Cet article est uneébauche concernant l’Oklahoma.
L'histoire de l'Oklahoma est à l'image de sa situation géographique, un véritable carrefour des civilisations et de cultures. Depuis les peuples des premières Nations, descendant de l'Alaska consécutivement à la fonte des glaciers pour s'établir dans les plaines cernées par lesRocheuses à l'ouest et par leMississippi à l'est, suivis de nombreuses peupladesamérindiennes puis des migrations successives des Américains vers l'ouest, l'État de l’Oklahoma est la somme de toutes ces civilisations qui se sont, un jour, installées sur son sol.
Les premières traces de la présence humaine en Oklahoma datent de ladernière ère glaciaire lorsque des groupes nomades dePaléoaméricains parcouraient la région en quête de nourriture[1],[2]. LesculturesFolsom etClovis ont été identifiées en plusieurs endroits[3]. Vers 500 après l'ère commune apparurent les premières céréales cultivées dans la partie orientale, puis des innovations techniques (arc et flèche,céramique, architecture)[4]. La population connut alors une importantecroissance. Le plus ancien site occupé de façon permanente par l'Homme est celui deSpiro Mounds, dans l'est de l'Oklahoma, qui fut habité entre 850 et 1450 de l'ère commune[5]. Lacivilisation du Mississippi dominait alors le centre de l'Amérique du Nord et laissa de nombreuxtertres funéraires ou cultuels[6]. Après la disparition desMound Builders, la région fut occupée par lesCaddos, lesOsages et lesWichitas qui chassaient lebison ou pratiquaient l'agriculture (maïs,haricot,courge)[6].


L'Indian Removal Act (littéralement « Acte de déplacement des Indiens ») du présidentAndrew Jackson, signé le, ordonne ladéportation des 60 000 Amérindiens vivant encore dans les territoires compris entre les treize États fondateurs et leMississippi, vers un territoire situé au-delà. C'est le début d'une série de déportations, à l'origine de la « Piste des larmes » (1831-1838), terme qui vient du fait que le traitement réservé aux Cherokees a soulevé une réelle indignation dans une partie de l’opinion américaine[7]. C'est le généralWinfield Scott qui procède de force au grand « dérangement » des Cherokees : selon l’historien Grant Foreman, sur 18 000 Cherokees ayant pris le chemin de l’exil, 4 000 sont morts[7]. Plusieurs tribus font de la résistance. En 1838, l'armée a pour ordre de les rassembler dans des camps en attendant qu'elles migrent vers l'Ouest. Plus de 1 500 Indiens moururent dans ces camps. En 1838-1839, les Cherokees sont déportés en Arkansas puis en Oklahoma. Ainsi, tout au long duXIXe siècle, plusieurs milliers d'Amérindiens s'installeront dans ce qui deviendra beaucoup plus tard l'Oklahoma et dans le sud du Kansas. Les terres déjà habitées par les tribusOsages etQuapaws furent attribuées auxChoctaws puis à d'autres peuples déplacés (lesCherokees deGéorgie, lesSéminoles deFloride, lesChickasaws deLouisiane, puis lesApachesChiricahua de l'Arizona en 1886). Vers 1890, plus de trente nations et tribus amérindiennes vivaient encore sur leTerritoire indien[8], y compris celles présentées comme les « cinq tribus civilisées ».

UnTerritoire indien aux limites bien définies est fondé par l'Indian Intercourse Act de 1834, dont les origines juridiques remontent à laProclamation royale de 1763, qui réservait tout l'ouest desAppalaches aux Indiens et confinait les colonies britanniques d'Amérique du Nord à l'est. À son tour, le nouveau Territoire indien de 1834 verra sans cesse ses frontières rognées par la colonisation blanche. Lescinq tribus civilisées sont ainsi reléguées de force enOklahoma mais une grande partie de leur population meurt sur laPiste des larmes.
Durant laguerre de Sécession, le Territoire indien est envahi par l'arméeconfédérée et par celle de l'Union. Dès 1866, de nouveaux traités passés entre lesIndiens et le gouvernement amputent de moitié le territoire originel des Amérindiens. L'autre moitié sert à parquer destribus telles que lesOttawas ou les Wichitas. Avec le temps, le Territoire indien se réduit au seul État actuel de l'Oklahoma.
En, en violation du traité de Medicine Lodge, des troupes commandées par le généralGeorge Custer attaquent de nuit un village situé sur les rives de laWashita. La plupart des habitants furent tués —103 hommes et un nombre inconnu de femmes et d'enfants, que Custer ne jugea pas dignes d’être comptés[9].
Entre 1866 et 1899, la croissance démographique des États-Unis entraîna une augmentation de la consommation de viande. L'élevage se développa auTexas et dans l'Oklahoma. Ce fut la grande époque descow-boys qui menaient les troupeaux vers les gares duKansas. En 1881, quatre des cinq chemins de transhumance passaient par le Territoire indien[10]. Face à l'installation progressive dans la région de colons blancs qui posent des barbelés, le gouvernement fédéral établit en 1887 leDawes Act, qui distribue les terres tribales aux familles amérindiennes pour les encourager à pratiquer l'agriculture. La moitié des terres amérindiennes fut en réalité ouverte à la colonisation ou achetée par les compagnies de chemin de fer[11].L'organisation duTerritoire de l'Oklahoma le cantonne officiellement les tribus à la moitié orientale de ce territoire et ouvre la voie à de nouvelles vagues de colonisation blanche.

