Pour des articles plus généraux, voirDémographie de la France etFrançais (peuple).
| Démographie de la France de 1226 à 2017 (en millions) | |
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Sources :
Les premiers hominidés sont attestés dans le sud de la France il y a plus de 500 000 ans, ils donneront naissance à l'homme de Néandertal. Il y a 40 000 ans l’homme de Cro-Magnon arrive d'Afrique via le Proche-Orient et l'Europe de l’Est. La population reste longtemps stabilisée à quelques milliers d'habitants. La fin des périodes glaciaires, aumagdalénien, provoque une augmentation des ressources alimentaires disponibles et de la population :
Elle augmente brusquement avec lenéolithique et la diffusion de l'agriculture, pour atteindre le million d'habitants au début duIIIe millénaire av. J.-C.
Le nombre très important de vestiges des sites habités il y a plus de 10 000 ans qui est parvenu jusqu'à nous, ne serait-ce que les grottes ornées commeLascaux,Pech-Merle,Niaux,Rouffignac,Font-de-Gaume,Chauvet, etc., les mégalithes, les tumuli, les restes d'industriemésolithique, suppose un peuplement humain déjà nombreux et socialement organisé.
L'indo-européen est une famille de langues d'origine commune. Des peuples dont le langage est pré-indoeuropéen sont attestés dans le sud de la Franceavant l'arrivée des premiersCeltes vers-700, apportant avec eux une civilisation et une organisation politique originale[réf. nécessaire]. Ces peuples, comme les anciensLigures, lesIbères[4] ou lesproto-Basques ouVascons (ancêtres desAquitains que César distingue des autres peuples des Gaules), ont laissé dans les montagnes du sud de la France une couche de toponymes préceltiques qui a été mise en évidence parAlbert Dauzat.
Il y a environ 6 millions d'habitants au début de la conquête romaine du sud de la Gaule en-125[réf. souhaitée] ; entre 4 et 12 millions selon les estimations.
À partir duIVe siècle, les invasions conduiront des groupes d'individus appartenant à plusieurs peuples différents à organiser des incursions. Le territoire étant déjà très peuplé par des populations bien installées, ces invasions ne permettent en général d'implanter qu'au maximum quelques dizaines de milliers d'individus, et ne modifient pas le fonds de peuplement autochtone qui s'élève déjà à plusieurs millions d'habitants, sauf dans quelques régions bien définies où ils se surajoutent à une population existante qu'ils viennent coloniser[5], comme lesAlamans enAlsace, lesFrancs ripuaires enLorraine, lesFrancs saliens au Nord de la Seine,Burgondes établis enBourgogne et convertis au christianisme,Wisigoths repoussés par l'armée deClovis enAquitaine puis enEspagne,Ostrogoths enProvence,Vandales enCorse, lesSaxons dans le Boulonnais et le Bessin, à partir duVIIe siècle lesBretons en Armorique occidentale, et auIXe siècle lesVikings sur les côtes normandes et dans l'estuaire de la Seine.

On estime que vers la fin de l'Empire romain, la population gallo-romaine était d'environ 12,2 millions d'habitants.
Entre leVe siècle et leVIIIe siècle, elle subit une forte diminution, puisqu'à l'époque deCharlemagne, vers l'an800 elle est estimée à 8,8 millions. À cette même époque, les Celtes brittoniques chassés de l'île de Bretagne (actuelle Grande-Bretagne) par les Saxons et les Angles, s'installent en Armorique qui prend ainsi le nom de Bretagne. La première occupation deberbères musulmans, commencée en 719 par la prise deNarbonne, est repoussée en 759.
En cinquante ans, entre800 et850, la chute est supposée vertigineuse, puisqu'on estime qu'au milieu duIXe siècle, sous le règne deCharles le Chauve, elle est estimée à 5 millions d'habitants. En838 lesSarrasins saccagentMarseille, razzient des habitants pour les réduire en esclavage et effectueront plusieurs autres razzias semblables jusqu'à l'an 1000, dans un contexte où les côtes italiennes et espagnoles sont encore plus exposées à leurs raids. À la même époque, lesVikings prennent pied à l'autre bout de la France. De nombreux scandinaves se fixent alors en Normandie et au royaume de Bretagne. Le déclin démographique est stoppé auXe siècle.
Au début duXIIIe siècle, vers1200, on estime que la population française retrouve à peu près les chiffres qu'elle avait atteint 800 ans plus tôt, à la fin de l'Empire romain[réf. nécessaire]. Louis-Henri Fournet[6], fixe lui ce retournement démographique auXIe siècle : « Pour la première fois dans l'histoire du monde, des densités de trente à quarante habitants par kilomètre carré sont atteintes en France, enLotharingie, enAngleterre et enItalie[7],[8] ».
Un peu plus d'un siècle plus tard, en1320, à la fin de la dynastie des Capétiens directs, sous le règne deCharles IV le Bel, c'est à ce siècle que la France est considérée comme existentielle en tant que nation et elle aurait compté environ 24 000 paroisses (1 paroisse = environ 700 habitants) et atteint pour la première fois le chiffre de 17 millions d'habitants, sur un territoire de 320 000 km2 (soit une densité de 60,5 hab./km2).
Au milieu duXIVe siècle, après laGrande Peste, au début du règne deJean II le Bon, on évalue la population française entre 15 et 17 millions d'habitants sur 400 000 km2, soit une densité de seulement 45 hab./km2. Le domaine royal couvre 300 000 km2, les grands fiefs environ 100 000 km2. La Provence est partagée en 23vigueries/baillies. Une baillie fait environ seize localités. Elle fait 31 400 km2. Sa population est de 375 000 habitants (80 000 feux), soit une densité d'à peine 12 hab./km2. L'armée compte 25 000 hommes (1,25 % de la population). Entre1357 et1453, à la fin de laGuerre de Cent Ans, la population française reste stable autour de 16,6 millions d'habitants. Elle n'en demeure pas moins l'entité la plus peuplée d'Europe, et de loin.
Le chiffre de 20 millions d'habitants est à nouveau atteint au début duXVIIe siècle, sur un territoire agrandi, donc avec une densité de population de 34 hab./km2. Alors que 300 000 huguenots sont chassés du territoire, 5 000jacobites irlandais, et quelques milliers de catholiques anglais ou écossais se réfugient dans les ports français. Par ailleurs, des dizaines de milliers d'Auvergnats etRouergats, s'établissent en Espagne, souvent une partie de l'année seulement, profitant duSiècle d'or de ce royaume. Les communautés françaises, entre ces travailleurs et l'exil huguenot sont alors particulièrement nombreuses dans les pays d'Europe, surtout en Angleterre, aux Pays-Bas et dans les états allemands.
Les estimations de population suivantes ont été proposées pour la France métropolitaine pendant cette période[9] :
| Année | 1740 | 1745 | 1750 | 1755 | 1760 | 1765 | 1770 | 1775 | 1780 | 1785 | 1790 | 1795 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Population totale (en millions) | 24,6 | 24,6 | 24,5 | 25,0 | 25,7 | 26,1 | 26,6 | 27,0 | 27,55 | 27,65 | 28,1 | 28,1 |
| Taux d'accroissement par tranche de 5 ans (‰) | 1 | 3 | 20 | 28 | 14 | 19 | 15 | 21 | 4 | 16 | 0 | 36 |
| Années | 1800 | 1805 | 1810 | 1815 | 1820 | 1825 | 1830 | 1835 | 1840 | 1845 | 1850 | 1855 | 1860 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Population totale (en millions) | 29,1 | 29,5 | 30,0 | 30,3 | 31,25 | 32,35 | 33,3 | 34,0 | 34,9 | 35,7 | 36,35 | 37,0 | 37,3 |
| Taux d'accroissement par tranche de 5 ans (‰) | 12 | 18 | 10 | 31 | 36 | 29 | 21 | 25 | 24 | 18 | 17 | 9 |
La même source propose les répartitions par âge suivantes, pour la France métropolitaine[9] :
| âges | 1740 | 1745 | 1750 | 1755 | 1760 | 1765 | 1770 | 1775 | 1780 | 1785 | 1790 | 1795 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 0-19 ans | 42,1 | 42,2 | 41,6 | 41,1 | 41,2 | 41,0 | 41,1 | 40,7 | 40,0 | 40,15 | 40,1 | 40,3 |
| 20-59 ans | 49,6 | 49,7 | 50,3 | 50,7 | 50,3 | 50,15 | 50 | 50,35 | 51,25 | 51,3 | 51,4 | 50,95 |
| 60 et plus | 8,3 | 8,1 | 8,1 | 8,2 | 8,5 | 8,85 | 8,9 | 8,95 | 8,75 | 8,55 | 8,5 | 8,75 |
| Total (%) | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 |
| âges | 1800 | 1805 | 1810 | 1815 | 1820 | 1825 | 1830 | 1835 | 1840 | 1845 | 1850 | 1855 | 1860 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 0-19 ans | 41,0 | 41,25 | 41,1 | 41,6 | 40,7 | 40,55 | 40.6 | 40,25 | 39,6 | 38,95 | 38,4 | 37,7 | 36,95 |
| 20-59 ans | 50,05 | 49,75 | 49,7 | 48,75 | 49,25 | 49,45 | 49,6 | 50,25 | 50,9 | 51,4 | 51,95 | 52,65 | 52,65 |
| 60 et plus | 8,95 | 9,0 | 9,2 | 9,65 | 10,05 | 10,0 | 9,8 | 9,5 | 9,5 | 9,65 | 9,65 | 9,65 | 10,4 |
| Total (%) | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 |


Jusqu'en1795, la France comptait la troisième population aumonde derrière laChine et l'Inde[réf. nécessaire]. Toutefois, à partir de 1750 et durant tout leXIXe siècle et jusqu'en 1945, la France connut une très lente progression démographique due à son taux de natalité très faible, le plus bas d'Europe, alors que le reste du continent connaissait un véritable essor démographique[11].
Au terme de cette période, la population de la France n’a ainsi été multipliée que par 1,6 (d’environ 24,5 millions d’habitants à 40,1 millions début 1946) alors que l’Italie et l’Allemagne multipliaient par trois leur population (passant respectivement de 14 à 45,1 millions, et d’un peu moins de 20 millions à environ 68 millions d’habitants - ou 58 millions sans l’entrée de dix millions d’Allemands chassés de leurs anciens territoires et du reste de l’Europe orientale au lendemain de la Seconde Guerre mondiale)[11]. Le Royaume-Uni, pour sa part, sextuplait la sienne (de 8,1 à 49 millions début 1946)[11].
Cette différence de croissance de la population est d'autant plus notable qu'une grande partie du continent européen a connu une importante hémorragie migratoire en direction du Nouveau Monde (le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie ont perdu chacun 20-25 millions de personnes) mais beaucoup moins la France (environ 4 millions de personnes)[11].
Le baby-boom ayant suivi la Seconde Guerre mondiale ne permit de rattraper qu’une petite partie de cet écart[11].
Ce sous-peuplement a aussi contribué à la faible densité de population en France (118 habitants/km2) par rapport à d'autres pays européens (Royaume-Uni : 271 hab./km2 ; Allemagne 232 hab./km2 ; Italie : 201 hab./km2)[11].
Pour laFrance métropolitaine duXIXe siècle, Max Roser etHans Rosling ont établi les données suivantes[12] :
| Années | 1800 | 1801 | 1802 | 1803 | 1804 | 1805 | 1806 | 1807 | 1808 | 1809 | 1810 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Indicateur conjoncturel de fécondité | 4,41 | 4,36 | 4,31 | 4,26 | 4,21 | 4,16 | 4,1 | 4,05 | 4 | 3,95 | 3,9 |
| Années | 1860 | 1861 | 1862 | 1863 | 1864 | 1865 | 1866 | 1867 | 1868 | 1869 | 1870 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Indicateur conjoncturel de fécondité | 3,4 | 3,51 | 3,46 | 3,53 | 3,51 | 3,53 | 3,53 | 3,55 | 3,49 | 3,49 | 3,44 |
| Années | 1871 | 1872 | 1873 | 1874 | 1875 | 1876 | 1877 | 1878 | 1879 | 1880 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Indicateur conjoncturel de fécondité | 3,08 | 3,59 | 3,51 | 3,53 | 3,51 | 3,57 | 3,49 | 3,44 | 3,44 | 3,36 |
| Années | 1881 | 1882 | 1883 | 1884 | 1885 | 1886 | 1887 | 1888 | 1889 | 1890 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Indicateur conjoncturel de fécondité | 3,4 | 3,4 | 3,38 | 3,38 | 3,32 | 3,26 | 3,22 | 3,16 | 3,12 | 2,95 |
| Années | 1891 | 1892 | 1893 | 1894 | 1895 | 1896 | 1897 | 1898 | 1899 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Indicateur conjoncturel de fécondité | 3,03 | 2,96 | 3,02 | 2,94 | 2,86 | 2,98 | 2,92 | 2,87 | 2,88 |
L'exode rural ne touche que tardivement la France par rapport aux autres pays d'Europe occidentale et d'Amérique du Nord. Ainsi, la France compte 43,8 % de personnes vivant de laterre aurecensement de 1906, et 31 % à celui de 1954[13]. Jusqu'à laSeconde Guerre mondiale, l'exode rural touche ainsi principalement lesterroirs d'exploitation difficile, particulièrement dans le sud de la France ou les régions montagneuses, dont, par exemple, l'Ardèche, qui atteint un pic de population sous leSecond Empire, comptant 388 500 habitants selon lerecensement de 1861[13] ;« comme dans beaucoup d'autresrégions où prévalait un système analogue, le déclin desindustries en milieu rural entraîna celui de l'agriculture, et réciproquement. En un siècle, l'Ardèche perdit ainsi plus de cent quarante mille habitants, par émigration ou pardénatalité, soit plus du tiers des Ardéchois duXIXe siècle, pour ne plus compter que 245 600 personnes aurecensement de 1962 » (A. Frémont, 1997[13]).
Selon les relevés de l'état-civil ainsi que des recensements, la France a continué à connaître une importante immigration au cours duXXe siècle. Entre1866 et1911, elle devient unpays d'immigration d'abord pour les Belges, les Sarrois[14] puis pour lesItaliens.
Dans lesannées 1930 est arrivée une première vague venant d'Italie et dePologne, essentiellement pour des motifs économiques[15].
Puis après laSeconde Guerre mondiale, de nombreux Espagnols et Portugais vinrent pour des raisons politiques et économiques. À partir du début des années 1960, ce sont des immigrés venant du Maghreb puis d'Afrique subsaharienne, plus récemment de Turquie et d'Asie.
Le rapatriement desPieds-Noirs eut également une grande influence sur la démographie française.
La France connaît une augmentation importante du taux de natalité, juste après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cette période s'étend de 1945 jusqu'à 1955-1960, voire jusqu'au milieu des années 1970 pour la plupart des pays occidentaux. Durant les deux premières décennies duXXIe siècle, les baby-boomers qui partent massivement à la retraite créent un nouvel effet socioéconomique d'envergure : le papy-boom.
Jusqu'en1795, laFrance métropolitaine était le pays le pluspeuplé d'Europe, Russie comprise.
Entre1795 et1866 : en deuxième position derrière la Russie.
Entre1866 et1911 : en troisième position derrière la Russie et l'Allemagne.
Entre1911 et1931 : en quatrième position derrière la Russie, l'Allemagne et laGrande-Bretagne.
Entre1931 et1991 : en cinquième position derrière la Russie, l'Allemagne la Grande-Bretagne et l'Italie.
Entre1991 et2000 : en quatrième position derrière la Russie, l'Allemagne et la Grande-Bretagne.
Depuis2000 : en troisième position derrière la Russie et l'Allemagne.