Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Histoire de la Grèce

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Grèce (2024)

Cet article contient les faits essentiels concernant l'histoire de laGrèce de lapréhistoire à nos jours.

Il ne s'agit pas seulement de l'histoire du territoire de la Grèce actuelle, mais d'un ensemble de territoires où la civilisation grecque a régné au cours de ses épisodes successifs : laGrèce de l'époque mycénienne, laGrèce des cités classiques (Athènes,Sparte), laGrèce hellénistique de l'empire d’Alexandre le Grand (de laMacédoine à l'Afghanistan et à l'Égypte), la Grèce de l’Empire romain, puis de l'Empire byzantin, prolongement de l'Empire romain d'Orient, laGrèce sous domination ottomane, puis, après l'indépendance proclamée en 1821, leroyaume de Grèce, et l'actuelleRépublique hellénique, latroisième, qui date de 1974.

Les historiens disposent pour écrire l'histoire de cette civilisation de sources écrites etarchéologiques abondantes depuis l'Antiquité : les premiers écrits en grec datent de l'époque mycénienne.

En 2024, laGrèce, pays de l'Europe du Sud-Est ou des Balkans, sur un territoire de 131 957 km2, abrite une population d'environ 10,5 millions deGrecques et Grecs, parlant très majoritairement legrec.Ladiaspora grecque concernerait près de six millions de personnes, principalement aux États-Unis (1 à 3 millions deGréco-Américains), mais aussi au Canada, au Chili, à Chypre, au Royaume-Uni, en Afrique du Sud, Russie, Ukraine, Albanie, Allemagne, Australie...

Préhistoire

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Préhistoire de la Grèce.

Quelques sitespaléolithiques sont aujourd'hui connus en Grèce. Les traces de présence humaine les plus anciennes remontent à 700 000BP dans la péninsule chalcidique, où un crâne de pré-néandertalien a été découvert àPetrálona (Πετράλωνα)[1]. Par ailleurs, des traces plus récentes, datant de40 000 av. J.-C. ont été retrouvées. Trois grottes de la vallée du Louros furent occupées durant le Paléolithique. Un crâne d'homme de Néandertal fut découvert dans les environs deThessalonique[2].

Dès leVIIe millénaire av. J.-C., des sites, annonçant une « révolution néolithique » déjà bien engagée en Orient, révèlent l'apparition de bergers et d'agriculteurs cultivant notamment lavigne et l'olivier.

Protohistoire

[modifier |modifier le code]

La tradition grecque a gardé le souvenir fondateur de migrations successives. Les Grecs ont pu ainsi se reconnaître, par exemple, parmi lesAchéens évoqués parHomère.

Aussi, avec l'arrivée depuis les régions septentrionales de guerriers indo-européens, aux IIIe et IIe millénaireav. J.-C., se développe une société plus complexe, plus hiérarchisée. L'usage du métal se répand, et l'on découvre également de nouvelles techniques de navigation et d'agriculture. Les indo-européens importent enfin leur langue et l'habitude de fortifier les villages.

Civilisation helladique

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Helladique.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?

Civilisation cycladique

[modifier |modifier le code]
Tête cycladique.

L'archéologue grecChrístos Tsoúntas a suggéré à la fin duXIXe siècle, après avoir rapproché diverses découvertes sur de nombreuses îles, que les Cyclades auraient été englobées dans une unité culturelle auIIIe millénaire av. J.-C. : lacivilisation cycladique[3], remontant à l'âge du bronze. Elle est célèbre pour ses idoles de marbre, retrouvées jusqu'auPortugal et à l'embouchure duDanube[3], ce qui prouve son dynamisme.

Elle est un peu plus ancienne que lacivilisation minoenne deCrète. Les débuts de la civilisation minoenne furent influencés par la civilisation cycladique : des statuettes cycladiques furent importées en Crète et les artisans locaux imitèrent les techniques cycladiques, les sites d'Aghia Photia et d'Archanes en ont apporté les preuves archéologiques[4]. De même, le cimetière d'Aghios Kosmas enAttique a révélé des tombes de type cycladique contenant des objets cycladiques pouvant indiquer soit la présence d'une colonie cycladique, soit une forte proportion de la population d'origine cycladique, en tout cas une influence cycladique certaine[5].

