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L'histoire de l'aviation peut être divisée en six périodes.
L'époque des précurseurs : des premiersornithoptères de l'antiquité jusqu'au début duXVIIIe siècle, l'être humain imagine – de manière plus ou moins réaliste – ce que pourrait être une machine volante. Puis la fin duXVIIIe siècle et leXIXe siècle voient le début de la conquête de l'air avec le développement de l'aérostation et de nombreuses tentatives de vol plané.
Les pionniers duplus lourd que l'air : le début duXXe siècle est la période des premiers vols d'engins à moteur capables de décoller par leurs propres moyens. Presque chaque vol est une première ou une tentative de record : un peu plus vite, un peu plus loin, un peu plus haut. Les aviateurs sont, le plus souvent, des concepteurs ou des aventuriers.
LaPremière Guerre mondiale : quelques années seulement après le premier vol, l'avion apparaît comme un nouvel outil du champ de bataille. La production passe soudainement à la grande série, certains modèles d'avions étant même construits à plus d'un millier d'exemplaires ; devenir pilote requiert un entraînement et une formation, même si le parfum d'aventure n'a pas totalement disparu.
L'entre-deux-guerres : la Première Guerre mondiale a produit une abondance de pilotes et d'appareils et la fin du conflit met les uns au chômage et rend les autres inutilisés, ce qui conduit à l'essor du transport aérien commercial et, en premier lieu, celui de l'aéropostale. L'aviation se développe. De nombreux pays se dotent d'unearmée de l'air. L'aviation militaire pousse les constructeurs à battre de nouveaux records et profite à l'aviation civile.
LaSeconde Guerre mondiale : l'aviation est largement utilisée sur le champ de bataille. Cette période peut être considérée comme l'acmé de la mécanique aérienne fondée sur lesmoteurs à piston et sur les hélices, tandis que naissent le moteur à réaction et le radar.
Laseconde moitié duXXe siècle : une fois encore, la fin de la guerre crée une abondance d'appareils et de pilotes. C'est le début du transport aérien commercial régulier « tout temps » s'affranchissant des contraintes météorologiques et pratiquant le vol sans visibilité. L'aéronautique militaire contribue au développement duréacteur, c'est l'ère du jet, puis elle part à la conquête du volsupersonique. Les retombées civiles se voient dans les premiers avions de ligne à réaction tandis que le transport aérien se démocratise.

L'être humain a probablement très tôt rêvé devoler en imitant entre autres levol des oiseaux. Des légendes de lamythologie grecque, dont celles deDédale etIcare, ou du dieuZeus (métamorphosé encygne ou enaigle), ou dePégase, ou de nombreux récits apocryphes revendiquent des tentatives de vol d'ornithoptèresbioniques harnachés d'ailes, ou de celles destapis volant de lamythologie perse. Lecerf-volant chinois remonte auIVe siècle av. J.-C., et les égyptiens de l'antiquité égyptienne ont fabriqué des jouets ou maquettes en bois léger debalsa ayant la capacité de s'élever et de planer dans les airs[N 1]. On attribue àArchytas de Tarente l'invention d'unecolombe en bois capable de voler[1],[N 2].
Lejeu-jouetbambou-coptère, desannées 320, de ladynastie Jinchinoise, est une des plus anciennes formes connues derotor-pale-hélice-aile d'aéronef de l'histoire de l'aviation (arrivé en Europe auXVe siècle) et lalanterne céleste, duIIIe siècle, une des plus anciennes formes d'aéronef. AuIXe siècle en Andalousie, le savant ingénieur berbèreAbbas ibn Firnas aurait fabriqué deux ailes garnies de plumes qu'il aurait attachées à son corps et, se lançant d'une hauteur, aurait plané sur une distance notable avant d'atterrir brutalement et de se casser le dos. Trois siècles plus tard, le moine bénédictin anglaisEilmer de Malmesbury, sans doute inspiré par la légende d'Icare et peut-être par un récit surAbbas ibn Firnas, aurait tenté de voler au moyen d'ailes mécaniques.