Dès le, les terres furent ouvertes aux colons[12] qui s'y installèrent en masse (près de 50 000). Le, leTerritoire de l'Oklahoma fut organisé sur la partie occidentale du Territoire indien, auquel fut adjoint l'Oklahoma Panhandle. Les fameuses « courses à la terre » commencèrent, selon le principe du « premier arrivé, premier servi »[13]. De 1889 à 1895, six d'entre elles furent organisées[14]. Les concurrents étaient invités à se rassembler au jour dit sur la ligne de départ, c'est-à-dire à la limite du territoire à conquérir, avec le moyen de locomotion de leur choix[15]. Ils devaient ensuite, au signal, se rendre aussi vite que possible sur la parcelle convoitée, puis planter un pieu portant l'écriteau : « This land is mine », cette terre est mienne[15]. La première des six courses eut lieu le au départ deGuthrie (Oklahoma), au nord d'Oklahoma City, en plein centre de ce qui est toujours officiellement leTerritoire indien[15].D'autres courses à la terre ont aussi eu lieu en Oklahoma[réf. nécessaire] :

La découverte dupétrole provoqua l'essor de plusieurs villes à partir de 1896[16] : au début duXXe siècle,Tulsa fut surnommée « la capitale mondiale du pétrole » (Oil Capital of the World) et la production ne cesse d'augmenter. L'État atteindra seulement en 1927 sa production maximale de pétrole[16]. Du pétrole sera alors découvert dans la ville d'Oklahoma City, jaillissant de puits forés un peu partout, même sur la pelouse sud du capitole, accélérant la croissance de la ville et de tout l'État.
Les habitants tentent de fonder l'État de Sequoyah dès 1905, mais se heurtent au refus duCongrès. La tentative de créer un état amérindien nomméOklahoma ouSequoyah échoua ; mais laSequoyah Statehood Convention de 1905 posa les fondations de l'Oklahoma Statehood Convention, qui se réunit deux ans plus tard[17]. Finalement, leTerritoire indien disparaît officiellement lors de la fondation de l'État de l'Oklahoma le.

Avant cette date,Oklahoma City avait déjà supplantéGuthrie, la capitale territoriale, comme centre urbain et pôle commercial du nouvel État. Avec une population de 64 000 habitants, la ville lança une pétition pour devenir la nouvelle capitale de l’État. Un vote populaire est organisé, le gouverneur Charles N. Haskell s'y révélant un des plus ardents défenseurs de cette candidature. La nouvelle capitale est en plein centre du nouvel État, à154 kilomètres de la ville pétrolière de Tulsa. Oklahoma City se développera surtout dans les années 1920, lorsqu'elle bénéficie à son tour de la découverte de pétrole, en plein cœur de la cité, un puits naturel jaillissant même sur l'une des pelouses du Capitole de l'État d'Oklahoma.
En 1927, l'homme d'affairesCyrus Avery s'engage en faveur de la création de laRoute 66, permettant à sa région d'adoption, l'Oklahoma, de se placer au carrefour de plusieurs routes traversant les États-Unis[18].

