
L'histoire de l'Armée de terre française débute dans les dernières phases de laguerre de Cent Ans avec la création de ses premières unités permanentes. Elle prend rapidement de l'importance et occupe régulièrement, au cours des siècles qui suivent, le premier rang européen.
Le service militaire fourni par la population paysanne est poussé à l'extrême et lahiérarchie s'établit désormais, à un niveau individuel, dusuzerain auvassal ou autenancier. Au cours de cette longue période la guerre devient endémique et locale. Par ailleurs, les villes instituées enCommunes vont former desmilices bourgeoises destinées à se défendre sans avoir besoin de faire appel aux seigneurs locaux et c'est paradoxalement sur ces troupes urbaines composées de volontaires non professionnels que la royauté va prendre l'habitude de s'appuyer pour lutter contre les grands féodaux ou du moins faire contrepoids à leurs exigences et menaces. Ceux-ci vont, de leur côté, former une nouvelle aristocratie guerrière : lachevalerie.
En temps de guerre, les rois prenaient à leur solde des troupes demercenaires étrangers venus de l'Europe entière et dont certains contingents, principalementallemands,suisses ouirlandais, finiront par leur fournir une garde personnelle.
En 1124,Louis VI le Gros réunit pour la première fois l'ost en convoquant la totalité de sa noblesse vassale àReims pour bloquer l'avancée de l'empereurHenri V du Saint-Empire qui fit demi-tour sans combat.
En 1439, lesétats généraux décident de la création d'une armée permanente destinée à combattre les Anglais. La décision modifie l'emploi de lataille, désormais levée par le roi, et dont le produit est affecté exclusivement au budget de l'armée.
Après avoir repoussé lesAnglais,Charles VII établit des compagnies d'hommes d'armes dites « Compagnies d'ordonnance », qui furent les premiers essais de la mise sur pied d'une force armée réellement permanente. En outre il essaya de fonder uneinfanterie nationale en créant les « compagnies de francs-archers ». Il poursuivit son effort en tentant d'établir que leroi de France seul avait le droit de lever des gens de guerre et, par le paiement d'unesolde régulière, il améliora la discipline au sein de ces troupes. C'est aussi sous son règne que se développa une arme nouvelle qui allait bouleverser le cours des conflits futurs : l'artillerie.
Lesrégiments, en tant qu'unités militaires, datent deCharles IX.Henri IV, puisRichelieu, régulariseront cette innovation organique, en y affermissant ladiscipline. L'Armée se démocratisera quelque peu dans son mode derecrutement et l'on assistera à des anoblissements de soldats roturiers méritants, qui pourront ainsi accéder à desgrades élevés, jusque-là réservés à la seulenoblesse.
Un important élément de faiblesse des armées du début duXVIIe siècle résidait principalement dans la médiocrité deslevées, par trop nombreuses et effectuées en hâte au moment d'une guerre et que l'on licenciait avec trop d'empressement les combats sitôt terminés. En outre, l'irrégularité du versement dessoldes, plaie endémique de l'organisation royale en matière militaire, nuisait à la discipline générale ; ainsi se dessinait une Armée royale à double vitesse : d'une part, une sorte decorps d'élite disponible et permanent, composé de quelques régiments solides, des compagnies d'ordonnance et de laMaison du roi et, de l'autre, une masse de manœuvre, nombreuse, mais gangrenée par l'indiscipline et le manque total de motivation, autre que pécuniaire.