Vers lesannées 1480,Léonard de Vinci étudie sans concrétisation de nombreuses premières formes de « machines volantes visionnaires » (ornithoptères de Léonard de Vinci,parachute, etvis aérienne, inspirées de sonCodex sur le vol des oiseaux). En 1655,Robert Hooke, mathématicien, physicien et inventeur anglais, conclut à l'impossibilité du vol humain sans l'assistance de la puissance d'un « moteur artificiel »[2].Hezârfen Ahmed Çelebi (1609-1640) est un inventeur ottoman considéré comme l'un des pionniers de l'aviation pour avoir plané depuis laTour de Galata àConstantinople.
Dans l'un de ses premiers ouvrages, très certainement inspiré par le vol dumarquis de Bacqueville en 1742 à Paris, au-dessus de la Seine, le philosopheJean-Jacques Rousseau exprime clairement la possibilité du voyage aérien[3]
En 1783, lesfrères Montgolfier grâce à leurmontgolfière (ballon à air chaud) etJacques Charles grâce auballon à gaz permettent à l'être humain de s'élever dans l'atmosphère, sans contrôle de la trajectoire, suivi par l'invention desballons dirigeables. La solution viendra de l'étude d'un jouet, lecerf-volant, connu en Orient depuis l'Antiquité qui sera introduit en Europe auXIIIe siècle[2]. À l'opposé de leurs travaux, en 1781,Karl Friedrich Meerwein avait expérimenté àGiessen unornithoptère[4],[5].
En 1801, l'officier et inventeur françaisAndré Guillaume Resnier de Goué confectionna des ailes en fil de fer recouvert de taffetas ciré, avec lesquelles il effectua une série de tentatives à Angoulême. Son premier essai de « vol ramé » n'aboutit qu'à dévaler une pente rocheuse. À sa deuxième tentative, sautant d'un pont haut de cinq mètres, il plana cinquante mètres avant de plonger dans la Charente. Son troisième et dernier essai réussit. Sautant des remparts de la ville, il parcourut trois cents mètres, survola la Charente et se cassa une jambe à l'arrivée. Il avait 72 ans. Guillaume Resnier est sans doute l'un des premiers hommes, après le TurcHezârfen Ahmed Çelebi, qui aient réellement « volé », au sens de « planer ».


Le BritanniqueGeorge Cayley (1773-1857) met en évidence quatre forces aérodynamiques du vol, lapoussée, latraînée, lepoids et laportance-décrochage. Il comprit également qu'il était inutile de reproduire le vol battu des oiseaux et que les ailes devaient être fixes ; il prévit la nécessité d'un empennage pour stabiliser le vol. S'inspirant des travaux des FrançaisClaude Launoy, il construit unhélicoptère en1796 puis, en1808, un « ornithoptère » à l'échelle humaine et, en1809, unplaneur qui vola sans passager.
William Samuel Henson etJohn Stringfellow, reprenant les travaux de Cayley, font voler un modèle réduit d'aéroplane à vapeur. Les moteurs puissants pour les appareils à taille réelle sont beaucoup trop lourds pour leur permettre de décoller. En 1837,Isidore Didion[6] en conclusion d'une étude théorique fine affirma que « La navigation aérienne n'aura de succès que si l'on trouve un moteur capable de produire une force motrice dont le rapport avec le poids de la machine qu'elle exigerait pour être soutenue, soit plus grand que les machines à vapeur actuelles, ou que chez l'humain ou la plupart des animaux ». Les progrès vont donc d'abord passer par les planeurs et par l'étude de l'aérodynamique.
Entre 1857 et 1868, le FrançaisJean-Marie Le Bris essaie successivement deux planeurs de son invention, d'abord depuis les collines de la baie deDouarnenez (Finistère), puis sur la hauteur du Polygone de la Marine, près deBrest (Finistère), reprenant ainsi en France les travaux des pionniers britanniques de la décennie précédente. En1863, le terme « aviation » est inventé parGabriel de La Landelle. La même annéeCharles de Louvrié dépose le premier brevet pour un appareil volant à moteur à réaction[7],[8].
Le BritanniqueFrancis Herbert Wenham (en), en 1871, construit ce qui est probablement la première soufflerie, permettant d'expérimenter des maquettes.
Le françaisLouis Mouillard s'inspire de l'aile d'oiseau pour concevoir des planeurs dont la voilure est courbée. Il propose legauchissement des ailes.