Plusieurs communautés noires se sont formées au début duXXe siècle pour échapper auracisme qui prévalait notamment dans lesÉtats du Sud. Leur installation dans ce qui n'est plus pour très longtemps leTerritoire indien a été encouragée par le politicienEdward P. McCabe. Nombre de ces communautés afro-américaines sont ensuite devenues desvilles fantômes, à quelques exceptions près commeBoley etLangston, siège de l'université afro-américaine Langston). Fidèle à son projet,Edward P. McCabe tenta de convaincre le président américainTheodore Roosevelt que l'Oklahoma deviendrait un État majoritairement noir.
Une communauté noire assez prospère vit par ailleurs dans le quartier de Greenwood, au sein de la ville pétrolière deTulsa[19]. La ville est surnommée laBlack Wall Street. En 1921, une importante émeute raciale menée par les blancs contre les noirs éclate, à la suite d'une affaire mal élucidée de viol présumé. Le nombre exact de victimes n'est pas connu. Les estimations vont de36 morts (statistiques officielles) à 300 (estimation de laCroix-Rouge). D'autres estimations parlent de 50 à500 morts[20]. Les émeutes font en outre huit mille sans-abris en raison des incendies et des dégâts matériels provoqués par les émeutiers[21],[22]. À la fin des années 1920, l'influence du Ku Klux Klan diminua fortement en Oklahoma[23]. Dans son livre paru en 2002 consacré à l'émeute de Tulsa de 1921, James Hirsch rapporte deux faits révélateurs de l'amnésie collective à ce sujet : le journal local, leTulsa Tribune, qui avait une rubrique rappelant des faits importants arrivés quinze ans plus tôt, ne leur a pas consacré une ligne au jour anniversaire, tandis qu'un éditorial très violent de l'époque des émeutes a été découpé des collections papier du journalTulsa Tribune dans ses archives[24].

Au cours des années 1930, le Nord-Ouest de l'Oklahoma fit partie duDust Bowl, la région des États-Unis touchée par une série de gros problèmes naturels, avec destempêtes de poussière, véritablecatastrophe écologique impliquantsécheresse etérosion des sols qui a touché, pendant près d'une décennie, la région desGrandes Plaines auxÉtats-Unis et auCanada dans lesannées 1930. De nombreux agriculteurs furent contraints de quitter l'Oklahoma pour s'installer à l'ouest du pays[25] : ce sont lesOkies. La catastrophe fit également de nombreux morts victimes de maladies respiratoires ou demalnutrition. La population diminua, une contraction démographique qui dura jusqu'auxannées 1950. Le président américainFranklin Roosevelt ordonna auCivilian Conservation Corps de planter des arbres entre lafrontière canadienne et le Texas afin de couper le vent et de maintenir les sols. Les fermiers furent formés aux techniques de préservation du sol et de l'eau[26]. Plusieurs barrages furent aménagés pour les besoins de l'irrigation et pour contrôler lescrues.
Le combat contre les dégâts de la météo se poursuit dans l'après-guerre. Ainsi, dans les années 1960, on comptait déjà près de200 lacs artificiels, le record aux États-Unis[27].L'économie de l'Oklahoma reprit sa croissance avec laSeconde Guerre mondiale. Les besoins de l'armée américaine stimulèrent la production de pétrole et de biens manufacturés. L'État fédéral a une présence militaire significative dans la région avec en particulier des bases de l'armée de l'air à Enid (Vance Air Force Base) et Altus (Altus Air Force Base), en plus de la base aérienne de Tinker, à Oklahoma City. L'État de l'Oklahoma accueille également une forte concentration d'entreprises fabriquant des produits qui chauffent et refroidissent les bâtiments. Parmi les sociétés de ce secteur implantées à Tulsa, on compte AAON, l'ancienne Société John Zink.
L'État connut de nouveau une crise dans lesannées 1980 avec la multiplication des faillites bancaires et la diminution de la production de pétrole.

L'attentat d'Oklahoma City contre lebâtiment fédéral Alfred P. Murrah fit168 morts dont19 enfants et plus de800 blessés le. Perpétré parTimothy McVeigh etTerry Nichols, c’est l’attentat le plus meurtrier de l'histoire des États-Unis aprèsceux du 11 septembre 2001. L'explosion a détruit ou endommagé324 bâtiments dans un rayon de16 blocs, et détruit ou brûlé86 voitures, faisant également tomber les vitres dans258 bâtiments voisins. Il a provoqué des dommages totaux estimés à652 millions de dollars. L'un des deux auteurs de l'attentat, Timothy McVeigh, a été condamné à mort par injection létale, tandis que son partenaire, Terry Nichols, reconnu coupable de161 chefs d'accusation, a été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle.