
Cet article traite de l'histoire duBotswana (581 730 km2, 2 317 233 habitants en 2020), État moderne enclavé d'Afrique australe.
Les données fournies par la paléogénétique permettent d'envisager une dispersion de pasteurs est-africains en Afrique australe s'établissant dans cette région avant l'âge du fer, avant l'arrivée des populations bantoues, comme cela avait été suggéré précédemment sur la base de données notamment linguistiques. Les données de l'autosome (aDNA) indiquent clairement la présence déjà mélangée d'ascendance de chasseurs-cueilleurs du sud de l'Afrique et de pasteurs venant de l'Est dans ledelta de l'Okavango à la fin du premier millénaire de notre ère[1].
Le plus grand site archéologique, avec 4 500 gravures rupestres, se trouve àTsodilo 19 000 AP[2].
L'histoire duBotswana commence avec la présence de deux tribus principales sur cet espace : lesSan (communément appelésBochimans/Bushmen) et lesKhoïkhoïs :Tswana (peuple).
Puis les BantousTswana, émigrés de l'Est africain aux alentours de 1800 forcent les populations en place à migrer à leur tour.LesBantous Tswana se séparent en trois sous-groupes : lesPedi qui investissent leTransvaal, lesBasotho, occupant l'actuelLesotho et les Basutho de l'ouest (également appelésTswana, Batswana, Betchuana) qui occupent leBechuanaland, lequel va devenir le Botswana actuel.De nombreux migrants trouvent refuge dans cette contrée, à l'image du peupleHéréro, fuyant la domination allemande enNamibie.
En 1817,Robert Moffat (1795-1883) y établit une mission protestante[3]. Au cours de la première moitié duXIXe siècle, des missionnaires (London Missionary Society), parmi lesquels ceRobert Moffat puisDavid Livingstone (1813-1873), ont une influence non négligeable sur le pays : d'une part ils convertissent peu à peu les Tswana, mais ils développent également l'éducation et aident les Tswana à obtenir la protection des Britanniques contre l'avancée desBoers (néerlandophones) dans la région, imposant expropriations, impôts et servitudes ou mise en esclavage des populations africaines.
Vers 1820, pour fuir les troubles duroyaume zoulou (1816-1897) deChaka, sous la direction deMzilikazi général-roi, lesNdébélés traversent le pays vers le Transvaal, où ils guerroient une dizaine d'années. Après la défaite face auxVoortrekkers à labataille de Vegkop (1836), les Ndébélés errent, traversent à nouveau le pays pour se rendre vers ce qui va devenir leroyaume Matébélé (de) (1837-1895) (actuelMatabeleland (Bulawayo), au Swaziland). Ils étaient alors proches desKalangas, réputés proches desShonas.
Lepeuple Ngwato est un des huit grands groupes dupeuple Tswana. La tribu Mangwato (au Botswana) fonctionne comme une monarchie :liste des dirigeants de Mangwato (en).Khama III (1837c-1923), roi pendant près de cinquante ans, vise à protéger son peuple des menaces boers, demande et obtient la protection britannique.
La découverte parKarl Mauch (1837-1875) découvre des ressources minières (or) en 1866 au Transvaal, puis en 1871 les ruines duGrand Zimbabwe. Une premièreruée vers l'or a lieu dès 1869 :Tati Concessions Land (en), versFrancistown, à la frontière nord-est.
LesBoers, ou plutôt lesVoortrekkers, créent en 1882, à l'Ouest du Transvaal, deux républiques boers, l'État deStellaland etÉtat de Goshen, qui deviennent de 1883 à 1885 lesUnited States of Stellaland (Verenigde Staten van Stellaland). Lapremière guerre des Boers (1880-1881) est vite suivie de laseconde guerre des Boers (1899-1902).
Dans ce contexte de résistance à l'expansion boer, en 1884, cette protection temporaire des Britanniques devient à proprement parler un protectorat[3], à la demande des Tswana.Mais le Royaume-Uni veut déplacer la capitale en dehors du Bechuanaland, àMahikeng (ouMafeking) en Afrique du Sud. De plus, son administration est confiée à laBritish South Africa Company, dirigée parCecil Rhodes.Une délégation de trois rois Tswana se rend à Londres en 1895,Khama III,Bathoen I etSebele I.À la suite de la négociation des Tswana, Londres accepte d'annuler ces décisions, mais accorde à Cecil Rhodes une bande de terre pour y construire sa ligne de chemin de fer « Le Cap - Le Caire ».
Le protectorat britannique fait entrer l'anglais dans les administrations, bien que la langue majoritaire dans le pays demeure le Tswana. Cette colonisation britannique se déroule sans heurts, selon certains. Pourtant, l'imposition d'unehut tax (taxe d'habitation) est particulièrement mal reçue, comme ailleurs en Afrique britannique.
À la suite de leur victoire dans la guerre des Boers et de la création de l'Union Sud-Africaine en1910, la nouvelle colonie propose au Bechuanaland d'y prendre part, ce que les Tswana refusent.Les Tswana obtiennent tout de même une voix dans le Conseil consultatif africain créé en1920.

Les premières élections législatives ont lieu en1961.
En 1966, le Botswana, ex-Bechuanaland , obtient son indépendance de la part du Royaume-Uni[3],[4].Seretse Khama (1921-1980) devient le président du pays. L'anglais demeure lalangue officielle, bien que la population continue de parler d'autres langues.En 1969, le Parlement évoque le problème de discrimination linguistique : letswana serait encouragé par rapport aux autres langues nationales (dont lekalanga). Ce même problème est soulevé à plusieurs reprises en 1988 puis en 1995.
La découverte dediamants àOrapa donne au pays une certaine aisance financière[5]. La gestion du pays est bien assurée parSeretse Khama qui est réélu trois fois.
À la mort de Seretse Khama, en 1980[6], il est remplacé parKetumile Masire (1925-2017).
Malgré son opposition à la politique d'apartheid menée par l'Afrique du Sud, le Botswana reste, pour des raisons de dépendance économique, assez proche de son voisin[7].
En 1998, Masire se retire de la vie politique[8]. Et celui qui assure l'intérim,Festus Mogae (1939-), ministre des finances, est élu président en 1999[9].
Le Parti démocratique remporte les élections législatives du, obtenant33 sièges sur les 40 que compte le Parlement. En 2004, le Président Festus Mogae, réélu pour cinq ans, s'engage à améliorer l'économie du pays et à tenter d'enrayer l'épidémie desida laquelle toucherait près de 25 % de la population du pays d'après l'Organisation mondiale de la santé. Il se voit décerner en 2008 leprix Mo Ibrahim de la bonne gouvernance en Afrique pour avoir su faire bon usage des richesses du sous-sol du pays, notamment en diamants[10].
Il laisse le pouvoir au vice-président,Ian Khama (1953-), fils deSeretse Khama, père de l'indépendance du Botswana et de son épouse britanniqueRuth Williams. Celui-ci est confirmé comme président par des élections l'année suivante. Il reste au pouvoir, réélu démocratiquement, pendant dix ans et fait ses adieux18 mois avant la fin de son deuxième mandat, en respectant ainsi la Constitution[11].
Le, le vice-président de Ian Khama,Mokgweetsi Masisi (1962-), est désigné pour le remplacer comme président du Botswana.L'année suivante, en 2019, il remporte les élections générales[12].
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