On distingue traditionnellement trois grandes périodes (équivalentes à celles qui divisent l'Helladique sur le continent et le Minoen en Crète)[6] :

  • le Cycladique ancien I (CA I) (3200 - 2800) dit aussi Culture Grotta-Pelos ;
  • le Cycladique ancien II (CA II) (2800 - 2300) dit aussiCulture Kéros-Syros, souvent considérée comme l'apogée de la civilisation cycladique ;
  • le Cycladique ancien III (CA III) (2300 - 2000) dit aussi Culture Phylakopi.

Civilisation minoenne

[modifier |modifier le code]
Fresque àKnossos.
Article détaillé :Civilisation minoenne.

La civilisation minoenne se développe enCrète de2700 à1200 av. J.-C. Tirant son nom du nom du roi légendaireMinos, elle a été révélée par l'archéologue anglaisArthur John Evans au début duXXe siècle.

Civilisation mycénienne

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Civilisation mycénienne.

La civilisation mycénienne est une civilisation préhellénique de l’Helladique récent (fin de l'Âge du bronze). Elle tire son nom de la ville deMycènes, située dans lePéloponnèse. Cette civilisation avait pour écriture lelinéaire B.

AuXVIe siècle av. J.-C. se développe lacivilisation mycénienne, caractérisée par des fortifications de grande taille entourant des cités situées en hauteur tellesMycènes ouTirynthe et dont il reste encore aujourd'hui de nombreux vestiges. Selon la tradition (cf.guerre de Troie), ces guerriers seraient responsables de la destruction deTroie. Cette puissance maritime, que l'on retrouve de la Sicile à la Colchide, fonde des colonies, lesachaies. Vers 1200 av. J.-C., la splendeur mycénienne prend fin. S'ouvre alors une période que l'historiographie a longtemps appelé les « siècles obscurs », dont il reste assez peu de traces, hormis quelques passages des récits d'Homère ou d'Hésiode.

À partir duIXe siècle av. J.-C., les hommes se regroupent en cités, qui préfigurent les cités-États (voirsynœcisme). En776 sont organisés les premiersJeux olympiques, en l'honneur deZeus, le roi des dieux dans lamythologie grecque. Outre les épreuves sportives, dont la tradition se perpétue aujourd'hui encore, les compétitions portent alors également sur la littérature et la musique. C'est à cette époque que la civilisation grecque recommence à rayonner au-delà des rives de lamer Égée.

Antiquité

[modifier |modifier le code]

Siècles obscurs, de -1150c à -750c

[modifier |modifier le code]

L'historiographie moderne appellesiècles obscurs (Dark Ages, « Âges sombres » suivant l'expression anglaise d'origine), enGrèce antique, l'époque qui va duXIIe siècle av. J.-C. auVIIIe siècle av. J.-C.

Les invasions qui aboutissent à la destruction de lacivilisation mycénienne marquent le début de la période. Le submycénien commence en1200av. J.-C. au maximum et s'étend jusque vers1015. Il est suivi par leproto-géométrique. Celui-ci se termine avec l'émergence d'Athènes comme foyer culturel, vers875, caractérisée par le succès d'une nouvelle forme decéramique ditegéométrique, et l'avènement de l'âge descités.

Époque archaïque, de -750c à -500c

[modifier |modifier le code]

On désigne du termeépoque archaïque une des cinq époques de l'histoire grecque, définie sur la base des styles depoterie. Elle commence vers620 et se termine en480. L'expression est parfois utilisée dans un sens plus large pour la période qui s'étale entre750 et 480.

Époque classique, de -510c à -320c

[modifier |modifier le code]

En ce qui concerne la Grèce antique, l'époque classique correspond à la majeure partie desVe et IVe sièclesav. J.-C., c'est-à-dire depuis la chute de latyrannie àAthènes en510 jusqu'à la mort d'Alexandre le Grand en323.

L'expression d'« époque classique » est une dénomination postérieure à la période chronologique à laquelle elle renvoie. Les Grecs ont eu conscience que le monde qui existait avant l'épopée d'Alexandre le Grand et la dilatation du monde grec, pouvait être considéré comme un « âge d'or ». De manière plus contemporaine, l'époque classique sert à désigner la période durant laquelle les valeurs et les institutions fondamentales du monde grec trouvèrent leur pleine expression et arrivèrent à maturité.

Considérée comme la période de référence, il n'y a pas de rupture entre les différentes époques. « Époque classique » est une expression historique commode pour les historiens de ces périodes.

Époque hellénistique, de -330c à -150c

[modifier |modifier le code]
Alexandre le Grand.

