Pour les articles homonymes, voirRené Villard etVillard.
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René Villard, ditHervé Vilard, né le àParis enFrance, est unauteur-compositeur-interprètefrançais.
Il connaît le succès à partir de 1965 grâce à sa chansonCapri c'est fini.Nous (1979),Reviens (1980) etMéditerranéenne (1983) font partie de ses autres grandssuccès.
René Villard naît dans un taxi en route pour l'hôpital Saint-Antoine le à 5 heures du matin àParis[1],[2],[3]. Orphelin d'un père corse qu'il ne rencontrera jamais, il est, à l'âge de six ans, retiré à sa mère, vendeuse de violettes, déchue de ses droits maternels à la suite d'une dénonciation d'une voisine la disant alcoolique.
Il est envoyé à Paris, à l'orphelinat Saint-Vincent-de-Paul, matricule 764, où il subit des viols ainsi que des coups de martinet[4].Après avoir tenté de s'échapper plusieurs fois[5],[2], il est placé successivement dans sept familles d'accueil[6]. Parmi ces familles, il est élevé par desmétayers berrichons très pauvres qui l'élèvent comme leur propre fils[7].
En 1957, il rencontre àLa Celette l'abbé Anthony Angrand, qui l'éveille à la musique et à la littérature[2],[1]. Il devient alors enfant de chœur[8]. À treize ans, il obtient soncertificat d'études avec mention. Chanteur à l'église, il envisage, un an plus tard, de s'investir dans une carrière musicale[9]. Auparavant, il est forcé à aller àFelletin apprendre le métier de maçon, et fait sa première fugue[7].
En 1962, à seize ans, Villard fugue une deuxième fois[8]. Il part cette fois à Paris[10], où il fréquente loubards et prostituées dans le quartier dePigalle. Après avoir effectué quelques cambriolages[7] et autres dégradations (il tague notamment sur les murs « OAS vaincra » et « Libérez Salan »[11]), il est placé en foyer de redressement.
Rêvant toujours d'une carrière musicale[7], il enchaîne les auditions et les séances deRadio-crochet[1].
Durant cette même année 1962, il rencontre dans lequartier Montparnasse le peintreDado. Remarquant que le jeune homme a faim, Dado lui offre la moitié de son sandwich et l'invite à son vernissage[12]. Villard s'y rend et sympathise avec le galeristeDaniel Cordier, qui deviendra en 1962 son tuteur légal jusqu'à sa majorité[2],[1],[13] et lui permettra de côtoyer la haute société parisienne, notammentAndré Malraux,Pierre Mendès France,Yvonne de Gaulle,François Mitterrand,Francis Bacon,Henri-Georges Clouzot,Louis Aragon,Marie-Laure de Noailles etNadine de Rothschild[7].
Il trouve un emploi chez Sinfonia, un disquaire desChamps-Élysées (devenu Lido Musique en 1969)[1],[2],[14]. La nuit, pour payer ses cours de chant, il est disc-jockey dans les boîtes de nuit, notamment auBus Palladium[15],[14].
Repéré lors d'une audition parLouis Hazan, le directeur des disquesPhilips, Villard signe avec lelabelMercury Records un contrat qui aboutit en à la sortie de son premier45 tours[2]. L'EP, qui comprend quatre titres dontJe veux chanter ce soir etUne voix qui t'appelle, ne connaît pas le succès[16].Sa maison de disques veut lui faire chanter une reprise d'un tube américain mais il refuse, voulant écrire et composer ses propres chansons. On lui accorde alors deux mois.
René Villard prend alors le nom de scène d'« Hervé Vilard », enlevant un « L » à sonpatronyme pour qu'il soit plus gros sur les titres et adoptant le prénom d'« Hervé » qui correspondphonétiquement aux initiales de son vrai nom « R. V. »[5],[2],[1],[17]. Il ne désire pas enlever le « D » final, de peur qu'on le confonde avec le fils deJean Vilar[8].
