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Histoire de la Belgique au Moyen Âge

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Cet article décrit l'histoire de la Belgique au cours duMoyen Âge.

Les Francs

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Leregnum francorum ou royaume commun des Francs à partir de 481 jusqu'à l'Empire carolingien à son apogée en 814

Après lesgrandes invasions duVe siècle, la région devient le cœur du premier royaumefranc, dont la capitale estTournai. Vers l'an500,Clovis, roi des Francs, reçoit lebaptême, et abandonne Tournai pourParis. Lachristianisation massive débute en630, avec le soutien des moines celtes.

Sous l'impulsion desPippinides puis desCarolingiens, la vallée de laMeuse devient le centre politique et économique de l'empire carolingien.

Après le règne de Charlemagne, le royaume franc connaîtra une période de divisions incessantes.Louis le Pieux avait conservé dans son intégralité l'héritage paternel ; mais dès817, en associant son fils aîné,Lothaire, à la dignité impériale, il avait assigné aux puînés,Pépin etLouis, une part du territoire avec un rôle subordonné[1].

La naissance deCharles, qu'il eut de son second mariage avecJudith de Bavière, vint modifier ces premières dispositions ; en829, il jette les bases d'un partage nouveau, auquel Lothaire refuse de souscrire. Mais le fils rebelle est vaincu et ne conserve que l'Italie. Le royaume franc proprement dit est attribué à ses trois frères. Pépin obtenait l'Aquitaine et laFrancia occidentale. Louis avait le nord de l'ancienneGaule et les pays d'Outre-Rhin, sauf l'Alémanie, qui était donnée à Charles, avec laBourgogne et laProvence. La Belgique entière entrait dans le lot de Louis[2], sauf lePagus Flandrensis, incluantTournai,Bruges, etGand.

Toutefois, la rivalité qui ne cesse d'exister entre Judith et ses beaux-enfants amène la crise de833 : Louis le Pieux est déposé par ses fils. Lothaire s'empare du pouvoir souverain ; une nouvelle répartition du territoire écarte les prétentions de Charles : la Belgique, au moins jusqu'à laforêt Charbonnière, continue d'appartenir à Louis[3].

L'année suivante modifie profondément la situation : Louis et Pépin se rapprochent de leur père ; Lothaire est contraint de prendre la fuite ; le vieil empereur est restauré (), et, cédant à sa jeune épouse, il ne tardera guère à favoriser Charles par de nouvelles dispositions (assemblée d'Aix-la-Chapelle de837) : il lui remet laFrise entière et tout le pays qui s'étend entre laMeuse et laSeine. La Belgique passait ainsi des mains de Louis à celle du fils de Judith, et Louis, mécontent, essaya de recourir à la force pour s'opposer à cet amoindrissement ; il n'y réussit pas[4].

Pépin était mort en838, et l'empereur, se réconciliant avec Lothaire, opère un nouveau partage (Worms,). Louis ne retenait que laBavière. Lothaire recevait, outre l'Italie, la portion orientale du royaume franc ; Charles, la portion occidentale ; la ligne de séparation, coupant en deux parties inégales la Belgique, laissait à droite l'ensemble des paysmosellans, l'Ardenne, leCondroz, leduché ripuaire, en suivant la Meuse jusqu'à son embouchure[5].

Ces modifications incessantes troublaient profondément l'administration et ne laissaient guère s'enraciner les sentiments de fidélité dans le cœur des sujets. Ce fut bien pire à la mort de Louis le Pieux. Depuis le jusqu'à la conclusion dutraité de Verdun (août843), on vécut en pleine anarchie. Louis a envahi tous les pays allemands jusqu'au Rhin. Lothaire, qui prétend exercer l'autorité suprême dans le royaume entier, est défait àFontenoy () par ses frères qui, au mois de mars842, se partagent son territoire. Le texte mutilé deNithard nous apprend seulement que la Frise fut attribuée à Louis. Charles resta probablement maître de la plus grande partie de la Belgique[6].

Dans le courant de l'été842, des négociations s'ouvrirent entre Lothaire et ses frères ; on lui offrait alors le pays entre le Rhin et la Meuse, la région qui s'étend des sources de la Meuse à celles de laSaône et le long de la Saône et duRhône jusqu'à lamer Méditerranée. Des commissaires furent chargés de parcourir tout le royaume afin d'apprécier exactement l'étendue et la valeur proportionnelle des trois lots qu'on projetait ; ils furent d'avis qu'il y avait lieu d'ajouter à la portion de Lothaire la zone comprise entre la Meuse et la forêt Charbonnière[7].

