants à faire de longs déplacements, comme dans l'exemple cité ici.
  9. Le FC Lorient est créé en1926 par la grand-mère d'Antoine Cuissard, lequel deviendra par la suite joueur puis entraineur de ce club morbihannais. cf.« Historique du FC Lorient : depuis 1926 », surfclweb.fr(consulté le)
  10. Henri Guérin est un autre exemple de cette tradition des « footballeurs-athlètes », établissant le le record de Bretagne de saut en longueur avec un bond de6,84 mètres. Cf.Loire 1994,p. 205. Prouff était lui un coureur de 400 et800 mètres.
  11. Lors de la phase aller, la défense rennaise encaisse46 buts en17 matchs (2,7 buts par match) contre 27 lors de la phase retour (1,5 but par match)
  12. À l'époque, la règle donnant un plus grand poids aux buts marqués à l'extérieur n'existe pas. Un score de 2-1 en faveur de Rennes était donc synonyme d'égalité après la défaite 0-1 concédée à l'aller
  13. Le score étant nul à l'issue du temps réglementaire, il est prévu de faire jouer une séance detirs au but, mais le public l'ignorant, il envahit le terrain empêchant le dénouement de la rencontre.A posteriori, l'UNFP attribue le titre conjointement aux deux clubs
  14. Héritier de l'Armoricaine de Brest, leStade brestois accède à la D2 en 1970, tout comme leStade lavallois ; enfin leFC Lorient passe professionnel en 1967
  15. De sa création en 1933 jusqu'en 1970, la Division 2 professionnelle est dite « fermée ». Elle est réservée aux seuls clubs professionnels, et aucun système de promotion/relégation n'existe avec le niveau inférieur, le championnat de France amateur. En 1970, le championnat devient « ouvert » aux clubs amateurs, passe de seize à quarante-huit participants, et un système de relégation/promotion est instauré avec laDivision 3 nouvellement créée
  16. Sur les douze joueurs recrutés lors de l'été, seulStéphane Grégoire parviendra à s'installer sur la durée. Quatre joueurs partiront six mois après leur arrivée, et trois lors de l'été suivant
  17. Disputée sous l'égide de l'UEFA entre 1995 et 2008, laCoupe Intertoto est une coupe d'été qui qualifie ses vainqueurs pour laCoupe UEFA
  18. 21 millions d'euros pourSeverino Lucas,12,2 millions d'euros pourMario Hector Turdó,6 millions d'euros pourVânder etLuís Fabiano, et5,3 millions d'euros pourCésar. Cf. Pascal Ferré, « Rennes, l'impossible phare ouest »,France Footballno 2905, 11 décembre 2001,p. 36
  19. LeBulgareGeorgi Ivanov, l'ArgentinGabriel Loeschbor, l'UruguayenAndrés Fleurquín et leTchèquePetr Čech sont engagés
  20. La dénomination « Ligue 1 » remplace la dénomination « Division 1 » en 2002
  21. Le premier est sacré meilleur buteur du championnat en 2005, le second étant lui meilleur passeur deux saisons d'affilée

Références

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Annexes

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Bibliographie

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Articles connexes

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