L’époque hellénistique (IVe-Ier siècle av. J.-C.), si l’on excepte les figures d’Alexandre le Grand et deCléopâtre, est relativement méconnue. Elle est souvent considérée comme une période de transition, parfois même de déclin ou de décadence, entre l’éclat de l’époque classique grecque et la puissance de l’Empire romain. Cependant la splendeur des villes, tellesAlexandrie,Antioche,Pergame, l’importance des échanges économiques, des métissages culturels, le rôle dominant de lalangue grecque et sa diffusion vont profondément modifier le visage duMoyen-Orient antique y compris plus tard sous la domination romaine.

L’époque hellénistique a été définie par les historiens duXIXe siècle (le terme « hellénistique » est employé pour la première fois par l’historien allemandJohann Gustav Droysen dansGeschichte des Hellenismus (1836 et1843), à partir d’un critère linguistique et culturel à savoir l’accroissement spectaculaire des régions où l’on parle le grec (ἑλληνίζειν /hellênízein) et donc du phénomène d’expansion de l’hellénisme. Cependant ce phénomène d’hellénisation des populations et de rencontre entre les anciennes civilisations orientales et grecques se poursuit y compris sous l’« Empire gréco-romain », selon l’expression dePaul Veyne. Les limites chronologiques de la période hellénistique sont donc conventionnelles et politiques : elles débutent avec les conquêtes d’Alexandre le Grand et se terminent quand le suicide du dernier grand souverain hellénistique, la reine d’ÉgypteCléopâtre VII, fait place à la domination romaine.

Les travaux archéologiques et historiques récents conduisent à réévaluer cette période et en particulier deux aspects caractéristiques de l’époque, l’existence et le poids des grands royaumes dirigés par des dynasties d’origine grecque ou macédonienne (Lagides,Séleucides,Antigonides,Attalides, etc.) mais aussi le rôle déterminant des centaines de cités dont l’importance, contrairement à une idée longtemps répandue, est loin de décliner.

Grèce romaine, de -146 à + 330

[modifier |modifier le code]

La période de domination romaine en Grèce s'étend conventionnellement de-146 après le sac deCorinthe jusqu'à la reconstruction deByzance parConstantinIer et sa proclamation en tant que seconde capitale de l'Empire romain en330 apr. J.-C..

Grèce médiévale

[modifier |modifier le code]
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?
Article détaillé :Empire byzantin.

L'Empire byzantin, prolongement de l'Empire romain d'Orient (395-476)

[modifier |modifier le code]

En395, à la mort deThéodoseIer, l'Empire romain estdivisé en deux : l'Empire romain d'Occident, qui disparaît en476, et l'Empire romain d'Orient (engrecΒασιλεία Ρωμαίων /Basileía Rômaíôn « Empire romain », qui a été appelé auXVIe siècle « byzantin » parHieronymus Wolf[7]), qui dure jusqu'auXVe siècle. Le fait que les « Byzantins » se considéraient comme « romains » a laissé des traces : par exemple, le mot grecromeiotitè, qui signifie « grécité », l'adjectif (utilisé auXIXe siècle) « romaïque », pour nommer legrec moderne.

Un certain nombre de valeurs et de savoirs de l'Antiquité ont été conservés par les Romains d'Orient : droit écrit (leCode de Justinien et ses avatars),empereur responsable devant le Sénat[réf. nécessaire], absence de servage, collectivités agricoles libres, techniques agricoles élaborées (irrigation), architecture romane, aqueducs et eau courante, tout-à-l'égout et éclairage des villes, usage des bains publics,que nous appelons « bains turcs »[réf. nécessaire][8]),sémaphores[réf. nécessaire] et phares.

L'Empire romain d'Orient a aussi assuré la conservation et la transmission des textes antiques, notamment ceux de la philosophie grecque et de la médecine hippocratique, dans les universités de Constantinople, Trébizonde et Mistra. Ces savoirs ont aussi été transmis auxArabes qui à leur tour les ont communiqués à l'Occident.

L'Empire byzantin de la fin duVe siècle à la quatrième croisade (1204)

[modifier |modifier le code]

La disparition de l'Empire romain d'Occident (remplacé par différents royaumes germaniques) et le retrait de seslégions romaines, ainsi que les menaces permanentes sur leurs frontières, amènent les Byzantins à se doter d'unearmée puissante, dont latactique a évolué et commencé à s'élaborer de manière autonome dès leVIe siècle.