C'est ainsi que l'on s'achemine vers les stipulations de Verdun. Mais dans l'intervalle les incertitudes avaient été très grandes[8].

Le traité de Verdun

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En août843 est enfin conclu le traité de Verdun. Si ce traité a une importance exceptionnelle, ce n'est pas qu'il fût destiné, plus que tous les engagements précédents, à demeurer définitif ; la plupart de ses dispositions n'eurent qu'une durée éphémère, mais les circonstances firent que l'Escaut continua d'être une grande ligne de séparation, pendant des siècles, entre la France et l'Allemagne, tandis que le Rhin devint, dans toute l'acception du mot, un fleuve allemand[9].

Le royaume de l'empereur Lothaire, qui s'étendait de la Méditerranée, par l'Italie, la Provence, la Bourgogne, l'Alsace, jusqu'à lamer du Nord, était, en Belgique, borné à l'ouest par l'Escaut, à l'est par le Rhin. On n'avait retenu sur la rive gauche de ce fleuve, pour les donner à Louis, que troispagi précieux pour leursvignobles :Spire, Worms etMayence (Nahegau). En échange, Lothaire obtenait la Frise tout entière, c'est-à-dire même la portion qui, à droite des bouches du Rhin, s'étendait jusqu'auWeser. Louis le Germanique recevait les territoires à l'est du Rhin (sauf cette partie de la Frise). Charles le Chauve, la France avec la Belgique jusqu'à l'Escaut[10].

Entre le royaume de Charles et celui de Lothaire, la limite, en partant duCambrésis à l'ouest, courait entre lespagi duHainaut, deLomme, de l'Ardenne, leCastricius et leMosomensis, leDormois, leVerdunois, leBarrois et l'Ornois, qui appartenaient à Lothaire, et ceux duVermandois, duLaonnois, duPorcien, du pays deVoncq, duRémois, duChâlonnais, de l'Astenois, duPerthois, qui étaient à Charles. Cette frontière du Cambrésis à la Meuse coïncidait avec la ligne de faîte séparant les bassins de l'Escaut et de laSambre de ceux de laSomme et de la Seine[11].

Abstraction faite des points déjà cités, les frontières orientales et occidentales dur royaume de Lothaire ne suivaient pas rigoureusement la rive des deux fleuves.Arras fut, par une concession gracieuse de Charles le Chauve, ajouté à la portion de Lothaire : il s'agissait surtout dumonastère de Saint-Vaast, qui donnait des revenus abondants. En second lieu, lepagus de Cambrai, que traversait l'Escaut, ne fut pas sectionné, et la frontière, quittant le fleuve àBouchain, suivit vers l'ouest laSensée, qui séparait, en cet endroit, lediocèse de Cambrai de celuid'Arras. Lepays de Waes fit partie intégrante du royaume de Lothaire, quoique situé sur la rive gauche de l'Escaut. LesQuatre-Métiers (Axel,Hulst,Boekhoute etAssenede) ne furent point attribué à Charles et passa à Lothaire avec les îles de laZélande[12].

Lothaire mourut le ; il avait divisé son royaume entre ses trois fils. Ce futLothaire II qui obtint la partie septentrionale, le territoire entre la mer du Nord et leJura, auquel s'attacha spécialement le nom deLotharingie (Lotharii regnum)[13]. C’est au sein de ce territoire que se trouve la majorité de l’actuelle Belgique.

L'amour de Lothaire II pourWaldrade l'entraîna dans une lutte inégale contre lapapauté, qui finit par le briser ; au mois d'août866, désireux de s'assurer l'appui de son oncle Charles le Chauve, il lui avait restitué l'abbaye de Saint-Vaast, d'Arras[13].

Quand le malheureux roi de Lotharingie fut, le, emporté par la fièvre en Italie, Charles et Louis, ses deux oncles, se disputent ses États, qui s'étaient agrandis en863 d'une partie de ceux de son frère,Charles de Provence, et, au mépris des droits du seul fils survivant de LothaireIer (Louis II, roi d'Italie), ils finissent par se les partager àMeerssen, sur la Meuse, en août870[13].

