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Schorre

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Schorre près deChichester enAngleterre.
Schorre dans leConnecticut.
Prés salésBuscher Heller, le long de la rive orientale dugolfe de Ley.
Schorre àRimouski (Québec, Canada).
Panneau en baie deCanche àÉtaples, expliquant leschorre et laslikke.

Unschorre oupré-salé ousansouire, est uneétendue naturelle plane à végétation basse situéeà proximité du bord de mer, inondée par les eaux salées uniquement lors des hautes eaux. Il forme la frange haute desmarais maritimes, dans la partie de l'estran qui relie le haut de l'étage médiolittoral au bas de l'étage supralittoral[1]. Lesschorres se développent en amont de la zone devasière littorale qui reste généralement nue en région tempérée (laslikke) ou qui est colonisée par despalétuviers en région tropicale (lamangrove). Les schorres sont au contact desslikkes dont ils sont séparés par un talus ou, lorsque le grain sédimentaire est moins fin et le site moins abrité, par une microfalaise. Selon les secteurs, ils peuvent régresser par érosion latérale, ou progresser (selon deux modes : extension par vagues rétrogressives ou extension progressive simple)[2].

Leschorre est caractérisé par une prairie devégétation halophile répartie en étages. En zone tropicale certaines parties du schorre sont nues car saturées de sel : ce sont lestannes.

Le mot« schorre » est emprunté aunéerlandaisschor :« terrain d'alluvions »[3]. Selon les régions, diverses appellationsfrançaises oudialectales sont usitées : au bord de laManche, ce sont lesherbus, lesprés salés ou plus précisément lespalues (terme breton),mizottes (terme poitevin),mollières (terme picard) au nord (baies de Somme,d'Authie etde Canche) ; au bord de lamer Méditerranée, ce sont enBasse-Provence, notamment enCamargue, dessansouïres (mot emprunté auprovençal), et dans leBas-Languedoc, desenganes (termelanguedocien).

Les herbus de labaie du Mont-Saint-Michel sont les plus grands d'Europe d'un seul tenant (4 000 hectares)[4].

En Amérique du nord, lesAcadiens ont développé un système de culture sur schorre derrière des digues appeléesaboiteau.

Cortège floristique

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Limite entre leslikke et le schorre, dans l'île deSpiekeroog enAllemagne.

Le schorre est immergé seulement lors des pleines mers de vives eaux et se développe aux dépens de laslikke par un exhaussement progressif et une progression de la végétation. Selon le degré de submersion, la végétation peut s'étager sur 3 niveaux : le bas, le moyen et le haut schorre. Lecortège floristique est composé d'une flore typique adaptée à une immersion intermittente et à un milieu saumâtre. Le schorre recèle des communautés végétales variées, composées essentiellement d'espèceshalophiles (tolérantes à la salinité).

En Europe, le bas schorre, qui est recouvert à chaque marée, excepté en morte-eau, est colonisé par des plantes, telles que lasoude maritime, laglycérie maritime et l'aster maritime. Le moyen schorre présente une végétation d'aspect buissonneux due à l'obione (Halimione portulacoides). Le haut schorre peut comporter des salicornes (Salicornia sp.), des spartines (Spartina), duplantain maritime, duchiendent des vases salées, dutroscart maritime, de l'atropis, des lavandes de mer (Limonium) ou de l'armoise (Artemisia vulgaris).

Pour résister à l'effet de sape des vagues, les plantes des pré salés développent unsystème racinaire important[5], si bien que« labiomasse végétale aérienne ne représente que 10 % (pour une biomasse racinaire de 90 %) alors qu'elle est supérieur à 90 % dans un marais naturel[6]. ».

Cortège faunique

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Arthropodes

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L'épifaune du schorre comprend divers insectes, notamment descarabes et deshomoptères, et despuces de mer du genreOrchestia. Parmi les abeilles, laCollète des prés salés est synchronisée avec la floraison automnale de l'Aster maritime. Parmi les araignées, la diurnePardosa purbeckensis et la nocturneArctosa fulvolineata sont deux espèces dominantes de ce milieu.