Entre 1857 et 1877, les FrançaisFélix et Louis du Temple essaient des modèles réduits à moteur à ressort, en les aidant d'un plan incliné, puis peut-être un engin, muni d'un moteur à vapeur, monté par un matelot.
En 1871,Alphonse Pénaud fait voler avec succès son modèle réduit « aéroplane automoteur », un monoplan à empennage, configuration devenue maintenant la plus répandue. La même année, durant lesiège de Paris, un réseau de communication parballon monté est organisé. Associés àNadar, deux ateliers sont fondés : celui des frères Louis etEugène Godard à la gare d'Austerlitz et celui de Camille Dartois et Gabriel Yon à la gare du Nord. Cette première fabrication en série d'aéronefs, marque la naissance officielle de l'industrie aéronautique.
Quelques années plus tard,Eugène Godard,LouisII Godard et Gabriel Yon fondent lesGrands Ateliers Aérostatiques du Champ-de-Mars, la plus importante manufacture aéronautique,rue Desaix à Paris.
Les essais deplaneurs se succèdent, et s'y prêtent tour à tour l'AllemandOtto Lilienthal, le BritanniquePercy Pilcher, les AméricainsJohn Joseph Montgomery et Maloney, et les FrançaisFerdinand Ferber,Maurice Colliex ainsi que lesfrères Voisin.
Le premier être humain ayant volé en contrôlant la trajectoire de sa machine est l'inventeur allemandOtto Lilienthal, qui a effectué entre 1891 et 1896 deux mille vols planés depuis une colline artificielle à proximité deBerlin (invention à l'origine desplaneur,deltaplane,parapente, etplaneur ultra-léger motorisé modernes).
Les premiers vols sur une machine volante pilotée pargouvernes agissant sur les trois axes (tangage, roulis, lacet) ont été réalisés par lesfrères Wright sur leurplaneur Wright de 1902.
En 1888 l'inventeur allemandGottlieb Daimler motorise avec succès sonballon dirigeable Daimler, avec son invention demoteur à gaz Daimler mono-cylindre, et deux hélices pour avancer ou monter, un des premiers vols motorisés historiques de l'histoire de l'aviation.


Le premier inventeur à déclarer avoir volé dans un avion motorisé est le FrançaisClément Ader, aux commandes de son « Avion » inspiré dechauve-souris géante à géométrie modifiable, à moteur bicylindre à vapeur d'alcool de sa conception. La première tentative a lieu en 1890 aux commandes de l'Éole ; les marques laissées par les roues dans le sol meuble auraient été moins marquées par endroit et auraient totalement disparu sur une vingtaine ou une cinquantaine de mètres. L'engin volant aurait ainsi effectué un bond ; il n'y avait pas de témoins autres que des employés d'Ader. La même machine, essayée devant des témoins officiels en 1891, ne donnera pas d'autres résultats.

Les essais suivants d'Ader eurent lieu au camp militaire deSatory, àVersailles, où avait été établie une aire circulaire de 450 mètres de diamètre pour effectuer une démonstration officielle.
Le, Ader fit un premier tour sur ce circuit à bord de sonAder AvionIII. Il sentit à plusieurs reprises l'appareil quitter le sol, puis reprendre contact[9]. Deux jours plus tard, alors que le vent était fort,Clément Ader lança sa machine devant deux officiels du ministère de la Guerre qui déclarèrent :« Il fut cependant facile de constater, d'après le sillage des roues, que l'appareil avait été fréquemment soulevé de l'arrière et que la roue arrière formant le gouvernail n'avait pas porté constamment sur le sol ». Les deux membres de la commission le virent sortir brusquement de la piste, décrire une demi-conversion, s'incliner sur le côté et enfin rester immobile (il semble que, la roue arrière n'ayant plus assez d'adhérence du fait de la sustentation, le pilote ait perdu le contrôle directionnel de sa machine qui est alors sortie de la piste puis s'est renversée sous l'effet du vent). À la question« [...] l'appareil a [-t-il] tendance à se soulever quand il est lancé à une certaine vitesse ? » la réponse est« [...] la démonstration… n'a pas été faite dans les deux expériences qui ont été effectuées sur le terrain[10] ». Devant cet échec, le ministère de la Guerre coupèrent les crédits àAder. On[Qui ?] peut conclure que, ce, le Français Clément Ader aurait peut-être effectué[évasif] le premier décollage motorisé – mais non contrôlé[N 3] – d'un plus lourd que l'air[11].


Après la mise au point en vol de leur planeur entre 1900 et 1903, avec plus de700 vols en 1902, lesfrères Wright ont expérimenté leur premier avion, leFlyer à moteur quatre cylindres Wright de12 ch, dans les dunes deKitty Hawk le. Les deux frères pilotent à leur tour ; ils effectuent quatre vols, le dernier étant le plus long : Orville vole sur 284 mètres pendant 59 secondes[12].
Ces vols sont généralement considérés comme les premiers vols motorisés et contrôlés d'un plus lourd que l'air. Leurs détracteurs, notamment les partisans d'Alberto Santos-Dumont et deGabriel Voisin, leur reprochent d'avoir eu besoin d'un rail fixé au sol et d'une catapulte à contre poids pour le décollage, leFlyer étant dépourvu de roues ; la faible puissance du moteur ne permettait pas non plus le décollage par vent faible. Le souhait des inventeurs de protéger leur invention à partir des vols duWright FlyerIII en 1905, l'absence de démonstrations publiques et le faible nombre de témoins de leurs vols jouèrent un rôle négatif pour leur publicité. La maîtrise de la technique de vol des Wright a été reconnue plus tard lors des différentes démonstrations que les Wright effectuèrent en France, notamment à Auvours dans la Sarthe en 1908.
Selon des recherches historiques[13], le premier vol motorisé aurait été réalisé par l'ingénieur américain d'origine allemandeGustav Weißkopf (ouGustave Whitehead)[14] en 1901. La journaliste américaine Stella Randolph[15] a publié un ouvrage sur cet ingénieur en 1930 :Before the Wrights flew[16].
Ferdinand Ferber effectue à Chalais-Meudon le le premier vol d'un avion à moteur en Europe. Le capitaine Ferber, polytechnicien et officier d'artillerie, était en contact avec les frères Wright. Comme eux il avait commencé par apprendre à piloter les planeurs qu'il construisait, puis en 1903 il avait motorisé et testé sous un portique son avionno 6 avant d'effectuer le premier vol libre. Comme le premier Flyer des frères Wright, son moteur n'était pas assez puissant pour assurer un décollage sans l'aide d'un dispositif de lancement. Pionnier oublié de l'histoire de l'aviation, il meurt en[17].
Traian Vuia vola àMontesson le avec un appareil plus lourd que l'air autopropulsé (sans mécanisme de lancement) sur une distance d'environ 12 mètres à une altitude d'un mètre. Ce vol se terminant par unaccident aérien, Vuia ne reprit ses essais qu'à partir du mois de juillet après avoir réparé et modifié son appareil. Le il vola sur une distance de 25 mètres à une altitude de 2,5 mètres àIssy-les-Moulineaux[18].
Le BrésilienAlberto Santos-Dumont vola àBagatelle le sur soixante mètres à une altitude de deux à trois mètres. Grâce à ce vol à bord du14-bis, il remporta devant un large public le prixArchdeacon décerné par l'Aéro-Club de France pour le vol d'un plus lourd que l'air autopropulsé (sans mécanisme de lancement). Ses détracteurs – entre autres les partisans desfrères Wright – lui reprochent de ne pouvoir voler qu'eneffet de sol, alors que leWright FlyerIII pouvait déjà prendre de l'altitude lorsqu'il vola sur 39,5 kilomètres le.
Le vol public de Bagatelle le marque sans doute l'apparition des premiersmeetings aériens, présentations durant lesquelles les pilotes exposent leur dextérité et les possibilités de leurs appareils devant un public de curieux.

En 1905,Robert Esnault-Pelterie invente l'aileron en modifiant un avion de sa construction conçu d'après leFlyer desfrères Wright. En 1906, il invente lemoteur en étoile. En décembre, il dépose le brevet dumanche à balai. En 1907, il est le premier à faire voler un avionmonoplan à structure métallique, leEsnault-Pelterie REP1 dont il a assuré entièrement la conception et l'assemblage, y compris ceux du moteur.

Entraînée au pilotage parLéon Delagrange sur son biplanVoisin frères,Thérèse Peltier effectue son premier vol solo en, devenant de ce fait la première femme pilote[19].
Le, auCamp de Mourmelon décolleHenri Farman au volant de son Voisin pour la réalisation du premier vol inter-villes, il parcourt 27 km et atteint àReims après un vol de 17 min.
Le, auchamp d'aviation de la Brayelle près deDouai, durant l'un des premiersmeetings aériensLouis Blériot avec son monoplan vole 47 km en1 h 7 ; etLouis Paulhan avec son biplan, bat le record de hauteur avec 150 mètres.