Sous le règne deLouis XIV, c'est àLouvois, digne continuateur de l’œuvre de rénovation militaire entreprise avant lui par son propre père,Michel Le Tellier, que revient le mérite d'avoir forgé pour la plus grande gloire duRoi-Soleil, la premièreArmée digne de ce nom qu'ait jamais possédée laFrance, et qui, par le nombre et la qualité de ses officiers et de son règlement ainsi que par sa professionnalisation poussée, peut être considérée comme la première réelle puissance royale militaire en France.
En premier lieu,Louvois fit de lamaison militaire du roi une sorte d'école de formation des futurs cadres, officiers et sous-officiers. Il rendit le port de l’uniforme obligatoire et imposa, de manière administrative, unéquipement uniforme de toutes les unités en matière d'armement. Les officiers demeurèrent certes propriétaires de leurs compagnies, mais ils se devaient de rendre des comptes quant à l'application d'une stricte discipline et la régularité du versement des soldes. Il est à l’origine d’autres innovations importantes :
Cependant, il n'en demeurait pas moins que lavénalité des charges s'opposait encore et toujours à l'autorité absolue duroi. Les armées deLouis XIV atteignirent des effectifs, jusqu'alors inconnus enEurope ; elles comptèrent jusqu’à 200 000, voire plus de 300 000 hommes en armes, ce qui eut pour effet pervers de faire croître les vices et défauts du système derecrutement tant pour les hommes que pour leurs officiers. Louvois tenta d'y remédier, vers la fin de sa vie, par l'institution desmilices provinciales d'abord temporaires en 1688, puis permanentes en 1726, avant d'être transformées enrégiments provinciaux en 1771.
Durant lePremier Empire, l’Armée française a prouvé tout son génie, conférant àNapoléon la maîtrise de la presque totalité du continent européen. L’Armée française est restée imbattable pendant plus de dix ans, de labataille de Ballinamuck en 1798 jusqu’à lareddition de Bailén en 1808.
La plus grande victoire française reste, sans conteste, celle d’Austerlitz, le, durant laquelleNapoléon écrasa les forces austro-russes de l’empereurFrançoisIer d'Autriche et du tsarAlexandre, pourtant supérieures en nombre.
Au plus fort desguerres napoléoniennes, lors de lacampagne de Russie en 1812, laGrande Armée qui comptait 690 000 hommes ne parvint pas à conquérir la Russie et dut battre en retraite avec de très lourdes pertes.
Cela a permis à laSixième Coalition de finalement battre l'Empire français lors de lacampagne de France de 1814 puis lors de lacampagne de Belgique de 1815.

En 1814, après l'exil deNapoléon à l'île d'Elbe,Louis XVIIIréorganise une première fois des corps d'infanterie français.
À son retour de l'ile d'Elbe, le,Napoléon Ier, réorganisa les différents corps de l'armée.
Un décret du rendit aux anciens régiments d'infanterie de ligne les numéros qu'ils avaient perdus sous lapremière restauration.
Après l'effondrement de l'empire Napoléonien en 1815, le roi Louis XVIIIréorganise une nouvelle fois l'armée en mettant sur pied la création d'une nouvelle unité; leslégions départementales qui s'inscrivent dans le cadre d'une réorganisation de l'armée visant à rompre avec l'héritage politico-militaire duPremier Empire.
Leslégions départementales ne présentant pas les avantages d'une infanterie homogène, une nouvelle ordonnance de Louis XVIII, du,transforme les légions départementales en régiments d'infanterie désormais composée de80 régiments dont 60 de ligne et 20 d'infanterie légère, tous formés à trois bataillons.
C'est sous cette organisation que la France participe à l'expédition d'Espagne en 1823 pour rétablirFerdinand VII d'Espagne et redevient une puissance au niveau européen.
En 1830, le roiCharles X entreprend laconquête de l'Algérie par la France. Le, il est décidé que lesbataillons destinés à l'expédition d'Alger seraient portés à840 hommes par le rappel des hommes en congé d'un an. Les régiments légers désignés fourniraient leur premier bataillon et les régiments de ligne leurs premier et deuxième[1].
La force de l'infanterie était alors[2] :
soit, au total,277 bataillons, comprenant 8 419 officiers et 170 307 hommes.
En Afrique, unearmée colonialeest créée.Dès son arrivée en Algérie, legénéral Clauzel se rendit compte de l'utilité d'attirer les indigènes à notre service. Par arrêté du, il prescrivit l'organisation, sous le nom dezouaves, de deux bataillons formant corps et composés de huit compagnies de cent hommes. Les officiers, sous-officiers et caporaux furent choisis parmi lesvolontaires de toutes armes du corps expéditionnaire et les militaires qui avaientcombattu avec les Grecs et venaient chercher de nouvelles aventures en Algérie. Les soldats devaient être tous indigènes. Ce recrutement n'allant pas rapidement, le général grossit l'effectif en y incorporant lesvolontaires de la Charte et en autorisant l'enrôlement des étrangers[3].
Après lesTrois Glorieuses, et la proclamation demonarchie de Juillet, lagarde nationale fut réorganisée dans toute la France sur les mêmes bases qu'en 1791. Une ordonnance du licencia lamaison militaire et lagarde royale et créa les65e et66e régiments d'infanterie.
La force de l'infanterie en était alors de 10 047 officiers et 271 105 hommes répartis comme suit[2] :
ce qui fait331 bataillons en tout.