Poissons

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Certaines de ces espèces ne sont présentes dans le marais salé qu'au stade d'alevin exclusivement. C'est le cas desClupeidae, (harengs,sardines), de lasole, dulançon (équille), dulieu jaune, de l'anguille, duprêtre et du barbu. Pour ces espèces, seuls les jeunes de l'année sont présents. D'autres espèces colonisent le marais salé et ses chenaux lors de leurs premières années mais aussi à un stade adulte. C'est en particulier le cas des mulets, des bars ou desces sont dites « résidentes » comme lesgobies des sables, l'épinoche ou le chabot buffle, qui colonisent lemarais tout au long de leur cycle biologique.

Avifaune

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L'avifaune typique comprend les espècesBarge rousse,Bécasseau variable,Bernache cravant,Grand gravelot,Pluvier argenté,Spatule blanche.

Malgré la venue régulière de la mer, plusieurs espèces sont capables de nicher dans le schorre entre deux grandes marées . Enbaie de Saint-Brieuc sept espèces ont été ainsi inventoriées dont l'Alouette des champs, laBergeronnette des ruisseaux, la Bergeronnette flavéole, labergeronnette printanière, lalinotte mélodieuse, et lepipit farlouse...

Importance écologique

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Les marais salés, « écotones intertidaux » entre desécosystèmes terrestres et marins, constituent l'un deshabitats naturels les plus limités de la planète, couvrant au total une surface inférieure à 0,01 % de la surface du globe[7]. Ils présentent une répartition linéaire et fragmentée le long des côtes européennes. Ces caractéristiques, associées au déclin dramatique de leur surface depuis plusieurs années enEurope[8], confèrent de fait à ces écosystèmes un fort intérêt en matière deconservation de la nature[9], intérêt conforté par leurs caractéristiques structurales et fonctionnelles. Cependant labiodiversité végétale y est relativement faible, dû à la nécessité pour les plantes de s'adapter à l'eau saumâtre, et à l'intermittence des marées qui induisent des changements de salinité souvent prononcés.

Distribution

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En zone tropicale, le schorre apparaît en arrière de la mangrove

Les schorres se retrouvent le plus souvent dans lesrégions tempérées. Ils couvrent généralement des espaces protégés duvent et de la force desvagues, à très faible altitude et à fortesédimentation, tels que lesestuaires, lesdeltas, les côtes protégés par des barrières rocheuses oudunaires, ou encore dans lesbaies. On retrouve ainsi ce type de milieu enCamargue, dans le delta de l'Èbre, dans celui duMississippi, enNouvelle-Zélande, dans une large partie de lacôte Est des États-Unis, dans lesîles de la Frise, dans l'Estuaire du Saint-Laurent, etc.

Dans lesrégions tropicales etsubtropicales, ils sont généralement remplacés par lesmangroves sur une grande partie du littoral ; mais les schorres sont alors encore souvent présents en arrière de la mangrove.

On trouve parfois aussi de rares prés salés en altitude, comme celui duPlan de Phazy enFrance.

Action de l'homme

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Les schorres du Mont-Saint-Michel sont les plus étendus d'Europe et servent de pâturages auxagneaux de pré-salé

Depuis longtemps, les schorres sont utilisés comme pâturage pour lesovins et lesbovins, mais la transformation des schorres en terres cultivées, via la construction de digues, a été une pratique courante. Ces changements ont produit d'importantes transformations du milieu, avec des variations desalinité, desédimentation, d'accès à l'eau et surtout de biodiversité. L'exemple le plus frappant est actuellement certainement enCamargue, où, un débat sur l'importance du maintien des digues est toujours en cours.

Notes et références

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  1. Ifremer environnement:définition du schorre
  2. Fernand Verger, « Slikkes et Schorres : milieux et aménagement »,Norois,no 165,‎,p. 235-245.
  3. Informationslexicographiques etétymologiques de « schorre » dans leTrésor de la langue française informatisé, sur le site duCentre national de ressources textuelles et lexicales
  4. Louis Diard,La Flore d'Ille-et-Vilaine, Atlas floristique de Bretagne, Rennes, Siloë, 2005, p. 39.
  5. Ce développement combine la multiplication de radicules et la croissance horizontale destolons qui assurent l'ancrage des halophytes dans le sol meuble.
  6. Jean-Claude Lefeuvre, Jean-Pierre Mouton, André Mauxion,L'histoire de la baie du Mont-Saint-Michel et de son abbaye, Ouest-France,,p. 258.
  7. (Desender et Maelfait, 1999)
  8. (Dijkema, 1984)
  9. Gibbs, 2000 ; Bakker et al., 2002

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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