Le,Louis Blériot traverse la Manche aux commandes de sonBlériotXI. L'évènement a un retentissement international historique. LeDaily Mail, organisateur du concours, titre : « L'Angleterre n'est plus une île ».
Du 22 au, est organisé le premiermeeting aérien international : la prestigieuse « Grande Semaine d'aviation de la Champagne » deReims – sur la commune deBétheny, à l'emplacement de la futurebase aérienne 112 Reims-Champagne – à laquelle participent tous les pilotes pionniers les plus célèbres de l'époque, dontLouis Blériot,Henri Farman,René Moineau,Louis Paulhan,Hubert Latham,Glenn Curtiss,Roger Sommer… Plus de 100 000 spectateurs y assistent chaque jour, avec plus d'un million d'entrées au total[20].
En, est établie àPau la première école d'aviation organisée au monde[réf. souhaitée]par lesfrères Wright, école suivie peu après par celle créée parLouis Blériot qu'il peut ouvrir grâce à sa traversée réussie de la Manche et dont il confia la direction àHenri Sallenave.Robert Savary ouvre la sienne à Chartres en mai 1910.
En 1909, le,Port-Aviation présente unaérodrome complet doté de toutes les installations et infrastructures nécessaires aux activités aériennes[21].

Le,Élisa Deroche (1882-1919) devient la première femme brevetée au monde, avec le brevet de piloteno 36 décerné par l'Aéro-Club de France. Quelques mois plus tard, la BritanniqueLilian Bland devient la première femme à concevoir et construire un avion.

Le premier vol autonome d'unhydravion est réalisé parHenri Fabre qui décolle le de l'étang de Berre, àMartigues enProvence, avec son hydro-aéroplane « Canard ». L'exploit est constaté par huissier.
En Suisse, le premier avion décolle àAvenches le. Le monoplan, construit localement parRené Grandjean, est piloté parErnest Failloubaz[22].

LeCoandă-1910 (en), premier vol autonome d'avion à réaction, conçu et piloté par l'ingénieur roumainHenri Coandă, et construit dans l'atelier de carrosserie de Joachim Caproni, a lieu en, au2esalon international de l'aéronautique et de l'espace de Paris-Le Bourget : l'air est aspiré à l'avant par un compresseur, puis dirigé vers unechambre de combustion (une de chaque côté, à l'avant de l'appareil) qui fournit la poussée. Le compresseur est mis en mouvement par un moteur à piston classique et non par une turbine comme dans les réacteurs modernes.

En 1911, le piloteRobert Grandseigne effectue le premier vol de nuit au-dessus deParis.
En 1912,Aurel Vlaicu vole à mille mètres avec le premier avion à carlingue métallique, leA Vlaicu III (en).
En 1913,Adolphe Pégoud effectue les premiersloopings.
Les premiers vols sont le fait d'aventuriers, de sportifs et aussi, considérant le coût, le terrain de jeu de quelques riches individus. Les avions étaient petits et peu de gens leur imaginaient un avenir commercial. Pourtant, dès 1914, un entrepreneur américain P.E. Fansler ouvre la première ligne aérienne régulière enFloride, entreSt. Petersburg etTampa, en utilisant un hydravionBenoist typeXIV de75 ch d'une capacité d'un passager. La compagnie fonctionne pendant quatre mois et transporte 1 205 passagers avant de cesser ses opérations[2].La Poste est, elle aussi, intéressée par le transport de courrier deposte aérienne paravion postal ; la Première Guerre mondiale interrompt les projets qui ne reprendront qu'en 1918. Le,Lucien Bossoutrot réalise le premier vol commercial entre Paris et Londres, depuis l'aéroport de Toussus-le-Noble, sur unFarman F.60 Goliath[23]. Le 10,Georges Boulard ouvre la première ligne commerciale aérienne régulière à l'international, de capitale à capitale entre Paris et Bruxelles.

Dans les années qui précèdent laPremière Guerre mondiale, les tensions grandissantes en Europe incitent les gouvernements à s'intéresser à l'aviation en tant qu'arme de guerre d'où l'organisation par la France du fameuxconcours d'aéroplanes militaires de Reims (octobre et), premier concours de ce type de l'histoire mondiale de l'aviation. Les différents constructeursfrançais etbritanniques notamment, se livrent à une course contre la montre pour tenter d'obtenir des commandes à l'export.
Léopold Trescartes, titulaire du brevet civil de l'Aéroclub de Franceno 842 délivré le, effectue le le premier vol au-dessus dePorto (Portugal) à bord d'un biplan de type MF-4 fabriqué parMaurice Farman. Cet avion, officiellement acheté par un journal dePorto et dont les exhibitions servent, pour le grand public, à financer la construction d'une crèche, est en réalité un modèle destiné à convaincre le gouvernement portugais d'acheter des avions français dans le cadre de la création d'une force aérienne. Après de nombreuses démonstrations, en présence notamment du ministre de la guerre portugais, le choix des autorités portugaises se portera finalement sur un appareil britannique de marque Avro, type Avro 500. Le MF-4 de démonstration est ultérieurement offert au gouvernement portugais et utilisé par le bataillon Aerosteiros puis à l'école militaire d'aéronautique de Vila Nova da Rainha.
Avions et pilotes pionniers (volontaires détachés d'autres unités qui gardaient leur uniforme d'origine, recrutés surtout dans la cavalerie) sont réquisitionnés pour des missions de reconnaissance. Cibles des deux camps au sol, ils sont décimés. Les grandes nations se dotent très vite d'une aviation militaire où les avions se spécialisent : reconnaissance, chasse, bombardement.
Une course aux records est engagée pour prendre l'avantage sur l'ennemi, l'armement étant amélioré avec l'apparition des premières mitrailleuses synchronisées. Le parachute fait son apparition, seulement utilisé par les pilotes de dirigeables, les avions volant trop bas pour qu'il soit efficace. Au sol, chaque pays construit des aérodromes, et l'avion est fabriqué en série.

Le, tout près deReims, se déroule au-dessus du point de jonction des communes deJonchery-sur-Vesle, deProuilly et deMuizon, le premiercombat aérien de l'histoire mondiale de l'aviation militaire, avec un avion abattu. Le combat est remporté par le piloteJoseph Frantz et par le mécanicien Louis Quenault de l'escadrilleV 24 avec unVoisinIII, contre le sergent Wilhelm Schlichting (pilote) et l'oberleutnant Fritz von Zagen (observateur) dans unAviatik allemand. À la suite, les duels aériens se multiplient. Si les premiers combats sont très rares et dangereux (les fusils embarqués nécessitent une dextérité extrême), le développement des mitrailleuses synchronisées (remplaçant les hélices blindées pour les protéger du passage des balles, invention de l'aviateur françaisRoland Garros) améliore l'efficacité des combats, notamment parce que ce dispositif permet de tirer les balles d'une mitraillette à travers leshélices des avions. Contrairement à l'horreur des tranchées (boue, bombardements constants, gaz) la guerre aérienne est vue comme une guerre propre (si tant est que cela soit possible). Dans les représentations des pilotes comme des civils et de l'infanterie, qui suivent avec assiduité la guerre du ciel, l'aviation possède un côté noble, chevaleresque ;Guynemer refuse d'abattreErnst Udet dont la mitrailleuse s'était enrayée. Il y a une grande compétition entre les « As » (pilotes accumulant des victoires), tant entre ennemis que dans un même camp.
Les grandes figures de cette époque sont les FrançaisGuynemer etRené Fonck (plus grand As français et de la guerre selon la méthode de calcul), ainsi que les Allemands Manfred von Richthofen (surnomméLe Baron Rouge), etErnst Udet.
Le soir du a lieu le premier combat aéronaval de l'Histoire, enAfrique équatoriale. Unhydravion de fabrication britannique de typeShort 184, piloté par les lieutenants belges Behaeghe et Collignon, bombarde avec succès la canonnière allemandeGraf von Götzen dans le port deKigoma (actuelleTanzanie) sur lelac Tanganyika à l'aide d'une de ses deux bombes de65 livres qui l'atteint au gaillard d'arrière mettant hors d'état sa gouverne[24]. Le navire est ainsi neutralisé ce qui brise le verrou allemand sur le lac, entre leCongo belge et l'Est Africain allemand, mis en place deux années plus tôt. Les canonniers allemands n'ont pu riposter contre cette attaque aérienne car leurs pièces d'artillerie, prévues pour des cibles côtières ou navales (au début de l'aviation), ne s'élevaient pas selon un angle suffisant pour menacer des avions (considérés par les Allemands comme inexistants en Afrique équatoriale). L'hydravion rejoignit sa base atteint par vingt balles de mitrailleuses tirées de Kigoma et un flotteur percé[25].
À la fin de la guerre, il y a :
Marie Marvingt invente en1914 l'aviation sanitaire.
L'aviation doit trouver d'autres voies que l'utilisation militaire. De nombreux pilotes se tournent vers les exhibitions, l'acrobatie, les tentatives de records. Les constructeurs cherchent à trouver de nouvelles exploitations commerciales : premières lignes de passagers, transport du courrier, comme en France les usinesLatécoère qui créent un service postal en direction duSénégal, via l'Espagne et leMaroc, utilisant d'abord les anciens appareils militaires, puis les nouveaux modèles construits par l'entreprise.

Avant l'entre-deux-guerres :
Durant l'entre-deux-guerres :



En 1918,Pierre-Georges Latécoère fonde la Société des lignesLatécoère (futureCompagnie générale aéropostale).
En,Louis Charles Breguet fonde laCompagnie des messageries aériennes, avecLouis Blériot,Louis Renault etRené Caudron. La première voie commerciale est inaugurée le, par l'aviateurGeorges Boulard, aux commandes d'un biplanCaudron C.23 bimoteurs, au décollage de l'aérodrome de Villacoublay à 10 h 55, pour rejoindre finalement Bruxelles à 13 h 30, avec pour escorte l'aviateurPierre Chanteloup et l'ingénieur de chez Caudron, M. Deville, aux commandes d'unCaudron C.21. Le de la même année un service de transport international de voyageurs entre Paris et Londres a été lancé, en utilisant également desBreguet 14.
LaCompagnie des grands express aériens est une compagnie aérienne française fondée le et qui a fusionné avec la Compagnie des messageries aériennes pour formerAir Union le.
Le, se produit la première collision d'un avion de ligne en vol : unFarman F.60 Goliath de la Compagnie des grands express aériens, partant duBourget en direction deCroydon près de Londres alors qu'il vole dans le brouillard, entre en collision avec unde Havilland DH.18 de laDaimler Airway (en), qui faisait le même voyage en sens inverse. Sept personnes sont tuées dans le Farman F.60, dont trois passagers.
Dès la fin de la guerre le transport du courrier par voie aérienne se développe. La Poste inaugure un service entre New-York, sur la côte Est, et San-Francisco, sur la côte Ouest. La route, longue de 4 320 km, nécessite treize arrêts intermédiaires. Elle devient la première route aérienne balisée par la construction d'une série de phares disposés tous les 15 km. La Poste et cette route seront à l'origine de la création en 1926 d'un département « Aéronautique » rattaché au Ministère du Commerce, l'ancêtre de la FAA, qui se préoccupe de la sécurité aérienne en prenant en charge le contrôle du trafic aérien, l'attribution des licences aux pilotes et aux mécaniciens et la certification des appareils[2].
En est fondée laKLM, la plus vieille compagnie au monde encore existante. Est aussi fondée en la compagnie colombienneAvianca et, en, laQantas.
Dans les années précédant laSeconde Guerre mondiale, les recherches militaires s'intensifient et de nouvelles inventions révolutionnaires sont ébauchées, telles laturbine (au Royaume-Uni et surtout en Allemagne), lafusée (en Allemagne) ou leradar (au Royaume-Uni). Laguerre d'Espagne sert de terrain d'expérimentation aux forces naissantes de laLuftwaffe. Un épisode connu de cette guerre est le bombardement de la ville deGuernica par les avions de lalégion Condor, massacre figé par l'œuvreGuernica dePablo Picasso.
Seul un bombardier lourd manque à la panoplie de laLuftwaffe, qui possède le meilleur chasseur du moment : leMesserschmitt Bf 109[réf. nécessaire].
LeJapon, quant à lui, aligne à partir de 1939 ses célèbresMitsubishi A6M « Zero », aux performances remarquables, qui domineront les combats de laguerre du Pacifique pendant la première moitié de la guerre. Elle utilise son aviation embarquée pour détruire la flotte américaine basée àPearl Harbor (attaque de Pearl Harbor du), ce qui déclenche l'entrée en guerre des États-Unis, et de sesNorth American P-51 Mustang ouChance Vought F4U Corsair .
En Allemagne, en 1938, l'hélicoptèreFocke-Wulf Fw 61 duPr Henrich Focke, piloté par l'aviatriceHanna Reitsch, évolue à l'intérieur de laDeutschlandhalle (palais des fêtes) de Berlin. Dans cet appareil doté d’un poste de pilotage ouvert, la motorisation consistait en un moteur160 ch en étoile à sept cylindres Bramo 314 E non caréné, fixé dans la pointe avant du fuselage entraînant deux rotors tripales contrarotatifs disposés à l’extrémité de poutres latérales en tubes d’acier soudés, disposés symétriquement par rapport à l’axe longitudinal. L'arrière de l'appareil conservait une dérive classique au-dessus de laquelle était fixé un plan horizontal en T faisant office degouverne de profondeur. À l’avant, une petite hélice sert uniquement au refroidissement du moteur et non pas à la propulsion. Construit en secret, cet appareil a été connu par ses records : montée à 2 439 mètres, vitesse dépassant120 km/h, 230 km en ligne droite, vol vers l'arrière à30 km/h, descente enAutorotation sous le seul freinage des hélices sustentatrices débrayées[27].
Le Royaume-Uni possède desHawker Hurricane lents et bien armés, puis desSupermarine Spitfire plus rapides, capables de résister auxMesserschmitt Bf 109. Il peut compter sur ses radars côtiers et sur sa situation naturelle d'île, à distance respectable du continent.
Quant à la France, son plus remarquable chasseur[réf. nécessaire] est sans nul doute leDewoitine D.520 à moteurV12 Hispano-Suiza.
Le premier essai d'unmonoplan àréacteur, conçu et piloté parHenri Coandă, eut lieu en, auBourget, enFrance. Il reste sans lendemain et, après trois décennies, de nouveaux moteurs à réactions furent mis au point indépendamment par deux autres ingénieurs : l'anglaisFrank Whittle et l'allemandHans von Ohain.

