Pour des articles plus généraux, voirHistoire de France etSeconde Guerre mondiale.
Pour une chronologie de la période, voirChronologie de la France pendant la Seconde Guerre mondiale.

L'histoire de la France pendant la Seconde Guerre mondiale est la période de l'histoire de France se déroulant entre son entrée dans lesecond conflit mondial le, deux jours après son déclenchement par l'attaque de la Pologne par l'Allemagne nazie, et la fin des hostilités en Europe le à Berlin le maréchal Keitel signe, à son tour, la capitulation sans condition de l'Allemagne nazie, la Seconde Guerre mondiale prend fin en Europe mais la lutte continue dans le Pacifique.
Après laPremière Guerre mondiale, les Français nourrissent unsentiment pacifiste dû aux souffrances et aux horreurs affrontées pendant la guerre[1] : on appelle la Grande Guerre la « Der des Ders » (la dernière des guerres).
La Seconde Guerre mondiale tire ses origines directement de la fin de la guerre précédente, laPremière Guerre mondiale. Celle-ci, après avoir été arrêtée par l'armistice de Rethondes le, se conclut par un traité de paix signé le dans lagalerie des Glaces duchâteau de Versailles : on parle dutraité de Versailles[Note 1],[2],[3]. Ce traité est très dur et humiliant pour l'Allemagne : perte de nombreux territoires (l'Alsace-Moselle au profit de laFrance, les villes d'Eupen etMalmédy au profit de laBelgique et de nombreux territoires à l'est de l'Allemagne, au profit de laPologne restaurée comme État indépendant, avec la création ducorridor de Dantzig pour donner un accès à la mer à la cette dernière, qui sépare ainsi laprovince de Prusse-Orientale du reste de l'Allemagne), partage de sonempire colonial entre les Alliés,démilitarisation de laRhénanie, par ailleursoccupée par les Alliés (tandis que laSarre est administrée par laSociété des Nations pour 15 ans), obligation pour l'Allemagne dereconnaître sa responsabilité dans le déclenchement de la guerre (on lui demande également de livrer l'ex-empereur alors en exil,Guillaume II, et plusieurs hauts responsables, pour les juger commecriminels de guerre), réduction des effectifs et des moyens de l'armée allemande, et obligation de procéder à de lourdesréparations[2],[3]. Toutes ces dispositions créent un fort sentiment de revanche chez les Allemands qui rejettent le « diktat de Versailles »[2],[3].
Le sentiment anti-traité de Versailles, associé aux crises que traverse la jeunerépublique de Weimar[Note 2],[3], à l'impuissance de laSociété des Nations, au morcellement politique de l'Europe centrale et à lacrise économique de 1929 créent les conditions propices au déclenchement de la guerre[4]. En 1933,Adolf Hitler, chef duParti nazi, est portédémocratiquement au pouvoir en Allemagne, dont la situation économique est catastrophique : chômage de masse, inflation[4]... Rapidement, il fait de l'Allemagne unÉtat totalitaire entièrement soumis aux ordres duFührer, titre qu'Hitler prend en1934[5]. Hitler amorce un rapprochement avec l'Italie fasciste deBenito Mussolini et avec l'empire du Japon, formant l'Axe Rome-Berlin-Tokyo[4]. Il multiplie les coups de force face à la France et au Royaume-Uni passifs :remilitarisation de la Rhénanie,annexion de l'Autriche (Anschluss)[4]...
Enseptembre 1938, la guerre est évitéein extremis par la signature desaccords de Munich : Français et Britanniques acceptent l'annexion desSudètes par l'Allemagne, entraînant le démembrement de laTchécoslovaquie[4].
Au printemps 1939, l'imminence d'un nouveau conflit est inéluctable[4]. La seule principale inconnue est l'attitude qu'aura l'Union soviétique[4]. Enaoût 1939, Français et Britanniques d'une part et Allemands d'autre part cherchent à obtenir le soutien deJoseph Staline[4]. Dans la nuit du au,Joachim von Ribbentrop etViatcheslav Molotov signent lepacte germano-soviétique : les deux pays s'engagent mutuellement à ne pas s'agresser, Staline fournit une aide politique, militaire et économique à l'Allemagne tandis que lui et Hitler prévoient secrètement un partage des territoires d'Europe de l'Est qu'ils s'apprêtent à conquérir[4],[6]. Ainsi à l'abri de la menace soviétique, Hitler peut librement procéder à de nouvelles conquêtes[4].
Dès le, Hitler lance unultimatum à la Pologne, et, le à l'aube, laWehrmachtfranchit lafrontière germano-polonaise[4]. Les appels à la paix dupapePie XII, deMussolini et duprésident américainFranklin Roosevelt sont vains.