Travaillant à l'élaboration de son deuxième45 tours, il s'inspire d'une chanson deCharles Aznavour,C'est fini. En rentrant d'une audition ratée auGolf-Drouot, il aperçoit dans un couloir du métro une grande affiche publicitaire représentant une baie méditerranéenne sur laquelle est écrit "Partez en vacances àCapri"[14]. Il rentre chez lui inspiré, écrit des paroles, compose et chante sur son petit magnétophoneFarfisa en sept minutes la mélodie deCapri, c'est fini[7] (le titre d'origine étaitMarie, c'est fini, à la suite d'une rupture amoureuse avec une jeune fille deNice). Sa maison de disques, peu enthousiaste, consent finalement à produire le titre. Refusée par le jury du concours laRose d'or d'Antibes[16], elle est néanmoins diffusée surEurope 1, elle sort en sur un EP rassemblant trois autres titres, dont la reprise d'un succès italien deJimmy FontanaIl Mondo et l'adaptation d'uneritournelle du folklore napolitain[18]. Le titre se classe n°2 des ventes en France, où il s'écoule à plus de 400 000 exemplaires[19]. La chanson est alors enregistrée en plusieurs langues, et se classe n°1 en Espagne, au Brésil et en Turquie[20], ainsi que dans le Top 15 en Allemagne, en Autriche, en Suisse germanophone, en Belgique et aux Pays-Bas[21].
En, il assure la première partie d'une tournée deClaude François[2],[1] et donne de nombreux concerts auPalais d'Hiver à Lyon, le plus grandmusic-hall d'Europe à l'époque[22].Son premier33 tours, qui inclut douze titres dontCapri, c'est fini, est diffusé dans toute l'Europe et s'écoule à 450 000 unités[2],[23].Il part en tournée auLiban, àVarsovie, àMoscou[24].
Il figure au centre au premier rang sur laphoto du siècle regroupant, en,46 vedettes françaises duyéyé. Il fait des tournées aux côtés d'Adamo, deMichèle Torr et de son amiChristophe, et devient ami avecDalida qui le parraine[25],[10].
En 1966, il connaît le succès avec les titresFais-la rire,Mourir ou vivre etPedro[26]. Toutefois, ses ventes diminuant à chaque disque, la presse se montre très dure avec lui,Jacques Chancel titrant même un article« Hervé Vilard, c'est fini »[7]. Son attaché de presse organise alors une tentative de suicide bidon.
En cette année 1966, il donne aussi des concerts à guichets fermés au nouveauPalais des Sports d'Oran, en Algérie, ainsi qu'au Maroc. Il part aussi en tournée en Espagne à Madrid, Alicante et Séville[27].
En 1967,Jacques Revaux composeComme d'habitude et la propose à Hervé Vilard. Ce dernier accepte et annonce qu'il l'utilisera en face B d'un disque. Entre-temps, Revaux, qui désire travailler avec Claude François, la présente à celui-ci. Aidé du parolierGilles Thibaut, ils la retravaillent et Revaux convainc ensuite Hervé Vilard d'y renoncer[28].
Classé parmi les « chanteurs à minettes », il fait en1967 soncoming outbisexuel dans l'émissionRadioscopie deJacques Chancel[29]. Une telle révélation est à cette époque rarissime même dans le milieu réputé très libre des gens du spectacle. Ses conseillers et sa maison de disque le disent alors encore plus« foutu »[30].
Il part en tournée de deux ans enAmérique latine, où les titresYo tengo penas etUn Adios connaissent le succès, notamment enArgentine. Il est de retour en France en 1969 avecSayonara, écrite parJacques Revaux, qui atteint les 100 000 ventes[31].
Il fait pourtant partie, de 1970 à 1974, de l'« écurie »Claude Carrère, avant d'intégrer le labelTréma[25]. En plus d'albums en Amérique latine, de nouveaux titres sortent en France, parmi lesquelsOn laisse toujours quelqu'un derrière soi ou encoreAmore caro Amore bello qui dépasse les 150 000 ventes[32].
Il est invité à chanter à Téhéran devant l'impératriceFarah Pahlavi, dans sonpalais[24], et donne des concerts publics dans l'Israël deMoshe Dayan et l'Espagne deFranco.
En 1977, le titreRêveries s'écoule à 150 000 exemplaires. L'albumLa génération de mauvaise réputation, lui, est un échec.
Il renoue avec un grand succès populaire en France avec le titreNous,disque d'or en 1979[33] pour plus d'un million de ventes[34], devenant la quatrième meilleure vente de l'année en France[35].
Il en profite pour ressortirCapri, c'est fini qui s'écoule à plus de 250 000 exemplaires. Le titre suivant,J'ai mal, je t'aime s'écoule quant à lui à plus de 150 000 exemplaires[36].
Il est pour la première fois en vedette sur la scène de l'Olympia, du au 6 janvier 1980[2]. Un albumlive paraît en mars 1980. La même année, paraît le tubeReviens, 7e vente l'année en France[37], avec plus de 800 000 exemplaires[38]. Durant cette décennie, il continue à sortir des albums et à se produire en tournées, proposant également des spectacles de charité et des apparitions dans des orphelinats. Le chanteur se produit à l'Olympia en janvier 1981 puis en. Il sort un albumlive en 1981 qui est disque d'or, tout comme la compilation14 chansons d'or.
En 1982, paraîtJe l'aime tant, qui se vend à plus de 300 000 exemplaires[39].
En 1983, paraît l'albumEnsemble, porté par le titreMéditerranéenne. Cette chanson, une adaptation deL'italiano deToto Cutugno, s'écoule à plus de 600 000 exemplaires[40].
En 1984, il sort l'album de reprisesLes Chansons que j'aime. Dans cet album, Hervé Vilard reprend notammentComme d'habitude qu'on lui avait proposé,Que je t'aime deJohnny Hallyday, avec qui il avait composé ensemble auparavant,La Maladie d'amour deMichel Sardou, etLes Paradis perdus de son amiChristophe[41]. L'albumP'tit brun deux ans plus tard[2]. Il se produit en 1986 sur lepodium du Tour de France, puis à l'Olympia[42].
L'albumL'Amour défendu sort en 1990, dont le titre éponyme traite du sida. Les 15 et, il est de retour à l'Olympia.
Du 9 au, leThéâtre des Variétés accueille Hervé Vilard, où il reçoit des mains deJean-Paul Belmondo l'Ordre national du Mérite[2].
En 1995, paraît son dernier disque d'or, la compilationLa vie est belle, le monde est beau.
Il est de nouveau à l'Olympia en 1996[43]. Il y revient en 1997 pour rendre hommage à cette salle mythique peu avant sa démolition et reconstruction[43].
De la fin desannées 1990 au début desannées 2000, le chanteur multiplie en France des concerts et galas concernant des chansons desannées 1980 (au cours desquels il partage l'affiche avecPatrick Juvet,Rose Laurens,Dave,Jean-Pierre Mader etPlastic Bertrand), des prestations radiophoniques locales et, en 1998, publie un nouvel album titréSimplement[2],[44].

En, Hervé Vilard inaugure, dans la région duBerry où il a passé son enfance, une salle de spectacle portant son nom. Le mois suivant, son univers musical s'élargit avec la parution deCri du cœur, dans lequel sont mis en musique des textes d'auteurs de la littérature contemporaine commeMarguerite Duras,Bertolt Brecht,Aragon,Pablo Neruda,Bernard Dimey etKurt Weill,Eugène Ionesco etJean Genet[2],[10],[44]. Cette incursion dans un registre musical plus élitiste vaut au chanteur estampillé « variété française » d'être invité à de nombreuses émissions télévisées, au festival desFrancofolies deLa Rochelle et de recevoir les honneurs d'une partie de la presse qui l'avait jusque-là ignoré, commeLibération[2],[45]. Il chante six semaines de récital auThéâtre de Dix heures[46].
Le, il publie chezFayard le premier tome de sonautobiographie,L'Âme seule, dédiée à son père adoptifDaniel Cordier[47]. Le second tome,Le Bal des papillons, paraît le[48]. Ces deux volumes connaissent un succès critique et public[49] (plus de 275 000 ventes[47]).
En, un accident cardiaque l'oblige à annuler deux concerts[5].
Après avoir raillé[5] la tournée nostalgique desyéyésÂge tendre et têtes de bois, Hervé Vilard fait partie de la saison 5 en2010[10], revient en 2011 pour la saison 6, puis remplaceMichel Delpech sur les dernières dates de la saison 7, début 2013, avant de faire partie de la saison 8[50].
En, paraîtHervé Vilard et nous..., un hommage public à de grands textes de la littérature française enregistré à l'occasion d'unrécital auThéâtre La Bruyère[51],[52].
À71 ans, Hervé Vilard chante pour la dernière fois lors d'une dernière tournée nationale qui passe par l'Olympia début[30],souhaitant mettre un terme à plus de 50 ans de carrière, là où il avait débuté[53].[source insuffisante]
Le, pour les 20 ans d'Etonnez-moi Benoit deFrance Musique, Hervé Vilard interprèteL'Écharpe deMaurice Fanon[54],[55].[source insuffisante]
Le, il publie la troisième partie de sesmémoires, intituléeDu lierre dans les arbres[56].
En 2025, il est à nouveau sur scène auFestival d'Avignon[57], en tant qu'acteur[58], aux côtés de l'actrice et metteuse en scèneSuzanne de Baecque et du comédienZakary Bairi dansCharles Péguy, ta mère et tes copines, j'en ai rien à foutre[59], pièce proposée dans le cadre du programme « Vive le sujet ! »[60].
Grâce au succès deCapri c'est fini, il s'achète un studioavenue des Champs-Élysées, à côté duLido, où il loge chez lui des danseuses du cabaret voisin.Antoine etLes Charlots vivent également dans le même immeuble[8].
En 1967, quandJacques Chancel lui demande s'il a une petite amie, il répond« Ma petite amie s'appelle Robert », devenant ainsi le premier chanteurfrançais à effectuer uncoming out médiatique : il se ditbisexuel[30].
Lors d'un voyage en Amérique latine, il rencontre une jeune femme de 27 ans,Consuela, qui est une fille d'instituteurs. Il raconte dans le troisième tome de sesMémoires que celle-ci décédera dans un accident de voiture, en étant enceinte de lui. Il lui dédie la chansonPour toi ce n'était rien, qu'il chantera chaque année à l'Olympia de 1979 à 1985.
Durant lesannées 1960, il retrouvera sa mère par l'intermédiaire de journalistes, qui en profiteront pour immortaliser ce moment et revendre les photos. Il vit alors pendant quatre ans avec elle. Alcoolique et atteinte de la maladie d'Alzheimer, elle meurt en 1981[1],[2]. Il déménage alors pour habiteravenue Pierre-Ier-de-Serbie, dans le16e arrondissement de Paris[8].
Il se lie avec une danseuse du Lido[61] et chanteuseKim Harlow[62], mais celle-ci décède d'une tumeur au cerveau le[63].
Il s'installe à partir de 1989 àLa Celette, où il achète et fait restaurer le presbytère de l'abbé Anthony Angrand qu'il avait rencontré en 1957, pour en faire sa maison principale[8],[64],[65]. Il vend cette propriété en 2016 pour s'installer à Paris, dans leQuartier latin[2].
Marguerite Duras était une grande admiratrice d'Hervé Vilard. Il confie àLibération :« Elle aimait des chansons complètement inconnues. À chaque album, elle m'envoyait un petit mot me disant qu'elle préférait ça et ça, avec beaucoup de délicatesse et de sournoiserie »[8]. N'ayant jamais vraiment aimé la vagueyé-yé, il a été très ami avecMichèle Torr,Dalida[66],Nicoletta,Alice Dona, etChristophe.

En France, pays où le chanteur a connu le plus de succès, ses ventes sont estimées à près de 11 millions d'exemplaires[67].
HormisCapri c'est fini, qui s'est classé dans plusieurs pays (Espagne, Allemagne, Autriche, Pays-Bas, Turquie, Brésil, Chili...) et s'est vendu à un total de 3 millions de copies[68], le succès du chanteur à l'étranger reste limité[20].
Parmi ses autres succès, on peut citerFais-la rire,Mourir ou vivre,Sayonara,Les Anges du matin,Tous les enfants ont besoin d'amour,Amore caro, Amore bello,Elle était belle,Rêveries,J'ai mal, je t'aime,Je l'aime tant, et surtoutNous,Reviens etMéditerranéenne, composés parToto Cutugno et adaptés en français pour et par Hervé Vilard et Didier Barbelivien.
Parmi ses titres en espagnol, l'on peut citerVivir o morir, Ya para que, Yo tengo penas etUn Adios etCapri se acabo (numéro 1 en Espagne). Il reprend aussi le succèsComme j'ai toujours envie d'aimer deMarc Hamilton sous le titreAsi te quiero, sortie en vinyle sur un album colombien.
En japonais, il chanteraSayonara,Elvira, Une voix qui t'appelle etCapri c'est fini.
En allemand, il commence d'abord par chanterCapri, c'est fini. En 1971 il reprend à nouveau le tubeComme j'ai toujours envie d'aimer deMarc Hamilton, sous le titreKomm, en face B deAm Morgen bist du schön. Il enregistrera également une version allemande deNous et deReviens.
En italien, il reprendCapri c'est fini qui devientCapri mon Capri. Il enregistre aussi une version italienne deSayonara et deReviens.
2025 :Charles Péguy, ta mère et tes copines, j'en ai rien à foutre deSuzanne de Baecque,Festival d'Avignon[69]
SesMémoires sont parus en trois tomes :
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