Avant l'arrivée desEuropéens, laGrenade était habitée par les IndiensKalinago (Caraïbes/Karib) après que ceux-ci ont expulsé lesArawaks (ou les ont assimilés). Le pays connaît plusieurs changements de dénomination au cours de ses 500 ans d'histoire. Les premiers habitants autochtones de l'île l'appellentCamerhogne, en languekalinago.Christophe Colomb la rebaptiseConcepción en 1498, mais c'estMayo (Mai) qui figure sur les premières cartes.
Plus tard, lesEspagnols donnent à l'île le nom deGranada, en souvenir de la ville du même nom enEspagne. Les Français, au début duXVIIIe siècle, traduisent ce nom parGrenade oula Grenade puis les Anglais parGrenada. L'archipel de 600 îles et îlots entreSaint-Vincent et Grenade est baptiséles Grenadines et partagé entre les deux pays. Ladémographie de la Grenade compte un peu plus de 112 000 habitants en 2024, très majoritairement afro-latino-américano.

La petite taille de l'archipel explique une relative rivalité entre Français et Britanniques.
Lors de sa découverte, l'île est peuplée par lesIndiens Caraïbes, qui s'opposent à la prise de possession par les Européens. La colonisation anglaise ne débute pas avant 1600. En1650, une compagnie française, fondée parRichelieu, achète Grenade aux Anglais et y construit un petit établissement.Entre 1656 et 1665 l'île appartient à Jean de Faudoas, comte de Sérillac dont les tentatives échouent et qui revend ses possessions à laCompagnie des Indes Occidentales. Après de multiples escarmouches avec les Autochtones, les Français font venir une centaine de mercenaireswallons duBrésil néerlandais, ainsi que quelques renforts depuis laMartinique, qui mettent en déroute les derniers Indiens. Entre 1690 et 1695,Louis Ancelin de Gémozac est gouverneur de l'île.
Le contrôle de l’île reste aux mains des Français jusqu’en1762 puis elle est prise par les Anglais pendant laguerre de Sept Ans. Grenade est formellement cédée à l’Empire britannique par letraité de Paris (1763). En 1779 à la suite de laprise de la Grenade, l'île revient temporairement sous la protection duroyaume de France. L'administration mise en place par le général victorieux est favorable aux colons présents, qui ne font d'ailleurs pas preuve de sentiments hostiles aux Français et se révoltent d'ailleurs contre le retour des forces anglaises durant l'année 1785 alors que l'île doit redevenir britannique.
AuXVIIIe siècle, l’île vit des transformations très importantes. Comme de nombreux territoires desIndes occidentales, Grenade est colonisée pour cultiver lacanne à sucre exigeante en main d’œuvre que l’on déporte en masse d’Afrique dans le cadre ducommerce triangulaire et de latraite négrière. En 1782, le botaniste SirJoseph Banks, conseiller du roiGeorge III, introduit sur l’île d’autres plantes comme lanoix de muscade. En effet, les terres sont alors jugées idéales pour la culture de ce fruit. Banks en fait ainsi la principale productrice de la région. De ce fait, Grenade concurrence les colonies néerlandaises desIndes orientales, car plus proche du marché européen. L’effondrement de la culture de lacanne à sucre combiné à l’essor de la culture de lanoix de muscade et ducacao favorise l’implantation de petites propriétés dans un contexte d’abolition de l’esclavage (loi de1834).
Dès 1833, Grenade intègre lacolonie des îles-du-Vent Le gouverneur de la fédération administre l’île jusqu’à l’indépendance. En 1958, L’administration des Îles-du-Vent est dissoute, et Grenade intègre lafédération des Indes occidentales. Depuis la dissolution de cette fédération, en 1962, le gouvernement britannique essaie de former une petite fédération à partir de ses possessions restantes, dans l’est desCaraïbes.À la suite de cet échec, le gouvernement britannique et les habitants de l’île développent le concept d’États associés des Indes occidentales. Sous cette désignation, la Grenade obtient une autonomie totale dans ses affaires intérieures en mars1967.
L'ile devient un État indépendant le. Après cette date, Grenade se dote d’un système parlementaire appelésystème de Westminster, légèrement modifié par rapport au modèle britannique avec un gouverneur général nommé et représentant le souverain anglais, ainsi qu’un Premier ministre, chef du parti politique majoritaire et chef du gouvernement. SirEric Gairy est le premier à occuper le poste de Premier ministre de Grenade.
Le, leNew Jewel Movement expulse Gairy par un coup d’État pratiquement sans violence, amenant au pouvoirMaurice Bishop qui devient Premier ministre duGouvernement révolutionnaire populaire de la Grenade[1],[2],[3]. Le régime s'emploie en particulier à développer des politiques sociales : un centre pour l'éducation populaire est créé pour coordonner les initiatives du gouvernement en matière d'éducation, notamment des campagnes d'alphabétisation. L'enseignement ducréole grenadien à base lexicale anglaise est autorisé à l'école. Néanmoins, la tendance du gouvernement de Bishop à marginaliser le rôle de l’Église dans l'éducation contribue à la dégradation des relations avec le clergé. Dans le secteur de la santé, les consultations médicales sont rendues gratuites avec l'aide deCuba qui fournit des médecins, du lait est distribué aux femmes enceintes et aux enfants. En économie, les autorités mettent en place un système de prêts financiers et de matériel à l'attention des agriculteurs, et des coopératives agricoles sont mises en place pour développer l'activité. Le gouvernement de Bishop s'emploie également à développer les infrastructures, notamment en construisant de nouvelles routes et en modernisant le réseau électrique. Enfin, le gouvernement s'attaque aux cultures de marijuana pour favoriser l'agriculture vivrière et faire baisser la violence.
Son gouvernement renforce tout de suite ses liens avec Cuba, puis trois ans plus tard () avec l’URSS et les autres pays communistes. Maurice Bishop, membre de l'internationale socialiste, se rend en URSS en, mais aussi peu après en septembre en France rencontrerFrançois Mitterrand. La Grenade est pourtant de plus en plus isolée. LeRoyaume-Uni suspend ses aides économiques et les États-Unis usent de leur influence pour bloquer les prêts duFonds monétaire international et de laBanque mondiale. La situation se dégrade également sur le plan intérieur : le, une bombe explose pendant un meeting au cours duquel Bishop va intervenir. L'engin fait trois morts et vingt-cinq blessés. Bishop accuse ouvertement « l'impérialisme américain et ses agents locaux ». La responsabilité réelle de laCIA est cependant incertaine : si elle avait en effet imaginé des opérations de déstabilisation, l'administration Carter y était opposée. Vers, il tente un rapprochement avec les États-Unis et début septembre condamne à l'ONU ladestruction du Boeing sud-coréen par la chasse soviétique. Cette réaction attise les divisions au sein du mouvement, une partie de la presse grenadine soulignant que l'avion de ligne aurait été pris en otage dans une mission d'espionnage.
En, une lutte pour le pouvoir entreBernard Coard et Maurice Bishop se termine par l’assassinat du second et de quelques-uns de ses partisans. Après de nombreux troubles civils, une force militaire composée de troupes américaines et d'autres îles alentour (Antigua-et-Barbuda, laBarbade,Dominique,Jamaïque,Sainte-Lucie etSaint-Vincent-et-les-Grenadines) arrive à Grenade le sous le nom d’« opération Urgent Fury » :invasion de la Grenade.
Après cette opération, une personne, nommée par le gouverneur général, administre le pays jusqu'à la prochaine élection démocratique prévue pour. Le New National Party (NNP) dirigé parHerbert Blaize remporte 14 des 15 sièges au cours d’élections justes et libres. Il forme un gouvernement démocratique. La constitution de Grenade, abolie par le gouvernement révolutionnaire du peuple, est restaurée. Le NNP se maintient au pouvoir jusqu'en 1989 mais avec une majorité réduite. Cinq membres parlementaires du NNP, dont 2 ministres abandonnent le parti en 1986 et 1987 pour former le National Democratic Congress (NDC), donnant naissance à une réelle opposition. En, le Premier ministre rompt avec le NNP pour également former un nouveau parti. Il forme The National Party (TNP) attirant avec lui des membres du NNP. Cette scission dans le NNP provoque la formation d’un gouvernement de minorité pendant une courte période, dans l’attente de la prochaine élection prévue pour. De plus, en décembre1989, le Premier ministreHerbert Blaize meurt : l’intérim est assuré parBen Jones.
Le parti NDC sort vainqueur de ces élections de 1990 en remportant 7 des15 sièges.Nicholas Brathwaite fait alliance avec deux élus du TNP et un autre du Grenade United Labor Party (GULP), formant une coalition majoritaire de 10 sièges. Le gouverneur général nomme Brathwaite, par conséquent, Premier ministre.
Aux élections parlementaires du, le NNP remporte 8 sièges et forme un gouvernement dirigé parKeith Mitchell. Alors que le taux de chômage dépasse 30 %, le gouvernement impose en 1991 un plan d'austérité.Devant l'éventualité de nombreux licenciements, le plan est vivement contesté et le gouvernement réagit en limitant le droit de grève. En 1997, les partis d'opposition s'unissent pour faire face aux tendances « dictatoriales » du régime.Des manifestations contestent le projet d'installation d'une base militaire américaine[4]. Le NNP remporte les élections suivantes de.

En,Amnesty International publie un rapport affirmant que leur procès avait constitué « une violation flagrante des normes internationales régissant l'équité des procès »[5]. En 2009, les sept derniers prisonniers ont été libérés après avoir purgé 26 ans de prison[6].
Le, l’île est touchée par l'ouragan Ivan qui détruit une grande quantité de constructions, dont la prison et la résidence du Premier ministre, mais également la quasi-totalité des cultures denoix de muscade.On dénombre[style à revoir]20 morts.
En, le National Democratic Congress (NDC), parti au pouvoir, perd les élections. Le New National Party (NNP), parti d'opposition, remporte les15 sièges lors des élections générales. Keith Mitchell, chef du NNP, qui avait occupé le poste de Premier ministre pendant trois mandats entre 1995 et 2008, revient au pouvoir[7]. En, la Grenade rejoint l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) en tant que membre à part entière. Le Premier ministre Mitchell déclare que cette adhésion était le prolongement naturel de la coopération que la Grenade entretenait depuis des années avec Cuba et le Venezuela[8].
Mitchell conduit le NNP à remporter les15 sièges de la Chambre des représentants à trois reprises. En, le Premier ministre Keith Mitchell déclare que les prochaines élections générales, qui doivent avoir lieu au plus tard en conformément à la Constitution, seraient les dernières pour lui[9]. En, le Congrès national démocratique (NDC), parti d'opposition, remporte les élections anticipées. Le NDC remporte neuf des15 sièges parlementaires. Le chef du NDC, Dickon Mitchell, devient le nouveau Premier ministre, ce qui signifie que Keith Mitchell, le Premier ministre le plus ancien de la Grenade, perd son poste[10].
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