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Histoire des Juifs en Galicie

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L’histoire des Juifs en Galicie (Galitsyaner yidn enyiddish)[1]

Les Juifs en Europe centrale (1881)

L’histoire des Juifs en Galicie (Galitzianer yidn enyiddisch) est celle des Juifsashkénazes originaires deGalicie, région qui s’étend aujourd’huide la Pologne méridionale (voïvodies dePodkarpackie etPetite-Pologne essentiellement) à l’Ukraine occidentale (provinces actuelles deLviv,Ivano-Frankivsk etTernopil). Sa capitale était la ville de Leopolis, autrement appelée Lemberg (en allemand) ou Lwów (nom polonais): l’actuelleLviv (nom ukrainien).

Origines

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Synagogue de Lesko (XVIIe siècle)

La communauté juive de Galicie se forme auXIIIe siècle après lequatrième concile du Latran, lorsque de nombreux Juifs chassés d’Europe occidentale et d’Italie viennent s’installer dans leroyaume de Pologne et particulièrement en Galicie, rattachée au royaume parCasimir III le Grand et peuplée d’un mélange dePolonais et d’Ukrainiens, auxquels s’ajoutent les artisansAllemands (mineurs, maçons, charpentiers, meuniers) et les Juifs, installés par lesgrands propriétaires nobles, dont ils étaientles gestionnaires. Les Juifs y développent une vie indépendante et florissante sur le plan culturel etreligieux jusqu’au soulèvement de Khmielnitski de 1648-49.

En1772, lors despartages de la Pologne, la Galicieéchoit aux Habsbourg qui, eux aussi, mènent une politique moins répressive envers les Juifs qu’ailleurs en Europe, et organisent leur nouvelle province en « royaume de Galicie et de Lodomérie ». Lorsque l’Autriche-Hongrie prend saforme dualiste en1867, la Galicie se trouve dans la partie autrichienne (les « royaumes et pays représentés à la Diète d'Empire »).

Périodes austro-hongroise et polonaise (1867-1939)

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Rite duTashlikh sur les rives du fleuve en Galice, av. 1906

Les Juifs galiciens parlaient surtout leyiddish. Toutefois, selon le recensement de1900, qui ne permettait pas d’indiquer leyiddish comme langue, les Juifs galiciens, pour la plupartpolyglottes, se déclarent delangue polonaise (76 %),allemande (17 %) etukrainienne (5 %).

Toutes les estimations conduisent à la conclusion que les Juifs constituaient le troisième groupe ethnique derrière les Polonais et les Ukrainiens, représentant au moins 10 pour cent de la population de Galicie. L’académicien ukrainienSerhiy Yefremov (1876-1939 ?) a pu écrire :« les Juifs comme nous le savons, entretiennent des liens des plus étroits avec les Ukrainiens, ce ne sont même pas des voisins comme la plupart des autres peuples, mais des membres du même peuple sur la même terre d'Ukraine. » Cettevision idyllique occulte quelque peu les antagonismes économiques (certains juifs étantles gestionnaires desgrands domaines agricoles de lanoblesse polonaise ouautrichienne, dont les paysanspolonais ouukrainiens pauvres étaient lesjournaliers) et religieux (l'intégrisme et la volonté de vivre séparément, sévissaient dans toutes les communautés). Toutefois, une partie de la bourgeoisie juive, la mieux intégrée à la culture allemande puis polonaise, pratiquait lejudaïsme réformé, notamment à lasynagogue Temple de Lemberg (1846-1941).

Si la plupart des Juifs vivaient modestement en Galicie, travaillant dans de petits ateliers comme artisans (tailleurs, menuisiers, chapeliers, bijoutiers, opticiens, photographes) ou encore comme petits commerçants, l’importance accordée par les Juifs aux études leur permettait de traverser les barrières sociales. Cela pouvait susciter des jalousies nourrissant l’antisémitisme. Près de 80% des tailleurs de Galicie étaient juifs, et proportionnellement, les Juifs exerçant des professions intellectuelles étaient beaucoup plus nombreux que les Polonais ou les Ukrainiens : parmi les 1 700 médecins de Galicie, 1 150 étaient juifs ; 41% des travailleurs de la culture, du théâtre et du cinéma, 43% des dentistes, 45% des infirmières étaient juifs et il y avait 2 200 avocats juifs contre 450 avocats ukrainiens. Quatre lauréats duprix Nobel,Isidor Isaac Rabi (physique),Roald Hoffmann (chimie),Georges Charpak (physique),Samuel Agnon (littérature) et autres, comme des médecins aussi connus queSigmund Freud etLéo Kanner étaient d’origine galicienne. Ils étaient également nombreux aussi dans lecommerce de gros ou de détail (notamment des tissus et de la papeterie).

Cimetière juif galicien àBoutchatch (Ukraine)

Pendant laPremière Guerre mondiale, la Galicie servit de champ de bataille aux forces desEmpires centraux et de l’Empire russe, puis, en1918-1919, à laguerre polono-ukrainienne et enfin, en1919-1921, à laguerre soviéto-polonaise. La Pologne sortant finalement victorieuse au terme d’âpres combats où d'innombrables atrocités furent commises de part et d’autre. Au cours de ces conflits qui s’enchaînèrent pendant sept ans, les Juifs galiciens restèrent généralement neutres, même si un bataillon juif de 1 200 hommes servit dans l’armée de laRépublique populaire d'Ukraine occidentale au parlement de laquelle les Juifs se virent allouer 10% des sièges, proportionnellement à leur nombre[2].

En1921, autraité de Riga, la Galicie fut reconnue polonaise. Le gouvernement polonais se méfia des Juifs galiciens et des Ukrainiens, suspectés d’avoir soutenu laRépublique populaire d'Ukraine occidentale ou pire, lebolchévisme russe : ils furent donc exclus des entreprises d’État, des institutions, des compagnies de chemins de fer, desPostes, télégraphes et téléphones, et leur nombre dans les lycées et les facultés fut limité (numerus clausus). Ces mesures furent appliquées strictement : les Juifs galiciens et les Ukrainiens subirent une discrimination ethnique et une polonisation forcée : alors qu'il y avait 2 420 écoles ukrainiennes en Galicie en1912, il n’en restait plus que 352 en1938.

La Seconde Guerre mondiale, la Shoah et l'annexion soviétique

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Articles détaillés :Shoah en Pologne etShoah en Ukraine.
Leghetto de Lviv en mai 1942

Le, conformément aupacte Hitler-Staline et après l’écrasement de la Pologne par l’Allemagne nazie, la plus grande partie de la Galicie est annexée par l’URSS stalinienne et attribuée à larépublique socialiste soviétique d'Ukraine, tandis que les militants communistes locaux, dont certains étaient juifs, sont embrigadés par leNKVD pour dépister et arrêter les anciens fonctionnaires de l’État polonais, les prêtres et les propriétaires de biens de production qui sont, par dizaines de milliers,déportés vers leGoulag. Un an plus tard la Galicie estoccupée par lesNazis : cette fois, ce sont les chrétiens locaux qui sont embrigadés par lesEinsatzgruppen pour dépister et arrêter les Juifs,accusés en bloc d’être bolchéviks : les Juifs galiciens sont systématiquement exterminés dans laShoah, avec un soutien des milicescollaborationnistes ukrainienne et polonaise. En revanche l’OUN et l’UPA ukrainiennes, ainsi que l'Armia Krajowa polonaise et lespartisans juifs, organisent larésistance contre les Allemands, non sans s'affronter parfois entre eux dans le chaos où se trouve plongée la région. Après la guerre, les rares survivants,devenus soviétiques, émigrent peu à peu enIsraël, auxÉtats-Unis ou enAustralie, car au « paradis des travailleurs » ils sont encore suspectés d'être « cosmopolites » et discriminés pour cela. Ceux, très peu nombreux, qui sont restés enUkraine ou enPologne, ont été assimilés durant lapériode communiste, la religion étant perçue comme l'« opium du peuple » et les traditions judaïques comme « archaïques ».

Culture

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Ashkénazes hassidim d'Ukraine occidentale

Dans la culture populaire juive, les Juifs galiciens (Galizianer) étaient considérés par leurs rivaux, les Juifs lituaniens (Litvaks) comme irrationnels et peu éduqués, tropémotionnels avec leurhassidisme ardent, trop repérables avec leurscaftans et leurs grands chapeaux (schtreimels,spodiks ou kolpiks). LesGalitzianers méprisaient, eux, lesLitvaks jugés froids et plus enclins à l'analyse qu'à la prière : même le groupe dehassidim né en Lituanie, lesLoubavitchs, est considéré comme plus intellectuel que les autres groupes hassidiques. Les deux groupes ont divergé dans leurs accentsyiddish et même dans l'art de lacuisine, séparés par la « ligne de démarcation duGefilte fish » : lesGalitzianers aiment la nourriture très douce au point de mettre du sucre dans leur poisson[3]. C'est laShoah qui a ressoudé les survivants, lesquels, dans ladiaspora juive ou enIsraël, tentent de perpétuer leurs traditions.

Notes et références

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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé« Galician Jews »(voir la liste des auteurs).
  1. Yivo Institute For Jewish Research,Guide to the YIVO Archives, Routledge,,2e éd. (1re éd. 1998)(DOI 10.4324/9781315503219,lire en ligne).
  2. Orest Subtelny,Ukraine: a history, pp. 367-368, University of Toronto Press, 2000,(ISBN 0-8020-8390-0)
  3. EnIsraël, l'obésité et lediabète sont de ce fait plus répandus parmi lesGalitzianers que dans les autres catégories de la population.

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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