La fin de la Deuxième Guerre mondiale a été l'occasion pour les constructeurs, en particulier américains, de recycler dans le domaine de l'aviation commerciale les avancées techniques réalisées au titre de l'effort de guerre. Des avions de transport militaires, comme lesDouglas C-47 ouC-54, ont rapidement trouvé des débouchés civils. Parallèlement, un constructeur comme Boeing a pu mettre à profit les chaines de production de ses bombardiers lourdsB-29 pour lancer des appareils commerciaux aux dimensions et aux performances alors inédites.
Cette disponibilité d'avions en grand nombre et de pilotes démobilisés accompagna le renouveau économique de l'après-guerre par la création et la remise en fonctionnement de nombreuses lignes aériennes.
Cette période marqua l'apogée de l'aviation commerciale à pistons, des appareils aussi prestigieux que leLockheed Constellation voyant leur carrière abrégée dès la fin desannées 1950 avec l'arrivée des premiers avions de ligne àturbopropulseurs puis à réaction.
Le premieravion de ligneà réaction est leDe Havilland Comet, mis en service en1952. Le coût de la place au kilomètre chute de 30 %, ce qui permet de démocratiser le voyage en avion. Les vitesses de vols passent de 450 à800 km/h.
À ce moment de l'histoire, les compagnies aériennes comprennent que leurs profits vont s'agrandir, au fur et à mesure que ces dernières vont s'implanter dans les différentes lignes civiles commerciales. Ainsi le profit devient la principale motivation des compagnies, permettant d'apporter un essor important sur le nombre de vols et la qualité du service proposé.
Lacompagnie aériennefrançaise basée enPolynésie françaiseAir Tahiti Nui en reliantPapeete à Paris sans escale réalise le vol intérieur le plus long de l'histoire de l'aviation[28].


L'avionsupersonique de transport de passagers Concorde est le fruit d'une coopération entre les constructeurs françaisAérospatiale et britannique BAC qui résulte d'un accord signé entre les deux gouvernements en. Le premier prototype, assemblé à Saint-Martin, vole le suivi par celui assemblé à Filton, le. Lefuselage, d'une longueur de 62 mètres, permet d'emporter 128 passagers sur une distance maximale de 6 400 km à une vitesse deMach 2,05. Quatre réacteurs Olympus de 17 250 daN depoussée propulsent cet avion de 25 m d'envergure et d'une masse au décollage de 181 000 kg.
L'intérêt initial des compagnies aériennes est limité, elles préfèrent s'équiper en avions gros porteurs ; le choc pétrolier de 1973 et des considérations environnementales (bruit et pollution) des supersoniques entraîneront l'annulation des réservations et l'avion ne sera commandé que par les compagniesAir France etBritish Airways. En effet le Concorde est particulièrement bruyant au décollage et produit unbang supersonique en croisière, ce qui est gênant pour les populations s'il survole des zones continentales habitées.
De nombreuses recherches sont effectuées pour des solutions de transports aériens et d'énergies de propulsion futures, dont :

Lanavette spatiale est un avion lors de sa rentrée dans l'atmosphère.
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