La langue latine est utilisée au départ à la cour de Constantinople, mais le grec devient progressivement la langue de l'Empire, ce qui est renforcé par l'évolution religieuse du christianisme.

L'empire byzantin, issu de l'empire romain d'Orient, est en effet un État chrétien, dans lequel tout culte polythéiste et toute doctrine chrétienne « hérétique » sont interdits. Mais le christianisme byzantin évolue différemment du christianisme occidental (par exemple, sur la question du mariage des prêtres ou du rôle des « images »), de sorte que l'autorité de l'évêque de Rome comme chef de l'Église (pape) est de moins en moins reconnue par lespatriarches d'Orient (Constantinople,Antioche,Alexandrie, etc.) ; ce qui aboutit auschisme de 1054, qui sépare les « catholiques » (de rite « latin ») et les « orthodoxes » (de rite « grec »).

La période de la domination des chrétiens d'Occident (1204-1261)

[modifier |modifier le code]
Articles détaillés :Empire latin de Constantinople,Royaume de Thessalonique,Duché de Naxos,Duché d'Athènes,Principauté d'Achaïe,Seigneurs tierciers de Négrepont,Marquisat de Bodonitza etComté palatin de Céphalonie et Zante.

Laquatrième croisade qui s'achève par la prise en 1204 de Constantinople par les Croisés, fortement influencés par larépublique de Venise, provoque une fragmentation de l'Empire en plusieurs États, les uns dirigés par des Grecs (empire de Nicée,empire de Trébizonde,despotat d'Épire), les autres appelés« latins », en référence au rite latin de l'Église catholique, dirigés par des nobles occidentaux.

L'Empire byzantin rétabli et la conquête ottomane (1261-1453)

[modifier |modifier le code]

À partir de1261, l'Empire byzantin est rétabli, mais sans retrouver la puissance qu'il avait avant cet épisode malheureux : affaibli, il ne va pas être capable de résister à l'avancée desTurcs ottomans.

Les Turcs ottomans, qui atteignent le Proche-Orient après d'autres envahisseurs, lesMongols, lesTurcs Seldjoukides, progressent d'abord enAnatolie, après avoir pris le contrôle de diverses principauté musulmanes établies dans la région.

AuXVe siècle, ils s'attaquent aux deux grandes villes de l'empire :Thessalonique, prise en 1430 (ce qui livre aux Turcs la région comprise entre Thessalonique et Constantinople), puisConstantinople, qui tombe en 1453.

Un certain nombre de territoires restés grecs sont pris un peu plus tard :Trébizonde etMistra en 1461? laCrimée grecque en 1475.

La date de 1453 est cependant retenue comme la plus significative, étant donné qu'il s'agit de la prise de la capitale de l'Empire.

La Grèce d'Europe dans l'Empire byzantin

[modifier |modifier le code]
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?

Thessalonique est toujours restée une grande ville de l'Empire byzantin, une position clef dans la défense de l'Empire, notamment face aux invasions germaniques et slaves, avant celle des Ottomans.

La pénétration slave est forte enMacédoine, où l'usage du grec recule.

Les anciennes cités, notamment Athènes, deviennent des petites villes.

La création par les Latins de laprincipauté d'Achaïe dans lePéloponnèse aboutit à la création d'une nouvelle capitale,Mistra, fondée parGuillaume II de Villehardouin. Elle va ensuite rester le centre dudespotat de Morée.

Domination ottomane

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Grèce ottomane.

La majeure partie de la Grèce fait partie de l’Empire ottoman, dès leXIVe siècle, avant même donc lachute de Constantinople, et jusqu’à la fin de laguerre d'indépendance grecque au début des années 1830.Constantinople tombe aux mains desOttomans le mardi 29 mai1453,Athènes en1456 etSparte (devenueMistra) en1460. Barberousse s'empare desCyclades dans les années 1530.

Le système ottoman du « millet », qui consistait à gouverner les populations selon leurreligion, s'applique à la Grèce et, concernant les chrétiensorthodoxes lepatriarche de Constantinople en devient le représentant et le responsable aux yeux du Sultan. Lesottomans font travailler les anciens citoyens de l'Empire romain d'Orient (nommés, pour cette raison,Roum ouRoumis) dans leurstimars (domaines agricoles), prélèvent l'impôt (Kharâj) et un garçon par famille pour la troupe desjanissaires (devchirmé), mais l'Église et le clergé orthodoxe assurent l'éducation, l'entraide et la cohésion de ces populations deghiaours (non-musulmans). Dans ces conditions, la prospérité marchande, le dynamisme intellectuel et les quelques privilèges religieux maintinnent le sentiment national grec et la volonté de se libérer du joug turc.