Le traité de Meerssen

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Hincmar nous a transmis le texte des dispositions par lesquelles Louis et Charles se partageaient la région comprise entre l'Escaut et le Rhin. À Louis les siègesépiscopaux deCologne,Trèves,Utrecht,Metz ; à CharlesLiège,Toul,Verdun,Cambrai. La Meuse servait de ligne de démarcation depuis la frontière dupays frison jusqu'à Liège ; à cet endroit, la limite suivait l'Ourthe jusqu'à sa source (entreBellain etThommen), gagnait directement leBidgau (à l'est de l'Our) et formait ensuite une ligne très irrégulière qui laissait à l'est Trèves,Thionville, Metz, à l'ouest Verdun etToul[14].

Les pays limitrophes étaient :

Letraité de Meerssen donnait ainsi auxCarolingiens de France la plus grosse part de la Belgique ; mais dix ans plus tard, la situation était renversée. Les deux fils deLouis le Pieux étaient morts : Louis le Germanique le, Charles le Chauve le. L'héritage de Louis le Germanique avait passé à ses fils,Carloman,Louis (le Jeune) etCharles (le Gros). Dès865, le roi avait jeté les bases d'un partage dont il précisa l'application àForchheim, en mars872, c'est-à-dire après les nouvelles acquisitions que lui avait valu le traité de Meerssen[16].

Néanmoins, cette région d'entre Rhin et Meuse demeura d'abord indivise. Charles le Chauve avait élevé des prétentions sur la Lotharingie entière et même sur les troispagi deWorms, deSpire et deMayence, qui, depuis 843, avaient appartenu au royaume oriental. En septembre876, il s'était avancé jusqu'àAix etCologne ; mais le8 octobre, Louis le Jeune lui avait infligé une défaite sanglante àAndernach[17].

Les trois fils de Louis le Germanique se réunirent dans leRiessgau (environs deNördlingen, enBavière) et résolurent de se partager équitablement la zone lotharingienne. En878, Carloman, qui avait occupé l'Italie et voulait la garder à lui seul, déclara renoncer à son lot. Charles le Gros conserva l'Alsace. Le restant du pays fut dévolu à Louis le Jeune, maître en même temps de laSaxe, de laThuringe et de laFranconie[17].

Le1er novembre, Louis le Jeune se rencontra àFourons (province de Limbourg, entreVisé et Aix-la-Chapelle) avec son cousinLouis le Bègue, qui, l'année précédente, avait succédé à Charles le Chauve. Les deux rois convinrent d'observer les traités antérieurs et de réprimer les infractions que pouvaient y avoir faites les grands de part et d'autre[18].

Mais la mort inopinée de Louis le Bègue () amena de nouvelles complications ; quelques-uns de ses conseillers, l'abbé-chancelierGozlin et le comte de Paris, Conrad, refusèrent de reconnaître ses jeunes fils,Louis III etCarloman, et ils invitèrent le roi deFrancia orientalis à prendre possession du pays[19].

Louis le Jeune se mit en marche parMetz etVerdun et, dans l'impossibilité où ils étaient de lui opposer une résistance efficace, les grands demeurés fidèles aux princes préférèrent abandonner à l'agresseur la partie occidentale de la Lotharingie (été de 879). De cette manière, tout le royaume de Lothaire II et par conséquent la Belgique du Rhin à l'Escaut se trouva rattaché à l'Allemagne[19].

Une seconde expédition de Louis le Jeune, que la reineLiutgarde poussait à réclamer davantage, n'aboutit à aucun résultat. Letraité de Ribemont (février880) confirma les arrangements de l'année précédente[20].

Lemarquisat de Flandre demeurait aux fils de Louis le Bègue, qui, cette même année (880), procédèrent à un partage. Louis III reçut la partie de laFrancie qui subsistait de l'héritage paternel, mais il succomba dès le, et son frère Carloman, qui avait réuni tout l'héritage paternel, ne lui survécut que de deux ans (). Le dernier descendant mâle de Charles le Chauve était alors un fils posthume de Louis le Bègue,Charles le Simple, qui n'avait encore que cinq ans. Il était né le[21].

Dans le royaume oriental, deux des fils de Louis le Germanique venaient aussi de disparaître : Carloman, le, Louis le Jeune, le. Il ne restait que le troisième,Charles le Gros, qui reçut en mai882, à Worms, l'hommage des grands d'Allemagne, et fut, en outre, au mois de juin885, proclamé roi de France àPonthion. Mais sa faiblesse, son incapacité au milieu des périls dont lesNormands qui menaçaient l'Europe centrale, provoquèrent sa déposition (Trebur, novembre887). Les destinées des deux royaumes entre lesquels la Belgique était divisée tendirent alors de plus en plus à se séparer[22].

Période féodale

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Le sort de la Lotharingie

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Après la mort, en888, deCharles le Gros, dernier empereur carolingien à avoir gouverné l’entièreté de l’Empire, ce dernier se divise en nombreux royaumes dont les rois élus sont presque tous non-carolingiens :Francie Occidentale,Haute etBasse Bourgognes,Italie ; seule laGermanie garde pour toi un carolingien,Arnulf de Carinthie. Celui-ci donne en895 son filsZwentibold le gouvernement de la Lotharingie avec titre deroi, mais ce dernier meurt en900 face à des nobles révoltés[23].

En France, les Robertiens qui ont remplacés les carolingiens en 888, sont en difficulté dès893 : l'archevêqueFoulques de Reims cherche à lui opposer l'héritier légitime,Charles le Simple, qui invoque l'appui d'Arnulf ; il a avec lui une entrevue àWorms, à la suite de laquelle le roi de Germanie ordonne auxcomtes et auxévêques de la régionmosane de lui prêter leur appui[23]. Mais, la velléité d'intervention d'Arnulf n’est que passagère et l’instabilité continue en France entre Charles et Eudes, bien qu’en896, Eudes propose un arrangement à Charles[24].

À cette période se forment et se renforcent des principautés en France comme notamment leVermandois, leValois, leLaonnois ou la Flandre, qui depuisBaudoin Ier, s’est fortement affirmée.

Finalement, à la mort d'Eudes () Charles entre en possession du trône. Immédiatement, il revendique la Lotharingie ; en juin, il envahit le pays, soutenu parRégnier et d'autres mécontents ; il s'avance jusqu'àAix etNimègue, et oblige Zwentibold à prendre la fuite ; mais ce succès est momentané : en octobre, Charles rentre dans son royaume et conclut la paix l'année suivante[24].

Charles le Simple reprend en911, lors de l'extinction des Carolingiens d'Allemagne, la tentative d'annexer le pays jusqu'auRhin. Cette fois, la majorité des Lotharingiens et, à leur tête, lesRégnier favorisent son entreprise. Pendant les années qui suivent, il est le maître de la région[25].

Conrad de Franconie, qui occupe le trône d'Allemagne depuis le mois de novembre911 jusqu'au, a essayé de reconquérir les territoires que Charles avait enlevé à son royaume ; mais ses trois expéditions, en911 et912, demeurent stériles[26].

HenriIer de Saxe, qui succède à Conrad (mai919), aura la chance d'être soutenu parGislebert, fils de Régnier, qui s'est brouillé avec Charles. Néanmoins sa première tentative échoue (en920), et, bien que les hostilités continuent durant l'année suivante entre le roi de France et quelques-uns de ses vassaux lotharingiens, une entente s'établit entre les deux rois. Ils se donnent rendez-vous sur le Rhin, le, à la hauteur deBonn, et accompagnés d'un cortège nombreux de fidèles, ils se jurent solennellement amitié sans qu'il soit fait allusion à aucun abandon de territoire. Charles le Simple est donc demeuré en possession de la Lotharingie entière[27].

Peu de temps après surgit un nouveau prétendant au trône de France, le marquisRobert, frère du roi Eudes ; ses partisans, parmi lesquels figure Gislebert, fils de Régnier, lui décernent la couronne le. L'attitude de HenriIer à l'égard de Charles ne tarde pas à se modifier. Au commencement de923, Henri et Robert tinrent à leur tour une conférence sur laRoer, qui eut pour résultat l'abandon de Charles. C'était la rupture dutraité de Bonn[28].

Robert remporte le15 juin sur Charles la victoire de Soissons, et le Carolingien vaincu tombe entre les mains du comteHéribert II de Vermandois, dont Robert avait épousé la sœurBéatrice. Il meurt en captivité, en929[29].

Cependant la bataille de Soissons a coûté la vie à Robert lui-même. C'est son gendreRaoul de Bourgogne qui occupera le trône du au. Raoul réussit partiellement à se faire reconnaître par les Lotharingiens[29]. Mais dès la fin de923, HenriIer, dans une première expédition, se met en possession de la partie orientale du pays, et, deux ans plus tard, il obtient la soumission de la Lotharingie entière. L'autorité des rois d'Allemagne s'étend à nouveau jusqu'à l'Escaut. Cette situation ne subira plus de modification essentielle durant tout le Moyen Âge[30].

Les derniers Carolingiens de France tentèrent cependant à plusieurs reprises de reprendre la frontière du Rhin. C'est d'abordLouis IV, le fils de Charles le Simple, qui, à la mort de Raoul de Bourgogne, avait été rappelé parHugues le Grand lui-même. Dès938, Louis noue des relations avec les vassaux turbulents de la Lotharingie ; il envahit le pays.Otton, fils et successeur de Henri Ier, doit, à plusieurs reprises, lui opposer ses forces. Vers la fin de l'année942, le traité deVisé réconcilie les deux adversaires. Louis IV renonce à ses prétentions[31].

La Division de la Lotharingie

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Dès cette époque, la confiance des rois saxons s'attache de préférence aux chefs de l'Église. Ainsi,OttonIer décide d'unir dans les mêmes mains la dignité d'archevêque de Cologne et celle deduc de Lotharingie au profit de son jeune frèreBruno, en953, cette double mission. Il s'en acquitte avec autant de tact que de vigueur, pacifiant le pays, brisant impitoyablement les résistances et sachant rallier autour du trône des serviteurs dévoués. Il mate notamment lesRégnier et leur confisque leurs terres.

Ces événements provoquent des réformes importantes. Dès le mois de juin 958, OttonIer se rend àCologne, pour discuter avec Bruno et les grands demeurés fidèles, et prendre des dispositions pour pacifier le pays.

Quelques seigneurs qui voyaient avec déplaisir la rigueur déployée par Bruno tentent alors de se soulever. Immon, ancien vassal de Giselbert, en fait partie. Ils protestent contre les exigences du duc, qui prétend raser des forteresses nouvellement édifiées et imposer aux grands des charges inusitées. C'est cet incident qui poussa Bruno à déléguer, en959, une part de son autorité à deux nobles lotharingiens :

-Frédéric,comte de Bar, fils du comte Wigéric et frère d’Adalbéron de Metz, enHaute-Lotharingie ;

-Godefroid,comte de Hainaut, fils du comte Godefroid, enBasse-Lotharingie.

Ce territoire-ci couvre environ lesPays-Bas, laRhénanie, leLuxembourg et la Belgique (sauf laFlandre qui est dans leroyaume de France).

Sous le règne d'Otton II (973-983),Lothaire, fils de Louis IV, complote une nouvelle agression ; la tentative qu'il fait, en978, pour surprendre àAix-la-Chapelle l'empereur en personne, a pour conséquence l'envahissement de la France par l'armée allemande et le siège deParis[32]. En980, Lothaire conclut avec Otton II le traité deMargut, qui opère en faveur de l'Allemagne une rectification de frontière. Depuis925 probablement laChiers avait formé la limite entre les deux royaumes. À Margut, lespagi Castricius etMosomensis, conservés auXe siècle par les rois de France, furent en grande partie rétrocédés à l'Allemagne. La Meuse servit alors de ligne séparative depuis un point situé au-dessus deRevin jusqu'àMézières ; en amont de cette ville, la frontière s'écartait sensiblement du fleuve et laissait à l'empire une portion duCastricius, leMosomensis et leDulmensis tout entiers[33].

Après l'avènement d'Otton III, Lothaire, malgré l'abandon qu'il avait fait à Margut de ses droits sur la Lotharingie, reprit les armes et il réussit à s'emparer deVerdun (985) que deux ans plus tard son filsLouis V restitua au roi allemand (987)[34]. De plus, les premiersCapétiens ne purent penser à faire revivre sur la Lotharingie les prétentions de la dynastie carolingienne[34].

À la fin duXe siècle, laBasse-Lotharingie s'étend de l'Escaut jusqu'aux frontières de laSaxe et de laHesse ; au nord, elle est bordée par laFrise, et au sud, par laHaute-Lotharingie, c’est-à-dire la futuresLorraine. En sein de ce duché se développent et s’émancipent progressivement des fiefs,comtés et seigneuries, tels les duchés deBrabant, deLimbourg, deLuxembourg, les comtés deHainaut et deNamur, laPrincipauté de Liège. Le royaume de France voit quant à lui émerger le puissant comté de Flandres dès la fin duIXe siècle, avecBaudoin Ier. Ainsi, la Basse-Lotharingie et la Flandre couvrent plus de l’entièreté du territoire belge actuel, et dès cette époque y sont posées les bases des structures féodales qui influenceront l’histoire de la Belgique, jusqu’à l’annexion par la République Française en1793.

