

Le nom d'un lieu qui devintBoulogne est attesté sous les formesPortus Itius en 54av. J.-C.,Gesoriacum,Portus Morinorum Britannicus auIer siècle etGesoriacum quod nunc Bononia auIIIe siècle. Née durant l'Antiquité gallo-romaine, la ville s'est développée au Moyen Âge grâce à son port, principal point de passage du continent vers l'Angleterre. En relatif déclin à l'époque moderne,Boulogne-sur-Mer connaît un renouveau économique et démographique auxXIXe et XXe siècles. La désindustrialisation et le tunnel sous la Manche ont contribué au marasme économique que connaît la ville depuis la fin duXXe siècle.
Après une probable occupation préhistorique, le site est habité par lesMorins, peuple celte.
Le site de l'actuelle ville de Boulogne serait celui qui avait été choisi parJules César, en55av. J.-C.[2],[Note 1], pour préparer sa flotte à envahir la Bretagne (actuelleGrande-Bretagne), expédition décrite dans laGuerre des Gaules[3]. César aurait pu installer son camp à l'emplacement actuel de la vieille ville. Des vestiges pouvant être ceux d'un quartier général romain y ont été identifiés par des archéologues en 1980[source insuffisante].
Certains historiens pensent que l'actuelle basse-ville a pu êtrePortus Itius, le port cité parJules César comme lieu d'embarquement de son armée sur les galères lancées vers les côtes duKent pour tenter de conquérir laBretagne. D'autres hypothèses placent ce point d'embarquement des troupes romaines sur une plage aujourd'hui ensablée située à douze miles au nord de Boulogne, sur le site actuel deWissant (identifiée dans lachanson de Roland sous son nom saxonWit-sand « sable blanc »), ou encore àSaint-Omer profitant de latransgression marine entreCalais/Dunkerque/Saint-Omer pour y laisser sa flotte en attente de bons vents. Les modifications importantes du littoral dans ce secteur (remblaiement) ont recouvert les sites portuaires de l'époque.
Sousl'empereur Claude, le lieu fut d'abord nommée enlatinGesoriacum , puisBononia ouBolonia (nom d'origine celtique) vers leIIIe siècle ; l'étymologie de ce nom fait l'objet d'une hypothèse[4].
Gesoriacum fut pendant l'Antiquité romaine, l'une des villes les plus importantes du nord de la Gaule. Elle était le point d'aboutissement de lavia Agrippa de l'Océan qui reliaitLugdunum (Lyon) au littoral du nord de la Gaule en passant parSamarobriva (Amiens). Un autre itinéraire passait parTaruenna (Thérouanne),Nemetacum (Arras),Augusta Viromanduorum (Saint-Quentin),Durocortorum (Reims),Andemantunnum (Langres).
C'est àGesoriacum que les Romains, sous l'ordre même deCaligula selonSuétone (Vie de Caligula, chap. XLVI), construisirent vers l'an 39 une tour« d'une hauteur prodigieuse... à l'instar du Pharos (Phare d'Alexandrie) » en vue d'une campagne contre les Celtes du pays de Galles, lesSilures. Cette construction témoigne de l'importance que les Romains attachaient à ce site portuaire. Boulogne resta célèbre jusqu'auMoyen Âge pour cephare romain, latour d'Ordre, placé sur la haute falaise près de la plage, qui consistait en une tour de maçonnerie avec des étages se rétrécissant et au sommet de laquelle brûlait un feu.
En 43, la flotte militaire de l'empereur Claude, laClassis Britannica, dont les casernements étaient installés au nord de la ville fortifiée (à l'emplacement actuel du parking de l'Enclos de l’Évêché)[Note 2], conquiert définitivement et entièrement l'île de Bretagne (actuelle Grande-Bretagne).
À la fin duIIIe siècle, le préfetCarausius, d'origineménapienne, commandant de la flotte deGesoriacum s'allia auxFrancs, fit sécession de l'empire et prit le contrôle de laBretagne et du Nord de laGaule. Le nouveautétrarque,Constance Chlore, ne parvint à reprendre la ville deGesoriacum qu'après bien des difficultés en 294, et il lui fallut encore deux ans pour éliminer de Gaule le reste des troupes révoltées et préparer une invasion de la Bretagne. Sa flotte partit deGesoriacum en 296 divisée en deux groupes, l'un dirigé par Constance en personne, l'autre par sonpréfet du prétoire,Julius Asclepiodotus. Un brouillard épais contraignit la flotte de Constance Chlore à revenir en Gaule, mais permit à la flotte d'Asclepiodotus de débarquer sans être repéré et de reconquérir la Bretagne.
Gesoriacum changea de nom à la charnière desIIIe et IVe siècles, comme la plupart des cités de laGaule romaine. Elle devintBononia puisCivitas Bononiensium, puis Bolonia pour devenir Boulogne auXIIIe siècle.
AuVe ou VIe siècle,Zosime les mentionna comme germaniques[5], ce qui indiquerait un apport local de populations franques, de parler germanique, installés soit comme fédérés entre 250 et 350 par les Romains, soit au moment des grandes invasions duVe siècle.
La tradition catholique rapporte qu'en 636[Note 3], alors queBoulogne faisait partie du royaume franc deDagobert Ier, les habitants furent témoins de l'accostage, à l'embouchure de laLiane, d'une nacelle[Note 4] poussée par desanges, barque sur laquelle se trouvait une statue en bois de laVierge Marie tenant l’Enfant Jésus sur son bras gauche. Devant la foule assemblée, la voix de laVierge résonna et dit, avant que la manifestation ne cesse :« Je suis l’avocate des pécheurs, la source de grâce, la fontaine de piété qui souhaite qu’une lumière divine descende sur vous et sur votre ville. Mes amis, faites, en mon nom, édifier une église. »
À partir de cette apparition relatée dans des manuscrits de la fin du Moyen Âge, se développa un pèlerinage animé par la piété et la ferveur populaire. Les premières traces du culte à la Vierge de Boulogne remontent à la fin duXIe siècle quandIde de Boulogne, mère deGodefroy de Bouillon, fit bâtir une église à sa gloire ; c'est aujourd'hui labasilique de l'Immaculée Conception.
Durant tout le temps des croisades, les chevaliers avant de prendre lechemin de Jérusalem, viennent à Boulogne-sur-Mer faire bénir leurs épées auprès de la Vierge.
AuMoyen Âge, Boulogne fut le siège ducomté de Boulogne. Un de des comtes,Eustache IIas grenons (« aux belles moustaches »), participa à la conquête de l'Angleterre aux côtés du duc de NormandieGuillaume. Il avait épouséIde de Boulogne et leur fils étaitGodefroy de Bouillon. Le comteÉtienne de Blois fut roi d'Angleterre auXIIe siècle. Le roi de Portugal,Alphonse III, épousa la comtesse de BoulogneMathilde de Dammartin.Baudouin du Bourg, comte de Boulogne, frère de Godefroy de Bouillon, fut le premier roi chrétien deJérusalem. La demeure des comtes était située dans l'ancien castrum romain (haute ville de Boulogne), de cette demeure subsiste aujourd'hui la partie basse dubeffroi.

En 1203, la ville de Boulogne obtint du comte l'octroi d'une charte communale. En 1231, Philippe Hurepel prit possession du nouveau château comtal à l’angle oriental de l’enceinte urbaine, il céda alors à la commune le donjon à la commune qui en fit son beffroi[6].
En 1268, les bourgeois boulonnais refusèrent de payer les impôts levés pour financer la croisade. Le roiLouis IX (Saint Louis) supprima la commune, fit briser le sceau et ordonna la démolition du beffroi qui ne fut que partiellement détruit. En 1249 (pas logique cette date dans l'article ?), les libertés communales et le beffroi furent restaurées.
Le,Isabelle de France, fille du roiPhilippe le Bel, épousa le roi d'Angleterre,Édouard II dans l'église abbatiale de Boulogne située dans la haute ville. En 1339, au début de laguerre de Cent Ans, les marins des « Cinq-Ports » anglaissaccagèrent la ville de Boulogne[7].
AuXIVe siècle, des architectes originaires de Boulogne s'illustrèrent enAllemagne : Henri Arter, né à Boulogne en 1321, a été maître des œuvres de sa ville natale en 1350. Mort en 1381, on lui attribue les plans de lacathédrale d'Ulm. Il aurait également travaillé à laCathédrale Saint-Guy de Prague avec Pierre Arter, probablement son fils. Pierre Arter aurait succédé àMathieu d'Arras ou à son successeur comme maître d'œuvre de la dite cathédrale qu'il termina en 1386, de même que lechâteau de Karlstein également commencé par Mathieu d'Arras[8].
En 1477, le roiLouis XI vainqueur deCharles le Téméraire, duc de Bourgogne, tenta de s'emparer d'une partie de l'État bourguignon :Bourgogne,Picardie,Artois... le comté de Boulogne étant tenu en fief par le comté d'Artois. Le mariage deMarie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire et deMaximilien de Habsbourg contraria ses projets, Louis XI dut renoncer à l'Artois mais parvint à garder le comté de Boulogne en le plaçant sous la suzeraineté de la Vierge Marie. Une telle suzeraineté ne devait guère contrarier la politique des rois de France[9]. En avril 1478, il rendit hommage à la Vierge dans l'église abbatiale Notre-Dame de Boulogne, tous ses successeurs firent de même jusqu'à laRévolution française.
En outre,Louis XI avait échangé avecBertrand VI de La Tour d'Auvergne la jugerie deLauraguais contre le comté de Boulogne[Note 5],[10],[11]. Jusque 1789, lasénéchaussée de Boulogne fut intégrée à lagénéralité d'Amiens.
Sur un sceau en cire rouge de la Sénéchaussée du Boulonnais, fabriqué en 1477, lors de la réunion de Boulogne à la France figurent : en haut, un ange déployant ses ailes au-dessus d’un écu aux armes de France ; en bas un cygne tenant dans son bec l’écu des comtes de Boulogne, signifiant que le comté de Boulogne est placé désormais sous l'autorité du roi de France. Une inscription circulaire :Sigillum Senescallii Bouloignensis y est lisible[12].
Henri VII d'Angleterre à la tête d'un corps expéditionnaire de 12 000 hommes commença à assiéger la ville deBoulogne-sur-Mer à partir du. Après quinze jours de siège, Français et Anglais signèrent leTraité d'Étaples, le.
Boulogne est attaquée à trois reprises par les Anglais depuis l'enclave de Calais pendant la première moitié duXVIe siècle. Le, la Tour d'Ordre romaine est détruite. Boulognetombe en septembre 1544 et est presque aussitôt ré-assiégée en octobre par les troupes du dauphin de France (futurHenri II) dont l'avant-garde est commandée parBlaise de Monluc. Mais l'indiscipline des mercenaires ruine l'assaut. Letraité d'Ardres () prévoit la restitution de la ville à la France, mais reste sans effet. Il faut attendre le siège mené par Henri II (en 1549 et 1550) et letraité d'Outreau, signé le (rachat de 400 000 écus d'or), pour que la ville redevienne française.Ronsard y fait allusion dans sonHymne d'Henri II :
En 1662, alors queLouis XIV vient d'acheter au roi d'Angleterre la place forte deDunkerque, enlevée quatre ans plus tôt auxEspagnols par la coalition franco-britannique, les Boulonnais,bourgeois et paysans, se révoltent contre le roi de France, en raison de la pressionfiscale accrue et des réquisitions pour le financement desguerres incessantes.
Larévolte des Lustucru est soutenue en sous-main par les agents du roi d'Espagne, avec qui la guerre reprend en 1667, et dont la frontière se trouve à une vingtaine de kilomètres de l'entrée de Boulogne. En effet, jusqu'à 1678 (paix de Nimègue), la frontière passe encore entreLongueville etEscœuilles. Le pouvoir central exerce alors une répression féroce sur la région : de nombreux habitants des campagnes sont massacrés. Trois mille survivants, qui n'ont pu s'enfuir de l'autre côté de la frontière, sont envoyés auxgalères.
AuXVIIIe siècle, Boulogne est un port de pêche en déclin (hareng à l'automne et maquereau au printemps), qui voit la montée en puissance de la contrebande entre l'Angleterre et la France[13]. Cette fraude, appelée smogglage, concerne surtout des produits courants (thé, tissus) ou des alcools (eaux-de-vie, vins, genièvre), surtaxés en Angleterre. Encouragé par les autorités françaises, ce trafic atteint des sommets dans lesannées 1780, avec près de six millions de livres de rapport annuel, contre500 000 livres pour toutes les pêches[14].
Durant ce siècle, les corsaires boulonnais furent très actifs, notamment pendant laguerre de Succession d'Espagne (1701 à 1714), laguerre de succession d'Autriche (1740-1748) et laguerre de Sept Ans (1756 à 1763). Ils firent de nombreuses prises et préfigurant les grands succès navals pendant les guerres de laRévolution française et duPremier Empire, emmenés par le fameux baronBucaille (Jacques-Oudart Fourmentin).

Le, vente à l'encan[Note 6] de la cathédrale, du palais épiscopal et des dépendances pour la somme de 510 000 francs. Tout est démoli pierre à pierre par les adjudicateurs. Le, la premièrevaccination contre lavariole en France est effectuée sur trois petites filles de la rue des Pipots :Mlles Beugny, Hédouin et Spitalier.
C'est autour de Boulogne queNapoléon Ier assemble entre 1803 et 1805 l'armée des côtes de l'Océan ou « Grande Armée » ; la deuxième distribution de laLégion d'honneur a lieu aucamp de Boulogne, le.
Boulogne-sur-Mer bénéficie de grands travaux portuaires, comme l'aménagement d'un bassin circulaire sur la rive ouest dans le but d'accueillir laflotte qui devait assurer la maîtrise du détroit (on connaît cette structure sous le nom de bassin Napoléon) et la construction de deux ponts au-dessus de la Liane pour relierCapécure à Boulogne. Cet ensemble de structure passe pour être à l'origine de la prospérité de Boulogne auXIXe siècle. L'idée d'un débarquement en Angleterre fut abandonnée en août 1805, Napoléon préféra envoyer son Armée soutenir lacampagne d'Allemagne (victoire de labataille d'Austerlitz).

De mars 1848 au 17 août 1850, le génaral argentinJosé de San Martín, l'un des héros des indépendances sud-américaines, vécut à Boulogne-sur-Mer, où il mourut. Un musée dans lecentre-ville de Boulogne-sur-Mer lui est consacré et sa statue équestre, du sculpteurHenri Allouard, a été érigée en 1901.
L'Amphitrite (en), bateau britannique de200 tonnes, fait naufrage le sur la côte de Boulogne-sur-Mer en transportant108 condamnées à la déportation enAustralie,12 enfants et13 hommes d'équipage (bilan :133 morts,3 survivants).
En 1894, Boulogne-sur-mer réunit150 médecins au premiercongrès international des bains de mer et d'hydrologie, autrement dit dethalassothérapie[17]. La ville fait figure de pionnière avecDieppe etTrouville dans l'usage des bains de mer, pour améliorer la santé dans un premier temps[18].
Le port est dirigé à la fin duXIXe siècle parJean Sanson[19],ingénieur des Ponts et Chaussées qui fut aussi directeur duport de Calais. L'écluse « Sanson » porte encore son nom aujourd'hui[20].
Boulogne devient le premier port de pêche français et une station balnéaire très attractive, grâce notamment auxbains de mer, directement importés d'Angleterre.

Jusqu'en 1885, Boulogne est la ville la plus peuplée du département et l'une des villes les plus peuplées de la région (deuxième derrièreLille jusqu'en 1850). On compte, en 1854, 5 000 Anglais (et jusqu'à 15 000 en été) sur plus de 30 000 habitants.
Début, près de800 émigrants embarquent à Boulogne-sur-Mer à destination desÉtats-Unis[21].
En 1905 a lieu à Boulogne le premiercongrès mondial d'espéranto, en présence deLouis-Lazare Zamenhof, l'initiateur de l'espéranto, avec688 participants de vingt pays[22].
L'application du décret du, prévoyant que soit établi un inventaire des biens des églises (Querelle des inventaires dans le cadre de laloi de séparation des Églises et de l'État) donne lieu à des affrontements à Boulogne : à la cathédrale, les fonctionnaires chargés de cette action le sont reçus à coups de pierres[23].
Le, le capitaineFerber, pionnier de l'aviation, se tue lors d'un meeting aérien.

Lors de laPremière Guerre mondiale, la ville se trouve assez loin du front pour être épargnée mais les populations souffrent et en conservent des séquelles visibles sur lemonument aux Morts. La ville sert decantonnement desalliés, en particulier des Britanniques, mais aussi de zone de repos et de soins[24]. Demeure aussi un dépôt demunitions immergées en mer non loin du port.
Pendant le conflit, des campstravailleurs chinois venus travailler en France (notamment ducorps de travailleurs chinois travaillant pour l'armée britannique) sont installés autour de la ville[25].
C'est à Boulogne que les premières troupes américaines, menés parJohn Pershing, débarquent en France dans la liesse populaire, le, deux mois après leur entrée officielle en guerre.
Tout au long de la guerre, fut installé à Boulogne un important hôpital militaire britannique. Lecimetière britannique situé le long du Cimetière de l'Est comporte plus de 5 000 tombes de soldats du Commonwealth morts dans cet hôpital.
En grande rivalité depuis toujours avec Calais, le, Boulogne-sur-Mer est déclarée premier port français pour le transport de passagers. Le cap des 600 000 voyageurs est espéré pour la fin de l'année[26].
Pendant laSeconde Guerre mondiale, la ville estassiégée en par les Allemands pour empêcher le transit de soldats et de matériel entre la France et l'Angleterre.
Le, les juifs de Boulogne-sur-Mer, juifs de familles de vieille souche française, et de Béthune sont internés dans un camp à Troyes[27].

Par la suite, les Boulonnais furent très actifs contre l'occupant allemand : dès septembre 1941, intervenaient les premiers sabotages par ce qui allait devenir lefront national de la résistance de Boulogne, créé par Roger Thierry, Eugène Blamangin et Émile Popelier, qui regroupera jusqu'à quatre cents résistants encadrés par Firmin Blondeel et Louis Fourrier[28]. Les Allemands comme les Alliés épargnent la ville fortifiée et ses monuments, ainsi que les maisons bourgeoises de l'ancien rivage. Cela n'empêche pas la ville d'être violemment bombardée entre 1943 et 1944, en particulier les quartiersCapécure et Saint-Pierre qui sont presque entièrement rasés, ce qui explique l'architecture typique de l'après-guerre qui caractérise aujourd'hui ces quartiers.
Dans la nuit du au, jour dudébarquement, se tient au large de Boulogne l'opération de diversionGlimmer où les bombardiers britanniquesLancaster ont laissé tomber des paillettes suivant un motif progressif afin de créer l'illusion d'une grande flotte sur les écrans des radars côtiers allemands. Boulogne, tenue par une garnison de 10 000 Allemands commandée parFerdinand Heim, est libérée entre le et le au cours de l'opération Wellhit[29],[30] par des Canadiens qui ont surpris les Allemands en arrivant au cœur de la citadelle par unsouterrain secret[31].
Le, la commune de Boulogne-sur-Mer se voyait attribuer la croix de laLégion d'honneur[Note 7].
À la fin de la guerre, Boulogne est détruite à 85 %, il s'agit de l'une des villes de France qui a connu le plus debombardements aériens[32]. De fin 1940 à 1944, les Boulonnais dormaient le plus souvent dans des caves[33]. Le réalisateurAlain Resnais évoque ce traumatisme dans son filmMuriel ou le Temps d'un retour.
Les dernières décennies sont marquées par lamondialisation et ladésindustrialisation, dont Boulogne, comme d'autres villes du nord de la France, fut la victime. L'activité industrielle, l'activité touristique déclinèrent entraînant une diminution des revenus de la population, letaux de chômage et letaux de pauvreté augmenta et le port de Boulogne, poumon économique de la ville, souffrit de la concurrence[34].
De nombreuses entreprises fermèrent. Celle qui a le plus marqué est celle deshauts fourneaux de la Comilog en 2003. Elle fabriquait duferromanganèse et était l'un des sites de production les plus importants du monde[35]. Le site produisait de nombreux emplois directs et indirects pour les Boulonnais et près de 58 % de l'activité portuaire de Boulogne était directement liée à son activité[36]. Les causes de la fermeture sont multiples : hausse du prix de la matière première, concurrence internationale, baisse de la demande[37], problèmes écologiques (le port et la plage de Boulogne ont longtemps été classés parmi les pluspollués de France, à cause dumercure notamment), etc. La fermeture de la Comilog, annoncée comme une « catastrophe pour la ville » par le maire de Boulogne[37], a eu en effet d'importantes conséquences[38] : outre lelicenciement des employés.
Le trafic du port de commerce fut réduit de 60 %, ce qui fit passer le port de Boulogne à la vingtième place desports de commerce français ; lacommunauté d'agglomération du Boulonnais fut également privée de plusieurs millions d'euros de taxe professionnelle.

La forte baisse du trafic du port du commerce (causée par ces fermetures) et du trafic des voyageurs vers l'Angleterre (due à la concurrence face auport de Calais et à l'ouverture dutunnel sous la Manche) remettent en cause l'importance du port de Boulogne. Indirectement, l'arrêt progressif du transmanche prive Boulogne de nombreux emplois, d'une importante visibilité nationale et internationale et des nombreux touristes anglais qui passaient par le Boulonnais auparavant. Le port souffre également du déclin de la filièrehalieutique. L'avenir du port fait aujourd'hui l'objet de débats politiques. D'un côté, ceux qui veulent que le port se tourne exclusivement sur la pêche et laplaisance et d'autres préférant une diversification des activités. En 2007, lacCCI de Boulogne, gestionnaire du port, soutenue par la région Pas de Calais, semble avoir gain de cause. Unhub port destiné aux escalesBGV et aux marchandises[39] remplacent la moitié des40 ha de la friche Comilog, le reste est utilisé pour des entreprises halieutiques. Mais l'activité transmanche étant interrompue depuis 2010, lehub port, construit en 2009 pour46 millions d'euros, n'a quasiment jamais été utilisé[40]. En 2014,Dominique Dupilet, président duconseil départemental du Pas-de-Calais, etFrédéric Cuvillier, maire de Boulogne et secrétaire d'État, dénoncent laCCI Côte d'Opale comme responsable de l'abandon du port de Boulogne en privilégiant Calais pour tous ses projets[41],[42].
Parallèlement, de nombreux commerces en ville ferment, dont certains réputés et appréciés comme lesGaleries Lafayette, leFuret du Nord etChapitre (livres et multimédia)[43],[44]. Cette situation répandue en France relance le débat sur lestationnement, lapiétonnisation du centre-ville[45], le coût des loyers pour les commerçants et l'impact des grandscentres commerciaux en périphérie et ducommerce en ligne sur les petits commerces en ville[46],[47]. Le taux de vacance commerciale reste néanmoins inférieur à la moyenne nationale[48]. L'arrêt du transmanche et la baisse du nombre d'activités en ville entraînent une importante baisse du tourisme.
En 1991, le centre de découverte de l'environnement marinNausicaá - Centre national de la mer a ouvert ses portes à Boulogne-sur-Mer. En 2013, 60 % des touristes qui viennent à Boulogne se rendent à Nausicaá[49]. L'engouement du public pour Nausicaá en fait le premier site touristique desHauts-de-France et augmente l'attractivité touristique de la ville et de ses environs : plages de laCôte d'Opale, laville haute et ses remparts, lechâteau-musée, laColonne de la Grande Armée, leparc naturel régional des Caps et Marais d'Opale... et à laFête de la mer de Boulogne-sur-Mer.
D'après une étude de laDIRECCTE parue en, le Boulonnais est l'une des zones de la région et du pays les plus en déclin depuis lesannées 1960. Lacroissance économique est l'une des plus faibles et devrait le rester jusque 2030, selon la DIRECCTE et l'INSEE. C'est également la seule zone au sein du Nord-Pas-de-Calais à ne pas avoir tiré profit de la reprise économique dans les années 2000. Depuis lacrise de 2008, l’activité économique a encore reculé de 8,6 % contre 4,5 % au niveau régional[50].
La situation économique de la ville est longuement abordée dans le filmChante ton bac d'abord sorti en 2014.
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