Cependant, une partie non négligeable de l'actuel territoire reste jusqu'assez tardivement sous la souveraineté vénitienne, en particulier laCrète enlevée auxVénitiens en1669. Quant auxÎles ioniennes, elles n'ont jamais fait partie de l'Empire ottoman. Enfin, lePéloponnèse (Morée) est reconquis pendant 30 ans jusqu'en 1715 par les Vénitiens.

La république des Sept-îles

[modifier |modifier le code]
Articles détaillés :Départements français de Grèce,République des Sept-Îles etRépublique des îles Ioniennes.

Les trois éphémèresdépartements français de Grèce (1797-1799), à la suite dutraité de Campo-Formio (1797) sont :Corcyre,Ithaque,Mer-Égée.

La brève « république des Sept-Îles » (1799-1814) est le nom donné à l'entité rassemblant sept îles de lamer Ionienne (anciennementvénitiennes) que laFrance s’était vue attribuée autraité de Campo-Formio en1797, entité formée en1799, sous la double protection de laRussie et de l'Empire ottoman.

Les sept îles composant la république des Sept-îles étaient :

La république des Sept-Îles est reconnue par la République française par letraité d’Amiens en1801. Le 18 vendémiaire An X (),Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord pour la France et lecomte de Markoff pour la Russie, concluent à Paris uneconvention secrète par laquelle les deux pays reconnaissent et garantissent l’indépendance et la constitution de la république des Sept-Îles-Unies, et conviennent qu’il n’y aurait plus de troupes étrangères dans ces îles. Mais l'archipel est occupé par l'Empire français après letraité de Tilsit en1807.

En1809, lesBritanniques occupent les îles, à l’exception deCorfou, vigoureusement défendue par le généralDonzelot jusqu’en1814, date à laquelle letraité de Paris place lesîles Ioniennes sous le protectorat britannique. Elles prennent alors le nom de « république des îles Ioniennes ».

« La république des Îles Ioniennes avec 200 000 habitants, un revenu public de 2 millions de francs, et une milice nationale de 4 à 5 000 hommes, ne pourrait maintenir son indépendance ; mais le Royaume-Uni y entretient environ 2 400 hommes de troupe, et quelques frégates y viennent souvent montrer le pavillon britannique. On assure que le gouvernement britannique dépense jusqu’à 50 000 livres sterling à l’entretien des fortifications, et à la partie de la solde des troupes qui n’est pas à la charge des insulaires. À ce prix, il tient les clefs de lamer Adriatique, et surveille l’Archipel. » (Malte-Brun,Précis de la Géographie universelle, 1837, tome IV, livre 120, t, p. 350.)

Durant le demi-siècle d'existence de larépublique des îles Ioniennes (1815-1864), elle est un foyer culturel où se croisent des familles grecques de culturevénitienne telles que les Da Roma, desPhanariotes retirés de la vie politique ottomane tels lesCantacuzène, des républicains grecs telsCapodistria et des humanistes romantiques britanniques telsLord Byron. Les îles servent aussi de villégiature pour des membres des familles régnantes d'Europe, dont lesHabsbourg, qui y possèdent et fréquentent des résidences d'hiver.

En1864, leRoyaume-Uni se retire de l’archipel, qui est dès lors rattaché à laGrèce.

L'autonomie de Samos et de la Crète

[modifier |modifier le code]
Articles détaillés :Crète autonome etSamos.

L'île deSamos enMer Égée a été une principauté autonome de 1829 à 1913 sous la dynastiemoldave desSturdza puis de celle locale des Kopassis. En 1913 elle choisit le rattachement à la Grèce, comme laCrète (en révolte depuis 1866, reconnue autonome depuis 1898, grecque de facto depuis 1908) et la plupart desîles Égéennes.

Guerre d’indépendance (1821-1829)

[modifier |modifier le code]
Articles détaillés :Guerre d'indépendance grecque,Siège de Missolonghi etExpédition de Morée.