Le gouvernement duRoyaume-Uni, fidèle à l'engagement qu'il a pris auprès des Polonais, fait voter à sonParlement une loi l'autorisant à déclarer la guerre à l'Allemagne, et parvient à convaincre legouvernement Daladier de laTroisième République de se joindre à lui. Or, l'article 3Constitution française impose aussi le vote préalable d'une loi par lesdeux chambres du Parlement[7], mais comme le PrésidentAlbert Lebrun sait qu'il y aura une majorité écrasante pour refuser, il sort de la légalité et donne son accord pour que la France se joigne à la déclaration de guerre à l'Allemagne faite le au nom du Royaume-Uni et de la France[4]. Les autres pays sollicités,Italie,États-Unis et républiques d'Amérique latine restent non belligérants[4]. Par la suite, lorsque l'armée anglaise se sera enfuie enrembarquant à Dunkerque, et la défaite de l'armée française consommée, le Président Lebrun réunira les deux chambres pour remettre les pleins pouvoir aumaréchal Pétain et obtenir de l'Allemagne la signature d'untraité d'armistice.
Quand la guerre commence en, la France est encore sous le régime de laTroisième République avecAlbert Lebrun pourprésident de la République. LePrésident du Conseil etministre de la Défense nationaleÉdouard Daladier s'attribue la gestion desAffaires étrangères et dissout les organisationscommunistes opposées à la guerre[4]. LegénéralMaurice Gamelin est reconnugénéralissime[4].
Alors qu'Hitler est en train de conquérir l'Europe — on parle deBlitzkrieg (« guerre éclair ») — l'armée française reste passive, à l'exception dequelques avancées en Sarre, optant pour une stratégie défensive grâce à laligne Maginot : c'est la « drôle de guerre »[4],[8],[9]. Fin septembre, face à la défaite de la Pologne, le général Gamelin stoppe « toute action offensive »[9].
Une offre de paix d'Hitler le est refusée, tout comme la médiation du roiLéopold III de Belgique ou de la reineWilhelmine des Pays-Bas[4].
Le,Paul Reynaud remplace Daladier à la tête du gouvernement[4]. Le 28, il signe avec le Royaume-Uni un accord où ils s'engagent réciproquement à ne pas signer depaix séparée avec l'Allemagne[4]. Le 17 mai 1940, le généralMaxime Weygand succède à Gamelin à la tête des armées[10].
Le, l'armée allemande lance labataille de France, qui commence par l'invasion desPays-Bas, de laBelgique et duLuxembourg[4],[11]. De là, ils parviennent à pénétrer en France parSedan le 14, pour rejoindre l'Oise et laSomme[4],[11].
Le 27 mai, les Allemands atteignentCalais où ils stationnent, après avoir reçu l'ordre d'arrêter leur avancée afin de permettre à l'armée anglaise de s'enfuir à partir du port deDunkerque.
Sans avoir prévenu l'état-major français, l'armée anglaise commence le sonrembarquement vers l'Angleterre en abandonnant tout son matériel et toutes ses munitions, et en emmenant avec elle quelques contingents français[4],[11], l'opération est terminée le.
L'avancée de l'armée allemande reprend, le gouvernement est obligé de reculer jusqu'àBordeaux, et le, l'Italie déclare la guerre à la France[4].
Le lendemain, Weygand voyant qu'il ne peut plus arrêter l'avancée allemande, envisage de faire cesser les combats en signant un traité d'armistice. Devant l'opposition manifestée parWinston Churchill, l'amiralFrançois Darlan lui donne les assurances que la flotte française ne passera pas sous contrôle allemand[4].

Reynaud, qui préconisait de continuer la guerre en abandonnant le territoire français et repliant le gouvernement enAfrique du Nord, démissionne le face aux nouvelles avancées de la Wehrmacht[4]. Le présidentLebrun nomme le maréchalPhilippe Pétain à la tête dunouveau gouvernement. Celui-ci demande aussitôt l'armistice : le est signé l'armistice avec l'Allemagne àRethondes et lecelui avec l'Italie àRome[4].
L'armistice parvient à limiter l'occupation de la France dont le territoire métropolitain est coupé en deux, lazone nord, dite « zone occupée » est administrée par la Wehrmacht, tandis que lazone sud, dite « zone libre » reste sous contrôle de l'État français[4],[11]. La France conserve sonempire colonial, samarine, une armée de 100 000 hommes[4], ainsi que sa monnaie. Par ailleurs, il est convenu que deux millions de prisonniers le resteront, en Allemagne, jusqu'à la paix et que la France doit payer l'entretien des forces d'occupation allemandes[4]. Le, Pétain déplace le gouvernement français de Bordeaux qui est dans la zone occupée pour l'établir àVichy[4].
Les élections ne sont plus possibles à cause de tous les hommes qui sont prisonniers ou déplacés. Le, le Président Albert Lebrun convoque les deux chambres réunies en uneAssemblée nationale quivote des pleins pouvoirs constituants à Philippe Pétain afin « de promulguer une nouvelle Constitution de l'État français »[12]. Désormais « chef de l'État français », il s'attribue la totalité dupouvoir législatif et dupouvoir exécutif, ajourne les deux chambres du Parlement et nommePierre Laval vice-président du Conseil : c'est la fin de la Troisième République et le début durégime de Vichy[12].


Tandis que le maréchal Pétain tout juste nommé chef du gouvernement demande l'armistice, le,Charles de Gaulle, nommé le dans legouvernement Reynaud, rallieLondres le jour même et proclame le lendemain dans son « appel du 18 juin » son refus de l'armistice et appelle à continuer le combat aux côtés du Royaume-Uni : c'est la naissance de laFrance libre[4].
Au cours de l'été, il obtient le ralliement d'une partie de l'Empire colonial français :Afrique-Équatoriale française, établissements enInde,Tahiti etNouvelle-Calédonie[4].
Le régime de Vichy est un régime autoritaire, antisémite et de collaboration. le Maréchal Pétain ayant obtenu les pleins pouvoirs, il supprime le sénat et la chambre des députés : c'est un régime anti-démocratique. Les opposants au régime ( comme les communistes ) sont traqués par la milice et envoyés dans des camps d'enfermement. Pétain censure la presse, supprime de nombreuses libertés et utilise la propagande pour faire parvenir ses idées. un culte de la personnalité se crée également autour de lui.
En octobre 1940, une loi sur le statut des juifs (sans que les nazis le demandent) est créée : certains métiers sont interdits aux juifs. L'état Français (la France n'est plus une république) met en place une propagande antisémite. Les juifs ont l'obligation d'indiquer la mention "juif" sur les papiers d'identité. À partir de juillet 1942, les personnes juives ont l'obligation de porter l'étoile jaune sur leurs vêtements. Ils sont ainsi facilement reconnaissables.
Le Maréchal Pétain fait du régime de Vichy un régime de collaboration : il rencontre Hitler en octobre 1940 à Montoire. La milice, créée en 1943, traque les opposants au régime et certains français combattent volontairement dans l'armée nazie. La France verse également des frais d'occupation au Reich (400 millions de francs par jour). En 1943, le Service de Travail Obligatoire (STO) est créé pour envoyer les jeunes français travailler dans les usines Allemandes. Cela poussera des milliers de français refusant de travailler pour l'ennemi à résister.
Pétain participe aussi au génocide juif, en faisant arrêter et déporter des juifs par les autorités françaises. Le 16 et le 17 juillet 1942 a lieu la rafle du vélodrome d'hiver, où 13000 juifs de Paris sont livrés aux nazis.
Les deux tableaux suivant présentent les pertes militaires (coloniaux et métropolitains, conscrits et militaires d’active, soldats réguliers et résistants etc) etciviles de la France (au total un peu plus de 520 000 morts) selon les estimations les plus récentes (2018). Le tableau des pertes militaires distingue parmi les tués, ceux qui ont combattu dans les forces françaises et ceux qui ont combattu dans les rangs de l'armée allemande (Malgré-nous, Milices, SS/LVF)[13].(prière de revoir les chiffres des pertes civiles)[14].
| Pertes militaires de la France | N | % |
|---|---|---|
| Dans les forces françaises | 173 770 | 79,7 |
| Campagne 1939-1940 | 65 000 | 29,8 |
| Armée de libération | 27 570 | 12,6 |
| dont Tunisie 1943 | 5 100 | 2,3 |
| dont Italie 1944 | 8 665 | 4,0 |
| dont Provence 1944 | 1 144 | 0,5 |
| dont France/Reich 1945 | 10 461 | 4,8 |
| Résistants | 33 000 | 15,1 |
| tués au combat | 12 000 | 5,5 |
| fusillés | 2 900 | 1,3 |
| fusillés comme otage | 834 | 0,4 |
| en déportation | 18 000 | 8,3 |
| FFL | 3 200 | 1,5 |
| Prisonniers | 45 000 | 20,6 |
| Dans les rangs de l'armée allemande | 44 333 | 20,3 |
| Malgré-nous | 32 000 | 14,7 |
| SS/LVF | 8 000 | 3,7 |
| Milices | 4 333 | 2,0 |
| Total | 218 103 | 100 |
| Pertes civiles de la France | N | % |
|---|---|---|
| Non précisé | 50 000 | 16,4 |
| Bombardements alliés | 72 000 | 23,6 |
| Travailleurs morts en Allemagne (Sto, relève…) | 40 000 | 13,1 |
| Exécutions | 26 266 | 8,6 |
| Déportations (non juifs) | 42 000 | 13,8 |
| Juifs | 75 000 | 24,6 |
| Total | 305 266 | 100 |
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