Hildegard Knef, dite parfoisHildegarde Neff, née àUlm le et morte àBerlin le, est uneactrice,chanteuse etcompositriceallemande. Vedette du cinéma de l'après-guerre, elle est connue pour être la seule comédienne allemande à avoir tenu un rôle en vedette àBroadway.
Hildegard Knef est la fille de Hans Theodor et Friede Augustine Knef. Lorsque son père, vétéran et décoré de laPremière Guerre mondiale, meurt de lasyphilis alors qu'elle n'a que six mois, sa mère déménage àBerlin et y travaille dans une usine. Hildegard grandit et est scolarisée dans le quartier deSchöneberg[1]. Elle s'initie au théâtre à 14 ans, en 1940, puis quitte l'école à 15 ans pour devenir apprentie animatrice chezUniversum Film AG.
Après avoir réussi un essai en studio, elle entre à l'École nationale de cinéma deBabelsberg, à Berlin, où elle étudie le théâtre, le ballet et l'élocution.Joseph Goebbels, le redouté ministre de la propagande d'Hitler, lui écrit alors pour demander à la rencontrer, mais les amis d'Hildegard Knef font en sorte qu'elle reste loin de lui.
Jeune comédienne, Hildegard apparaît dans plusieurs films réalisés avant la fin du régime nazi, mais la plupart ne sont sortis qu'après. Pendant labataille de Berlin, elle s'habille en soldat pour rester avec son amantEwald von Demandowsky, le responsable de lasociété des films sonores Tobis, et le rejoint dans la défense deSchmargendorf. Capturée par les Soviétiques et envoyée dans un camp de prisonniers[2], elle s'en évade grâce à des codétenues, puis retourne à Berlin où Ewald Von Demandowsky, arrêté par la police militaire américaine et remis à l'Armée rouge, est exécuté par les Russes le 7 octobre 1946. Avant son exécution, il a assuré à son amie Hildegard Knef la protection du célèbre acteurViktor de Kowa à Berlin. Ce dernier lui donne alors l'occasion d'être la maîtresse de cérémonie du théâtre qu'il avait ouvert. Knef joue un rôle dans le Marius deMarcel Pagnol mis en scène parBoleslaw Barlog, qui s'avère l'une des grandes pièces du théâtre allemand. Viktor de Kowa la dirige également dans plusieurs pièces deShakespeare,Pagnol etGeorge Abbot.
En 1947, elle épouse l'officier de renseignement juif américain Kurt Hirsch et le couple s'installe auxÉtats-Unis. Suite au succès deLes assassins sont parmi nous et à un article consacré à Hildegard Knef dans le magazine américainLife[4], le producteur américainDavid O. Selznick lui propose un contrat sur sept ans. Ce contrat lui assure un revenu régulier mais elle ne reçoit pas de rôle pour autant[5].
En 1951, elle tient le rôle-titre dansConfession d'une pécheresse (Die Sünderin,Willi Forst), film provoquant un scandale par la scène où elle apparait nue, dans la première scène de nu du cinéma allemand[6].
De retour en Allemagne en 1957, elle entreprend une nouvelle carrière dans la chanson. Après un passage à Paris où elle joue dansLa fille de Hambourg en 1959 et noue une relation avecBoris Vian, elle écrit elle-même les paroles de ses chansons. Avec le compositeurHans Hammerschmid, elle compose ses plus grands succès et l'albumKnef (1970).
Elle est aussi connue pourLa complainte de Mackie (Die Moritat von Mackie Messer, la chanson phare deL'Opéra de quat'sous deBertolt Brecht),Ich hab noch einen Koffer in Berlin (« J'ai toujours une valise à Berlin »),Heimweh nach dem Kürfurstendamm, ou des compositions plus personnelles commeEins und Eins, das macht zwei (1962),Er war nie ein Kavalier (1963),Von Nun An Ging's Bergab (1967) ouFür mich soll's rote Rosen regnen (1968).
Elle a publié plusieurs livres. SonautobiographieÀ cheval donné (Der geschenkte Gaul - Bericht aus einem Leben) de 1970 est le récit de sa vie pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Le livre est devenu unbest-seller en Allemagne et a été traduit dans 17 langues[7].
Considérée comme une opportuniste parce qu'elle reprend la nationalité allemande pour des raisons fiscales, elle devient impopulaire en Allemagne dans les années 1970. Sa revendication en faveur des opérations de chirurgie esthétique font d'elle une proie de choix pour les journaux à potins allemands et nuit à sa réputation.[réf. souhaitée]
Souvent comparée àMarlene Dietrich[réf. souhaitée] à cause de sa personnalité, celle d'une femme libérée très confiante en ses moyens, elle a noyé son talent à la fin de sa vie dans la dépendance à l'alcool et aux médicaments. Son combat contre le cancer, qu'elle relate dans son livreDas Urteil («Le Verdict») paru en 1975 et au cours duquel elle a subi une soixantaine d'opérations, est demeuré célèbre[8].
Dans le film biographiqueHilde, son rôle est interprété parHeike Makatsch[10]. En 2025 paraît le documentaireIch will alles. Hildegard Knef. de la réalisatrice suisse Luzia Schmid, consacré au parcours d'Hildegard Knef[11].