En 1821, les Grecs se révoltent contre l'Empire ottoman et l'indépendance est officiellement proclamée lors de l'Assemblée nationale d'Épidaure en janvier 1822. L'opinion publique européenne est assez favorable au mouvement, à l'image deChateaubriand,Jean-Gabriel Eynard,Lord Byron,François Pouqueville ou lecolonel Fabvier, quelques-uns des nombreuxphilhellènes. LaRussie est, quant à elle, intéressée au sort desOrthodoxes grecs. Cependant aucun pays, telle laFrance deVillèle, n'intervient, à cause du poids politique et diplomatique de laSainte-Alliance et particulièrement de l'Autriche deMetternich, partisan acharné de l'ordre et de l'équilibre. Seule exception, la toute jeunerépublique d'Haïti, qui dès le est la première nation à reconnaître l'indépendance de la Grèce[9]. Par l'entremise de l'abbé Grégoire, le présidentBoyer décide d'envoyer une aide aux indépendantistes, proportionnelle à ses moyens, avec 25 tonnes de café et 100 soldats haïtiens. Cette aide n'est jamais arrivée, sûrement victime de piraterie[10].

Des Grecs vivant hors de l’Empire ottoman, par exemple l'élite deConstantinople (lesPhanariotes) ou des habitants desîles Ioniennes tels queIoánnis Kapodístrias ouSpirídon Trikoúpis, viennent rapidement en aide aux insurgés.

Pendant deux ans, les Grecs multiplient les victoires. Cependant, ils commencent à s'entre déchirer. LaSublime Porte de son côté appele à l'aide son puissant vassal égyptienMéhémet Ali. Pour les Grecs, une phase de répression commence alors. Les Russes souhaitent de plus en plus ardemment intervenir, alors que lesBritanniques désirent limiter l'influence russe dans la région. Une expédition navale est suggérée en 1827 par letraité de Londres (1827). Une flotte conjointe russe, française et britannique rencontre et détruit, sans l'avoir vraiment cherché, la flotte turco-égyptienne, lors de labataille de Navarin. La France intervient par l'expédition française en Morée (Péloponnèse) en 1828. La Russie déclare la guerre aux Turcs la même année. Sa victoire est entérinée par letraité d'Andrinopole, en 1829, qui augmente son influence régionale.

Ces interventions européennes précipitent la création de l'État grec. Laconférence de Londres (1830), où se réunissent des représentants britanniques, français et russes, permet en effet l'affirmation de l'indépendance grecque que la Prusse et l'Autriche autorisent. La France, la Russie et le Royaume-Uni gardent ensuite une influence notable sur le jeune royaume.

La Grèce moderne : de l'indépendance à nos jours (depuis 1830)

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Histoire de la Grèce depuis le XIXe siècle.
Évolutions territoriales

L'État grec obtient son indépendance en1830 après huit ans deguerre contre l'Empire ottoman. LeRoyaume-Uni, laFrance et laRussie lui imposent un roi d'origine bavaroise :OthonIer, pour remplacer lacourte république qui avait vu le jour et dontIoánnis Kapodístrias fut le premier chef d'État. Othon met en place une monarchie absolue, mais il est contraint de convoquer une assemblée constituante à la suite ducoup d'État du 3 septembre 1843 (13 septembre 1843 pour le calendrier grégorien).

La Grèce, au milieu duXIXe siècle, est largement sous la tutelle de ses « protecteurs » et financiers, les états Britanniques, Russes et Français qui orientent sa politique extérieure[11]. Elle ne connaît guère de développement industriel et l'agriculture dépend de grandes exploitations aux techniques archaïques dans lesquelles est employée une main d'œuvre misérable[11].Seule la finance et l'armement naval se développent grâce aux prêts des puissances protectrices, sans profiter à la majorité de la population[11]. L'administration de l'État se base davantage sur des critères d'allégeance au pouvoir et de clientélisme que de compétence appelés à perdurer[11]. Au début duXXe siècle, la Grèce compte près de 370 000 fonctionnaires pour 2 500 000 actifs. Le coût de la fonction publique est énorme[11].

GeorgesIer règne commeRoi des Hellènes de1863 à sonassassinat en1913. Se suivent ensuite républiques et restaurations monarchiques jusqu'à l'abolition, pour l'instant définitive, de lamonarchie en1974.

La Grèce entre tardivement, aux côtés de l'Entente, dans laPremière Guerre mondiale (2 juillet 1917) mais lesconflits consécutifs se poursuivent jusqu'en 1923 et se soldent par la « Grande Catastrophe » : la fin de l'hellénisme enAnatolie après deux millénaires et demi de présence.