En 1848, la révolution renverse le roiLouis-Philippe et en,Louis-Napoléon Bonaparte est élu premier président de la république française.
En 1852, leSecond Empire est rétabli par le président Bonaparte qui devientNapoléon III.
En 1854, l'Armée française dispose de vingt-cinq régiments dits d’infanterie légère qui sont recrutés, instruits et armés comme les régiments d’infanterie de ligne. Ils ne sont différenciés que par quelques détails d'uniforme et ils n'ont réellement de l'infanterie légère que le nom. Dans l'Armée française, la véritableinfanterie légère est alors représentée par leschasseurs à pied. La réunification des régiments d'infanterie légère aux régiments d'infanterie de ligne s'imposait donc dans un but de cohérence et elle permettait également de réduire les dépenses de changements d'uniforme aux officiers qui passaient d’un type de régiment à l’autre. Ainsi ces vingt-cinq régiments d'infanterie légère prennent, dans la série des régiments d'infanterie de ligne, les numéros de 76 à 100.
La guerre paraissant inévitable avec l'Autriche, un décret du organisa tous les régiments de ligne à quatre bataillons, dont trois bataillons de guerre à six compagnies dont deux d'élite et un dépôt à six compagnies de fusiliers.
L'Armée impériale rétablie participe à plusieurs grands conflits, laguerre de Crimée contre l'Empire russe remporté avec le Royaume-Uni, lacampagne d'Italie de 1859 contre l'empire d'Autriche dans le cadre de lapolitique italienne de Napoléon III à l'intervention française au Mexique qui se solde par un échec. La flotte française devient la seconde flotte dominante.

En 1870, au déclenchement de laguerre franco-allemande, l'Armée française composée de 100 régiments à 4 bataillons, basée sur des positions défensives, est battue sur les frontières ; puis les meilleures troupes sont encerclées et doivent capituler lors de labataille de Sedan. La défaite entraîne la chute de l'Empire français et la perte pour le territoire français de l'« Alsace-Moselle ».
Une circulaire ministérielle du décide de la fusion entre les régiments d'infanterie de ligne et lesrégiments d'infanterie de marche et entre les bataillons de chasseurs à pied et les bataillons de chasseurs de marche.
Un arrêté du licencie les101e,102e,103e et104e régiments d'infanterie[4]
Un décret du rend définitif les régiments provisoires et les classe à la suite des 100 régiments d'infanterie de ligne pour prendre les numéros de 101 à 126[4].
Un décret du porte la création de 18 régiments d'infanterie qui prennent les numéros de 127 à 144.
Par l'application des dispositions de la loi du il est créé 18 régiments d'infanterie à 3 bataillons qui prennent les numéros de 145 à 162[5].
À partir de 1875, l'état major décide de renforcer les forteresses au Nord-Est du pays et d'en créer des nouvelles (Système Séré de Rivières), l'artillerie est également modernisée et lamitrailleuse fait son apparition dans l'infanterie. Au début des années 1900, l'Armée française met en place la doctrine de l'offensive à outrance. Toutes les forces doivent s'engager vers l'avant, l'infanterie appuyée par l'artillerie, la cavalerie servant en cas de contre-attaque.
En 1911, le généralJoseph Joffre est nommé à la tête de l'armée française, il en commence la modernisation. L'Armée de l'air est en voie de création, Le nouveau canon75 mm fait son apparition au sein de l'artillerie. Le service militaire d'une durée de deux ans depuis 1905 est augmenté pour une durée de trois ans à partir de 1913, ramenant les effectifs à 850 000 hommes face à 840 000 à l'Armée impériale allemande.
En, l'Armée française compte 880 000 soldats sous les drapeaux ; 2 900 000 hommes supplémentaires sont mobilisés pendant le mois d'. Sur la totalité de la guerre, ce sont 8 410 000 soldats qui sont mobilisés dont environ 600 000 venant des colonies. Les « indigènes » représentent environ 7 % des mobilisés et un peu moins de 15 % des effectifs combattants[6]. À la suite d'unemobilisation efficace et rapide avec l'utilisation d'un réseau de voie ferrée touchant chaque sous-préfecture, l'Armée renforce ses troupes à 3 580 000 militaires. L'infanterie compte pour 65 % des effectifs, l'artillerie à 13 %, la cavalerie à 10 %, les 12 % restant sont ventilés dans le génie, le train, l'intendance, la gendarmerie, etc. L'Armée de terre dispose alors de72 divisions d'infanterie etdix divisions de cavalerie (pour79 régiments de cavalerie). 600 000 chevaux et 600 000 mulets sont fournis par les éleveurs à une Arméecomptant très peu de véhicules motorisés. Au début de la guerre, l'Armée française, porte encore l'uniforme de laguerre franco-prussienne de 1870. Il est remplacé dès 1915 par l'uniforme couleur bleu-horizon et lecasque Adrian est adopté en remplacement du képi. Le fusil standard est leLebel modèle 1886, environ 5 000 mitrailleuses étaient en service de huit types différents, l'artillerie dispose alors de3 840 canons de 75Modèle 1897,120 canons de montagne de 65 mm,308 canons lourds de campagne et380 canons de siège dusystème de Bange datant des années 1870/1880[7].