Le développement des villes

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À partir duXe siècle, les villes commencent à se développer, principalement dans lecomté de Flandre et en pays mosan. L'industrie de la laine se développe elle aussi, et plus tard, le commerce maritime, avec laligue hanséatique. La région devient l'un des cœurs de l'économie européenne, avec l'Italie. Les laines sont importées d'Angleterre, avec laquelle se tissent des liens qui compteront pendant les conflits entreCapétiens etPlantagenêt.

Les principales villes sont alors, à l'ouest,Bruges,Gand,Ypres etTournai, et en pays mosan,Huy,Namur,Dinant etLiège. L'urbanisation de la future moyenne Belgique est plus lente, seuleNivelles présente auXe siècle un caractère urbain. Situées plus à l'intérieur du pays, les autres villes brabançonnes commeBruxelles,Louvain etMalines, attendent la fin duXe siècle pour s'étendre. À cette époque, les affluents de l'Escaut sont navigables et le trafic commercial entre laMeuse et leRhin augmente.

Jusqu'en1300, l'essor des villes est alimenté par une conjoncture économique favorable. Une deuxième enceinte s'avère souvent nécessaire. Cette expansion est freinée auXIVe siècle par de nombreuses crises et épidémies depeste. Le nombre de citadins stagne ou recule. La plupart des villes ne retrouvent leur niveau de population de l'an 1300 qu'auXIXe siècle.

À partir de la fin duXIIIe siècle plusieurs batailles ont lieu entre le roi de France et les communes de Flandre, les comtes étant tantôt d'un côté, tantôt de l'autre. La garnison française àBruges est massacrée lors de la révolte desMâtines de Bruges le, et l'ost royal est écrasé par les milices communales à labataille de Courtrai, ditedes éperons d'or le11 juillet de la même année. Cette bataille est aujourd'hui considérée comme la naissance de la nation flamande, bien que laFlandre actuelle et lecomté de Flandre de l'époque ne se recouvrent que partiellement.Philippe Le Bel obtiendra sa revanche à labataille de Mons-en-Pévèle le.


Bibliographie

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Notes et références

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  1. Vanderkindere 1902,p. 2.
  2. Vanderkindere 1902,p. 3.
  3. Vanderkindere 1902,p. 4.
  4. Vanderkindere 1902,p. 4-5.
  5. Vanderkindere 1902,p. 5.
  6. Vanderkindere 1902,p. 6-7.
  7. Vanderkindere 1902,p. 7-8.
  8. Vanderkindere 1902,p. 8.
  9. Vanderkindere 1902,p. 9.
  10. Vanderkindere 1902,p. 9-10.
  11. Vanderkindere 1902,p. 10.
  12. Vanderkindere 1902,p. 12-14.
  13. ab etcVanderkindere 1902,p. 15.
  14. Vanderkindere 1902,p. 16-18.
  15. Vanderkindere 1902,p. 18-19.
  16. Vanderkindere 1902,p. 19.
  17. a etbVanderkindere 1902,p. 20.
  18. Vanderkindere 1902,p. 20-21.
  19. a etbVanderkindere 1902,p. 21.
  20. Vanderkindere 1902,p. 21-22.
  21. Vanderkindere 1902,p. 22.
  22. Vanderkindere 1902,p. 22-23.
  23. a etbVanderkindere 1902,p. 23.
  24. a etbVanderkindere 1902,p. 24.
  25. Vanderkindere 1902,p. 25.
  26. Vanderkindere 1902,p. 25-26.
  27. Vanderkindere 1902,p. 27.
  28. Vanderkindere 1902,p. 28-29.
  29. a etbVanderkindere 1902,p. 29.
  30. Vanderkindere 1902,p. 30.
  31. Vanderkindere 1902,p. 30-31.
  32. Vanderkindere 1902,p. 31.
  33. Vanderkindere 1902,p. 31-33.
  34. a etbVanderkindere 1902,p. 33.
v ·m
Antiquité
Moyen Âge
LesFrancs
Période féodaleFlandre (royaume de France)
Moyen Âge tardif
Période espagnole
Période autrichienne
Période française
Période néerlandaiseRoyaume uni des Pays-Bas
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