LaSeconde Guerre mondiale commence pour la Grèce lorsque l'Italie deMussolini envoie un ultimatum inacceptable auquelMetaxas, dictateur de la Grèce depuis 1936 répond par unNon désormais célèbre. Laguerre italo-grecque, tourne au désavantage de l'Italie ce qui entraîne l'intervention de l'Allemagne nazie. Occupée par l'Allemagne, l'Italie et laBulgarie, la Grèce est gouvernée par unrégime collaborateur (1941-1944), tandis que le roi, réfugié à l'étranger, anime ungouvernement en exil. La Grèce est, après la Pologne et l'Union soviétique, le pays dont la population civile souffre proportionnellement le plus de la deuxième guerre mondiale. L'occupation italienne et allemande provoque la mort d'une personnes sur dix - la moitié des victimes sont mortes de faim[12].

Des groupes de résistance se constituent spontanément puis s'unifient en une organisation nationale, l'EAM-ELAS (Front national de libération, proche duParti communiste), qui exerce un contrôle de plus en plus effectif sur les zones rurales, menaçant les lignes de communication allemandes. La retraite de l'armée allemande, à la fin 1944, laisse à la résistance le contrôle de la plus grande partie du pays. Il ne faudrait à ses forces qu'un effort minime pour occuperAthènes, mais, probablement sous la pression de l'URSS, l'EAM-ELAS laisse les troupes britanniques investir la ville et rétablir le pouvoir de la monarchie et l'ancienne classe dirigeante. Le Royaume-Uni fait usage de la force pour écraser une tentative de mutinerie menée par des milliers de soldats grecs exilés en Egypte et opposés à ces arrangements. Début décembre, le gouvernement exige le désarmement de la résistance et ses troupes ouvrent le feu sur une immense manifestation à Athènes, tuant cinquante-huit personnes.Winston Churchill envoie des unités supplémentaires et ordonne au commandant des troupes britanniques sur place,Ronald Scobie : « N'hésitez pas à vous comporter comme si vous étiez dans une ville conquise où une rébellion locale est en cours. » Les forces de l'EAM se retirent alors de la capitale et sont dissoutes un mois plus tard à l'issue d'un accord avec le gouvernement, lequel exerce peu après, par crainte d'un coup de force des communistes, une violente répression. Au moins 50 000 partisans de l'EAM sont emprisonnés et internés pendant l'année 1945[12].

En 1946, la Grèce sombre dans laguerre civile dans laquelle l'EAM-ELAS, son plus puissant mouvement de libération, dirigé par leParti communiste de Grèce, est impliqué. Le gouvernement monarchiste et ses alliés britannique et américain s’appuient sur des milices d'extrême droite et précédemment collaborationnistes pour combattre l'EAM, finalement défait en 1949[13] et le Parti communiste de Grèce est interdit.

La nouvelle Constitution laisse au roi des pouvoirs considérables: Celui-ci peut bloquer toute loi ou légiférer par décrets. Ainsi, les souverains s’opposent au premier ministreKonstantínos Karamanlís, puis àGeórgios Papandréou, qui recueille près de 70 % des suffrages lors des élections de 1964. Le palais nomme plusieurs gouvernements de son choix, qui ne disposent pas de majorité au Parlement, ce qui provoque des manifestations parfois violemment réprimées, au prix de nombreux morts. Le Parti communiste reste interdit mais maintient une activité clandestine. Les habitants doivent se soumettre à un « certificat de civisme » attribué par la police. Les États-Unis exercent une grande influence sur l’État grec aux niveaux économique et militaire par l’intermédiaire duplan Marshall, mis en place en 1947[14].

Dictature des colonels (1967-1974)

[modifier |modifier le code]

Ladictature des colonels est le nom donné au pouvoir politique en place en Grèce de1967 à1974, qui provoque en outre l'exil du roiConstantin II monté sur le trône en 1964. Cette dictature est issue de laprise du pouvoir par une junte d'officiers alors dominée parGeórgios Papadópoulos. Les officiers putschistes sont issus d’une organisation devenue anticommuniste,l’IDEA, alors liée à l’armée américaine.

Après le coup d’État, nombre de syndicalistes, d'anciens résistants et d'hommes politiques sont arrêtés ou exilés dans les îles. La torture est fréquemment employée dans les prisons. La dictature exalte le passé antique dans les stades par des fêtes inspirées par les péplums, tout en déclarant instaurer un ordre moral chrétien, asséné par le slogan « Grèce des Grecs chrétiens ». Les minijupes et les cheveux longs sont interdits[14].

