Dotée d'unefaune variée qu'il lui faut protéger, l'île de Hilton-Head a une superficie de 110 kilomètres carrés et était peuplée, au recensement de l'an2000, de 34 407 habitants. La très grande majorité d'entre eux vivent dans uneville dont le nom officiel estTown of Hilton Head Island, ce que l'on raccourcit, enfrançais, enHilton-Head, voireHilton Head. De 32 % au cours de la dernière décennie, l'accroissement de cette population est rapide et profite auxgated communities, lesquelles recouvrent désormais 70 % de sa surface, par ailleurs très arborée. De fait, l'île est devenue une destinationtouristique majeure de la région, accueillant jusqu'à 275 000 personnes simultanément durant lesvacances d'été.
L'île de Hilton-Head est uneîle en forme dechaussure située au nord deSavannah et à 90 miles au sud deCaroline du Sud. Ses coordonnées exactes sont 32°10'44" de latitude nord et 80°44'35" de longitude ouest.
Selon leUnited States Census Bureau, la ville a une superficie totale de 143.9 kilomètres carrés. Sur cet ensemble, 108,9 sont de la terre, et 34,9 de l'eau, soit 24,28 % dans ce dernier cas.
L'île de Hilton-Head est souvent présentée comme le deuxième plus grandbanc de sable de la côte orientale des États-Unis aprèsLong Island, laquelle n'est d'ailleurs pas véritablement un banc de sable, mais deuxmoraines[1]. En fait, seule une moitié de Hilton-Head est sablonneuse. De fait, la pointe nord de l'île constitue l'une desSea Islands qui ponctuent le littoral oriental du pays et datent duPléistocène. Seule la partie sud constitue un banc de sable, lequel est apparu plus récemment, durant l'Holocène. Broad Creek, qui est unmarais soumis à l'influence de lamarée, sépare les deux moitiés[2].
Le sol de la partie sablonneuse est déterminé par une dynamique marine constituant des barres de sable au large, desvagues de surface et desplages changeantes. On trouve enarrière-plage desdunesherbeuses, desforêts maritimes et des zones humides dans l'intérieur, le tout complété par des marais salés ou soumis à la marée dans la partie sous le vent, qui fait face aucontinent. Une île sablonneuse typique comporte un cap et une plage sablonneuses s'avançant parfois en mer[3].
Le Coastal Discovery Museum, en conjonction avec le SC Department of Natural Resources, observe les plages demai àoctobre dans le cadre du Sea Turtle Protection Project[5]. L'objectif de ce projet est d'inventorier et de surveiller les sites de nidification puis, si nécessaire, de les déplacer vers des zones préférables. Durant les mois de l'été, le musée propose laTurtle Talk & Walk, qui est un tour destiné à informer et sensibiliser le public quant à cette espèce en danger[5]. Pour protéger les caouannes, une ordonnance municipale stipule que l'éclairage artificiel doit être recouvert de façon à être invisible de la plage, ou être éteint à dix heures du soir du1er mai au chaque année[6].
Les eaux entourant l'île de Hilton-Head font partie des quelques rares qui, à la surface du globe, abritent de façon régulière des dauphins utilisant une technique de chasse par laquelle ils contraignent les bancs de poissons à s'enliser dans les eaux boueuses. Les dauphins de la région reposent sur le côté pendant qu'ils se nourrissent avant de glisser dans l'eau à nouveau[7],[8].
Lesestuairesmarécageux de l'île de Hilton-Head Island sont des terres de chasse et de reproduction pour de nombreuses espèces de poissons d'eau de mer recherchés par les pêcheurs, mais aussi pour les mammifères marins. La densité de la population deplancton donne aux eaux côtières une couleur entre le marron et le vert. Ce plancton permet la vie marine, notamment la présence d'huîtres, decrevettes et d'autres invertébrés, mais aussi des poissons comme leBrevoortia patronus ou le mulet, lesquels permettent à leur tour à des poissons plus gros et aux mammifères marins de s'épanouir alentour. Parmi les poissons qu'il est coutume de pêcher dans la zone, on compte leSciaenops ocellatus, la truite de mer tachetée,Archosargus probatocephalus, lecobia et letarpon[9].
On peut voir un très ancien anneau fait de coquillages près de l'entrée est de la Sea Pines Forest Preserve. Cet anneau, l'un des 20 seuls existants, mesure 46 mètres de diamètre. On estime qu'il est vieux de plus de 10 000 ans. Les archéologues pensent qu'il s'agit d'un refuge de tribu, créé par lesAmérindiens, qui vivaient à l'intérieur, lequel était maintenu dégagé et était utilisé comme une aire commune. Deux autres anneaux de coquillages de l'île de Hilton-Head ont été détruits par le retrait des coquillages afin de servir comme matériau pour les routes et les bâtiments. L'anneau restant est inscrit auRegistre national des lieux historiques et est protégé par la loi[10].
Depuis l'avènement de sources écrites concernant le Nouveau Monde, les eaux autour de l'île de Hilton-Head étaient connues, occupées et défendues par les Anglais, les Espagnols, les Français et les Écossais[11].
Une expédition espagnole conduite parFrancisco Cordillo explora la région en1521 et initia un contact entre Européens et tribus locales[12].
En1663, le captainWilliam Hilton naviguant sur l'Adenture depuis laBarbade afin d'explorer les terres accordées par le roiCharles II d'Angleterre à huit propriétaires. Au cours de ces voyages, il identifia une avancée en mer,headland en anglais, à l'entrée de la baie dePort Royal. Il la nommaHilton's Head de son propre nom[13] Il y resta plusieurs jours, relevant les arbres, la végétation, l'eau douce (sweet water) et l'air clair et doux (clear sweet air)[14]
En1698, l'île de Hilton-Head fut concédée comme partie de sa baronnie àJohn Bayley of Ballingclough, ducomté de Tipperary, dans leroyaume d'Irlande. Un autre John Bayley, frère du précédent, nomma ensuite un certainAlexander Trench premier agent de commerce de l'île. Aussi Hilton-Head fut elle connue pendant un temps sous le nom deTrench's Island, littéralement l'île de Trench. En1729, ce dernier vendit les terrains àJohn Gascoine, celui-ci les renommantJohn's Island d'après son propre prénom. L'île devint ensuite conne sous le nom deJenkin's Island à la suite d'un nouveau changement de propriétaire[15].
En1788, une petiteéglise épiscopale appeléeZion Chapel of Ease fut construite par des propriétaires de plantations. Le vieuxcimetière situé au coin de William Hilton Parkway et de Mathews Drive à Folly Field est tout ce qu'il en reste. Charles Davant, un planteur de l'île bien connu pendant laguerre d'indépendance des États-Unis, y est enterré. Il fut tué par le capitaine Martinangel deDaufuskie Island en1781[13]. Le cimetière contient la plus vieille des structures toujours intacte de l'île de Hilton-Head, soit le mausolée Baynard, qui fut construit plus tard en1846.
William Elliott II de la plantation de Myrtle Bank Plantation fit pousser la première récolte deSea Island cotton enCaroline du Sud sur l'île de Hilton-Head en1790.
Durant la Guerre de Sécession, Fort Walker était un fort dans ce qui est aujourd'hui Port Royal Plantation. Ce bastion servait de station aux troupes confédérées, ces canons protégeant la large entrée de deux miles de la baie de Port Royal Sound, laquelle est alimentée par deux rivières au cours lent et navigables, la Broad River et la Beaufort River. Il apparaissait vital au commerce duSea Island cotton et à l'économie du Sud[16]. Le, la plus grande flotte jamais assemblée enAmérique du Nord se déplaça en direction du sud pour le capturer[17], déclenchant labataille de Port Royal. Le fort fut attaqué par laMarine américaine, et le, il tomba sous la pression de quelque 12 000 soldats de l'Union[18]. Le fort fut alors renommé Fort Welles en l'honneur deGideon Welles, Secrétaire de la Marine[19].
L'île de Hilton-Head eut dès lors une importance majeure pendant la Guerre civile américaine, puisqu'elle agit comme une base stratégique dans le cadre dublocus lancé par l'Union des ports du Sud, en particulierSavannah etCharleston. L'Union y construisit unhôpital militaire de 370 mètres de façade et de 6 000 mètres carrés de surface[20].
Des centaines d'anciensesclaves libérés par l'Union convergèrent vers l'île de Hilton-Head, où ils pouvaient acheter des terres, envoyer leurs enfants à l'école, vivre dans des logements construits par le gouvernement et servir dans lepremier régiment des Volontaires de Caroline du Sud – nombreux parmi eux furent en fait recrutés de force à la pointe de la baïonnette[21]. Une localité appeléeMitchelville, appelée ainsi en l'honneur du généralOrmsby M. Mitchel, fut établie dans la partie nord de l'île pour abriter ces nouveaux arrivants[22].
Les lendemains de la guerre voient la construction du phare de Leamington, érigé dans lesannées 1870 à la limite sud de ce qui est à présent appelé Palmetto Dunes. Mais le, unouragan frappe lesSea Islands Hurricane à proximité deSavannah. Il s'accompagne de vagues de cinq mètres et balaie la région en direction du nord en traversant laCaroline du Sud, tuant plus de mille personnes sur son passage. Des dizaines de milliers d'autres se retrouvent sans abri[23].