Comme en 1870, la guerre débute mal pour l'armée française. Les armées allemandes envahissent laBelgique, malgré une forte résistance de l'Armée belge, les forces françaises sont prises de flanc, et les forces allemandes foncent sur Paris, la voie est ouverte, maisJoffre, le commandant en chef français, crée lesVIe etIXe armées françaises pour renforcer le flanc gauche et droit de l'Armée britannique. Au nord, l'Armée belge s'est repliée sur la place fortifiée d'Anvers. LesIIIe etIVe armées françaises ayant subi des pertes importantes lors de labataille des Frontières se positionnent dans le prolongement de laplace fortifiée de Verdun pour s'en servir de pivot, lesIre etIIe armées françaises se maintiennent en position défensive en Lorraine et en Alsace. Du au, labataille de la Marne fait rage. Les armées franco-britanniques luttent avec énergie face aux armées allemandes, et, sur le front de l'Est, les armées russes lancent une offensive enPologne soulageant le front à l'ouest. Le, la bataille de la Marne est remportée, stoppant l'invasion de la France et de la Belgique. Depuis 1814, la France remporte sa première grande bataille face aux Allemands. Fin 1914, les armées s'enterrent et la guerre de position commence. Pourtant, dans labataille de la Somme ou labataille du Chemin des Dames, les Alliés lancent des offensives meurtrières pour seulement quelques kilomètres de gagnés. les armées allemandes lanceront une offensive sanglante sur larégion de Verdun. labataille de Verdun durera huit mois et les armées françaises et allemandes restent au point mort pour la perte de 400 000 hommes.
En 1917, lesÉtats-Unis entrent en guerre aux côtés des Alliés. Les armées allemandes lancent une nouvelle offensive en France en 1918, les Alliés sereplient sur la Marne et résistent. Lemaréchal Foch, qui commande les troupes alliées, lance une contre-offensive. Enfin, l'Allemagne signe l'armistice le. La France devient la première puissance militaire parmi les Alliés, envoyant des troupes en Italie, enSerbie et enRoumanie, fournissant aux forces armées belges ou américaines du matériel de guerre. Sur les 1 540 000 combattants, fin, l'Armée de terre dispose alors de 761 000 fantassins, 525 000 artilleurs, 66 000 cavaliers, 103 000 sapeurs et 45 000 aviateurs et aérostiers[8]. L'armement des troupes françaises le comprend 11 600 pièces d'artillerie (dont 5600 lourdes, sans compter 1 600 pièces de tranchée), 3 600 avions, 2 300 chars, 30 000 mitrailleuses et 50 000 fusils-mitrailleurs[9]. Durant la guerre environ 1 400 000 soldats et officiers furent tués et environ trois millions furent blessés : c'est le conflit le plus meurtrier que connût la France dans son histoire.
Sa puissance de feu et sa motorisation ont été démultipliées durant ce conflit[10] :
| Matériels | 1914 | 1918 |
|---|---|---|
| Canons de 75 de campagne | 3 840 | 5 484 |
| Canon de 65 mm de montagne | 120 | 96 |
| Canons lourds de campagne | 308 | 5 000 |
| Canons lourds grand puissance et marine | - | 740 |
| Canons antiaérien | 1 | 404 |
| Mitrailleuses | 2 000 | 18 000 |
| Camions et voitures | 9 000 | 88 000 |
| Avions | 162 | 3 608 |
En 1920, l'Armée de terre est ramenée à trente-et-une divisions, soit 872 000 hommes dont 228 000 « indigènes ». Bien que la part de ces derniers tend à diminuer jusqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale, leurs effectifs restent notables et représentent jusqu'à 36 % des effectifs totaux en 1930. L’armée française, militaires de carrière et appelés du contingent confondus, reste une armée de « gros bataillons ». Malgré la baisse de ses effectifs durant cette période de l'entre-deux-guerres, comme le montre le tableau ci-dessous, elle demeure l’une des armées les plus importantes au monde sur le plan quantitatif[11]. Sa plus grande opération durant cette période est son intervention entre 1925 et 1926 dans laguerre du Rif.
| Années | Forces totales | dont « indigènes » | % |
| 1920 | 872 000 | 228 000 | 26,14 |
| 1922 | 732 000 | 206 000 | 28,14 |
| 1924 | 642 000 | 185 000 | 28,81 |
| 1926 | 625 000 | 190 000 | 30,40 |
| 1928 | 618 000 | 204 000 | 33,00 |
| 1930 | 550 000 | 199 000 | 36,18 |
| 1932 | 573 000 | 195 000 | 34,03 |
| 1934 | 425 664 | 118 213 | 27,77 |
| 1936 | 512 409 | 123 229 | 24,04 |
| 1938 | 563 419 | 138 223 | 24,53 |
| 1939 | 599 570 | 157 182 | 26,21 |
Par ailleurs, les soldats « indigènes », qui représentent moins de 8 % des effectifs stationnant en Europe en 1920 (47 000 coloniaux sur 608 000 soldats), s’élèvent à près de 15 % en 1924 (64 000 coloniaux sur 429 000 soldats). Ce renforcement quantitatif s'explique par le fait que « les cadres de l’armée firent davantage confiance aux soldats coloniaux et surtout acceptèrent leur présence sur le territoire européen »[12].

Après lesannées 1920 marquées par les réductions budgétaire, lesannées 1930 sont pour l'Armée française une période de fortification (ligne Maginot), d'expérimentation (création en 1935 de la1re DLM, la première division mécanisée de l'histoire) et, vers la fin, de rééquipement et de modernisation, notamment à partir de 1936 (programme Daladier avec le fusilMAS 36, leFM 24/29, lemortier de 81 mm, l'antichar de25 mm, les charsH35,R35,S35 etB1 bis). En 1939, l'Armée française entre en guerre avec un sentiment de supériorité hérité de sa victoire en 1918. Côté matériel, son principal point fort est le nombre de ses pièces d'artillerie et de ses blindés (9 300 canons de campagne et 2 855 chars)[13], tandis que ses points faibles sont la faiblesse de son artillerie antiaérienne et de ses transmissions. Côté humain, les excellentes divisions d'active et de première réserve voisinent avec celles de série B, âgées, peu entrainées et sous-équipées.

Cette Armée est battue en six semaines en et : les forces armées allemandes se révèlent plus offensives, coordonnant mieux le soutien aérien et faisant un meilleur usage de leurs troupes mécanisées. 1,5 million de Français sont faits prisonniers. Le, l'Italie déclare la guerre à la France, échouant face aux fortifications française lors de labataille des Alpes. Unarmistice avec l'Allemagne est signé le, puis unsecond avec l'Italie le. Toute la moitié nord de la France ainsi que la côte atlantique, ditezone occupée, sont occupées par l'Allemagne pour poursuivre le combat contre le Royaume-Uni (l'Italie se contentant d'unepetite zone frontalière) ; l'Armée de terre française, repliée sur lazone libre et dans l'Empire colonial, est limitée à 100 000 hommes en métropole (sans compter les unités aux colonies), sans aucunconscrit et avec théoriquement aucun matériel offensif.
Philippe Pétain,maréchal de France depuis 1918, devient chef du gouvernement français le ; il obtient les pleins pouvoirs le et mène une politique de collaboration avec l'Allemagne. La mission de l'Armée est notamment de maintenir la souveraineté française dans ses colonies, d'où les combats contre les Japonais dès 1940 (invasion japonaise de l'Indochine), contre les Thaïlandais d' à (guerre franco-thaïlandaise) contre les Britanniques en 1941 à Madagascar (Operation Ironclad) et en Syrie (Operation Exporter)Le, les forces anglo-saxonnes débarquent enAfrique française du Nord (opérationTorch) : si l'armée d'Afrique leur résiste dans un premier temps, elle finit par se ranger à leur côté le, d'où la réaction allemande et italienne d'envahir la zone sud de la métropole française à partir du (opérationAnton). Les dernières unités métropolitaines de l'« Armée d'armistice » sont dissoutes le.

En, 1 300 volontaires forment l'effectif des unités terrestres desForces françaises libres (FFL), réfugiées au Royaume-Uni. Ce noyau d'origine augmente lentement, avec l'apport d'unités de l'Afrique-Équatoriale française (grâce au ralliement deFélix Éboué), d'évadés venant de France ou destroupes coloniales vichystes. Ces FFL poursuivent la guerre aux côtés des armées alliées, notammentau Gabon en 1940, en Syrie en 1941 (contre l'armée du Levant), en Libye en 1942 (bataille de Bir Hakeim et en 1943en Tunisie. En, les FFL fusionnent avec l'armée d'Afrique. L'Armée française ainsi réunie va mener lalibération de la Corse (-), puis participer à lacampagne d'Italie à partir de (Corps expéditionnaire français en Italie), audébarquement de Provence en, à la reconquête de la métropole (notamment lalibération de Paris) et enfin à lacampagne d'Allemagne en 1945. Elle intègre massivement des groupes de résistants desForces françaises de l'intérieur, y compris les militaires de l'Organisation de résistance de l'Armée.


Après la fin de la guerre d'Algérie, le corps mécanisé destiné à contrer la menace dupacte de Varsovie durant laguerre froide devient prioritaire.
En 2008, leLivre Blanc sur la Défense et la Sécurité nationale paru cette année-là prévoit de nouvelles coupes dans les effectifs et les équipements à l'horizon 2015 avec un effectif en baisse de 17 % par rapport aux chiffres de 2008.
Le volume deforces terrestres projetables est évalué à environ 30 000 hommes déployables en six mois pour une durée d’un an, sans renouvellement[14].
En permanence, la France conservera en outre une capacité de réaction ou de renfort autonome, avec un dispositif d’alerte opérationnelle de l’ordre de 5 000 hommes pour les forces terrestres[15].
Avec un format général de 131 000 personnes, les forces terrestres constitueront une force opérationnelle de 88 000 hommes[16].
En 2008, le nombre dechars de combat est réduit à deux cent quarante soit quatre régiments équipés de soixantechars Leclerc chacun, contre quatre-vingts chacun précédemment.
Un nouveaulivre blanc publié en 2013 avec des objectifs encore réduit. Voici le format alors prévu en 2025 de la force opérationnelle terrestre mais en 2015 les chiffres ont été relevés :

Le besoin de forces pour la sécurité intérieure et les actions extérieures début 2015 fait que la baisse des moyens sera probablement moins forte que prévu.
L'Afrique reste d'une importance stratégique pour la France. Les forces françaises disposait, lors des indépendances de ses anciennes possessions, de 30 000 soldats sur ce continent. Ils n'étaient plus que 15 000 en 1980 et 5 000 en 2012. Mais après une tentative de désengagement due en 2008 àNicolas Sarkozy, des opérations multiples font qu'à fin 2014, il y près de 9 000 militaires français stationnés en Afrique[18].



Lecommandement des forces terrestres (CFT, ex-CFAT) a autorité sur trois états-majors de forces, sept brigades interarmes et six brigades spécialisées et directement sur des unités :
Les états-majors de forces (« EMF » en abrégé) sont constitués pour prendre la tête d'une formation de type divisionnaire en opération, auxquels s'ajoute le corps de réaction rapide France, calibré pour commander une formation de la dimension d'un corps d'armée ; lesEMF 1 et 3 sont destinés, dans le cadre de la réorganisation décidée en 2015, à devenir les états-majors des deux divisions qui sont créées en 2016. En, ces trois états-majors sont :
La1re brigade mécanisée et son état-major ont été dissous le[19],[20].








Cette Brigade des forces spéciales terre est mise, pour emploi, à disposition duCommandement des opérations spéciales (COS) :



La brigade franco-allemande est une unité binationale subordonnée auCorps européen dont l'état-major est situé àStrasbourg.
Contribution française :
Les soldats français duBCS et de l'état-major de la brigade sont, en 2014, les derniers représentants desForces françaises et éléments civils stationnés en Allemagne (FFECSA).
Les unités outre-mer constituent la composante terrestre des forces de présence à l'étranger (dans le cadre d'accords de coopération militaire) et desouveraineté (territoires de laFrance d'outre-mer sur lesquels la France exerce sa souveraineté). Ils sont placés sous le commandement de commandants supérieurs interarmées.

| Commandement | ||
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| Composantes | ||
| Historiques | ||
| Divers | ||
Régiments français d'Ancien Régime | |||||||||||||||||||||
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| Historique etréorganisations de | |||||||||||||||||||||
| Premières unités | |||||||||||||||||||||
| Maison militaire du roi | |||||||||||||||||||||
| Infanterie |
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| Cavalerie |
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| Artillerie | |||||||||||||||||||||