En 1973, plusieurs universités sont occupés par des étudiants contestataires ; la répression militaire fait plus de cent morts. Geórgios Papadópoulos, qui s'est déclaré président et régent malgré l'opposition de ses rivaux au sein du régime, se voit destitué.Dimítrios Ioannídis prend le pouvoir et instaure une deuxième dictature militaire. Persuadé de la protection américaine, Ioannidis provoque en juillet 1974 un coup d’État àChypre pour renverser le présidentMakarios, accusé de sympathies communistes, et unir Chypre à la Grèce. L'armée turque réagit en envahissant 40 % de l'ile ; l'invasion fait plusieurs milliers de morts et de disparus et plus de 300 000 réfugiés. Après cet échec, le régime des colonels est contraint de céder le pouvoir à des hommes politiques civils qui organisent une transition vers un régime parlementaire[14].

Croissance et décroissance économique

[modifier |modifier le code]

En 1981, lePASOK d'Andréas Papandréou accède au pouvoir. La Grèce connaît alors une forte croissance économique et un niveau de vie jamais atteints auparavant, notamment grâce à la hausse du tourisme étranger en Grèce. Elle adhère à l'Union européenne en 1981, adopte lamonnaie européenne en 2001. Le pays accueille les Jeux Olympiques en2004 àAthènes. À partir de 2007, le pays est touché par lacrise économique mondiale. Il connaît en 2008 unegrave crise budgétaire, et est forcé de demander l'aide de l'Union européenne, dont les drastiques conditions provoquent à partir dedécembre2008 une spectaculaire augmentation du chômage, une paupérisation rapide des classes moyennes, la multiplication des personnes sans domicile fixe et des émeutes dans les grandes villes.

Cette crise de sa dette fait vaciller la stabilité de l'euro. En Grèce, dont les comptes publics se révèlent avoir été truqués et dont les dépenses publiques ne sont pas contrôlées, les conditions imposées par l'Europe aboutissent à desprivatisations en cascade, un recul des services publics et des achats massifs de pans de l'économie par des capitaux étrangers, comme celui du port du Pirée par des capitaux chinois ou ceux d'un ensemble d'aéroports par une entité allemande.

Galerie de dirigeants politiques récents

[modifier |modifier le code]

Présidence de la République

Premier/ère ministre

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. Kokkoros, P. and A. Kanelis. 1960. « Découverte d'un crâne d'homme paléolithique dans la péninsule chalcidique. »Anthropologie 362 : pp. 534-537
  2. R. Barber,Greece, p. 13.
  3. a etbGuide Bleu. Îles grecques., p. 202.
  4. Fitton,p. 18.
  5. Fitton,p. 19
  6. Guide Bleu. Îles grecques., p. 203.
  7. Ce terme devenu courant dans l'historiographie occidentale de « byzantin » fait référence à l'ancien nom de Constantinople, « Byzance » (Byzantion,Byzantium).
  8. Les « bains turcs » dérivent-ils vraiment des thermes romains ?
  9. Wien WeibertArthus,Haiti et le monde. Deux siècles de relations internationales, Wien Weibert Arthus,(ISBN 978-99970-950-1-5,lire en ligne)
  10. (en) Gregroy Zorzos,Haiti and Greek Revolution 1821: Hellenes never forget..., CreateSpace,, 108 p.(ISBN 9781450562614)
  11. abcd eteYves Morel, « 1829-2015. Pourquoi le désastre grec ? »,La Nouvelle Revue d'histoire, n°82 de janvier-février 2016, p. 25-28.
  12. a etbGabriel Kolko,Un siècle de guerres, Presses de l'université de Laval, 2000, page 169
  13. « L'extrême droite grecque ne disparaît pas, elle se recompose », surSlate.fr,
  14. ab etcMarie-Laure Coulmin Koutsaftis, « 1967, la dictature des colonels s’installe en Grèce », surL'Humanité,

Annexes

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Préhistoire et protohistoire
 
1000 AEC
 
300
 
1800
 
1900
 
2000
 

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

v ·m
Préhistoire de la Grèce
Grèce antique
Grèce médiévale
Grèce ottomane
Grèce contemporaine
v ·m
Années enGrèce
XIXe siècle
XXe siècle
XXIe siècle
v ·m
Union européenne
AutresÉtats souverains
États non reconnus
internationalement
Territoires à
souveraineté spéciale
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Histoire_de_la_Grèce&oldid=229882596 ».
Catégorie :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp