Reconstruction moderne de laPangée (il y a 237 millions d'années). La collision entre laLaurussia et leGondwana à l'origine de cesupercontinent est le moteur de l'orogène varisque (variscan or. sur la carte) dont l'empreinte subsiste notamment à travers l'Europe (dessinant un V dont la pointe serait leMassif central).
Suess s'intéressait plus aux différences paléontologiques et structurales entre les chaînes de montagnes alors que Bertrand cherchait plus à trouver des corrélations entre ces massifs. Aussi, parle-t-on aujourd'hui préférentiellement, pour désigner des entités géologiques cependant communes, de chaîne ou orogenèse varisque (Appalaches-chaîne varisque sensu stricto-ceinture orogénique centrale) et de massifs hercyniens[2]. Cependant, même si« les termes varisque ou hercynien peuvent être considérés comme synonymes »,« les auteurs et les journaux scientifiques anglo-saxons privilégient le terme varisque qui s’est peu à peu imposé dans la littérature internationale[3] ».
La chaîne hercynienne marquée par des torsions (virgations) dont la plus marquée est l'arc ibéro-armoricain.Les structures de déformation de la chaîne hercynienne.
Cette chaîne hercynienne est caractérisée par le plissement de tous les terrains primaires plus vieux que leCarbonifère et même, localement, plus vieux que lePermien. Elle est partiellement masquée par lesbassins sédimentaires, et surtout a été profondément disloquée à partir duPermien par les déformations ultérieures dont il faut tenir compte pour toute reconstitution[5].
Le modèle de référence de l'évolution de la chaîne varisque reste celui de Matte[6], même si certains de ses aspects doivent être précisés ou revus. L’évolution géodynamique de la chaîne a en effet depuis fait l’objet de nombreuses tentatives de reconstructions, utilisant différentes hypothèses et différentes méthodes comme des études paléontologiques (Cocks, 2000[7] ; Robardet, 2003[8]), des études structurales et métamorphiques (Matte, 2001[9] ; Faure et al., 1997[10] ; Cartier et al., 2001[11]), des études paléomagnétiques (Tait et al., 1997[12]) ou encore des modélisations numériques (Stampfli et Borel, 2002[13]).
On distingue dans le cycle varisque de nombreuses phases tectoniques :
La zone hachurée montre la répartition des chaînes varisques (enEurope, enAmérique du Nord avec lesAppalaches et enAfrique du Nord avec lesMauritanides) et celles d'âge similaire (Oural,steppe eurasienne). Le « modèle himalayen » permet de considérer que cette chaîne de collision était, par endroits, l'équivalent d'une sorte de zone himalayenne actuelle.
Le « modèle himalayen » deMattauer[14], comparant la chaîne de collision hercynienne à l'Himalaya, n'est pas vérifié pour toute la chaîne mais permet de traduire le mécanisme global qui a présidé à sa naissance et de dire, dans un raccourci simplificateur, qu'il y a environ 350 millions d'années,« il y avait unEverest àLyon, unAnnapurna àClermont-Ferrand et unTibet à la place duBassin parisien[15] ».
↑Maurice Mattauer, « Existe-t-il des chevauchements de type himalayen dans la chaîne hercynienne du Sud de la France ? », 2° Réunion Ann. Sci. Terre, 1974, p. 279.